« Pour mémoire ! »

( ...considérant que cette faculté a tendance à oublier )




ET LA LANGUE DE BOIS, ELLE… LE 4 OCTOBRE 2007 - Tommy Chouinard (La Presse) rapporte que les députés du Parti québécois ont vilipendé l'ancien ministre Jean Garon et l'ex-PDG d'Hydro-Québec André Caillé, deux souverainistes qui se sont convertis à l'Action démocratique du Québec. À l'entrée d'une réunion du caucus péquiste à Saint-Jean-sur-Richelieu, hier, Louise Harel a été la plus cinglante : «Vous savez, il y a un mot en anglais qui exprime bien cela. Ça s'appelle has been», a-t-elle affirmé.

Quelques heures plus tard, Mme Harel a dit regretter ses paroles. «Je m'excuse si cela a été jugé désobligeant par M. Garon et M. Caillé.» «Cela n'a rien à voir avec l'âge, a-t-elle ajouté. Cela a à voir avec l'attitude de gérant d'estrade alors qu'on n'est pas sur la glace pour patiner.»

Le président du caucus, François Gendron, venait de lui taper sur les doigts. «J'ai dit à Mme Harel que je ne croyais pas que c'était une expression appropriée. Tu ne dis pas ça, cette expression-là. Dans une chambre de joueurs de hockey, oui, pour rire, je l'ai déjà dit. Mais là, ce n'est pas la place», a-t-il expliqué.

François Gendron a raison, cette façon de s’exprimer est inacceptable. En plus, comme formation politique, on donne alors des armes aux adversaires pour répliquer, comme le fait avec une dose d’opportunité manifeste, Mario Dumont. Par ailleurs, je ne peux m’empêcher de penser à tous ceux-là qui dénoncent la langue de bois qu’on pratiquerait dans le monde politique (pas plus incidemment que dans d’autres sphères de la vie collective).

Quand les politiciens expriment crûment le fond de leur pensée, on les met en demeure de s’amender; mais quand ils « enrobent » leur message pour le rendre plus politiquement correct, on leur reproche de parler la langue de bois…


UN « PPP » AVEC ÇA ? LE 27 SEPTEMBRE 2007 - Marc Larouche (Le Soleil, collaboration spéciale) rapporte que le projet de terminal méthanier à Gros-Cacouna est retardé de deux ans. Plutôt qu’une mise en exploitation en 2010, le promoteur parle maintenant de 2012. Ce report est attribuable à la conjoncture économique qui a fait exploser les coûts, mais aussi à la configuration de la partie marine de l’infrastructure qu’il faut revoir, afin de minimiser les impacts sur la faune marine. De 660 millions $ en 2004, le coût du projet est passé à 1 milliard $.

Ah bon ! Les dépassements de coûts ne seraient donc pas que l’apanage du secteur public. En toute cohérence, madame Jérôme-Forget, ci-devant présidente du Conseil du trésor et ministre des Finances, championne des partenariats publics-privés (PPP), ne devrait-elle pas en proposer un pour ce projet où, manifestement, le privé à lui seul n’arrive pas à contrôler les coûts d’un tel projet ?

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