« Pour mémoire ! »

( ...considérant que cette faculté a tendance à oublier )




DES COMPTES À RENDRE, LE 22 DÉCEMBRE 2003 - Michel Venne (Le Devoir) estime que maintenant qu'il a fait adopter ses politiques impopulaires, le premier ministre Jean Charest a des comptes à rendre. Plusieurs observateurs ont déjà critiqué la manière autoritaire avec laquelle il procède, en rupture avec la tradition de concertation qui a aidé le Québec à se moderniser au cours des quarante dernières années. Mais quels en seront les résultats concrets pour les hommes et les femmes que ce gouvernement prétend servir?

Et le chroniqueur de poser toute une série de questions qui interpellent le gouvernement quant à l’effet attendu de ses politiques. Pour M. Venne, Jean Charest ayant refusé tout compromis, du haut de ses certitudes, c'est au tour de la population du Québec d'être impitoyable avec lui et de le juger sévèrement lorsqu'elle aura constaté que les promesses qu'il fait ne sont pas remplies.

Bonnes questions, à lire ! Pour le texte intégral, veuillez cliquer : Des comptes à rendre...

LE PREMIER CYNIQUE, LE 20 DÉCEMBRE 2003 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que les critiques à l'égard de Jean Charest, aussi véhémentes soient-elles, coulent sur lui comme l'eau sur le dos d'un canard. Les prochaines élections, à la faveur desquelles les citoyens insatisfaits pourraient sanctionner le parti au pouvoir, sont à mille lieues. Un nouveau gouvernement a les coudées franches. S'il y a une vérité politique à laquelle Jean Charest croit, c'est bien celle-là.

Et le journaliste de rappeler ce que l'ancien chef conservateur écrivait en 1998 : « Un électorat qui vient d'élire un gouvernement ne change pas d'idées l'année suivante. Étant conséquent avec lui-même, il cherche à se confirmer qu'il a fait le bon choix. Alors, le gouvernement a beau faire n'importe quoi au début, le public trouve toujours des raisons pour lui pardonner ses erreurs. Il laiss e la chance au coureur. »

[ Parlant de faire n'importe quoi ] Le courriériste parlementaire explique qu'avant même de voir la couleur de la baisse d'impôt, les familles de la classe moyenne sont frappées par une hausse d'impôt déguisée -- 140 millions de moins à l'indexation de la table d'impôt -- et par diverses autres augmentations : tarifs d'électricité, frais de garde, assurance-médicaments et taxe sur le tabac pour les irréductibles. On peut sérieusement se demander si la baisse d'impôt en 2004, si baisse d'impôt il y a, parviendra à couvrir toutes ces hausses.

M. Dutrisac de conclure qu'« On parle beaucoup des problèmes de communication du gouvernement Charest. Mais peut-on communiquer l'incompréhensible, le contradictoire, l'insondable ? Mieux vaut ne rien dire, ou parler pour ne rien dire, ce qui revient au même. De toute façon, les prochaines élections ne sont que dans quatre ans... »

On peut constater tout le cynisme qu'affiche M. Charest dans l'écrit et dans les geste ou les politiques de son gouvernement. Oui, il mérite vraiment d'être décoré du titre de Premier cynique du Québec. Contrairement à ce qu'il pense, la population n'est pas dupe de ses manoeuvres réductrices pour le Québec, comme le plus récent sondage le démontre...

CHUTE LIBRE, LE 20 DÉCEMBRE 2003 - Denis Lessard (La Presse) rapporte les résultats du dernier sondage CROP-La Presse : après plusieurs semaines d'affrontement avec le monde syndical et les groupes sociaux, la popularité du gouvernement libéral et de son chef, Jean Charest, est en chute libre. Le mécontentement apparu il y a deux mois s'est considérablement accru en décembre. Au terme d'une session parlementaire houleuse, où ont été adoptées des lois controversées, seulement un Québécois sur trois se dit désormais satisfait du gouvernement Charest, souligne le journaliste. Si, en novembre, 45% des gens étaient satisfaits du gouvernement Charest, cette proportion a chuté subitement à 34% cette semaine. Inversement, alors que 49% des Québécois se décrivaient comme « plutôt ou très insatisfaits » du gouvernement il y a un mois, les mécontents comptent désormais pour 60% de la population.

Pendant ce temps, écrit Mario Cloutier (La Presse), Charest pense que son gouvernement marque l'histoire.

Autrement dit, malgré l'évidence à l'encontre de ce qu'il a réalisé depuis 8 mois, Charest persiste et signe ! On s'en souviendra, j'espère.

LE PEUPLE TROMPÉ, LE 19 DÉCEMBRE 2003 - Robert Dutrisac (Le Devoir) souligne que le gouvernement Charest renie une autre promesse électorale en déposant un projet de loi qui crée un poste de Commissaire à la santé relevant du ministre et non pas de l'Assemblée nationale. Le Commissaire à la santé n'agirait donc pas en totale indépendance du gouvernement, comme s'y était engagé le Parti libéral au cours de la campagne électorale et comme l'avait réaffirmé M. Couillard cet été. « En vertu de la promesse libérale, le Commissaire à la santé devait intégrer les fonctions du Protecteur des usagers, donc le système de plaintes, ce qui n'est plus le cas. Il devait aussi appliquer une Charte des droits des patients dont on n'a pas vu l'ombre hier », écrit le journaliste.

La série des reculs du gouvernement Charest s’allonge au fil des jours. « Nous sommes prêts ! », disaient-ils... à faire le contraire de ce qu’ils annonçaient, faut croire... Me revient alors ce que disait récemment Bernard Landry, lors de l’inauguration de la permanence du Parti Québécois dans la Capitale nationale : « Le peuple ne se trompe pas, mais il peut être trompé ». À voir aller les libéraux, c’est effectivement ce qui se passe.

LES CULOTTES COURTES, LE 19 DÉCEMBRE 2003 - Tommy Chouinard (Le Devoir) décrit la confusion qui a régné hier au sein du gouvernement Charest en matière de finances. Le ministre du Développement économique et régional, Michel Audet, a qualifié de «pure spéculation» les nouvelles compressions de 83 millions de dollars dans le budget de son ministère, pourtant annoncées mardi par son collègue des Finances, Yves Séguin, lors de la synthèse des opérations financières. « Les chiffres communiqués sont pure spéculation. Je ne sais pas où il a pris ces données », a lancé Michel Audet lors de la période de questions. Il a ensuite rectifié le tir pour indiquer qu'il ira récupérer les 83 millions parmi les « crédits qu'on ne prévoyait pas utiliser de toute façon d'ici la fin de l'année ».

Le journaliste rappelle que le ministère du Développement économique et régional était déjà le ministère le plus durement affecté par le budget présenté en juin dernier, avec des crédits réduits de plus de 20%. « Avec les nouvelles compressions de 83 millions, le ministère a au total perdu près du tiers de son enveloppe budgétaire. Les crédits d'impôt aux entreprises et les mesures de soutien aux régions ont subi une sévère cure d'amaigrissement », écrit Tommy Chouinard.

Priorité au développement économique et régional, disaient encore récemment les ténors du gouvernement Charest. Un autre bel exemple de double langage. Dans cet autre épisode navrant relaté par le journaliste, Michel Audet fait vraiment « boy scout »...

LE JONGLEUR, LE 18 DÉCEMBRE 2003 - Gérard Bérubé (Le Devoir) écrit que, de la synthèse des opérations financières du ministre des Finances, on aura compris deux choses. Que l'argent, c'est à Ottawa qu'il se trouve. Que le reste ne devient qu'une application -- très conservatrice ou subjective, c'est selon -- des principes comptables. Pour M. Bérubé, il est en outre indéniable que le ministre Séguin a montré de grands talents de jongleur mardi et qu’il a voulu absolument noircir le tableau en ce qui concerne la SGF.

« Pas étonnant, conclut-il, qu'il y ait dissension ou dissidence au sein du comité de vérification sur l'ampleur des radiations à inscrire aux états financiers de 2003. Pas étonnant, non plus, que la démission du vice-président aux finances, Dino Fuoco, relève du même enjeu; qu'au moins trois des membres du comité de vérification auraient refusé d'entériner les derniers états financiers; qu'au moins quatre, sinon cinq des neuf membres du conseil d'administration de la SGF auraient élaboré un scénario de démission en bloc à déposer sur le bureau de Michel Audet, ministre du Développement économique et régional, de qui relève la SGF. »

Serait-on devant une propagande libérale pour discréditer la SGF et le modèle québécois, encore une fois. Sacrifier en les discréditant nos outils collectifs de développement, et les façons de faire du Québec, à l’aulne de la vision néo-libéro-canado-conservatrice de Jean Charest, voilà ce dont il s’agit véritablement. Jongler ? Oui, i.e. aux moyens de faire du Québec une province comme les autres.

PRÊTS PAS PRÊTS... LE 17 DÉCEMBRE 2003 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) écrit en éditorial que plus l'année avance, plus le ministre des Finances, Yves Séguin, recule dans ses prévisions budgétaires. On parle toujours de déficit zéro pour l'année en cours, mais il faudra sortir la baguette magique pour résorber l'écart qui se creuse entre les besoins financiers du gouvernement et les revenus anticipés. Après huit mois au pouvoir, on ne sait toujours pas où loge le gouvernement en matière d'orientation budgétaire.

Pour l'éditorialiste, il devient impossible de suivre le gouvernement dans ses opérations budgétaires. La valse des millions reportés d'une année à l'autre ou d'une entité légale à l'autre brouille le paysage financier. Même les observateurs avertis en attrapent la berlue. Est-ce normal que seule la vérificatrice générale soit désormais en mesure de savoir ce qui se passe dans les finances publiques de l'État ?

Nous sommes prêts ! Disaient-ils…

UNE PRISE ! LE 17 DÉCEMBRE 2003 - Robert Dutrisac rapporte que le ministre des Finances, Yves Séguin, a affirmé que le gouvernement Charest n'avait plus pour projet de modifier le régime de responsabilité sans égard à la faute (no fault) de la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ). « Est-ce que le ministre de la Justice [Marc Bellemare] est au courant ? » a-t-on demandé à M. Séguin. « Oui », a-t-il assuré. Renseignements pris, M. Bellemare n'est pas au courant que ce projet de loi est abandonné par le gouvernement. Au contraire, a-t-il indiqué, hier, au Devoir, l'abolition du no fault pour les criminels de la route faisait partie des engagements électoraux du Parti libéral. Au cabinet de M. Charest, on indique que rien n'est changé en ce qui a trait à cet engagement et que le gouvernement a toujours l'intention de présenter un tel projet de loi.

Une prise ! ... contre Séguin. À suivre…

ÉLECTRICITÉ : + 3%, LE 16 DÉCEMBRE - Claude Turcotte (Le Devoir) rapporte que la Régie de l'énergie du Québec accorde à Hydro-Québec une première hausse de 3 % de ses tarifs d'électricité à compter du 1er janvier prochain, dans deux semaines. Cela veut dire une augmentation de 2,75 $ pour le client résidentiel moyen et de 4 $ pour le client habitant une maison unifamiliale chauffée à l'électricité. La Régie, qui a communiqué sa décision en fin de journée hier, mentionne qu'elle rendra plus tard sa décision sur l'autre partie de la demande de la société d'État, à savoir une seconde hausse de 3 % à compter du 1er avril prochain.

Que voulez-vous ? Les futures baisses d'impôt au profit des mieux nantis, comme le souhaite le Conseil du patronat, faut bien les financer quelque part, non ?

Adaptation d'une caricature de Garnotte, Le Devoir J’VEUX PLUS DE TEMPS, BON ! LE 15 DÉCEMBRE 2003 – La PC rapporte que Mario Dumont veut plus de temps de parole pour son parti à l'Assemblée nationale. Dans une autre manoeuvre pour améliorer le statut de sa formation politique à l'Assemblée nationale, celui-ci expédie aujourd'hui une lettre à chacun des députés des autres partis siégeant à l'Assemblée nationale, leur demandant «… personnellement, dans un geste bien humble et sincère, d'appuyer non pas les demandes de l'ADQ, mais les principes démocratiques de base sur lesquels s'appuie notre démarche ». Tant qu'ils ne jouissent pas d'une reconnaissance officielle à l'Assemblée nationale, les quatre élus de l'Action démocratique sont considérés comme députés indépendants et ne bénéficient que d'un droit de parole très limité.

Avec ce qu'il fait de son droit de parole et l'opportunisme qu'il affiche quand il pose ses questions, franchement, c'est pas invitant !

APPEL AU DIALOGUE ! LE 12 DÉCEMBRE 2003 – On peut lire un peu partout dans la presse du jour que pour le mouvement syndical et les centres de la petite enfance, la journée nationale de perturbation d'hier n'est qu'un « coup de semonce ». Si le gouvernement ne l'a pas entendu, la prochaine détonation pourrait être encore plus retentissante et entraîner le Québec dans une grève générale. La FTQ et la CSQ ciblaient le patronat…

La PC écrit précisément qu’au terme de la démonstration de force d’hier, les organisations patronales [ manifestement à la rescousse du soldat Charest ] ont dit souhaiter que le premier ministre maintienne le cap et que les autorités policières soient davantage vigilantes devant les menaces proférées. Elles ne seront pas déçues, le gouvernement Charest entendant poursuivre les changements majeurs, selon le message livré en soirée par le premier ministre lui-même qui reste ferme, imperturbable.

L'opposition officielle, espérant que les membres du gouvernement auront bien compris le message, souhaite pour sa part que le premier ministre saisisse l'occasion de reprendre le dialogue et apaiser le climat social.

« Curieux, tout de même, que ce governement ne profite pas des bonnes dispositions qui animent les dirigeants syndicaux, sans doute les plus ouverts à la concertation que le Québec ait connus depuis longtemps ! », conclut pour sa part Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) en éditorial.

C’est cela ! Le peu de penchant à la conciliation de la part de Jean Charest amène tout le monde à bien se peinturer dans le coin là où pourtant, le dialogue et la concertation aurait pu régler l’essentiel des questions en litige. Le leadership, M. Charest, c'est aussi savoir écouter, dialoguer et intégrer les points de vue et solutions légitimes d'un ensemble d'interlocuteurs dans nos politiques et nos projets.

LE SOLDAT CHAREST, LE 11 DÉCEMBRE 2003 – Marie-Andrée Chouinard (Le Devoir) rapporte les conclusions de spécialistes du Groupe de recherche et d'action sur la victimisation des enfants et de l’Alliance de recherche sur le développement des enfants dans leur communauté. Pour l'équipe de chercheurs, liée notamment à l'Université de Montréal et à l'Université du Québec à Montréal, la réforme entreprise par le gouvernement Charest est «inacceptable» pour les enfants de milieu défavorisé, qui auraient tout avantage à fréquenter les centres de la petite enfance (CPE) pour assurer leur développement et limiter les retards d'apprentissage lors de l'entrée à l'école, ce qui est déjà une fatalité pour la moitié des enfants de milieu défavorisé à Montréal. « Le débat public a porté sur autre chose que ce qui devrait être le centre des débats, soit le développement optimal de l'enfant », a rappelé Gérard Malcuit, directeur par intérim du tandem GRAVE-ARDEC.

De son côté, Jean-François Cliche (Le Soleil) rapporte l’inquiétude des groupes de femmes devant cet effet de la « réingénierie » de l’État : deux dollars de plus par jour pour les services de garde, sur le budget annuel d'une mère monoparentale travaillant au salaire minimum, c'est l'équivalent de deux semaines de paye, souligne le Regroupement des groupes de femmes de la région 03. En outre, l'organisme dénonce aussi plusieurs autres initiatives du gouvernement Charest, comme la création de conférences régionales des élus, qui diminueraient le poids des femmes dans les décisions régionales, ou la modification de l'article 45 du Code du travail, qui faciliterait le recours à la sous-traitance et toucherait des emplois où l’on retrouve une majorité de celles-ci.

Parents, chercheurs, groupes de femmes... Le soldat Charest est vraiment le seul à avoir le pas...

LE SOLDAT REID, LE 11 DÉCEMBRE 2003 – Martin Ouellet (PC) écrit que l'opposition farouche des syndicats de l'enseignement et même l'avis de l'Office des professions n'ébranlent pas le ministre de l'Education, Pierre Reid, déterminé à aller de l'avant avec la création d'un Ordre professionnel des enseignants, en 2004.«Il est temps de laisser les enseignants administrer eux-mêmes cette profession et non plus le ministre», a indiqué M. Reid, mercredi à l'Assemblée nationale, demeurant de glace devant le dépôt d'une pétition de près de 40 000 enseignants opposés à la création d'un ordre professionnel. « La profession a atteint son niveau de maturité, aurait commenté M. Reid. Il est temps de libérer les enseignants et enseignantes du Québec de la tutelle du ministère de l'Education. » Ceux-ci y verraient plutôt le présage du désengagement du gouvernement en matière d'éducation dans un contexte de réingénierie de l'État.

C'est évident ! Par ailleurs, je dois corriger mon commentaire précédent: le soldat Charest ET le soldat Reid sont les seuls à avoir le pas.

LA PETITE MADAME, LE 11 DÉCEMBRE 2003 – Pour Michel David (Le Devoir), comme si son gouvernement n'avait pas mécontenté suffisamment de gens depuis six mois, il fallait aussi que Jean Charest provoque la colère des femmes. « Ma foi, c'est à se demander s'il ne le fait pas exprès », écrit le chroniqueur qui insiste : quand on se met le pied dans la bouche, comme l'a fait le premier ministre en appelant la présidente de la CSN « ma petite madame Carbonneau », on s'excuse sans détour. Il est sans doute sincère quand il assure n'avoir eu aucunement l'intention d'être désobligeant. C'est bien là le pire : à sa face même, sa remarque était aussi sexiste qu'insultante, et il ne s'en est même pas aperçu.

Au delà de la personne de Mme Carbonneau, la malheureuse expression utilisée par M. Charest témoigne du peu de respect du gouvernement actuel pour le mouvement syndical. Soit, il ne parlerait jamais d'un homme, peu importe lequel, en termes aussi condescendants, mais pensez-vous qu'elle serait sa petite madame Carbonneau si elle était présidente du Conseil du patronat, se demande M. David ?

Hum ! En effet !

PROMESSE IRRÉALISTE, LE 11 DÉCEMBRE 2003 - Tommy Chouinard (Le Devoir) souligne que Québec doit payer le gros prix en raison de son échec à sortir 25 500 ménages de l'aide sociale. Tout au plus parviendra-t-il à sortir 6000 ménages de l'assistance-emploi. Pour satisfaire les démunis qui attendent toujours un plan d'action [ lire : pour s’en sortir financièrement ], il indexera les prestations d'aide sociale à un niveau moindre que la hausse globale du coût de la vie. Le gouvernement Charest fait face à un échec considérable de son engagement de juin dernier à réduire de 25 500 le nombre de ménages bénéficiant de l'aide sociale. Claude Béchard croit que le manque de formation des prestataires pour occuper les emplois disponibles explique son infortune [ lire : c’est la faute des autres ]. « On remplit la promesse d'avoir une indexation [ ! ]. « Les prestataires vont plus apprécier avoir 2 % que rien du tout », a indiqué M. Béchard, alors que les groupes sociaux voient l'initiative du gouvernement comme un « prix de consolation ».

Conclusion : une autre promesse irréaliste, un autre prix de consolation !

OUVERT À DES « AJUSTEMENTS » ? LE 10 DÉCEMBRE 2003 – Gilbert Leduc (Le Soleil) rapporte l’essentiel d’une entrevue de Jean Charest au journal. Il rapporte que le gouvernement garde une porte ouverte à des « ajustements » de dernière minute à sa série de projets de loi controversés, qui tiendraient compte des avis exprimés par des groupes lors des consultations publiques en commission parlementaire. « S'il est aussi déterminé qu'il l'était lors de son élection, le 14 avril, à donner, au cours de la toute première année de son mandat, un sérieux coup de barre pour régler les problèmes dans la gestion du réseau de la santé et des services sociaux et pour favoriser la création d'entreprises par un recours plus facile à la sous-traitance, Jean Charest soutient que son gouvernement n'est pas sourd ni aveugle », écrit M. Leduc.

Oui mais… Jean Charest a maintenant perdu pas mal de crédibilité. Comment le croire vraiment ouvert à des « ajustements » (encore faudrait-il qu’il précise ce qu’il entend par ce terme) alors que plus souvent qu’autrement, il renie ce qu’il avait promis de faire en campagne électorale ?

ATTENTION, ILS BOUGENT ! 10 DÉCEMBRE 2003 – Éric Moreault (Le Soleil) écrit que les intenses tractations de couloir menées par l'Action civique de Québec n'auront pas réussi à convaincre le ministre Jean-Marc Fournier. Selon ce qu'a appris LE SOLEIL, le plan de décentralisation pour la capitale qu'examinera aujourd'hui le Conseil des ministres ressemblera dans les grandes lignes à celui défendu par l'administration L'Allier. Dans son mémoire, l'ACQ de Jacques Langlois réclamait, entre autres, pour les arrondissements le pouvoir de percevoir les taxes et l'élection des présidents d'arrondissement au suffrage universel. Ces propositions ont été écartées, mais le ministre Fournier jonglerait avec l'idée d'accorder, comme à Montréal, le pouvoir pour les arrondissements d'élaborer leurs propres budgets... équilibrés, il va sans dire. Et peut-être plus de responsabilités.

On apprend notamment à la lecture de l’article que le caucus régional libéral s’est enfin activé, toujours dans le silence. Il aurait voulu qu’on délègue davantage de services et de budgets vers les arrondissements, comme le demandait l’ACQ de Jacques Langlois, i.e. tout pour revenir le plus près possible de la situation des anciennes villes. Bref, avançons à l’arrière !

DU GRAND CHAREST ! LE 9 DÉCEMBRE 2003 – Suite à une entrevue donnée par Jean Charest à La Presse, Pascale Breton constate qu’à 48 heures d'une journée de perturbation organisée dans tout le Québec [ l'article utilise plutôt le vocable province, terme que les médias servent jusqu'à plus soif depuis le 14 avril dernier, une façon de remettre le Québec à ce qu'ils estiment être sa véritable place... ], rien ne semble faire broncher le premier ministre. Au contraire écrit-t-elle, il se montre inflexible, fonce tête baissée et en rajoute sur le dos des syndicats : il gardera le cap malgré les leaders syndicaux qu'il a accusés à mots couverts d'immobilisme, affirmant qu'ils se dirigent dans la voie opposée à celle souhaitée par l'ensemble de la population. « On sent clairement que les gens n'ont pas changé d'idée. Ils veulent un système de soins de santé qui marche, ils veulent que l'État puisse changer ses façons de faire. Maintenant, il y a des leaders syndicaux qui s'y opposent, qui ne veulent pas », aurait déclaré M. Charest.

Avec de tels propos, si certains ont déjà qualifié Mario Dumont de « petit démagogue », Jean Charest se qualifierait facilement au titre de « grand démagogue ». On voit bien que l'objectif principal de celui-ci, actuellement, est de gagner coûte que coûte la guerre de l'opinion publique.

AFFAIRES ET ÉTAT, LE 9 DÉCEMBRE 2003 – Réjean Lacombe (Le Soleil) fait état que le Québec [ enfin ! ] est devenu un joueur de premier plan au Canada dans le développement des bioproduits. En fait 46, ou 35 %, des 133 entreprises canadiennes de biotechnologie ont pignon sur rue au Québec. Le Québec devance ainsi l'Ontario et la Colombie-Britannique qui affichent respectivement des cartes 34 et 28 entreprises. Selon une étude réalisée par l'économiste Namatié Traoré, de Statistique Canada, les entreprises québécoises ont affiché des revenus supérieurs à 7 milliards $ en 2001. Toutefois, elles sont talonnées de près par les firmes de la Colombie-Britannique qui ont réalisé des revenus de 6,6 milliards $. Suivent loin derrière, les entreprises ontariennes qui doivent se contenter de revenus de 572 millions $.

Oui, tel que le souligne l’article, le Québec est devenu un joueur de premier plan et jamais une telle performance n’aurait été possible sans les efforts que le gouvernement du Québec a posé en ce sens sous le gouvernement précédent. Qu’on se le tienne pour dit alors que le gouvernement Charest fait tout pour réduire l’action de l’État québécois dans de tels secteurs.

LAFOREST QUITTE, LE 9 DÉCEMBRE 2003 - Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte le départ d’un autre pilier de l'Action démocratique du Québec (ADQ). Le président de l'ADQ, Guy Laforest, ne sollicitera pas un nouveau mandat. Pour le journaliste, l'ADQ perd l'un des membres les plus influents de son aile progressiste [ si l'on peut dire ! ], qui milite pour un recentrage du parti et une nouvelle position constitutionnelle. Le professeur Laforest entend demeurer militant. « Je continue à partager les valeurs adéquistes », a-t-il ajouté. Aucun différend particulier avec le chef Mario Dumont ou son entourage ne provoque son départ, aurait ajouté l'universitaire.

Mario Dumont n'a pas voulu commenter la décision de son président qui est, à certains égards, sa caution intellectuelle. Ce nouveau départ dans les rangs adéquistes s'ajoute à d’autres d'adéquistes de la première heure depuis la défaite du 14 avril.

Il est vrai qu’à la place de M. Laforest, j’aurais de la difficulté à cautionner les dernières « sorties pour sortir » de Mario Dumont dont les tendances opportunistes connaissent des sommets actuellement. Tellement, qu’il fait plutôt triste à voir aller. De plus, quitter le bateau après la défaite est un geste qui en dit long sur la véritable profondeur des convictions adéquistes des intéressés.

BARRE À DROITE, TOUTE !!! LE 8 DÉCEMBRE 2003 – Vincent Marissal, dans La Presse de samedi dernier, rapportait la question d'un internaute: « Pendant la dernière campagne électorale, Jean Charest est resté au centre, promettant de défendre la classe moyenne et les valeurs libérales traditionnelles comme la compassion et l'équité. Nous aurait-il trompé ou avons-nous mal compris ses intentions? »

Bonne question, commente M. Marissal. Jean Charest a-t-il trompé la population? Il paraît, selon Jean Charest et ses défenseurs, que c'était écrit noir sur blanc dans son programme et que, donc, nous avons mal compris. Pourtant, quand on ressort ce programme, on y relit qu’afin d'étoffer l'éventail de services publics offerts aux familles québécoises, un gouvernement du Parti libéral du Québec s'engage à maintenir le programme de services de garde à cinq dollars par jour. Du côté des impôts, on constate qu’il s’était engagé à réduire ceux des particuliers de un milliard de dollars par année pendant cinq ans, dans le respect du déficit zéro. En santé, il promettait une augmentation de 6,23 milliards ou de 35,7 % sur 6 ans.

En réalité, écrit le journaliste, les garderies à 5 $ vont coûter 7 $ en 2004 et vraisemblablement 9 $ en 2005, les baisses d'impôts ont été repoussées et l'argent pour la santé est introuvable. Cela dit, M. Charest respecte ses engagements électoraux dans au moins deux secteurs: permettre les défusions municipales et modifier le Code du travail. « Donc, disons que Jean Charest a trompé les Québécois sur quelques-unes de ses promesses et que nous n'avions pas compris le fermeté de ses intentions sur d'autres. Chose certaine, sa détermination à en découdre avec les syndicats, quitte à mettre le feu aux poudres au Québec, détonne sérieusement avec ses propos rassurants de la dernière campagne », écrit M. Marissal.

Tout commentaire serait superflu dans les circonstances. Rappelons quand même que tous les observateurs font pratiquement les mêmes constats. Les éditorialistes sont incisifs, à bon droit. C'est par exemple le cas de Michèle Boisvert, aujourd'hui même, alors qu'elle décrit les louvoiements des libéraux. Elle a raison quand elle souligne que s'il est vrai que Jean Charest ne s'était pas engagé à réduire le fardeau fiscal de tous les contribuables dès la première année, le flou volontaire qu'il a cultivé lui aura permis de se faire élire en faisant miroiter des baisses d'impôt généralisées, tout en omettant de préciser l'horizon de ces réductions. « Ce n'est peut-être pas un mensonge, mais c'est certainement une grossière omission. Les électeurs se sentent floués, ils ont raison », écrit-elle. Venant d'une éditorialiste de La Presse, un journal plutôt accommodant pour les gouvernements libéraux, c'est un éditorial plutôt sévère.

PLUS D’UNE MAIN, MOINS DE L’AUTRE, LE 8 DÉCEMBRE 2003 - Francis Vailles, dans La Presse Affaires de samedi dernier écrit qu’avec l'arrivée des libéraux au pouvoir, les Québécois s'attendaient à laisser une moins grande part de leur paye à l'État. Or, les factures ne cessent de s'accumuler depuis l'élection du 14 avril. Garderies, transport en commun, cigarettes, les postes budgétaires de la famille moyenne seront nombreux à grimper au cours des prochains mois. Selon les estimations de M. Vailles, certains ménages pourraient même voir leur budget amputé de 1500 $ dès 2004, une conséquence directe ou indirecte des décisions du nouveau gouvernement. Le tout, quelque mois après que le Parti libéral ait promis une baisse des impôts des particuliers d'un milliard de dollars.

Misère ! Le tout pour mémoire... longue.

IMMOBILISME LIBÉRAL, LE 8 DÉCEMBRE 2003 – La PC rapporte que la députée péquiste de Champlain, Noella Champagne, dénonçait en fin de semaine l'immobilisme libéral [à son tour], cette fois-ci dans le développement économique de la région de Trois-Rivières et en Mauricie. Madame Champagne a peu d'espoir de voir le gouvernement Charest débloquer des fonds avant le dépôt du prochain budget en 2004 alors que selon elle, la région vit une période stagnante. La députée affirme que les organismes communautaires sont inquiets puisqu'ils craignent que leur financement soit réduit, voire même éliminé.

Oui, il faut dire « à son tour » car c'est le même phénomène dans la région de la Capitale Nationale où le caucus des députés libéraux de cette région, les silencieux, ne font manifestement rien ou pas grand chose pour défendre les intérêts de cette région auprès du gouvernement. Conséquence ? Abandon du projet d’agrandissement de l’aluminerie Alcoa, ralentissement de tous les travaux d'infrastructure dans la région, abandon du projet de piste cyclable sur les berges du fleuve, abandon du développement du Parc du Mont Sainte-Anne, réduction d’effectifs du bureau de la SODEC, abandon de l’antenne Riopelle qui devait être située dans la Capitale, annulation du contrat de ville avec Québec, abandon du projet de réfection des infrastructures le long du boulevard Champlain, et le reste.

Immobilisme libéral, quel pléonasme dans un sens ! Dans un autre sens, ils bougent effectivement, mais pour défaire, pas pour construire.


QUÉBEC INC. ? LE 8 DÉCEMBRE 2003 – Lettre de Richard Marcil de Repentigny dans Le Devoir. Il demande si les Québécois aiment-ils leur Québec? Oui, mesdames et messieurs, les Québécois aiment leur Québec, répond-il.

Ils aiment leur Régie de l'assurance maladie du Québec et ses services parce qu'ils l'ont créée et parce que celle-ci représente leur sens du partage. (…) Ils aiment la Régie de l'assurance automobile du Québec et ses services parce que celle-ci représente leur sens de l'équité rationnelle et de la justice. (…) Elle est si populaire qu'on vient de partout pour nous la copier. Ils aiment leurs enfants, leurs garderies et leurs centres de la petite enfance parce qu'ils les ont faits et parce que ceux-ci représentent leur sens de l'engagement et de l'équité sociale. Ils aiment ces hommes et ces femmes qui travaillent et se dévouent pour eux au sein des divers ministères. Ils aiment Hydro-Québec et ses services parce qu'ils l'ont mise sur pied et parce qu'elle représente leur sens de la créativité, de leur détermination et de leur génie.

« Et vous, M. Charest, aimez-vous le Québec et ses Québécois ? », de demander M. Marcil.

Que M. Charest aime le Québec, rien ne permet d'en douter, j'en suis certain. L'aime-t-il tel que nous et nos prédécesseurs l'avons construit ? Là, c'est autre chose apparemment.

DIX SUR DIX, LE 7 DÉCEMBRE 2003 – La PC rapporte les propos du ministre des Finances, Yves Séguin, selon qui environ 80 % des Québécois vont bénéficier des baisses d'impôt promises par les libéraux en 2004. L’article rappelle que Jean Charest a déclaré jeudi que les baisses d'impôt viseront pour 2004 les classes moyennes et les familles avec enfants, et non tous les contribuables.

8 contribuables sur 10, ça reste à prouver ! Ce qui est certain cependant c’est que 10 contribuables sur 10 feront les frais de hausses de toutes sortes, dont celle des tarifs d’électricité, des frais de garde, des primes d'assurance maladie et du coût du transport en commun.

PROMESSES VIDES, LE 7 DÉCEMBRE 2003 - Michel David (Le Devoir) questionne la façon dont le gouvernement agit dans plusieurs dossiers, dont celui des défusions qui confine à la duplicité et auquel il aurait mieux valu renoncer franchement, plutôt que de transformer le tout en exercice bidon.

Le plus inquiétant, écrit M. David, est que cette règle de conduite semblait vouloir s'appliquer partout. Sauf exception, comme dans le cas des garderies, où la hausse de tarif viole clairement une promesse électorale, le gouvernement ne revient pas ouvertement sur ses engagements; il les vide simplement de leur contenu. Ainsi, il y a un an, les libéraux avaient présenté à l'Assemblée une motion proposant de fixer un barème plancher de 523 $ pour les bénéficiaires de l'aide sociale. Le plan de lutte contre la pauvreté dévoilé récemment par Le Devoir l'établit plutôt à 419 $.

De la même façon, il est clair que la baisse d'impôt de un milliard en 2004-05, peu importe qui en bénéficiera, sera largement compensée par les hausses de tarifs imposées directement ou indirectement par le gouvernement. Comme dans le cas des défusions, le ministre des Finances, Yves Séguin, savait parfaitement que cette promesse était de la poudre aux yeux, écrit le chroniqueur qui rappelle que dès septembre 2002, avant d'être pressenti par le PLQ, il avait déclaré publiquement que le cadre financier, dont M. Charest maintient toujours la validité, ne tiendrait pas la route.

Promesses vides … ou imposture ? Vous avez le choix. Dans un cas comme dans l’autre, la réponse semble bonne.

FEU JAUNE, LE 6 DÉCEMBRE 2003 - Jacques Léger, de Morin Heights, écrit dans Le Devoir que le 14 avril dernier, le Parti libéral a reçu un mandat clair pour diriger le Québec. Ceux qui l'ont appuyé désiraient qu'après deux termes consécutifs, le Parti québécois se refasse une beauté sur les banquettes de l'opposition.

Cependant, écrit-il, c'est une fausse évaluation des dirigeants du parti que d'interpréter ces résultats comme un feu vert pour appliquer sans de sérieuses nuances le programme proposé aux électeurs. Le climat social se détériore actuellement par l'empressement malhabile du Parti libéral à réaliser ses promesses électorales sans se soucier des conséquences tumultueuses de ce désir d'appliquer ses choix politiques en se croyant roi et maître de la situation. Jean Charest doit se poser de sérieuses questions avant qu'il ne soit trop tard. Par ailleurs, l'hystérie syndicale, suscitée par des dirigeants qui ne manifestent pas un sérieux sens des responsabilités, est tout aussi néfaste pour le présent et l'avenir de la société québécoise. Que chacun réévalue ses dogmes et respecte les citoyens.

Pour réflexion !

EMBELLIE ÉCONOMIQUE, LE 6 DÉCEMBRE 2003 - Dans Le Devoir, deux rayons de soleil dans cette grisaille de fin d’automne :

D’un côté, on rapporte un rebond de l'activité économique québécoise. Les exportations ont affiché un gain de 9,6 % entre août et septembre. Malgré la forte appréciation du dollar canadien sur le dollar américain, nos exportations vers les États-Unis ont augmenté de 11 %.

Par ailleurs, le Québec a reprend là où il avait laissé en 2002 en s'installant en tête des provinces au chapitre de la création d'emplois, et ce, pour le deuxième mois consécutif. Les gains de novembre ont été observés pour la plupart dans le secteur manufacturier.

Comme quoi il y a encore de l’espoir en ce bas monde !

« BAISE » GÉNÉRALE D'IMPÔT, LE 5 DÉCEMBRE 2003 - C'est coiffé de ce titre que Tommy Chouinard (Le Devoir) souligne que le chef libéral confirme son incapacité à respecter sa promesse. En effet, l'engagement électoral du Parti libéral de réduire les impôts de tous les contribuables de un milliard de dollars l'an prochain n'existe plus. Si le premier ministre Jean Charest dit du bout des lèvres garder le cap sur une telle réduction, il reconnaît du même souffle que l'état des finances publiques obligera son gouvernement à faire des choix et que la baisse sera désormais destinée aux familles de la classe moyenne, et non pas à l'ensemble des contribuables comme il l'avait pourtant promis en campagne électorale, écrit le journaliste.

« Baise » d'impôt !!! L'erreur dans la version électronique du journal, probablement typographique, est quand même révélatrice de ce qui se passe en réalité.

ENCORE DES IMPÔTS ! LE 5 DÉCEMBRE 2003 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) souligne que ministre des Finances du gouvernement Charest, Yves Séguin, n'a même pas pris la peine d'attendre la présentation de son budget pour décréter une hausse générale des impôts à partir du 1er janvier prochain. Pour un gouvernement qui promettait une baisse de un milliard de dollars par année, le voilà déjà qui augmente les impôts généraux de 140 millions de plus, déplore l’éditorialiste. Et celui-ci de poursuivre :

« Il faudrait savoir : M. Charest était-il sérieux lorsqu'il promettait de baisser les impôts « de tous les Québécois » au cours des prochaines années ? Vrai, ces mêmes Québécois ne lui en demandaient pas tant, comme le rapportent les sondages, préférant un réinvestissement en santé à ces fameuses baisses vite devenues synonymes de compressions dans les programmes. Mais de là à les augmenter afin de dégager la marge de manoeuvre nécessaire pour les réduire le mois suivant, il y a une marge ! (…) la diminution du fardeau fiscal que devrait contenir le prochain budget d'Yves Séguin servira tout au plus à amortir l'impact des hausses de toutes sortes annoncées au cours de l'automne sur le budget familial, sans l'annuler pour autant, loin s'en faut. Or voilà qu'on apprend que le même gouvernement vient de changer, sans prévenir, la méthode d'indexation des tables et des crédits d'impôt, une mesure introduite par le gouvernement précédent afin d'ajuster le fardeau fiscal des contribuables à la hausse du coût de la vie. (…) Cette façon de faire, ce triturage de méthode, est malhonnête.

Si elle devait se répéter chaque année d'ici cinq ans, cette surcharge cumulative équivaudrait à une hausse de trois quarts de milliard la cinquième année. Au rythme où vont les choses, taxes et tarifs confondus, les ménages québécois verront leur fardeau fiscal global s'accroître en 2004, et ce, malgré l'introduction d'une mesure budgétaire destinée aux familles. Si cette analyse est fausse, qu'on nous explique comment il faut comprendre ce qui se passe sous nos yeux. »

Éditorial aussi juste que décapant !

Inauguration de la Permanence régionale du PQ dans la Capitale nationale PARTI QUÉBÉCOIS ET CAPITALE NATIONALE, LE 4 DÉCEMBRE 2003 - le président du Parti Québécois et chef de l’opposition officielle, Bernard Landry, s’est joint à plus de 200 militantes et militants pour inaugurer, cet après-midi, la nouvelle permanence du Parti Québécois dans la capitale nationale. Ces nouveaux locaux permettront au Parti Québécois d’accentuer sa présence dans la capitale nationale.

Agissant en tant qu’hôte de l’événement, le président du Parti Québécois de la région de la Capitale-Nationale, Roger Bertrand, s’est montré très enthousiaste. « Nous pouvons désormais compter sur des locaux accueillants et efficaces pour offrir tous les services nécessaires à nos membres des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. » La première vice-présidente du Parti Québécois, Marie Malavoy, ainsi que la présidente du caucus des députées et des députés de l’opposition officielle et députée de Taschereau, Agnès Maltais, ont également participé à l’événement.

Entouré des présidentes et présidents des conseils exécutifs de toutes les circonscriptions des deux régions concernées, le chef du Parti Québécois, Bernard Landry, a quant à lui insisté sur la dimension politique de cet événement : « En inaugurant ce lieu de rassemblement et de travail pour ses militantes et militants, le Parti Québécois signifie de façon claire et non-équivoque sa volonté d’accentuer sa présence et son action politique dans ces deux régions. Les militants et la population de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches pourront ainsi jouer un rôle de premier plan dans l’atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés en lançant la saison des idées. »

La permanence du Parti Québécois dans la capitale nationale est située au 3075, boulevard Wilfrid-Hamel, bureau 110A, à Québec. Le numéro de téléphone est le (418) 651-8340.

DÉJÀ ? LE 4 DÉCEMBRE 2003 - La PC rapporte que le gouvernement Charest s'apprête à adopter un bâillon pour forcer l'adoption par l'Assemblée nationale d'une demi-douzaine de projets de loi controversés. Le premier ministre Jean Charest y aurait lui-même fait allusion hier en Chambre, alors qu'il avait un vigoureux échange à ce sujet avec le leader parlementaire de l'opposition péquiste, André Boisclair, député de Gouin.

Il s’agirait des projets de loi 9 et 33, sur les fusions municipales et sur la révision de la Charte de Montréal; les projets de loi 25 et 30, sur la réorganisation dans le réseau de la santé; le projet de loi 31, qui révise le Code du travail pour faciliter la sous-traitance au Québec; le projet de loi 34, qui crée des conseils d'élus pour gérer la décentralisation dans les régions; le projet de loi 8, qui permettra les hausses de tarifs dans les garderies; le projet de loi 20, qui accroît les pouvoirs du ministère du Revenu pour la lutte à l'évasion fiscale.

« Un gratteux avec ça ? »

PARLANT DE MATAMORES, LE 3 DÉCEMBRE 2003 - Tommy Chouinard (Le Devoir) écrit que le fossé s'élargit toujours un peu plus entre le gouvernement et les syndicats, malgré l'appel au calme de Jean Charest. Les centrales syndicales ne cesseront pas leurs moyens de pression puisque le chef libéral ne fait place à aucun compromis concernant ses projets de loi controversés. En dépit de la grogne syndicale, Jean Charest n'entend reculer sur aucun de ses projets, écrit le journaliste.

À son tour, Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir), en éditorial, rappelle qu’on avait prévu que l'automne serait chaud si le gouvernement Charest allait de l'avant avec ses nombreuses réformes. Si le premier ministre a raison de lancer un appel au calme, il faut faire plus, beaucoup plus. Au rythme où vont les choses, écrit l’éditorialiste, il pourrait bien ne pas se rendre aux prochaines élections tant la manière Charest déplaît à tout le monde, y compris à nombre de libéraux qui ne sont pas en mesure d'expliquer à leurs électeurs de façon simple et intelligible les bons côtés des réformes en cours. On avait promis de s'attaquer aux listes d'attente en santé, au débordement des urgences, de diminuer les impôts, d'augmenter le nombre d'heures d'enseignement dans les écoles, mais pour l'heure, rien de cela n'apparaît sur l'écran radar.

Au contraire, depuis quelques mois, on ne compte plus les mauvaises nouvelles : hausse des frais de garde, des taxes municipales, des taxes scolaires, des tarifs du transport en commun et bientôt d'électricité, et tout ce qu'on voit poindre à l'horizon, ce sont de nouvelles réformes de structures imposées dans l'affrontement, sans consultation digne de ce nom. Le comble, c'est que, de l'avis de plusieurs intervenants de haut niveau, syndicaux et patronaux, de droite ou de gauche, les membres du gouvernement sont inaccessibles, cloîtrés dans leurs quartiers et entourés de conseillers politiques et d'attachés de presse inexpérimentés.

Pour M. Sansfaçon, M. Charest doit apprendre à jouer le rôle que les Québécois attendent de leur premier ministre : celui d'un dirigeant de confiance, juste et équitable, et non celui d'un idéologue entêté, décidé à passer outre aux règles de la consultation et de la conciliation.

Cet appel à la raison, qui s'adresse autant au gouvernement qu'aux autres, sera-t-il entendu au moment où « la paix sociale est menacée » comme l'a souligné le chef de l'opposition officielle, Bernard Landry ?

" Charest fustige les « matamores » ", titre Le Soleil à la Une. Si le chef du gouvernement interpelle à juste titre certains extrémistes du milieu syndical, l'invitation ne pourrait-elle également bien s'appliquer à lui-même ainsi qu'à certains membres de son propre gouvernement avec leur projets de loi provocateurs et leur fermeture à tout véritable dialogue dans le domaine de la santé, du travail, de la famille et de l’enfance, du développement régional, de l’agriculture ? Les matamores ne sont pas tous du même côté de la clôture.


BARRAGE EN SANTÉ, LE 3 DÉCEMBRE 2003 - Robert Dutrisac (Le Devoir) souligne que tant les médecins et les infirmières que les représentants des CLSC et les centrales syndicales sont venus s'opposer, hier, au projet de loi 25, présenté par Philippe Couillard, qui impose les fusions forcées des établissements de santé. Seule l'Association des hôpitaux du Québec (AHQ) souscrit aux desseins du ministre pour qui il n'est pas question pour lui de faire marche arrière. Ce que le projet de loi accorde, «c'est une garantie de soins continus. Il n'y aucune limitation d'accès. Vous pourrez voir le médecin que vous voulez, l'hôpital que vous voulez», a indiqué M. Couillard. Personne n'aura à s'inscrire auprès de ces réseaux.

Cette approche sans inscription de la population a fait tiquer le président de la Fédération des médecins omnipraticiens, le Dr Renald Dutil. Il a dit ne connaître aucun exemple dans le monde de prise en charge d'une population en santé sans inscription des individus. La formule des groupes de médecine familiale (GMF) est basée justement sur l'inscription de la population desservie. Tant le Dr Dutil que le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), le Dr Yves Dugré, se sont demandé ce que signifiait une garantie de soins quand les ressources sont insuffisantes.

M. Dutrisac souligne que le gouvernement avait arrangé l'ordre des comparutions à la commission pour n'entendre les plus vifs opposants au projet de loi 25 qu'en fin de journée, voire en soirée. La Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ), la CSN, la FTQ et la CSQ devaient comparaître de 20h à 23h.

Effectivement, Pascale Breton et Mario Cloutier (La Presse) rapportent que les infirmières ont en soirée joint leur voix à celle des opposants aux projets de loi du ministre de la Santé [lire « Réparation »], Philippe Couillard. Pendant qu’on discutait en commission parlementaire, quelque 400 infirmières ont de plus manifesté devant le parlement pour dénoncer les intentions du gouvernement Charest.

Quel sens de la démocratie alors qu'on s'arrange pour que les opposants soient entendus en fin de soirée. Oui, la fusion des établissements de santé ne sourit qu'aux hôpitaux. Tout comme la révision la révision de l’article 45 du côté des lois du travail, qui ne sourit qu’au Conseil du patronat. Toute une coïncidence !

SANS TAMBOUR NI TROMPETTE ! LE 3 DÉCEMBRE 2003 – Stéphane Paquet (La Presse) écrit que le gouvernement Charest, qui avait promis des baisses d'impôt de cinq milliards en cinq ans, a trouvé une astuce pour aller chercher près de 140 millions de plus dans les poches des Québécois l'an prochain. Il change les règles fiscales qui régissent l'indexation des tables d'impôt des particuliers. Vendredi dernier, Yves Séguin a annoncé que le régime d'imposition des particuliers serait indexé au taux de 2 % dès janvier. Or, pour faire passer ces 2 % d'indexation, le ministre Séguin doit changer les lois fiscales utilisées depuis le retour de l'indexation des tables d'impôt, sous le gouvernement précédent. Si la règle en vigueur était utilisée, les contribuables auraient droit à une hausse de 3,1 % de leur table d'imposition. Coût minimal estimé de ce 1,1 % de différence pour les contribuables: 137,5 millions de dollars, a calculé La Presse.

Donc, sans que ça paraisse trop, le gouvernement Charest vient chercher dans nos poches près de 140 millions de plus qu’avec les règles fiscales d’indexation des tables d’impôts introduites par le gouvernement du Parti Québécois. Jean Charest continue ainsi de faire, quand ça fait son affaire, le contraire de ce qu’il avait promis.

CRI DU CŒUR, LE 3 DÉCEMBRE 2003 - Patrice Jasmin-Tremblay, de Laval, écrit ce matin dans Le Devoir : « Le ministre Béchard, les yeux humides et la voie sanglotante, s'insurgeait contre l'usage d'un enfant dans la publicité de la CSN et déplorait le «langage clairement abusif » de la fillette. M. le ministre, mes enfants ne seront jamais réprimandés lorsqu'ils dénonceront une injustice.

Aussi, le Parti libéral ne s'est jamais embarrassé d'user des enfants lors de campagnes électorales. M. le ministre, en avril dernier, vous étiez prêt. Moi, comme parent, je suis aussi prêt, prêt à dénoncer vos mesures rétrogrades en matière de politique familiale. Je suis aussi prêt à défendre un réseau unique issu d'un partenariat entre l'État et la société civile. Finalement, je suis prêt pour les prochaines élections. »

... une lettre suffisamment explicite qui se passe de commentaire.

OUI, MAIS !… LE 2 DÉCEMBRE 2003 - À l’Assemblée nationale, le député libéral de Portneuf, Jean-Pierre Soucy, vient de déposer une pétition de l'Association des locataires de Les Villas Leclerc de Saint-Basile. On y rappelle que la révision des programmes en habitation menace directement l'ensemble des familles et des personnes âgées habitant dans les HLM, notamment que le gouvernement du Québec a sabré de 25 % dans les budgets alloués en 2003 à la rénovation des HLM et coupé 2,3 % de leur budget de fonctionnement. La pétition insiste sur le fait le parc de logement social au Québec constitue un patrimoine précieux pour tous les citoyens et citoyennes à revenus modestes et qu'il est un rouage important dans notre filet de protection sociale. Elle souligne les HLM sont une partie importante de la solution à la pénurie de logements que connaît le Québec et qu'il serait injuste que les plus pauvres de notre société fassent les frais de la baisse des impôts promise par le Québec.

Conséquemment, l’Association des locataires demande à l'Assemblée nationale de s'assurer que le gouvernement prenne des mesures énergiques afin de conserver la propriété de ses 65 000 logements à loyer modique, protéger et rénover son parc de logements à loyer modique, de maintenir les loyers à 25 % des revenus des locataires à faibles revenus et de permettre la réalisation de nouveaux logements publics.

Bon, tout cela c’est bien beau, mais peut-on savoir ce que ce silencieux député libéral en pense ? Défendra-t-il ses concitoyens face à son gouvernement, au-delà du dépôt de la pétition ?

UN RÉGIME DÉGRADANT, LE 2 DÉCEMBRE 2003 - Josée Boileau (Le Devoir) dépeint ce matin une bataille syndicale enclenchée contre le gouvernement Charest, à coups de manifestations spectaculaires, de gros mots et de gestes désolants et des libéraux qui ripostent en prévoyant le pire, mais en ne bougeant pas, « ce qui est une autre façon de nourrir l'escalade ». Ce même gouvernement qui a entrepris dès octobre, donc avant les dérapages, de renforcer la garde rapprochée des ministres. C'est ce qui s'appelle créer un climat. Rien ne justifie toutefois, selon elle, que le Québec se paye, par parti politique interposé, une belle grosse crise sociale. Jean Charest n'est pas le fantôme de Duplessis mais tout au plus un sous-Ralph Klein sans pétrole. Les Québécois comptent plus de belles-soeurs infirmières que membres du Conseil du patronat. Maintenir le cap en pleine tempête n'est pas toujours la meilleure décision, conseille la journaliste au gouvernement Charest.

C’est vraiment incroyable, en effet, de constater la dégradation qu’a connu le Québec, uniquement sur le plan social (sans parler des reculs dans d’autres volets de notre vie collective), depuis l’élection de ce gouvernement réductionniste.

TOUS Y PERDENT, LE 2 DÉCEMBRE 2003 - Jeanne Corriveau (Le Devoir) rapporte ce matin les propos de Pierre Bourque selon qui, qu'ils soient défusionnistes ou pro-fusion, les Montréalais se retrouvent tous dans le camp des perdants avec le projet de loi 9 sur les défusions du gouvernement de Jean Charest. Jean-Marc Fournier a réussi à mécontenter tout le monde, fait valoir M. Bourque. « Ceux qui rêvaient d'une ville, comme les anciens Montréalais surtout, verront leur ville démantelée, morcelée par la loi 33 sans consultation. Ceux qui voulaient retrouver leur ville [les défusionnistes]vont retrouver une ville atrophiée. Eux aussi sont très frustrés. Alors tout le monde est perdant dans les lois 9 et 33. »

Monsieur ne peut mieux dire lorsqu’il affirme notamment que la promesse électorale du parti libéral s'est transformée en «tour de Babel», et que tous y perdent. Quel recul pour notre Métropole et à travers elle, tout le Québec. Ce n'est pas uniquement une question montréalaise, c'est une question d'ordre nationale. Oui, avec une Métropole affaiblie, ce sont toutes les régions du Québec qui reculent et qui y perdont. Le même phénomène se produit actuellement à l'égard de Québec, notre Capitale Nationale, que le présent gouvernement ne cesse d'affaiblir de toutes espèces de façons. Le même genre d'affaiblissement nous guette également dans l'ensemble des régions du Québec suite aux orientations prises par ce gouvernement à l'égard du développement régional.

AVIS AUX INTÉRESSÉS, LE 2 DÉCEMBRE 2003 - Léonard Aucoin (Président, InfoVeille Santé), Jean-Louis Denis et Lise Lamothe (Professeurs, Université de Montréal), et Marcel Villeneuve (Président, Gestion-Conseil) commentent le projet du ministre Philippe Couillard engageant le système de santé du Québec dans une nouvelle réforme. Ils insistent : pour être implantée avec succès, une réforme doit être soutenue au quotidien et susciter une coopération efficace et durable entre les acteurs qui interviennent dans sa mise en oeuvre. La nature même de ces organisations s'oppose à un mode de changement par décret. Les changements de structures peuvent être nécessaires, mais sont nettement insuffisants, ils peuvent même détourner l'attention de l'objectif d'améliorer les services. D'autres leviers doivent donc être mobilisés pour réaliser le changement. Pour les auteurs, le changement dans les organisations de santé est un processus complexe qui résiste à toute solution simpliste.

Avis à l’intéressé et à ses semblables du gouvernement néo-libéro-canado-conservateur de Jean Charest…

POUR RÉFLEXION, LE 1ER DÉCEMBRE 2003 - Michel Venne (Le Devoir) se demande comment ne pas être bouleversé par la mort violente de Léon Lafleur, homme bon et dévoué, aimé de ses collègues et des résidants du centre de soins de longue durée Saint-Charles-Borromée dont il était le directeur général ? Comment ne pas l'être encore davantage après la publication d'une lettre d'adieux qui établit un lien entre son destin tragique et le comportement du pouvoir politique [et des médias] ? Il a choisi d’alerter ses concitoyens, les amener à réfléchir, tout en prenant le soin de les inviter à ne jamais suivre son exemple. Pour le chroniqueur, ni les journalistes qui ont mis au jour le dernier cas de mauvais traitement ni le ministre de la Santé et des Services sociaux ne peuvent être désignés comme étant personnellement responsables de cette douloureuse disparition.

Le devoir journalistique impose de révéler des faits dont la divulgation est essentielle au bon fonctionnement d'une société, l’'important c'est que les choses soient faites avec professionnalisme, écrit M. Venne qui précise que dans sa lettre, M. Lafleur ne s'en prend pas à eux mais à tous les vautours qui, sans jamais faire eux-mêmes la moindre enquête, rongent l'os qui tombe entre leurs mains et se posent en justiciers de pacotille pour augmenter leurs cotes d'écoute et leurs honoraires.

À lire...

NON À LA DÉMOLITION, LE 30 NOVEMBRE 2003 – Mario Cloutier (La Presse) et Gilbert Leduc (Le Soleil) rapportent qu’une mer de manifestants, certains provenant d’aussi loin que la Baie-James et la Côte-Nord, a déferlé devant l'Assemblée nationale hier pour dénoncer la politique « antisyndicale et antisociale » du gouvernement Charest. Les représentants de la CSN, mais aussi de l'Association des CPE, de la Fédération des femmes, du Collectif pour l'élimination de la pauvreté et de la Fédération des étudiants universitaires ont pris la parole devant plus de 20 000 personnes qui avaient bravé la pluie et le froid. À l'issue du rassemblement, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a annoncé la tenue d'une «journée de perturbation» le 11 décembre prochain.

Entre 20 000 et 30 000 personnes — « pas juste des “syndicaleux”, mais du vrai monde ordinaire » — ont donc bravé le froid, le vent et la neige pour envoyer un message au gouvernement de Jean Charest afin qu'il cesse son « opération de démolition » en règle du Québec.

Quelle différence dans le ton et la manière avec la situation que nous vivions depuis 10 ans, sous le gouvernement précédent, alors que nous nous retrouvions tous autour de la table pour établir des consensus sur nos objectifs et la manière de développer le Québec : gouvernement, syndicats, patronat, municipalités, représentants du monde économique, social et culturel... Un leadership d’animation que nous avons complètement perdu en à peine quelques mois avec le gouvernement Charest. Au Québec aujourd’hui, malheureusement, on sent que la confiance n’est plus là. Confiance des gens envers leur gouvernement et leurs élus, confiance des syndicats envers le patronat et vice versa, confiance en nos capacités intrinsèques... au grand plaisir de ceux et celles qui veulent à tout prix ramener le Québec au simple statut de province comme les autres, incluant l’Ile-du-Prince-Édouard (en passant).

PARLONS SOUVERAINETÉ, LE 29 NOVEMBRE 2003 - La PC souligne que le Comité national des jeunes du Parti Québécois tient aujourd'hui à Québec une assemblée portant sur la souveraineté du Québec. Les jeunes péquistes réfléchissent particulièrement sur leur apport à l'organisation et au discours du mouvement souverainiste. Agnès Maltais, députée de Taschereau et présidente du caucus du Parti Québécois, participe à l'événement.

CONFUSION DANS LES DÉFUSIONS, LE 29 NOVEMBRE 2003 – Selon Tommy Chouinard (Le Devoir), Québec tente de freiner l'ardeur des défusionnistes en déterminant que les anciennes villes comme Westmount ou Sillery ne seront plus que l'ombre de ce qu'elles étaient avant les regroupements municipaux si elles décident de se reconstituer. Parmi règles du jeu qu’il fixe, au moins 35 % des électeurs d'une ancienne municipalité devront voter en faveur de la défusion pour que celle-ci soit reconnue. Le nombre de votes en faveur de la reconstitution d'une ancienne ville devra aussi représenter plus de 50 % des votes exprimés. Pour l'opposition officielle, « les défusions ne sont plus un risque, elles sont devenues une certitude ».

Pour l’éditorialiste Bernard Descôteaux, la plus grande faille du projet de loi 9 vient du fait qu'on ne met pas en place une véritable fiscalité d'agglomération. Tel qu'il est, le projet de loi 9 incitera tous les arrondissements riches à se retirer de la nouvelle ville. À force de vouloir ne pas trop déplaire ni aux uns ni aux autres, M. Fournier a élaboré, bricolé, pourrions-nous dire à certains égards, un ensemble qui n'est pas cohérent. Il en ressort un parti pris envers les nouvelles villes qui n'est pas clairement exprimé.

De Montréal, André Duchesne (La Presse) fait état que la création d'un conseil d'agglomération dans l'éventualité de défusions municipales sur l'île de Montréal suscite un mélange d'insatisfactions et d'interrogations chez les partisans des anciennes municipalités, qui y voient une forme de CUM atrophiée.

À Québec, Pierre-André Normandin (Le Soleil) rapporte que les amendements au projet de loi sur les défusions municipales divisent les défusionnistes ! Les partisans de la partition des nouvelles villes ne s'entendent tout simplement pas sur les conséquences de l'imposition d'un seuil minimal de 35 % du total des électeurs en faveur de la scission des arrondissements.

Quelle confusion, malgré l’évidence, le gouvernement Charest s’entête dans son projet de démanteler, sans avoir trop l’air d’y tenir, ces nouvelles villes dont on constate déjà les grands avantages pour la majorité des citoyens concernés. Les libéraux auront réussi au moins une chose dans ce dossier : se mettre tout le monde sur le dos !

TRISTESSE ET INDIGNATION, LE 29 NOVEMBRE 2003 - Suite au décès de Léon Lafleur, Gérald Larose manifeste dans Le Devoir les sentiments qui l'habitent, la tristesse et l’indignation : « Je connais Léon Lafleur depuis 40 ans. (…) Nos voies ont été différentes. En nous suivant du coin de l'oeil, nous avons maintenu le cap. Je veux témoigner combien Léon fut un gestionnaire hors norme. Un gestionnaire aux qualités humaines exceptionnelles. Un gestionnaire novateur, mobilisant et tout rivé sur le bien-être de ceux et celles que l'institution servait. Je déplore et dénonce l'incroyable injustice qu'il a subie dans l'indigne bourrasque médiatico-politique des événements récents. Rien de tout cela ne ressemblait à Léon Lafleur. Tout au contraire. Une seule consolation : Léon Lafleur a laissé son empreinte partout où il est passé. Nos sentiments les meilleurs accompagnent toute sa famille et ses amis en ces moments insupportables. »

Pour mémoire... Rappelons que Léon Lafleur, le directeur de l'hôpital Saint-Charles-Borromée, s'est donné la mort mercredi après avoir après qu'un cas de maltraitance ait été constaté dans son établissement. Dans une lettre manuscrite adressée via Le Devoir aux directeurs généraux des hôpitaux et au ministre de la Santé, qu'il a laissée, il explique les raisons de sa funeste décision. M. Lafleur écrit notamment : « Monsieur le ministre, j'aurais apprécié un coup de fil. Qui sommes-nous pour vous les d.g.? Ces gens que vous vous apprêtez à tasser pour brasser les structures, pour laisser votre marque! » Nous y reviendrons...

LA DURETÉ, LE 29 NOVEMBRE 2003 – À son tour, Denise Bombardier s’exprime dans la foulée de la tragique disparition de Léon Lafleur. Elle rappelle l'importance de la politesse, « cette forme extérieure de la délicatesse du cœur » en ces temps où pour certains de nos compatriotes, à l'éloge de la politesse doit se substituer l'éloge de l'impolitesse.

Des malpolis, des grossiers, des brutaux, cela existera toujours. Tout le problème réside dans la volonté sociale de contrer cette pollution dans nos rapports à autrui. Quand on se laisse interpeller par des inconnus avec une familiarité grossière, lorsqu'on trouve normal d'engueuler ou de se laisser engueuler par nos enfants, nos amis, nos collègues de travail, lorsqu'on ne sait plus dire merci, excusez-moi, bonjour ou au revoir, on trace le chemin aux brutes, aux rustres et aux barbares, nous dit-elle.

Commentant le triste épisode de Saint-Charles-Borromée qui s'est terminé par mort d'homme, madame Bombardier souligne que lorsqu’on vit dans la jungle médiatique, lâché par ceux qui devraient nous soutenir et qu'on est un honnête homme, on peut effectivement décider de terminer sa vie dans la solitude effroyable d'un hôtel de banlieue. « Les mots tuent. La preuve, hélas, en est faite », insiste-t-elle.

La vie est dure pour les êtres sensibles, raffinés et qui font de l'honneur, du devoir, du respect d'autrui et du sens de la justice leur credo. Nos barbares ne se suicident pas, eux qui usent des mots et des gestes comme d'un lance-flammes. La vigilance s'impose. Rien ne justifie qu'on traite autrui sans égards et sans manières. Dommage aussi que les incivilités soient cautionnées par des personnalités publiques, comme ce fut le cas ces derniers jours, de conclure Denise Bombardier.

Madame Bombardier a raison, la politesse demeure la façon la plus agréable et la plus civilisée de communiquer entre nous, même sur nos différents.

LES CRUCHES, LE 29 NOVEMBRE 2003 - Pour Michel David (Le Devoir), le ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, Claude Béchard, aurait mieux fait de battre sa coulpe plutôt que d'essayer de faire croire que les nouvelles règles budgétaires adressées à tous les services de garde du Québec étaient simplement une « proposition ». Et il n’est pas le seul à sembler prendre les intéressés pour des cruches, aux yeux du chroniqueur. Il rappelle que Jean Charest lui-même a opposé une fin de non-recevoir à tous ceux qui le supplient de reporter les baisses d'impôt prévues pour l'an prochain plutôt que d'imposer de nouvelles compressions budgétaires qui affecteraient les clientèles les plus démunies.

« Que les syndicats ou les groupes communautaires lui imputent tous les péchés du monde, on peut le comprendre. Cette fois-ci, même la Chambre de commerce du Montréal métropolitain refuse de le laisser jouer les Ponce Pilate et accuse le gouvernement d'être responsable des nouvelles hausses de taxes à Montréal. Encore des cruches, je suppose. », de conclure M. David.

Tout autre commentaire serait superflu...

FORME ET FOND, LE 28 NOVEMBRE 2003 – Article de la PC ce matin faisant état que les libéraux de Jean Charest attribuent à une mauvaise communication avec le public leur chute dans les sondages. « Il faut plus expliquer ce qu'on fait », selon le ministre Michel Audet. « Ça va très bien », réagit Jean Charest. Pour Benoît Pelletier, les ministériels ont un problème de communication. « On doit communiquer avec la population, bien faire connaître notre plan. Quand les gens voient nos intentions réelles et avec quelle pondération on applique nos décisions, ça les rassure », a dit le ministre Pelletier.

Ça va mal ! Ils ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre ! Ce n’est pas uniquement la forme du message qui est en cause, mais aussi et certainement davantage le fond (i.e. leur approche réductionniste, leur manie de la brasser les structures plutôt que de régler les problèmes par exemple dans le domaine de la santé, de la famille, du développement régional ou du travail, la reddition du Québec dans ses propres champs de compétence et le reste). En agissant de la sorte, les libéraux n’en finissent plus d'ameuter la population. En fait, on n’a jamais vu un gouvernement angoisser la population aussi rapidement, à la suite d'une élection.

SÉGUIN RENONCE, LE 28 NOVEMBRE 2003 – Stéphane Paquet (La Presse) rapporte que devant les réactions négatives suscitées par son projet de taxer les gains de loterie, le ministre des Finances a dû reculer. «Taxer les gains de loterie, c'est mort!» se serait fait confier La Presse par une source en haut lieu à Québec, ce qui met ainsi fin aux volontés exprimées par le ministre Yves Séguin. La semaine dernière, le ministre des Finances s'offrait de nombreuses tribunes pour vendre son idée, rappelle M. Paquet.

« Nous sommes prêts », disaient-ils… à improviser, faut croire !

AGITATION STÉRILE, LE 28 NOVEMBRE 2003 - La PC rapporte que le ministre de l'Éducation, Pierre Reid, s'est fait huer par un groupe d'enseignants du primaire hier, au moment où il les entretenait de l'imminence de la création d'un ordre professionnel pour les enseignants. « (…) c'est pour vous que nous allons créer un ordre des enseignants et enseignantes, pour que vous ayez davantage de contrôle sur tous les aspects de votre profession, en particulier la formation », aurait déclaré le ministre Reid. Des huées accompagnées de murmures ont balayé la salle. À l'issue de cette rebuffade, le ministre a expliqué qu'il s'agissait d'un engagement du Parti libéral. « On est rendus à cette étape », a-t-il fait valoir.

C’est vraiment incroyable ! C’est vraiment de l’agitation stérile que cette question. Il me semble qu’il y a des enjeux plus importants actuellement dans ce secteur. Peu de personnes ont demandé un tel statut pour les enseignants et l’appui au gouvernement y est minime, à ma connaissance. Mais le ministre persiste et signe, sous le prétexte qu’il s’agit d’un engagement libéral (quel argument convaincant). Que le ministre se rassure, le cas échéant, on ne devrait pas trop lui tenir rigueur du non-respect d’un engagement aussi insignifiant.

SOUS-TRAITANCE ET CHARTE, LE 28 NOVEMBRE 2003 - Tommy Chouinard (Le Devoir) écrit que le projet de loi 31 visant à faciliter le recours à la sous-traitance pourrait ne pas respecter la Charte québécoise des droits et libertés. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse se poserait de si sérieuses interrogations au sujet de ce projet de loi qu'elle demande au gouvernement Charest de reporter toute modification à l'article 45 du Code du travail. La Commission soulève de sérieuses interrogations au chapitre de la protection contre la discrimination fondée sur la condition sociale, le sexe et l'origine ethnique. Elle estime notamment que le projet de loi pourrait porter atteinte au droit à des conditions de travail « justes et raisonnables » reconnu par la Charte québécoise des droits et libertés. Les conditions des travailleurs ayant subi la sous-traitance et perdu les conditions de travail acquises grâce à la protection syndicale pourraient être durement touchées.

Est-ce que le ministre Després, à l’image de son collègue de l’Éducation, Pierre Reid, foncera malgré tout sous prétexte qu'il s’agit d’un engagement « libéral » ? On parle bien cette fois de la Charte québécoise des droits et libertés, c'est pas rien !

CHAREST PIQUE... DU NEZ, LE 27 NOVEMBRE 2003 – Denis Lessard (La Presse) soulignant au passage que déjà la lune de miel entre le gouvernement et les électeurs est terminée, rapporte que le premier ministre Charest se retrouve personnellement en position inconfortable. Après plusieurs semaines de débat sur les garderies, le Code du travail, la politique sur la pauvreté et la restructuration de l'État, la cote de popularité de Jean Charest pique désormais du nez. Pour la première fois depuis son élection, le gouvernement Charest crée plus de mécontentement que de satisfaction, note le correspondant parlementaire de La Presse.

Il ne faut donc pas se surprendre de la nervosité manifeste de Jean Charest et des membres de son gouvernement depuis quelques semaines. Il faut avouer qu'ils l'ont pas mal cherché... et ce n'est qu'un début.

RESPIRER PAR LE NEZ, LE 27 NOVEMBRE 2003 – Gilbert Leduc (Le Soleil) rapporte qu’une intervention impromptue de Bernard Landry devant les 7000 manifestants de la FTQ, de la CSQ et de la CSD réunis, hier, devant l'Hôtel du parlement a mis le feu au derrière du président de la FTQ, Henri Massé. « Ce n'était pas prévu et je n'ai pas aimé ça », fulminait le chef syndical. Précédé par le député péquiste de Richelieu, Sylvain Simard, Bernard Landry a fait son apparition, avec ses proches collaborateurs, devant l'Hôtel du parlement où s'agitait joyeusement une foule de 7000 manifestants membres de la FTQ, de la CSQ et de la CSD.

Tel que l’écrit pour sa part Tommy Chouinard (Le Devoir) rien ne va plus entre le gouvernement Charest et les syndicats alors que le premier n'hésite plus à discréditer les seconds et que ceux-ci menacent Québec ouvertement. Les grandes centrales syndicales promettent une escalade des moyens de pression si le gouvernement ne retire pas le projet de loi 31 visant à faciliter le recours à la sous-traitance et décide de l'adopter d'ici Noël. La CSN envisage entre autres le déclenchement d'une grève générale d'une journée d'ici la période des Fêtes tandis que la FTQ prévoit des « activités importantes ».

Comment se surprendre en effet que quelque 6000 syndiqués se soient réunis devant le parlement pour dénoncer les modifications proposées par le gouvernement Charest au Code du travail. Par ailleurs, je suggère à M. Massé de respirer par le nez. L’initiative de M. Landry n’est en rien différente de l’habitude qu’ont développé les élus du Parti Québécois depuis plusieurs années, celle d’aller à la rencontre de manifestants devant le Parlement. C’est un geste que M. Landry et ses collègues, même lorsqu’ils étaient au pouvoir, posaient et j’espère, continueront à poser, un geste destiné à maintenir le dialogue avec les gens qui veulent s’exprimer, même dans des situations difficiles. C'est tout à leur honneur.

VOLÉE DE BOIS VERT, LE 27 NOVEMBRE 2003 – Mylène Moisan (Le Soleil) écrit que le ministre de la Famille, Claude Béchard, a balancé hier une volée de bois vert à la CSN, l'accusant d'utiliser des enfants « à mauvais escient », en leur prêtant un « langage abusif » pour dénoncer « un certain nombre de politiques gouvernementales ». Piqué à vif par des pleines pages de publicité publiées hier dans des quotidiens, M. Béchard estime que la centrale syndicale a « clairement dépassé les bornes ». Son indignation est telle qu'il a convoqué lui-même un point de presse pour « lancer un appel au calme » et exhorter « la CSN à faire preuve de parcimonie et de jugement » et « d'éviter de montrer un mauvais exemple aux enfants ».

Un autre qui aurait intérêt à respirer par le nez plutôt que de faire la leçon. Les CPE sont de véritables ruches qu'on ne doit pas traiter à coups de pieds comme lui-même, son chef et l'ensemble du gouvernement le font depuis qu'ils exercent le pouvoir.

LA LONGUE MARCHE, LE 27 NOVEMBRE 2003 – Michel David (Le Devoir) fait remarquer qu’il n'y a pas si longtemps, entendre Pierre Paradis se présenter comme le défenseur des «valeurs libérales» aurait provoqué un immense éclat de rire. Aujourd'hui, cela fait simplement sourire. Sait-on jamais, on finira peut-être par le prendre au sérieux, se demande le chroniqueur politique. Pour M. David, ce transfuge de l'Union nationale, qui représentait l'aile la plus conservatrice du PLQ lors de ses débuts en politique, n'a eu qu'à prononcer les mots «valeurs libérales» pour rappeler à tout le monde que Jean Charest demeure ce qu'il a toujours été : un conservateur. De là à le qualifier d'imposteur, il y avait un pas qu'il n'était pas nécessaire de franchir; le sous-entendu suffisait amplement.

Il y a au moins une choses avec laquelle Paradis et moi sommes sur la même longueur d’ondes, Jean Charest est demeuré un conservateur. Je me demande cependant si ce n’est pas aussi l’ensemble du PLQ qui l’est devenu également sous la tutelle de celui-ci.

AFFRONTEMENT SUR LA SOUS-TRAITANCE, LE 26 NOVEMBRE 2003 - Norman Delisle (PC) décrit les premiers affrontements survenus à l'occasion de l'étude des amendements au Code du travail pour faciliter la sous-traitance. « Attaquer les syndicats de front n'améliorera pas la productivité des salariés », a averti le chef de l'opposition Bernard Landry, alors que commençaient les travaux de la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 31. Cette loi annule la convention collective qui s'applique pour la partie de l'entreprise qui est cédée en sous-traitance. Le gouvernement Charest met en péril la paix sociale en effectuant un tel bouleversement au Code du travail : « Vous prenez les syndicats de front et vous pensez que cela va augmenter la productivité! Le président de General Motors, qui est peut-être aussi à droite que le gouvernement, ne ferait jamais ça au nom simplement de l'intelligence élémentaire. Si le président de GM voulait augmenter sa productivité, il ne commencerait pas par prendre de front ses travailleurs syndiqués. Or c'est ce que le gouvernement Charest fait », a dit M. Landry.

Bien sûr, le Conseil du patronat, lui, appuie le projet.

RECUL DANS LE BON SENS ? LE 26 NOVEMBRE 2003 - Jocelyne Richer (PC) écrit que Jean Charest vient de désavouer sa ministre déléguée à la Famille, Carole Théberge. Le gouvernement renonce en effet à imposer une limite annuelle de 26 jours d'absence par enfant qui fréquente une garderie. « Le 26 jours, quant à moi, c'est pas une mesure qui doit être appliquée pour chaque enfant. (...) « Il n'est pas question de mettre en place une mesure bureaucratique qui va nuire à la vie familiale», a-t-il ajouté, cherchant visiblement à mettre un terme aux spéculations entourant ce projet qui fait l'unanimité contre lui. La ministre devrait rencontrer bientôt les associations des garderies afin de trouver des solutions de rechange, « pour faire autrement, pour faire encore mieux ».

Ouais ! Enfin, un peu de bon sens, mais c'est quand même pas rassurant. Attendons pour voir...

SAUVONS LE SOLDAT CHAREST (BIS), LE 25 NOVEMBRE 2003 – Denis Lessard (La Presse) nous apprend ce matin que Pierre Paradis reste en politique. Il aurait en effet annoncé sa décision de rester député libéral de Brome-Missisquoi au sein du gouvernement Charest. Pourtant, depuis des mois, tous prévoyaient son départ, après qu'il n'ait pas été retenu dans la formation du conseil des ministres de Jean Charest. La préservation des valeurs libérales et les turbulences sociales provoquées par les récentes décisions du gouvernement Charest l'auraient incité à rester, d'écrire le correspondant parlementaire à Québec.

Oui, bis ! Sauvons le soldat Charest ! C’est plus important que l’honneur...

LETTRE À JEAN CHAREST, LE 25 NOVEMBRE 2003 – Le citoyen Éric Monzerol écrit à Jean Charest dans Le Devoir : « Je suis le clou sur lequel vous aimez le plus frapper depuis cette élection que vous avez gagnée, selon moi, à grand coup de menteries. Premièrement, je travaille comme employé de soutien dans un hôpital. Deuxièmement, j'ai deux enfants au primaire qui fréquentent un service de garde à bientôt 7 $. Et troisièmement, je consomme beaucoup d'électricité. Ne suis-je pas de la classe moyenne que vous étiez censé aider ? (...) Vous venez d'un milieu aisé, et vous ne saurez jamais ce que c'est de se lever des années durant, après cinq heures de sommeil, pour préparer les petits pour l'école, parce que leur mère travaille le jour (et doit courir le soir), de manger du Kraft Dinner plusieurs repas d'affilée ou du stress dont vous accablez nombre de gens pauvres pour la plupart. (...)

Aux prochaines élections, les gens verront certainement plus clair. »

Tout commentaire serait superflu, dans les circonstances.

ERREUR DE LOGIQUE, LE 25 NOVEMBRE 2003 - La PC rapporte que les jeunes du Parti québécois estiment que leurs homologues du Parti libéral tiennent un discours contradictoire, en favorisant des baisses d'impôt tout en ouvrant la porte au dégel des frais de scolarité. Le Comité national des jeunes du PQ juge les jeunes libéraux «complètement déconnectés» des préoccupations de la jeunesse québécoise. « À entendre la présidente de la Commission jeunesse du Parti libéral, une plus grande accessibilité aux études et le financement des études postsecondaires passent par une baisse des revenus de l'État... belle logique! », a déclaré lundi, par voie de communiqué, le président du comité des jeunes péquistes, Sébastien Cloutier.

L'article rappelle qu'en fin de semaine, la Commission jeunesse du Parti libéral du Québec appuyait la position du gouvernement Charest de réduire les impôts d'un milliard par année, rejetant ainsi une proposition d'abandonner cette promesse, comme le souhaitaient les délégués de l'Outaouais.

Sur la question du dégel des frais de scolarité et du financement de l'éducation, les jeunes libéraux seraient à la recherche d'un consensus et n'ont pas encore pris de position claire.

Disons plutôt qu'ils se cherchaient une porte de sortie...

TIENS, TIENS ! LE 24 NOVEMBRE 2003 - Christina Blizzard (Toronto Sun) nous rappelle que deux mois en politique, ça peut paraître bien long. C'est ce que semblerait démontrer le gouvernement du nouveau premier ministre ontarien, Dalton McGuinty : « Simply put, there are things you can say in Opposition that you can't in government », d’écrire la correspondante du quotidien à Queen’s Park.

Tiens, tiens ! Ça fait penser un peu à ce qui se passe avec les libéraux (?) de Charest ?

NOUS CASSER LES REINS, LE 24 NOVEMBRE 2003 - Pour le chroniqueur Michel Venne (Le Devoir), le gouvernement Charest n'est pas courageux, mais autoritaire. Il est en train de briser le Québec. Ses politiques affaiblissent la société, accroissent l'insécurité, confortent les puissants et sèment la haine entre les classes. Ce gouvernement divise les groupes pour mieux régner : non-syndiqués contre syndiqués, non-parents contre parents, classe moyenne contre assistés sociaux, banlieusards contre urbains, anglophones contre francophones, société civile contre élus municipaux, pauvres contre riches. Il suscite querelles et jalousies entre les groupes.

Quel contraste avec les récents sommets, souligne le chroniqueur, où tous s’entendaient sur des mesures pour mettre de l'ordre dans les finances publiques, améliorer les conditions des travailleurs, donner vie à l'économie sociale, mettre en chantier une politique familiale, donner de l'espoir aux jeunes et aux régions, réconcilier les deux solitudes. Bref, de remettre le Québec en marche… Jean Charest fait tout le contraire en reniant la concertation et en choisissant le camp des plus puissants. Au lieu de favoriser le lien social, il exacerbe les tensions, tue le goût de développer.

« Il appelle cela du courage. J'appelle cela de l'aveuglement dont nous paierons le prix », de conclure Michel Venne.

Une autre de ces chroniques décapante de M. Venne sur la vraie nature de ce gouvernement conservateur, en porte-à-faux à peu près complet d’ailleurs avec l’histoire de son propre parti (totalement inféodé) mais surtout, en brisure avec le Québec lui-même. Rien de surprenant ...pour qui est davantage intéressé à devenir un jour premier ministre du Canada, pour quelqu'un qui estime n'avoir pas grand chose à tirer d’un gouvernement « provincial » dans le régime constitutionnel canadien. Donc, autant nous casser les reins. Autant réduire le Québec à une portion congrue. Autant se pratiquer tout de suite à diviser celles et ceux pour qui l’on gouverne, ce sera plus facile ensuite à l’échelle canadienne.

LES JEUNES LIBÉRAUX OBTEMPÈRENT, LE 24 NOVEMBRE 2003 – Claude Turcotte (Le Devoir) rapporte que Jean Charest, s’adressant aux jeunes libéraux à l'ouverture d’une réunion de quelque 150 membres de la Commission jeunesse du Parti libéral du Québec, samedi, a réitéré sa ferme intention de poursuivre jusqu'au bout les changements qu'il a annoncés et qui suscitent de vives réactions dans plusieurs secteurs de la société.

Le journaliste précise que les jeunes libéraux ont appuyé l’intention du gouvernement de réduire les impôts d'un milliard, rejetant ainsi une proposition d'abandonner cette promesse, comme le souhaitaient les délégués de l'Outaouais. En fait, les jeunes libéraux ont évité de prendre position sur les débats chauds de l'heure (garderies, réingénierie, etc.), remarque Claude Turcotte.

Manquant manifestement de courage, les membres de la Commission jeunesse du PLQ ont obtempéré au message de leur chef. En bons libéraux soucieux d’abord de leurs propres intérêts, ils ont préféré travaill à la préparation d’un mémoire sur l'enseignement post-secondaire et les universités. Ce qu’ils craignent le plus dans l’entreprise de démolition du gouvernement Charest, semble-t-il, peut se ramener à l’augmentation éventuelle de leurs frais de scolarité. Craignent-ils, eux aussi, qu’une telle augmentation, ajoutée aux nombreuses autres de toutes sortes dans les tarifs par ailleurs, soit nécessaire pour atteindre la réduction promise des impôts (autre bel exemple de transfert vers les mieux nantis) ?

MÊME LE FRANÇAIS RECULE ! LE 24 NOVEMBRE 2003 - Selon la PC, la Société St-Jean-Baptiste se dit préoccupée par la situation du français au Québec, à la suite de la publication de de statistiques à cet effet. Selon l'organisme, 47 pour cent des nouveaux immigrants travaillent principalement en anglais. Le président Jean Dorion ajoute que l'école française recule chaque année depuis 1992. Selon M. Dorion, la constitution de 1982 est en grande partie responsable de cette situation en raison du statut bilingue conféré au pays et, par le fait même, au Québec. Le président de la Société croit que pour rectifier le tir, il faut d'abord sensibiliser la population au recul du français afin de faire pression sur le gouvernement. Comme solution, M. Dorion estime aussi qu'il faut intégrer les immigrants mais qu'une telle approche est incompatible avec le bilinguisme institutionnel actuel.

Il faut vraiment que les Québébois et les Québécoises sortent de leur torpeur et s'opposent vigoureusement aux agressions constantes du gouvernement Charest qui affaiblissent l'État du Québec, le seul encore en mesure de défendre leurs intérêts (notamment linguistiques et culturels) sur le continent et dans le monde.

Lancement de la saison des idées ! DES IDÉES ! LE 23 NOVEMBRE 2003 - Le président du Parti Québécois, Bernard Landry, a présenté hier les membres des trois chantiers de modernisation du Parti Québécois. « La composition des chantiers livre un message sur la modernisation du Parti Québécois, avec notamment une forte présence de jeunes, de femmes et de personnes qui porteront un regard neuf sur nos pratiques et sur notre programme », a déclaré le président du Parti Québécois, qui s'est réjoui de la qualité exceptionnelle de celles et ceux qui ont accepté de participer à l'exercice.

M. Landry a rappelé les raisons qui ont motivé la mise sur pied des chantiers : « Le Parti Québécois doit profiter du début d'un nouveau cycle politique pour se ressourcer, revoir ses façons de faire et renouveler son programme afin d'être en mesure d'incarner à nouveau le changement et le progrès ».

Les chantiers seront au coeur de cette démarche. Ils regroupent des personnes émanant des instances du Parti et de son aile parlementaire, ainsi que des experts et des personnalités de la société civile. Leur mandat consiste à procéder à une vaste consultation visant à produire, d'ici juin 2004, un rapport qui inclura une série de recommandations pour moderniser le Parti, son programme et son option. Le résultat de leurs travaux servira d'inspiration aux membres du Parti Québécois durant le processus menant à l’adoption d'un nouveau programme. Les chantiers joueront par conséquent un rôle important pour susciter le profond renouvellement que le prochain Congrès national du Parti Québécois va consacrer au printemps 2005.

Les travaux des chantiers se dérouleront en trois phases. La première sera consacrée à l'organisation et à la préparation des Cahiers d'animation et de consultations qui identifieront les principaux enjeux et serviront à guider la réflexion. La consultation, deuxième phase, fera appel à des formules inédites et souples. Les membres des chantiers rencontreront les instances du Parti, des experts, de même que des groupes intéressés. De plus, une commission itinérante composée de membres des trois chantiers ira à la rencontre des militantes et des militants au début du printemps prochain en participant à des activités organisées par les Conseils régionaux du Parti Québécois. Enfin, c'est au moment de la troisième phase que seront rédigés la synthèse des consultations et les rapports des chantiers.

« Nous voulons mener une démarche systématique et rigoureuse qui favorisera une réflexion menant à l'émergence d'idées novatrices et générant des résultats concrets le plus rapidement possible. C'est pourquoi les chantiers s'inscrivent dans un cadre et un échéancier précis dont les étapes jalonneront les deux prochaines années », a affirmé M. Landry.

Pour faire connaître l'évolution des travaux des chantiers, le Parti Québécois a mis en ligne un site Internet à l'adresse suivante : www.saisondesidees.org.

LA FARCE CONTINUE, LE 23 NOVEMBRE 2003 – Dans sa chronique de la fin de semaine, Michel David (Le Devoir) l’attitude de Jean Charest dans le secteur des services de garde, comme de la pure hypocrisie. « Comment le gouvernement péquiste pouvait-il être assez sans-coeur pour priver des enfants du bonheur de passer leurs vacances avec leurs parents, et vice-versa ? (...) Est-ce que la ministre est prête à revoir sa politique absurde, qui pénalise les enfants qui veulent passer du temps avec leurs parents pendant l'été ? », demandait Jean Charest lorsqu’il était chef de l'opposition, au comble de l'indignation.

On découvre aujourd'hui que le premier ministre ne croyait pas un mot de ce qu'il disait. Les nouvelles règles de financement, communiquées à tous les services de garde, auront précisément pour effet d'étendre à la grandeur du Québec la situation qui scandalisait tellement M. Charest, écrit le chroniqueur qui continue ainsi : « Cela commence à ressembler à une habitude au gouvernement de faire exactement ce que M. Charest dénonçait avec la dernière énergie quand il était chef de l'opposition. Après avoir accusé le PQ d'avoir honteusement trompé les femmes monoparentales, il n'a rien trouvé de mieux que d'abolir l'allocation mensuelle de 111 $ pour contraintes temporaires accordée aux assistés sociaux qui ont un enfant à charge de cinq ans et moins.

« La compassion, chers amis, ce sera le mot d'ordre, le cheval de bataille du Parti libéral du Québec », avait dit son chef au lendemain des élections de 1999 après avoir constaté que le modèle Harris n'était pas très populaire auprès des Québécois. La sinistre farce continue. Après les femmes et les enfants, qui seront les prochaines victimes de la compassion libérale ?, de conclure M. David.

Pour mémoire... Celle-ci étant une faculté qui oublie, nous devrons constamment rappeler aux québécoises et aux québécois jusqu'à quel point ce gouvernement aura trahi le peu de confiance que la population lui a manifesté en lui confiant son mandat.

DINGUE ! LE 22 NOVEMBRE 2003 - La PC rapporte que tout comme dans les centres de la petite enfance (CPE), le tarif quotidien des services de garde en milieu scolaire passera de 5 $ à 7 $ l'an prochain, a confirmé le ministre de l'Éducation Pierre Reid vendredi. L'augmentation entrera en vigueur à la rentrée des classes en septembre 2004 et permettra au gouvernement de récupérer une soixantaine de millions de dollars sur les 175 millions qu'il consacre annuellement au système de garderie en milieu scolaire.

«Nous avons décidé de demander aux parents de contribuer deux dollars de plus par jour pour qu'on puisse dégager une partie de cette somme pour pouvoir répondre à des besoins de services éducatifs de qualité», a expliqué M. Reid en point de presse, à l'issue d'un débat en chambre.

L'argent épargné, a-t-il assuré, sera alloué principalement à des services de soutien aux étudiants en difficulté de niveau primaire et secondaire, pour lesquels, «il y a, effectivement, un manque de ressources cruel».

À quand les baisses d'impôt (financées par les hausses de tarifs) ? La liste des hausses de tarifs pour les familles s’allonge encore et ce qui est encore plus cruel, ce sont les quelque 500 000 $ de plus par année qu'on viendra chercher dans les poches des parents pour les services de garde (CPE et milieu scolaire), uniquement pour une région comme Portneuf. Et ceci, pour les redistribuer à celles et ceux qui estiment payer trop d'impôt et qui du même souffle, réclament qu'on fasse plus d'enfants pour assurer le paiement de leurs futures pensions. Dingue !

L'ANTIDOTE CHAREST, LE 21 NOVEMBRE 2003 - Mathieu Bélanger (Le Droit) rapporte que les lignes de piquetage vont se multiplier devant les établissements publics au cours des prochains mois pour dénoncer les différents projets de loi du gouvernement Charest. Si la possibilité d'un front commun occupe encore les discussions dans les hautes instances syndicales, les syndiqués des Centres jeunesse Outaouais (CJO) n'ont pas attendu le mot d'ordre pour manifester. « Nous n'avons eu aucun problème à mobiliser les gens, peu importe leur syndicat, explique le conseiller syndical de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Richard Gadbois. « Il y a trois accréditations syndicales dans les Centres jeunesse, ajoute M. Gadbois. Le ministre en veut cinq. Ça va créer des problèmes pour rien. Et je ne vois pas en quoi les différents projets de loi du ministre Couillard vont améliorer le sort des patients québécois. »

Pour sa part, Mylène Moisan (Le Soleil) fait état de l'irritation du milieu des CPE alors que leur présidente, Hélène Potvin, accuse la ministre Carole Théberge d'avoir menti en Chambre en attribuant à son organisme la paternité du contrôle des absences, auquel elle est totalement opposée. À bout de patience, les CPE pourraient tenir des journées portes closes pour que cesse le « dénigrement constant » du gouvernement. À moins d'un revirement de situation, la presque totalité des quelque 1000 CPE du Québec passeront sous peu en mode moyens de pression. Mme Potvin ne cache pas que les journées portes closes font partie du scénario. Laissant entendre que l'étau pourrait se resserrer encore davantage sur le gouvernement.

Le bouillon commence à fumer alors que le gouvernement Charest chauffe tous les feux au maximum. Encore un peu et il réussira à se mettre tous les milieux à dos, sauf peut-être le Conseil du patronat. Malheureusement, un tel gouvernement, c'est un peu comme une nouvelle souche de grippe, à la différence près que l'antidote correspondant ne sera disponible que dans à peu près trois ans et demi (à l'occasion des prochaines élections générales).

UN 5 À 7 QUI FAIT DUR ! LE 20 NOVEMBRE 2003 - Karine Grégoire, de Neuville, écrit dans Le Devoir : Jeudi dernier, nous apprenions que les garderies à 5 $, ça n'existe plus. Ce sont maintenant des garderies à 7 $ par jour. Comment voulez-vous que les familles moins fortunées arrivent ? Certains se forcent pour aller travailler à un salaire de 8 $ de l'heure et il faut qu'ils en donnent le quart à la garderie. Moi, je n'ai pas encore d'enfants, mais ce système ne nous encourage pas à en avoir. Malheureusement, je crois que pour le gouvernement Charest, ce n'est qu'un début. On peut alors s'attendre à ce que la moyenne d'enfants par famille au Québec diminue encore durant les prochaines années.

À peu près au même moment où cette lettre paraît, le député libéral de Portneuf, Jean-Pierre Soucy, termine un 5 à 7 de financement à 125 $ le carton d'invitation, sous la présidence de Claude Béchard, ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille (il s'agit du ministre responsable des CPE justement !). Grosse affluence des milieux d'affaires, comme j'ai pu le constater. Quant au milieu des CPE et aux familles touchées par les inepties de ce gouvernement néo-libéro-canado-conservateur, elles étaient manifestement absentes, à ce prix là. Tiens, il serait temps qu'il commence à nous défendre enfin celui-là !

À propos, dans la lettre circulaire invitant les milieux d'affaires et ses collègues à participer à ce cocktail de financement de l'Association libérale de Portneuf, on fait manifestement appel aux ressources de l'Assemblée nationale du Québec, ce qui est formellement en contravention des règles en la matière. Ces ressources ne peuvent en effet servir à des fins partisanes. Qu'est-ce que le député a à répondre suite à ce manquement à l'esprit et à la lettre du réglement régissant l'utilisation des ressources de notre Assemblée nationale ?


PRAGMATISME OU IDÉOLOGIE, LE 18 NOVEMBRE 2003 – Texte de trois universitaires québécois dans Le Devoir du matin : Christian Rouillard (ÉNAP), Alain-G. Gagnon (UQAM), Isabelle Fortier (ÉNAP) et Éric Montpetit (UM). Selon eux, il est maintenant possible de s'interroger sur la nature et la pertinence des éléments constitutifs propres à la démarche du gouvernement Charest en matière de « réingéniérie ». Leur analyse de la démarche de réingénierie laisse entendre le contraire de ce qu'avance le premier ministre : celle-ci est d'abord et avant tout un exercice fortement idéologique, d'autant plus tendancieux qu'il se réclame d'une rationalité de gestion et gomme la dynamique politique. Les enjeux de la réingénierie de l'État québécois sont de nature proprement politique et la dimension partisane et idéologique de l'exercice est manifeste, écrivent-ils.

Bien difficile, selon ces universitaires, de ne pas être inquiet à l'égard de la démarche privilégiée par le nouveau gouvernement libéral, peu importe qu'elle se nomme réingénierie, rénovation ou encore redéploiement de l'État québécois. Bien difficile également pour eux de ne pas être sceptique envers le discours du premier ministre Charest lorsqu'il dit qu'il « ...ne s'agit pas d'affaiblir l'État québécois, mais au contraire de lui redonner tout son lustre, tout son prestige et toute sa pertinence », alors même que seules les grandes firmes-conseils du secteur privé sont invitées à participer à la démarche. « Faut-il comprendre que l'accroissement du lustre, du prestige et de la pertinence de l'État québécois passe par la double exclusion de ses acteurs collectifs internes et de ceux de la société civile ? », demandent-ils enfin.

À lire attentivement : Pragmatisme ou idéologie...

L’EXCUSE DES SILOS, LE 18 NOVEMBRE 2003 – Employé dans un CLSC de Montréal, Jacques Fournier rappelle dans Le Devoir qu’en présentant son projet de réforme des structures du réseau de la santé et des services sociaux, le ministre Philippe Couillard, a allégué qu'il fallait mettre fin au « fonctionnement en silos », c'est-à-dire au refus des établissements de collaborer entre eux. Cette affirmation repose sur un mythe, écrit M. Fournier. « Depuis plus d'une dizaine d'années, les établissements multiplient les mécanismes de collaboration, de concertation et de partenariat entre eux. La collaboration est à son maximum : on ne fait que ça, se concerter, tous les jours », précise-t-il. Mauvais diagnostic, mauvais remède : la réforme des structures du réseau de la santé et des services sociaux est mal partie, de conclure M. Fournier.

Monsieur Fournier a raison, le secteur de la santé et des services sociaux n’avait surtout pas besoin d’un brassage de structures à la présente étape de son évolution. Mais quand enfin un nouveau ministre arrêtera-t-il cette manie de vouloir laisser sa marque de cette manière ?

SILENCE, ON TOURNE... EN ROND ! LE 18 NOVEMBRE 2003 - La PC fait état que la signature d'une entente entre la ville de Québec et le gouvernement Charest a été annulée en catastrophe lundi midi, les deux parties ne s'entendant pas sur les termes de l'entente. Un certain nombre de dispositions financières ayant fait l'objet de discussions avec les autorités du gouvernement n’auraient pas abouti. Le porte-parole du maire L'Allier, a indiqué qu'une « différence d'interprétation » au sujet de l'entente a éclaté entre les autorités municipales et le ministre des Finances, Yves Séguin (pas encore lui !).

Pour sa part, le Silencieux en chef de la région de la Capitale nationale, Sam Hamad, n'a pas commenté l'affaire.

« RÉINGÉNIÉRER » LA DÉMOCRATIE, LE 18 NOVEMBRE 2003 – La PC rapporte que le ministre de l'Éducation, Pierre Reid, devant la faible participation aux élections scolaires, n'écarte pas l'abolition pure et simple de ces élections. Le MEQ envisagerait plusieurs scénarios. Celui de l'abolition des élections scolaires en fait partie, mais ce n'est pas le seul. M. La possibilité de faire coïncider les élections scolaires avec d'autres scrutins plus courus des électeurs serait également considérée. « Pour l'instant, mon idée n'est pas faite » (lire : nous n’étions vraiment pas prêts), dit le ministre, qui préfère attendre des analyses plus poussées sur la question.

Pour sa part, le président de la Fédération des commissions scolaires du Québec, André Caron, a défendu la légitimité des élections, malgré le faible taux de participation qu’on y observe. « Les élections scolaires ont toujours leur place et elles sont un exemple de système démocratique», aurait-il opiné.

Non, les libéraux n’étaient pas prêts, c’est évident. Les voici qui veulent maintenant « réingéniérer » la démocratie scolaire ??? Les membres du gouvernement Charest (hier c’était Yves Séguin avec l'imposition des loteries, aujourd’hui c’est Pierre Reid avec les élections scolaires) donnent vraiment l’impression d'improviser, de penser tout haut, comme on dit !

LA GRANDE ILLUSION, LE 17 NOVEMBRE 2003 – Joël-Denis Bellavance (La Presse) rapporte ce matin que les premiers ministres des provinces ont accueilli chaleureusement ce qu’ils estiment être une nouvelle ère de collaboration proposée par Paul Martin, estimant que son arrivée au pouvoir permettra de tourner la page sur des années d'affrontement entre Ottawa et les provinces. Mais ils affirment du même souffle que M. Martin devra rapidement faire ses preuves en augmentant substantiellement la part du gouvernement fédéral dans le financement des soins de santé.

Ah oui ? L’arrivée de Paul Martin au pouvoir permettra de tourner la page sur des années d'affrontement ? Pourtant celui-ci était bien présent comme membre du gouvernement Chrétien jusqu’à récemment.

Constatons pour l’instant que le discours change radicalement en peu de temps : encore hier, c’était la présence d’un gouvernement souverainiste à Québec qui, selon certains, expliquait l’impasse entre les deux niveaux de gouvernement. Aujourd’hui, c’est l’arrivée de M. Martin (lire : le départ de Jean Chrétien) qui change radicalement le climat. Conclusion : où était le problème sinon du côté de Jean Chrétien ? C’est ce que les tenants du fédéralisme coopératif avouent maintenant implicitement...

Sur le fond de la question maintenant, rien n’est réglé. Peu importe la bienveillance ou la malveillance des gens en place, le vieux fond centripète du fédéralisme canadien demeure et réapparaîtra rapidement sitôt que les premières divergences surgiront entre les premiers ministres eux-mêmes. Deuxièmement, le vieux fond anti-Québec du reste du Canada (ROC) n’a aucunement disparu du décor. Il jouera conséquemment en temps et lieu. Enfin, ce Québec dont le premier ministre du temps, Robert Bourassa, s’était promis de ne plus jamais négocier autrement que seul à seul avec le fédéral, se retrouve aujourd’hui à 1 parmi 13 à la future table des négociations. C'est ainsi que la nouvelle devise du gouvernement Charest se concrétise encore sur le plan constitutionnel : Avancez à l’arrière !


IMPOSER TOUT CE QUI BOUGE, LE 17 NOVEMBRE 2003 – Mylène Moisan (Le Soleil) écrit que le ministre des Finances, Yves Séguin, voit d'un très bon œil l'imposition des gains de loterie, qui « pourrait être une voie » pour résoudre l'actuel casse-tête des finances publiques.

Je ne comprends pas ! Le gouvernement avait promis des baisses d’impôt, pas des hausses...

D’autre part, toutes les études (même fédérales, ce n’est pas peu dire !) sur cette question ont conclu à l’inutilité d’un tel procédé. Les revenus additionnels pour l’État québécois pourraient être minimes, voire négatifs, considérant l’impact d’une telle imposition sur le volume des ventes de loteries et la forte probabilité que le fédéral pose un geste similaire dans les circonstances… Donc, non seulement le gouvernement québécois en tirerait finalement moins revenus, mais une partie des lots se transformerait probablement en impôts au fédéral, ce qui implique moins d’argent pour le Québec.


TANT QU’À FAIRE ! LE NOVEMBRE 2003 – Le Soleil rapporte que l'hôtel de ville de Québec a été pour une seconde fois en deux semaines le point d'arrivée d'une marche de citoyens à partir des plaines d'Abraham. Ils réclament la reprise de l'enquête sur la prostitution juvénile.

Pourquoi ne pas aller manifester également devant les bars où se seraient possiblement retrouvées des mineures ?

X-IÈME « LIFTING » EN SANTÉ, LE 16 NOVEMBRE 2003 – Isabelle Paré (Le Devoir) souligne que moins de dix ans après une réforme dont le Québec se remet à peine, le ministre de la Santé, Philippe Couillard, a relancé cette semaine le bal de la chirurgie plastique à grande échelle en promettant aux Québécois, en quelques coups de scalpel, un énième lifting du réseau de la santé. « Mais à quoi rime cette énième réforme ? Bien malin qui pouvait dire cette semaine de quoi retournait le modèle caressé par Philippe Couillard, dont le projet de loi, formulé dans un jargon incompréhensible truffé d'acronymes, avait de quoi dérouter le commun des mortels », écrit-elle.

Les fusions ne sont pas une panacée, insiste pour sa part Michel Clair qui estime que sans injection d'argent supplémentaire et de leadership, les mariages forcés pourraient ne rien donner de plus aux patients qui attendent des soins. « En soi, les structures ne règlent pas tout. Pour ne pas être un coup d'épée dans l'eau, ces fusions devront s'accompagner d'investissements importants et de projets mobilisateurs pour les gens », affirme-t-il.

À suivre...

EFFETS NÉFASTES POUR LES FAMILLES, LE 16 NOVEMBRE 2003 - Steeve Alain (Le Courrier) écrit que la présidente de l'Association québécoise des centres de la petite enfance, Hélène Potvin, et la directrice générale du CPE Joli-Coeur de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, Natalie-Anne Papineau, croient que la hausse des frais de garde pourrait avoir des effets néfastes sur le budget des familles. Si ces hausses de tarifs peuvent engendrer des baisses d'impôt, ce ne sera pas à leur avantage, estiment-elles.

« Nos calculs indiquent que des augmentations des tarifs en garderie vont donner en moyenne après impôts des pertes de 500 $ par famille ayant des enfants et des gains de 650 $ aux [ménages] sans enfants », aurait révélé madame Potvin au journaliste.

Non, vraiment, l'augmentation de 40% du tarif pour une place en garderie (de 5$ à 7$ par jour) n'aidera en rien les personnes qui ont choisi d'élever des enfants. Et on viendra se plaindre par la suite qu'il n'y a pas assez d'enfants pour assurer la relève démographique...

63% CONTRE ! LE 16 NOVEMBRE 2003 - Valérie Gaudreau (Le Soleil) rapporte que deux citoyens sur trois sont satisfaits de la nouvelle ville de Québec, selon un sondage SOM commandé par l'administration L'Allier. 64,8 % des citoyens souhaitent demeurer dans la nouvelle ville alors que 32,6 % voudraient revenir à leur ancienne municipalité. Parmi les principales raisons évoquées en faveur du maintien de la ville fusionnée, on retrouve l'amélioration des services. À ce titre, 76 % des sondés estiment que les services municipaux dont ils bénéficient se sont améliorés ou sont restés les mêmes.

Avis à Jean Charest...

BRAVO AU ROUGE ET OR, LE 16 NOVEMBRE 2003 - De Hamilton, la PC rapporte que le quart-arrière Mathieu Bertrand a marqué le touché victorieux à la suite d'une course de 30 verges à la fin du quatrième quart et le Rouge et Or de l'Université Laval a résisté à un ralliement en deuxième demie pour vaincre les Marauders de McMaster 36-32, hier, à la coupe Mitchell.

Bravo à nos représentants !

L’ÉTAT BOMBARDIER, LE 15 NOVEMBRE 2003 – Pour Michel David (Le Devoir), il y en a qui ont vraiment le sens du timing. Le jour même où le ministre du Travail, Michel Després, dévoilait les modifications qu'il entend apporter à l'article 45 du Code du travail, on apprenait que le gouvernement Charest avait augmenté de 600 millions ses garanties de prêt à Bombardier. S'il y a un cas récent qui permet d'illustrer les effets négatifs que la sous-traitance peut avoir sur les conditions de travail, c'est bien celui des employés de cafétéria de Bombardier, qui gagnaient 19,25 $ l'heure avant de se retrouver à l'emploi de la compagnie Aramark, où leur salaire a chuté à 7,75 $. Au milieu des années 80, on accusait le gouvernement Bourassa de vouloir transformer le Québec en « État Provigo ». « Devrait-on maintenant parler de l'État Bombardier ? », d'écrire le chroniqueur.

« Avancez à l'arrière... » : véritable slogan en filigramme dans les politiques du gouvernement Charest.

RETOUR SUR TERRE, LE 15 NOVEMBRE 2003 – La PC rapporte que selon le ministre des Finances, Yves Séguin, la situation financière du Québec s'aggrave et rend plus compliquées les baisses d'impôt promises par le gouvernement Charest. Pour le moment, les baisses d'impôt promises ne sont pas remises en question, a expliqué M. Séguin. « On verra en temps et lieu. Mais c'est sûr que cela n'aide pas, car on gère une impasse financière », a dit le ministre.

C’est la griserie du pouvoir qui s’estompe. Le ministre retombe sur terre…

AUTOFINANCEMENT DES BAISSES D'IMPÔT, LE 14 NOVEMBRE 2003 - La PC rapporte que le gouvernement du Québec économisera plus de 100 millions par an grâce à l'augmentation du tarif des garderies, qui passe de 5 $ à 7 $ par jour. Cette hausse des tarifs applicabe à compter de janvier 2004 soulève l'indignation générale. Pour une famille avec deux jeunes enfants, cela signifie un coût additionnel de plus de 1000 $ par année. Pire, la contribution parentale à 7 $ — qui constitue une augmentation de 40 pour cent — sera désormais indexée annuellement.

Le gouvernement Charest bafoue un engagement inscrit en toutes lettres dans son programme électoral, présenté en septembre 2002. Les ministres Claude Béchard (Emploi, Solidarité sociale et Famille) et Carole Théberge (déléguée à la Famille) ont justifié cette volte-face par la nécessité d'assurer «la pérennité du système».

Misère... Vive les familles ! On veut des enfants ! Que voulez-vous, il faut bien les financer quelque part les futures baisses d'impôt : hausse des tarifs de garde, hausse des tarifs d'électricité, tarification de l'eau. On donne d'un bord, on reprend de l'autre. Pendant ce temps, la question du déséquilibre fiscal est balayée sous le tapis...

AVANCEZ À L'ARRIÈRE (BIS), LE 14 NOVEMBRE 2003 - La PC écrit que les conditions de travail de plusieurs milliers de travailleurs québécois risquent de se détériorer à la suite des modifications que le gouvernement Charest vient d'annoncer au Code du travail. En effet, lorsqu'une entreprise cédera en effet une partie de ses opérations et de son équipement en sous-traitance, le nouveau concessionnaire héritera de l'accréditation syndicale. Mais la convention collective devra être renégociée. L'ancienne convention ne tiendra que pendant 90 jours. Le ministre du Travail, Michel Després (tiens, je l'avais oublié celui-là), a expliqué que le Québec devait s'ajuster à la concurrence, et rendre son Code du travail conforme à ce qui existe ailleurs (lire : rendez ma jambe semblable à l'autre !).

« La mondialisation est un phénomène qui se traduit par une concurrence sans cesse croissante. De nouvelles puissances émergent sur la scène internationale et les ententes régionales de libre-échange se multiplient. Une économie ouverte comme celle du Québec doit s'adapter à un environnement économique en constante évolution », aurait régurgité le ministre. Quand donc une entreprise cédera partiellement certaines tâches à un sous-traitant, l'accréditation syndicale suivra. C'est ce qui a fait dire au ministre Després que le gouvernement n'abolit pas l'article 45.

Les conditions de travail qui vont se détériorer... Hum ! On voulait du changement, on va être servi.

Thomas Mulcair juge « accablant » le rapport sur Recyc-Québec NOMINATION ? LE 14 NOVEMBRE 2003 - Selon Anne-Louise Champagne (Le Soleil), le ministre de l'Environnement du Québec, Thomas Mulcair, juge « accablant » un récent rapport sur les méthodes de travail de Recyc-Québec. Le rapport des vérificateurs démontrerait qu'il y a des manques dans la façon dont l'organisme établit son Bilan de la gestion des matières résiduelles.

Une autre nomination qui se prépare ?

EXCELLENTE INITIATIVE, LE 13 NOVEMBRE 2003 - Je tiens à souligner l'excellente initiative de l'Association du patrimoine de Deschambault qui offre au public la possibilité de s'initier à la menuiserie. La formule est simple et efficace : à tous les mercredis, en soirée, à un coût annuel de 100 $, une personne peut avoir accès à tout un vaste équipement de niveau professionnel de même qu'aux conseils de menuisiers d'expérience dans la réalisation d'un projet (généralement, un meuble). Parmi les équipement disponibles, on retrouve une dégauchisseuse, un banc de scie, une scie radiale, un planneur et tous les outils utiles pour le menuisier en herbe désireux d'apprendre.

Je me suis inscrit, je réalise présentement un projet relativement simple d'étagère qui me permet de faire mes premières armes. C'est vraiment très bien. Avis aux personnes que cela pourrait également intéresser et bravo à l'Association !


ATTENTION ! LE 13 NOVEMBRE 2003 – La PC rapporte que les angoissés et les gens ayant eu un infarctus et qui craignent d'en avoir un second disposeront bientôt d'une technologie leur permettant de vaquer à leurs activités avec moins d'inquiétude. Cette technologie, nommée VPS (pour Vital Positioning System), est en fait un capteur de données cardiaques qui peut détecter les modifications qu'entraîne dans l'organisme l'approche d'un infarctus, et ce, avant même l'apparition des symptômes.

Bravo ! Mais attention, les technologies le plus sophistiquées ne remplaceront jamais la prévention : éviter le surpoids, faire de l’exercice régulièrement, et le reste... De telles technologies peuvent même augmenter le problème si, par la plus grande impression de sécurité qu'elles inspirent, nous négligeons de nous occuper davantage de notre propre santé.

SINISTRE FARCE, LE 13 NOVEMBRE 2003 – C’est le titre de la chronique du jour de Michel David (Le Devoir) rappelant qu’il n’y a pas si longtemps, M. Charest avait accusé le PQ d'affamer les organismes de charité, « qui font un travail de première ligne pour aider les gens qui vivent de l'aide sociale à s'intégrer au marché du travail ». « La compassion, chers amis, ce sera le mot d'ordre, le cheval de bataille du Parti libéral du Québec», avait lancé le futur premier ministre.

" Quelle sinistre farce ! ", écrit le chroniqueur. Les stratèges libéraux doivent encore se bidonner au souvenir de cette époque où le PLQ avait entrepris de profiter du mécontentement provoqué par la course au déficit zéro pour doubler le PQ sur sa gauche. C'est à se demander si ce n'est pas le volet social du programme du PLQ qui est actuellement en cours de « réingénierie ».

Exemple : « Un gouvernement du Parti libéral du Québec s'engage à maintenir le programme de services de garde à 5 $ par jour », promettaient-ils ! Attendez pour voir...

600 MILLIONS $ À BOMBARDIER, LE 13 NOVEMBRE 2003 - La PC rapporte que le gouvernement Charest, qui s'est fait le champion de la réduction de l'aide aux entreprises, vient d'augmenter de 600 millions de dollars le montant total des garanties de prêts qu'utilisera Bombardier pour vendre ses jets régionaux.

Constatons pour l'instant que le non respect des engagements électoraux des libéraux a un impact bien différent selon la classe à laquelle nous appatenons...

RECUL FLAGRANT, LE 13 NOVEMBRE 2003 – Michel Corbeil (Le Soleil) rapporte que les maires auront désormais la mainmise sur le développement de leur région, sous réserve de l’adoption du projet de loi présenté hier par les ministres Michel Audet et Nathalie Normandeau, projet qui bouleverse les structures et les rapports de force entre les partenaires du développement des régions, écrit le journaliste. Le gouvernement Charest confie aux maires les fonds et les mandats qu'assumaient les Conseils régionaux de développement tout en leur permettant d'écarter les représentants des organismes qui siégeaient avec eux aux conseils d'administration des CRD.

La composition des CRD visait précisément à asseoir autour d’une même table décisionnelle tous les agents de développement d’une région : politiques (maires, députés tant du Québec que fédéraux), économiques, sociaux (éducation, santé, « communautaire ») et culturels. Un tel regroupement était destiné à favoriser la concertation entre milieux qui, auparavant, fonctionnaient chacun de leur côté.

J’ai personnellement constaté par exemple que la jonction entre le milieu de la santé et le milieu municipal était très ardue il y a une dizaine d’années. Sitôt qu’un responsable de la santé approchait le milieu municipal pour avoir son opinion sur tel ou tel scénario d’organisation sur le territoire, on lui prêtait l’intention de ne vouloir passer que des factures au niveau municipal. Madame Boucher s’en souvient peut-être !

Comme député, j’ai aussi constaté que trop souvent, les retards dans la progression des dossiers régionaux venait essentiellement des maires réunis autour autour de la table de la MRC ou de celle du CLD. Les intervenants du milieu s'en plaignaient souvent sans le dénoncer ouvertement, par crainte d’en subir les contrecoups.

Comprenons-nous bien, ce n’est pas que les maires soient incompétents ou de mauvaise foi, c’est surtout qu’ils considèrent ne pas être élus avant tout pour s’occuper de l’ensemble des secteurs d’une région. En plus, tout ce qui risque de coûter quelque chose de plus les rebute inévitablement au plus haut point, ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose si elle n’est pas poussée à la limite.

En fait, le seul cas d’incompétence flagrante dont j’ai pu être le témoin, et je dois dire aussi la victime, est l’épisode du Moulin Lemay à Ville de Portneuf. Certains des élus municipaux du temps ont vraiment démontré leur manque de sensibilité et de vision à l’égard du patrimoine historique en plus de tomber dans la petite politique. Mais un tel cas constitue heureusement l’exception.

À moins d’ajustements majeurs, les nouveaux CRE, considérant la composition de leur conseil, m’apparaissant contituer un recul flagrant eu égard au développement et à la concertation régionales. Le gouvernement est vraiment frappé par une « structurite aiguë », qui ne règle rien sur le fond de la question.

En somme, faire confiance aux régions, c’est non seulement faire confiance aux élus municipaux, mais c’est aussi impliquer les autres forces vives régionales, dont les organismes communautaires, les gens d’affaires, les représentants du milieu de l’éducation, de la santé, du tourisme, de l’agriculture ainsi que les jeunes, les femmes et les aînés. Le projet du gouvernement Charest constitue un net recul pour la démocratie puisque les intervenants régionaux ne pourront participer de plain-pied au développement de la région.


UN HOMME D’ÉTAT, LE 12 NOVEMBRE 2003 – Normand Delisle (PC) rapporte que pour le Grand chef des Cris, Ted Moses, il y a des politiciens opportunistes et d'autres qui sont de véritables hommes d'État et le leader péquiste Bernard Landry fait partie de cette dernière catégorie. Prenant la parole mardi soir lors d'un souper pour souligner le travail du chef de l'Opposition, Bernard Landry, le chef de la nation crie a rendu hommage à celui qu'il considère comme « un frère et un ami ».

Quel contraste avec les propos que tenait hier Paul Bégin, et que je n’ose qualifier. Celui-ci fait plutôt "lone wolf", dans les circonstances. Venant d'un ancien compagnon d'armes, de tels propos m'inpirent plus de tristesse qu'autre chose. La réaction de M. Landry, elle, révèle son caractère de véritable homme d'État lorsqu'il invite son ex-collègue à contribuer à la saison des idées. Saura-t-il saisir la balle au bond ? À suivre...

NON BON ! LE 12 NOVEMBRE 2003 – L’Assemblée nationale revient à l’application de ses règles permanentes plutôt qu’aux dispositions temporaires adoptées à l’unanimité et à titre expérimental depuis deux ans environ. Celles-ci amoindrissaient les inconvénients bien connus du « bâillon » (suspension des règles habituelles permettant l’adoption à toute vapeur de projets de loi avec peu de temps consacré pour en débattre). Le gouvernement et l’Opposition officielle souhaitaient tous deux la reconduction des règles temporaires, pas l'ADQ. Or pour ce faire, l'unanimité est nécessaire.

On constate que la crise de bouderie du député de Rivière-du-Loup se continue. Petit, bien petit ce geste qui empêche l’adoption d’une procédure beaucoup plus convenable pour la discussion, l’amendement et l’adoption de projets de loi vers la fin d'une session intensive.

AVANCEZ À L'ARRIÈRE ! LE 12 NOVEMBRE 2003 - La PC rapporte que le ministre de la Santé, Philippe Couillard, a déposé ses projets de loi sur la réorganisation du réseau, mardi après-midi, à l'Assemblée nationale. Le premier modifie la Loi sur la santé et les services sociaux et vise la création des nouvelles agences qui remplaceront les actuelles régies régionales. En plus de ces agences, des Réseaux locaux de services seront créés et regrouperont au sein d'un même conseil d'administration la gestion de l'hôpital, du CLSC et du CHSLD d'un même territoire.

Le plus grand ennemi du système de santé, c'est encore le chambardement de structure qu'un nouveau ministre lui impose presque à chaque fois. Avez-vous remarqué par ailleurs qu'on parle finalement peu de tout le volet social que doit également assumer le réseau ? Il n'y en a, on dirait, que pour la santé, la santé "dure" en plus. Avancez à l'arrière ! Telle devrait être la devise de ce ministre qui, manifestement, cherche plus à gagner du temps qu'à régler les vrais problèmes...

POURQUOI ? LE 12 NOVEMBRE 2003 – En éditorial, Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) se demande pourquoi ce projet de loi qui remplacera les Régies régionales de la santé par de nouvelles « agences de développement de réseaux locaux »? Pourquoi fusionner les hôpitaux aux CLSC et aux CHSLD alors que la solution identifiée par la commission Clair était le parachèvement des services de première ligne?

Le Devoir rappelle que depuis une dizaine d'années, tous les efforts de transformation du réseau de la santé ont porté sur le renversement de la pyramide des soins en faisant des hôpitaux des centres spécialisés au service la première ligne. Aujourd'hui, le ministre Couillard, issu du milieu hospitalier, renverse la vapeur et remet les hôpitaux au centre de l'organisation des soins. « On ne voit pas comment cette autre réforme de structures qui accaparera beaucoup d'énergie et créera énormément de tension, éliminera les problèmes les plus aigus du système que sont l'engorgement des urgences, l'accès à un médecin de famille pour chaque citoyen et l'attente excessive en chirurgie », écrit l’éditorialiste.

« Voilà une réforme qui sort de nulle part et qui pourrait ne conduire nulle part ! », conclut-il enfin sur une note plutôt sévère.

Que peut-on ajouter de plus ? Tout y est… ou presque ! Oui, avancez à l'arrière...

ÇA POURRAIT SERVIR, LE 12 NOVEMBRE 2003 - Selon Henri Michaud (Le Soleil) la ville de Matane explore deux nouvelles avenues pour disposer de ses rebuts, dont un système mobile qui transforme les ordures en compost.

Réflexion faite, un tel système, s'il fonctionne, pourrait être bien utile dans notre région...

L'AIR DE RIEN... LE 11 NOVEMBRE 2003 - Sur le site du groupe Gesca (La Presse, Le Soleil, Le Nouvelliste, Le Droit, La Tribune, Le Quotidien, Le Progrès-dimanche, La Voix de l’Est), dans la partie intitulée « Politique » en page « Actualités », les lecteurs attentifs auront peut-être remarqué que depuis vendredi dernier, les rubriques « Fédérale » et « Provinciale » ont été interverties. Désormais les nouvelles sur la politique fédérale apparaîtront avant celles qui concernent la politique provinciale. Manifestement, il s’agit là d’une autre façon insidieuse de vendre, sans en avoir l’air, le biais pro-fédéraliste de ce groupe de presse dont le jupon dépasse encore une fois. Vous voyez pourquoi il faut se méfier de la concentration de la presse, véritable menace à la démocratie.

HOLÀ ! LE 11 NOVEMBRE 2003 – Éric Desrosiers (Le Devoir) écrit que selon le numéro un de la Banque de Montréal au Québec, Jacques Ménard, les efforts du gouvernement du Québec devraient aller à la lutte contre le déficit et à l'amélioration des secteurs de la santé et de l'éducation, bien avant d'aller à la réduction des impôts.

« Quant à moi, j'aime mieux voir [le gouvernement Charest] faire cela, à court terme, que de couper les impôts. On aura tout le temps de couper les impôts, a-t-il déclaré hier aux journalistes en marge d'un discours présenté devant les membres du Cercle canadien de Montréal. Je sais que l'on doit faire un redressement afin que notre fardeau fiscal s'apparente aux économies limitrophes qui nous font concurrence. Mais tant et aussi longtemps qu'il y aura ce genre de déficit budgétaire au chapitre de l'éducation et de la santé, je pense que l'on pourra difficilement regarder à très court terme une initiative dans ce sens-là. »

Alors là, si c’est un banquier qui le dit, peut-être que Jean Charest sera un peu moins dur d’oreille. « Venant du privé, et devant le Canadian Club en plus, ce message mérite sûrement grande attention », se dira-t-il !

PAS UNE CENNE ! LE 11 NOVEMBRE 2003 - Marie-Andrée Chouinard (Le Devoir) souligne que le ministère de l'Éducation (MEQ) ne peut promettre aucune enveloppe supplémentaire pour améliorer l'état lamentable des bibliothèques scolaires, dont un portrait accablant a de nouveau été brossé hier par le milieu du livre. Pour regarnir les rayons des écoles, le ministre Pierre Reid privilégie plutôt les «partenariats» avec les bibliothèques municipales.

Pauvre numéro 1 de la Banque de Montréal au Québec, il n’aura pas eu le temps de se faire entendre dans ce cas-ci.

11,9 MILLIONS $ POUR UNE CAMPAGNE, LE 11 NOVEMBRE 2003 – Selon la Presse canadienne, Paul Martin a déclaré 1,2 million de dollars en dons supplémentaires pour sa campagne à la direction du Parti libéral, dont le budget total atteint actuellement le montant jamais égalé de 11,9 millions. Les billets de banque et chèques continuent toujours d'affluer, et le compte final devrait atteindre 12 millions.

En conséquence, à qui Paul Martin sera-t-il redevable de ses gestes à titre de Premier ministre ? On peut honnêtement se poser la question. Et vive la démocratie !

COUP DE SONDE, LE 11 NOVEMBRE 2003 – Selon la PC, le gouvernement du Québec se laisse toutes les portes ouvertes et n'a toujours pas décidé quelle sera la hausse de tarifs que devront assumer les parents pour les services de garde, a soutenu, lundi, le premier ministre Jean Charest. « On est en train d'examiner l'ensemble des options mais il n'y a rien de joué du côté des garderies. On regarde ça présentement », aurait déclaré M. Charest, quelques minutes après avoir prononcé une brève allocution de bienvenue au congrès de l'Association canadienne des radiodiffuseurs qui se tient jusqu'à mardi à Québec.

Çà, dans le métier, cela s'appelle un ballon d'essai, ou un coup de sonde. Avis aux intéressés.

POUR QUELQUES VOTES DE PLUS, LE 9 NOVEMBRE 2003 - Sébastien Rodrigue (La Presse) écrit que les leaders défusionnistes sont sortis hier d'une rencontre avec le premier ministre Jean Charest rassurés et convaincus de pouvoir retrouver leur ancienne ville avec des pouvoirs se rapprochant de ce qui prévalait avant les fusions municipales. En début de semaine, les ténors de la défusion de 36 villes fusionnées s'étaient rendus à Québec pour demander à Jean Charest de tenir sa promesse d'annuler les fusions imposées par le gouvernement péquiste. Après leur rencontre avec le premier ministre à Montréal hier matin, les anciens maires de Boucherville, de Westmount et de Saint-Laurent, Francine Gadbois, Peter Trent et Bernard Paquet, se sont dits ravis des intentions de Jean Charest. «Nous avons parlé avec quelqu'un qui va respecter sa parole et nous sommes très impressionnés par l'esprit d'ouverture du premier ministre», a dit M. Trent.

C'est ça un véritable leader ? Quand il rencontre un groupe, il leur chante la chanson qu'ils veulent entendre ? Que ne ferait-on pas pour quelques votes de plus. Triste, triste... Ça promet pour demain, quand tout ce beau monde va se réveiller.

ASSEZ LES RÉFORMES ! LE 9 NOVEMBRE 2003 - Ariane Krol (La Presse) rapporte que les CLSC et les centres d'hébergement pour personnes âgées attendent le ministre Philippe Couillard de pied ferme. À quelques jours du dépôt de son projet de loi visant à regrouper les établissements de santé d'une même région, les participants au forum organisé ce week-end par l'Association des CLSC et des CHSLD du Québec mettent en doute l'utilité d'une nouvelle réforme administrative. « C'est là la recette pour un fouillis administratif », aurait déclaré le président de l'Association, Jacques Lemire. L'Association a sollicité l'avis de trois experts qui ont chacun piloté une commission et produit un épais rapport sur le système de santé québécois: Claude Castonguay, Jean Rochon et Michel Clair. Aucun ne croit à la nécessité d'une réforme purement administrative.

Le ministre de la Réparation entendra-t-il le message ? Si oui, saura-t-il convaincre son chef, le conservateur Jean Charest ?

HONTE AU VILLAGE, LE 8 NOVEMBRE 2003 – Guy Benjamin écrit dans Le Soleil d’aujourd’hui que les présumés clients du réseau de prostitution juvénile subiront finalement leur procès à Montréal. La couverture médiatique jugée « parfois agressive » par le juge Gilles Hébert est l'une des raisons invoquées pour en arriver à cette conclusion. Le juge Hébert a rendu cette décision hier en mentionnant à plusieurs reprises la couverture faite par un certain animateur de radio de Québec. « Le tribunal est d'avis qu'il serait extrêmement difficile, sinon impossible de constituer à Québec un ou des jurys impartiaux », de dire le juge. La sérénité dans laquelle les sessions d'un tribunal doivent se dérouler est aussi un élément essentiel à prendre en considération, d'ajouter le magistrat.

Pour sa part, Alexandra Perron écrit que ce transfert entraînera son lot de défis logistiques et de frais supplémentaires. Une bonne partie de la caravane judiciaire entourant le dossier devra migrer vers la métropole, outre les nouveaux jurés et sans doute le juge. D'abord, les avocats devront être toujours là, insiste le criminaliste Jean-Claude Hébert, joint à titre d'expert. « Ils n'ont pas le choix d'être présents pendant toutes les procédures. On ne sait jamais quand on va parler de leur client. »

Quelle honte pour notre région qui voit ainsi, de par l’effet d’une certaine couverture médiatique nauséabonde, combinée à la crédulité de certaines gens, disqualifiée dans la capacité qu’elle a normalement d'assurer un procès juste et équitable. Comme le souligne Jean-Marc Salvet en éditorial dans Le Soleil, les démagogues de la radio, qui s'amusent à alimenter un climat de haine et de vindicte populaire pour mousser leurs cotes d'écoute, ont forcé la main du juge.

COUILLARD AUTOPIÉGÉ, LE 8 NOVEMBRE 2003 – Les patients de quatre hôpitaux de la région de Montréal n'auront bientôt plus à s'inquiéter de devoir subir l'affront de passer plus de 48 heures sur une civière placée dans un corridor de l'urgence, écrit la PC, faisant écho à l'engagement pris vendredi par le ministre de la Santé[lire : de la Réparation], Philippe Couillard, qui doit annoncer dans les prochains jours un investissement majeur en vue de diminuer les délais d'attente dans les quatre hôpitaux suivants: Notre-Dame, Maisonneuve-Rosemont et Sacré-Coeur, à Montréal, et Charles-Lemoyne, à Longueuil. Quelques semaines plus tard, il annoncera des investissements dans d'autres hôpitaux de la grande région de Montréal et ailleurs au Québec, où les urgences ont elles aussi coutume de déborder. Les sommes en question — qui seront récurrentes, donc renouvelables chaque année — devraient être mises à la disposition des directions d'hôpitaux à très court terme et ces dernières devront faire leurs preuves rapidement car le ministre leur imposera des délais serrés. «Quand les sommes vont être investies, elles seront immédiatement disponibles, et je m'attends qu'en l'espace de deux, trois mois, on ait déjà des changements significatifs», aurait-il dit lors d'un point de presse.

Un autre qui tombe dans le piège traditionnel du réseau de la Réparation : régler le problème y investissant toutes nos marges de manœuvre. Pendant ce temps, par indifférence et négligence, continuons à engraisser comme des boudins une proportion de plus en plus importante de nos jeunes... et alimentons ainsi le cercle infernal de la pression engendrée par le manque d’investissement en Prévention.

PAR ICI L’OSEILLE ! LE 8 NOVEMBRE 2003 – Pascale Breton et Denis Lessard rapportent ce matin que s'il n'en tient qu'aux ministres responsables de la Famille, Claude Béchard et Carole Théberge, les places à 5$ coûteront désormais 6$ pour tous les utilisateurs tandis que les familles dont le revenu annuel est de 70 000$ et plus payeront jusqu'à 10$, a appris La Presse. Sous le couvert de l'anonymat, des fonctionnaires, des élus et du personnel politique ont confirmé que c'est la proposition finalement retenue au Ministère pour revoir le financement des services de garde, une décision attendue depuis septembre. La combinaison des deux mesures permettra au gouvernement Charest de récupérer environ 100 millions annuellement. Appuyée par le ministre en titre, Claude Béchard, la ministre déléguée à la Famille, Carole Théberge, aurait présenté la proposition aux députés mardi dernier, lors de leur réunion hebdomadaire, d’écrire les journalistes Breton et Lessard.

Il faut bien arriver à financer les baisses d’impôt qui suivront ! N’est-ce pas ? L'autoréduction des impôts, un nouveau jeu à somme nulle ou l'art du sur-place qui donne l'illusion d'avancer....

ON NOUS PREND POUR DES CAVES ! LE 7 NOVEMBRE 2003 - Jeanne Corriveau et Tommy Chouinard (Le Devoir) rapportent que c’est un « changement de philosophie » souhaité par le gouvernement Charest qui a forcé le départ de Florence Junca-Adenot de la présidence de l'Agence métropolitaine de transport (AMT). Jean Charest estime que son gouvernement a agi « de façon correcte » en accordant son poste au directeur général sortant du Parti libéral du Québec, Joël Gauthier.

« On reconnaît l'excellent travail que [Florence Junca-Adenot] a fait. C'est une femme dévouée et dynamique. Mais il y a un changement de gouvernement », a ajouté la ministre déléguée aux Transports, Julie Boulet, selon qui « la personne la plus parfaite » pour remplir ce mandat à l'AMT est Joël Gauthier. Pourtant, M. Gauthier, 39 ans, n'a aucune véritable compétence professionnelle en matière de transports. « Ça s'apprend, le transport », a lancé Julie Boulet, précisant n'avoir rien à reprocher» à Florence Junca-Adenot. Mais elle n'a pas pu citer les lacunes qui expliquent ce remplacement, écrivent les journalistes.

Oui, on nous prend vraiment encore une fois pour des caves en tentant de justifier l’inacceptable. Parlant de véritable compétence, c'est plutôt celle de Julie Boulet qui est en cause dans cet épisode délirant !

LA RÉSIGNATION, LE 7 NOVEMBRE 2003 – Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que le gouvernement Charest accepte que le Québec ne soit pas représenté à Washington, par l'entremise d'une délégation ou d'un bureau, pour y promouvoir ses intérêts dans ses champs de compétence. Ottawa a toujours empêché le Québec d'avoir une délégation, un bureau ou simplement un diplomate à demeure à Washington. Tout au plus, un membre de la délégation de New York, sous le couvert d'une fonction reliée au tourisme, est autorisé à y faire des courts séjours pour y établir des contacts.

Contrairement au gouvernement précédent, la vice-première ministre Mme Gagnon-Tremblay ne s'en émeut pas. « Il y a des choses qu'on ne peut pas faire parce qu'il y a des choses qui relèvent d'un pays [et] qui ne relèvent pas de nos compétences», aurait concédé la ministre.

Ministre notamment responsable des Relations internationales, madame Gagnon-Tremblay manifeste la reddition sans condition de l'ensemble de son gouvernement devant ce comportement inacceptable d’Ottawa. Elle sera désormais reconnue comme la ministre d’État à la Résignation.

UN AUTRE APPEL À LA RAISON, LE 7 NOVEMBRE 2003 – Jennie Skene, Présidente de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec, qui représente 45 500 infirmières syndiquées au Québec, en lettre ouverte dans Le Devoir, écrit la déception de son milieu pour la manière dont le gouvernement a jusqu'ici traité sa promesse électorale d'un réinvestissement massif en santé. Sa lettre se veut une mise en garde à un gouvernement qui semble privilégier la voie de l'affrontement plutôt que celle du dialogue, de la négociation et du débat.

« Les projets de « réingénierie » (...) n'ont rien à voir avec une amélioration de la santé de la population, tout au contraire. Il n'y a qu'à regarder où cela a mené ailleurs. Alors même que des médecins américains revendiquent la mise en place d'un régime public de santé, alors même que les Ontariens qui ont connu ce type de bouleversement ont décidé de changer de gouvernement, alors même qu'un grand nombre d'organisations de la société civile ont manifesté leurs inquiétudes et leurs désaccords, nous disons au gouvernement qu'il doit écouter cette société civile. Au delà du Conseil du patronat ou des chambres de commerce, il doit permettre à l'ensemble de ses porte-parole de se faire entendre. », rappelle la présidente de la FIIQ.

Quels sont les chances qu'elle soit entendue, pensez-vous ? « Que connaît-elle là-dedans, cette infirmière ? », se dit peut-être notre populaire ministre de la Réparation, Philippe Couillard.

BONNE NOUVELLE DU MATIN, LE 6 NOVEMBRE 2003 - Bonne nouvelle dans Le Devoir ce matin, Groupe Fortune 1000 a été racheté par ses dirigeants. Cette transaction permet le maintien de 140 emplois à Québec.

Dans un communiqué diffusé hier, celui qui se définit comme étant le leader québécois de la production de logiciels comptables a annoncé son rachat par ses dirigeants-fondateurs. Groupe Fortune 1000 était convoité par des concurrents américains depuis la décision prise par Telus, il y a un an, de se départir de certains actifs et de se concentrer sur ses activités de télécommunications. Ces visées étrangères ont incité les dirigeants de l'entreprise à faire une offre afin de conserver celle-ci à Québec.

Bravo aux dirigeants du Groupe Fortune 1000, un exemple dont on devrait s'inspirer dans bien d'autres cas.

OUI À LA SOUVERAINETÉ, LE 6 NOVEMBRE 2003 – Mario Cloutier écrit dans La Presse que le dernier sondage CROP-La Presse montre qu'un peu plus que deux Québécois sur cinq, soit 41 %, voteraient OUI à la question posée au référendum de 1995 sur la souveraineté assortie d'une offre de partenariat avec le Canada. Le vice-président de CROP, Claude Gauthier, souligne que cette option « … demeure toujours un bon cheval de bataille pour le PQ et M. Landry. Il ne part pas avec un produit invendable. N'importe quelle entreprise qui aurait un produit que 40 % des gens sont prêts à acheter ne part pas avec rien ».

... sauf que pour le Parti Québécois, la souveraineté n’est pas une marchandise électorale mais d’abord et avant tout la seule voie pour amener le Québec, comme pays, à sa pleine émancipation politique, économique, sociale et culturelle.

PROSTITUTION JUVÉNILE ET GROS VILLAGE, LE 6 NOVEMBRE 2003 – Pascale Breton (La Presse) écrit qu’il n'est pas question pour le gouvernement Charest de nommer un procureur indépendant afin de faire la lumière dans l'enquête Scorpion sur la prostitution juvénile à Québec comme le réclame l'Action démocratique du Québec. Le ministre de la Justice et procureur général, Marc Bellemare, a clairement opposé une fin de non-recevoir hier à la proposition formulée par l'ADQ pour ramener la confiance dans la population.

«Si le député de Rivière-du-Loup possède des informations additionnelles de nature à ajouter des informations dans le dossier, il a le devoir de les dévoiler aux autorités compétentes. S'il ne possède pas d'informations additionnelles, il a également le devoir et la responsabilité de le dire», a déclaré M. Bellemare, refusant toutefois de répondre aux questions des journalistes pour ne pas nuire, a-t-il dit, au processus judiciaire actuellement en cours.

Le petit Mario a vraiment, par son attitude, révélé sa vraie nature dans ce dossier : tout pour gagner quelques votes chez sont les plus influençables, les plus crédules... À lire d'ailleurs, sur ce dossier, un appel au calme dans la chronique de Normand Provencher (Le Soleil, page A5).

NOMINATIONS PARTISANES, LE 6 NOVEMBRE 2003 – La Presse canadienne souligne ce matin que les libéraux procèdent à de nouvelles nominations partisanes. Le directeur général du Parti libéral du Québec, Joël Gauthier, vient d'être nommé président-directeur général de l'Agence métropolitaine de transport (AMT), en remplacement de Florence Junca-Adenot qui a annoncé son départ mercredi sans en expliquer les motifs. Celle-ci n'a pas caché sa tristesse de quitter l'AMT, d'autant plus que l'organisme a été créé sous sa direction en 1996.

D'autre part, le ménage amorcé au sein de la direction du ministère de la Justice se poursuit avec la nomination du sous-ministre associé, Mario Bilodeau, à la présidence du Comité de déontologie policière à compter du 10 novembre.

La liste s’allonge inexorablement...

ON TOURNE EN ROND, LE 5 NOVEMBRE 2003 - Mylène Moisan (Le Soleil) rapporte qu’à moins d'une réforme importante de la péréquation, Ottawa pourrait réduire ses transferts aux provinces de 11 milliards $ sur cinq ans. Des prévisions qui se traduisent au Québec par un manque à gagner potentiel de 5 milliards $ d'ici 2008. Alors qu'il entend atteindre le déficit zéro et « espère » livrer les baisses d'impôt promises, le ministre des Finances, Yves Séguin, doit maintenant composer avec le spectre d'une réduction importante des paiements de péréquation. «Il va falloir se battre pour préserver nos revenus actuels. Sinon, ça va être effrayant», aurait déclaré M. Séguin, ajoutant qu'il comptait bientôt en toucher un mot à son homologue fédéral, John Manley.

« S'il y a une réforme, nos revenus ne changeront pas, a convenu M. Séguin. Il (M. Manley) a présenté ça hier (lundi) en plein exercice de réforme de la péréquation avec les provinces, en disant que ça va baisser pendant cinq ans. Autrement dit, il se dégage un surplus en se disant : " Je vais payer moins aux provinces ". »

Pauvre Séguin ! Pourquoi ne reconnaît-il pas l’évidence ? Nous sommes dans un système qui coince entre autre inexorablement le Québec au niveau financier et ce, depuis très longtemps, 136 ans pour être plus précis. Et cet étranglement s’est fait encore plus sentir de la part d’Ottawa depuis la quasi défaite du NON au référendum de ’95. « Il va falloir se battre », dit Yves Séguin, ajoutant qu’il va en toucher un mot à son homologue fédéral. Pauvre type ! Les fédéraux doivent être morts de rire.

La seule façon pour le Québec et sa nation de se sortir de cet étau, c’est de se défaire de ce régime débilitant. Point ! C’est d'être enfin chez nous, d’avoir notre propre pays, de faire toutes nos lois, de récupérer tous nos revenus et le reste. Malheureusement, Yves Séguin est ministre d’un gouvernement et d’un parti contrôlés par d’autres intérêts que ceux du Québec. Et il le sait très bien. S’il avait du courage, il démissionnerait plutôt que de nous faire tourner en rond.


QU'ON EST DONC DÉPENDANTS ! LE 5 NOVEMBRE 2003 - Lia Lévesque (PC) écrit que la part du Québec des 2 milliards $ à verser par le fédéral aux provinces pour la santé était en fait déjà engagée par le ministère québécois de la Santé, voire déjà dépensée. « Ils sont déjà dans les livres, ces montants-là; ils avaient déjà été inscrits dans les revenus du gouvernement du Québec. Donc, en pratique, ils sont déjà engagés, sinon dépensés », a indiqué hier le ministre québécois de la Santé [lire Réparation], Philippe Couillard, ajoutant qu'il y aurait eu problème si le ministre Manley avait annoncé que les provinces ne pourraient toucher les montants escomptés du fédéral.

Voyez-vous jusqu'à quel point nous sommes dépendants ?...

LES DÉFUSIONNISTES DÉBARQUENT, LE 4 NOVEMBRE 2003 – Robert Dutrisac (Le Devoir) écrit qu’outrés par l'équivoque distillée par le ministre des Affaires municipales, du Sport et du Loisir, Jean-Marc Fournier, les représentants défusionnistes de 36 anciennes villes ont sommé, hier, le premier ministre Jean Charest de tenir sa promesse d'annuler les fusions forcées si les citoyens le décidaient par voie de référendums.

« Le gouvernement doit comprendre que s'il va plus loin que le projet de loi 9 [sur les défusions], ça risque de brasser pas mal plus », a prévenu Réjean Simard, l'ancien maire de La Baie. Pour les défusionnistes, Jean-Marc Fournier n'a pas démontré sa neutralité «en vendant l'adhésion des citoyens aux mégavilles». À l'endroit de M. Charest, on se montre pour l'heure beaucoup plus conciliant. «Nous n'avons pas de raisons de croire que M. Charest soit devenu non démocratique», a dit Peter Trent, de Westmount.

De son côté, Denis Lessard (La Presse) rapporte que le dossier des défusions, délicat entre tous, est désormais davantage au cabinet du premier ministre Jean Charest qu'entre les mains du titulaire des Affaires municipales, Jean-Marc Fournier.

Paraphrasant un air connu : Les libéraux l’ont voulu, ils vont l’avoir... le trouble !

COMPLOT DÉMASQUÉ ? LE 4 NOVEMBRE 2003 - À lire dans Le Devoir, l'opinion de Luc-Normand Tellier, du Département d'études urbaines et touristiques de l’UQAM. M. Tellier souligne que pendant que les deux tiers des Québécois estiment que la politique défusionniste est néfaste, les nouvelles grandes villes du Québec se désagrègent et le monde municipal tout entier vit au ralenti. Pendant ce temps, écrit-il, l'Ontario des «fusions forcées» ne semble nullement disposé à faire éclater les nouvelles grandes villes ontariennes, et le gouvernement fédéral s'apprête, sous la direction de Paul Martin, à envahir avec vigueur les juridictions provinciales en matières municipales.

Si Jean Charest poursuit sur sa lancée, l'île de Montréal sera divisée suivant des lignes nettement linguistiques. Du fait de la création des arrondissements, ce qui restera de la Ville de Montréal sera beaucoup plus éclaté et décentralisé qu'avant les fusions. Les pauvres et les riches des grandes villes du Québec seront à nouveau séparés. Les grandes villes québécoises seront moins en mesure que jamais de faire concurrence aux grandes villes ontariennes.

La crédibilité du gouvernement québécois en matières municipales sera plus faible qu'elle ne l'aura jamais été. Le fédéral aura le champ libre pour envahir les champs de compétence de notre province tombés en lambeaux. L'agglomération d'Ottawa deviendra une concurrente de plus en plus directe et menaçante de celle de Montréal, forte qu'elle sera de l'appui du fédéral, de son union et de notre désunion. Et le déclin de Montréal menacera sérieusement de reprendre de plus belle.

L'universitaire de l'UQAM vise très juste. C'est à se demander si tout ce qui se passe dans ce dossier de défusions n'est pas prémédité par le gouvernement Charest. Y aurait-il en effet une manière plus efficace d'affaiblir le Québec et l'État québécois ? Des villes fortes pour un Québec fort ? Oublions cela avec Jean Charest et son gouvernement. On affaiblit actuellement nos grandes villes, on s'apprête à rapetisser l'État québécois par la "réingénierie" et en déplaçant une partie de ses pouvoirs vers le monde municipal, tout en invitant explicitement le fédéral à s'y investir. Bref, c'est la reddition totale...

LA VIEILLE TOUNE, LE 4 NOVEMBRE 2003 – Pour Michel David (Le Devoir), Mario Dumont ne manque pas de culot pour comparer le discours péquiste aux vieilles cassettes de baseball d'Elvis Gratton. S'il y en a un qui fait dans le rétro, c'est bien lui, souligne le chroniqueur. Un an après son fatidique discours au Canadian Club de Toronto, on se demande encore quelle mouche avait bien pu piquer M. Dumont pour qu'il aille se prosterner devant l'establishment financier du Canada anglais et renier tout ce qu'il avait défendu depuis son entrée en politique. Après une aussi triste démonstration d'opportunisme destinée à plaire à ses bailleurs de fonds, le chef de l'ADQ aura beaucoup de mal à se redonner une quelconque crédibilité en matière constitutionnelle. L'ADQ aura bientôt dix ans, et on ne sait toujours pas ce qu'elle ferait, conclut M. David.

On peut difficilement mieux dire !

LA GRANDE ILLUSION, LE 3 NOVEMBRE 2003 - Tommy Chouinard (Le Devoir) écrit qu’après avoir cultivé l'ambiguïté sur la position de son parti concernant la question nationale, Mario Dumont entend proposer une nouvelle « vision constitutionnelle » aux Québécois, qui ne représente « ni la séparation, ni la soumission ». La négociation de nation à nation et le rapatriement de pouvoirs d'Ottawa est, selon Mario Dumont, une position « idéologique qui se trouve entre la soumission et la séparation ».

Se rappelle-t-on qu’il y a quelques mois à peine, Mario Dumont affirmait que les Québécois ne voulaient plus entendre parler de la question nationale ? Flairant maintenant le gain politique facile, il y revient mais pas plus clairement qu’avant : ni souverainiste, ni fédéraliste, bien au contraire ! Quant à la négociation de nation à nation, c’est de l’illusion à l'état pur de nos jours, considérant les échecs répétés du Québec sur ce terrain au cours des décennies. L'histoire nous démontre inlassablement que la seule voie praticable vers l'émancipation complète de la nation québécoise (politique, économique et sociale) demeure la souveraineté du Québec.

Adaptation d'une caricature de Fleg, Le Devoir L’ARGUMENT DES FAIBLES, LE 2 NOVEMBRE 2003 – Selon Alexandre Perron et Michel Corbeil (Le Soleil), Mario Dumont ne se fait pas à l'idée de deux questions par cinq séances à l'Assemblée nationale, et le chef adéquiste d’accuser les péquistes de frauder la démocratie. « Pauvre homme », a commenté Bernard Landry, déplorant de tels excès de langage, « …ils n’ont pas assez de questions parce qu’ils n’ont pas assez de députés. (…) Nous sommes dans un système parlementaire de type britannique. Il faut vivre avec cela », a-t-il expliqué, laissant entendre qu’il pourrait en être autrement dans un autre système parlementaire.

Ne dit-on pas que l'insulte est l'argument des faibles ? Je suis vraiment déçu de Mario Dumont. Élu la première fois en 1994 et réélu à chaque élection depuis, ce politicien encore relativement jeune se comporte maintenant en professionnel de la (vieille) politique. Par le genre de langage dans lequel il semble se complaire, on voit bien qu’il est devenu maître des petites « games ». Rappelons qu'il n'a connu rien d'autre que la politique dans la vie. Je n’ai jamais eu confiance dans ce genre d’individus. Un bon stage dans la vraie vie lui ferait du bien. Je lui en souhaite !

J’VEUX PLUS DE TEMPS, BON ! LE 1er NOVEMBRE 2003 - Tommy Chouinard (Le Devoir) revient sur cette question aujourd’hui expliquant qu’en guise de prélude au conseil général de l’ADQ qui se tient à Québec, Mario [Le Bougon] Dumont lance un appel aux démocrates québécois pour qu'ils dénoncent le traitement « antidémocratique » dont fait l'objet son parti en ce qui concerne son temps de parole à l'Assemblée nationale.

Le Devoir rapportait en effet hier que le chef de l'ADQ, Mario Dumont jugeait que son parti est «bâillonné» en raison d'une décision rendue jeudi par le président de l'Assemblée nationale, Michel Bissonnet, qui accorde deux questions à toutes les cinq séances de l'Assemblée aux quatre députés adéquistes, c'est-à-dire le même nombre que lors de la dernière législature. Invoquant une série de précédents, le président Bissonnet a maintenu le ratio de deux questions par cinq séances.

Il faut comprendre que la période des questions à l'Assemblée nationale constitue une occasion importante d'accroître la visibilité d’un député, surtout de l'opposition et notamment des adéquistes. La décision du président de l’Assemblée s’appuie sur toute une série de décisions de nombreux prédécesseurs, dont votre humble serviteur. Il n’y a pas lieu pour Mario Dumont d’en faire un plat...

Par ailleurs, alors que le gouvernement néo-conservateur de Jean Charest applique essentiellement le programme de l'ADQ, je ne vois pas en quoi Mario Dumont a de quoi se plaindre... Constatant plus que jamais que libéraux et adéquistes, c'est du pareil au même, est-ce qu'il faudrait qu'ils grugent encore plus le peu de temps qu'il reste à l'Opposition officielle pour questionner le gouvernement ?


PRÊTE... À SE PRENDRE POUR UNE AUTRE, LE 1er NOVEMBRE 2003 - C'est tout de même ahurissant ce que la journaliste Marie Plourde rapportait hier dans Le Journal de Québec. Elle a été témoin d'une colère de Monique Jérôme-Forget, une crise de diva, écrit-elle : « Je suis MINISTRE, MOI ! Je peux vous dénoncer », aurait lancé la présidente du Conseil du trésor devant des commis ébranlées d'une boutique ultrachic du centre-ville de Montréal. Et madame Breton de se demander si l'on peut se draper [comme l'a fait madame Jérôme-Forget] dans sa fonction de ministre dès qu'on fait face à une situation personnelle complexe ? Sur quelle planète elle vit la madame ? ...renchérit la journaliste. Et celle-ci de conclure qu'il est inquiétant de voir une élue au service du peuple abuser de son statut à des fins personnelles...

En effet, il faut toujours faire attention dans ces fonctions-là, ne pas se prendre pour un ou une autre, comme on dit. En tant que député, président de l'Assemblée nationale ou ministre à divers titres, je dois reconnaître que j'en ai vu quelques-uns parfois, peu importe le parlement ou l'allégeance, ne pas toujours porter à terre. Mais à ce point là, je dois dire, jamais ! Les libéraux se disaient prêts. À l'évidence, peu d'entre-eux l'étaient vraiment...

UNE RÉGION NÉGLIGÉE, LE 1er NOVEMBRE 2003 – Mylène Moisan (Le Soleil) écrit que dans la course pour obtenir des places à contribution réduite, la région métropolitaine de Montréal a décroché la part du lion, avec 78 % des 3245 places accordées aux garderies privées, alors que la grande région de Québec en obtient à peine 7%.

Pas surprenant, l'équipe des silencieux libéraux de la région de la Capitale nationale dort au gas depuis le début du mandat... Et c'est vrai dans différents domaines. Prenons l'exemple du budget 2002-2003 du Fonds de conservation et d'amélioration du réseau routier, annoncé le 9 juin dernier.

Sur les 930 millions de dollars investis au total, 53 seulement le sont dans la grande région de la Capitale-Nationale. C'est 5,7 % de l'enveloppe pour une population d'environ 10% du Québec, donc à peine la moitié de notre poids démographique. À ce titre, j'ai déjà démontré que bon an mal an, les budgets vont là où la population se trouve. L'explication est bien simple : s'il en coûte cher pour aménager et entretenir les infrastructures routières en milieu urbain, en raison de la concentration de la population, il en coûte proportionnellement tout aussi cher en milieu semi-urbain ou rural, en raison des plus grandes distances en cause.

Pas surprenant non plus que dans la région de Portneuf, on ait investi si peu en nouvelles initiatives. J'ai remarqué que lors de l'étude des crédits du ministère de Transports par la commission parlementaire compétente, le député libéral de Portneuf n'avait posé aucune question sur les projets prioritaires de la circonscription qu'il représente. Il a préféré questionner le ministre sur le projet d'aménagement du boulevard Sainte-Anne, dans le comté de Montmorency. Belle affaire ! Belle façon de faire avancer ses dossiers...


UNE PROMESSE OUBLIÉE, LE 1er NOVEMBRE 2003 - Dans Le Soleil, Baptiste Ricard-Châtelain écrit que l'Association des CLSC et CHSLD du Québec Philippe Couillard en garde : il y aura une levée de boucliers contre la disparition de services 24/7. Toutes les urgences du Québec sont présentement évaluées par les libéraux. À terme, plusieurs centres de santé ou CLSC pourraient perdre la leur, la voir muter en clinique de jour. La DG Andrée Gendron rappelle au ministre [de la Réparation] Couillard qu'une des assises de son programme électoral est l'accessibilité des soins. « S'il n'est pas capable d'avoir des urgences 24 heures pour les populations éloignées, on ne parle plus d'accessibilité », aurait-elle déclaré.

Au diable les engagements !

ON SOUFFLE SUR LA FLAMME DES CPE, LE 31 OCTOBRE 2003 - En Libre opinion (Le Devoir), François Lantier avec ses 25 ans d'expérience au sein du réseau des services de garde, explique qu’en un quart de siècle, il n’a jamais ressenti, de façon aussi flagrante qu'actuellement, un non-respect et une non-reconnaissance de la part des décideurs à l'endroit du travail fait par les parents bénévoles et les gestionnaires de CPE. Il ne peut s'empêcher de penser que pour le gouvernement actuel, les enjeux économiques auront toujours le dessus sur le développement et le bien-être des enfants du Québec...

La récupération des surplus de certains CPE, sociétés sans but lucratif, (argent mis en réserve pour des améliorations locatives, pour les frais de rénovation, de bris à réparer, de matériel à remplacer, pour assurer une qualité de service aux familles et aux enfants), s’est faite sans consultation, sur une perception erronée de la qualité de la gestion. Et pendant qu’on récupère ces surplus, ceux des garderies à but lucratif se transforment en profits dans les goussets des propriétaires. Un paradoxe lourd de sens, souligne l’auteur.

Il faut reconnaître en effet qu’on applique, dans les circonstances, deux poids deux mesures. C’est une gifle aux bénévoles, essentiellement des parents, qui oeuvrent au sein des CPE. Le dogmatisme du gouvernement libéral en faveur du privé mène vraiment à des aberrations et risque de tuer la flamme dans le milieu.

LISTES D’ATTENTE ET URGENCES, LE 31 OCTOBRE 2003 – Le Soleil écrit que contrairement à ce qu’avait déclaré son ministre de la Santé, en début de mandat, Québec ne veut pas que les patients en attente d'un traitement commencent à « magasiner » leur hôpital grâce aux listes d'attente qu'il vient de diffuser dans Internet.

L’article rappelle qu’en campagne électorale, Philippe Couillard (dit Le Matamore) avait pourtant promis que tous pourraient se faire traiter dans n'importe quel établissement, même hors du Québec, dès que le délai d'attente acceptable serait expiré. Un droit qui devait être garanti par une charte. « Nous n'en sommes pas là. On ne veut pas créer une vaste agence de magasinage », de déclarer aujourd’hui le ministre. Éventuellement, lorsqu’on aura créé des réseaux locaux d'établissements, un employé verra à distribuer les patients en attente entre chacun des hôpitaux, CLSC et centres de santé du territoire. Pas de tout le Québec. « Mais on n'en est pas là actuellement », a précisé le ministre.

Un autre membre de ce gouvernement qui a, par des déclarations intempestives et précipitées, créé des attentes qu’il reconnaît aujourd’hui impossibles à combler !

Par ailleurs, toujours dans Le Soleil, nous apprenons que toutes les urgences du Québec sont présentement évaluées par les libéraux et plusieurs centres de santé ou CLSC risquent de perdre la leur, de ne plus avoir de service 24 heures — sept jours. Un système de classification des urgences a été transmis dans toutes les régions afin qu’on y organise les soins d'urgence non plus établissement par établissement. Aucune urgence n'a la garantie de rester ouverte...

Bonne chance à l’urgence de Saint-Marc-des-Carrières et au Centre de santé de Portneuf !

LA CAPITALE NATIONALE RECULE, LE 31 OCTOBRE 2003 – Simon Boivin (Le Soleil) fait écho aux critiques de la députée de Taschereau, Agnès Maltais, qui dénonce l’abandon du contrat de ville et les réductions de 45% dans les fonds de développement économique. Le tout confine la capitale à un rôle de « quêteuse » pendant qu’à Montréal, tombent des centaines de millions de dollars, observe madame Maltais. Pour celle-ci, c’est le régime du deux poids deux mesures : pendant que Québec doit négocier ses projets à la pièce, Montréal se voit accordé la quasi-totalité du montant prévu à son contrat de ville.

Agnès Maltais énumère également les projets abandonnés ou laissés en suspens par le nouveau gouvernement, dont le projet d’agrandissement de l’aluminerie Alcoa à Deschambault ou le projet de développement du Mont-Sainte-Anne.

Pour sa part, la journaliste Lise Fournier, en page C1 du Soleil, rapporte les propos du président de la Chambre de commerce des entrepreneurs de Québec (CCEQ), Gilbert Samson, pour qui l’économie de la région de Québec voit, de mois en mois, le tapis lui glisser sous les pieds au profit de Montréal avec notamment le déménagement du siège social de la Télé-université (perte de 215 postes) au printemps dernier et plus récemment, la SODEC qui réduit ses effectifs dans la Capitale nationale. Il ajoute à la liste le suspense qui dure toujours quant au financement d’Innovatech et à l’impact de la réingéniérie de l’État sur la région.

Le retard pris par la région de la Capitale nationale, de par l'inaction chronique des députés libéraux de celle-ci (dits Les Silencieux), sera bientôt impossible à récupérer. Il est d'ailleurs probablement trop tard à ce jour ! Dès le début de leur mandat, ils auraient dû bouger mais c'est plutôt leurs collègues de Montréal qui ont su prendre leur place... et la part du lion des budgets disponibles. Pendant ce temps, dans la région, nos leaders dorment toujours... sauf exception.

AFFIRMONS-NOUS ! ENFIN ! LE 31 OCTOBRE 2003 – Normand Delisle (PC) souligne que moins de 24 heures après que la Chambre des communes ait rejeté l'idée que le Québec forme une nation, l'Assemblée nationale l'a réaffirmé avec force suivant une motion, présentée conjointement par les trois partis politiques présents à l'Assemblée nationale, adoptée unanimement. La motion «réaffirme que le peuple québécois forme une nation». «Nous sommes très heureux de cette motion, et surtout de l'unanimité autour. C'est important que l'Assemblée nationale parle d'une seule voix sur une question qui touche tous les Québécois», a dit le premier ministre, Jean Charest, à l'issue du vote qui s'est terminé par 102 voix en faveur et aucune contre. M. Charest s'est néanmoins porté à la défense des députés fédéraux Stéphane Dion et Paul Martin, qui avaient voté contre la motion la veille à Ottawa.

... on retrouve toujours parmi nous, Québécois (monsieur Charest dans le cas présent), cette crainte de déplaire aux autres, surtout à ceux qui nous dominent. C'est ainsi que, malgré la clarté du vote, Jean Charest cherche toujours à défendre des fédéraux comme Jean Chrétien ou pire, Stéphane Dion...

ALLEZ DONC COMPRENDRE ! LE 31 OCTOBRE 2003 – Martin Ouellet (PC) note que, beaucoup moins conciliante que la FTQ, la CSN met la dernière touche à son plan de mobilisation pour faire échec au gouvernement Charest, « le plus antisyndical des 50 dernières années au Québec », selon la présidente Claudette Carbonneau. « Ce que le gouvernement prépare, c'est une attaque frontale contre la syndicalisation et contre le mouvement syndical, comme on en n'avait pas vu au Québec depuis 40 ou 50 ans», a affirmé Mme Carbonneau, jeudi à Québec, quelques heures avant de rencontrer en privé le premier ministre Jean Charest. Le journaliste précise que contrairement à la FTQ, qui préfère attendre de voir le contenu des projets de loi avant de monter aux barricades, la présidente de la CSN soupçonne d'emblée le gouvernement de vouloir saper les droits des travailleurs.

On avait la paix sur le plan syndical, la population voulait du changement… semble-t-il. Allez donc comprendre ce qui se passe actuellement avec le gouvernement Charest !

NON AU QUÉBEC COMME NATION, LE 30 NOVEMBRE 2003 – Hélène Buzzetti (Le Devoir) écrit que ce n'est pas du côté d'Ottawa que le Québec recevra la reconnaissance qu'il forme une nation. La Chambre des communes ayant défait hier soir une motion en ce sens pilotée par le Bloc québécois. Tous les députés libéraux ont voté contre, y compris Paul Martin, présent en Chambre. Les libéraux ont fait valoir qu'ils ne s'opposaient pas à l'idée de nation mais qu'ils n'aimaient pas le lien de conséquence qu'établissait le Bloc avec le droit du Québec de se retirer de programmes fédéraux avec pleine compensation financière.

Et le boutefeu Stéphane Dion d’en rajouter :

« De la même façon que la question référendaire de 1995 était une fraude qui mêlait deux questions dans une, l'indépendance et le partenariat, a-t-il ajouté, le Bloc Québécois répète le même procédé et emmêle la question de la nation avec celle du retrait avec compensation financière. C'est un procédé malhonnête. Le gouvernement du Canada n'y souscrira pas, ni dans un cas ni dans l'autre. »

Ne dit-on pas que l'insulte est l'arme des faibles ?

LE BOUTEFEU, LE 30 OCTOBRE 2003 - Pour Michel David (Le Devoir), Jean Charest sait d'expérience qu'il est plus prudent pour lui d'éviter tout débat sur le concept de nation. Il avait risqué une incursion sur ce terrain glissant lors d'une conférence tenue en mars 2001 alors qu'il avait entrepris d'énumérer ce qu'il considérait être les attributs de la nation, au nombre desquels il avait retenu la langue. Cela va de soi, direz-vous. M. Charest avait pourtant été pris complètement au dépourvu quand un journaliste lui avait demandé comment les anglophones pouvaient se reconnaître dans la nation québécoise s'ils ne parlaient pas français. Le chef libéral n'avait rien eu de plus pressé que de changer de sujet. Le premier ministre préfère s'en tenir à une formule plus simple que Robert Bourassa n'aurait pas reniée : « Nous sommes ce que nous sommes. »

Quelle pensée, quelle force de conviction, quelle assurance ! Ce n’est pas, à l’évidence, avec de tels leaders qu’on fera avancer ce Québec, d'ailleurs en léthargie profonde depuis six mois maintenant. Ce qui me frappe depuis l'arrivée des libéraux au pouvoir, c'est l'impact soporifique de leur gouvernement néo-machin chouette sur notre nation.

L’APPUI À LA SOUVERAINETÉ GRIMPE À 47%, LE 30 OCTOBRE 2003 - L’AFP rapporte ce matin que l'appui à la souveraineté du Québec a grimpé à 47 % en septembre alors qu'il n'était qu'à 41 % en avril dernier, selon un sondage qui demandait aux Québécois de se prononcer sur l'indépendance politique du Québec, qui serait assortie d'un partenariat économique avec le reste du Canada. Selon le sociologue Maurice Pinard, ce sondage indique une tendance plus favorable à l'indépendance depuis les élections qui ont vu l'arrivée au pouvoir au Québec du Parti libéral.

Tiens, tiens... !

RETOURS D’ASCENSEURS, LE 30 OCTOBRE 2003 – Mario Cloutier (La Presse) écrit qu’en six mois, le gouvernement Charest a procédé à 40 nominations partisanes, d'anciens élus, de candidats et attachés politiques qui ont fait, au cours des ans, des dons totalisant plus de 200000$ au Parti libéral. Environ la moitié d'entre eux sont de nouveaux salariés de l'État, tandis que l'autre moitié siègent à des conseils d'administration ou à des organismes publics sans rémunération, selon une recension partielle des nominations libérales.

Je préfère ne pas commenter.

SANTÉ ET ÉDUCATION, DES PRIORITÉS, LE 29 OCTOBRE 2003 – La PC rapporte que la santé et l'éducation demeurent en tête des priorités des Québécois et des Canadiens, selon un sondage réalisé pour le compte du Conseil de l'unité canadienne (CUC). 73 % des répondants ont désigné l'augmentation du financement des soins de santé comme l'ultime priorité que devrait adopter le futur gouvernement Martin. Arrivent ensuite une meilleure collaboration fédérale-provinciale (70 %) et le financement adéquat de l'éducation (69 %).

Ce sondage révèle l’un des effets pervers de la stratégie fédérale du « Canadian nation building », stratégie qui consiste à couper le plus possible les vivres aux provinces, et bien sûr au Québec (rappelons-nous du déséquilibre fiscal), provoquant ainsi un déficit de services à la population. Celle-ci se convaincra, dans ces circonstances, que l’intervention du fédéral dans ces champs de compétence que sont notamment la santé et l’éducation, devient essentielle et prioritaire. Dans cette veine, suivront logiquement un jour le développement régional et les infrastructures municipales, domaines envers lesquels au Québec comme ailleurs, la rareté des revenus condamne au sous-investissement.

PLACES EN GARDERIE : DES RECULS, LE 29 OCTOBRE 2003 – La PC fait état d’un rapport selon lequel le nombre de places réglementées en garderies a légèrement diminué au Canada depuis 2001. Alors que six provinces, dont le Québec, ont sensiblement amélioré leurs services, les compressions imposées en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannnique ont fait chuter les statistiques nationales, a signalé mardi Campagne 2000, une coalition indépendante qui travaille pour mettre fin à la pauvreté chez les enfants. Le nombre de places dans les services de garde aurait reculé de près de 10 600, ou 2 pour cent, entre 2001 et 2003. Les gouvernements conservateurs au pouvoir en Alberta et, précédemment, en Ontario, ont été dénoncés pour n'avoir pas créé davantage de places malgré des besoins criants. Et en Colombie-Britannique, les libéraux, élus en 2001, ont abrogé de grands pans de la Loi sur les services de garde adoptée par le précédent gouvernement néo-démocrate.

... et parions que bientôt, le Québec viendra s’ajouter à cette triste liste où des reculs ont été observés, avec l'Alberta et l'Ontario notamment, "grâce" à la présence de gouvernements conservateurs du type de celui que dirige Jean Charest.

Caricature de Côté, Le Soleil, 30-10-03 NÉGATIVISME EXACERBÉ, LE 29 OCTOBRE 2003 – Article de Guy Benjamen (Le Soleil) ce matin qui décrit le spectacle d’avocats hués, d’accusés invectivés, des policiers et des procureurs de la Couronne applaudis. « Du jamais vu hier dans les corridors du palais de justice de Québec où une cinquantaine de manifestants se livraient à une séance de lynchage public. (…) La sérénité n'était pas au rendez-vous hier matin à l'ouverture de la conférence préparatoire du mégaprocès. », observe le journaliste. « Pourri, pourri », aurait scandé la foule au passage des accusés et de certains avocats.

Le voyeurisme, la haine, l’esprit de vengeance et le ressentiment suscités chez ces manifestants est vraiment désolant. Le temps, l’énergie et l’émotivité que ces personnes utilisent aussi négativement ne pourraient-ils être orientés vers l’engagement social et communautaire, vers l’aide et le support aux jeunes en difficulté ?

L’HOMME DEBOUT, LE 28 OCTOBRE 2003 – Pour Michel David (Le Devoir), Jean-Claude Picard ne pouvait donner un meilleur titre à la biographie qu'il vient de faire paraître chez Boréal : L'Homme debout, le récit d'une vie où la soumission et les faux-fuyants n'avaient pas leur place, peu importe l'adversité.

À la lecture de L'Homme debout, écrit le chroniqueur, on se surprend à penser qu'il y a un monde de distance entre le Québec inféodé aux anglophones, dont était issu Camille Laurin, et celui qu'il a contribué à faire naître. Sa sourde colère résultait de la froide analyse d'une société qui n'existe plus. Dans son dernier discours public, en décembre 1998, il a exprimé très clairement les pensées qui l'animaient, quand il a conçu la loi 101 : « Je me suis dit que le temps était venu pour moi de réparer toutes les injustices, toutes les humiliations que les miens dans mon village, mais aussi partout au Québec, ont subies. »

Peu de temps avant sa mort, note M. David, lui-même déclarait à son biographe : « Cette loi a atteint son objectif de libérer les Québécois. On ne pourra plus jamais revenir aux conditions qui existaient avant 1976. Il n'y aura plus jamais de retour en arrière. Les francophones ont pris goût à la liberté et ont appris à assumer le pouvoir politique et économique. »

Description d'une réalité ou un cri d’espoir ? Nous devons demeurer vigilants, les reculs en matière de langue nous guettent toujours et la pleine émancipation du Québec, i.e. politique, économique et sociale, reste à faire...

ACCÈS AUX SERVICES DE SANTÉ, LE 28 OCTOBRE 2003 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que le gouvernement Charest raviverait une entente fédérale-provinciale visant le financement de l'accès à des services en anglais dans le réseau de la santé. Le gouvernement viendrait aussi de reconstituer le comité-conseil sur l'accès aux services en langue anglaise dans le réseau de la santé. En outre, le ministre Couillard a annoncé, hier, la mise sur pied d'un Secrétariat à l'accès aux services en langue anglaise, une unité basée à Montréal et dirigée par Julie Desjardins, ex-directrice générale par intérim du Centre régional de la santé et des services sociaux de la Baie-James.

Tout comme la porte-parole de l'opposition officielle pour la santé, Louise Harel, j’estime que le gouvernement doit veiller à l'application de la loi 142 tant pour les francophones que pour les anglophones.

PARADIS JUGE SÉVÈREMENT CHAREST, LE 28 OCTOBRE 2003 – En adoptant la ligne dure envers le monde syndical et en mettant la paix sociale dans la balance, le gouvernement de Jean Charest est en rupture avec l'héritage de Robert Bourassa estime le député libéral Pierre Paradis, selon un article de la PC.L e député de Brome-Missisquoi décoche quelques flèches à l'endroit du premier ministre Charest.

« Dans le gouvernement de Robert Bourassa, le maintien de la paix sociale était le pivot, le moyeu de la roue », aurait déclaré M. Paradis, en entrevue. Au contraire, avec l'administration Charest, Pierre Paradis n'a « pas senti que le dialogue était constant », et ce, malgré l'inquiétude suscitée par la révision en profondeur du rôle de l'État et la place accrue qu'il veut réserver au secteur privé. Bien loin de tenter d'amadouer les centrales syndicales, le premier ministre a plutôt mis le feu aux poudres.

Le député Paradis critique aussi la performance du gouvernement en ce qui concerne les soins de santé, la priorité numéro un du Parti libéral lors de la dernière campagne électorale, rappelle la PC. « Sur le terrain, il n'y a pas beaucoup de choses qui ont changé dans le quotidien. Se retrouver à l'urgence au mois de février ou en octobre, c'est à peu près la même chose », a-t-il déploré.

Voici au moins un libéral qui manifeste une certaine lucidité face à ce gouvernement clairement plus conservateur que libéral. Pas sûr cependant que les autres libéraux de l’équipe aient le courage de se lever pour dénoncer également leur chef.

À propos, selon La Tribune, Jean Charest aurait affirmé qu'en ouvrant le porte à la sous-traitance, son gouvernement ne cherchait pas à niveler les emplois par le bas (...dont les salaires, j'imagine) mais plutôt à en assurer la pérennité. Que cherche-t-il alors ? plus d'efficacité ? Si c'est le cas, il reste à démontrer que le privé est plus efficace que le public pour assumer certaines des responsabilités actuelles de l'État, ce qui est loin de l'être ! Si ce n'est ni pour les diminutions de salaires, ni pour une question d'efficacité, alors pourquoi toute cette agitation... stérile ? Question d'idéologie probablement. Voilà une autre question qui reste sans réponse et nous ramène à mon constat de base : l'équipe Charest n'était pas prête, au contraire de ce qu'elle prétendait par son slogan. Alors on brasse les structures (secteur municipal, fonction publique, santé...) ça donne l'impression que le gouvernement bouge, qu'il se passe quelque chose. Ça, Pierre Paradis le voit bien.


OUVERTURE D'ESPRIT... SYNDICALE, LE 28 OCTOBRE 2003 – (PC) Le premier ministre Jean Charest trouvera un demi-million de syndiqués du Syndicat canadien de la fonction publique sur son chemin s'il persiste à réaliser des réformes du genre de celles qui ont entraîné la perte de plusieurs gouvernements de droites au pays, ces dernières années, a averti lundi matin la présidente nationale du syndicat, Judy Darcy, qui préside le SCFP depuis 12 ans. Celle-ci a rappelé que le moment est venu de rappeler à Jean Charest qu'il n'est « pas question de toucher à nos conventions, de recourir à la sous-traitance, de nier les objectifs d'équité salariale ou de sabrer dans des programmes sociaux comme les garderies à 5 $ ».

La PC rapporte qu’en conclusion, la présidente a rappelé que le SCFP a déjà admis le caractère d'exception du Québec et son droit à l'autodétermination. Des réalités que le SCFP a d'ailleurs intégré dans ses statuts, en établissant une forme de partenariat qui cède plusieurs juridictions dites «nationales» à la FTQ, au Québec.

Que voici un bel exemple d’ouverture d’esprit de la part de milieux syndicaux, bien plus ouverts que ne l'est la filiale du milieu patronal qu’est manifestement le gouvernement actuel.

CHOISISSEZ VOTRE CAMP, LE 27 OCTOBRE 2003 - Lu dans Prions en Église, Édition dominicale vol. 67, no 42 : Deux titres, à la une du journal Le Devoir du 6 mars dernier, étaient tout à fait éloquents et nous interpellent. Un premier : « Coûts de la guerre : 200 milliards $ US ». Il s’agissait, bien sûr, de la guerre en Irak. Un deuxième titre : « 200 milliards pourraient éliminer les fléaux de ce monde ». Ces fléaux sont, on le sait, l’extrême pauvreté, la famine, la mortalité infantile, les maladies endémiques, le manque d’eau potable, etc. Toute personne de bonne volonté sait spontanément de quel côté investir de tels montants. Il semble que certains grands dirigeants politiques et économiques de ce monde n’ont pas la même préoccupation humanitaire.

Choisissez votre camp !

BRAVO HARFAN TECHNOLOGIES, LE 27 OCTOBRE 2003 - Article de Diane Tremblay, Journal de Québec, page 38, qui rapporte que Harfan Technologies, une entreprise portneuvoise (Pont-Rouge) de la nouvelle économie dont la croissance annuelle est de 24%, perce actuellement le marché européen. Les outils mis au point par cette firme visent à prolonger la vie utile des infrastructures municipales et routières notamment. Chef de file dans la conception et le développement de logiciels pour la gestion optimisée des infrastructures, l'entreprise compte parmi ses clients de nombreuses villes, des gouvernements, des hôpitaux, des sociétés de services publics, des aéroports, etc. De retour d'un congrès mondial en Afrique du Sud, son PDG, Guy Doucet, ne rentre pas les mains vides, écrit la journaliste. " Je m'étais fixé comme objectif de recruter quatre ou cinq clients potentiels. Je vais rentrer au pays avec le double. L'Italie, la Norvège, la Pologne, la France sont très intéressées par nos solutions ", aurait indiqué M. Doucet.

Harfan Technologie est un exemple de ces entreprises qui, avec leur jeune équipe, compétente, dynamique, et l'implication pro-active du gouvernement pour encourager le développement de telles entreprises, se retrouve aujourd'hui en très bonne position pour percer de façon fantastique les marchés extérieurs. Pendant ce temps, le trio conservateur Charest-Audet-Séguin n'en finit plus de décrier les initiatives pourtant fructueuses de leurs prédécesseurs en la matière... Petit monde, quand tu nous tiens !

QU'EST LA PRÉVENTION DEVENUE ? LE 27 OCTOBRE 2003 - Dans Le Journal de Québec, en page 19, article de la PC selon lequel les enfants d'aujourd'hui feront face à plusieurs maladies cardiovasculaires, et ce, aussi tôt qu'à la fin de leur adolescence, si parents et décideurs ne s'attaquent pas immédiatement à l'obésité. Nos jeunes seraient éventuellement la première cohorte de l'histoire moderne à faire face à une espérance de vie plus courte que celle de leurs parents, à cause de l'obésité et du diabète. Le défi consisterait actuellement à persuader les gens à adopter une alimentation saine, un menu équilibré, des portions modérées et de bonnes périodes d'exercice.

L'une de mes plus grandes déceptions quand je fais le bilan de mon engagement communautaire et politique, c'est de constater que toute la mobilisation que j'ai suscitée à titre de ministre responsable de la Prévention, est aujourd'hui disparue des écrans. Avec un ministre de la Santé dont la portée du radar semble se limiter à l'amélioration des services curatifs (lire " réparation ") et au brassage des stuctures, avec un ministre de l'Éducation dont l'un des premiers gestes aura été d'abolir la priorité sur l'activité physique à l'école (démontrant ainsi qu'instruction et esprit de vision ne riment pas autant qu'il y paraît chez cet ex-recteur), on perpétue une injustice intergénérationnelle impardonnable à l'égard de nos enfants. On les laisse, en irresponsables, s'engraisser comme des boudins jusqu'à limiter leur espérance de vie en bonne santé, voire leur espérance de vie tout court, et leur capacité à devenir non pas un poids pour la société, mais des personnes aptes à la porter encore plus haut. C'est criminel ! On n'a pas le droit de laisser faire ça...

LES RAISINS DE LA PASSION, LE 27 OCTOBRE 2003 - Geneviève Otis-Dionne (Le Devoir) rapporte que le Conseil de la souveraineté est prêt à passer à l'action et souhaite prendre davantage d'espace sur la place publique pour faire la promotion du projet qui lui tient à cœur : la souveraineté du Québec. Selon Gérald Larose, président du Conseil, le 14 avril « a marqué la fin d'un cycle politique » et, contrairement à «ce que nous disent certaines analyses à courte vue, loin d'être une solution dépassée, la souveraineté apparaît aujourd'hui comme la seule susceptible d'assurer à la société québécoise un développement harmonieux ». Le Conseil souhaite entreprendre, au cours des prochaines semaines, une série d'activités visant à promouvoir la souveraineté du Québec.

L’article nous apprend qu’en conférence de presse, M. Larose a notamment répondu au politologue Jean-Herman Guay, selon qui le fait que les raisins de la colère aient disparu au Québec engendre une importante baisse de popularité de l'option souverainiste : « La souveraineté (…) sera plutôt le fruit des raisins de la passion. Nous avons des raisons objectives de faire la souveraineté, pour assurer notre développement économique, notre qualité de vie sociale et notre rayonnement culturel. » Pour le président du Conseil, la « provincialisation » du Québec au sein du Canada et la dépendance économique envers Ottawa, sont deux raisons importantes pour réaliser la souveraineté dès aujourd'hui. « Tant le progrès économique que le développement culturel en dépendent », a-t-il affirmé.

Enfin, on va pouvoir discuter publiquement des vraies affaires et non pas uniquement des reculs et du sur-place engendrés par des stupidités comme la réingénierie de l’État, les défusions ou le Conseil de la Fédération, toutes des initiatives « néo-conservatrices » qui nous font perdre notre temps. Quand on n'avance pas, on recule !

RÉINGÉNIERIE = RATATINAGE, LE 27 OCTOBRE 2003 – Dans Le Soleil, Alexandra Perron rapporte les propos de Claude Généreux, hier, à l'ouverture du congrès du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), au Centre des congrès de Québec : « Avant l'élection de Charest, le Québec était un modèle, avec l'assurance automobile, le service de garde, toute la protection générale. Maintenant, il prend les modèles ailleurs. » Le secrétaire-trésorier du SCFP est amer et regrette que certaines mesures sociales nées ici n'aient pas « contaminé » les autres provinces, plutôt que de mourir. Selon lui, le programme du parti libéral n'était pas explicite à la base. « Il voulait moderniser l'État. Personne n'a levé de boucliers. » Mais depuis, le mot moderniser s'est bien transformé et M. Généreux préfère parler de « ratatinage ». Adieu veau, vache, cochon, couvée.

On reproche souvent à la classe politique de pratiquer la langue de bois, de ne pas dire clairement le fond de sa pensée. En cette matière, il faut bien reconnaître que Jean Charest a démontré des talents exceptionnels lors de la dernière campagne électorale. Moderniser l’État voulait donc dire, au fond, le varloper, le rapetisser, le ramener pareil aux autres sans tenir compte que ceux-ci se sont systématiquement plantés, ce faisant, notamment en Ontario. Y gagnera-t-on vraiment au change ? Pas du tout !

SUFFIT ! LE 27 OCTOBRE 2003 - Lettre de Ginette Laporte (Le Devoir) : « Six mois à peine après son élection à la tête du gouvernement du Québec, le Parti libéral réalise soudain que sa lune de miel avec les Québécois est déjà terminée. La prise de conscience des libéraux est tellement claire qu'elle obligeait récemment Jean Charest à écrire de façon exceptionnelle une lettre ouverte dans tous les journaux pour tenter d'enrayer immédiatement le recul. (…) En fait, nous ne savons toujours pas où s'en va ce gouvernement qui se disait pourtant prêt et cela inquiète la population; le dossier des défusions en est un bon exemple qui mine déjà sérieusement la bonne gestion des nouvelles villes fusionnées. (...) « À ce flou dans la démarche vient également s'ajouter le manque de transparence qui semble être en train de devenir la marque de commerce de nos nouveaux dirigeants. Nous avons dès maintenant besoin d'un coup de barre; ce gouvernement doit rapidement revoir ses méthodes d'opérations, on ne fera pas avancer le Québec en le précipitant dans la zizanie ».

À l’évidence, je ne suis pas le seul à le penser...

TANT PIS POUR PORTNEUF ? LE 26 OCTOBRE 2003 - Article de Pierre Couture dans le Soleil d'hier, page B1, selon lequel Alcoa pourrait installer ses usines ailleurs, les projets d'implantation d'usines de deuxième et troisième transformation d'aluminium pourraient notamment échapper au Québec : « Car sans les mégawatts promis, notre entente de principe ne tient plus, ni la création des 1500 emplois rattachés au dossier », aurait indiqué Pierre Després, vice-président des affaires publiques d'Alcoa Canada. C'est sur la question énergétique que les négociations achoppent avec le gouvernement Charest, confirme l'article, précisant que le projet d'agrandissement de l'aluminerie de Deschambault ne fait pas partie des prévisions d'Hydro-Québec pour les prochaines années. Le PDG de la société d'État, André Caillé (confortablement installé dans son fauteuil), se serait montré très incisif sur la question en rappelant que si les Québécois veulent d'autres alumineries, ils devront être prêts à en assumer les coûts.

Pendant ce temps, de la part des leaders de la région de Portneuf, ou de ce qui nous en tient lieu, c'est le silence. Pas un mot ne filtre. Comment, dans les circonstances, espérer que le projet d'agrandissement se réalise enfin alors que le milieu semble s'en désintéresser de la sorte ? Pendant ce temps, aucune réponse ne vient à la question souventes fois posée : pourquoi ce qui est bon, acceptable, pour la multinationale Alcan, la région de la Côte-Nord et la ville de Sept-Iles, ne l'est plus lorsqu'il s'agit d'Alcoa, de la région de Portneuf et de la municipalité de Deschambault? La différence serait-elle dans l'indifférence apparente du milieu ?

SERVICES RÉDUITS DANS LES CPE ? LE 25 OCTOBRE 2003 – Pascale Breton (La Presse) écrit que devant les nouvelles règles budgétaires annoncées cette semaine par le gouvernement, les centres de la petite enfance (CPE) pourraient devoir fermer leurs portes dès 17h, et tant pis pour les parents qui finissent de travailler plus tard. Après avoir appris que le gouvernement Charest comptait récupérer 10 millions cette année en puisant dans les surplus accumulés des CPE, ces derniers ont maintenant pris connaissance des nouvelles règles budgétaires, qui révèlent un manque à gagner de 29 millions, a appris La Presse.

GRANDE VENTE DE LIQUIDATION ! LE 25 OCTOBRE 2003 – Kathleen Lévesque (Le Devoir) écrit que consciente que la «réingénierie» de l'État fait grincer des dents dans la population, Monique Jérôme-Forget multiplie les présentations du projet de son gouvernement pour qui il ne s'agit en rien d'un exercice comptable, mais bien d'une opération de «discernement». La présidente du Conseil du trésor, devant le Conseil du patronat dans un hôtel chic de Montréal, a tenté de se faire rassurante. «Cette démarche de rénovation n'est pas un exercice de compression. C'est un mandat d'architecte, pas de comptable. Ce n'est pas une invitation au sacrifice, mais au discernement», a-t-elle valoir. Après son allocution, la ministre a reconnu devant les journalistes que le message du gouvernement passait mal dans la population.

Si ce qu’elle et son gouvernement néo-libéro-canado-conservateur s’apprêtent à faire était si limpide, ils ne se sentiraient pas obligés de s’expliquer de la sorte. Par ailleurs, je note que madame Jérôme-Forget vient de rebaptiser la « réingénierie » par le mot discernement. Bravo ! C’est vraiment impressionnant !

DOUTES SUR LA RÉINGÉNIERIE, LE 25 OCTOBRE 2003 – Martine Boulianne (La Voix de l’Est) rapporte que Claude Béland, président de l'Association des fondations d'établissements de santé du Québec (AFÉSAQ) et ex-président du Mouvement Desjardins, la réingénierie de l'État projetée par le gouvernement Charest créera un débat au sein de la société. Il se questionne sur la nécessité d'une telle démarche. « Notre système fonctionnait », remarque celui qui a présidé les États généraux sur la réforme des institutions démocratiques l'an dernier. Claude Béland aurait souligné l'importance d'un équilibre entre les pôles politique, économique et civil. Lorsque l'un domine trop les autres, des dérives pointent à l'horizon, notamment la mauvaise répartition des richesses. « Nous devrons nous pencher sur cet exemple, parce que quand le gouvernement parle de réinventer l'État, il met de côté la société civile », explique-t-il.

GEL DES DÉPENSES, DÉGEL DES TARIFS, LE 24 OCTOBRE 2003 - Gérard Bérubé (Le Devoir) écrit qu’Hydro-Québec on veut «réactiver la pompe», exploiter tout le potentiel hydroélectrique du Québec en 2020, en doublant sur l'horizon 2004-08 le rythme des investissements. Le virage production d'Hydro-Québec doit impliquer des investissements annuels haussés au rythme de 3,5 milliards de dollars, une vitesse de croisière que l'on souhaite maintenir jusqu'en 2020, dont deux milliards de dollars par année en développement.

Pour sa part Gérard Bérubé (Le Devoir) souligne qu’Hydro-Québec consacre des chapitres entiers de son plan stratégique 2004-08 aux arguments soutenant sa demande de hausse tarifaire. À l'augmentation recherchée, de 6 % en deux temps, qu'elle souhaite appliquer dès janvier 2004, la société d'État oppose un gel de ses dépenses d'exploitation jusqu'en 2006. Elle entend également répartir la hausse tarifaire selon la capacité de payer des ménages. Pour ce faire, le tarif sera déterminé selon une corrélation établie entre la consommation d'électricité et les revenus.

Quant à ce sondage Léger Marketing faisant ressortir que la majorité des Québécois préfèrent un gel des tarifs d'électricité à une baisse d'impôt, « je laisse cela aux politiciens », répond M. Cayer.

J’ai bien hâte de voir effectivement ce qu’ils en pensent ! Hausse de tarif ou baisse d'impôt ? La question est posée...

LES PSEUDO SOLUTIONS LIBÉRALES À L’ENGORGEMENT, LE 23 OCTOBRE 2003 – Ariane Krol (La Presse) rapporte que pour qu'aucun patient ne passe plus de 48 heures sur une civière, le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) pourrait devoir reporter des interventions chirurgicales. Tel serait le plan de gestion de débordement des urgences développé par la direction de l'hôpital. La journaliste souligne qu’hier matin, 39 patients attendaient depuis plus de 48 heures aux urgences du CHUM, i.e. 39 de plus que l'objectif fixé par le ministre de la Réparation, Philippe Couillard, qui voudrait que personne au Québec ne reste plus de 48 heures aux urgences.

Bis ! Même question : Comment c’est pas encore réglé cette affaire là ? Le tandem Charest-Couillard se rappelle-t-il de ses engagements à cet égard ? Reporter des interventions pour réduire les temps d’attente aux urgences, c’est comme balayer la poussière sous le tapis. À une différence près cependant, il s’agit bien d’êtres humains en détresse qui sont en cause ! Pendant ce temps, Philippe Couillard brasse les structures et David Levine s’en réjouit. Je rêve ou quoi ?

GRAND JEU DE CHAISE MUCICALE ? LE 23 OCTOBRE 2003 – Gilbert Leduc (Le Soleil) écrit que si leur gagne-pain dans la fonction publique n'est pas menacé en raison de la sécurité d'emploi assurée par les conventions collectives, des employés des ministères et des organismes du gouvernement du Québec seront appelés à changer de fauteuil dans la foulée de la réingénierie de l'État. « Combien de fonctionnaires et lesquels ? Il est pour l'instant trop tôt pour le dire », a déclaré, hier, la présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget. Invitée par le Comité consultatif de la gestion du personnel au gouvernement du Québec à prononcer l'allocution d'ouverture d'un colloque de deux jours dont le thème est Le Pari humain d'un État réinventé, la coordonnatrice de la réingénierie a affirmé que les changements qui seront opérés, au cours des prochains mois, dans l'administration publique « auront des conséquences sur le travail d'un certain nombre des personnes à l'emploi de l'État », écrit M. Leduc.

Pendant que sous le « leadership » de l’autre tandem infernal Charest/Jérôme-Forget, on perd son temps à réinventer l’État (pardon ! le bouton à quatre trous), dans le milieu hospitalier, certains se préparent à réduire l’attente aux urgences par le report des interventions. C’est brillant comme perte de temps !

MOINS D’ARGENT AUX CPE, LE 23 OCTOBRE 2003 – Mylène Moisan (Le Soleil) rapporte que les 157 CPE qui ont dans leur bas de laine plus de 25 % de l'argent qu'ils reçoivent chaque année devront aller y piger pour compenser la réduction de leur subvention que leur imposera Québec. C'est la solution qu'a rendue publique hier la ministre déléguée à la Famille, Carole Théberge, qui travaillait depuis cet été sur la façon de récupérer une partie des sommes dans les comptes bancaires centres de la petite enfance que compte le Québec.

Pendant ce temps, Michel Corbeil (Le Soleil) annonce l’arrivée d’un chantre des partenariats public-privé à Québec. Les sous-ministres du gouvernement Charest participeraient bientôt à une sorte de grand-messe des partenariats public—privé. Ils se feront vanter les vertus de ces ententes par un consultant de haut vol (sic), dont la mission est notamment de recueillir des fonds privés à travers le Canada pour les investir dans des infrastructures publiques.

Quelle belle incitation à gérer le budget des Centres de la petite enfance de manière responsable. Désormais, j’imagine qu’aucun CPE n’osera, par une gestion rigoureuse, faire des surplus. Les sommes récupérées par Québec serviront-elles notamment à défrayer les honoraires de ces consultants de haut vol (une expression plutôt singulière dans les circonstances !) de la « réingénierie » ?

VIVE LA TRANSPARENCE, LE 23 OCTOBRE 2003 - Norman Delisle, de la Presse Canadienne, rapporte que le premier ministre Jean Charest n'aura pas à s'expliquer devant une commission parlementaire sur son projet de réingénierie de l'État. La majorité libérale de l'Assemblée nationale a rejeté mercredi par 67 voix contre 45 une motion provenant de l'opposition péquiste demandant la comparution du premier ministre afin qu'il s'explique dans ce dossier. « En acceptant notre proposition, le premier ministre montrerait qu'il n'a rien à cacher, a déclaré le parrain de la motion, Sylvain Simard, député de Richelieu. Monique Jérôme-Forget, présidente du Conseil du trésor, n'a pas élaboré sur les motifs justifiant le refus du premier ministre de comparaître devant la commission parlementaire.

Aurait-on peur des questions ?

N’IMITEZ PAS MIKE HARRIS, LE 22 OCTOBRE 2003 – Kathleen Lévesque (Le Devoir) rapporte les propos de Jack Layton pour qui, dans sa volonté de revoir la taille et le rôle de l'État, le gouvernement de Jean Charest doit faire attention de ne pas suivre la même voie qu'a empruntée Mike Harris lorsqu'il était le premier ministre de l'Ontario. C'est là la mise en garde qu'a faite le chef du Nouveau Parti démocratique, qui était de passage hier à Montréal. « J'espère qu'il ne suivra pas la même route que M. Harris. C'est mon conseil. Privatisation, réduction des services sociaux, réduction de l'État, c'est la route que M. Harris a suivie, et nous avons vu les résultats. Il y a des gens qui souffrent à cause de ça », a expliqué le chef néo-démocrate.


Une autre voix qui dénonce l’approche conservatrice du gouvernement Charest et du PLQ, véritable filiale du Conseil du patronat…


SOUS HAUTE SURVEILLANCE, LE 22 OCTOBRE 2003 - Normand Delisle (PC) fait état que les groupes communautaires et syndicaux sonnent l'alarme et préviennent le gouvernement de Jean Charest qu'ils ne le laisseront pas démanteler l'État québécois. « Il va y avoir du brasse-camarade », aurait déclaré hier un des porte-parole du Réseau, Serge Roy. « On va être audibles, visibles et incontournables », a commenté pour sa part une autre porte-parole, Lorraine Guay. Le Réseau regroupe une cinquantaine d'organismes communautaires et toutes les centrales syndicales du Québec, sauf la FTQ. La coalition exige que soient maintenus au Québec des services publics de qualité, accessibles à tous et financés adéquatement.

Pour sa part, l’agence Reuters retient que Jean Charest a de nouveau dû défendre ses projets de «réingénierie» de l'État à l'occasion de la rentrée parlementaire, sous les huées des manifestants devant l'Assemblée nationale. «Le nouveau gouvernement veut du changement. Nous aussi. Mais les contours du changement que prône le gouvernement sont inquiétants», a-t-on entendu, avant qu'un cortège de plusieurs centaines de manifestants ne s'ébranle pour protester en face de l'Assemblée nationale, à l'occasion de la reprise des travaux parlementaires. Ils promettent de mettre le gouvernement Charest «sous haute surveillance».

J’ai bien peur que ce ne soit qu’un début, de part et d’autre, dans la mesure où les seules consultations qui semblent avoir cours avec le gouvernement actuel sont auprès des milieux d’affaire et du patronat.

FUSION TOTALE, LE 21 OCTOBRE 2003 – En marge d'une conférence du ministre Philippe Couillard (interdite au public et aux médias) où il a confirmé à quelque 350 intervenants, gestionnaires et administrateurs du réseau de la santé de l'est du Québec son intention de fusionner les établissements d'un même territoire, on rapporte un vent de panique sur les CLSC et les CHSLD qui voient dans le projet de réorganisation du ministre de la « Réparation » un exercice de fusion énergivore sans aucun services de plus. « On est très inquiets. Nous avons ici un ministre, dont on partage les objectifs, mais qui décide de s'attaquer aux structures. Son projet va engendrer une dépense d'énergie folle dans des batailles de fusions, qui n'apporteront pas de solutions concrètes aux problèmes du réseau », dit Andrée Gendron, directrice de l'Association des CLSC et CHSLD du Québec. Du côté des hôpitaux, la réaction est par contre plutôt bonne. Plusieurs réticences sont tombées, depuis que le ministre Couillard a promis que les hôpitaux universitaires, les hôpitaux à vocation particulière ainsi que les instituts seraient exemptés du processus de fusion.

Quand on ne sait trop quoi faire, on brasse les structures. Ça donne l’impression de bouger ! Pendant ce temps et depuis l'accession au pouvoir du gouvernement Charest, souligne dans Le Soleil, page A 17, Réjean Pelletier, professeur titulaire au département de sciences politique de l'Université Laval, les listes d'attente semblent être toujours aussi longues, le déficit des hôpitaux toujours aussi élevé, le secteur de la santé apparaît toujours un gouffre sans fond. En passant, avec de tels regroupements, Pont-Rouge et le Centre de santé de Portneuf, deux milieux ayant pris parti dans la dernière campagne électorale, peuvent oublier leur rêve d'un Centre d'hébergement et de soins prolongés...

LA VRAIE BASE MILITANTE LIBÉRALE, LE 21 OCTOBRE 2003 – Kathleen Lévesque (Le Devoir) rapporte que l'opération de rapprochement des secteurs public et privé s'accélère alors que la présidente du Conseil du trésor multiplie les présentations de son projet de révision du rôle et de la taille de l'État et 44 entreprises privées se bousculent au portillon pour faire partie de la banque de consultants devant éclairer la ministre sur la stratégie à suivre. Cette dernière fera également une présentation du projet de révision de l'État devant le Conseil du patronat du Québec (CPQ) vendredi prochain. Jusqu'à maintenant, le CPQ s'est révélé un allié dans l'opération de rapprochement du gouvernement et des entreprises privées, écrit la journaliste qui précise que le Conseil du trésor a ouvert les soumissions reçues à la suite de l'appel d'offres public lancé au début du mois pour l'aider à gérer le changement et à établir la vision stratégique de la réingénierie.

Au total, 44 entreprises auraient démontré leur intérêt. Parmi les compagnies qui ont franchi la première étape, on retrouve entre autres les firmes comptables PriceWaterhouse Coopers, Ernst & Young, Samson Bélair Deloitte & Touche ainsi que Raymond Chabot Grant Thornton. Il y a également des ingénieurs (Roche), des firmes-conseils (SECOR, KPMG) et des entreprises d'informatique (IBM, CGI). Mme Jérôme-Forget n'entendrait toutefois pas être éclairée par les différents syndicats du gouvernement, si l’on en croit l’article.

Madame Jérôme-Forget donne l'impression d'aller ainsi à la rencontre de la véritable « base militante » du PLQ. Il sera intéressant de voir quels dividendes les libéraux en tireront lors de leurs futures campagnes de financement.

ET AU DIABLE LA CONSULTATION ! LE 21 OCTOBRE 2003 – Selon la PC, il n'y aura pas de consultation publique sur le projet de modernisation de l'État, malgré les demandes venant de tout sens actuellement à ce sujet. Jean Charest aurait répété hier que la population serait consultée au cas par cas, dans le cadre de projets de lois sectoriels, par exemple, mais pas pour l'ensemble du projet de réingénierie : « On va procéder éventuellement par des travaux parlementaires. (…) Les commissions parlementaires seront mises à contribution », aurait précisé M. Charest.

Par ailleurs, en éditorial dans Le Soleil, Jean-Marc Salvet souligne que le gouvernement Charest souffre d'un très sérieux déficit de dialogue et de communication...

Pour ce qui est des travaux des commissions parlementaires, il n’annonce rien de bien nouveau. Pas l'choix, le gouvernement doit rendre des comptes aux élus du peuple et quant aux projets de loi, l’Assemblée nationale est toujours un « passage » obligé, que je sache... À moins bien sûr que Jean Charest se propose de revoir également les façons actuelles de fonctionner de l'Assemblée, avec sa réingéniérie...

ALLEZ DONC COMPRENDRE ! LE 20 OCTOBRE 2003 – Dans Le Soleil, section Opinions en page A 17, paraît une analyse de l’Observatoire de l’administration publique de l’ÉNAP intitulée La santé au cœur du réinvestissement. On fait état notamment que dans les budgets du Québec, de 1997 à 2002, une fois rétabli l'équilibre budgétaire, la priorité est allée au réinvestissement dans les services de santé et l’éducation (quelque 8 milliards $) ainsi qu’à la réduction globale des impôts (près de 5 milliards de $).

En campagne électorale, Jean Charest avait promis de réinvestir en santé, en éducation et de réduire les impôts de 5 milliards durant son mandat, tout en maintenant l'équilibre budgétaire. Les gens, semble-t-il, voulant du changement, l'ont élu. " Cherchez l'erreur ! ", pourrait-on dire. Où est la différence ? Pour l'erreur, passons... Pour ce qui est de la différence, c'est bien simple : ce que proposaient les libéraux, le gouvernement du PQ l'avait déjà réalisé. Encore plus, celui-ci était vraiment prêt, lui, à faire progresser encore davantage le Québec !

DE QUOI JEAN CHAREST A-T-IL PEUR ? LE 20 OCTOBRE 2003 – Josée Boileau (Le Devoir), en éditorial, se demande ce matin pourquoi le gouvernement libéral contourne-t-il tant le dialogue, la concertation? Il s'agit là d'un atout majeur pour le Québec. Or c'est ce dialogue qui, depuis six mois, a disparu. Si les formes de consultation que le gouvernement précédent avait utilisé ne conviennent pas au gouvernement Charest, Madame Boileau suggère par exemple de confier à une commission parlementaire l'examen en profondeur de la mission des ministères et des organismes d'État ou de demander à des comités de députés de tous les partis d'examiner certaines réformes.

« Le risque d'une consultation faite dans les formes, c'est toutefois d'amener le gouvernement à corriger le tir. On le voit avec la longue commission parlementaire qui (…) étudie le mécanisme des défusions municipales. Les critiques ont tellement fait réfléchir le ministre Jean-Marc Fournier qu'il prévoit maintenant un réaménagement complet de son projet de loi. Et c'est peut-être ce qui fait le plus peur au gouvernement libéral : qu'un examen sérieux de ses réformes, non pas l'empêche d'agir, mais l'oblige à reconnaître que la réalité existe et que certains dossiers ne se règlent pas à coups de principes, que ceux-ci favorisent le privé ou le tout-à-l'État. », conclut l’éditorialiste.

De quoi Jean Charest a-t-il peur exactement ? Avec une expérience de dix ans comme député, président de la commission des Institutions, président de l’Assemblée nationale et ministre dans les gouvernements Bouchard et Landry, je suis également d’avis que nos député pourraient effectivement être davantage impliqués dans l’analyse, la critique et la bonification des projets gouvernementaux, du moins ceux qui ont une portée significative sur nos concitoyens, ou la nature et le fonctionnement de nos institutions.

LE DOGMATISME, QUALITÉ ESSENTIELLEMENT LIBÉRALE ? LE 20 OCTOBRE 2003 – Le chroniqueur Michel Venne (Le Devoir) aborde ce matin la décision du gouvernement Charest de mettre fin à la loi qui oblige les employeurs à dépenser au moins 1 % de leur masse salariale pour la formation. Maintenant que les associations patronales sont au pouvoir, écrit-il, lourdement représentées par l'ancien président de la Chambre de commerce du Québec, Michel Audet, qui occupe le fauteuil stratégique de ministre du Développement économique et régional, la loi vient d'être charcutée.

À la lecture de la chronique, sachant que pour les experts et les employeurs, le secret de la réussite dans un monde compétitif tient dans l'innovation et la productivité, on retient que la formation est précisément l'un des moyens les plus utiles de favoriser innovation, productivité et main-d'oeuvre compétente. On nous rappelle que les trois quarts des entrepreneurs jugent la loi avantageuse pour la main-d'oeuvre, la société et l’entreprise. Dans les faits, depuis 1998 avec cette loi, le taux de conformité des entreprises a augmenté sans cesse. Pour le chroniqueur, la loi fonctionne, et le gouvernement par son geste déresponsabilise l’entreprise, se prive de revenus, transfère au système public d'éducation le fardeau de la formation et pénalise les petits travailleurs, tout cela pour faire plaisir à des groupes d'intérêts, concut-il.

On peut voir dans l’entêtement du gouvernement Charest sur cette question (comme sur bien d’autres sujets d’ailleurs) jusqu’à quel point le dogmatisme néo-libéral du gouvernement Charest génère d'aburdités, en plus de faire reculer collectivement le Québec.

AUTRES RÉSERVES SUR LA RÉINGÉNIÉRIE, LE 20 OCTOBRE 2003 – On peut lire dans différents quotidiens ce matin que le président de Solidarité rurale, Jacques Proulx, reproche au gouvernement libéral de Jean Charest de tout vouloir chambarder en matière de développement régional, sans égard aux mécanismes déjà en place. Concernant la « réingénierie », il estime inutile de «réinventer la roue» et reproche au ministre du Développement régional, Michel Audet, une vision de l'économie qui ne cadre pas avec le développement souhaité dans les régions. Il souhaite aussi que le gouvernement fasse preuve de transparence dans sa volonté de changement.

Il s'agit d'un autre appel qui s'ajoute aux nombreux autres de divers milieux à l’encontre de la « réingénierie » néo-libérale de l’État, vision Charest. Seront-ils enfin entendus par ce gouvernement ?

LE LEURRE DES LISTES D’ATTENTE SUR INTERNET, LE 20 OCTOBRE 2003 – On peut lire une lettre intéressante de Louis Bernard, médecin de Montréal, dans Le Devoir d’aujourd’hui. Pour M. Bernard la disponibilité sur Internet de certaines listes d'attente en chirurgie n'est qu’un miroir aux alouettes : « Que peut faire, en effet, le citoyen en prenant connaissance des différentes listes d'attente ? Peut-il utiliser cette information pour juger de la qualité ou de la renommée d'un chirurgien, de son chirurgien ? Si oui, le chirurgien est-il meilleur si la liste est courte, ou bien la liste est-elle courte parce que le chirurgien pourrait être reconnu comme incompétent ? »

La publication des listes d'attente n'est qu'un autre leurre, faisant partie de l'arsenal des idées magiques et des dogmes de ce gouvernement. La seule transparence à laquelle elle contribue est celle, de plus en plus claire, que l'équipe Charest, y compris son ministre de la santé, cherche les solutions toutes faites, importées et non validées, qui puissent masquer son incapacité de penser, de juger, d'agir.

Ce jugement, tout aussi éclairé que sévère, rejoint l’essentiel de mes commentaires antérieurs sur cette initiative du ministre de la Réparation, Philippe Couillard.

CHAREST BOUGE ENFIN, LE 19 OCTOBRE 2003 – Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que Jean Charest, qui tergiversait la semaine dernière sur cette question, impose finalement un purgatoire de deux ans aux ministres libéraux et d'un an à leur personnel politique avant qu'ils ne puissent se dénicher un emploi, après leur départ de la politique, dans une entreprise privée qui aurait eu des liens avec leur fonction publique. Rien n'aurait empêché autrement un ministre de se trouver une fiole, immédiatement après son abandon de la politique, dans une entreprise que son ministère aurait avantagée. M. Dutrisac rappelle que de tels retours d'ascenseur se sont produits sous un gouvernement libéral, le cas le plus patent étant celui de Pierre Fortier, ex-ministre délégué aux Finances et à la Privatisation devenu président de la Société financière des caisses Desjardins dès après avoir quitté la politique.

Ce revirement chez Jean Charest n’aura pas empêché récemment la nomination partisane de l'ancien ministre des Finances, André Bourbeau, au poste de président du conseil d'administration d'Hydro-Québec, une personne que dans sa logique d’épicier, selon le journaliste, Sam Hamad en fait un «gestionnaire de taille». Outre le fait que, à titre de ministre des Finances, André Bourbeau a signé les plus importants déficits de l'histoire du Québec, soit six milliards, M. Dutrisac rappelle que c’est lui qui a privatisé le mont Sainte-Anne, à la veille des élections de 1994, vente qui s'est soldée par une perte comptable de 40 millions que la SEPAQ traînerait encore en partie dans ses livres.

Encore plus inquiétant dans tout cela, l’article rappelle qu’il y a quelques jours à peine, l’impayable Sam Hamad a déclaré qu'il n'était question de privatiser Hydro-Québec «pour le moment». Serait-ce que l’expérience malheureuse d’ André Bourbeau avec le Mont Ste-Anne pourrait se répéter un jour avec chez Hydro-Québec ?

RÉACTIONS À LA LETTRE OUVERTE DE BERNARD LANDRY, LE 19 OCTOBRE 2003 – On retrouve plusieurs réactions dans Le Devoir de la fin de semaine.

D’abord Kathleen Lévesque souligne que, dans sa volonté «d'incarner de nouveau le changement et le progrès», Bernard Landry invite le PQ à offrir un programme renouvelé empreint de pragmatisme, au centre du spectre politique : loin d'être idéologique, sa participation à la saison des idées qu'il a réclamée de ses militants s'inspire plutôt de la nécessité d'écouter les Québécois. Pour la journaliste, le chef du Parti Québécois démontre qu'il est bien en selle et établit les balises d'une réflexion qu'il souhaite fructueuse et empreinte de lucidité, un grand dépoussiérage, un exercice de réflexion sur du concret et près des préoccupations de la population, notamment pour ce qui est de la question souverainiste. Bernard Landry fait un appel à la jeunesse, la clé d'un dénouement de cette question.

Pour le chroniqueur politique Michel David, cette contribution de M. Landry à la «saison des idées» a le mérite d'aborder les débats de fond : clairement, M. Landry s'opposera à toute tentative de radicalisation du PQ, qu'il s'agisse de son «projet de société» ou de la souveraineté et sa lettre n'est surtout pas celle d'un homme qui envisage de prendre sa retraite.

Enfin, en éditorial, Bernard Descôteaux écrit qu’ayant décidé de demeurer à la barre du Parti Québécois pour au moins deux autres années, M. Landry se devait de faire preuve de leadership, ce dont est empreinte cette lettre par laquelle le leader péquiste fait une lecture d'une rare lucidité de l'état de son parti. Pour l’éditorialiste, l'ancien premier ministre identifie clairement les problèmes auxquels fait face le PQ : redevenir le parti rassembleur, retrouver sa capacité de mobilisation et se donner une nouvelle vitalité démocratique, renouer avec la tradition d'écoute et de proximité avec la population, ouvrir ses rangs à la jeunesse. « Bernard Landry voit juste lorsqu'il dit que la modernisation du Parti Québécois sera sans lendemain si elle n'est pas portée par une nouvelle génération », souligne notamment M. Descôteaux.

Quelle différence de substance, dans ces réactions, lorsqu'on les compare au tollé provoqué par la récente lettre ouverte de Jean Charest. Avis aux intéressés !

LA SAISON DES IDÉES, LE 18 OCTOBRE 2003 – Le chef du Parti Québécois, Bernard Landry, publie le texte suivant dans les quotidiens du Québec :

« Le Parti Québécois est reconnu comme un parti d'idées. Une idée centrale et déterminante -- l'indépendance nationale -- et une multitude d'autres qui en découlent ou non et qui sont porteuses du progrès de notre nation. Plusieurs ont déjà été appliquées, en près de vingt ans de gouvernement. L'action de notre parti a ainsi profondément transformé divers aspects de notre vie en société. Que l'on pense à la loi 101, à la loi sur le financement des partis politiques, à la protection du territoire agricole, à la loi antibriseurs de grève, à l'assurance automobile, à la loi sur l'équité salariale, à la loi sur les services essentiels, à la création des centres locaux de développement, au virage vers l'économie du savoir, à l'équilibre budgétaire retrouvé, à la création du Fonds de solidarité, à la Paix des braves, et j'en passe.

Ces innovations, qui font la fierté du Québec d'aujourd'hui, ont été portées par les membres du Parti Québécois ou se sont imposées à la faveur d'une écoute attentive de la société civile. C'est la CSN qui a fait germer l'assurance automobile; l'UPA, la Financière agricole; Desjardins, les fonds régionaux; la FTQ, les fonds de solidarité; le mouvement des femmes, l'équité salariale; le Chantier de l'économie sociale. les centres de la petite enfance, etc.

Évidemment, il faut souhaiter que la «saison des idées» soit perpétuelle. Il faut aussi reconnaître qu'un séjour dans l'opposition, à l'écart des lourdes responsabilités du pouvoir, est favorable à la réflexion et à la conception innovatrice. Le Parti Québécois est entré dans cette phase : déjà les idées fleurissent, la réflexion s'intensifie, les textes se multiplient. Nous n'avons pas perdu nos habitudes créatrices. D'autres débats passionnants s'annoncent. Je suis là pour les susciter et y participer activement.

Les chantiers de la modernisation

Nous sommes au début d'un nouveau cycle politique. C'est l'occasion pour le parti de se ressourcer afin d'être en mesure, lors de la prochaine élection, d'incarner de nouveau le changement et le progrès. C'est vers le Parti Québécois que devront converger les idées novatrices et les courants les plus dynamiques de notre société. Aussi, sa modernisation ne se réduira-t-elle pas à quelques opérations de bricolage des statuts ou du programme. Elle sera l'occasion de nous consacrer comme mouvement politique moderne et innovateur.

Cependant, il faudra avoir le courage de remettre en question des habitudes, des réflexes, des orientations qui ont longtemps été les nôtres. Certes, nous devons demeurer fidèles à nos valeurs et à nos idéaux, mais il ne faut pas craindre de revoir les moyens mis de l'avant pour les atteindre. Pour être féconde, la voie de la modernisation du Parti Québécois devra nécessairement être dérangeante.

La saison des idées sera donc empreinte de lucidité. Nous devons examiner sans complaisance le fonctionnement de notre parti, la pertinence de pans entiers de notre programme et réactualiser le discours souverainiste pour mieux l'inscrire au coeur des débats politiques et des préoccupations des Québécoises et des Québécois. Tels sont les thèmes des trois chantiers de modernisation qui seront lancés dans les prochains jours. Ces chantiers constitueront le canal par lequel pourra s'exprimer ce profond renouvellement du Parti Québécois. Ils participeront au renouveau que le prochain Congrès national, au printemps 2005, le plus important peut-être dans l'histoire de notre parti, va consacrer.

Un parti ouvert et inclusif

C'est en puisant à l'esprit même de sa fondation que le Parti Québécois doit se moderniser. Nous célébrons ces jours-ci nos 35 ans d'existence. Dès sa fondation, le Parti Québécois se constitua en coalition de souverainistes de toutes tendances et de tous horizons autour d'un programme d'accession à l'indépendance nationale. René Lévesque a su transcender les différences et rallier l'énergie de notre peuple autour d'un projet d'épanouissement collectif dans lequel tous les souverainistes se sont reconnus. Ce rassemblement national, cette vaste coalition souverainiste, voilà ce que nous devons recréer.

Le Parti Québécois a, par ailleurs, longtemps été un modèle de démocratie participative, un parti à l'avant-garde des techniques de recrutement et d'organisation, capable de susciter l'engagement de centaine de milliers de citoyennes et de citoyens et de générer les débats d'idées qui ont marqué l'évolution du Québec. Il faut reconnaître qu'un grand coup de barre s'impose pour que notre parti retrouve sa capacité mobilisatrice, notamment auprès des jeunes, et prenne une nouvelle vitalité démocratique. Notre mouvement politique doit être plus ouvert et davantage inclusif pour les personnes issues de toutes les communautés et de toutes les régions. Il doit en outre s'ouvrir davantage au monde des idées et se placer à l'avant-garde de la révolution des nouvelles technologies de l'information et des communications interactives.

Un programme moderne et progressiste

La conjoncture politique nous offre l'occasion de renouer avec la tradition d'écoute et de proximité avec la population. Ainsi, devant la dérive conservatrice dans laquelle le Parti libéral entraîne présentement le Québec, il est de notre devoir, comme opposition officielle, de dénoncer cette approche, dont les conséquences peuvent marquer la vie des Québécoises et des Québécois pour longtemps. Mais il est non moins impératif d'offrir à la population du Québec un programme renouvelé et rassembleur, reflétant les valeurs progressistes qu'elle partage largement, mais s'appuyant sur le choix de moyens et de politiques résolument modernes et mieux adaptés au contexte du Québec d'aujourd'hui.

Cette approche ouverte et modérée, ancrée dans des valeurs et guidée par le pragmatisme, fondée sur le consensus plutôt que sur la confrontation, me paraît plus susceptible de répondre aux besoins de la population que le dogmatisme de nos adversaires. Pour l'incarner, notre parti devra s'inspirer du courant de renouveau qui anime les partis progressistes, notamment en Europe. Suivant ce mouvement, il devra repenser le rôle de l'État et réexaminer les moyens d'offrir des services publics de qualité. Il devra aussi rechercher, dans la mise en oeuvre de nos pratiques de solidarité, un meilleur équilibre entre les droits et les devoirs des citoyennes et des citoyens.

La modernité de notre approche doit aussi se traduire par une lecture juste et approfondie des enjeux politiques, sociaux et économiques qui marquent actuellement le Québec, au premier rang desquels figure à mon sens le déclin démographique. Au cours des prochaines années, nous serons en effet confrontés à un défi profond et complexe : le vieillissement rapide de notre population. Les conséquences de ce phénomène sont multiples et préoccupantes : pénuries de main-d'oeuvre, pression sur les finances publiques et sur le réseau de la santé, stagnation économique, etc. Aussi, le Parti Québécois devra-t-il adopter une vision intégrée sur cette question afin d'offrir un éventail d'actions collectives à entreprendre pour faire face aux effets du vieillissement de la population, mais aussi d'en tirer le meilleur parti possible.

Un pays à parachever

Le Québec est un pays en devenir, un pays à parachever qui doit prendre sa place dans le concert des nations. La souveraineté doit être au coeur de la prochaine élection et son avènement doit survenir le plus rapidement possible après notre prochaine victoire électorale.

Le Parti Québécois doit donc baliser dès maintenant la voie qui conduira le Québec à son indépendance nationale. À cette fin, il nous faudra élaborer et déployer dans les meilleurs délais un plan de promotion et de mobilisation en faveur de la souveraineté du Québec. Il faudra aussi recentrer le discours sur la souveraineté en traçant de manière plus concrète les contours du pays du Québec et en montrant que son avènement servirait mieux les intérêts des Québécoises et des Québécois et répondrait davantage à leurs besoins et à leurs préoccupations. Il importe enfin de réévaluer les liens entre un Québec souverain et ses éventuels partenaires, à la lumière des réalités contemporaines de la mondialisation et de la construction de l'Europe et des Amériques.

Un pacte entre les générations

Le processus de modernisation dans lequel s'engage le Parti Québécois sera sans lendemain s'il n'est pas soutenu et porté par une nouvelle génération de militantes et de militants. Je m'engage donc à prendre tous les moyens pour ouvrir les rangs du Parti Québécois à la jeunesse comme jamais auparavant. J'en appelle à elle pour réinvestir massivement notre parti, le redynamiser et en faire le véhicule privilégié de ses intérêts et de ses aspirations.

Mon appel à la jeunesse se veut inclusif et ne vise nullement à jouer les générations les unes contre les autres. Je veux au contraire inviter la jeunesse et la sagesse du Québec à conclure une alliance intergénérationnelle pour relever les défis du Québec contemporain.

Ce pacte, le Parti Québécois doit en donner l'exemple dans son fonctionnement et sa vie démocratique. Il doit aussi l'actualiser dans les orientations mises de l'avant dans son programme. Car c'est l'alliance des générations qui permettra de faire face au déclin démographique. Jeunes et moins jeunes doivent bâtir ensemble une politique de conciliation entre la famille et le travail qui fera du Québec le meilleur endroit au monde non seulement pour élever une famille, mais aussi pour mener une vie de famille pleinement satisfaisante. Ils devront ensemble faire en sorte que la politique de l'éducation soit conçue de manière à épouser les besoins de formation tout au long du cycle de la vie. La bataille du développement durable doit aussi devenir un symbole de la solidarité entre les générations dans leur commun désir de léguer aux enfants de demain un environnement de qualité.

Mais surtout, pour que le Québec devienne souverain, il faudra un engagement ferme de la part des jeunes. Ce sont eux qui tiennent la clé pour un dénouement heureux de la question nationale. En 1980, le projet souverainiste a surtout été porté par les moins de 35 ans. En 1995, les moins de 55 ans ont très majoritairement appuyé le «oui». Au tournant de la prochaine décennie, une nouvelle génération d'électeurs joindra sa voix au débat national. Et j'ai la conviction que cette alliance entre la jeunesse et les militantes et les militants de la première heure, entre les souverainistes de 1980 qui sont maintenant grands-parents, leurs enfants qui ont voté «oui» en 1995 et leurs petits-enfants qui le feront dans quelques années, permettra au Québec de terminer sa marche patiente et sereine vers le Pays. »

La synthèse des réactions au contenu de cette lettre de M. Bernard Landry, dès demain...

LE CHEF DU PARTI DU PATRONAT RÉAGIT, LE 17 OCTOBRE 2003 – De Québec, Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte les propos de Jean Charest : le Parti libéral du Québec n'est pas le parti du patronat, et la rentrée parlementaire, qui s'effectuera mardi prochain, le démontrera. N'empêche, au moins une vingtaine de projets de loi seront déposés cet automne et certains risquent bien de soulever la controverse, selon le journaliste. L'un d'entre eux aura pour but de modifier l'article 45 du Code du travail afin de faciliter le recours à la sous-traitance, une mesure attendue par le milieu patronal mais décriée par les syndicats.

La pensée magique du chef du gouvernement résistera-t-elle encore longtemps à l'évidence ? Attendons pour voir !

ON EST PAS DUPE, LE 17 OCTOBRE 2003 - Geneviève Otis-Dionne (Le Devoir) rapporte que la grande majorité des Québécois juge déraisonnable la hausse de tarif de 6 % demandée par Hydro-Québec et préférerait le maintien du gel des tarifs de la société d'État plutôt que de bénéficier d'éventuelles baisses d'impôt. Ces données ont été obtenues lors d'un récent sondage Léger Marketing commandé par l'Union des consommateurs. 85 % des personnes interrogées estiment que les augmentations demandées récemment par Hydro-Québec sont déraisonnables.

Selon Hydro-Québec, les augmentations demandées, d'environ 500 millions par année, permettraient au gouvernement d'accorder des baisses d'impôt (ce qui est en soi l’aveu que par un tel geste, l’on viendra contribuer aux baisses d’impôt promises, un des mandats probables du nouveau président de la société d'État, M. Bourbeau). Problème : 76 % des personnes interrogées préfèrent le maintien du gel des tarifs d'Hydro-Québec à d'éventuelles baisses d'impôt. Oui, l’électricité est vraiment considérée comme service essentiel par la population, un facteur de compétitivité pour l'économie du Québec face à la concurrence extérieure, tout autant qu’un acquis social.

CHAREST FAIT FI DE LA GROGNE, LE 16 OCTOBRE 2003 – De Québec, Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que rien ne fera «peur» à Jean Charest ni ne le fera déroger du «mandat de changement» qu'il dit avoir reçu. À la suite de la publication de sa lettre ouverte, le chef libéral estime avoir atteint son objectif : démontrer aux Québécois, noir sur blanc, sa détermination à aller de l'avant.

Pour sa part, Michel David, chroniqueur politique, n’en revient pas : « S'il n'en pouvait plus d'attendre avant de communiquer le résultat de ses réflexions, la procédure normale aurait été de convoquer une conférence de presse. Évidemment, cela comporte certains inconvénients. Par exemple, devoir répondre à des questions ou trouver une façon de les éluder. (…) On a beau relire sa lettre, rien ne semble justifier le recours à un moyen aussi exceptionnel. D'ailleurs, c'est peut-être là l'explication : jamais il n'aurait eu droit à une telle couverture s'il s'en était tenu à ces généralités dans un cadre plus habituel. »

Misère ! Rien de plus dangereux qu'un gars qui veut avoir raison à tout prix...

LE RÉGIME S’INSTALLE, LE 16 OCTOBRE 2003 - (PC) Coup de théâtre hier chez Hydro-Québec, rapporte la PC. Le gouvernement Charest nomme un ancien ministre libéral, André Bourbeau, comme président du conseil d'administration. M. Bourbeau, qui entre en fonction dès lundi prochain, remplace Jacques Laurent. La nomination de M. Bourbeau a été rendue publique dans un bref communiqué hier, en fin d'après-midi. Jean Charest, qui avait rencontré la presse plus tôt en après-midi, s'était bien gardé de faire mention de cet important changement au sein d'une des sociétés d'État majeures du Québec.

...et ce n’est qu’un début, croyez-moi !

FINANCEMENT ET DÉMOCRATIE, LE 16 OCTOBRE 2003 - Kathleen Lévesque (Le Devoir) fait état du contenu des derniers états financiers des partis politiques québécois. Il est notamment intéressant d’y apprendre que le Parti libéral du Québec, qui a recueilli près de trois millions de plus que le PQ lors de sa campagne de financement 2002, a tenu toute une panoplie d'activités pour amasser ses fonds : 231 cocktails, brunchs, soupers, parties de golf et tournois. Vingt-neuf de ces activités ont coûté plus de 1000 $ par personne, écrit la journaliste. On est loin d'un financement fondé sur de petites sommes et la participation d'une large base militante.

Même tendance chez les libéraux de Paul Martin. En effet, selon Gilles Toupin (La Presse), le candidat gagnant à la succession de Jean Chrétien, Paul Martin, a dévoilé hier les noms de ses donateurs secrets et la somme de leurs contributions, soit 1 147 500 $, sur quelque 11 millions de contributions amassées au total par son équipe de Paul Martin. Dans ce cas, la majorité des contributions proviennent de grandes compagnies et de firmes bien en vue, ce qui est légal au niveau fédéral, dont KPMG (100 000 $) et Price Waterhouse Coopers (100 000 $). Des 39 donateurs de la liste, seulement six sont des particuliers.

Il y a de quoi se demander si c'est congénital. En conséquence de ce que nous constatons dans leurs moyens de se financer, demandons-nous envers qui les libéraux au pouvoir tant à Québec qu'à Ottawa deviennent logiquement redevables ? La privatisation et les baisses d'impôt profiteront à qui, quand on y pense ? Ne peut-on craindre que les libéraux une fois au pouvoir deviennent vulnérables par rapport à cette façon de se financer ? Doit-on anticiper des retours d'ascenseurs ? En tous les cas, en ce qui concerne le PLQ, 1000 $ par personne, c’est certainement pas à la portée du Québécois moyen... Les prochaines campagnes de financement des libéraux sont à suivre de près, à mon avis.

PROVOCATION INUTILE, LE 15 OCTOBRE 2003 - Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que la lettre ouverte d’hier de Jean Charest alimente la colère des groupes de pression. Les syndicats l'accusent de lancer une campagne de propagande à leur sujet pour mieux faire accepter son opération de révision du rôle de l'État. D'autres groupes de pression sont aussi indignés du ton emprunté par Jean Charest dans sa lettre, qu'il s'agisse du Front commun des personnes assistées sociales ou encore du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

Pour sa part, en éditorial, Josée Boileau se demande pourquoi donc Jean Charest a senti le besoin d'écrire aux Québécois? Qu'a accompli le gouvernement Charest en six mois ? Bien peu concrètement, beaucoup psychologiquement, répond l'éditorialiste pour qui Jean Charest a mis tout le Québec en attente de quelque chose de flou : changer l'État, le rénover, le moderniser, le «réingénierer»... Les mots pour le dire sont en fait aussi vagues que l'était hier la lettre ouverte du premier ministre. La lettre de M. Charest se confine à l'obstination -- mal reçue, à bon droit, par les groupes montrés du doigt pour leur méfiance.

Dans les faits, l’initiative de Jean Charest constitue une provocation inutile à l’adresse de tous les milieux qui « osent » exprimer leur désaccord avec les agissements de son gouvernement. De plus, cette lettre, autant par le geste que par le contenu, constitue un misérable aveu de faiblesse de la part d’un Premier ministre qui, six mois après la prise du pouvoir, estime devoir s'expliquer, voire s’auto-congratuler.

Bien sûr, le Conseil du patronat du Québec, qui a l’air d’une véritable filière libérale du milieu des affaires dans les circonstances, se réjouit hier par la voix de son Président, Gilles Taillon, de l’initiative du chef de ce gouvernement néo-libéro-canado-conservateur … Il a même rajouté à provocation en déclarant essentiellement : qu'il y ait défusions municipales ou non, le gouvernement doit impérativement modifier l'article 45 du Code du travail pour ouvrir la voie à la sous-traitance.


INGÉRENCE INDUE ? LE 15 OCTOBRE 2003 - Sur un autre sujet, Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que le ministre de la Sécurité publique, Jacques Chagnon, prend les grands moyens pour que les enquêtes menées par la Sûreté du Québec sur des défusionnistes de Longueuil et de Montréal, ou sur n'importe quel autre groupe de citoyens contestataires mais pacifiques, ne se reproduisent pas. Dorénavant, la Sûreté du Québec devra instituer de telles enquêtes de renseignement seulement si une infraction au Code criminel a été commise, si une menace a été proférée ou si un signalement sérieux a été enregistré.

...donc, s’il est trop tard pour prévenir et agir en conséquence. On est désormais condamné à réagir après coup, lorsqu’il est trop tard, après les faits, le cas échéant… Par cette autre réaction, le ministre fait encore preuve d'ingérence politique et empêche la Sûreté du Québec d'accomplir un travail de prévention.

Le caractère excessif de la réaction du gouvernement dans le cas actuel révèle en fait que les politiques et les orientations de celui-ci depuis qu’il est au pouvoir risquent de créer des perturbations sur le plan social. C’est cela que Jean Charest et l’ensemble de son gouvernement ont de la difficulté à digérer. On n’aime pas le message sous-jacent à l’initiative de la SQ, donc on lui ordonne de cesser son travail de prévention. Vraiment, au rythme où il vont, non seulement les libéraux vont rapetisser le Québec, mais ils vont lui donner l'allure d'une république de bananes !


LE CHAUD ET LE FROID, LE 15 OCTOBRE 2003 - La PC rapporte qu’une émeute provoquée par l’annulation d’un concert punk a laissé plusieurs voitures renversées, incendiées ou endommagées dans son sillage, hier soir, au centre-ville de Montréal. L’escouade anti-émeute et les pompiers ont été appelés sur les lieux pour contrôler la situation et éteindre les incendies. On aurait été lent à réagir...

Après ce qu’il vient d’ordonner à la Sûreté du Québec, le ministre de la Sécurité publique soufflera-t-il le chaud et le froid tout à la fois ? Va-t-il en plus se plaindre ou déplorer que la police n’ait pu voir venir le coup, prévenir ce genre de débordements !

TREMBLAY SE MOQUE DE LA RÉINGÉNIERIE, LE 15 OCTOBRE 2003 - François Cardinal (La Presse) rapporte que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, trouve le discours du gouvernement Charest sur la réingénierie pour le moins contradictoire: d'une main, il propose d'assainir l'État et de l'autre, il promet d'alourdir encore un peu plus l'administration municipale montréalaise. « Laissez-moi vous dire quelque chose, aurait-il lancé devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Une CUM légère ou un conseil d'agglomération, serait tout sauf léger et ferait de la population de l'île la plus administrée de tout le Québec: un arrondissement, une ville, un conseil d'agglomération et une communauté métropolitaine. Pas mal pour une réingénierie!» Ce commentaire a aussitôt fait réagir l'assistance qui a chaudement applaudi le maire Tremblay pour sa fermeté, rapporte M. Cardinal.

Tout autre commentaire serait superflu, dans les circonstances...

QUEL PAS EN AVANT ? LE 14 OCTOBRE 2003 – Dans les quotidiens, une lettre ouverte de Jean Charest pour qui le Québec a fait un pas en avant depuis six mois : « Aujourd'hui, le Québec est en train de redresser sa situation financière; les Québécois sont en voie d'être mieux soignés; l'éducation est redevenue une grande priorité de l'État québécois, et il est moins compliqué d'investir et de créer de l'emploi partout au Québec ».

Parlant sans la nommer de la « réingénierie », il écrit que la modernisation de l’État n'est pas une question idéologique ou partisane, mais une nécessité dictée par notre époque et ses enjeux : « … à défaut de procéder à cette «rénovation» du Québec, nous tendrons vers un point d'étouffement où nous paierons sans cesse plus cher pour des services qui se détériorent… »

C’est quand même curieux que le premier ministre se sente obligé de s’expliquer de cette manière, en début de mandat. Il est bien le seul, avec son équipe, à faire un tel bilan des six premier mois de son gouvernement. Il serait en train de redresser la situation financière ? Au Québec, on est plutôt sur l’impression que le nouveau gouvernement nous a monté un bateau depuis 6 mois sur cette question. Sommes-nous en voie d’être mieux soignés ? Sent-on que l’éducation est redevenue une grande priorité ? Est-il moins compliqué d’investir et de créer de l’emploi au Québec ? Manifestement, Jean Charest vit sur une autre planète. Il ne semble pas comprendre notamment qu’un gouvernement, ça ne se limite pas à obéir aux dictats du ministère des Finances et du Conseil du trésor.

DU CALME… MONSIEUR CHAREST ! LE 14 OCTOBRE 2003 – Denis Lessard (La Presse) commente le contenu de la lettre ouverte publiée de Jean Charest. Celui-ci sentirait le besoin de remettre les pendules à l'heure et de «dédramatiser» le processus de revue de l'ensemble des programmes et des organismes publics, selon l'entourage du premier ministre. La réforme amorcée ne serait mise en place que graduellement, insiste le premier ministre, visiblement désireux de calmer le jeu et de retrouver grâce auprès des électeurs inquiets, d’écrire le journaliste.

Pour sa part, Tommy Chouinard (Le Devoir) estime également que Jean Charest veut essentiellement rassurer les Québécois : « Sa sortie n'est pas étrangère à des événements récents qui ont mis à mal son entreprise de révision du rôle de l'État. Au cours des derniers jours, une dizaine de députés libéraux ont dit au Devoir craindre que la justice sociale ne soit sacrifiée sur l'autel de la réingénierie, tandis que l'ancien chef libéral Claude Ryan, éminence grise du PLQ, a invité le gouvernement à la plus grande prudence et lui a rappelé sa responsabilité en matière de justice sociale ». Le journaliste note que pas une seule fois le premier ministre n'emploie le terme «réingénierie», qui comporte une connotation péjorative que plus d'un a soulevée. Jean Charest lui préfère maintenant une foule d'expressions telles que «révision», «modernisation», «rénovation», «repositionnement» et «redéploiement».

Jean Charest tente d'éteindre les feux qu'il attise depuis qu'il est au pouvoir... La réingénierie, ça ne presse plus ? Il ne faudrait pas s'en inquiéter, selon lui ? Pourtant, dans une autre lettre ouverte publiée aujourd’hui (Le Devoir), Claude Taillefer rappelle que devant ses militants réunis tout dernièrement en congrès à Laval, Jean Charest réitérait sa volonté de redéfinir le rôle de l'État et de procéder sans délais à la réingénierie de l'État québécois. Essaie-t-on de nous endormir encore une fois ?

RECHERCHE DU PROFIT À TOUT PRIX ? LE 14 OCTOBRE 2003 – Louis-Gilles Francoeur (Le Devoir) écrit qu’Hydro-Québec veut tellement profiter de la demande en électricité du côté américain qu'elle n'hésite pas à utiliser sa centrale thermique de Tracy en permanence, alors qu'il s'agit d'une centrale dite «de pointe» ou «d'appoint», qui fonctionne en principe un certain nombre d'heures par jour seulement. Cette recherche de profits, intensément encouragée par Québec, semble aussi avoir des effets importants sur les niveaux des grands barrages du Nord, qui étaient au début de mai à quelques mètres près de leur minimum de conception, selon les sources de M. Francoeur.

Cette recherche de profits est en effet encouragée par Québec. La « commande » de dividendes additionnels passée aux sociétés d’État dans le dernier discours sur le budget entraîne manifestement des décisions « d’affaires » malheureuses, notamment pour l’environnement, la sécurité énergétique et le développement économique du Québec. Même les clients de Loto-Québec passent au « cash » devant la soif de revenus du nouveau gouvernement. Il pourra ainsi, à terme, rencontrer ses promesses de réduction d’impôt. On tourne en rond ! Baptiste va payer de toute façon, différemment certes, mais il passera quand même à la caisse...

LES ERREURS D’UN (AUTRE) MINISTRE, LE 14 OCTOBRE 2003 – Jean-Claude Leclerc (Le Devoir) explique qu’en relation avec l'«enquête» de la Sûreté du Québec dans le dossier des défusions municipales, le ministre Jacques Chagnon a commis trois erreurs. Il a confondu une enquête criminelle (faisant normalement suite à une plainte) avec une collecte de renseignements de sécurité. Il s'est prononcé à la hâte sans un examen des faits. Enfin, il s'est arrogé le pouvoir d'ordonner la fermeture du dossier : si la Sûreté l'avait prévenu de cette opération «ridicule», ajoute Jacques Chagnon, il y aurait fait obstacle.

Pas plus que le ministre n'a à stopper une enquête, la SQ n'a à le consulter avant d'en entreprendre une ... à moins, bien sûr, que tel soit le nouveau principe de gouvernement que les amateurs de «réingénierie» veulent introduire dans l'administration de la justice, d'écrire M. Leclerc qui poursuit essentiellement ainsi : on croyait que ces principes élémentaires étaient connus à Québec, vu que le nouveau gouvernement a beaucoup emprunté aux anciens cabinets libéraux. D'une bévue à une autre, au contraire, le désenchantement est général. Que des journalistes peu familiers avec la chose policière confondent crime et renseignement, passe encore. Ils auront mélangé show et réalité. Mais qu'un ministre, voire le premier ministre, improvise de la sorte aux dépens d'un service névralgique, voilà qui est plutôt de mauvais augure.

Il termine en rappelant que l'ancien maire de Westmount, Peter Trent, demande une enquête sur la SQ. Un remaniement ministériel paraît plus indiqué, estime plutôt M. Leclerc.

Entièrement d'accord !

DOSSIER ALCOA-DESCHAMBAULT (SUITE), LE 13 OCTOBRE 2003 - Dans Le Courrier de Portneuf en cette dernière fin de semaine de l'Action de grâce, nous apprenons que le vice-président directeur général de l'usine Alcoa de Deschambault, Jacques Alain, refuse de spéculer sur les discussions qui ont lieu entre les dirigeants d'Alcoa et le gouvernement du Québec. Se rappelant que dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement Charest a remis en cause l'entente de principe signée avec Alcoa par le gouvernement précédent, Le Courrier nous apprend que depuis, Alcoa a mis de l'avant son projet de faire un investissement de l'ordre d'un milliards $ dans la construction d'une aluminerie en Islande de l'Est. Jacques Alain laisse entendre que ce sera peut-être la prochaine fois qui sera la bonne pour l'aluminerie portneuvoise.

Ce qu'il faut comprendre ici, c'est que le projet d'agrandissement d'Alcoa à Deschambault a été mis sur la glace. Ce projet était en concurrence avec d'autres projets de la multinationale ailleurs dans le monde. N'eût été du recul du gouvernement de Jean Charest dans ce dossier, le projet de Deschambault aurait été en tête des priorités d'Alcoa. Nous avons conséquemment perdu, et peut être pour longtemps. Enfin, devant l'absence de réactions du milieu portneuvois dans ce dossier, depuis l'arrivée des libéraux, il y a de quoi se demander si nous méritions vraiment cet agrandissement. Quand on veut quelque chose, il faut démontrer d'abord qu'on y tient vraiment, ce qui est loin d'être le cas présentement.

STATION ÉCOTOURISTIQUE DE DUCHESNAY, LE 13 OCTOBRE 2003 - Autre article dans Le Courrier soulignant les retombées économiques importantes générées par le développement de la station écotouristique de Duchesnay ainsi que l'ouverture en décempre prochain de l'hôtel de 48 chambres, construire au coût de 8 millions $. L'article rappelle que la station emploie jusqu'à 225 personnes et que l'ouverture de l'hôtel créera une vingtaine d'emplois. Enfin, des investissements de 4 millions $ en travaux d'aqueduc et d'égout auront été également consentis au bénéfice de l'ensemble de ce secteur.

Il s'agit de réalisations dont je suis particulièrement fier. Il y a dix ans, la station de Duchesnay était moribonde. On se retrouve aujourd'hui avec une nouvelle scierie-école, plus une station écotouristique de grande envergure, le tout doté d'infrastructures complètement remises à niveau. Heureusement, le dernier volet du relèvement de ce secteur, la construction de l'hôtel de 48 chambres, avec vue sur le lac Saint-Joseph, salle à manger de 125 places, piscine, sauna, spa extérieur et salles de réunion aura été suffisamment avancé pour que le nouveau gouvernement Charest ne puisse l'annuler... Les gens du secteur peuvent s'estimer chanceux d'avoir eu quelqu'un pour défendre leurs intérêts à Québec jusqu'à tout récemment.

RÉSEAU ROUTIER, LE 13 OCTOBRE 2003 - Le Courrier de Portneuf nous apprend enfin qu'un peu moins de 1,2 millions de $ seront versés pour améliorer le réseau routier dans Portneuf cette année.

Ouais, pas fort comme montant ! Les projets retenus me semblent globalement les bons. Ils recoupent d'ailleurs largement les priorités que j'avais indiquées sur différentes tribunes en début d'année.

PROGRAMME DE COMMANDITES, LE 13 OCTOBRE 2003 – D’après la PC, qui rapporte les propos du ministre fédéral des Travaux publics, Ralph Goodale, Paul Martin risque fort de mettre fin au controversé programme fédéral de commandites. «Lui et moi partageons la conviction qu'il y avait de sérieux problèmes là-dedans et que ces problèmes ont affecté la réputation du gouvernement», aurait-t-il expliqué, précisant que « ... peut-être y a-t-il une meilleure prestation fiscale qui serait plus appropriée pour l'avenir ».

La PC rappelle qu’Ottawa avait instauré le programme en réaction aux résultats serrés du référendum de 1995 sur la souveraineté, afin d'accroître la visibilité du gouvernement fédéral au Québec par le biais de commandites publicitaires dans des événements sportifs et culturels.

Pour ma part, en plus du scandale administratif et politique qui a entaché ce programme fédéral, j’ai pu constater personnellement jusqu’à quel point il pouvait être utilisé sur le dos d’organismes sans but lucratif qui, bien qu’ayant un urgent besoin de financement, désapprouvaient ce genre de manœuvre. Dans un cas bien précis, la firme qui gérait une commandite de 2 000 $ exigeait une visibilité énorme de la « feuille d’érable ». Bien plus, on demandait à voir la liste des personnes appelées à prendre la parole lors de l’événement, on faisait pression pour que le député libéral fédéral du coin puisse rencontrer telle ou telle personne. J’étais « furax »! Tout cela pour 2000 $ alors que cet organisme était déjà financé par Québec pour un multiple, sans exigence de visibilité de la sorte... par respect pour la mission poursuivie par celui-ci.

Je disais souvent, mi-sérieux, que si les subventions obtenues du gouvernement du Québec avaient donné lieu « en grosseur de pancartes » à une visibilité proportionnelle à celle exigée par le fédéral, la plupart des villages de la région de Portneuf seraient disparus derrière les panneaux.

En tous les cas, j'ai toujours de la difficulté à comprendre et accepter comment dans nos communautés, on pouvait accepter que le fédéral se comporte de manière aussi odieuse, sans protester, alors qu'à la moindre nouvelle à l'effet que le Québec envisageait de s'afficher davantage, c'était la levée de boucliers. Deux poids, deux mesures ! Réflexe de porteurs d'eau ?


ÉTHIQUE LIBÉRALE, LE 11 OCTOBRE 2003 – Selon Michel David (Le Devoir), les révélations au sujet de la fille de Marc Bellemare ont eu pour effet d'occulter une autre information, plus inquiétante pour l'avenir, selon laquelle le premier ministre Jean Charest avait retiré la directive imposant un purgatoire aux ministres et à leurs adjoints qui voudraient se joindre à une entreprise ayant entretenu des liens avec leur ancien ministère. La directive serait éventuellement remplacée par un «document sur la transparence».

Le problème avec le gouvernement Charest, écrit le chroniqueur, c'est qu'on ne sait pas trop quels sont ses principes en matière d'éthique, si ce n'est le désir d'éviter autant que possible de se placer dans des situations politiquement embarrassantes. Pour M. David, l'éthique ne semble pas constituer une préoccupation pour le gouvernement actuel. Au contraire, quand une directive paraît trop contraignante, on s'empresse de l'adoucir, comme l'illustre parfaitement la nouvelle version de la directive sur les conflits d'intérêts adressée aux membres du gouvernement Charest, que Le Soleil a rebaptisée la «clause Hamad».

À lire !

LE LAISSEZ-FAIRE NOUS COÛTE DÉJÀ 18 200 EMPLOIS, LE 11 OCTOBRE 2003 - Depuis l’arrivée des Libéraux (lire Conservateurs) au pouvoir, le Québec a perdu 18 200 emplois à temps complet alors que l’Ontario en a créés 41 200 et l’ensemble du Canada 49 700. Alors que le gouvernement du Parti Québécois avait ramené l’écart entre le taux de chômage de l’Ontario et celui du Québec à 1,5 point, soit son plus bas niveau depuis 24 ans, le voilà remonté à 2,3 points », a indiqué le député de Rousseau et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie et de finances, M. François Legault. De plus, la plupart des 7 200 emplois créés le mois dernier sont à temps partiel.

Oui, le laissez-faire du gouvernement néo-libéro-canado-conservateur de Jean Charest nuit à l’emploi. Diminuer l’aide aux entreprises, couper les budgets d’Emploi-Québec, museler Investissement Québec et sabrer dans dans l'aide à la formation, une recette infaillible pour affaiblir le Québec.

ABOLIR RECYC-QUÉBEC ? PAS QUESTION ! LE 11 OCTOBRE 2003 – Il n'est pas question d'abolir Recyc-Québec, selon le ministre de l'Environnement, Thomas Mulcair qui nie ainsi la rumeur circulant en relation avec la révision en cours du rôle de l'État par le gouvernement Charest. «Il n'y a aucun document, aucun scénaio qui a été envoyé, par notre ministère, au conseil exécutif dans le cadre de la réingénierie, qui prévoit l'abolition pure et simple de Recyc-Québec. Ça ne fait pas partie de nos plans. La PC rapportait hier que le ministère de l'Environnement du Québec songeait à abolir cette société dont la mission est de promouvoir la récupération et le recyclage.

Qu'il s'agisse d'un recul stratégique ou d'une rumeur non fondée, c'est aussi bien ainsi.

ÉTAT DE DROIT, LE 10 OCTOBRE 2003 – En éditorial dans Le Devoir, Josée Boileau écrit que s’il est dommage que Marc Bellemare ait eu à étaler sa vie privée, la compassion n’efface cependant pas un problème institutionnel. Dans des États de droit, l'administration de la règle de droit repose sur deux critères absolus de référence en matière de justice : indépendance et l'impartialité. Il ne suffit pas que justice ait été rendue : il faut en plus qu'il y ait apparence de justice, à tous les niveaux. En protégeant Marc Bellemare, en se cantonnant au «drame humain», le premier ministre Jean Charest donne une réponse politique à une question qui n'est pas de cette nature. C'est un manque de jugement, écrit madame Boileau.

L’éditorialiste estime que tous les postes au conseil des ministres sont potentiellement ouverts pour Marc Bellemare, sauf celui qu’il occupe présentement. Il s’agit d’une évidence que la compassion suscitée par sa situation personnelle ne doit pas occulter.

L’AFFAIRE D’UN MANDAT, LE 10 OCTOBRE 2003 – Selon la PC, la vaste entreprise de « réingénierie » (lire « compressions ») de l'appareil gouvernemental, selon Jean Charest, pourrait s'étirer durant tout le premier mandat de son gouvernement.

C’est cela, 4 ans à questionner les façons de faire plutôt qu’à progresser. Encore une fois, quand on ne sait trop quoi faire avec le pouvoir, on brasse les structures. Ça donne l’impression aux électeurs qu’on sait où l’on va ! Par ailleurs, suite aux dernières élections, Jean Charest s’estimerait mandaté pour une « révision de fond en comble du fonctionnement de l'État ».

Faux ! Sur la route du progrès économique et social du Québec, quand l’électorat confie, pour un temps, le volant à un autre, ce n’est pas pour brûler du temps à virer en rond et abîmer le véhicule.


LE « MOTORISTE » HYDRO-QUÉBEC, LE 9 OCTOBRE 2003 – Hélène Baril (La Presse) nous apprend qu’Hydro-Québec veut faire plus de chemin avec le moteur qu'elle a mis au point pour les voitures électriques. Avec plus de fonds, elle en ferait un système intégré de propulsion à proposer aux constructeurs d'autos. Pour André Caillé, PDG de la socitété d’État, c'est une nouvelle ligne d'affaires pour Hydro-Québec. Les dernières pièces du puzzle sont en train d'être mises en place. Le moteur, Hydro l'a déjà, il s'agit de l'ancien moteur-roue conçu par sa filiale TM4, écrit la journaliste.

Pendant ce temps, la région attend toujours ce qu'il adviendra du projet d'agrandissement de l'usine Alcoa de Deschambault... La torpeur, la somnolence, se répandent peu à peu sur la région.

VILLENEUVE ABANDONNE, LE 9 OCTOBRE 2003 – Suite aux manœuvres de Honda qui souhaite le remplacer par Takuma Sato chez BAR-Honda l'an prochain, Jacques Villeneuve décide de ne pas participer au Grand Prix du Japon. La carrière de l’ex-champion dans le circuit de la F1 devrait se terminer ainsi.

Les moteurs Honda ont souvent lâché les monoplaces de BAR, forçant Villeneuve à l’abandon, et son équipe, à la médiocrité. Cette fois-ci, c’est l’ensemble de l’écurie BAR qui le laisse tomber. C’en était trop ! Enfin, l'arrivée d'un nouveau conducteur qui ne corrigera pas la médiocrité de la monoplace du tandem BAR-HONDA.

L’ÉTHIQUE ? BOF ! LE 9 OCTOBRE 2003 – Robert Dutrisac (Le Devoir) écrit que le gouvernement Charest a jeté au rebut la directive qui empêchait les ministres et leur personnel politique, pendant deux ans pour les premiers et un an pour les seconds, de se dénicher un emploi dans une entreprise qui a entretenu des liens avec leur poste. Cette directive, instaurée par le gouvernement péquiste, est caduque pour les libéraux (lire "conservateurs"). Ils n'auront pas à s'y conformer. « Il y a une certaine forme de désinvolture dans la gestion et dans le comportement de l'administration libérale, particulièrement sur les questions éthiques », a dit le leader parlementaire de l'opposition officielle, André Boisclair.

Il est bien poli ce monsieur Boisclair...

RÉINGÉNIERIE (LIRE "COUPURES"), LE 8 OCTOBRE 2003 - Le gouvernement Charest continue le mouvement néolibéral avec des promesses de réingénierie, qui ne sont que futures coupes dans les services publics, écrit dans Le Devoir Omar Aktouf, professeur titulaire aux et auteur de La stratégie de l'autruche. Ce gouvernement menace des biens publics aussi essentiels et sensibles que l'éducation et la santé, au nom d'un nouvel État-business.

Comparant les systèmes de santé des pays de l'OCDE, le professeur constate que les pays ayant un bon système de santé sont ceux où il y a aussi de bons systèmes d'éducation, de transport, de répartition des richesses, de soins aux plus démunis..., soit de services publics en général ! Un citoyen plus instruit et plus cultivé saura par exemple mieux prévenir les maladies, mieux discerner les services à demander; un citoyen mieux transporté sera moins sujet au stress; mieux nourri, il sera moins vulnérable aux infections; mieux traité économiquement, il sera moins enclin à la violence, à la toxicomanie, à l'alcoolisme, à l'abus de médicaments, à la dépression...

Réfléchissons, comme disait un de mes profs, naguère, avant d'agir à l'aveuglette.

SURSAUT TEMPORAIRE ? LE 8 OCTOBRE 2003 – Isabelle Paré (Le Devoir) écrit que le ministre de la Santé, Philippe Couillard, se prononce contre le controversé projet de loi fédéral C-13 sur le clonage et la procréation assistée, étant d'avis que cette loi empiéterait «clairement» sur les champs de compétence du Québec. « On a transmis de façon claire au gouvernement fédéral notre très forte préoccupation concernant certains aspects du projet de loi qui, d'après nous, sont un clair empiétement dans les juridictions provinciales », indique hier le ministre. Par ailleurs, selon la PC, Philippe Couillard semble moins pressé que le Conseil du patronat dans son objectif de faciliter la sous-traitance dans le réseau de la santé.

Bon, en voici au moins un qui semble se réveiller au sein de ce gouvernement. C'est beau, mon Philippe, continue !

CADRE FINANCIER FRIMÉ, LE 8 OCTOBRE 2003 - Tommy Chouinard (Le Devoir) écrit qu’après avoir validé la cadre financier du programme du Parti libéral en septembre 2002, le directeur du département d'économie de l'UQAM, Philip Merrigan, estime aujourd'hui qu'il sera «très difficile» pour le gouvernement de mettre celui-ci en application. M. Merrigan fait partie des quatre experts qui ont conclu, en septembre 2002, que le cadre financier libéral était crédible et réaliste. Son analyse alors positive avait été citée à maintes reprises par le chef libéral Jean Charest, avant et pendant la campagne électorale. Son nom apparaît d'ailleurs dans le programme libéral.

Oui, "frimé"! On l'a fait passer pour ce qu'il n'était pas... i.e. crédible. Ce cadre est pratiquement une imposture dont ledit universitaire cherche maintenant à se distancier pour rétablir sa crédibilité ! Malheureusement, il est bien tard pour reconnaître que le tout ne tenait pas debout, était de la frime. On va devoir endurer notre mal pendant combien de temps maintenant ?

LES HÔPITAUX PEUVENT FAIRE PLUS, LE 8 OCTOBRE 2003 – Baptiste Ricard-Châtelain (Le Soleil) rapporte que pour le ministre de la Santé et des Services sociaux, les hôpitaux du Québec sont encore capables de se serrer la ceinture sans que le patient ne souffre davantage... mais les principaux intéressés se demandent bien où il subsiste du gras à éliminer. Les « clients » doivent demeurer moins longtemps à l'hôpital, les pratiques de gestion et l'organisation du travail revues et corrigées, la croissance des congés de maladie freinée, réclame l'attachée de presse du ministre Couillard. Combien cela permettra d'épargner ? Le ministère ne le sait pas.

Pour des gens qui avaient toutes les solutions, c'est pas rassurant !

AGRANDISSEMENT ? DORT, MON PUBLIC, DORT !, LE 7 OCTOBRE 2003 – Article de Martin Ouellet de la PC (Le Soleil, Page C 2) qui souligne que le gouvernement de Jean Charest n’est pas du tout pressé de relancer le projet d’expansion de l’aluminerie de Deschambault, dans Portneuf (contrairement aux propos tenus il y a quelques jours à peine par le député libéral de Portneuf à l'Assemblée nationale).

Le ministre responsable du Développement économique et régional, Michel Audet aurait précisé à la PC que la relance du projet de Deschambault « n’était pas du tout dans les cartons des discussions qu’on a pu avoir là-bas ». Pire, les propos du ministre tels que rapportés par le journaliste, s’ils sont véridiques, sont carrément mensongers. « L’entente avait été faite trop vite, ce n’était pas une bonne entente. Hydro-Québec n’avait même pas été mise dans le coup », aurait dit Michel Audet.

Contrairement à ce que prétend le ministre supposément responsable du « développement » économique et régional, Hydro-Québec était impliquée dans le dossier. La société d’État était-elle hésitante à procéder ? Ça c’est une autre question. En tous les cas, elle semble davantage intéressée à vendre son électricité à fort prix à l’étranger plutôt qu’à la diriger vers le développement de nos entreprises et partant, de nos emplois.

Questions toujours sans réponse : dans des conditions similaires, pourquoi ce qui est acceptable pour Sept-Îles, la région de la Côte-Nord et la compagnie Alcan ne l’est plus lorsqu’il s’agit de Deschambault, la région de Portneuf et la compagnie Alcoa? Comment expliquer le mutisme des « leaders » de la région de Portneuf dans ce dossier ? Peuvent-ils au moins s’interroger publiquement ? Nouvelle question : comment concilier les propos contradictoires du ministre Audet cette semaine, avec ceux que tenait le député de Portneuf la semaine dernière sur cette question ?

J'ai vraiment l'impression que la clique libérale (maire, préfet, député, ministres et premier-ministre) continue d’endormir la population de Portneuf sur cet important projet pour notre communauté.


BOUILLABAISSE ET FOIRE À LA CALOMNIE, LE 6 OCTOBRE 2003 – Deux écrits dans Le Devoir méritant réflexion. D’abord A. Marceau qui décrit « La bouillabaisse de rumeurs qui couvre la ville et le Québec » dernièrement, sur la prostitution juvénile, comme le fruit d’une émission et d’un animateur qui livre quotidiennement, avec tambours et trompettes, et souvent méchanceté, toutes sortes de fabulations à partir de simple ouï-dire. L’auteur estime que le CRTC aurait là un sérieux boulot à entreprendre, alors qu’en attendant dame rumeur fait des dégâts.

Puis en Libre opinion, Frédéric Simonnot dénonce la foire à la calomnie qui se répand depuis quelques temps. Pour l’auteur, de récents épisodes très fâcheux mériteraient sans doute une réflexion approfondie et de la part des politiciens sur l'utilisation de la calomnie comme arme politique et de la part des médias sur l'utilisation de la calomnie comme outil de marketing. À la lueur de ces quelques affaires, il estime qu'un petit exercice de déontologie général s'impose d'urgence.

« Quand tout le monde aura goûté à la calomnie, peut-être verra-t-on des dirigeants politiques et des responsables des médias se lever enfin pour refuser de faire le jeu des calomniateurs et exiger qu'ils soient dûment châtiés », précise-t-il.

Les auditeurs ne doivent-ils pas faire leur part également ? Syntoniser, un geste de responsabilité.

INAUGURATION À NEUVILLE, LE 5 OCTOBRE 2003 – On peut lire dans Le Courrier de Portneuf qu’on vient de procéder à la levée de la première pelletée de terre dans le cadre de travaux de prolongement de l’aqueduc sur la rue des Érables et la route 138, dans la partie Est de Neuville. C'est en juin 2002, sous le précédent gouvernement, qu’était annoncée l’aide gouvernementale pour ce projet visant notamment le secteur des Îlets.

Tout comme maintenant, le maire de Neuville, monsieur Normand Bolduc, s’était alors réjoui des effets positifs de ces travaux qui permettant d’améliorer à la fois les infrastructures collectives et la qualité de vie des citoyennes et des citoyens. Dans le bulletin d’information municipale du 2 septembre dernier, le maire Normand Bolduc remercie notamment le nouveau député de Portneuf à l’Assemblée nationale. Franchement, l’admissibilité de ce projet à l’aide gouvernementale était déjà confirmée bien avant son arrivée (ibidem pour l’agrandissement de la Salle des Fêtes de Neuville, qu’on était donc fier d’annoncer au début de l’été dernier). Y'en a qui surfent sur la vague des autres, non ?

PENDANT CE TEMPS À CAP-SANTÉ OU ST-ALBAN ??? LE 5 OCTOBRE 2003 – Selon l’article du Courrier, le budget consacré au programme d’infrastructures est maintenant épuisé. Les projets des autres municipalités ne pourront se réaliser cette année. On retrouve pourtant au moins deux autres projets déjà annoncés, tout aussi essentiels et urgents à réaliser.

C’est le cas de travaux de quelque 2 millions $ autorisés en mars 2003 par le précédent gouvernement pour que Cap-Santé aménage une usine de traitement de l’eau potable, améliore son réservoir et expérimente de nouvelles technologies afin d’éliminer des problèmes de mauvais goût et d’odeurs désagréables, de corrosion de son eau. C’est aussi le cas d’une aide de quelque 2,7 millions $ confirmée en juin 2002 au bénéfice de Saint-Alban pour construire un réseau d’égout domestique, aménager une station de traitement des eaux usées, mettre en place un système de déphosphatation et installer un émissaire pour le rejet des eaux traitées dans la rivière Sainte-Anne.

Bien sûr, les maires de Cap-Santé, Jean-Yves Nobert, et de Saint-Alban, Deny Lépine, s’étaient tout autant réjouis de cette annonce et des effets positifs anticipés par les futurs travaux. Qu’ont-ils à dire maintenant, ces matamores d'alors, pour défendre ces projets prioritaires que le nouveau gouvernement tarde à reconnaître ?

DEUX LIBÉRAUX ? LE 5 OCTOBRE 2003 - Coiffé du titre "Deux libéraux à l'envers", Le Soleil écrit que Québécois et Ontariens ne l'ont peut-être pas encore réalisé, mais en votant libéral lors des élections du 14 avril, pour les premiers, et de jeudi dernier, pour les seconds, ils ont choisi deux voies fort différentes, souvent contraires.

D'un côté, le libéral Jean Charest veut désengager et réinventer l'État, ouvrir des partenariats avec le secteur privé dans le domaine de la santé, et baisser les impôts à tout prix. Il emprunte une route que les Ontariens viennent justement de rejeter après une expérience de huit ans.

De l'autre côté, le libéral Dalton McGuinty remet l'État à la une, se mêle de développement économique, récuse les privatisations ouvertes ou subtiles de son prédécesseur et promet de ne pas baisser les impôts. Comme le PQ au printemps.

La situation est pour le moins absurde pour les "libéraux" de Jean Charest, dans les circonstances. Incidemment, il faut bien réaliser que ce ne sont pas deux gouvernements libéraux qui sont "à l'envers" l'un de l'autre présentement, mais bien un gouvernement conservateur, celui de Jean Charest, et bien sûr un gouvernement libéral au sens propre du terme, celui de Dalton McGuinty en Ontario.

FAIRE PAYER LES MOINS NANTIS, LE 5 OCTOBRE 2003 - (La lettre du Parti) Il y a quelques jours, l’animateur bien connu Jean Lapierre reprenait en ondes l’essentiel des commentaires que l’on peut retrouver sur le présent site en ce qui regarde le projet de «réingénierie» de l’État du gouvernement Charest. Voici, en substance, ses propos.

L’impôt sur le revenu est une mesure équitable. On paie selon ses revenus et donc plus on gagne, plus on paie. Par contre, la hausse des tarifs (hydroélectricité, frais de garde, etc.) et la diminution des services affecte beaucoup plus les moins nantis. C’est comme si on demandait aux plus pauvres de se serrer la ceinture pour que Jean Charest puisse réduire les impôts des mieux nantis d’un milliard de dollars dès le prochain budget. « Si c’est ça, j’aime mieux qu’on ne baisse pas mes impôts » a conclu Jean Lapierre.

C’est clair ! Ils (les néo-libéraux-canado-conservateurs de Jean Charest) démolissent pierre par pierre les principes d'équité et la solidarité sociale et économique que les Québécoises et les Québécois ont construits patiemment cours des années.

LE CHAT SORTI DU SAC, LE 5 OCTOBRE 2003 - (La lettre du Parti ) Libérés de l’interdiction de publication entourant le dépôt d’une requête d’exception présentée par les avocats de la défense, dans le méga-procès des motards criminalisés, les médias ont finalement pu laisser sortir le chat du sac. Et le chat, en l’occurrence, c’est le ministre de la Justice, Procureur et Notaire général du Québec, Marc Bellemare.

Les journalistes sont unanimes, le ministre Bellemare a failli faire avorter le procès en rejetant du revers de la main l’entente longuement négociée et survenue entre le substitut du procureur général et les avocats de la défense. Selon ces mêmes avocats de la défense, le ministre aurait même menti lors de son point de presse concernant cette question. En quelques mois seulement, le ministre Bellemare aura réussi à placer son gouvernement dans l’embarras à plusieurs reprises. À ce rythme, Marc Bellemare pourrait bien devenir le prochain chat à fouetter pour le premier ministre Charest.

EFFETS PERVERS DE LA RÉINGÉNIERIE, LE 4 OCTOBRE 2003 - Kathleen Lévesque (Le Devoir) écrit que même l’OCDE s'inquiète des effets pervers que peut entraîner le partenariat public-privé. Sans règles d'éthique claires, le recours au secteur privé risque d'aboutir à une augmentation de la corruption et de l'affairisme, estime l'organisme international: « L'interdépendance des sphères économique et politique favorise les relations incestueuses. » Pour sa part, l'éthicien Yves Boisvert, de l’ÉNAP, ne cache pas sa crainte qu'il y ait une certaine improvisation derrière le slogan «réinventer le Québec».

L’article rappelle qu’au fédéral, où toute relation avec le secteur privé est encadrée par des règles, un dossier de partenariat doit servir l'intérêt public et faire montre de transparence et d'intégrité. Pourtant, les dérapages y ont été nombreux. Le scandale du programme des commandites en est le meilleur exemple. Le gouvernement avait transféré au secteur privé la gestion et la distribution de fonds publics, ce qui a donné lieu à du patronage, à des conflits d'intérêts et à du gaspillage.

Oui mais c'est probablement mauditement bon pour leurs campagnes de financement... À lire !

COTE DU QUÉBEC STABLE, LE 4 OCTOBRE 2003 – D’après la PC, affirmant que les finances du Québec se sont améliorées au cours des cinq dernières années, que le fardeau de la dette a été réduit et se fiant aux promesses du gouvernement Charest en matière de finances publiques, la firme de notation de crédit Moody's maintient la cote de la "province". Cette décision reflèterait une amélioration de la performance financière du Québec au cours des cinq dernières années et une tendance graduelle à la baisse du fardeau de la dette. Selon Moody’s, les budgets équilibrés des récentes années ont constitué un retournement significatif par rapport à une époque de gros et récurrents déficits.

Oui, certes, un retournement significatif par rapport à l’époque des gros déficits libéraux. Les finances se sont améliorées au cours des 5 dernières années grâce à qui ? Certainement pas grâce au gouvernement Charest, n’est-ce pas ? Quant à se fier aux promesses des libéraux pour la suite, voyons voir.

ABOLISSONS L'INSTITUT, LE 4 OCTOBRE 2003 - Se basant sur des données de l'Institut de la statistique du Québec, la PC rapporte qu'au cours des sept premiers mois de 2003, nos échanges ont affiché une baisse cumulative de 1,5 % en regard des mêmes mois de 2002.

C'est bien simple, pour solutionner le problème dans son contexte de réingéniérie, le gouvernement Charest pourrait abolir l'Institut !

SACRÉ BELLEMARE... LE 4 OCTOBRE 2003 - Éditorial de Josée Boileau (Le Devoir) qui rappelle que tout récemment, on estimait que le ministre de la justice, Me Bellemare, ne pouvait rester aux commandes alors que son bureau mettait en danger le délicat mégaprocès des Hells. Puis, le ministre "retrouve" la voie du bon sens, des sentences sont données à neuf accusés. Il s'en réjouit, sous l'oeil goguenard de tous ceux qui savaient de quoi il retournait. Le grand public, tenu dans l'ignorance, n'y voit que du feu.

Et ça continue, aux dires de l'éditorialiste : un ministre qui réduit des criminalistes respectés à de fieffés menteurs; des avocats outrés; un public ébahi que l'on puisse négocier avec des motards criminels; un juge qui bouille de rage; chicane entre procureur en chef de la Couronne et sous-ministre associé; un sous-ministre en titre à la Justice quitte, ne pouvant apparemment plus supporter son nouveau ministre; un milieu judiciaire critique au sujet dudit ministre (lubies de justicier, manière de tout emmêler).

Pour Josée Boileau, un procureur général qui a le mandat de diriger toute poursuite ou défense au nom de la Couronne n'a droit ni à l'amateurisme, ni au militantisme, ni à l'incompétence.

Comme on dit parfois : « Ça va tu finir ? »

LE MAILLON FAIBLE, LE 4 OCTOBRE 2003 – Michel David (Le Devoir) en rajoute, rappelant qu'une chaîne est aussi solide que le plus faible de ses maillons. Pour le chroniqueur politique, la même règle vaut pour un gouvernement: un ministre incompétent constitue pour celui-ci un danger permanent. À la Justice, il est indispensable d'avoir quelqu'un de fiable. Un maillon faible doit être remplacé, sans quoi toute la chaîne devient fragile. Quand on pense que Julie Boulet avait perdu son ministère pour quelques flacons de pilules !, de conclure M. David.

!?/*&%£! Enfin, bref !

ON NOUS PREND POUR DES CONS... LES 4 OCTOBRE 2003 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que le ministère de la Santé et des Services sociaux se dégage de toute responsabilité quant à l'exactitude des données qu'il livrera au grand public en octobre sur son nouveau site Internet, où on retrouvera les listes d'attente pour diverses chirurgies effectuées dans les hôpitaux du Québec. Non seulement les données qui y sont contenues ne seraient pas fiables, mais elles seraient périmées.

« On a voulu mettre un site en ligne avec précipitation. Et la discussion de fond n'a pas été faite », estime le Dr Yves Dugré, président de la FMSQ. Les médecins ne font pas leurs demandes d'intervention de façon uniforme : certains font suivre leurs demandes au moment du diagnostic, d'autres les livrent quand ils sont prêts à procéder à la chirurgie.

Le mois dernier, M. Couillard avait avancé que ce site Internet permettra aux malades de devenir des « consommateurs de soins», de connaître la situation qui prévaut dans leur région et d'obtenir la possibilité, le choix d'être opérés ailleurs. « C'est franchement berner la population que de penser qu'on va améliorer l'accessibilité » en divulguant les listes d'attente, juge-t-on à l'AHQ.

On est prêts, disaient-ils. On nous prend pour des cons...ommateurs !

LES LOUPS DANS LA BERGERIE, LE 4 OCTOBRE 2003 – Toujours dans Le Devoir, c’est Kathleen Lévesque cette fois qui écrit que le Conseil du trésor a lancé hier un appel d'offres public pour se constituer une liste de firmes-conseils qui l'accompagneront dans la réingénierie de l'État. Les entreprises sélectionnées participeront à diverses rencontres stratégiques afin d'éclairer la présidente du Conseil du trésor dans ce dossier. Une enveloppe maximale de un million de dollars est prévue à cet effet.

Oui, les loups entrent ainsi dans la bergerie.

BELLEMARE RÉCIDIVE ? LE 4 OCTOBRE 2003 - Selon la PC, le député péquiste Richard Legendre trouve «inacceptable» l'attitude du ministre de la Justice Marc Bellemare, qui aurait «tassé» un fonctionnaire de son ministère parce qu'il était le frère d'un député de l'opposition. Pierre Legendre, un avocat qui oeuvre au ministère de la Justice depuis plusieurs années, frère du député péquiste de Blainville, était jusqu'en juin dernier le bras droit du sous-ministre. Il a été déplacé par le ministre Bellemare, rapportait vendredi La Presse.

« C'est une injustice totale. Il est fonctionnaire au ministère depuis plusieurs années et sous plusieurs gouvernements. Mon frère n'a jamais fait de politique et je ne sais même pas pour qui il a voté», a déclaré le député vendredi. M. Legendre a rappelé que dans le passé, les liens familiaux pouvaient exister sans que cela ne mette en doute la compétence et les capacités des individus. Il a cité le cas de la famille Johnson. Trois membres de cette célèbre famille ont été à des périodes différentes premier ministre du Québec, alors que tous trois siégeaient dans des partis politiques différents et adverses.

A New York, Jean Charest a affirmé ne pas être au courant de l'imbroglio. Il a refusé de commenter plus à fond ce qu'il appelle les «affaires internes» du ministère de la Justice, ni le départ fracassant du sous-ministre Michel Bouchard, qui a claqué la porte pour s'en aller travailler à Ottawa, pour le gouvernement fédéral. « Le ministre a très bien fait son travail. M. Bellemare fait très bien son travail, il est très compétent et il a toute ma confiance», a-t-il conclu.

Il serait temps que Charest arrête de jouer à l'autruche. Qu'il mette enfin ses culottes !

PLUS DE RIGUEUR, LE 3 OCTOBRE 2003 – La PC rapporte que le ministre de la Sécurité publique, Jacques Chagnon, invite l'ensemble des policiers à faire preuve de plus de rigueur devant les tribunaux. « J'exige de tous les policiers plus de rigueur, toujours plus de rigueur, de la rigueur plutôt que des interprétations un peu libérales d'un compte rendu d'écoute [électronique] », a déclaré le ministre.

Sans commentaire.

SORTONS DU NOIR, LE 3 OCTOBRE 2003 – En éditorial Bernard Descôteaux (Le Devoir) rappelle que c’est pendant leur première année de pouvoir que les libéraux peuvent engager leurs grandes réformes. Or la « réingénierie » libérale se heurte déjà de fortes résistances et ce, même dans ses propres rangs alors Claude Ryan interpelle le gouvernement sur sa responsabilité en matière de justice sociale. Il n'existe pour l'instant aucun document de fond qui puisse encadrer ce débat et présenter une vue d'ensemble des intentions du gouvernement, écrit M. Descôteaux.. Les sorties des ministres aux allures parfois intempestives ne peuvent que laisser croire que le gouvernement navigue à l'aveuglette.

Effectivement, à part les slogans et les idées réductrices sur le rôle de l’État et les services publics, on peut constater que les libéraux étaient loin d’être aussi prêts qu’ils le prétendaient à assumer le pouvoir.

LE LIQUIDATEUR, LE 3 OCTOBRE 2003 – Pascale Breton (La Presse) rapporte que l'allocution de Jean Charest devant la Foreign Policy Association de New York semble avoir rassuré la communauté d'affaires de l’endroit devant laquelle il a expliqué les réformes entreprises par son gouvernement, comme la réduction de la taille de l'État et le recours aux partenariats public-privé, notamment pour l’exploitation du potentiel énergétique du Québec. « C'est un excellent vendeur », s'est exclamé le directeur financier de la banque d'investissements BNP Paribas, Bill Morrissey. Les propos de Jean Charest, qui a également fait l'éloge d'un gouvernement fédéraliste, étaient doux aux oreilles de la communauté new-yorkaise des affaires, a constaté la journaliste.

Excellent vendeur ! Quel compliment ! Si Bill Morrissey suivait vraiment ce qui se prépare actuellement au Québec, il s’exclamerait plutôt : « Quel excellent liquidateur ! »

En passant, Pascale Breton rapporte également que le grand patron d'Alcoa, Alain Belda, était notamment au nombre des invités à la table d'honneur. Serait-ce que tout ne serait pas perdu pour ce qui est du projet d’agrandissement d’Alcoa à Deschambault ?


PUS CAPABE ! LE 3 OCTOBRE 2003 – Yves Boisvert (La Presse) souligne que la crise au ministère de la Justice a pris un peu plus d'ampleur, hier, quand on a appris que le sous-ministre de la Justice, Michel Bouchard, très respecté, part pour Ottawa. Celui-ci était incapable de supporter le style Bellemarre : « Il a perdu 25 livres depuis que Bellemare est arrivé; il n'a jamais vu un ministre se comporter de cette façon, et pourtant, il a travaillé sous les libéraux et les péquistes, sous huit ministres ! » , selon une source citée par le journaliste.

Pas rassurant !

APPELONS LES CHOSES PAR LEUR NOM, LE 2 OCTOBRE 2003 – La PC rapporte les propos de Pauline Marois : « Ce n’est pas une véritable «réingénierie» de l'État que prépare le gouvernement Charest, mais plutôt une importante vague de compressions budgétaires. (…) J'appréhende nettement des coupes et je pense que c'est dans cette perspective-là que c'est fait par le gouvernement libéral, sous couvert d'une révision du rôle de l'État et de l'ensemble des programmes », aurait-elle dit. Avec une pointe d'ironie, elle a évoqué le gouvernement libéral et la Révolution tranquille des années 60, constatant aujourd'hui ce qu'elle désigne comme « la Régression tranquille » avec « les conservateurs au pouvoir à Québec ».

On ne peut mieux dire en effet. Les libéraux… pardon… les ex-libéraux de plus en plus conservateurs, sont arrivés au pouvoir pas du tout préparés contrairement à ce qu’ils prétendaient. On sent partout l’improvisation, les slogans plutôt qu’une véritable vision du développement du Québec. Ce qui leur tient lieu de programme en définitive, c’est la mosaïque de promesses inconsidérées qu’ils ont faites il y a six mois pour arriver au pouvoir. Aujourd’hui, ils sont pris avec, comme on dit. C’est vraiment minable. Pendant ce temps, Jean Charest va se péter les bretelles à New York en s’appuyant sur l’excellente performance du Québec, un héritage du précédent gouvernement.

RÉGIMES DE RETRAITE, LE 2 OCTOBRE 2003 – Parlant de promesses, la PC rapporte précisément que plusieurs députés libéraux se font remettre sous le nez par la Fédération des associations de retraités du Québec (FARQ) les discours qu'ils prononçaient quand ils étaient dans l'opposition. Celle-ci demande de modifier la Loi sur les régimes de retraite permettant actuellement aux patrons et aux syndicats de s'entendre sur l'utilisation des surplus de la caisse de retraite d'une entreprise sans le consentement des retraités. La PC rappelle qu’au cours de la dernière campagne, les libéraux s'étaient engagés à modifier la loi dès que leur équipe serait portée au pouvoir. Or, rien n'a été fait depuis.

J'ai hâte de voir comment les conservateurs (i.e. libéraux) vont s’en sortir de celle-là. À propos, qu’advient-il de leur promesse concernant le fameux dossier de la machinerie de construction ? À suivre...

CHAREST VANTE LE QUÉBEC À NEW-YORK, LE 2 OCTOBRE 2003 – Mylène Moisan (Le Soleil) rapporte que Jean Charest a l'intention de jouer la carte de la fiabilité de son réseau hydroélectrique pour charmer les investisseurs américains. « Je vais profiter de tous les avantages qu'offre le Québec, a tranché le premier ministre hier en point de presse. Nous, on a eu deux événements — la tempête magnétique à la fin des années 80 et la crise du verglas — qui nous ont amenés à faire des investissements de 3 milliards $ dans notre réseau de distribution. Ce qui nous amène à rappeler aux gens que c'est au Québec où le réseau est le mieux entretenu. »

... un réseau largement retapé grâce aux efforts de ses prédécesseurs, et dont il hérite aujourd’hui ! Comme on dit, son père est né avant lui... à moins qu'il dilapide l'héritage ! Voyons par exemple ce qui suit...

BIOTECHS : LE RÈGNE DU QUÉBEC MENACÉ, LE 2 OCTOBRE 2003 – Marianne White (Le Soleil) fait écho au cri d’alarme de la présidente et chef de la direction de la firme ontarienne Macdonald & Associates, Mary Macdonald, lors d'une conférence présentée dans le cadre de BioContact, un des plus importants rassemblements annuels dans le domaine des biotechnologies. Selon madame Macdonald, si le Québec continue de garder la position de tête au pays dans le secteur des biotechnologies, la « province » (sic) pourrait se faire doubler si le gouvernement libéral [de Jean Charest] applique un régime minceur à ses programmes de soutien à l'innovation et à la recherche. « Nous allons suivre de très près ce qui va se passer au Québec avec le changement de gouvernement car l'industrie pourrait être déstabilisée », a indiqué Mme Macdonald, une sommité canadienne en matière de capital de risque.

On ne peut être plus clair. Ce message vient de l’extérieur et d’une personne certainement compétente pour se prononcer en cette matière. Peut-être nous ouvrirons-nous enfin les yeux ?

CONFLIT D’INTÉRÊTS, LE 1ER OCTOBRE 2003 – Stéphane Paquet (Le Soleil ) écrit que contrairement à ce que le ministre Sam Hamad affirmait dans une déclaration d'intérêts en juin, depuis l'élection des libéraux le service de traiteur Nourcy, de Ste-Foy, propriété de sa conjointe, aurait à quatre reprises fait affaire avec la Commission de la capitale nationale, organisme qui relève directement de M. Hamad, responsable de la région de Québec.

Donc, une déclaration d’intérêts non conforme à la réalité. Un geste qui s’ajoute à la contribution financière que M. Hamad reconnaît avoir faite au PLQ il y a quelques années et qui dépassait largement le maximum annuel autorisé par la loi sur le financement des partis politiques. Même si ce ne sont pas des montants mirobolants qui sont en cause, sur le plan de l'éthique, ça commence à faire beaucoup. À suivre... Voyons ce que le principal intéressé ainsi que Jean Charest feront dans les circonstances. Julie Boulet, elle, n'avait pas hésité à démissionner dans les circonstances que l'on connaît.

UNE TEMPÊTE DANS UN VERRE D'EAU, LE 1ER OCTOBRE 2003 – Denis Lessard (La presse) traite aujourd’hui d’un trou imprévu de plus de 500 millions pour l'année en cours. Le ministre Séguin assure que le gouvernement parviendra à maintenir le déficit à zéro tout en réduisant les impôts de un milliard l'an prochain. De plus, celui-ci ramène à bien peu de chose l'opération de réingénierie gouvernementale entreprise par sa collègue du Trésor, Monique Jérôme-Forget. M. Séguin préfère parler de «rafraîchissement de nos méthodes de travail» qui «n'aura pas énormément de résultat» sur les finances publiques l'an prochain.

La campagne de peur ou la catastrophe appréhendée quant à l'état des finances du gouvernement du Québec, commence à ressembler étrangement à une tempête dans un verre d'eau. Qu’est devenu le supposé déficit de plus de 4 milliards de $ dont Jean Charest parlait au lendemain du 14 avril dernier ? Par ailleurs, constatons qu’enfin, comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises sur ce site depuis, cette réingénierie tout comme la privatisation ne rapporteront pas de grandes économies. On a déjà même déjà vu l’inverse se produire.

COLLISION FRONTALE ? LE 1ER OCTOBRE 2003 – Denis Lessard (toujours La Presse) parle de collision frontale hier, entre Pauline Marois et François Legault à deux semaines du premier conseil national du PQ depuis la défaite du 14 avril.

Les articles du genre de celui de M. Lessard font souvent « presse à sensation » lorsqu’il s’agit des débats au Parti Québécois. Que voulez-vous ? Il faut bien vendre de la copie. Oui, à la présente étape de réflexion au sein du PQ, il y a un dans un débat d’idées et des points de vue qui divergent, rien de plus normal.

LE BUDGET DU PAYS, LE 30 SEPTEMBRE 2003– Lettre de François Legault dans les journaux d’aujourd’hui. Il pourfend les prétentions de Jean Charest qui propose une «réingénierie» de l'État québécois pour régler tous les problèmes de financement des réseaux publics et même de diminuer les impôts. Pour M. Legault, les gains d'efficacité ne nous permettront jamais de régler les tensions énormes entre l’argent actuellement disponible et les besoins de la population et couper dans les autres missions de l'État que la santé et l’éducation serait désastreux pour le développement du Québec. La « réingénierie » libérale de l'État ne pourra régler les problèmes de financement de nos réseaux publics. M. Legault rappelle que les Québécoises et les Québécois envoient plus de 50 % de leurs impôts à Ottawa et tous les partis représentés à l'Assemblée nationale reconnaissent qu'il y a déséquilibre fiscal : trop de revenus fiscaux à Ottawa et pas assez à Québec. De l’avis de François Legault, le Parti Québécois doit, dès maintenant, élaborer le budget du Québec en tant que pays, exercice qui permettrait de débattre des choix à faire avec tout notre argent, de maximiser l'utilisation de tous nos revenus. C'est aussi la seule façon de dégager des marges de manoeuvre de milliards de dollars.

C’est une excellente façon de stimuler la « saison des idées » qui s'amorce au Parti Québécois, brassage d’idées déjà amorcé par madame Marois, il y a quelques semaines. Peu importe qu’il y ait course à la chefferie ou pas, le PQ doit être plus clair sur ce que sera ce Québec comme pays à part entière.

SONDAGE SUR LES DÉFUSIONS, LE 30 SEPTEMBRE 2003 – La PC rapporte les principaux éléments d’un sondage SOM sur les fusions municipales à Québec qui montre que 68 pour cent des résidants de la nouvelle ville sont satisfaits du travail du maire Jean-Paul L'Allier. Il est très populaire dans l'ancienne ville de Québec, mais obtient également 63 pour cent de taux de satisfaction dans les anciennes villes de banlieue. Les Québécois sont également majoritairement satisfaits de la nouvelle grande ville. Même dans la banlieue, le taux de satisfaction est de 51 pour cent. Dans les anciennes villes de banlieue, 50 pour cent des citoyens souhaitent la défusion, alors que 50 pour cent ne la souhaitent pas. À Beauport, Charlesbourg et Sainte-Foy, les trois grands arrondissements tout autour du coeur de la ville de Québec, le non aux défusions domine. C'est en fait dans les petits arrondissements que l'on retrouve en force les défusionnistes.

Enfin, un peu de bon sens dans tout ce magma initié par les libéraux de Jean Charest. Oui, des résultats qui démontrent que quand ça charrie trop, le sens commun, le bon jugement des gens peut revenir en force et rétablir les choses dans leur juste perspective, en partie du moins.

RÉINGÉNIERIE, LE 30 SEPTEMBRE 2003 – Michel Corbeil (Le Soleil) rapporte le contenu d’un document produit, en août, par le sous-secrétariat à la réingénierie, une entité dirigée par la sous-ministre Louise Pagé. Selon le document, les ministres eux-mêmes pourraient résister à la réingénierie de l'État entreprise par le gouvernement Charest et les syndicats incarneraient le véritable obstacle à cette vaste opération que conduit la présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget.

Comme dirait Obélix, « Ils sont fous ces romains ! »

PROSTITUTION JUVÉNILE, LE 30 SEPTEMBRE 2003 – Selon Stéphane Paquet (Le Soleil), écorchant au passage l'enquêteur en chef et la police de Québec, le ministre de la Sécurité publique, Jacques Chagnon, annonce qu'il n'est pas question de rouvrir l'enquête ou d'en lancer une nouvelle dans l'affaire du réseau de prostitution juvénile. Cela risquerait de faire avorter les procès, craint-il. « C'est sûr que le directeur de la police de Québec aurait sûrement quelques réunions à faire pour serrer les fils dans son organisation », a lancé hier le ministre Chagnon, patron politique des policiers. Précisant que le corps de police a récemment été regroupé par les fusions municipales, le ministre Chagnon a été loin d'être impressionné par son travail des derniers jours. « Sur le plan des communications, en tout cas, au moins, le corps policier ou des membres du corps de police de Québec ont certainement agi de façon précipitée et malheureuse. »

Quoiqu'il en soit, le mal est fait et il sera impossible à réparer.

TUER LE SERVICE PUBLIC, LE 29 SEPTEMBRE 2003 – Michel Venne nous revient ce matin (Le Devoir) en rappellant que Robert Bourassa avait refroidi les ardeurs des hommes d'affaires recrutés dans son gouvernement qui voulaient appliquer au Québec les thèses néolibérales. «L'État n'est pas une business», avait-il tranché, mettant ainsi une sourdine aux propositions de réduire en miettes l'État providence québécois. Revenus au pouvoir, les libéraux (disons plutôt les néo-libéro-canado-conservateurs) revisitent leurs vieilles lubies. La réforme préparée par la présidente du Conseil du trésor, Mme Monique Jérôme-Forget, repose sur un préjugé favorable aux façons de faire en vigueur dans le secteur privé. Pourtant la preuve n'a pas été faite de la supériorité du privé sur le public dans les domaines qui relèvent de l'État. La privatisation des chemins de fer en Grande-Bretagne, par exemple, a été une catastrophe. Partout où le secteur privé contrôle les systèmes de santé, les coûts sont plus élevés et les services moins accessibles. Tout le monde connaît le vieil adage qui correspond à la réalité des partenariats privé/public : en général, on privatise les profits et on socialise les coûts. En définitive, lorsque les choses tournent mal, c'est toujours le contribuable qui paie.

Nous ouvrirons-nous les yeux avant qu’il soit trop tard. J’ai l’impression que le Québec dort au gaz actuellement sur ces questions vitales pour l’avenir.

DÉFICIT D’UN MILLIARD DANS LES HÔPITAUX, LE 29 SEPTEMBRE 2003 – Robert Dutrisac (Le Devoir) décrit un gouvernement Charest vivement préoccupé par les dépassements budgétaires dans les hôpitaux, dont les déficits accumulés risqueraient ent de franchir la barre fatidique du milliard à la fin de l'année en cours. Selon le journaliste, la situation surprend d'autant plus le gouvernement qu'il avait consenti un effort particulier cette année pour rehausser la marge de manoeuvre des hôpitaux, quitte à investir moins dans les soins de première ligne. Philippe Couillard a fermé les yeux sur des déficits cumulant à 650 millions à la fin de 2002-03 alors que son prédécesseur avait exigé que les établissements s'attellent au remboursement de leur dette.

Erreur coûteuse en effet. Ce n’est pas par des parole, davantage d’argent, un brassage de structures et des baguettes en l’air qu’on règle les problèmes dans un tel réseau. C’est ce que le ministre Couillard, en matamore, fait depuis le début de son mandat. Revenons donc à un approche rigoureuse qui ne consiste pas simplement à mettre plus d’argent à l’aveuglette dans ce puits sans fond... À propos monsieur Couillard, que devient la prévention, oui, la PRÉVENTION dans tout cela, là où vous devriez investir en priorité pour empêcher par exemple que l'excès de poids endémique chez nos jeunes génère des coûts énormes pour la société dès qu'ils atteindront la trentaine... c'est-à-dire dans peu d'années en fin de compte ??? Youhou ! On se réveille ?

AGNÈS MALTAIS REVIENT À LA CHARGE, LE 29 SEPTEMBRE 2003 - La PC rapporte que même si la police de Québec nie toute implication d'hommes politiques dans le réseau de prostitution juvénile, la représentante des députés du Parti Québécois, Agnès Maltais, soutient que la police doit quand même aller au fond des choses. « Un doute a plané et plane probablement encore dans la population. Les propos tenus viennent entacher la relation de confiance entre les politiciens et les gens», a soutenu Mme Maltais. La députée dit avoir reçu des téléphones durant toute la journée de vendredi. « Je suis vraiment contente que la police ait dit qu'aucun homme politique n'était impliqué dans le réseau de prostitution. Mais il faut quand même que la population puisse croire que la police est allée au fond des choses. »

Espérant que le ministre de la Justice, Marc Bellemare, et celui de la Sécurité publique, Jacques Chagnon, ne resteront pas insensibles à la requête du PQ.

BOUTS DE CHANDELLES, LE 27 SEPTEMBRE 2003 – Pour Michel David (Le Devoir), les partenariats public-privé visant à assurer l'entretien, voire l'expansion du réseau routier ne devraient pas soulever un bien grand tollé. Ce qui risque de faire le plus de tort au gouvernement Charest, ce sont plutôt les économies, qui se résument souvent à des bouts de chandelles, réalisées au détriment des clientèles les plus vulnérables. Par ailleurs, toujours selon le chroniqueur, certains ont trouvé que M. Couillard paraissait un peu plus nerveux cette semaine quand il a annoncé une première compression budgétaire touchant la santé depuis le 14 avril. Peut-être a-t-il déjà compris que, de toute manière, les économies de bouts de chandelles ne suffiront pas, de conclure M. David.

Ça s’appelle, après le rêve, le retour à la réalité.

PROSTITUTION JUVÉNILE, LE 27 SEPTEMBRE 2003 – Les journaux de ce matin rapportent que le directeur de la police de Québec, Daniel Langlais, et le procureur en chef, Jacques Casgrain ont démenti les propos de l'enquêteur Roger Ferland : aucune personnalité politique n'était impliquée dans le dossier de prostitution juvénile. L'enregistrement en question mentionne plutôt que des gens d'importance ont été clients du réseau, «genre des ministres», sans préciser davantage. La présidente du caucus des députés péquistes, Agnès Maltais, a demandé à la police de Québec et au Procureur général de rouvrir l'enquête sur le réseau de prostitution juvénile de Québec afin de porter des accusations ou laver la réputation des personnes visées par des allégations.

Entre temps, le mal a été fait. Le tort fait à la réputation des personnes en question est malheureusement impossible à corriger. Devant cette véritable saga qui continue, ceux qui parfois traitent Québec de " gros village " auront quelque chose de plus pour appuyer leur discours.

GRONDINES ACCESSIBLE PAR AUTOROUTE, LE 25 SEPTEMBRE 2003 – Les personnes intéressées apprendront certainement avec joie que Grondines, municipalité récemment regroupée avec Deschambault, est maintenant accessible directement par une sortie sur l’autoroute Félix-Leclerc (A-40).

Le 8 mai 2002, messieurs Jacques Baril, alors ministre délégué aux Transports et à la Politique maritime, et Roger Bertrand, alors député de Portneuf et ministre délégué à la Santé, aux Services sociaux, à la Protection de la jeunesse et à la Prévention, avaient procédé à l’inauguration des travaux de construction d’un nouvel échangeur à la hauteur de la route des Grondines, au coût de 3,5 millions $, travaux complétés à la mi-septembre de la même année. Tel qu’annoncé alors, le ministère des Transports a procédé au cours de l’été 2003, à la réfection de la route des Grondines, entre l’autoroute 40 et la route 138.

La construction de cet échangeur et la réfection de la route assurent désormais un accès fonctionnel et adéquat à toute la partie Ouest de la municipalité de Deschambault-Grondines pour les usagers et pour la population locale.

Voilà donc une très bonne nouvelle, longtemps espérée par la population de ce secteur. Elle vient corriger la situation inéquitable qu’avait créée le gouvernement libéral, il y a plus d’une dizaine d’années, pour la population et les entreprises de Deschambault-Grondines.

BELLEMARE EST INTERVENU !, LE 25 SEPTEMBRE 2003 – Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que le ministre de la Justice, Marc Bellemare, confirme être intervenu dans les négociations qui ont mené aux plaidoyers de culpabilité de neuf Hells Angels à des accusations réduites de complot pour meurtre, trafic de drogue et gangstérisme, mais il se défend bien d'avoir entravé le bon déroulement des procédures. « C'est tout à fait normal que je prenne mes responsabilités. C'est ce que j'ai fait. [...] Je dois faire en sorte que ça fonctionne. Ç'a fonctionné, donc je suis heureux aujourd'hui », a-t-il indiqué.

Incroyable ! Le problème c’est que le ministre Bellemare semble être le seul à partager sa propre opinion. Les libéraux, de leur temps, réclamaient la démission d’un ministre pour beaucoup moins que ça ! Mais le plus inquiétant dans tout cela, est-ce qu'avec ce ministre de la JUSTICE, un personnage politique, la justice va se résumer à l'opinion de celui-ci, au mépris du système judiciaire ? Histoire à suivre...

TARIFICATION DE L’EAU, LE 25 SEPTEMBRE 2003 – Kathleen Lévesque (Le Devoir) écrit que si le ministre des Affaires municipales, Jean-Marc Fournier, voit dans la tarification de l'eau envisagée par Montréal une voie à exploiter en vue de financer la réfection des réseaux d'aqueducs et d'égouts, il rappelle que le partenariat avec l'entreprise privée fait également partie des formules de financement pour la métropole. Pour sa part, Eau-Secours craint justement qu'on n'ouvre les vannes à une privatisation de l'eau.

Tarifons tout ce qui bouge, on pourra réduire les impôts (et donc soulager les plus riches) ensuite… On observe au moins deux lubies au sein du gouvernement néo-libéro-canado-conservateur de Jean Charest, tarification et privatisation. Quel changement ! Quel progrès ! Parlant de privatisation, puis de tarification, deux autres nouvelles suivent...

RÉSIDENCES POUR LES AÎNÉS ET LE PRIVÉ, LE 25 SEPTEMBRE 2003 – Robert Dutrisac rapporte qu’une première régie régionale de la santé et des services sociaux vient de transmettre un appel de projets issu du ministère et visant à céder au secteur privé tous les services fournis dans les résidences de personnes âgées en perte d'autonomie, sauf les soins de santé. Les autres RRSSS sont appelées à emboîter le pas. Ce type de partenariat viserait à recentrer le réseau de la santé sur sa mission, les services cliniques, délaisser les autres types de services que requiert la clientèle âgée en perte d'autonomie et expérimenter de nouvelles modalités d'organisation et de prestation de services grâce à l'apport du secteur privé, notamment.

L’assiette au beurre, vous connaissez ?

HYDRO-QUÉBEC RÉCIDIVE, LE 25 SEPTEMBRE 2003 – Hélène Baril (La Presse) rapportant qu’Hydro-Québec revient à la charge en réclamant de nouveau deux hausses de 3% des tarifs d'électricité. La société d'État voudrait profiter de la première des deux hausses tout de suite après la décision de la Régie. L'autre hausse s'appliquerait peu de temps après, le 1er avril 2004 comme prévu. Ceux qui ont combattu la première demande d'Hydro-Québec en sont restés stupéfaits.

Je vous le dis, tarifons tout ce qui bouge, on pourra ensuite réduire les impôts et soulager les mieux nantis. Tant pis pour les autres !

INQUIÉTANT MÉNAGE, LE 24 SEPTEMBRE 2003 – Lettre d'un certain Stéphane St-Onge dans Le Devoir qui s’inquiète des commentaires ministériels des dernières semaines. Pour M. St-Onge, il faut s'inquiéter qu'une société d'État qui a un objectif de rendement sur ses investissements se fasse dicter ses décisions par les ministres.

Il pointe d’abord la ministre du Tourisme, Nathalie Normandeau, qui va demander à la SGF de s'impliquer dans un projet de croisières sur le Saint-Laurent. Également soulignée, l'affirmation dangereuse du ministre du Développement économique, Michel Audet qui aurait affirmé que dorénavant, les programmes de subventions devraient relever directement du ministre au lieu d'être laissés au seul pouvoir des fonctionnaires d'Investissement Québec. Le politique aurait le dernier mot pour chaque subvention. Pathétique, conclut-il.

L’ingérence directe du politique dans le détail des opérations de telles sociétés d’État serait un recul majeur du point de vue de l’objectivité et de l’intégrité du processus de décision dans les programmes de subvention. Espérons que les libéraux ne pousseront pas leur « ménage » jusqu’à de telles absurdités…

JAMAIS ? LE 23 SEPTEMBRE 2003 - Même si Jean Chrétien trouve qu'il ferait un bon premier ministre canadien, Jean Charest a fermé la porte hier à un retour en politique fédérale, écrit ce matin Stéphane Paquet (Le Soleil). « Jamais, je ne suis pas intéressé à cela ! », aurait dit hier le premier ministre du Québec. « Je ne vois pas ce que j'irais faire (au fédéral). De toute façon, je suis premier ministre du Québec, je l'ai fait, mon bout au fédéral. Et, aujourd'hui, la seule chose qui m'intéresse, c'est ça. Je ne suis pas intéressé à retourner en politique fédérale », aurait-t-il insisté.

Pour quelqu'un qui n'en a pas l'intention, je trouve qu'il s'en défend un peu fort ! Souvenons-nous de la sagesse du proverbe : " Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau "...

PAS D’ENQUÊTE, LE 23 SEPTEMBRE 2003 - Le Comité des communes qui devait scruter les dépenses de la gouverneure générale a finalement décidé de laisser tomber son initiative, selon la PC. L'opposition aux Communes accuse les libéraux de bloquer l’enquête. Plusieurs de ceux-ci auraient peur d'aborder cette question, considérant notamment l'énorme attention médiatique de la fin de semaine dernière sur cette question.

... et ainsi la gouverneure générale, cet autre symbole de domination sur notre peuple (tout comme la lieutenant-gouverneure, dont le budget aurait plus que doublé depuis sa nomination), pourra continuer à flamber des millions de $ à l'édification de notre dépendance.

RETOUR À L’ÉCOLE ? LE 22 SEPTEMBRE 2003 – Dans Le Devoir, lettre de Michel Lebel, citoyen d’Entrelacs, qui rappelle qu’à l'occasion du dernier épisode du feuilleton portant sur le scandale des commandites et le Parti libéral, le premier ministre Chrétien s’est exprimé en parlant de mains sur le cash, d'être pogné par les polices, de police montée.

« En me rappelant l'autre suave déclaration du petit gars de Shawinigan concernant le drapeau sur le hood du char, j'ai subitement pensé que le meilleur cadeau que ses amis pouvaient lui faire à l'occasion de sa tant attendue retraite politique, serait de l'inscrire à un cours obligatoire de français, premier niveau. Pas à la Sorbonne, mais dans une école de rang de la Mauricie, avec examen et note de passage exigée. Les fins de semaine, durant son temps d'études, l'ancien député de Shawinigan serait toutefois autorisé à jouer au golf de l'Auberge de Grand-Mère... », d’écrire M. Lebel.

C'est sarcastique, mais tout de même ! Au-delà de l'humour, franchement, Jean Chrétien aurait pu se forcer un peu plus dans la vie publique pour parler un meilleur français, sa langue maternelle après tout. Respecter sa langue, c'est se respecter soi-même et respecter son peuple. C’est se forcer constamment pour mieux la parler. Mieux vaut en parler rien qu’une, mais bien la parler, qu’en parler plus d’une et les massacrer toutes, aller-retour.

NICOLET « TASSÉ », LE 22 SEPTEMBRE 2003 – Selon la PC, le gouvernement conservateur de Jean Charest a décidé de retirer à Roger Nicolet la présidence de la commission d'enquête publique sur la forêt. L’article rapporte en outre que depuis l'arrivée au pouvoir des néo-libéro-canado-conservateurs, les deux ministres responsables du dossier, Sam Hamad et Pierre Corbeil, les ineffables, qui disaient n’avoir aucune objection à le voir diriger les travaux de la commission, n'ont jamais cherché à rencontrer M. Nicolet.

Le régime des « dénominations » et nominations libérales est bien enclenché comme vous le constatez. Le meilleur reste à venir, j’en suis certain.

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