UN PETITE COURSE, PEUT-ÊTRE ? LE 21 DÉCEMBRE 2005 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapportent chacun de leur côté que les temps sont difficiles pour l'Action démocratique du Québec, dont
'organisation est essoufflée et les communications, inefficaces. Déçu, le chef Mario Dumont a ordonné que le parti entreprenne d'importants changements
afin de faire face à la musique.
Lors de son bilan de session qu'il a livré hier, Mario Dumont n'a pas caché que lui et son parti
avaient connu «une session extrêmement difficile». En raison de la course à la direction du Parti québécois puis de l'élection fédérale
dominée par le Bloc québécois au Québec, Mario Dumont a disparu de l'écran radar de l'électorat.
S'il accepte les résultats
lamentables des récentes élections partielles dans Outremont, où son parti n'a pas fait mieux que 2 %, Mario Dumont s'étonne du score du
PQ dans Verchères et, de là, des 10 % que sa formation politique a récolté lors de cette élection partielle, soit une baisse de six points
de pourcentage par rapport aux élections générales de 2003. Il y avait quelque chose de surréaliste», estime M. Dumont, qui n'en revient
tout simplement pas que le candidat péquiste, Stéphane Bergeron, ait recueilli 69 % des voies, soit quelque 15 % de plus que ce que le
chef Bernard Landry avait obtenu. C'est «comme si, tout à coup, tout le monde était péquiste», a-t-il dit, médusé.
Comme mesure
immédiate, l'ADQ remplacera son directeur général actuel, Sébastien Proulx, par Patrick Robitaille, un adéquiste de longue date. M. Proulx
devient conseiller politique de M. Dumont à Québec tandis que les deux recherchistes du cabinet sont remplacés par une seule personne,
Johanne Marcotte.
Comme mesure immédiate, pourquoi pas commencer par remplacer la tête ? En effet, peut-être qu’une bonne course à la chefferie à l’ADQ
finirait de nettoyer l’image glauque qu’a projeté ce parti pour s’être autant collé sur l’une des radios poubelles de la région de la
Capitale nationale, lors de la partielle de Vanier. Le "petit" Mario était loin de pouvoir profiter d’un tel appui dans Verchères… Tout
se paie, tôt ou tard, mon cher Mario !
À quand donc une course à la chefferie à l’ADQ afin de se débarrasser de ce chef déclinant
aux idées totalement dépassées, le plus ancien chef de toutes les formations politiques au Québec, quand on y pense...
QUESTION ! LE 21 DÉCEMBRE 2005 - En éditorial, Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) souligne que coup sur coup, deux manchettes nous
rappellent que le gouvernement Charest n'a pas abandonné l'idée de faire plus de place au secteur privé dans la gestion des services
publics. Malgré les avantages de la formule (sic), comment ne pas être méfiant devant un gouvernement dont le manque de transparence
empêche les citoyens d'évaluer eux-mêmes la pertinence de ses décisions ?
La semaine dernière, La Presse titrait à la une
« L'eau au privé » avec, en sous-titre : « La loi 134 permet aux entrepreneurs de gérer et de financer les services municipaux. »
Hier, c'était au tour du Devoir de révéler que le conseil des ministres avait décidé d'aller de l'avant avec la construction du pont de
l'autoroute 25 en partenariat avec l'entreprise privée.
Pour l’éditorialiste, il faut cesser d'affirmer qu'un financement privé
réduira l'endettement, pour ce qui est du pont notamment. En effet, puisque Québec entend conserver l'ultime responsabilité sur ces
infrastructures dont la propriété lui reviendra dans 25 ou 40 ans, il doit ajouter la dette du promoteur privé à son propre passif.
Dans ces conditions, quel avantage financier retireront les contribuables d'un projet dont les coûts de financement seront nécessairement
plus élevés que ceux d'un gouvernement et l'exigence de rentabilité ramenée à quelques années seulement après l'ouverture du pont ?
Bonne question à laquelle l'on obtiendra aucune réponse. Le dogmatisme libéral serait la seule possible, dans les circonstances.
POLTRON EN LICE ? LE 20 DÉCEMBRE 2005 – Dans le Courrier de Portneuf, en fin de semaine dernière, un article faisait état qu’environ 300
personnes s’étaient entassées au restaurant Normandin de Donnacona pour rencontrer l’animateur André Arthur qui, selon l’article, veut se
présenter aux prochaines élections fédérales dans la circonscription Portneuf-Jacques-Cartier. Il aurait recueilli 200 signatures et
poursuivrait sa tournée pour en amasser le plus possible. L’article précise qu’il pourrait cependant déposer son bulletin de
candidature que le 2 janvier prochain, date limite pour ce faire, pour ne pas perdre son droit de faire de la radio d’ici là.
Quel courage ! Plutôt que de se lancer dans la mêlée et faire campagne comme tout le monde, il préfère s'abstenir pour l'intant,
continuer de profiter outrageusement d'un micro, bien à l’abri des règles qui s’appliquent normalement à un candidat qui fait campagne.
C’est vous dire le genre plutôt tortueux du personnage. Et quant à ceux et celles qui ont signé son bulletin, ceux-ci étant
majoritairement de Donnacona, selon toute probabilité, que pensent-ils de l'expression « Donna-conards » qu’il a utilisé à plusieurs reprises
sur les ondes radiophoniques de la station locale pour les qualifier ? Puis-je leur rappeler que "conard", terme vulgaire et méprisant,
a pour synonyme "imbécile" ou "crétin" ? Dit-il vraiment alors « les vraies affaires », comme ils l'expriment à l'occasion ? N'y a-t-il
pas une limite à se laisser cracher dessus ?
MERCI À UN GRAND MAIRE ! LE 20 DÉCEMBRE 2005 - Isabelle Mathieu (Le Soleil) rapporte que Jean-Paul L’Allier s’est levé pour la dernière
fois, hier, de son fauteuil de maire de Québec. C’était l’heure des adieux au conseil municipal, après 16 ans et sept semaines, un record
de longévité pour la Vieille Capitale.
Bien sûr, cette ultime séance du conseil municipal avait un caractère très émouvant pour
Jean-Paul L’Allier qui, à 68 ans, prend sa retraite politique dans quelques jours. « On ne peut pas donner ce qu’on pense avoir de
meilleur pendant 16 ans et quitter comme si on sortait d’un dépanneur », a-t-il fait remarquer, à l’aide d’une de ses traditionnelles
images.
Quitter la mairie ne se compare à aucun autre de ses départs, assure M. L’Allier. « Cet emploi m’a pris toutes mes
émotions, toutes mes énergies, toutes mes compétences, fait-il remarquer. La mairie, ça fait appel à tous les outils que tu as dans ton
petit coffre. Alors que quand t’es ministre, t’as trois épaisseurs de sous-ministres pour te protéger. »
En début de séance, le
maire L’Allier a d’abord remercié la population qui l’a élu maire quatre fois, puis tous ses collègues du conseil municipal et enfin
l’ensemble des fonctionnaires.
Oui, un franc merci à M. L’Allier pour tout ce qu’il a accompli pour notre Capitale nationale, espérant que la fonction aidera celle qui
lui succède à s’élever un peu plus que ce qu’elle a laissé transparaître jusqu’à présent.
DU GRAND CHAREST... LE 20 DÉCEMBRE 2005 - Tommy Chouinard (Le Soleil) rapporte qu’à l'occasion d'une intervention exceptionnelle dans une
campagne électorale fédérale, le premier ministre Jean Charest donne un coup de pouce au chef conservateur Stephen Harper, dont les
troupes ne vont nulle part au Québec(sic).
Appuyer le chef conservateur dont la formation ne va nulle part au Québec ? J’appelle ça « du grand Charest » ! Quant à la volonté du chef
conservateur de corriger le déséquilibre fiscal et de donner à la province plus de place sur la scène internationale, encore une promesse
qui sera de toute manière sans suite, élu ou pas ! Le passé en cette matière est garant de l’avenir. Rappelez-vous les engagements des
Trudeau, Mulroney, Chrétien et consorts depuis 30 ans.
DE RETOUR ! LE 19 DÉCEMBRE 2005 - Absent depuis une dizaine de jours de cette rubrique, Roger Bertrand revient à peine de Brazzaville,
République du Congo, où il a participé comme conférencier à un séminaire sur le thème Éthique et politique : rôles et responsabilités des
partis et associations politiques. Ce séminaire de formation était destiné aux parlementaires et représentants des partis et associations
politiques de ce pays.
À cette occasion, M. Bertrand a notamment rappelé notamment qu’à peu près partout dans le monde, on
considère les partis et les associations politiques comme essentiels au fonctionnement de la démocratie représentative. Certains
avanceront même qu’une démocratie moderne, de société de masse, est impraticable sans la présence de partis qui : mènent des campagnes
électorales efficaces, créent des ponts entre les leaders politiques et les représentants de la société civile, développent des programmes
politiques et des plates-formes électorales, constituent des équipes solides de candidats et candidates en vue des élections, afin de les
faire élire, et capables d’agir efficacement au bon fonctionnement d’une législature ou d’un gouvernement.
Les partis doivent
être cependant prêts à susciter le regroupement et la mobilisation de nombreux citoyens (militants, sympathisants, électeurs) autour
d’objectifs, de politiques et de programmes répondant à leurs préoccupations et à leurs besoins (que ceux-ci contribueront eux-mêmes à
articuler), à intéresser et regrouper des leaders politiques au sein de leur formation, à les faire élire et à assurer, par leur
intermédiaire, le bon fonctionnement du parlement et du gouvernement.
À l’exemple de plusieurs organismes à l’échelle soit
nationale, soit régionale ou internationale, M. Bertrand a également insisté sur l’importance d’établir un certain nombre de règles
visant à discipliner le jeu des acteurs : partis politiques et candidats, citoyens et citoyennes. Certaines de ces règles peuvent être
codifiées dans un projet de loi, un règlement, un code de conduite ou d’éthique, d’autres enfin, laissées au sens commun et à la bonne
volonté des acteurs, parce que difficilement « codifiables ».
On sait qu’un Code de conduite est un ensemble de règles encadrant
la conduite des partis politiques et de leurs sympathisants surtout durant une campagne électorale, règles sur lesquelles les partis
idéalement à s’entendront de leur plein gré et qui pourront subséquemment être incorporées dans une loi. On insiste souvent sur
l’importance de souscrire volontairement à un tel code. M. Bertrand a également insisté sur le fait que ces règles doivent faire
l’objet du plus large consensus possible, ce qui facilite évidemment l’adhésion des acteurs concernés.
Pour être plus spécifique,
les règles de comportement en question concernent impérativement le respect du droit de tous les partis de faire connaître leurs idées,
de faire campagne; le respect des droits des électeurs et de leur liberté d’exercer leur vote; le respect de la liberté de la presse,
même si elle dérange; l’élimination des langages violents, voire incendiaires, irrespectueux
ou diffamatoire... ; la collaboration à la tenue d’un scrutin paisible et ordonné; l’acceptation des résultats attestés d’une élection
ainsi que des décisions de l’organisme reconnu pour le règlement des différends. Entretenir la communication avec les autres partis et
participer aux discussions sur les questions d’intérêt commun constituent également un « must » pour réussir en l’espèce.
M.
Bertrand a également parlé des caractéristiques essentielles du système électoral au Québec, très bien résumées d’ailleurs sur le site
Internet du Directeur général des élections. Ce système est le résultat d’un fort consensus au sein de la population et des partis
politiques qui s’est traduit dans des lois encadrant l’exercice de la démocratie, qu’il s’agisse d’élections proprement dites, ou
de consultations populaires, ou de financement des partis. À noter qu’on n’y apportera des changements que s’il y a consensus. Ce qui
est consensuel est plus solide, comme le rappelle la suite des résultats serrés du référendum de 1995 au Québec, sur la souveraineté :
même très serrés, les résultats ont été acceptés par les protagonistes et la population dans son ensemble.
Par les législations au
Québec en matière de système électoral, de financement des partis politiques et de consultations, l’électeur a été mis au cœur des
événements puisque, par l’exercice de son droit de vote, il manifeste démocratiquement son opinion sur la vie politique. Il est donc le
personnage central du système électoral, autour duquel gravitent tous les autres acteurs. Toutes les activités des autres acteurs du
système électoral sont orientées vers les électeurs, qu’il s’agisse des activités du Directeur général des élections, qui doit s’assurer
que les électeurs peuvent exercer librement leur droit de vote, ou de celles des partis politiques, qui sollicitent l’appui des électeurs
pour faire élire des députés à l’Assemblée nationale.
Un outil très précieux dans ce système est l’existence d’une liste
électorale permanente destinée à servir à la tenue de tout scrutin, provincial, municipal ou scolaire. On y retrouve le fichier des
électeurs qui comprend les données de tous les électeurs désireux d’être inscrits sur la liste électorale. Il est constitué de la liste
électorale ayant servi au dernier scrutin; des modifications apportées à cette liste à l’occasion de scrutins provinciaux, municipaux ou
scolaires; des électeurs admis à ce moment au vote des électeurs hors du Québec. D’autres fichiers nécessaires à l’administration
publique sont utilisées pour une mise à jour en continu du fichier des électeurs. On retrouve également un fichier des territoires
comprenant les adresses du domicile des personnes inscrites au fichier des électeurs par circonscriptions électorales provinciales,
districts ou quartiers municipaux et circonscriptions scolaires.
Les avantages d’une liste électorale permanente : réduction des
coûts de confection des listes; son utilisation par les trois paliers; un meilleur contrôle de la confection et de la mise à jour des
listes électorales; l’amélioration de la qualité des listes électorales. A noter qu'aux élections générales de 1998 et de 2003, le
pourcentage de qualité de la liste électorale permanente a été respectivement de 94,3 % et de 98,0 %.
Tel que souligné par
le DGE au Québec, les organisations partisanes
sont pour leur part les véhicules principaux de la représentation des électeurs. Si ces derniers sont au cœur du processus politique
durant une élection, les partis politiques sont au centre du fonctionnement de l’Assemblée nationale et du gouvernement entre deux
élections. Dans le but d’occuper les postes d’autorité politique, les partis politiques accordent une grande importance à leur
fonction électorale puisqu’elle leur permet d’assurer la fonction gouvernementale. Cette fonction électorale peut être définie comme
l’ensemble des activités des partis politiques orientées dans le but de gagner les élections.
Le conférencier a insisté sur
l’importance de la participation des membres de ces partis à l’élaboration des contenus, à l’organisation, à la formation et à la
mobilisation. Il a expliqué que pour une population de 7,5 millions, on retrouve une dizaine de partis politiques au Québec, dont trois principaux :
le PQ, le PLQ et l’Action démocratique du Québec. C’est au sein du PQ qu’on retrouve le plus de membres, 150 000, de tous horizons, de
toutes les régions et couches de la société. Rien n’est cependant parfait… La représentation est un défi constant pour tous les partis
mais un objectif qu’on doit toujours poursuivre. Elle permet de bénéficier de l’expérience d’un plus grand ensemble de citoyens et d’en
tenir compte lors dans l’élaboration des programmes et des politiques.
Selon le National Democratic Institute, qui organisait
ce séminaire de formation, « La diversité d’opinion favorise une décision qui prendra en compte une série d’aspect qu’un groupe de
décideurs homogènes ne pourrait considérer ». C’est un point de vue que, par expérience, M. Bertrand a dit partager à 100 %.
Autre
caractéristique importante du système au Québec, le financement politique et le contrôle des dépenses électorales qui s’effectuent selon
deux principes : équité et transparence. Encore là, on peut observer un consensus solide chez les partis politiques au Québec sur cette
question. Le principe d'équité se traduit en offrant, à tous les candidats et les partis, la possibilité d'obtenir des moyens
financiers pour s'exprimer tout en réservant aux seuls électeurs le droit de faire des contributions. Il se traduit également par la
limitation des dépenses électorales, procurant ainsi à tous les candidats une chance égale de se faire élire. Le principe de
transparence, pour sa part, se concrétise par la production de rapports financiers et de rapports de dépenses électorales, dont les
données sont rendues publiques.
Les règles sur le financement et le contrôle des dépenses électorales y sont les suivantes : une
autorisation est nécessaire pour recueillir des contributions, effectuer des dépenses ou contracter des emprunts; seuls les électeurs ont
le droit de faire des contributions politiques; les dépenses électorales des partis politiques et des candidats sont limitées; le public
doit être informé sur les sources de financement et les dépenses par l'entremise des rapports.
Quant au « Directeur général des
élections », expression désigne à la fois une personne et une institution, par souci d’impartialité et de neutralité politique, le
titulaire du poste est nommé et relève directement de l’Assemblée nationale. Arbitre du système électoral et gardienne de la démocratie,
l’Institution est indépendante, neutre, impartiale et non partisane. Sa mission consiste à
assumer l’administration du système électoral en vue du renouvellement des membres de l’Assemblée nationale en garantissant le libre
exercice du droit de vote des électrices et des électeurs du Québec.
Ses principaux champs d’intervention sont, outre
l’administration des scrutins provinciaux, la gestion de la liste électorale permanente; le financement des partis politiques et le
contrôle des dépenses électorales; le registre des partis politiques autorisés; les enquêtes et les poursuites; la division du territoire
en sections de vote et en secteurs électoraux.
Au terme de ce bref exposé, M. Bertrand a évoqué ce que le président de l’Assemblée
nationale, M. Jean-Pierre Thystere-Tchicaya, énonçait à l’occasion du Vingtième séminaire de l’APFà Brazzaville, en mars 2004 :
« ...aucun développement durable et qu'aucune harmonie sociale ne sont possibles sans la bonne gouvernance politique, économique, sociale
et culturelle », concluait-il. Ce que seule la démocratie représentative peut permettre, selon l’expérience du conférencier.
Autre
réflexion pertinente au sujet, de la part de Me Marcel Blanchet, Directeur général des élections du Québec qui s’exprimait récemment
ainsi : «...l'éthique, c'est l'application de nos valeurs et de nos principes à des situations concrètes de la vie de tous les jours. En
politique, l'éthique est essentielle au lien de confiance qui doit exister entre les élus et la population. C'est ce lien de confiance qui
donne tout son sens à la démocratie. Cette confiance se fonde sur quelque chose d'intangible, qui va bien au-delà du respect des lois. »
Voilà donc, chers lecteurs, ce qui explique mon absence de cette rubrique depuis plusieurs jours. Je reviens aux « affaires » dès demain,
à bientôt...
NAZISME, DITES-VOUS ? LE 6 DÉCEMBRE 2005 - Kathleen Lévesque (Le Devoir) rapporte que Paul Martin a fait la sourde oreille hier aux
excuses du chef du Bloc québécois Gilles Duceppe qui avait invité la population la veille à «faire disparaître les libéraux» de la carte
électorale québécoise. Pourtant, tôt en matinée, celui-ci faisait son mea-culpa. «J'ai montré un peu trop d'enthousiasme dans mes propos,
emporté par une foule débordante. Si mes propos, dans un contexte électoral, ont pu choquer certaines personnes, je m'en excuse», a-t-il
déclaré avant même qu'une seule question ne lui soit posée sur son faux pas.
Paul Martin n'a pas tenu compte de la réplique
cinglante de son lieutenant politique, Jean Lapierre, qui disait voir dans la déclaration de Gilles Duceppe un «petit côté naziste [sic]».
Loin de le condamner, M. Martin a assuré que M. Lapierre avait clarifié son commentaire. Questionné pour savoir s'il appuyait la
déclaration de M. Lapierre, le premier ministre a défendu l'excès de langage en expliquant que M. Lapierre «a réagi», alors que M.
Duceppe «a planifié» sa sortie. Or, cette analyse est contraire à la réalité, puisque M. Lapierre a répété son accusation aux
journalistes, deux fois plutôt qu'une, dimanche soir.
En éditorial dans le même quotidien, Jean-Robert Sansfaçon souligne que la
réplique offerte par Jean Lapierre est un abus de langage bien plus grave que n'importe quel appel à la mobilisation pour un balayage
électoral. Et contrairement à Gilles Duceppe, remarque l'éditorialiste, ce n'est pas l'enthousiasme qui a conduit M. Lapierre à proférer
pareille insulte mais plutôt l'ignorance ou, pire, la surcharge émotive alimentée au mépris qu'éprouve aujourd'hui cet ex-député bloquiste
pour ses anciens collègues.
Voyez-vous ? Quand je parle du « deux poids-deux mesures » de ces gens-là, c’est à cela que je fais référence : si M. Duceppe commet des
excès de langage, on exigera des excuses, mais si c’est M. Lapierre, alors on passera l’éponge évidemment. Et comme l'écrit l'éditorialiste
du Devoir, vivement qu'on discute d'idées et de projets dans cette campagne.
À propos, avez-vous remarqué également que les "engagements"
des conservateurs et des libéraux dans cette campagne sont directement dans les champs de compétence du Québec et des provinces. C'est du
délire : services de garde, listes d'attente des hôpitaux... Quel régime !
ILS VONT L’AVOIR ! LE 6 DÉCEMBRE 2005 - Pierre Couture (Le Soleil) rapporte que, craignant un choc tarifaire trop important, Hydro-Québec propose
maintenant l’achat d’électricité à crédit. À défaut de vouloir hausser les tarifs de 32 % d’ici 2011, la société d’État prévoit plutôt un
« étalement des paiements » à raison d’une augmentation annuelle moyenne d’au moins 3 %, et ce, au cours des huit prochaines années.
« On souhaite surtout des hausses prévisibles et raisonnables pour l’ensemble des consommateurs, d’où les 3 % par année pendant huit ans »,
a fait valoir André Boulanger, le président d’Hydro-Québec Distribution, lors de la première journée d’audiences publiques portant sur la
prochaine hausse des tarifs de la société d’État.
Faut pas se décourager, on va les avoir nos baisses d’impôt. En attendant, tout augmente, dont les tarifs d’électricité. Et avez-vous
remarqué qu’à force de se faire laver le cerveau, le débat glisse… En effet, on ne se demande plus aujourd’hui s’il est opportun
d’augmenter les tarifs mais plutôt de combien et à quel rythme… C’est ça le progrès ? Bref, ils veulent notre bien et ils vont l'avoir !
POURQUOI ??? LE 5 DÉCEMBRE 2005 - Mylène Moisan (Le Soleil) rapporte que le gouvernement du Québec prête depuis huit mois une oreille très
attentive à une entreprise française qui lui propose de privatiser le Centre des congrès de Québec et le Palais des congrès de Montréal.
Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu, une autre est prévue avant Noël. Sachant le gouvernement disposé à explorer l’avenue des partenariats
public-privé, GL Events, un gestionnaire reconnu de centres de congrès, est venue frapper à la porte du Québec.
Peut-on m’expliquer à quelle urgence répondrait ce projet ? Avez-vous entendu parler de quelque problème que ce soit avec la formule
actuelle ? Ça marche, non ? Je n’entends depuis des années que des éloges sur le fonctionnement du centre des congrès de Québec…
Non, je ne comprends pas. Une autre solution à la recherche d’un problème. Voilà où nous mène le dogmatisme du présent gouvernement en
matière de PPP…
LES INCAPABLES, LE 5 DÉCEMBRE 2005 - Pierre-André Normandin (Le Soleil) écrivait hier que le vent de colère soulevé par l’annonce de la
fermeture du Jardin zoologique continue à souffler sur Québec. Déçu de la décision du Conseil des ministres, un jeune amateur du zoo a
décidé de consacrer ses temps libres à sauver « son » zoo. Que le ministre Michel Després se le tienne pour dit, Frédéric McCune, 12 ans,
n’a pas l’intention de jeter la serviette.
Depuis la réouverture de l’établissement en 2003, le jeune homme a effectué plus d’une
vingtaine de visites. « Le zoo a des animaux uniques. C’est tropical. C’est pas comme tous les autres zoos où il y a tous les mêmes
animaux. C’est différent. » Même s’il n’a que 12 ans, Frédéric McCune a une bonne expérience des jardins zoologiques. Ceux de Toronto,
de Granby, de Saint-Félicien et le Biodôme de Montréal n’ont plus de secrets pour lui.
Aujourd'hui, le même journaliste écrit que
la première phase du démantèlement du centre de tri postal de Québec s’est amorcée vendredi. Désormais, tout le courrier grand format
expédié ou acheminé à Québec sera manipulé à Montréal.
Cette malheureuse décision de fermer le zoo démontre encore une fois, comme si ce n’était pas déjà assez évident, l’incapacité chronique
des élus libéraux à défendre les intérêts de la région, pour le zoo comme pour d'autres dossiers tel le centre de tri. Comme le dit la
chanson : « Libérez-nous des libéraux ! »… avant qu’ils finissent leur entreprise consistant à ramener Québec, notre capitale, à la
dimension d’un gros village de province…
PARLANT D’ACHARNEMENT ! LE 4 DÉCEMBRE 2005 - Patrice Bergeron (PC) rapporte que Jean Charest condamne l'«acharnement personnel» dont a
été victime, selon lui, sa ministre Carole Théberge dans le dossier du projet de loi sur les garderies, qui pourrait bien ne pas être
adopté avant Noël…
Et moi je condamne l’acharnement gouvernemental et systémique dont sont l’objet les centres de la petite enfance depuis l’arrivée au
pouvoir des libéraux !
DÉJÀ ??? LE 24 NOVEMBRE 2005 - Isabelle Mathieu (Le Soleil) souligne que la lune de miel entre la mairesse Andrée Boucher et sa vis-à-vis
du RMQ Ann Bourget est terminée. Le beau climat de collaboration tant promis a volé en éclats à la première séance du conseil municipal…
pour une histoire de fauteuils !
Ça vous surprend ? Attendez, le meilleur est à venir...
LA COUR EST PLEINE, LE 24 NOVEMBRE 2005 - Alec Castonguay (Le Devoir) rapporte que les milliards de dollars ont continué d'apparaître hier
dans la capitale fédérale, à moins d'une semaine du déclenchement des hostilités électorales. Seulement en calculant les plus importantes
promesses faites hier par le gouvernement Martin, on arrive à la somme de cinq milliards de dollars. Le total des promesses cette semaine
franchira donc sans difficulté la barre des 15 milliards de dollars.
En ajoutant les 30 milliards de baisses d'impôt promis, les
neuf milliards en investissement contenus dans le minibudget et les autres annonces faites depuis un mois, le gouvernement fédéral aura
annoncé pour près de 60 milliards de dollars de dépenses à la veille des élections.
Bref, ces libéraux nous prennent vraiment pour des cons !
HISTOIRE DE P… (SUITE), LE 24 NOVEMBRE 2005 - Pour Michel David (Le Devoir), il est assez savoureux d'entendre Paul Martin ou Lucienne
Robillard pousser des cris d'orfraie devant le refus du nouveau chef péquiste, André Boisclair, de se soumettre à la Loi sur la clarté
référendaire lors d’un éventuel référendum. M. Harper a aussitôt souligné toute l'incongruité de ces attaques
venant de gens dont le scandale des commandites a démontré la plus complète absence de scrupules d'ordre légal et qui prétendent
maintenant s'ériger en défenseurs de la règle de droit. Or c'est précisément pour faire oublier la poutre du rapport Gomery qu'ils ont
trouvé cette paille dans l'oeil de M. Boisclair.
Encore une fois, les libéraux québécois vont se retrouver devant un choix
difficile, pour le chroniqueur politique. Quand Stéphane Dion avait présenté son projet de loi sur la clarté, en décembre 1999, Jean
Charest s'y était immédiatement opposé. En déclarant qu'il ne tiendra aucun compte de la loi de M. Dion lors du prochain référendum, M.
Boisclair défend exactement le même principe. Si cela fait de lui un hors-la-loi, cela signifie que l'actuel premier ministre du Québec en
est un lui aussi.
Vous voyez, c’est la même poutre dont je vous parlais, il y a deux jours. Et se révèle encore une fois dans cet épisode la réalité du deux
poids, deux mesures : quand c’est Boisclair qui le dit, il devient hors-la-loi pour tous les bons « fédérastes ». Quand c’est Charest, ça
passe comme dans du beurre.
ÉQUITÉ ET ÉLECTIONS, LE 23 NOVEMBRE 2005 - Hélène Buzzetti (Le Devoir) À quelques jours du déclenchement de la campagne fédérale, les
libéraux de Paul Martin désirent apporter des changements aux règles du jeu électoral et partisan. Le gouvernement entend imposer des
limites au financement des groupes de pression qui s'expriment pendant la campagne et restreindre les envois postaux des députés à leurs
commettants. Paul Martin veut rétablir l’équilibre des forces en encadrant davantage les groupes de pression en période électorale. On ne
s'en cache pas chez les libéraux : des changements de ce genre-là seraient apportés pour s'assurer qu'il y a une certaine équité, explique
une source bien placée au gouvernement. On veut s'assurer que les partis politiques n'utilisent pas des groupes tiers pour faire passer
leur message.
Une campagne électorale a notamment pour utilité non seulement de donner aux partis et à leurs candidats l’occasion d’exposer ce qu’ils
ont fait et entendent faire s’ils sont élus ou portés au pouvoir. C’est aussi l’occasion pour les groupes de pression de s’exprimer sur
les enjeux autour de l’élection. En ce sens, on ne devrait pas les museler plus ou moins de cette manière. La manœuvre est grossière et
odieuse, de mon point de vue.
S’ils s’intéressent à l’équité dans les débats, pourquoi ne s’intéressent-ils pas plutôt aux radios
poubelles de la région qui n’hésitent pas, elles, à intervenir carrément dans les campagnes, en faveur de l’un ou l’autre des partis ou
des candidats. On l’a vu lors des dernières élections générales au Québec, en 2003, puis aux partielles, notamment dans Vanier, et encore
tout récemment aux élections municipales à Québec alors qu’André Arthur, sur l’antenne de CKNU, en appelait aux électeurs en faveur de la
mairesse Boucher ou accordait à Marc Simoneau, candidat à un poste de conseiller, un temps d’antenne lui permettant de « cabaler ». Les
deux ont été élus. Liberté d'expression, oui, mais ce temps d'antenne ne devrait-il pas être comptabilisé dans les dépenses d'un
candidat ???
DEUX POIDS… LE 23 NOVEMBRE 2005 - Isabelle Rodrigue (PC) rapporte les constats de la vérificatrice générale, Sheila Fraser, en ce qui
regarde la restauration du pont de Québec : des années après le début des travaux et 60 millions $ plus tard, il est encore impossible
de savoir quand la restauration du pont de Québec sera terminée. Mme Fraser invite Transports Canada à trouver un moyen de régler la
question une fois pour toute. Pomme de discorde entre le gouvernement fédéral et le Canadien National (CN), les travaux de restauration
n'ont ni respecté les budgets, ni les délais prévus dans l'entente signée en 1997. Résultat: Les travaux sont loin d'être terminés,
personne ne veut assurer le financement supplémentaire nécessaire, le CN et Transport Canada se renvoient la balle et la rouille continue
d'envahir la structure d'acier.
" Plus de 10 ans après la cession du pont de Québec au CN, les travaux de restauration de cette
importante infrastructure de transport, déclarée lieu historique national, ne sont toujours que partiellement achevés et personne ne sait
à quel moment ils seront terminés", se désole Mme Fraser dans son rapport annuel déposé au Parlement, mardi. Mme Fraser invite le
gouvernement à mettre un terme à la dispute. "Transports Canada se doit de prendre des mesures qui assureront la viabilité à long terme
du pont de Québec", peut-on lire dans le rapport. Le ministère, dans sa réponse, affirme qu'il "veillera à ce que le CN satisfasse
pleinement aux exigences" de l'entente de 1993, dans laquelle il est stipulé que le CN "s'engage à financer un grand programme d'entretien
de ce pont".
C’est bizarre, quand il s’est agi de construire à coup de milliard de dollars le pont de la Confédération (ou de ce qui nous tient lieu de
confédération), ça n’a pas « zigonné » bien longtemps. Mais pour le pont de Québec, là c’est une autre affaire. S’il avait été construit au
Nouveau-Brunswick, à Terre-Neuve ou ailleurs dans le ROC, ou s'il s'agissait du Lion's Gate à Vancouver, ce serait réglé depuis belle lurette.
C'est toujours ainsi, deux poids-deux mesures.
HISTOIRE DE P…OUTRE, LE 21 NOVEMBRE 2005 - Pierre-André Normandin (Le Soleil) rapporte que Paul Martin dénonce le refus du nouveau chef péquiste,
André Boisclair, de se soumettre à la Loi sur la clarté référendaire lors d’un éventuel référendum. Dans un communiqué de presse, le
premier ministre s’est indigné qu’il rejette ainsi du revers de la main une loi validée par la Cour suprême. « C’est inacceptable et
devrait être reconnu comme tel par tous ceux qui croient en l’intégrité du processus démocratique et en l’autorité de la loi. Ceci sera
un test de l’engagement du Bloc québécois face au respect de l’autorité de la loi », a déclaré M. Martin.
Parlant de respect de la loi (la poutre dans l'oeil, vous connaissez ?), M. Martin peut-il se rappeler dans quelles conditions s’est fait
le financement des activités des forces du « Non » lors du référendum de ’95, dont le financement de la démonstration d'amour du Carré Dominium, en flagrante
contravention avec la loi sur les consultations populaires du Québec ? Franchement, il ne peut donner de leçon à personne, surtout
avec le scandale des commandites, cet odieux programme qui s’est ajouté à l’insulte de ’95.
Et de toute manière, Boisclair a
raison, c’est d’abord et avant tout une question politique et non légale que celle de la souveraineté du Québec.
VOIR ENFIN G_R_A_N_D ! LE 21 NOVEMBRE 2005 - Michel Venne (Le Devoir) écrit que dans le flot de paroles qui a suivi sa victoire sans équivoque
à la présidence du Parti québécois, le chroniqueur a retenu notamment ce qui suit d’André Boisclair : « Quelque chose de grand » est en
train de se produire au Québec : des milliers de jeunes s'engagent en politique dans le but de bâtir un pays de prospérité, de justice, de
développement durable, de paix... »
M. Venne écrit être resté accroché quelques instants à cette déclaration que d'aucuns trouvent
« vide » mais qui, pour sa part, est l'expression du sens même de son élection. André Boisclair incarne l'espoir d'un renouveau de la
politique. Le nombre de membres du Parti québécois a doublé en six mois. Il en est largement responsable. Nous avons besoin que quelque
chose de grand arrive au Québec. Et pour que cela advienne, il faut commencer par le dire.
Oui, en effet, il est temps au Québec qu’on recommence à penser pas mal plus grand que ce à quoi nous assistons depuis l’arrivée au
pouvoir du gouvernement Charest, champion du réductionnisme tous azimuts…
JEUNE-VIEUX, LE 21 NOVEMBRE 2005 - Mario Girard (La Presse) rapporte qu’après avoir martelé l'idée d'un système à deux vitesses dans le
domaine de la santé, les 250 membres de l'Action démocratique du Québec réunis en conseil général tout le week-end se sont attaqués au
système judiciaire québécois, qu'ils souhaitent plus sévère en matière de règles de détention.
D’autre part, la PC rapporte que la
situation financière de l'Action démocratique du Québec (ADQ) est difficile. L'ADQ a en effet une dette accumulée de 1,5 million de
dollars auprès de la Banque nationale, et éprouve des difficultés à la rembourser. Par ailleurs, le parti n'avait vendu que 924 cartes de
membres l'an dernier, selon le rapport financier annuel déposé chez le Directeur général des élections.
Quant au nombre de
membres, la situation se serait améliorée cette année, soutiennent les dirigeants de l'ADQ. On compte sur au moins «10 000 membres et
sympathisants», a expliqué le chef, Mario Dumont.
Bref, un parti appauvri, déserté avec de vieilles idées… et un vieux « cheuf ». Et dire que lorsqu'il s'agit des 140 000 membres du PQ,
on trouve dans certains milieux que c'est encore trop peu !!!
DERRIÈRE LE MESSAGE, LE 15 NOVEMBRE 2005 - Daphnée Dion-Viens (Le Soleil) écrit que les propos tenus par le journaliste Michel Vastel à
l’endroit de la ville de Québec lors de l’émission Tout le monde en parle dimanche soir ont fait bondir des intervenants de la capitale,
à commencer par le président de la Chambre de commerce, Pierre Dolbec.
Lors de l’entrevue avec la nouvelle mairesse Andrée Boucher,
elle aussi invitée au talk-show de Guy A. Lepage, Michel Vastel a qualifié les habitants de Québec de « provinciaux » après avoir affirmé :
« Québec veut être une capitale mais c’est un gros Regina en fait. Je pense que les gens de Québec ne sont pas dignes d’être la capitale
d’un État. »
Le président de la Chambre de commerce a été le premier a réagir hier matin par communiqué. Piqué au vif, Pierre
Dolbec a vivement déploré les déclarations de l’ex-chroniqueur du SOLEIL. « J’ai trouvé ces propos franchement déplacés, a-t-il souligné
en entrevue téléphonique. J’en ai mon voyage d’entendre les gens de Montréal rabaisser Québec ! Qu’on tienne ce genre de commentaires
parce qu’on connaît mal la ville peut toujours passer, mais qu’on insulte les gens en les traitant de provinciaux, ça non. »
Attention, si l'on réagit ainsi, c'est peut-être qu'il y a un message important, une certaine réalité, derrière ces propos, si déplaisants soient-ils. Les gens
de Québec ne réalisent pas vraiment, à mon avis, l’importance du rôle de leur ville sur le plan politique de même que l’importance
économique rattachée au statut de Capitale nationale du Québec. Ce rôle comporte certaines exigences, notamment en ce qui regarde la
valorisation des fonctions de gouverne et de représentation qui y sont rattachées.
Pourtant, on retrouve régulièrement dans
l'entourage, notamment sur certaines antennes bénéficiant d’une écoute certaine, des propos qui tendent à rabaisser, voire même
ridiculiser l’importance du rôle de capitale que nous devons assumer au nom de l’ensemble des citoyens du Québec. En fait, ce qui a fait
progresser Québec comme capitale nationale ces dernières années est souvent venu de leaders de l’extérieur de la région. Pensons aux contributions
des Landry et Parizeau à cet égard, des apports qui débordaient largement la simple question de la résidence officielle (tant ridiculisée
ici même, en passant). Il faudrait que notre ville et notre région s'approprient bien davantage cette important statut et le défendent
becs et ongles, ce qui est loin d'être le cas…
PAR ICI LES NAÏFS, LE 15 NOVEMBRE 2005 - Hélène Buzzetti (Le Devoir) souligne que le gouvernement libéral de Paul Martin a donné le coup
d'envoi à sa campagne électorale informelle hier en présentant un budget virtuel conçu pour ratisser des appuis à droite, avec de
généreuses baisses d'impôt, et à gauche, avec des promesses d'investissements significatifs en éducation. L'opposition a été unanime à
condamner ce qu'elle considère comme un geste purement partisan.
Les libéraux promettent, s'ils sont réélus, de réduire les impôts
de 30 milliards de dollars d'ici à 2010-11, dont un seul milliard pour les entreprises, et d'investir neuf milliards dans de nouvelles
dépenses sur la même période. Mais la véritable nature de l'exercice était révélée par une phrase contenue dans les documents présentés
à la presse. «La législation nécessaire pour mettre en œuvre le plan de réduction des impôts sera déposée en temps opportun.» Avec le
déclenchement imminent d'une élection, ce «temps opportun» risque de ne jamais survenir.
Pour sa part, l’éditorialiste Jean-Robert Sansfaçon estime que personne n'est dupe de la stratégie de ce budget électoraliste mis en œuvre que si les libéraux sont réélus.
« Imaginez, chers électeurs, tout ce que vous allez manquer à cause de l'opposition! », raille-t-il.
Il souligne que pour le
présent exercice financier qui se termine à la fin mars, on peut même prévoir que l'excédent budgétaire atteindra 12 milliards au lieu
des 4 milliards inscrits au budget de février dernier ! À l'évidence, Ottawa perçoit désormais beaucoup trop d'impôts par rapport à ses
besoins, ce qui permet aux libéraux fédéraux de réaliser petit à petit le rêve de Pierre Trudeau de diriger un pays unitaire.
Ce dernier constat ne vous rappelle-t-il pas ce que j’ai déjà dénoncé à plusieurs reprises sur ce site : des revenus systématiquement et
volontairement sous-estimés en début d’exercice financier, des moyens exagérés au service d’un gouvernement dominateur, centralisateur,
la marche inexorable vers un gouvernement unitaire, ce rêve à l’origine de la pseudo confédération « canadjianne ». Bref, finirons-nous
enfin par nous réveiller ??? Et pour revenir plus spécifiquement à ce budget « virtuel », véritable insulte à l'intelligence
des citoyens, ces libéraux nous prennent vraiment pour des enfants… pire, des naïfs. C'est encore évident dans ce qui suit...
UN GRAND CIRQUE… LE 15 NOVEMBRE 2005 – Dans Le Devoir d'hier, Yves Boisvert (professeur en éthique et gouvernance à l’ÉNAP) dénonçait le
lamentable spectacle que MM. Jean Chrétien et Jean Pelletier nous ont donné à la sortie de la première partie du rapport Gomery. Pour
M. Boisvert, ceux-ci ont beau vouloir jouer le rôle de boucs émissaires d'un jugement injuste, le simple blâme qu'on leur demande est
celui d'avoir été les responsables gouvernementaux de cette grande dérive politico-administrative.
On leur reproche d'avoir été
les concepteurs et les architectes d'un programme nébuleux prioritaires, masqué par le voile du secret, et d'avoir mis en place une
structure de direction de ce programme qui carburait à partir d'une chaîne de commandement particulière, voire atypique. Cette dernière
liait directement le politique à un cadre intermédiaire de la fonction publique fédérale et neutralisait par le fait même tous les
mécanismes usuels de contrôle, de vérification, de responsabilité et de reddition de comptes de ce dit fonctionnaire.
Pire, nos
deux hommes n'ont pas tenu nécessaire d'informer le Parlement de leurs décisions et de leurs actions. Est-ce abusif de rappeler à ces
messieurs que, malgré leur fantasme monarchique et leur attitude autoritaire, nous étions toujours dans un régime démocratique et que
le Parlement était souverain ?
En refusant de reconnaître les responsabilités minimales qui leur incombent, MM. Pelletier et
Chrétien se déshonorent et ils ne font qu'alimenter le cynisme ambiant et la perte de confiance de la population à l'égard du milieu
politique.
Pour leur part, Christian Rouillard, professeur agrégé et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en gouvernance
et gestion publique et Sharon L. Sutherland professeure invitée, tous deux à l’Université d'Ottawa, commentant aujourd'hui dans Le Devoir
le même rapport, estiment l'analyse du premier rapport Gomery laisse perplexe : si certains passages sont d'une grande rigueur, certains
autres laisseraient beaucoup à désirer.
Le rapport voit juste lorsqu'il explique que l'ex-premier ministre Chrétien ne peut se
dégager de sa responsabilité politique. Celui-ci demeure responsable, au sein de nos institutions politiques et administratives, des
décisions, des actions et des omissions commises par son chef de cabinet dans le cadre de ses transactions avec l'appareil administratif.
Que cette autorité ait été déléguée par le premier ministre n'absout pas ce dernier de sa responsabilité institutionnelle.
Plus important encore, on peut s'interroger sur tout ce qui n'a pas été retenu dans le Rapport factuel, ainsi que sur tout ce qui a été abordé
de manière expéditive, notamment la responsabilité de l'actuel premier ministre Paul Martin qui, en sa qualité de ministre des Finances,
était le numéro deux du gouvernement Chrétien, ainsi que vice-président du Conseil du trésor, une agence centrale pourtant blâmée pour ne
pas avoir eu la capacité d'exercer un contrôle approprié sur la gestion du programme des commandites.
C'est la dimension collective
de la responsabilité ministérielle, un fondement essentiel du gouvernement responsable, qui est bafouée ici ! Et c'est au nom de cette
même solidarité ministérielle que tous les ministres du gouvernement Chrétien, ceux du Québec comme ceux d'ailleurs, sont collectivement
responsables de l'ensemble des activités gouvernementales, y compris le programme des commandites. Autrement, ce n'est rien de moins que
la composante démocratique de la gouvernance qui est violée...
Je partage cette analyse à 100 %. Il y a une limite à se déclarer irresponsable, feignant n'avoir jamais rien vu...
À VITESSE VARIABLE, LE 14 NOVEMBRE 2005 - Dans Le Devoir, le chroniqueur Michel Venne commente l’intention du gouvernement Charest
de permettre aux Québécois de souscrire une assurance maladie privée couvrant les services médicaux et hospitaliers déjà offerts
gratuitement par le régime public.
Pour M. Venne, en se conformant à la lettre du jugement, le gouvernement libéral de Québec
renierait ses propres engagements. Dans son document d'orientation intitulé Briller parmi les meilleurs, il affirme que le recours au
secteur privé dans le domaine de la santé se ferait «dans le cadre d'un financement public et dans le respect de l'égalité des Québécois
devant la maladie».
En se conformant à la lettre du jugement, le ministre favorise un recours accru au financement privé et
l'élargissement des inégalités d'accès aux soins en fonction du revenu. Non seulement Québec renierait un engagement, mais il ferait
volte-face par rapport à la position défendue devant les tribunaux dans cette affaire.
Appliquer à la lettre l'arrêt Chaoulli (et
donc permettre la souscription d'une assurance privée) reviendrait à reconnaître un «droit constitutionnel à un système de santé à deux
vitesses», pour reprendre les mots des juges dissidents Binnie et LeBel de la Cour suprême du Canada. Or un tel droit n'existe pas dans
la Constitution canadienne.
M. Couillard souhaite que son document de consultation fasse l'objet d'un large débat. Excellente
nouvelle. Pour qu'un réel débat ait lieu, il faut cependant que la conclusion ne soit pas imposée d'avance.
Excellente analyse ! Un seul commentaire… Ce n’est pas d’un système de santé uniquement à deux vitesses qui nous pend au bout du nez, si on
introduit l’assurance privée dans le système de santé, mais d'un système à vitesses variable, i.e. selon votre capacité de payer : grande capacité =
grande vitesse, moyenne capacité = moyenne vitesse, petite capacité = petite vitesse, et pas de capatité, c’est carrément le reculons…
Et pendant qu'on « zigonne » sur ces cataplasmes, le virage prévention demeure sur la touche.
DEVOIR DE SOLIDARITÉ, LE 13 NOVEMBRE 2005 - La Presse Canadienne écrit que les deux présumés meneurs à la course à la direction du Parti
québécois, André Boisclair et Pauline Marois, ont tous deux affirmé samedi qu'ils accepteront le choix des membres du parti et qu'ils se
rallieront au chef qui sera choisi. Tous deux ont également affirmé qu'ils feront en sorte que le parti demeure uni au lendemain de
l'élection.
Connaissant ces deux personnes, d’ex-collègues ministres et des militants de premier ordre, je n’ai aucun doute à cet égard. Quoiqu’on en
dise par ailleurs, nous avons eu une vraie course à la chefferie, ce qui était attendu depuis des lunes, pour dire le moins. Autant André
Boisclair que Pauline Marois adhèrent au principe énoncé à moult reprises par Bernard Landry selon lequel l’intérêt du Québec doive passer
avant celui du Parti, et l’intérêt du Parti, avant sa propre personne. Bref, la noble cause que constitue l’option fondamentale du PQ est
plus importante que l’intérêt individuel des meneurs dans cette course, d'où ce devoir de solidarité qu'ils doivent épouser... si l'on peut
dire.
DU TEMPS OÙ ÇA BOUGEAIT… LE 13 NOVEMBRE 2005 - En collaboration spéciale dans Le Soleil, Stéphane Tremblay rapporte que la municipalité de
Deschambault-Grondines, dans Portneuf, est l’une des premières municipalités au Québec à avoir complété l’enfouissement de ses fils
électriques qui déguisaient le paysage de cette localité, l’un des villages les plus visités de la province. Lancés à l’été 2001, les
travaux d’enfouissement des fils ont été complétés récemment dans le secteur de l’église Saint-Joseph, construite en 1835, et du vieux
presbytère, bâti en 1816, respectivement classés monuments historiques en 1964 et en 1965.
Que j'en suis fier ! Oui, un autre fruit de l’initiative de votre humble serviteur alors qu’il agissait comme député de
Portneuf à l’Assemblée nationale. Je m’étais en effet démené pour que cette municipalité soit parmi les premières à bénéficier du
programme mis en place sous le gouvernement du Parti québécois. De mémoire, Deschambaut-Grondines avait été la première, sinon la deuxième au
Québec, après Lévis, à pourvoir en bénéficier.
À propos, je cherche encore la réalisation la moindrement importante qu’on pourrait
attribuer à l’initiative du député libéral élu en avril 2003 dans Portneuf. C’est quoi déjà son nom ?
En outre, comment se fait-il
qu'on ait toléré cette année la fermeture de l'usine de Tembec à Saint-Léonard/Saint-Raymond de Portneuf sans que personne ne se lève pour
protester ou pour l'empêcher. J'en déduis qu'avec les libéraux au pouvoir, t'as intérêt à caler ta tuque, te tenir tranquille et endurer
ton mal en silence.
Paraphrasant Michel Audet, ministre de l'Industrie et Commerce dans le gouvernement Charest, en début de mandat, et
actuel ministre des Finances : « C'est pas grave, une usine ferme à un endroit, une autre ouvre ailleurs ! » Oui mais, monsieur le ministre,
monsieur le député, messieurs les maires concernés, les travailleurs qui perdent leur emploi, eux, vous leur dites quoi, à part avouer
votre impuissance chronique ?
REMAKE DES COMMANDITES ??? LE 12 NOVEMBRE 2005 - Hélène Buzzetti (Le Devoir) rapporte les propos de Jean Lapierre et Jacques Saada aux
militants libéraux qui réclament un nouveau programme de visibilité du Canada au Québec : « On est libéraux, mais on n’est pas maso! Les
commandites, c’est non! ». Quant à la ministre Lucienne Robillard, si elle ne veut rien savoir d'un programme de commandites -- « nous
l'avons aboli et c'est tout ! » --, elle n'est pas contre l'idée d'un programme de promotion du Canada. « Promouvoir l'unité du Canada en
favorisant les échanges entre les gens par le tourisme interprovincial, je n'ai pas de problème avec cela. »
Au-delà des
commandites en soi, tout le problème de l'aide aux festivals et manifestations culturelles se pose. M. Saada n'est pas contre l'idée de
financer ces événements durement touchés par la disparition des commandites, mais il s'agit avant tout d'une initiative de développement
économique régional. Pas question de relier cette aide à une quelconque initiative de visibilité fédérale.
D'autres, comme Harold
Chorney de Pierrefonds-Dollard, sont plus pragmatiques. « L'intention [du programme des commandites] était noble », selon lui, mais il est
conscient qu'il serait suicidaire politiquement de faire renaître ce programme. « Il n'y a pas de goût pour cela dans le parti. Je pense
que le parti a eu assez de commandites.» Plusieurs autres militants qui ne veulent pas être nommés croient que les festivals ont besoin
de soutien financier du gouvernement fédéral, pour autant que «ce soit très surveillé, avec un ombudsman ».
L’intention était noble dans l’ancien programme ? Le sera-t-elle tout autant pour un nouveau programme de commandites ? Les dérives se
produiront-elles encore, mais plus subtilement cette fois ? C’est quoi la réponse au juste ? Oui ou non à une nouvelle édition du
programme de commandites ? Oui, mais si c’est pour aider les festivals et afficher subtilement la feuille d’érable ?
Remarquez que
la raison que les libéraux invoquent pour défaire cette résolution ne tient qu'au caractère suicidaire, politiquement, du rétablissement
d’un tel programme, pas plus. Quelle grandeur ! Ou plutôt, quelle engeance !
UN INSTANT ! LE 12 NOVEMBRE 2005 - Hélène Buzzetti (Le Devoir) écrivait hier que l'aile québécoise du Parti libéral du Canada a beau jouer sa
crédibilité ces jours-ci à la suite de l'accablant rapport Gomery sur le scandale des commandites, certains de ses militants rêvent de
ressusciter le programme afin de promouvoir l'unité canadienne.
L'association libérale fédérale de Jonquière-Alma soumettra ce
week-end une résolution demandant que le gouvernement « mette en place un programme de promotion favorisant l'unité canadienne ». L'idée
est de faire contre-poids à la « propagande » des 54 députés bloquistes élus à la Chambre des communes, explique le président de
l'association.
Madame Buzetti rappelle que le programme de commandites et de visibilité du gouvernement fédéral aura coûté en dix
ans 332 millions de dollars, dont 44,4 % auront abouti dans les coffres des agences de communication et de publicité. Le juge John Gomery
a conclu que celui-ci avait été détourné pour mettre sur pied un système « bien huilé » de « pots-de-vin » servant à financer à même les
fonds publics le PLC section Québec. Le juge a conclu que le PLCQ « est forcément responsable des fautes de ses dirigeants et
représentants ».
Oui, un instant ! Les 54 députés bloquistes, dont l’allégeance première pour le Québec ne fait aucun doute, ont été élus démocratiquement
et portent au fédéral les messages conséquents, la voix d’une majorité de citoyens de chez nous contre les dérapages, les excès, voire les
abus d’un régime constitutionnel et gouvernemental à l’encontre du Québec. Si les militants « libéraux » veulent que LEUR message circule
tout autant, qu’ils fassent élire leurs candidats aux élections, c’est tout.
Mais si jamais une telle résolution devait être
adoptée, je leur propose d’utiliser comme symbole du nouveau programme de commandites, l’image ci-contre, évocatrice de ce que beaucoup
de québécois pensent de ces initiatives grossières…
GROSSE NOUVELLE !!! LE 11 NOVEMBRE 2005 - La Presse Canadienne rapporte qu’alors que les Québécois sont perplexes ou même hostiles à la
nouvelle gouverneure générale Michaëlle Jean, sa popularité dans le reste du Canada a connu une hausse marquée, indique un sondage.
Bref, comme pour le reste, « canadjiens » et québécois ne vivent pas sur la même planète. Pis, on s’en f… de la GG ! Pas de quoi en faire une nouvelle.
DOGMATISME ET AGITATION STÉRILE, LE 10 NOVEMBRE 2005 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte qu’en réponse au jugement Chaoulli de la Cour
suprême, le gouvernement Charest ouvrirait la porte au financement privé de services actuellement couverts par la Régie de l'assurance
maladie du Québec (RAMQ). Les Québécois pourraient acheter dès l'an prochain de l'assurance privée pour des soins fournis par le réseau
public. On assisterait à «l'introduction d'un réseau privé parallèle», selon la terminologie du ministère.
En se soumettant au
jugement de la Cour suprême, le gouvernement a fait le choix de la médecine à deux vitesses, selon le porte-parole de l’opposition en
matière de santé,. M. Jean-Pierre Charbonneau accuse Jean Charest de hiérarchiser le droit à la vie en fonction de la richesse.
Le journaliste souligne que le gouvernement Charest est bien conscient que le virage qu’il convoite représente un risque pour le régime
public. Dans son affidavit déposé en appui à la demande d'un délai à la cour, le sous-ministre Juan Roberto Iglesias exprimait ses
craintes face aux pénuries de personnel à la moins grande intégration des services que pourraient exercer les régimes d'assurances privés.
Toute cette discussion sur le recours au privé pour mieux composer avec la pression sur les services publics de santé se fait en
définitive autour d’un faux problème. « Refiler » une partie de la pression vers le privé, le financement privé pour être plus précis,
revient à balayer le problème sous le tapis.
Ce n’est pas une solution plus efficace ou moins coûteuse. Qu’on pense par exemple
qu’aux États-Unis, le système de santé très privé qu’on y retrouve coûte à ce pays 15% de son PIB (comparativement à 9% chez nous et
jusqu’à 6% dans certains pays où l’approche est davantage préventive qu’ici) et que quelque 40 millions d’états-uniens ne bénéficient
d’aucune couverture : pas assez riches pour se payer une assurance privée et pas assez pauvres pour être admissibles à leur système public
d’assistance.
La privatisation du financement du système de santé : quel autre beau miroir aux alouettes ! Il est bien connu, pour
peu qu’on s’intéresse à ces questions, qu’un seul régime de financement public comme le nôtre est beaucoup plus efficace qu’une multitude
de régimes de financement privé comme aux États-Unis, en plus d’être plus équitable face à la maladie (car quelque soient nos moyens, on
peut être soigné). Ce seul facteur explique 50% de la différence entre le coût bien moindre de notre système au Québec et celui beaucoup
plus dispendieux qu’on retrouve aux Etats-Unis.
Alors pourquoi changer cette formule gagnante ? Simplement parce qu’on n’arrive pas
à composer avec la pression sur les services de santé ? Et si on faisait davantage du côté de la prévention, cela ne contribuerait-il pas
à véritablement faire baisser cette pression ? On a effectué ce virage dans certains pays, la Finlande notamment il y a une vingtaine
d’années, et on se retrouve aujourd’hui avec seulement 6% de leur PIB allant à la santé ainsi qu’avec une population en meilleure santé.
Parlant du secteur privé et de la santé, puis-je rappeler que celui-ci est déjà très présent ? Les médecins, sauf exception, sont en fait
des entrepreneurs privés dans un système dont le financement est majoritairement public. Les hôpitaux sont des organisme sans but lucratif
administrés par des conseils d’administration autonomes : ça aussi c’est du privé. Bien sûr, ils doivent composer avec un certain nombre
de règles édictées par les gouvernements et ils sont financés largement par les deniers publics. Mais ça demeure administré par « le
privé », comme on dit (d’ailleurs, qui retrouve-t-on sur les CA ? Certainement pas des fonctionnaires).
Alors, arrêtons de charrier
avec ça. Le recours au privé n’est aucunement une solution en soi, à moins de tomber dans un dogmatisme aussi grossier que le sont les
« PPP », les « réingéniéries » et autres leurres libéraux du genre.
LA PREMIÈRE PIERRE, LE 10 NOVEMBRE 2005 - De Gatineau, où se tenait hier soir le dernière des tribunes de la course à la direction du PQ,
Denis Lessard (La Presse) rapporte que profitant de sa dernière intervention dans ce septième débat, Pauline Marois aurait lancé à ses
adversaires que les Québécois ne se contenteront pas de phrases creuses, de jovialisme et de langue de bois…
Alors là, ma chère Pauline, attention ! Qui, en cette matière, pourrait se permettre de lancer la première pierre ?
FAUX PAS, LE 9 NOVEMBRE 2005 - Norman Delisle (PC) rapporte qu’au lieu de « perturbations », Pauline Marois parle maintenant
« d'effervescence » au lendemain de l'indépendance du Québec. « Il y aura de l'effervescence. Ce sera extraordinaire et cela va mobiliser
les gens. J'ai dit que cela allait brasser et cela aura de l'impact sur nos institutions. Se séparer d'un État, et prendre sa liberté,
cela va amener les gens à se repositionner et à redéfinir les institutions », a déclaré Mme Marois hier soir. Elle était invitée à
préciser le sens d'une déclaration formulée trois semaines plus tôt, où elle prétendait que l'accession à la souveraineté allait amener
cinq années de «perturbation» au Québec.
Les libéraux utilisent d'ailleurs systématiquement cette déclaration à l'Assemblée
nationale pour s'en prendre aux arguments en faveur de la souveraineté du Québec. « Je ne parle pas de chaos. Je crois qu'il y aura de
l'effervescence. La souveraineté, c'est un grand changement», a expliqué Mme Marois. Elle a cité comme exemple les grands bouleversements
survenus sous le gouvernement libéral de Jean Lesage, entre 1960 et 1966, « au moment où on a nationalisé l'électricité et créé le
ministère de l'Education ».
C’est ce qu’on appelle se mettre le pied dans la bouche… De la part d’une personne d’expérience comme madame Marois, ça me surprend. Par
ailleurs, ceci démontre qu’on peut tous et toutes faire des erreurs, personne n’est à l’abri d’un faux pas dans cette cage de verre que
constitue le monde politique : ni Pauline Marois, ni André Boisclair, ni Richard Legendre… etc… ni les nombreux gérants d’estrade qui
commentent cette course à la chefferie, particulièrement ceux qui, comme Daniel Paillé, font de la jonglerie d’un aussi important exercice
démocratique.
LA CRISETTE, LE 9 NOVEMBRE 2005 - Lia Lévesque (PC) rapporte que l'ancien ministre des Finances Yves Duhaime réplique avec ironie à
l'ancien ministre Daniel Paillé, qui vient de retirer publiquement son appui au candidat à la direction du Parti québécois André
Boisclair. Dans sa missive, M. Duhaime se dit heureux d'apprendre que M. Paillé a repris tout récemment sa carte de membre du PQ,
après de si longues années d'absence et à la suite d'une rencontre avec André Boisclair.
Il se dit aussi « surpris » de constater
que M. Paillé retire publiquement ... « un appui jamais rendu public ». M. Duhaime critique surtout l'argument de M. Paillé voulant que
ce soit la gestion de la crise par le clan Boisclair qui ait été boiteuse. « Une crise semblable, c'est ingérable parce qu'on ne peut rien
contre les cancans de la Grande-Allée » (la rue des bars et des restaurants de Québec, tout près du Parlement), a-t-il expliqué en
entrevue.
Je suis d’accord sur le fait que ce genre de crise est ingérable. D’ailleurs, on parlerait plutôt de « crisette » si ce n’était de
l’acharnement de certains candidats à la direction du PQ et de certains médias à en faire une crise. J’appuie d’autre part M. Duhaime
dans sa réaction devant la sortie de M. Paillé, un gars complètement absent des activités du PQ depuis des années et qui, soudain, se
met à jouer aux gérants d’estrade, à pontifier, à suggérer aux militants pour qui ils devraient voter. Comme si ceux-ci n'étaient pas
assez intelligents pour décider d'eux-mêmes.
STRATÉGIE ??? LE 9 NOVEMBRE 2005 - La Presse Canadienne rapporte que la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, a été déconcertée
par les critiques acerbes qu'elle a reçues après ses propos humoristiques au souper annuel de la Tribune de la presse, à Ottawa.
« Les gens doivent comprendre ce qui se passe aux soupers de la Tribune de la presse, a dit Michaëlle Jean. C'est une tradition. Je ne
comprends pas pourquoi les gens se concentrent sur ma performance, d'autres en ont fait aussi. Tous les chefs des partis politiques ont
fait des discours humoristiques, même le premier ministre, a-t-elle ajouté en entrevue. Alors je pense qu'il faut voir ça comme une sorte
de stratégie. »
La blague a tourné au vinaigre, spécialement au Québec, où des éditorialistes et même sa propre soeur, Nadège Jean,
ont critiqué ces propos controversés. Elle-même membre du Parti québécois, Nadège Jean a affirmé croire que sa soeur avait voulu se venger
de certains souverainistes.
C’est vrai qu’aux soupers de la Tribune de la presse, c’est une tradition que ce genre d’humour : on lâche son fou ! Mais ce n’est pas une
raison non plus pour dire n’importe quoi, comme elle l’a fait. Quant à voir une stratégie là-dedans, c’est franchement du délire. Les gens
ont réagi simplement au manque flagrant de jugement que Michaëlle Jean a affiché à cette occasion. Voilà…
SHE’S BACK !!! LE 7 NOVEMBRE 2005 - Isabelle Mathieu (Le Soleil) rapporte qu’Andrée Boucher a retrouvé son titre de mairesse hier soir,
prenant la tête de la Ville de Québec avec 46 % des suffrages, lors d'un scrutin marqué par les ratés techniques. La candidate indépendante
de 68 ans, sans machine électorale, sans parti et sans programme, a recueilli la faveur de 89 740 citoyens de Québec, plus de 24 000 que
son plus proche rival Claude Larose du Renouveau municipal de Québec, qui arrive avec 33 % du vote.
Claude Larose pourra toutefois
se consoler en voyant qu'il a réussi à faire élire 24 conseillers municipaux sur 37 districts, ce qui donne une solide majorité au
Renouveau municipal de Québec face à Andrée Boucher.
Toujours dans Le Soleil, Jean-François Cliche souligne que depuis les
fusions, les électeurs de la capitale prennent un malin plaisir à voter blanc à la mairie, et noir à l'échevinage. Pour le Renouveau
municipal (RMQ), c'est un bien drôle de retour des choses. En 2001, son chef Jean-Paul L'Allier avait remporté ses élections, mais
seulement à la tête d'une équipe minoritaire. Le RMQ a maintenant réussi à décrocher la majorité au conseil, mais son candidat à la
mairie, Claude Larose, s'est fait battre...
J'imagine que son chef de cabinet pourrait très bien être André Arthur... Quel beau couple ils feraient !
BLOQUER BOISCLAIR ? LE 7 NOVEMBRE 2005 - Denis Lessard (La Presse) rapporte que trois candidats à la direction du Parti québécois
demanderont à leurs partisans de se rallier à Pauline Marois dans l'espoir de bloquer le favori, André Boisclair. Pour l'ancien
syndicaliste Marc Laviolette, bien des militants péquistes craignent les « squelettes dans le placard « du candidat Boisclair. De plus,
ses positions sur les questions syndicales et sur le financement de l'école privée ne sont pas davantage acceptables aux yeux du SPQ
libre.
En éditorial, Bernard Descôteaux (Le Devoir) estime que l'enjeu posé par cette affaire de cocaïne est capital pour le Parti
québécois. Il observe que peu de partis politiques ont été plongés dans un tel dilemme au moment de se choisir un chef et que s'il est
aujourd'hui vulnérable, M. Boisclair ne le doit qu'à lui-même. À lui de créer l'indispensable lien de confiance avec ses concitoyens.
À mon avis, ils ne pourront toucher Boisclair, il a trop d'avance. Et de toute manière, y a-t-il vraiment une alternative, là où le
PQ en est rendu dans cette course ? Non ! Il ne reste à ce parti qu'à se préparer à être derrière son chef, ce qui ferait changement pour
une fois...
GOUVERNER MOU ! LE 28 OCTOBRE 2005 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) se demande qui n'a pas ressenti une certaine colère en apprenant
que Bombardier projette d'investir 200 millions $US au Mexique afin d'y produire du câblage électrique, soustrayant du même coup quelque
400 postes de travail de ses usines québécoises? Voilà une mesure dont la pertinence est difficile à évaluer étant donné l'absence de
données sur les engagements de l'entreprise à l'endroit de nos gouvernements. Son succès, Bombardier le doit largement au soutien
financier des gouvernements. Sans un tel apport de fonds publics, jamais l'entreprise n'aurait pu concurrencer Embraer ou Boeing. On est
donc en droit de s'attendre à ce que la compagnie crée et maintienne les emplois ici.
Hier, le ministre du Développement
économique, Claude Béchard, a réagi en affirmant avoir reçu l'assurance que les employés affectés seraient reclassés. Bien, mais c'est
loin d'être suffisant. C'est le nombre de postes qu'il faut protéger, pas seulement l'emploi des gens en place. Si Bombardier fait appel
à l'aide des gouvernements, ceux-ci doivent exiger qu'elle rende des comptes. C'est la moindre des choses pour ne pas faire rire de nous.
La réaction de Claude Béchard, ça s’appelle "gouverner mou" ! Pas surprenant que le gouvernement Charest soit l’objet d’une telle défaveur dans l’opinion publique. On
« roule des mécaniques » mais quand vient le temps de réagir devant de telles situations, on rampe.
AVEUGLEMENT COUPABLE, LE 27 OCTOBRE 2005 - La PC rapporte que malgré l'insistance de l'opposition péquiste, le gouvernement de Jean
Charest a refusé hier de s'associer à une motion dénonçant les intrusions d'Ottawa dans les champs de compétence du Québec. Le premier
ministre « s'écrase » devant Ottawa de peur de vexer le « grand frère fédéral », a lancé, lors d'un point de presse, la chef de l'opposition
officielle, Louise Harel.
La leader péquiste ne s'explique pas autrement le rejet unanime, par les députés libéraux, d'une motion
présentée par le Parti québécois proposant que « l'Assemblée nationale dénonce les visées centralisatrices et le mépris du gouvernement du
Canada à l'endroit du Québec ». « La menace qui pèse maintenant sur le Québec ne semble pas intéresser le premier ministre [...] Comment
peut-il à ce point manquer de courage », a-t-elle déclaré.
« À défaut d'un nouveau programme de commandite pour offrir de la
visibilité au fédéral, le gouvernement de Paul Martin a choisi d'ouvrir toutes grandes les portes pour se mêler d'écoles primaires,
secondaires, des régions, des villes, des campagnes, du marché du travail et même des enfants », a dit Mme Harel.
Comment peut-il décemment refuser de voir l’évidence, en effet ? Peut-être ne veut-il pas brûler ses chances de succéder un jour à …
Michaëlle Jean ?
RÉFLÉCHISSONS ! LE 27 OCTOBRE 2005 - L’Agence France-Presse rapporte que l'astrophysicien Hubert Reeves et le généticien David Suzuki,
ont sonné l'alarme hier quant au réchauffement de la planète, au cours d'une conférence visant à sensibiliser l'opinion publique sur ce
phénomène. S'exprimant devant un public jeune et enthousiaste de quelque 3.500 personnes, les deux conférenciers ont souligné à plusieurs
reprises que la surexploitation de la planète cause un réchauffement qui pourrait entraîner une disparition de l'homme.
« Nous
pourrions faire partie d'une nouvelle extinction d'espèce», a déclaré Hubert Reeves après avoir évoqué la disparation passée de nombreuses
espèces animales, dont les dinosaures. Pour M. Reeves, il n'en tient qu'à l'homme de résoudre cette situation puisqu'« il est clair que le
réchauffement de la planète est dû à au moins 90 % à l'activité humaine et il faut en tenir compte ».
Pour sa part, Charles Côté
(La Presse) écrit que pour l’astrophysicien et écologiste, Hydro-Québec ne devrait pas rénover la centrale nucléaire de Gentilly.
M. Reeves a tenu à faire une mise au point au sujet de son opinion sur l'énergie nucléaire. « Il faut axer les investissements sur
l'éolien et le solaire et se débarrasser du nucléaire le plus vite possible », dit-il. Dans cette optique, comme le Québec peut se passer
de Gentilly, il doit s'en débarrasser, dit M. Reeves. La puissance de la centrale de Gentilly, 500 mégawatts, représente 1,5 % de toutes
les centrales électriques au Québec.
Il a raison à 100 %. Si, par exemple, chancun d'entre nous posait les gestes nécessaires dans son quotidien pour économiser l'énergie, nous
n'aurions aucunement besoin de cette centrale et nous soulagerions en même temps l'environnement : conduire à vitesse raisonnable, calfeutrer
nos fenêtres en prévision de l'hiver, nous passer de climatisation en été, etc.
Réfléchissons un peu à la façon de nous comporter dans le
quotidien. Un exemple : après ma séance d'exercice, au centre de conditionnement physique, lorsque je prends ma douche, je ne laisse plus
couler l'eau pendant que je me savonne. J'estime utiliser ainsi deux fois moins d'eau (chaude en plus). Vous pouvez certainement trouver
dans votre journée plusieurs occasions d'en sauver autant, non ?
À QUAND LE RÉVEIL ? LE 26 OCTOBRE 2005 - Isabelle Mathieu (Le Soleil) rapporte qu’Andrée Boucher, la candidate indépendante à la mairie de
Québec, creuse l'écart et atteint un nouveau sommet à 42 % des intentions de vote. Marc Bellemare subit toute une dégelée et tombe pour la
première fois en troisième place, derrière Claude Larose qui atteint 18 % des intentions de vote. L'amour est aveugle… Les partisans
d'Andrée Boucher la voient comme la meilleure pour assurer le développement économique de Québec et pour geler les taxes même si la
candidate indépendante n'a rien promis de tel... « Comme c'est la préférée, les gens ont tendance à manquer d'objectivité », observe
Claude Gauthier, vice-président chez CROP.
Bon, c’est bien amusant tout cela mais il faudrait bien qu’on se réveille avant le jour de l’élection car autrement, les lendemains
vont faire mal. C'est garanti !
PARANOÏAQUE ! LE 26 OCTOBRE 2005 - Michel Corbeil (Le Soleil) écrit que Thomas Mulcair ne s'est pas fait prier pour confirmer qu'il ne
fait aucune confiance au réseau informatique du gouvernement. Et le danger provient de l'intérieur, de son propre ministère. Le ministre
du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs a fait cette mise au point, hier, à l'Assemblée nationale.
Quelle paranoïa ! Connaissant le personnage, il n’y a rien pour s’en surprendre…
D’UNE RIVE À L’AUTRE, LE 20 OCTOBRE 2005 - Jean Lachance, de Québec, souligne dans Le Devoir qu’après un maire minoritaire, la ville de
Québec s'apprête à élire une mairesse solitaire. Il dit espérer que les citoyens vont se réveiller à un moment donné pour comprendre que
l'affaire, d'un point de vue démocratique, n'a aucun sens. On a affaire, avec Andrée Boucher, à une politicienne qui a prouvé qu'elle ne
peut pas fonctionner en démocratie car elle ne peut s'entendre avec personne. Impossible de s'entendre avec des conseillers de son parti,
alors autant les faire élire dans l'opposition car elle aura alors de bonnes excuses pour les envoyer promener et leur faire la guerre.
Il y a une grande nuance avec le message de Jean Garon. Il ne dit pas qu'il ne veut pas d'équipe. Au contraire, il dit de n'élire que son
équipe puisque l'opposition est une nuisance, une bande d'empêcheurs de tourner en rond. Avec la mairesse Boucher, ce serait la chicane
perpétuelle. Pas d'alliance, pas de négociation, que de la chicane et des appels au public pour jouer à l'arbitre, par des référendums et
des séances de signatures. Par contre, l'histoire nous démontre que même quand les électeurs se prononcent par référendum, elle n'en fait
qu'à sa tête.
Personnellement, je crois que les citoyens regretteront amèrement de l'avoir élue comme on a élu Jean Charest parce
qu'il représentait un changement radical par rapport à l'ancien gouvernement, mais ce qu'il cachait dans son sac était encore pire.
Sur la rive nord autant que sur la rive sud, on risque d’être bien mal pris avec deux personnes qui, depuis longtemps, on démontré n’être
pas en mesure d’administrer une ville avec le moindrement de crédibilité. J’espère en effet que l’électorat, autant à Lévis qu’à Québec,
va se réveiller. La démocratie n’est pas un jeu : on n’a pas le droit d’élire « juste pour le "fun", juste pour voir ce que ça va donner »…
ON AURA TOUT VU ! LE 20 OCTOBRE 2005 - Alec Castonguay (Le Devoir) rapporte que malmené par le feu croisé du Bloc québécois et du Parti
conservateur, qui l'accusent de nuire au Québec en mettant en avant le concept d'«intérêt national» dans le dossier du financement des
garderies, le gouvernement du Canada a répliqué hier en montrant sévèrement du doigt le ministre québécois des Affaires intergouvernementales,
Benoît Pelletier. Selon Jean Lapierre, le blâme pour les mauvaises relations actuelles entre les deux capitales revient entièrement à
Benoît Pelletier. Ottawa voudrait que M. Pelletier fasse «de la vraie politique» plutôt que de «donner des leçons» d'universitaire.
Oui, on aura tout vu. Que Jean Lapierre attaque ainsi le seul ministre québécois actuellement qui saisit bien les enjeux en cause ainsi
que les manœuvres d’Ottawa pour investir par la carotte autant que la rouerie et la menace les compétences du Québec, c’est le bout du
bout ! Il l’invite même à faire de la vraie politique. On sait ce que c’est avec les libéraux fédéraux…
RÉPONSE ! LE 20 OCTOBRE 2005 - La quatrième tribune de la course à la direction qui se déroulait mercredi soir avec pour thème La
souveraineté et le leadership n’aura finalement pas permis d’obtenir une réponse claire à la question que je posais publiquement sur
les mesures nécessaires pour consacrer un véritable statut de capitale nationale à la ville de Québec. Convenons que le format du débat
ne s’y prêtait guère mais tout de même, le seul candidat qui a eu la chance d’y répondre a, de mon point de vue, échoué.
Pourtant,
la mise en contexte parue dans Le Soleil, tout autant que la formulation de la question elle-même, contenaient tout ce qu’il faut pour y
répondre autrement que par des lieux communs qui ne font plus vibrer personne, telles les ambassades ou le lieu de résidence du premier
... C’est pourtant bien simple : comme toute capitale digne de ce nom, Québec, ce lieu de rassemblement symbolique de toutes les
Québécoises et de tous les Québécois, doit redevenir (et pour de bon, cette fois !) le siège des institutions de l’État, le lieu
d’exercice des fonctions législative, gouvernementale, administrative et juridictionnelle. Point ! Et cela, dès le retour du PQ au pouvoir.
C’est ainsi qu’on pourra mieux préparer Québec à exercer le redoutable (mais combien important et stimulant) rôle de future capitale d’un
pays souverain. Traiter comme véritable capitale dès à présent, c’est la meilleure façon de démontrer aux citoyens et citoyennes de notre
région les avantages inhérents à un tel statut, surtout dans la perspective d'un Québec souverain, faisant en sorte qu'ils votent
massivement OUI à la prochaine occasion.
QUESTION ! LE 19 OCTOBRE 2005 - À titre de président du PQ de la région de la Capitale-Nationale, je rappelle que c'est à Québec que le
Parti québécois tient aujourd'hui sa quatrième tribune de la course à la direction avec pour thème La souveraineté et le leadership.
Outre cette course, il importe de bien situer dans quel contexte ce débat intervient.
Ce contexte, c'est celui d'une capitale qui
voit sa fonction de centralité politique régulièrement questionnée dans les faits, au cours des années, et singulièrement érodée depuis
l’arrivée au pouvoir du gouvernement Charest. Le premier ministre et ses ministres exercent plus que jamais leurs fonctions à l’extérieur
de Québec. Comment s’étonner que la haute fonction publique suive le courant ?
La capitale du Québec, celle d’un État bientôt
souverain, se doit de l’être au complet et à plein temps. Aussi importe-t-il que celui ou celle qui aspire à diriger ce parti et à
devenir chef du gouvernement exprime plus clairement et explicitement que jamais ses engagements à l’égard de la Capitale nationale du
Québec.
Lieu de rassemblement symbolique de toutes les Québécoises et de tous les Québécois, Québec, à titre de Capitale nationale,
doit être le siège des institutions de l’État, le lieu d’exercice des fonctions législative, gouvernementale, administrative et
juridictionnelle. Ce statut, hérité de l’histoire séculaire de la nation québécoise, implique du chef du gouvernement le respect intégral
des pratiques politiques et administratives conséquentes.
Pour consacrer Québec dans son statut de capitale de la nation québécoise
et véritable repère identitaire du Québec au regard des peuples de la terre, le futur chef d’un gouvernement formé par le Parti québécois
devra prendre les dispositions nécessaires pour que :
a) le premier ministre et les membres de son gouvernement y exercent leurs
fonctions ministérielles et y tiennent les séances du conseil des ministres et des comités ministériels ;
b) le premier ministre y
établisse sa résidence ;
c) les membres du personnel politique des cabinets ministériels y exercent leurs fonctions, la capitale
nationale étant leur port d’attache ;
d) les sous-ministres ainsi que les membres du personnel d’encadrement des ministères
affectés à des fonctions administratives centrales y exercent leurs fonctions ;
e) les dirigeants des organismes gouvernementaux
dont le siège est, conformément à la loi, établi dans la capitale nationale, y exercent leurs fonctions ;
f) l’activité
internationale et diplomatique du parlement, du gouvernement et de l’administration centrale de l’État s’y concentre ;
g) les
activités de négociation, de médiation, de conciliation, d’arbitrage et de gestion des partenariats menés par le premier ministre, les
membres du gouvernement et les hauts fonctionnaires de l’État s’y déroulent, tout comme pour les conférences, sommets socioéconomiques et
autres rencontres de concertation d’envergure nationale.
D'où la question suivante que j'adresse aux candidats à la direction :
Considérant que Québec est la ville fondatrice du Québec, le lieu du rassemblement symbolique de toutes les Québécoises et de tous les
Québécois et bientôt le seul repère identitaire du Québec au regard des peuples de la terre, vous engagez-vous, si vous deviez être élu(e)
chef(e) du Parti québécois puis chef(e) d’un gouvernement issu du Parti Québécois, à adopter les mesures nécessaires pour consacrer le
statut de capitale nationale de Québec et faire de celle-ci :
- le lieu principal des activités, y compris des activités
diplomatiques, du Parlement, du Gouvernement, de l’Administration ainsi que du Premier ministre, des ministres et des dirigeants des
organismes et sociétés d’État ?
- le lieu privilégié des activités de négociation, de médiation, de conciliation, d’arbitrage et
de gestion des partenariats menés par le Premier ministre, les ministres et les hauts fonctionnaires de l’État et pour la tenue de
conférences, de sommets et d’autres événements d’envergure nationale et internationale ?
PLUS DU DOUBLE ! LE 17 OCTOBRE 2005 - Kathleen Lévesque (Le Devoir) rapporte qu’à la faveur de la course à la direction du Parti québécois,
le nombre de membres a plus que doublé, passant de 57 605 en mai dernier à 137 238 personnes à la fin de la période d'adhésion vendredi
dernier. Pour la présidente du PQ, Monique Richard, cela démontre «l'engouement» pour la course au leadership et pour «le projet de pays».
Cet élan de vigueur en est aussi un de rajeunissement du PQ, croit Mme Richard.
Si la majorité des cartes ont été vendues par
l'équipe de chacun des candidats (plus de 32 000 cartes par l'entourage d'André Boisclair, par exemple), le PQ a enregistré beaucoup
d'adhésions par Internet. Lors de la dernière journée d'inscription, vendredi dernier, le PQ a accueilli 3200 nouveaux membres de cette
façon.
On aura beau dire, la campagne à la chefferie soulève tout un intérêt !
SOURD ET AVEUGLE ? LE 19 OCTOBRE 2005 - Bernard Descôteaux (Le Devoir) écrit que pour justifier le fait de contourner les provinces pour
intervenir dans leurs champs de compétence, croit qu'il suffit d'invoquer «l'intérêt national. Dernier exemple, celui des garderies, où le
fédéral [toujours le même] veut imposer l'application de normes dites nationales.
S'appuyant sur son pouvoir de dépenser, Ottawa a
usé maintes fois de ce prétexte pour agir dans le champ social réservé aux provinces. De cet interventionnisme, on avait cru que M. Martin
saurait faire une utilisation modérée. Du moins plaidait-il, en campagne au leadership, pour la fin de l'ère de confrontation entre Ottawa
et les provinces, ce qui ne dura que ce que durent les roses. Aujourd'hui, il ne veut plus entendre les jérémiades des provinces. On
croirait entendre la voix des Chrétien et Trudeau. En l'invoquant comme argument d'autorité, Paul Martin nous ramène en quelque sorte à
l'ère où la «volonté du prince» faisait foi de tout.
Le jupon de M. Martin dépasse franchement lorsqu'il nous dit que son programme
national de garderies sera le prochain grand symbole identitaire du Canada, au même titre que le système de santé. Comme il a fait de la
défense de celui-ci le cœur de sa dernière campagne électorale, on voit déjà se dessiner le thème de la prochaine. Nul doute que,
lorsqu'il invoque l'intérêt national, il faut entendre « intérêt électoral ».
Je suis bien aise de constater que Bernard Descôteaux partage ce point de vue que j’ai maintes fois exprimé sur ce site. Je ne crois
pas cependant que les fédéraux soient « sourds et aveugles ». Ils voient et ils comprennent très bien ce qui se passe. Leur logique :
dominer coûte que coûte l’autre ordre de gouvernement que constituent les « provinces » et faire du régime constitutionnel que nous
subissons depuis 1867, de ce simulacre de fédération, un régime de gouvernement unique.
LE GRAND MÉNAGE ? LE 19 OCTOBRE 2005 - Pierre Asselin (Le Soleil) écrit que même s'il ne veut pas annoncer ses intentions quant à l'avenir d'André Arthur, le patron de Radio
Nord, Raynald Brière, a déclaré hier qu'il ne veut pas d'une radio qui alimente le cynisme ou porte atteinte à la vie privée. Le président
et chef de l'exploitation de Radio Nord Communications, Raynald Brière, était l'invité pour le dîner-conférence du Cercle d'affaires des
Bleuets où il a entretenu son auditoire des valeurs qui l'ont guidé dans sa carrière.
Radio Nord possède 14 stations de radio,
cinq stations de télévision et compte 300 employés, a évoqué M. Brière. L'entreprise souhaite se porter acquéreur de CKNU, qui diffuse
l'émission d'André Arthur. Elle demande au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) l'autorisation de
transférer la station dans le marché de Québec et, pour ce faire, d'installer son transmetteur sur le mont Bélair. La programmation serait
entièrement locale, affirme-t-il.
La décision du CRTC ne sera pas connue avant quatre ou six mois, prévoit-il, et M. Brière ne veut
pas donner de détails sur son plan d'affaires, et encore moins sur l'avenir d'André Arthur, d'ici là. Mais il a néanmoins affiché ses
couleurs quant au genre de radio qu'il veut mettre en place.
Pour quand le grand ménage ? Cet automne, cet hiver ? Ou aurons-nous à endurer la bêtise jusqu'au printemps ?
CASSER DU SUCRE… LE 17 OCTOBRE 2005 - Rémi Nadeau (PC) rapporte que Jean Charest ne regrette pas d'avoir exprimé sa fierté de tenir tête
aux syndicats, devant une assemblée partisane, hier à Québec. Au terme du caucus des députés du Parti libéral du Québec, lundi après-midi,
à Montmagny, il a indiqué qu'il ne craignait pas de «dire les choses comme elles sont». Il a réitéré sa fierté à l'endroit du courage de
son gouvernement, citant la fusion d'accréditations syndicales dans le secteur de la santé comme une initiative qu'il a concrétisée malgré
la contestation des grandes centrales.
Qu’a-t-il à perdre celui-là ? Après avoir épuisé toute possibilité raisonnable de se gagner la faveur des électeurs, pourquoi pas casser
du sucre sur le dos des centrales ? C’est facile, ça ne l’engage au fond à pas grand chose et ça peut plaire au commun des mortels…
Misère ! Quel leader !
DEUX POIDS, DEUX MESURES ! LE 14 OCTOBRE 2005 - Gilles Toupin et Joël-Denis Bellavance (La Presse) rapportent que Paul Martin, en a assez
des jérémiades des provinces sur l'ingérence du gouvernement fédéral dans leurs champs de compétence. M. Martin affirme qu'il respectera
toujours les champs de compétence des provinces, mais il faudra que ces dernières reconnaissent que le cloisonnement de ces champs de
compétence n'est pas réaliste dans le monde d'aujourd'hui.
Dans le dossier de la place du Québec sur la scène internationale, le
premier ministre a affirmé qu'il appuyait « à 100% » la position de son ministre des Affaires étrangères, Pierre Pettigrew, à ce sujet.
Certes, il entend consulter les provinces sur les dossiers qui les touchent, mais il n'est pas question de donner au Québec l'espace qu'il
réclame dans les grands forums internationaux.
Suivant ce principe qu’énonce M. Martin selon lequel le cloisonnement des champs de compétence n'est pas réaliste dans le monde
d'aujourd'hui, pourquoi refuser au Québec la place qu’il réclame dans les grands forums internationaux ? Deux poids, deux mesures ?
[Je] Comprends pas !
L’ÉTAU SE RESSERRE, LE 14 OCTOBRE 2005 - La PC décrit ce matin Jean Charest obligé d’avertir Ottawa qu'il ne le laissera pas s'ingérer
dans le monde municipal, suite à l’intention manifestée par M. Martin de tenir des sommets sur une base fédérale-municipale et d'établir
des liens directs avec les municipalités.
Réaffirmant que le domaine municipal est de juridiction provinciale et que Québec ne
fera jamais de compromis sur cette question, Jean Charest estime que l'entente conclue entre Québec et Ottawa sur le partage de la taxe
sur l'essence avec les municipalités est une excellente nouvelle mais il répète qu'il ne peut laisser un palier additionnel de
gouvernement se mêler de la gestion des affaires municipales.
Pour sa part, selon Simon Boivin (Le Soleil), Nathalie Normandeau dit
avoir obtenu l'assurance que le fédéral ne passera pas par-dessus sa tête pour négocier avec les municipalités, malgré des documents
révélant des intentions contraires d'Ottawa. « Il faut rappeler que le respect de nos compétences ne fera jamais l'objet de compromis,
a-t-elle indiqué au SOLEIL, hier. Il y a une place à la table de négociation pour les municipalités, c'est celle occupée par le Québec. »
Simon Boivin rappelle que des documents obtenus par La Presse ont révélé hier qu'Ottawa souhaite établir des « relations directes » avec
les municipalités et leur offrir un « siège à la table des décisions ». Les informations, qui datent d'environ un an et demi, indiquent
que le fédéral ne veut pas devenir un « guichet automatique » pour les villes. Ottawa désire avoir une influence sur les infrastructures
financées et obtenir « la reconnaissance qui lui est due et la visibilité ».
En dépit des barouds d’honneur de M. Charest, ou de la naïveté chronique affichée par les membres de son gouvernement en la matière, cette
fois-ci par madame Normandeau, rien n’y changera. Le rouleau compresseur « fédéraste » est en marche, et depuis belle lurette. L’étau se
resserre inexorablement. La seule solution pour éviter l’étouffement, sortir de ce régime au plus vite !
SE DÉTOURNER DU REGARD, LE 14 OCTOBRE 2005 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) rappelle en éditorial ce Québec entier qui a vu et revu la
scène de l'arrestation d'Anne-Marie Péladeau, filmée comme par hasard par la caméra de TVA, le grand réseau de télévision qui appartient
à sa famille. Aujourd'hui âgée d'une quarantaine d'années, Mme Péladeau est connue pour ses frasques et un mode de vie trouble qui
l'opposent aux autres membres de la famille. Si elle est reconnue coupable, Mme Péladeau paiera pour les actes qu'elle a commis, mais là
n'est pas l'objet de ce commentaire. Ce qui nous intéresse, c'est évidemment le comportement des policiers qui ont pris part à cette
arrestation.
L'évidence force à constater que les gestes violents commis par les policiers envers Mme Péladeau répondent à la
définition la plus commune de la brutalité policière. Projeter violemment un prévenu contre la voiture, lui asséner un coup de coude au
dos avant de lui frapper la tête contre le cadre de porte de la voiture au lieu de l'inviter à se pencher pour s'asseoir à bord, voilà
des gestes impulsifs d'une brutalité injustifiable, surtout de la part d'un policier.
Si Mme Péladeau et son complice pourraient
avoir résisté à leur arrestation, tenté de s'enfuir et même attenté à la vie de deux policiers avec leur voiture, cela ne justifie pas
qu'une fois l'arrestation complétée, des policiers se soient livrés à des gestes sauvages sur une personne dont ils avaient la garde.
Par ailleurs, comment ne pas se scandaliser aussi de l'attitude des collègues [policiers] qui, voyant la scène, n'ont trouvé rien de mieux à faire que
de tourner la tête ? Le règlement ne les obligeait-il pas à prendre le relais de collègues trop agressifs ? À elle seule, cette attitude
vient malheureusement confirmer l'opinion populaire qui veut qu'une complicité malsaine et la loi du silence sont toujours la règle au
sein de nos corps policiers.
Quelles que soient les circonstances, dans une société civilisée, de tels comportements sont TOTALEMENT inacceptables et doivent être
sanctionnés. Je m’interroge aussi sur les citoyens, les badauds, qu’on voit sur l’extrait et qui ont assisté au spectacle sans
réagir ou en se détournant du regard. Je comprends que dans les circonstances, à voir ces policiers hors contrôle, ce ne soit pas tentant
de les interpeller, mais je crois qu’on devrait le faire quand même dans de tels cas, quitte à en subir certains inconvénients…
« AVANCEZ À L’ARRIÈRE », LE 13 OCTOBRE 2005 - Isabelle Mathieu (Le Soleil) commet deux articles révélateurs de ce qui attend la ville de
Québec, si la vieille garde des Andrée Boucher et Émile Loranger devaient être élus comme maires le mois prochain. Le retour de madame
Boucher ferait craindre moins de consultation, peu de diplomatie, une bonne dose de rancune alors que les ex-maires Émile Loranger et
Marcel Corriveau viennent de débarquer au comité de transition avec un huissier, exigeant d'obtenir des chiffres supplémentaire sur le
budget d'agglomération.
Bref, les vieilles méthodes, la chicane, le ressentiment qui se pointent déjà à l'horizon… Vive le progrès ! « Avancez à l’arrière » !
LES MOTS ONT UN SENS, LE 13 OCTOBRE 2005 - Pour Jean-Marc Léger (Le Devoir), le déroulement de la campagne des élections municipales fait
ressortir la grande pitié de notre vocabulaire politique et institutionnel. Et d'abord, les fameux « niveaux » et « paliers » de gouvernement;
la municipalité en serait un, le troisième ! C'est véritablement ignorer totalement le sens de « gouvernement » comme la nature des rapports
entre les ordres de gouvernement dans une fédération. Une ville ou une commune en général n'est à aucun titre un gouvernement.
Il
n'y a, au Canada, que deux ordres de gouvernement, chacun étant souverain dans son domaine propre. Remarquons au passage que le Canada est
en quelque sorte l'enfant des « provinces » et non pas le contraire. À ce propos, il est urgent que le Québec, tout particulièrement, cesse
de se dire lui-même, de s'appeler « province », ce qui est tout à la fois faux juridiquement et politiquement et incorrect linguistiquement.
Nos fausses « provinces » sont en fait des États, imparfaits et partiels, certes, infirmes, mais des États créés et consacrés par la
Constitution du pays.
Le rappel de M. Léger est très pertinent. Les mots ont un sens et on a tendance à l'oublier. Par ailleurs, ça fait partie de la stratégie
pour les uns, au niveau municipal, de se considérer comme un niveau de gouvernement et de réclamer à ce titre, de pouvoir traiter directement comme tel, notamment
avec le palier fédéral. Au diable les mots, la stratégie importe davantage. Quant au fait que le gouvernement central, dans une fédération,
est en définitive la création des états qui la composent, on tend effectivement à l'oublier surtout dans notre régime où le gouvernement
central en est venu à être le véritable maître du jeu.
RÉVEIL TARDIF, LE 13 OCTOBRE 2005 - Hélène Buzzetti (Le Devoir) rapporte qu’une vaste majorité de citoyens pensent que le Canada devrait
développer une politique étrangère indépendante de celle des États-Unis, même si cela entraîne des frictions avec le géant du Sud. On
remarque que c'est en Colombie-Britannique et dans les provinces atlantiques que cette indépendance envers les États-Unis est la plus
souhaitée, avec 63 % et 62 % des répondants qui se disent «fortement d'accord» avec cette affirmation.
Enfin, on se réveille, après des années d’abus de la part de nos voisins états-uniens dans des dossiers comme ceux du bois d’œuvre ou de
la vache folle qui nous ont coûté très cher financièrement ainsi qu’au niveau de l’emploi.
On peut comprendre maintenant la
« sortie » musclée de Paul Martin à New York la semaine dernière, une attitude cependant qualifiée plus électoraliste qu'ancrée dans des
convictions profondes. C’est du moins l’avis exprimée par SudAmir Attaran, professeur de droit à l'Université d'Ottawa et responsable de
commenter le sondage pour son institution : «Ils ne sont pas stupides. Les libéraux savent qu'en créant plus de friction avec les
États-Unis, ils ont plus de chances d'être réélus.» Je suis d’accord ! Une bonne sortie, mais pas pour le bon motif...
QUI MÊNE, AU FOND ? LE 9 OCTOBRE 2005 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) rappelle que depuis 1997-98, Ottawa enregistre des excédents
budgétaires de façon systématique. Selon les années, ces excédents ont varié entre 1,9 milliard et... 20 milliards. Ces excédents sont
désormais si probables que, dans son dernier budget, le ministre des Finances a inscrit de façon très prudente qu'ils oscilleraient entre
cinq et sept milliards par année d'ici 2010, y compris la réserve de trois milliards pour le remboursement de la dette. Les observateurs
savent que les surplus imaginés par le ministre d'ici 2010 sont largement sous-estimés et que, malgré son projet de loi, la marge de
manoeuvre pour accroître les dépenses chaque année avant le 31 mars est plus importante qu'il ne veut l'avouer.
Le déficit fiscal
existe, et tant qu'Ottawa ne s'y attaquera pas, les provinces les moins favorisées continueront de tirer le diable par la queue. Or ce
déséquilibre est structurel et commande une solution du même ordre. Il n'y a qu'une façon d'y parvenir, bien connue, et c'est par la
réforme du programme de péréquation. De 11 milliards cette année, il faut faire passer le budget de péréquation à au moins 16 des 160
milliards de dollars des programmes fédéraux. Ce n'est pourtant pas la lune ! Qu'est-ce qui empêche les libéraux fédéraux de régler cette
question une fois pour toutes ?
Quelle question ! C’est pourtant bien simple comme réponse : l’importance de continuer d’asservir et de dominer, par son pouvoir de
dépenser, une bonne partie de l’ensemble des provinces, dont le Québec, de les diviser entre elles. Ce faisant, il demeure maître du jeu.
Autre réponse possible : l’influence déterminante de la machine administrative fédérale et de son « mandarinat », sur les décisions
d’ordre politique. Les plus grands tenants du régime actuel ne seraient-ils pas les hauts fonctionnaires eux-mêmes, à l’image de ce qui
se passe aux Affaires extérieures dans le dossier des relations internationales entre Québec et Ottawa ?
Quant à la solution structurelle pour régler le déséquilibre fiscal, il n’en existe qu’une
pour le Québec : sortir du régime !
QUI NE COMPREND PAS QUI ? LE 8 OCTOBRE 2005 - Antoine Robitaille (Le Devoir) écrit qu’on s'attendait à une rencontre Québec-Ottawa cruciale,
vendredi à Montréal, où le sort des relations internationales québécoises se trouverait scellé. Mais on en est arrivé à aucune conclusion.
Au Canada anglais, la rencontre a soulevé un certain intérêt. L'influent quotidien The Globe and Mail, notamment, a consacré deux
éditoriaux à la question, qualifiant la position québécoise «d'irréfléchie». Selon lui, Mme Gagnon-Tremblay ne « comprend pas le Canada ».
« Le Canada, c'est une famille. À table, on peut bien se disputer. Mais quand nous avons un problème avec les voisins, nous ne faisons qu'un. »
Benoît Pelletier affirme que cette perception des choses ne lui « facilite pas la tâche » et que s'il y avait « une volonté populaire [au
Canada anglais] de régler avec le Québec, ce serait plus simple ». Il s'est dit prêt à accepter « n'importe quelle tribune » dans le
reste du pays où il pourrait expliquer la position québécoise, qui est « raisonnable » et « fédéraliste ».
Pauvre Benoît ! Il persiste à y croire. Encore un peu et il passera de Benoît à benêt. On en est rendu à se faire dire que c’est le Québec
qui ne comprend pas le Canada. C'est plutôt le Rest of Canada qui ne comprend pas les principes les plus élémentaires du fédéralisme.
« Avancez à l’arrière ! », comme dirait mon chauffeur d’autobus préféré…
ALLONS DONC ! LE 7 OCTOBRE 2005 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que lors de la dernière journée du caucus présessionnel du Parti
québécois, André Boisclair est demeuré le centre d'attention alors que le député de Richelieu, Sylvain Simard, a accusé «les élites
fédéralistes» de vouloir déstabiliser le candidat qui domine la course à la direction du parti.
«Certaines élites fédéralistes,
notamment certains médias, sont prêts, semble-t-il, à faire n'importe quoi pour déstabiliser André Boisclair», a livré Sylvain Simard,
qui s'en prenait à la chronique de Lysiane Gagnon parue hier dans La Presse. Dans son texte, la chroniqueuse a accusé M. Boisclair d'avoir
fait de la «fausse représentation» en écrivant dans sa biographie officielle qu'il avait obtenu une maîtrise en administration publique
de l'université Harvard.
Les avocats de M. Boisclair ont par ailleurs fait parvenir hier une mise en demeure à la journaliste
Lysiane Gagnon de La Presse, la sommant de se rétracter dès aujourd'hui. On y précise entre autres qu'un diplôme de maîtrise a bel et
bien été décerné à M. Boisclair par l'université Harvard et non par une «institution rattachée», comme le stipulait l'article. Les avocats
du candidat dénoncent aussi la «remarque tendancieuse» de la chroniqueuse voulant que ce type de diplôme «s'achète».
Que des "fédéraux" agissent ainsi, rien de neuf ni de surprenant : « Business as usual ! ». De toute manière, ils s’agitent alors
inutilement car le PQ, historiquement, est bien capable de s’occuper de ses chefs tout seul… Il a pas besoin d’aide pour les malmener. Ceci
étant, ce matin, La Presse s’est effectivement rétractée, donnant ainsi raison à M. Boisclair. Ce ne sont pas les premiers égarements de
Lysiane Gagnon en la matière, toujours en service commandé, on dirait…
ENFIN ! LE 7 OCTOBRE 2005 - Alec Castonguay (Le Devoir) rapporte que Paul Martin a laissé tomber les gants blancs hier dans le conflit qui
oppose le Canada et les États-Unis dans le domaine du bois d'oeuvre. Il a sans détour accusé les Américains de succomber aux «intérêts
particuliers» d'un puissant lobby au détriment de «l'intérêt national» de leur pays, ce qui est «un non-sens», selon M. Martin. Il a
haussé le ton de façon marquée, proclamant qu'il y a maintenant un «bris de confiance» entre les deux pays en matière de commerce. Il
s'agit d'un message sans équivoque qu'il a eu l'audace de lancer en sol américain à l'occasion d'un discours à New York, d'une entrevue
au réseau CNN et d'une table éditoriale au Wall Street Journal.
Il était temps qu’une telle évidence soit dénoncée par ceux-là qui se targent de défendre nos intérêts sur la scène internationale.
FANATISME DÉNONCÉ, LE 7 OCTOBRE 2005 - Norman Delisle (Presse Canadienne) rapporte les propos du député péquiste de Mercier, Daniel Turp,
dénonçant hier l'attitude «fanatique» du ministre fédéral Pierre Pettigrew qui refuse au Québec le droit de parler en son nom propre sur
la scène internationale : «S'il y a des fanatiques dans ce domaine, c'est bien les gens du gouvernement fédéral et Pierre Pettigrew qui
refusent de donner au Québec une voix sur la scène internationale […Le ministère canadien des Affaires étrangères et ses faucons ont
déteint sur le ministre Pierre Pettigrew ».
La situation est d'autant plus préoccupante qu'un organisme des Nations unies, l'Unesco,
doit se prononcer le 17 octobre prochain sur un projet de Convention internationale en matière de diversité culturelle, un dossier qui
intéresse le Québec au plus haut point. Qui parlera devant l'Unesco? Un ministre du gouvernement du Québec ou un représentant fédéral? Si
c'est un représentant québécois, parlera-t-il de sa propre voix ou devra-t-il lire un discours préparé par Ottawa? «Le Québec n'a pas à
lire un discours du Canada. Il doit parler de sa propre voix», a réclamé jeudi le député Turp.
Il est évident que le fanatisme suinte et colore les Affaires étrangères « canadjiannes » sur cette question. J’ai pu voir opérer certains
porte-parole de ce ministère à l’étranger au cours de ma carrière politique, notamment comme représentant de l’Assemblée nationale du
Québec lors de forum internationaux, et c’était particulièrement évident. Ils allaient même jusqu’à présenter une vision idyllique du
fédéralisme « canadijan », un portrait ampoulé, biaisé, n’ayant rien à envier au discours de propagande des pires républiques de bananes.
DU DÉLIRE, LE 6 OCTOBRE 2005 - Martin Ouellet (Presse Canadienne) écrit que fort peu emballée par la campagne à la direction du Parti
québécois, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, constate néanmoins que le PQ mène la vie dure aux femmes. « Le fait de n'avoir
qu'une seule femme (dans la course), témoigne, à mon sens, d'une certaine dureté à l'intérieur de se parti-là par rapport à l'implication
des femmes en politique », a estimé Mme Carbonneau, en point de presse, mercredi, à Québec.
Seule femme parmi les neuf candidats à
la succession de Bernard Landry et de loin la plus politiquement expérimentée du groupe, Pauline Marois traîne loin derrière le favori
André Boisclair dans les sondages. Mme Marois semble aussi avoir une énorme difficulté à se démarquer au sein même de son groupe
parlementaire, n'ayant obtenu l'appui, jusqu'ici, que de cinq députés du PQ.
Sans aller jusqu'à attribuer les difficultés de
l'ancienne numéro deux du gouvernement au fait qu'elle est une femme, la présidente de la CSN y voit quand même matière à réflexion.
«Je constate que ce n'est définitivement pas facile pour une femme à l'intérieur d'une formation politique comme le PQ. Pour un parti
qui se prétend moderne et qui se dit très intéressé par les questions de démocratie, je vois qu'il y a encore un effort à faire pour
susciter des candidatures féminines», a-t-elle déploré.
Franchement, si madame Carbonneau a vraiment dit ce qu'on rapporte, c'est du délire, rien de plus ! Madame Marois ne perce pas, c’est
tout, ni auprès des militants, ni de la population. Allez savoir pourquoi ! J’ai mon opinion là-dessus et ça n’a rien avoir avec le
portrait étriqué que nous fait madame Charbonneau, je vous assure.
Puis-je rappeler que la présidence du Parti Québécois est
exercée par une femme, Monique Richard, tout comme vient de l'être la première vice-présidence pendant 5 ans avec madame Marie Malavoye;
que la Chef par intérim de l'aile parlementaire du PQ est une femme, madame Louise Harel; que le leader parlementaire de l'Opposition
officielle est une femme, madame Diane Lemieux; que la présidente du caucus du PQ est une femme, madame Agnès Maltais; que madame Pauline
Marois a agissait comme ministre des Finances et vice-premier ministre au moment où le PQ a été défait en 2003; qu'une majorité (4 sur 6)
des personnes qui assumaient les co-présidences des Chantiers l'an dernier étaient des femmes... En voulez-vous d'autres ?
S’EXCUSER ? LE 6 OCTOBRE 2005 - Norman Delisle (PC) rapporte que pour François Legault, le gouvernement Charest devrait s'excuser pour
avoir trompé les Québécois en promettant des baisses d'impôts qu'il ne réalisera pas. Pour M. Legault, au lieu d'avoir des baisses
d'impôts d'un milliard de dollars par année, tel que promis par Jean Charest pendant la campagne électorale de 2003, les Québécois ont
plutôt dû faire face à une augmentation de leur fardeau fiscal attribuable à la hausse des tarifs pour plusieurs services.
Parmi
ces hausses, notons celle de l'électricité, qui représente 508 millions $, de l'assurance-médicaments qui vaut 173 millions $, des frais
de garderie qui équivaut à 170 millions $ et des cotisations pour le régime de congés parentaux qui totalise 124 millions $. Le
gouvernement Charest a aussi provoqué une hausse des taxes scolaires de 165 millions $ et une hausse des tarifs de transport en commun de
63 millions $, sans oublier le refus d'indexer pleinement les tables d'impôt, qui a coûté 140 millions $ aux contribuables, a calculé le
député Legault.
Pour une famille de deux enfants dont le revenu total est de 50 000 $ par année, le fardeau fiscal a été augmenté
de 896 $ par année depuis l'élection de Jean Charest à la tête du Québec. « Je demande au gouvernement Charest de s'excuser auprès des
familles québécoises pour les avoir bernées lors de la campagne électorale », a dit le député Legault.
Legault a raison de souligner l’arnaque libérale en ce qui regarde cette promesse. Quant à devoir s’excuser, soit ! Mais il y a un
problème. Si les libéraux de Jean Charest devaient s’excuser à chaque fois qu’ils font le contraire de ce qu’ils avaient promis, il ne
leur resterait plus de temps pour gouverner, y’en a trop !
ÇA PROMET ! LE 4 SEPTEMBRE 2005 - Isabelle Mathieu (Le Soleil) La favorite dans les sondages, Andrée Boucher, est-elle en train de se
mettre les jeunes à dos comme lors des élections de 2001 ? L'ancienne mairesse de Sainte-Foy sera absente du débat de ce soir à
l'Université Laval et semble bouder les médias étudiants.
La Confédération des associations d'étudiants de l'Université Laval
(CADEUL), qui représente 28 000 étudiants, a invité Andrée Boucher comme les trois autres candidats à la mairie à venir débattre d'enjeux
touchant directement la jeunesse, dont l'immigration et le transport en commun. La candidate indépendante à la mairie a répondu qu'elle
ne pouvait être là parce qu'elle avait d'autres obligations et qu'elle ne pourrait rencontrer les étudiants avant la mi-octobre, date du
lancement de sa plate-forme électorale.
Ça va être long ce mandat-là, si elle devient mairesse... Pouvez-vous imaginer le scénario : Boucher, mairesse minoritaire à Québec,
Garon, maire minoritaire à Lévis, les deux se crignant qui le chignon, qui la bedaine... Ça promet ! Ceux qui aiment le forklore vont être
servis.
ILLUSION DE CONTRÔLE, LE 4 OCTOBRE 2005 - Sylvain Larocque (Presse Canadienne) écrit qu’à défaut de s'exprimer strictement au nom du
Québec, la ministre québécoise de la Culture, Line Beauchamp, prononcera une partie du discours canadien sur la diversité culturelle à
l'UNESCO, dans deux semaines. « Il est entendu que le Québec sera membre de la délégation canadienne et pourra s'exprimer au nom, bien
sûr, du gouvernement du Québec à l'UNESCO », a déclaré Mme Beauchamp. Mais dans les faits, Mme Beauchamp prononcera simplement une
portion du discours du Canada au cours de la conférence biennale de l'UNESCO qui se tient à Paris ce mois-ci. Son homologue ontarienne,
Madeleine Meilleure, fera de même.
En mai 2004, pourtant, le premier ministre Paul Martin avait reconnu le droit du Québec de
s'exprimer en propre. «(Le Québec) est un des piliers du fait français dans le monde. Il doit pouvoir s'exprimer sur les grands sujets
qui le touchent de près. La porte doit lui être toute grande ouverte, sans équivoque. Et elle le sera», avait-il promis dans une
allocution prononcée à Laval.
La ministre Beauchamp a admis que le texte de la convention était un « compromis », mais qu'il était
« raisonnable » et « équilibré ».
Je ne comprends pas comment on puisse présenter comme une avancée significative ce genre de « compromis ». D'ailleurs quand vient un compromis
avec ce gouvernement, c'est pour mieux reculer sur les revendications historiques du Québec et sur les engagements de
Paul Martin en mai 2004... À propos, dois-je comprendre qu’aux yeux du fédéral, l’Ontario constitue également « … un des piliers du
fait français dans le monde » ???
Sur ce dernier point, j’ai souvent vu, lorsque j’agissait soit comme président de l’Assemblée
nationale du Québec, soit comme président de l’Assemblée des parlementaires de la francophonie, ou à titre de membre du gouvernement du
Québec, le fédéral manœuvrer pour amoindrir le poids relatif du Québec dans la francophonie internationale, en « l’entourant » ou le
noyant littéralement de représentants d’autres provinces où l’on ne retrouve pourtant qu’une très faible minorité de francophones.
BONNE QUESTION, LE 4 OCTOBRE 2005 - Sylvio Le Blanc, de Montréal, écrit dans Le Devoir : Dans son discours « d'installation » du 27
septembre, madame la gouverneure générale a déclaré que nous devions « instaurer un pacte de solidarité entre tous les citoyens qui
composent le Canada d'aujourd'hui ». Que voilà de belles paroles! Suivant cela, Mme Jean réussira-t-elle à convaincre les Albertains
de partager leurs mirobolants revenus et surplus (dus au gaz et au pétrole), par solidarité? Car voilà ce que devrait être une fédération
digne de ce nom: des provinces favorisées partageant avec d'autres l'étant moins.
Oui, quelle bonne question dans ce simulacre de fédération que nous vivons au pays. Parler de solidarité dans ce règne du chacun pour soi,
de la division exacerbée par le pouvoir central omnipotent. Et pour couronner le tout, une province comme l’Alberta dont on vante les
impôts très bas et l’absence de taxe de vente, les surplus budgétaires, l’absence de dette sans pour autant faire le lien entre cette
situation enviable et les revenus du pétrole, ceux-là même qu’on refuse de considérer dans le calcul de la richesse relative des provinces,
à des fins de péréquation. Illusion de fédéralisme ! Dingue !
SURSAUT D’ÉVEIL, LE 4 OCTOBRE 2005 - Jocelyne Richer (Presse Canadienne) rapporte que pour Mario Dumont, le gouvernement Charest devrait procéder de façon unilatérale en
donnant le feu vert au complexe hydroélectrique Eastmain-1-A, à la Baie James, sans attendre la bénédiction d'Ottawa. Selon lui, le
gouvernement fédéral fait preuve d'obstruction systématique par rapport à ce projet, ce qui retardera ou mettra en péril sa réalisation.
Le gouvernement du Québec serait donc légitimé, à ses yeux, de court-circuiter le processus conjoint d'évaluation environnementale
(fédéral-provincial), présentement en cours et d'aller de l'avant unilatéralement. Le gouvernement de Jean Charest «va devoir dire au
gouvernement fédéral de se tasser» du dossier, a-t-il tranché, lundi, lors d'un point de presse.
Il reproche à Jean Charest de ne
pas suffisamment prendre la défense de ce projet, le plus important de la décennie pour Hydro-Québec. « À force d'être mou, à force d'être
peureux, à force d'avoir peur d'exister, d'être capable d'aller sur la place publique et dire: nous, on développe l'hydroélectricité, la
plus belle forme d'énergie propre », a-t-il dit.
Le gouvernement de Paul Martin, cet « empêcheur de tourner en rond », se sert du
processus conjoint d'évaluation environnementale pour non seulement faire obstruction au projet, mais du même coup s'immiscer dans une
compétence du Québec, selon lui. M. Dumont en donne pour preuve le fait qu'Ottawa a présenté la semaine dernière 384 questions à Québec,
pour obtenir des précisions sur le projet.
Bon ! Dumont commencerait-il à comprendre enfin l’essentiel de la « game » ? Il la comprenait probablement déjà, soyez rassurés ! C’est
simplement qu’il devient rentable d’en parler ainsi maintenant. Ceci étant dit, comprendra-t-il un jour que ce n'est pas que le gouvernement
Martin qui est empêcheur de tourner en rond, mais l'ensemble du système fédéral en question ?...
QUOI DE NEUF ??? LE 3 OCTOBRE 2005 - La PC rapporte qu’à quelques jours de sa réunion avec son homologue québécoise, Monique
Gagnon-Tremblay, le ministre canadien des Affaires étrangères, Pierre Pettigrew, réduit les attentes quant à ce qu'il a à offrir. Plus
d'un an et demi après s'être engagé à le faire, M. Pettigrew rencontrera Mme Tremblay, vendredi à Montréal, afin de discuter de la place
du Québec sur la scène internationale. Dans l'entourage du ministre Pettigrew, on refuse toutefois de parler de «négociations», se
contentant de qualifier l'exercice d'«échange de meilleures pratiques».
Le hic, c'est que les revendications du gouvernement
Charest sont bien plus grandes : Québec voudrait être consulté avant qu'Ottawa signe des traités internationaux et pouvoir exprimer son
point de vue auprès de certaines organisations internationales, par exemple l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science
et la culture (UNESCO). Là-dessus, le gouvernement fédéral demeure vague, voire inflexible : «Le Canada doit parler d'une seule voix.»
Sur la question des traités, Ottawa pourrait difficilement être plus intraitable. Pierre Pettigrew ne cache pas qu'il a contacté les
conservateurs et les néo-démocrates pour s'assurer du rejet du projet de loi C-260, la semaine dernière. Le texte, présenté par le Bloc
québécois, aurait contraint le fédéral à consulter les provinces avant de ratifier un traité international touchant aux compétences
provinciales. [...] On n'a pas besoin d'un carcan législatif pour bien travailler.»
Je cherche encore ce qu’il y a dans ce cas et que nous ne sachions déjà… Le tout, hautement prévisible !
LES GRANDES MANŒUVRES, LE 2 OCTOBRE 2005 - Mylène Moisan (Le Soleil) rapporte que l’ex-ministre des Finances Yves Séguin a réalisé dès la
première année du mandat des libéraux qu'il ne serait pas en mesure de livrer les baisses d'impôt promises. Pour M. Séguin, « il était
assez manifeste dans le démarrage, dès l'installation du gouvernement, avec le rapport Breton et tout ce qui a suivi, que ça n'était
pas possible d'assurer cet engagement tel qu'il était envisagé. Ça n'était pas possible, ça ne l'est toujours pas ». Son successeur,
Michel Audet, a déclaré cette semaine en conférence de presse qu'il n'avait plus un sou pour les baisses d'impôt.
Impossible en effet de respecter une promesse si irréaliste, tel que nous l’expliquions d’ailleurs à la population en pleine campagne
électorale. Non seulement les baisses promises ne sont pas au rendes-vous, mais nous avons dû encaisser de multiples hausses de tarifs :
places en garderies, dès le début du mandat libéral, électricité, assurance-médicaments, etc. Mais que voulez-vous, à quelles manœuvres
Jean Charest n’était-il pas disposé à se prêter pour gagner les élections, incluant d’ailleurs son utilisation éhontée, pratiquement
frauduleuse, des propos tenus le jour même par Jacques Parizeau, lors du débat des chefs. Le tout pour mémoire, comme toujours.
UN VOL ! LE 2 OCTOBRE 2005 - Louis Cornellier (Le Devoir) écrivait dans l’édition de la fin de semaine que la thèse selon laquelle le
référendum de 1995 aurait été volé par l'establishment fédéraliste canadien ne l'avait jamais vraiment convaincu. Mais de son propre aveu, l’essai de Robin
Philpot intitulé « Le Référendum volé » vient d’ébranler sa candeur car cet ouvrage fait la preuve que la thèse du référendum volé n'est
pas qu'une lubie de souverainiste frustré.
Dans cette affaire, écrit Philpot, le Canada s'est comporté en empire, comme lors du
référendum terre-neuvien de 1948 : « En cela, il est conséquent avec sa propre histoire. L'État canadien a utilisé tout son appareil, fait
peser son pouvoir politique et financier, établi l'union sacrée des partis politiques, exercé la force d'intimidation de sa majorité,
sollicité et canalisé l'argent de cette majorité et des grandes entreprises étatiques ou privées relevant de lui dans le but d'asservir
une nation, le Québec, et d'assujettir l'Assemblée nationale du Québec. »
Ainsi, au mépris de la Loi sur la consultation populaire
québécoise, les entreprises privées canadiennes ont été fortement mises à contribution. De même, que penser de l'opération mise sur pied
par le gouvernement du Canada visant « l'octroi précipité de la citoyenneté canadienne » ? Que penser du comportement de John Honderich,
alors directeur du Toronto Star et ami d'Alain Dubuc (tiens, tiens !), lors du référendum de 1995. The Toronto Star offre aux Cris
du Québec une page de publicité gratuite, dans le premier cahier de son journal du samedi [le 28 octobre 1995], qui propose la partition du
Québec. Le lendemain il en fait un éditorial où il prétend que ce sont les Cris du Québec qui tirent des coups de semonce.
On nolisera
autobus et avions pour faire le voyage à Montréal afin de participer au « si mal nommé love-in », au mépris le plus évident de la loi
référendaire québécoise. Ces gestes illégaux, en vertu de notre législation, ne seront jamais sanctionnés. Édifiant ! Surtout quand on
ajoute à ce tableau de la guérilla fédéraliste postréférendaire le scandale des commandites et les aveux de Sheila Copps selon lesquels
la mission du ministère du Patrimoine canadien est moins de soutenir les arts que de « bâtir le Canada ». « Nous créons les programmes, eux,
ils suivent l'argent ! », déclare-t-elle.
Une autre démonstration à l’effet que le référendum de 1995 a été littéralement volé par les forces fédéralistes, au mépris des lois du
Québec et de notre démocratie. Quant à Alain Dubuc, toujours à la solde des fédéraux, c’est aussi le même individu qui, dans sa chronique
de cette fin de semaine dans Le Soleil, tente de nous faire croire que le déséquilibre fiscal n’est qu’une invention de souverainistes.
Il aurait pu avoir l’honnêteté de rappeler que la présence de ce déséquilibre a été démontrée par nul autre que l'ex-ministre des Finances libéral
Yves Séguin dans le rapport de la commission du même nom, qu’il présidait. Je veux bien croire qu’on a la mémoire courte… ou sélective,
mais il y a une limite à nous prendre pour des cons.
« LIBARTOY », LE 30 SEPTEMBRE 2005 - Josée Boileau (Le Devoir) écrivait hier que la liberté d'expression a bon dos quand il s'agit de céder l'antenne aux crétins, aux outranciers,
aux délirants qui sévissent dans notre société. Les gens qui savent, qui sont capables de mettre les choses en perspectives n'ont pas,
eux, ce privilège qu'on leur tende si facilement le micro. Puisque, de nos jours, la liberté d'expression se confond avec la logorrhée
radiophonique ou télévisuelle, concluons donc que faute d'entendre tous ces gens qui auraient vraiment quelque chose à raconter, la
liberté d'expression est grandement en danger.
En reprenant des préjugés, au risque de les conforter, en choquant les bien-pensants,
en blessant les principaux intéressés, on est assuré de faire jaser. À heure de grande écoute, cela a une importante valeur monétaire. Que
certains qualifient cela de débat public ou de liberté d'expression, c'est leur affaire. Mais il vaudrait mieux appeler les choses par
leur nom : facilité et marchandisation des bas instincts.
L'article de madame Boileau fait suite à l'émission « Tout le monde en parle » de dimanche dernier, à l'occasion de laquelle le « Doc »
Mailloux a encore une fois commis ses excentricités. Par ailleurs, cette dénonciation de l'éditorialiste s'applique également tout à
fait aux émissions poubelles de notre région et à leurs animateurs dont la devise devrait être « Libertoy, on salit ton nom partout ! ».
BRAVO ! LE 30 SEPTEMBRE 2005 - Joël-Denis Bellavance (La Presse) rapporte que la Cour suprême du Canada donne le feu vert à la
Colombie-Britannique pour poursuivre les fabricants de tabac afin de recouvrer des milliards de dollars en dépenses de soins de santé
liées au tabagisme. Selon certaines estimations, la province pourrait recouvrer environ 10 milliards de dollars des cigarettiers, une
somme colossale. Le gouvernement peut, dans sa poursuite à venir, obtenir un dédommagement pour les coûts de soins de santé pour les 50
dernières années. «L'industrie du tabac devra enfin rendre des comptes devant les tribunaux pour ses gestes passés et les torts causés à
la population au cours des dernières décennies», a-t-il affirmé. Il a ajouté que les gouvernements dépensent annuellement au moins quatre
milliards de dollars en soins de santé à cause du tabagisme.
Bravo à ceux qui, depuis des années, ont lutté pour obtenir ce résultat. Pourrait-t-on se tourner un jour vers les artisans d’une autre
forme de pollution délétère (asphyxiante, irrespirable, nocive, toxique), celle qu’on retrouve sur certaines des ondes radiophoniques de
la région ?
UN DE PLUS ! LE 30 SEPTEMBRE 2005 - Gilles Toupin (La Presse) écrit que les partis fédéralistes aux Communes ont infligé un camouflet au
Québec en rejetant un projet de loi qui visait à obliger Ottawa à consulter les provinces avant de conclure un traité international
touchant leurs champs de compétence. C’est du moins l’opinion exprimée hier par le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe. Le projet
reconnaissait aussi aux provinces le droit de négocier et de conclure des traités internationaux dans leurs champs de compétence, ce qui
équivalait à une reconnaissance pour le Québec de la doctrine Gérin-Lajoie encore invoquée récemment par le gouvernement Charest.
Camouflet ? Ce n’est qu’un de plus à ajouter à la longue liste de ceux que nous avons reçus depuis des décennies. Alors, Benoît, ci-devant
ministre des Affaires internationales du Québec, à quand le réveil ?
AU FÉDÉRAL ??? LE 30 SEPTEMBRE 2005 - Hélène Buzzetti (Le Devoir) rapporte que les ordinateurs, téléphones cellulaires, blackberrys et
autres appareils électroniques sont des biens qui ne font que passer dans les bureaux du gouvernement fédéral. Le vol ou la disparition
de ces équipements coûteux a fait perdre des millions de dollars à Ottawa l'an passé. Ainsi, en 2004-2005, les ministères fédéraux se
sont fait dérober pas moins de 186 ordinateurs portables et autant d'ordinateurs de bureau pour une valeur de un million de dollars. À
cela s'ajoutent les quelque 200 000 $ perdus en appareils de télécommunication divers volés.
S’cusez !!! C'est pas au fédéral, c'est à nous tous, contribuables que ça coûte cher ! Tout comme le scandale des commandites, tout comme
les milliards du programme raté de contrôle des armes à feu, tout comme le scandale au ministère des ressources humaines, sous le leadership
discutable des Chrétien-Martin-Petitgrew, etc... etc... etc...
« GOOD BYE ! » LE 25 SEPTEMBRE 2005 - Marc Allard (Le Soleil) rapporte qu’à Québec, hier, cent soldats du Royal 22e Régiment y ont
souligné tambour battant (on peut les comprendre…) le départ de la gouverneure générale, Adrienne Clarkson, par une cérémonie digne de
l'empire britannique : sur le « terrain de parade », une masse de militaires sont vêtus du traditionnel uniforme rouge et du casque poilu,
celui qui cache la vue, arme au flanc. Les membres du 3e bataillon sont prêts pour une opération qui n'a rien de périlleuse. Il n'y a
qu'à se tenir droit, en rang, regarder un point fixe et exécuter quelques chorégraphies de temps à autre. Au milieu, devant, il y a un
bouc fagoté dans un drapeau. Mme Clarkson arrive dans un grosse cylindrée américaine, avec son mari l'essayiste John Ralston Saul. Comme
d'habitude. Sauf que là, c'est la dernière fois qu'elle se trouve dans les quartiers de sa résidence secondaire…
C’est ça le Canada moderne ??? Vivement qu’on se débarrasse de ces symboles ridicules, d’un autre âge, d'un autre siècle… et qui nous coûtent les yeux
de la tête en plus.
CRÉATIVITÉ COMPTABLE, LE 22 SEPTEMBRE 2005 - Alec Castonguay (Le Devoir) rapporte que, de neuf milliards de dollars pour l'année
financière 2004-05, qui a pris fin le 31 mars dernier, le surplus finalement observé n’atteint plus que 1,6 milliard de dollars pour
2004-05, un écart qui s’expliquerait par une hausse importante des charges de programme. En fait, le gouvernement a dépensé l'astronomique
somme de 21,3 milliards supplémentaires cette année, soit une hausse de 15,1 % par rapport à 2003-04. Depuis 1999-2000, Ottawa a augmenté
ses dépenses de 48 %, rien de moins.
Toutefois, le surplus affiché de 1,6 milliard aurait pu être beaucoup plus élevé n'eût été
des dépenses ponctuelles que le ministre des Finances, Ralph Goodale, a décidé d'imputer entièrement à l'année dernière plutôt que
d'étaler les paiements de certaines mesures coûteuses sur plusieurs années, comme c'est habituellement le cas. Ainsi, sur les nouvelles
dépenses de 21,3 milliards en 2004-05, la moitié (10,6 milliards) des mesures ne reviendront pas au cours des prochaines années.
Il me semble évident que le fédéral veut ainsi faire oublier les surplus indécents qu’il enregistre année après année aux dépends des
provinces…