LE DÉMAGOGUE, LE 20 SEPTEMBRE 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) souligne que les électeurs de Vanier mettront fin au suspense aujourd'hui,
au terme d'une bataille électorale âprement disputée. La lutte à trois est à ce point serrée qu'il faut s'attendre à devoir achever le
dépouillement des votes de la toute dernière urne avant de pouvoir déclarer un vainqueur ce soir. Si l'impact réel de cette élection
partielle sur le paysage politique doit être relativisé, il n'en demeure pas moins que ce test permettra de connaître l'humeur de
l'électorat après un an et demi de pouvoir libéral.
Au cours des derniers jours, selon l’article, l'ADQ aurait multiplié les interventions sur les ondes de CHOI-FM. Les interventions
démagogiques de l'émule de Bourassa se poursuivent...
DÉPUTÉ, LE 20 SEPTEMBRE - Dans Le Devoir, le chroniqueur Michel Venne rappelle qu’on a fait aux hommes et aux femmes politiques une
mauvaise réputation. On les croit tous menteurs, corrompus et incompétents. Les citoyens boudent les élections. La méfiance s'est installée.
Dans ce contexte, estime M. Venne, il devrait être difficile de trouver des candidats pour occuper une fonction, celle de député, qui ne
jouit ni de prestige ni d'estime.
Or aujourd'hui même ont lieu des élections complémentaires dans quatre circonscriptions du
Québec. Pour quatre sièges disponibles, on compte 29 candidats. La moyenne d'âge des candidats portant les couleurs des trois partis
déjà représentés à l'Assemblée nationale est de 32 ans. Cinq des douze candidats des trois principaux partis sont des femmes. L'ADQ offre
un visage strictement masculin et ses candidats sont parmi les plus âgés de la cohorte.
La politique n'a pas dit son dernier mot.
Les jeunes y reviennent. Ils entrent en politique par le social, par la culture, par l'environnement et par l'international. Non
seulement les jeunes y reviennent, mais les femmes s'en rapprochent. Les 29 hommes et femmes qui briguent les suffrages aujourd'hui
témoignent de la conviction qu'on peut faire triompher sa vision du bien en s'engageant dans la vie politique.
Voilà un rappel des
faits très intéressant. Contrairement à ce qu’on laisse entendre trop souvent, les jeunes, la relève, est là. Ils veulent s’impliquer et
travailler à améliorer notre vie individuelle et collective. Ça nous change des propos méprisants qu’on entend souvent à l’égard de
celles et ceux qui s’impliquent en politique, et qui méritent toute mon admiration. Quant à l’ADQ, ce parti qu’on présente comme celui
des jeunes, fait vraiment vieux et rétrograde. Il faudrait composer une autre « toune » du genre “ Libérez-nous des adéquistes! ”
FLOUÉS ? LE 19 SEPTEMBRE 2004 - Dans Le Devoir, Tommy Chouinard écrit que le milieu de la santé se sent floué par le premier ministre Jean
Charest, à qui il avait donné un appui de taille afin de forcer Ottawa à verser de nouveaux fonds destinés au financement du système de
santé. Le gouvernement viole le consensus québécois, dénoncent-ils unanimement, précisant qu'ils ont l'impression d'avoir été manipulés.
Jamais le fait d'utiliser l'argent à d'autres fins que la santé n'aurait été évoqué lors de cette rencontre. La colère du milieu de la
santé est telle qu’on aurait demandé formellement hier au cabinet du ministre Couillard de réunir de nouveau les acteurs du réseau pour
«obtenir des explications». La hache de guerre, que les centrales avaient enterrée pour l'occasion après des mois de relations
acrimonieuses avec le gouvernement, est maintenant bel et bien déterrée.
Jean Charest fait peu de cas de la grogne du milieu de la
santé. «On a investi 1,1 milliard de dollars supplémentaires cette année en santé. On n'a pas attendu le fédéral pour mettre de l'argent
dans la santé. On respecte notre engagement», a affirmé le premier ministre. L'argument ne tient pas la route, estime l'Association des
CLSC et des CHSLD : « (…) plus tôt cette année, le ministre avait dit que son investissement était un premier pas et que s'il parvenait
à une entente avec le gouvernement fédéral, il pourrait remettre de nouvelles sommes en cours d'année».
Jean-Robert Sansfaçon estime pour sa part qu’on n'a pas fini d'entendre parler de l'entente intervenue cette semaine entre
Ottawa et les provinces. À cause de ses conséquences politiques, évidemment, mais aussi de l'utilisation des fonds qu'en fera le
gouvernement du Québec. Avec 2,4 milliards de plus que prévu pour cette année et l'an prochain, l'équipe de Jean Charest doit saisir
l'occasion et remplir sa principale promesse électorale d’améliorer le système de santé (non pas celle de réduire les impôts dès l'an
prochain. Il en va de sa crédibilité et surtout du bien-être de tous.
Si Jean Charest s'estime justifié de ne pas vouloir tout mettre en santé, il n’avait qu’à jouer franc jeu lorsqu’il a rencontré ses
« partenaires » du réseau de la santé, comme il aurait dû d’ailleurs le faire en campagne électorale…
BRAVO CÉLINE ! LE 16 SEPTEMBRE 2004 - Kathleen Lavoie (Le Soleil) rapporte que l'ambiance était survoltée, hier, au Thomas & Mack Center
de Las Vegas, où Céline Dion a reçu des mains de Michael Douglas le prix « diamant » de l'artiste féminine ayant vendu le plus d'albums
au monde. « Constatez de vous-mêmes l'énergie brute de cette artiste ! », a lancé le célèbre acteur aux spectateurs hystériques avant que
la chanteuse n'offre une version électrisante de son hit Love Can Move Mountains, entourée de ses danseurs, choristes et musiciens. « Ce
diamant est tellement gros que je ne pourrais pas le porter ! » s'est exclamée Céline aux journalistes qui l'ont accueillie en coulisses
au sujet de l'honneur.
Sans être un « fan » de Céline Dion, je crois que sa carrière est un grand accomplissement, toute une artiste, j’en suis fier. Ce qui me
désole par ailleurs, c’est que certains trouvent le moyen de continuer à la dénigrer, des animateurs de radios poubelles notamment.
Pour
ce genre de micro-céphales, tout ce qui vient du Québec, c’est de la m… Les « amaricans », il n’y a qu’eux qu’ils l’ont, comme dirait
Elvis Gratton.
Pourtant, comment faire l'apologie comme ils le font, d'une société parfois tellement violente qu’il faut passer au détecteur de métal pour entrer
dans certains McDos… Une société qui tolère que des armes de gros calibre soient en vente libre alors qu’au même moment, on ne peut
même plus accéder à un avion commercial avec une lime à ongle dans ses bagages à main. Complètement débile !!!
LES YEUX DEVANT LES TROUS, LE 16 SEPTEMBRE 2004 - Pour Philippe Couillard, rapporte Robert Dutrisac (Le Devoir), la clinique d'urgence
privée que compte ouvrir le mois prochain l'ancien urgentologue de l'hôpital Saint-Luc, Luc Bessette, est un phénomène marginal et ne
représente pas une solution aux problèmes du système de santé québécois.
La clinique privée du Dr Bessette n'apporte aucune valeur
ajoutée pour le système de santé, estime le ministre. Tous les schémas de cliniques payantes ont «un défaut commun», a-t-il dit. Les plus
grands consommateurs de soins de santé sont les gens les plus pauvres et les plus âgés. Le recours au privé «ne ferait que transférer le
fardeau du financement des soins de santé vers les gens souvent les plus démunis de notre société».
Pour sa part, Jean-Robert
Sansfaçon (Le Devoir) commente ainsi le geste de ces trois médecins de l'urgence de nos hôpitaux ont décidé de se retirer du régime public
d'assurance-maladie pour offrir des services entièrement privés : « Il n'y a là rien de bien extraordinaire, sinon le fait de constater
qu'au salaire que ces hommes croient pouvoir empocher, aucun système ne pourrait survivre. »
L’éditorialiste estime que la formule,
toute privée qu'elle soit, ne vient combler aucune des lacunes de notre système. De leur propre aveu, ces médecins ont profité de la
conférence des premiers ministres pour annoncer leur projet. Bien sûr, toute entreprise privée a besoin de publicité, mais avouons que la
tactique fait perdre un peu de crédibilité à la critique du système fournie comme motif de leur décision.
On peut d'ores et déjà affirmer que le Québec ne pourrait pas se permettre de payer de tels salaires à ses omnipraticiens tout en
fournissant les médicaments et l'équipement indispensables à une médecine de pointe. Si des personnes sont à ce point pressées qu'elles
sont disposées à payer 100 $ pour être vues rapidement par un médecin non spécialiste, libre à elles. Mais on comprendra que pour le
moment, il vaille mieux souhaiter le succès de la réforme du système public, avec la participation du privé si nécessaire, pour que
chacun ait accès à «son» médecin dans un délai raisonnable, quels que soient ses moyens.
J’appelle cela remettre les pendules à l’heure. Bravo !
UN PEU TARD POUR RÉAGIR, LE 15 SEPTEMBRE 2004 - On rapporte dans Le Soleil que les « refusionnistes » du quartier Les Bocages de
Saint-Augustin s'activent de plus en plus pour réclamer une annexion à la Ville de Québec. Dans ce quartier résidentiel comptant 7500
résidants, situé entre le club de golf de Cap-Rouge et le Séminaire Saint-François, les citoyens s'inquiètent de plus en plus des
conséquences de la défusion de Saint-Augustin, qui sera effective le 1er janvier 2006. Ils étaient quelques-uns à s'être présentés hier
à la réunion de création du conseil de quartier Cap-Rouge, impatients d'avoir des informations sur les possibilités de refusion.
C'est difficile d'être vraiment sympathique à une telle cause. Que faisaient-ils avant les derniers référendums ? Je leur souhaite
néanmoins bonne chance.
AU DIABLE LA CAPITALE, LE 15 SEPTEMBRE 2004 - Le Soleil fait état que le choix de North Hatley comme lieu de rencontre entre le premier
ministre Charest et le président de Roumanie, vendredi prochain, a piqué au vif l'opposition officielle et la Chambre de commerce des
entrepreneurs, choquées que la capitale ait été laissée de côté. « La notion de Québec en tant que capitale du Québec a été complètement
évacuée, a déploré, hier, Agnès Maltais, porte-parole du Parti québécois pour la Capitale nationale. (Jean Charest) ne respecte pas la
fonction de capitale nationale comme chef de gouvernement et je trouve ça très dommageable à long terme. »
En visite au pays, Ion
Iliescu, président roumain, doit d'abord rencontrer le premier ministre Paul Martin à Knowlton, vendredi. C'est la raison pour laquelle
il était plus accommodant de tenir la réunion en Estrie, dans le patelin de M. Charest, a fait valoir son attachée de presse.
Rappelez-vous que du temps du gouvernement péquiste, les fédéraux faisaient tout ce qu'il pouvaient pour empêcher que de telles
rencontres avec le premier ministre du Québec puissent se tenir. Quant au fait que le tout se fasse en dehors de notre Capitale nationale,
ça me surprendrait que les sous-silencieux députés libéraux de la région, sous le leadership rampant de Sam Hamad, lèvent même le
petit doigt.
PAUVRE PETIT ! LE 15 SEPTEMBRE 2004 - Toujours dans Le Soleil, on apprend que Patrice Demers n'a pas l'intention de remettre les pieds
sur le plateau de Tout le monde en parle, qu'il a quitté quand il a senti qu'il n'aurait aucune chance dans le « traquenard » qu'on lui
préparait. « J'ai donné 200 entrevues, alors je ne refuse pas de débattre de notre dossier. J'avais accepté leur invitation, même si
depuis le début on ne s'attendait pas à recevoir des prix là-bas », affirmait-il hier en entrevue au SOLEIL. En arrivant au studio, il
s'est rendu compte qu'il n'avait pas accès aux mêmes salles que les autres invités. « Tous les autres étaient acheminés à une suite et
on n'avait pas ce traitement-là. On sentait de la tension, on nous cachait quelque chose. »
Pauvre petit ! Enfin, pauvre... une façon de parler.
QUELLE ABERRATION ! LE 12 SEPTEMBRE 2004 - Isabelle Mathieu et Jean-François Néron (Le Soleil) rapportent que le ministère des Transports
envisage la possibilité d'aménager une septième voie de circulation pour diminuer la congestion sur le pont Pierre-Laporte. Une idée, si
elle fait son chemin, qui plaira sûrement aux 114 000 conducteurs qui s'y disputent quotidiennement chaque pouce de bitume. « Nous croyons
qu'il y a l'espace suffisant pour une voie supplémentaire. Le problème est de savoir si la structure supporterait l'ajout », confirme
Sonia Fontaine, de Transports Québec Chaudière-Appalaches.
Complètement aberrant ! Plutôt que d’améliorer le transport en commun entre les deux rives, on investit dans ces infrastructures
routières qui encourageront encore davantage le transport individuel, l’automobile, avec tous les impacts que l’on sait sur le plan
environnemental et l’étalement urbain (dont les conséquences sur les coûts des infrastructures sont majeures dans le domaine municipal,
l’éducation et la santé). « Paye, Baptiste ! », comme disait mon père devant l'insouciance des pouvoirs publics dans de telles circonstances...
TOUT UN CANDIDAT ! LE 11 SEPTEMBRE 2004 - C’est avec Sylvain Lévesque que le Parti Québécois va reconquérir la circonscription de Vanier.
Sylvain a consacré une part importante de son engagement politique et de sa carrière aux jeunes. Il a été membre du Conseil permanent de
la jeunesse et il travaille au Carrefour jeunesse-emploi Montmorency. Il a également enseigné au Centre de formation professionnelle
Samuel-de-Champlain. Il détient un baccalauréat en criminologie de l’Université d’Ottawa et un certificat en droit de l’Université Laval.
On peut joindre le local électoral au (418) 651-8340 ou visiter le site Internet du candidat en cliquant sur l'hyperlien
suivant : Sylvain Lévesque.
PENSONS PRÉVENTION, LE 11 SEPTEMBRE 2004 - Le Soleil rappelle que même si Bill Clinton avait l'air pétant de santé, il s'est retrouvé sur
la table d'opération, les artères congestionnées. Que font nos hommes et femmes politique pour éviter un quadruple pontage ? Plusieurs
font « attention », à des degrés divers. Préférant les bonnes habitudes à une discipline rigide. Un petit sondage auprès de quelques
politiciens a permis de constater qu'il est souvent difficile de concilier vie politique et activité physique. Si certains y parviennent
depuis des années — c'est le cas de Bernard Landry, qui marche 45 minutes le matin depuis une douzaine d'années —, la plupart peinent à
garder la forme.
Ministre de la Santé, Philippe Couillard a longtemps eu l'intention de bouger. À la blague, il confiait récemment que sa seule activité
était de se lever et de se rasseoir lorsque Louise Harel lui posait des questions en chambre...
Quand on voit cela, comment se surprendre que la prévention ait si peu de place dans la tête de ceux qu’on élit pour représenter nos
intérêts. Ce ne sont pas des ministres de la Santé qu’on a, mais des ministres de la réparation uniquement, du traitement de la maladie.
On répare, c’est évidemment nécessaire. Mais si on prévenait davantage qu’on ne le fait actuellement, ça nous coûterait moins cher en
réparation et la qualité de vie en serait augmentée sensiblement. Bref, de meilleurs résultats pour moins cher. Problème : la prévention
se vent mal politiquement et ça ne fait pas non plus de grosses manchettes.
ÉGAREMENT PASSAGER ? LE 11 JUILLET 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que Nicole Léger accuse Bernard Landry, de brimer sa
liberté de parole en lui retirant ses fonctions de whip adjointe parce qu'elle s'est prononcée ouvertement en faveur d'une course au
leadership. «J'éprouve un mélange de colère, de tristesse et de déception. Ce n'est pas parce qu'on est député qu'on ne peut pas
s'exprimer», de dire la députée.
Comme le rappelle l’article, le whip a pour tâche principale à la fois de «maintenir le bon ordre dans les rangs de
son groupe parlementaire, la cohésion et la solidarité parmi ses collègues» et de «veiller à ce que ces derniers soient présents» à
l'Assemblée nationale et aux commissions parlementaires.
Bernard Landry se défend bien de restreindre la liberté de parole de
Nicole Léger. «Ça ne veut pas dire qu'un député ne peut pas diverger [d'opinion]. Mme Léger a le droit de dire ce qu'elle veut, mais
elle ne pourra plus le dire comme officier du caucus des députés», a-t-il noté.
La réaction de madame Léger révèle encore une fois son manque de jugement dans cette affaire. Ça me surprend de cette personne, elle
qui manifestait pourtant beaucoup plus de sagesse dans ses paroles et ses actions en général. Un égarement passager, peut-être ? Il n'y
a personne de parfait après tout !
THEY CAN’T DO NO WRONG ! LE 11 SEPTEMBRE 2004 - La Presse Canadienne rapporte que la Commission américaine du commerce international a fait
savoir vendredi qu'elle se soumettra, bien qu'à contrecoeur, à la plus récente décision d'un comité spécial de l'ALENA qui a conclu que
les exportations canadiennes de bois d'oeuvre ne constituaient pas une menace pour l'industrie américaine. Il s'agissait de la troisième
fois que ce tribunal commercial donnait raison au Canada dans le conflit sur le bois d'oeuvre qui l'oppose à son puissant voisin.
Dans son communiqué transmis vendredi, la Commission américaine précise qu'elle ne partage pas l'avis du comité spécial de l'ALENA. «Nous
sommes en désaccord avec la conclusion du comité à l'effet qu'il n'existe pas de preuve fondée d'une menace de préjudice et nous
continuons de croire que les décisions rendues par le comité dans cette affaire outrepassent ses pouvoirs», écrit la Commission.
Selon le ministre Peterson, «il est maintenant temps pour les États-Unis de retirer l'application des droits antidumping et compensatoires
sur les exportations canadiennes de bois d'oeuvre et de mettre un terme à ce conflit qui dure depuis trop longtemps».
Il est plus que temps en effet ! Nos voisins se soumettent, même s’ils restent en désaccord avec la décision. Évidemment, ils estiment
avoir presque toujours raison, quitte à ce qu’ils soient les seuls à avoir le pas dans de tels cas, ces états-uniens…
AVAIT-IL VRAIMENT LE CHOIX ? LE 10 SEPTEMBRE 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que le chef du Parti québécois, Bernard Landry a
décidé de sévir contre la députée Nicole Léger, qui a ouvertement contesté son leadership en réclamant la tenue d'une élection à la
présidence. C'est le député de Dubuc, Jacques Côté, qui occupera dorénavant ces fonctions. Bernard Landry a rencontré Nicole Léger
mercredi pour lui annoncer sa décision.
Le cabinet de Bernard Landry estime que les prises de position de Nicole Léger sont
«incompatibles» avec les fonctions de whip adjoint. «Un whip, c'est un officier du caucus. C'est quelqu'un qui doit voir à la discipline
et à la solidarité des députés. Quand le caucus prend une décision, le whip et le whip adjoint doivent voir à ce que le caucus soit
solidaire», a expliqué l'attachée de presse de Bernard Landry. Or, tandis que le caucus s'est prononcé contre le déclenchement d'une
course au leadership, Nicole Léger a fait des sorties publiques en faveur d'une telle course.
Au regard des motifs invoqués, je crois que M. Landry n’avait pas le choix. Quant au nouveau whip adjoint, Jacques Côté, dont j’ai pu
apprécier les grandes qualités comme collègue pendant mon dernier mandat à l’Assemblée nationale, j’estime que cette nomination est
excellente. Il devrait faire un bon travail. C’est une personne d’une intégrité absolue, calme, réfléchi, qui bénéficie de la confiance
et de l’admiration de ses collègues.
ÇA ME RAPPELLE QUELQUE CHOSE, LE 10 SEPTEMBRE 2004 - Christian Rioux (Le Devoir) rapporte une déclaration passée inaperçue en France, au
début de l'été, alors que Patrick Le Lay, le grand patron de la première chaîne française a déclaré à propos du rôle que joue la
télévision française : «… soyons réalistes : à la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit.
(…) Pour que le message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible, poursuit Le Lay. Nos émissions
ont pour vocation de le rendre disponible, c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous
vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible.»
«On a le sentiment d'être dans Le meilleur des mondes, où les
personnes ne sont plus que des marchandises qu'on manipule», dit le député vert Noël Mamère, qui voit dans cette étonnante franchise le
résultat de la concentration des médias. Selon la Société civile des auteurs multimédia (SCAM), qui rassemble 20 000 créateurs de la
télévision et de la radio : «Les propos tenus par le président de TF1 témoignent du niveau de dégradation que peut atteindre la
télévision dans nos sociétés.»
Tiens, tiens ! Ça me fait penser à ce qui se passe ici : concentration des médias, niveau de dégradation que ceux-ci peuvent atteindre,
le cerveau humain à rendre disponible pour le temps des pub. Oui, ça me rappelle notre radio poubelle…
L’OPPORTUNISTE, LE 9 SEPTEMBRE 2004 - Michel David (Le Devoir) souligne qu’il y aura, dimanche, 10 ans que Mario Dumont a pour la
première fois été élu député de Rivière-du-Loup. Dix longues années presque seul à l'Assemblée nationale. On pourrait épiloguer
longuement sur les raisons qui ont fait en sorte qu'après avoir atteint des sommets dans les sondages, l'ADQ est presque revenue à la
case départ aux élections d'avril 2003. La question est plutôt de savoir ce qui fait encore courir son chef.
Idéalement, Mario
Dumont devrait imiter André Boisclair, qui en arrivé à la conclusion qu'un ressourcement était nécessaire à la réalisation de ses
ambitions. Les circonstances ont voulu que M. Dumont entre lui aussi en politique à un âge où il aurait normalement dû poursuivre des
études universitaires. S'il s'était accordé plus de temps pour réfléchir au lieu de se lancer à corps perdu dans la conquête du pouvoir,
il aurait peut-être montré plus de discernement face à ces gourous de droite qui lui ont fait avaler leurs salades. Ses hésitations et
ses volte-face à répétition ont donné l'impression que lui-même n'avait aucune conviction, simplement de l'ambition.
Le
qualificatif «opportuniste» est celui qui revient le plus souvent quand il est question de lui. Son association avec la Fondation
Scorpion et sa croisade en faveur de la station radiophonique CHOI, véritable plaie des ondes, n'en sont que les plus récentes et les
plus désolantes des manifestations.
Tout comme dans Le Soleil, il y a quelques jours, Monsieur David observe le même travers opportuniste chez Mario Dumont. Il ajoute au
portrait les valeurs de droite, rétrogrades, et qu’il carbure à l’ambition plutôt qu’à la conviction. C’est aussi mon avis qu’il devrait
retourner aux études, lui (M. Dumont) qui n’a connu que la politique jusqu’à présent. Ben coudon, Michel David serait-il, lui aussi, un
lecteur assidu de mes chroniques ? J’y retrouve l’essentiel de mes « lignes »…
ELLE EST BIEN BONNE ! LE 8 SEPTEMBRE 2004 – Le Soleil écrit qu’en attendant de confirmer s'il briguera la mairie de Québec, l'ex-ministre
Marc Bellemare a servi, hier, une critique cinglante au gouvernement Charest sur le sort réservé à la capitale. «La région de Québec n'a
pas reçu ce à quoi elle avait le droit », a indiqué M. Bellemare. Après avoir lui-même siégé au caucus des députés de la région
pendant des mois, M. Bellemare trace un bilan accablant des réalisations libérales depuis les dernières élections. « Est-ce qu'il se passe
quelque chose dans la région ? demande-t-il, rappelant que le contrat de ville pour Québec n'a pas été respecté. Si on compare avec le
rythme des investissements faits à Montréal, c'est évident que la région n'a pas sa juste part. »
Franchement, il est bien mal placé pour parler, lui qui faisait partie de ce même gouvernement, encore récemment ! Il reconnaît en fait
ce que je dénonce depuis des mois et des mois sur ce site : le peu de poids de l'équipe des silencieux députés et ministres libéraux de
notre région. De véritables poids-plume.
Il se plaint en plus que la région de la Capitale nationale est sous représentée au sein du gouvernement, avec
deux ministres seulement. Pourquoi a-t-il démissionné alors ? Il suggère que Margaret Delisle pourrait accéder au conseil des ministres,
car elle aurait tenu le fort de la région, de 1994 à 2003. Foutaise, vous souvenez-vous d’une seule de ses réalisations ou de ses
contributions depuis qu’elle est députée de Jean-Talon ? M. Bellemare évoque avec nostalgie la situation qui prévalait au temps de
Bourassa, alors que la région avait un réel poids au sein du gouvernement. Se souvient-il que jamais autant que sous un gouvernement du PQ
n’a-t-elle eue plus de poids au gouvernement, avec des effets remarquables sur son développement dont on ressent toujours aujourd’hui
les avantages…
La dénonciation de M. Bellemare sent l’opportunisme et les demi-véritées… ou pire encore. Un autre jupon qui dépasse.
Il est manifestement en pré-campagne électorale municipale. Je préfère en rire.
LE RIDICULE QUI NE TUE PAS, LE 8 SEPTEMBRE 2004 - Lia Lévesque (PC) rapporte que la présidente du Conseil du trésor Monique Jérôme-Forget
a cherché à calmer les appréhensions syndicales, lundi, concernant les partenariats public-privé, affirmant que ceux-ci ne constituaient
pas la panacée aux yeux du gouvernement. «Les partenariats public-privé, ce n'est pas une panacée. C'est une façon de faire qu'on peut
utiliser, qui est utilisée par plusieurs pays, plusieurs provinces et États des États-Unis et qui nous permet de faire une gestion serrée
des deniers publics», a-t-elle soutenu.
Si ce n’est pas une panacée, pourquoi en avoir fait un engagement aussi important ? Pourquoi tant de brasse structures et de brasses
camarades ? Franchement ridicule…
ON SE RÉVEILLE ? LE 8 SEPTEMBRE 2004 - Marie-Andrée Chouinard (Le Devoir) : Si le plan d'action jeunesse doit être revu, sa
réfection doit se faire en collaboration avec les jeunes, revendique le groupe Concertation jeunesse, tout juste formé. «Le premier
ministre discute à portes closes, en ce moment, des dossiers jeunesse, il travaille en catimini», a expliqué hier le président de la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard, au nom des jeunes. «M. Charest remet en question le plan
d'action jeunesse sans même consulter les jeunes», ajoute M. Bouchard.
Tout faux, a-t-on répliqué hier au cabinet du premier
ministre Jean Charest. «Nous allons déposer un plan d'action jeunesse au printemps 2005, et il est prévu de consulter les jeunes»,
explique l'attachée de presse du premier ministre, Marie-Claude Champoux. «Nous en sommes au tout début du processus, et M. Charest est
toujours disposé à rencontrer les jeunes, toujours.»
Jean Charest se réveille, la rentrée va être pénible…
GESTE PRÉCIPITÉ, LE 7 SEPTEMBRE 2004 – Selon Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) le retour de l'animateur Robert Gillet au micro du 93,3 de
Québec, après une absence de près de deux ans provoquée par ses démêlés avec la justice, est précipité. Depuis l'annonce de son retour en
onde, jeudi dernier, les commentaires sont très partagés : tout le monde a le droit à l'erreur et, maintenant qu'il a purgé sa peine,
l'homme doit pouvoir reprendre le travail, soutiennent les uns; vrai, répondent les autres, mais à cause de son métier, celui d'animateur
d'une émission grand public où le commentaire occupe une place importante, il n'a plus la crédibilité morale pour remplir un tel mandat.
Pour le moment, dans un marché de la radio très concurrentiel marqué par la lutte extrême que se livrent une bande de gladiateurs sans
scrupules, les dirigeants de Cogeco ont pris le risque discutable de reprendre Robert Gillet sans même avoir laissé au temps le soin de
jouer son rôle réparateur.
C’est aussi mon avis. Au plan de l’éthique le geste de Cogeco est discutable, surtout qu’il répond au même impératif financier que celui
qui anime manifestement les acteurs de la radio poubelle de la région.
ELLE EST BIEN BONNE ! LE 4 SEPTEMBRE 2004 – Pour Michel David (Le Devoir), c'est la meilleure: le Jean Charest s'offusque qu'Ottawa refuse
de subventionner un programme national d'assurance-médicaments, alors qu'il s'agissait d'un «engagement noir sur blanc du programme de M.
Martin».
Et le gel du tarif des garderies à 5 $, ce n'était pas un engagement écrit «noir sur blanc» dans le programme électoral du
PLQ ? Et la baisse d'impôt d'un milliard de dollars ? Et les deux milliards qui devaient être investis dans le secteur de la santé,
justement ? Allons, M. Charest, depuis quand un gouvernement est-il tenu de respecter ses engagements ?
Dans cette histoire, M.
Charest tient simplement le rôle de l'arroseur arrosé. Il devrait s'épargner le ridicule de jouer en plus les vierges offensées. Il savait
parfaitement que ses propres promesses étaient irréalistes dans le cadre financier qu'il avait rendu public en septembre 2002.
Tout à fait d’accord ! C'est effectivement l'arroseur arrosé, ce Jean Charest.
TEL QUE PRÉVU, LE 4 SEPTEMBRE 2004 - Joël-Denis Bellavance (La Presse) rapporte que Paul Martin n'est plus tellement chaud à l'idée de
tenir une deuxième rencontre des premiers ministres afin de discuter uniquement de l'épineux dossier du déséquilibre fiscal, comme il
s'était engagé à le faire durant la dernière campagne électorale. Durant la course à la direction du Parti libéral, qu'il a remportée
haut la main l'an dernier, Paul Martin avait également promis de rencontrer ses homologues des provinces au moins une fois par année afin
d'instaurer une nouvelle ère de collaboration dans les relations entre Ottawa et les provinces.
Or, un proche collaborateur du premier ministre, sous le couvert de l'anonymat, a expliqué que toute autre conférence fédérale-provinciale
dépendra de l'issue de la rencontre prévue à Ottawa du 13 au 15 septembre. «Si cette rencontre tourne en séance de dénonciation du
gouvernement fédéral, je ne vois pas quel intérêt nous aurions à tenir des conférences fédérales-provinciales sur une base régulière»,
a expliqué ce collaborateur.
Vous les voyez venir ? Moé itou !
ON NOUS PREND POUR QUOI ? LE 4 SEPTEMBRE 2004 - Gilles Normand (La Presse) écrit que Pauline Marois nie que le groupe Réflexion Québec,
qu'elle a formé, ait pour mandat de financer ou même de préparer sa course à la direction du Parti québécois. Dans une lettre à la
première vice-présidente du PQ, Marie Malavoy, dont copie nous est parvenue en toute fin de journée hier, la députée affirme: «Le Groupe
Réflexion Québec n'est pas un comité électoral, non plus qu'un comité pour une course à la chefferie.»
Ben voyons !
Pendant qu’on s'enferre dans ses débats internes au PQ, en pleine période d’élections partielles en plus, Bernard
Descôteaux (Le Devoir) ne manque pas de souligner que le vent devient bon pour Jean Charest, se posant notamment en champion de la
défense des intérêts du Québec face à Ottawa.
QUESTION D’ÉTHIQUE, LE 4 SEPTEMBRE 2004 - Dans Le Devoir, Éric Levesque, de Québec écrit que la ville de Québec connaît en ce moment une
impasse éthique importante. Robert Gillet, cet animateur de radio qui a été condamné pour avoir reçu des faveurs sexuelles d'une mineure
après rétribution, revient en onde le mardi 7 septembre prochain. Ce qu'il a fait est certes inacceptable et ces crimes doivent être
dénoncés, réprimandés et surtout empêchés. Il a été jugé selon nos lois et il a reçu une peine qu'il a purgée. De plus, il a vécu un
calvaire (probablement moindre que celui qu'il a fait subir) au cours de la dernière année et demie -- ce qui ajoute à sa peine -- et,
finalement, il a demandé pardon.
Qu'allons-nous faire maintenant en tant que citoyens, en tant qu'humains ? Sommes-nous capables de
refuser le pardon à un homme qui a commis des fautes ? Il est évident que son retour en ondes semble indiquer que nous pouvons tout ranger
«sous le tapis» et que ses fautes sont désormais insignifiantes. Mais qu'en est-il de ce pardon ? Un homme qui a commis une faute doit-il
mourir socialement afin qu'il puisse être pardonné ? Je crois qu'il est grand temps de faire confiance en l'humanité et en la sincérité de
l'autre. Il est grand temps d'agir en tant qu'humains pour que le monde dans lequel nous vivons ne soit pas que haine, rancune et jugement.
Une invitation à réfléchir… avant de conclure, de condamner ou d’absoudre. Réfléchissons, arrêtons de laisser les autres réfléchir pour
nous.
SACREZ NOUS DONC LA PAIX ! LE 4 SEPTEMBRE 2004 - Daphnée Dion-Viens (Le Soleil) rapporte que l’annonce du retour de Robert Gillet au FM
93 a suscité de vives réactions sur les ondes des stations de radio hier, notamment à la station CHOI FM. L'animateur Jeff Fillion ne
s'est pas gêné pour dénoncer, entre autres, les entreprises qui s'annonceront pendant l'émission de Gillet. Ses affirmations, que certains
qualifient de menaces, pourraient éventuellement faire l'objet de poursuites.
Vous n’êtes pas tannés… de leurs petites querelles qui nous polluent l’environnement et de leurs batailles de coq ?
FOU RAIDE ! LE 3 SEPTEMBRE 2004 - Selon la PC, le succès du groupe de travail sur les finances publiques, mis sur pied la semaine dernière
par le gouvernement Charest, est loin d'être garanti. Selon certains, qui préparent déjà leur sortie, l'initiative du gouvernement sent
l'improvisation et l'échec appréhendé. Les 14 membres du comité consultatif, des personnalités bien connues issues de divers milieux,
n'ont que quelques semaines devant eux pour s'acquitter de leur mandat : proposer au gouvernement, avant le 13 octobre, des solutions en
vue d'échapper à l'étranglement des finances publiques.
Lors de la rencontre du 26 août, le président du groupe, Pierre Shedleur,
a demandé aux membres de rédiger un rapport qui contiendrait leurs recommandations communes. Jugée irréaliste, cette demande a cependant
été aussitôt rejetée compte tenu de l'échéancier imposé par Québec. Hier, la date d'une deuxième rencontre n'était toujours pas fixée. Il
est par ailleurs impossible de savoir à combien de reprises le groupe pourra se réunir d'ici la mi-octobre. Au mieux, on espère planifier
deux ou trois rencontres, et tant pis pour ceux qui ne pourront pas y assister.
C’est de la frime, c’est évident. Comment voulez-vous qu’un tel comité puisse arriver, en quelques semaines, à un résultat probant dans
des sujets aussi vastes et complexes ??? La plupart de celles et ceux qui sont membres de ce comité, à commencer par le président, M.
Shedleur, on été depuis belle lurette associés plus ou moins directement au secteur public, et ce depuis souvent des décennies. Feront-ils
mieux en quelques semaines ce qu’ils n’ont pas réussi à faire pendant toutes ces années, tantôt à titre de haut fonctionnaire, tantôt de
ministre, ou à tout autre titre associable au secteur public ?
ENCORE DEUX POIDS, DEUX MESURES, LE 3 SEPTEMBRE 2004 - Selon Le Soleil, le maire L’Allier continue à mettre de la pression sur le
gouvernement du Québec pour qu'il prenne une décision dans le dossier place de France. Jean-Paul L'Allier trouve aussi que ses vis-à-vis
provinciaux y vont fort lorsqu'ils évaluent à 50 millions $ le coût des travaux sur les bretelles. Jean-Paul L'Allier avait décidé
d'emmener les journalistes dans le vif du sujet hier, sous les bretelles de l'autoroute Dufferin, là où seraient aménagés la place de
France et son escalier dans la falaise.
Trou, salle à déchets, espace de merde, espace anti-urbain. Le maire Jean-Paul L'Allier ne
manquait pas de qualificatifs pour décrire ce terrain laissé à l'abandon depuis des dizaines d'années.
Non, non ! Il ne parlait pas des émissions radiophoniques poubelles qui polluent la région ! Ce qui se passe dans ce dossier illustre encore une
fois que le caucus des silencieux députés libéraux de la région de la Capitale nationale n’ont aucun poids auprès du gouvernement
Charest. Sam Hamad tonne à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas d’argent de prévu ou de disponible pour de tels projets. Par ailleurs, il
semblait bien en avoir pour bien d’autres, ailleurs de notre région, notamment pour le Mont-Tremblant, non ?
PRUDENCE ! LE 3 SEPTEMBRE 2004 - Kathleen Lévesque (Le Devoir) rapporte que Bernard Landry durcit le ton à l'endroit de Pauline Marois. En
réaction aux révélations du Devoir portant sur la participation financière d'intérêts privés dans le Groupe Réflexion Québec créé pour
soutenir Mme Marois, le chef péquiste a demandé hier que son parti procède à des vérifications d'ordre éthique.
Dans une lettre
adressée à Mme Marois en fin d'après-midi, Marie Malavoy affirme vouloir obtenir «certains éclaircissements». «Vous connaissez notre
sensibilité, comme parti, aux règles de financement de nos activités politiques. C'est pourquoi nous souhaitons comprendre votre point de
vue sur cette question», écrit Mme Malavoy. Faisant valoir la nécessaire cohésion du parti, la vice-présidente ajoute qu'en regard de la
résolution adoptée par les membres de ne pas tenir de course au leadership, l'exécutif national est préoccupé «de savoir comment se situe
dans ce cadre votre groupe de réflexion».
Madame Marois se dit tout de même étonnée de la requête de son chef.
Pourtant, il n’y a pas de quoi s’étonner, dans les circonstances. Comme le souligne l’article, Le Parti québécois a des règles très strictes en
matière de financement politique. Elles prévoient notamment des mesures de divulgation de la provenance des fonds en cas de course au
leadership. Le rapport du Chantier Parti, issu de la Saison des idées et rendu public au Conseil national du PQ, en fin de semaine
dernière, recommande justement l’adoption d’un code d’éthique traitant autant des questions relatives au financement, aux investitures,
que des comportements au sein des instances, code applicable à ses membres, et notamment celles et ceux qui, à un titre ou à un autre,
occupent des postes au sein de ses instances, qu’il s’agisse d’élus ou de personnes nommées.
QUE FAISIEZ VOUS … ? LE 2 SEPTEMBRE 2004 - Kathleen Lévesque (Le Devoir) rapporte que Pauline Marois vient de se doter d'une structure,
appelée Groupe Réflexion Québec. Cet organisme « a pour objet de créer des documents de recherche sur l'évolution politique et économique
du Québec ». Dans l'entourage de Pauline Marois, on explique que Réflexion Québec travaille au soutien de la candidature de Mme Marois.
La principale intéressée s'en défend.
Mme Marois a précisé qu'elle souhaite être «accompagnée» dans sa réflexion parce qu'«on a
besoin de renouveler la pensée au PQ et qu'on doit s'ancrer davantage dans la population québécoise». Le Groupe Réflexion Québec est une
contribution au parti, a-t-elle souligné. Ironiquement, le nom de l'organisme de Mme Marois est emprunté au mouvement politique fondé par
Mario Dumont et Jean Allaire, en 1994.
Renouveler la pensée au PQ ? On sort pourtant de plusieurs mois de travail intense dans le cadre de la Saison des idées ! Me vient en tête
cet extrait bien connu de la fable de Lafontaine : « Que faisiez-vous au temps chaud ? » Tout effort de réflexion est le bienvenu dans ce
Parti, mais on aurait pu s'activer quand c'était le temps... à moins d'avoir déjà eu, depuis longtemps, un autre agenda en tête...
IMPÉRIALISME ÉTATS-UNIEN, LE 1ER SEPTEMBRE 2004 - La PC rapporte que dans une décision rendue hier, le tribunal commercial issu de
l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a rabroué sévèrement les États-Unis dans le conflit du bois d'oeuvre. Il s'agit de
la troisième fois où le tribunal commercial donne raison au Canada devant son voisin. Le groupe spécial de l'ALENA ne mâche
cependant pas ses mots, cette fois-ci, pour tenter de convaincre l'industrie américaine à cesser ses appels et à se plier aux multiples
décisions.
Il met en garde les États-Unis d'agir ainsi puisqu'un «renvoi sur ces questions de fond ne représenterait qu'une
formalité inutile et futile» étant donné qu'il serait impossible de trouver une menace de préjudice. Plus encore, on peut lire
dans le document une critique directe de l'attitude des États-Unis envers le tribunal commercial. Le groupe spécial conclut que les
Américains ne sont pas en mesure de fournir de nouveaux arguments appuyant leur cause et que les renvois ne sont qu'une façon «de refuser
de se plier à l'autorité du tribunal».
Voici un bel exemple des excès commis par nos voisins du Sud, excès qui, en l’espèce, sont
loin de leur attirer la sympathie de la communauté internationale. Parce qu’on est le plus gros, le plus puissant, on se croit légitimé
d’agir de manière totalement injuste dans de tels dossiers. On table sur le fait que les mécanismes de recours auprès du tribunal
international de l’ALENA sont longs et qu’entretemps, on aura eu le temps d’affaiblir suffisamment l’industrie canadienne et québécoise du
bois d’œuvre, au nom des intérêts économiques, financiers et commerciaux états-uniens. C’est franchement dégueulasse !
OTTAWA DEVRAIT FAIRE PLUS, LE 1ER SEPTEMBRE 2004 – Dans Le Soleil, on peut lire que déçu lui aussi par la récolte canadienne de médailles
à Athènes, le ministre Jean-Marc Fournier entend faire plus pour l'élite sportive québécoise, mais sans augmenter le financement aux
athlètes. « Est-ce qu'il peut y avoir plus de financement pour les entraîneurs et les athlètes ? Ottawa peut faire plus, affirme le
ministre du Sport et du Loisir. [Québec] est déjà allé plus loin que ce que certains pouvaient s'imaginer. Mais peut-on faire plus pour
l'élite autrement que par des bourses ? Ça, oui. »
Vous voyez, si de tels propos avaient été tenus par un ministre péquiste, on l’aurait accusé tout de suite de chercher la chicane avec
Ottawa. Deux poids, deux mesures !
DES IDÉES ET DES CHOIX, LE 1ER SEPTEMBRE 2004 - Dans Le Devoir, Michel Roberge, de Sillery écrit qu’en réaction à la déclaration de
M. Parizeau, il propose la stratégie suivante :
1 - Prise du pouvoir par le PQ. 2 - Tenue d'États généraux du Québec sur le
thème «Le Québec, un pays», coprésidés par quatre représentants de quatre grandes composantes de la société québécoise, le plus grand
brassage d'idées jamais tenu au Québec tant sur le plan local, municipal, régional et national, dans toutes les couches de la société,
sur la définition de la future constitution du Québec. 3 - Présentation d'un projet de loi sur la Constitution qui définira dans quel
contexte politique, social, économique et culturel le Québec deviendra un pays, loi qui n'entrera en vigueur qu'après la ratification
par la population dans un référendum. 4 - Commission parlementaire sur le projet de loi pour en peaufiner le contenu. 5 - Adoption de
la loi par l'Assemblée nationale. 6 - Référendum : « Voulez-vous faire du Québec un pays, comme défini dans la Loi sur la Constitution
du Québec adopté par l'Assemblée nationale ? ». 7 - Enclenchement du processus.
Qu'on soit d'accord ou pas avec la démarche proposée par M. Roberge, voici un bel exemple du genre de contribution utile à cette
étape-ci des réflexions. Beaucoup plus utile en tout cas que toute cette agitation autour de la chefferie. Je pense notamment à cette
intervention de Nicole Léger qui en remet dans Le Devoir d'aujourd'hui et selon laquelle le chef du Parti québécois, Bernard Landry,
place ses députés dans une position «inconfortable» en exigeant d'eux une loyauté indéfectible. La députée reproche à son chef d'avoir
tergiversé trop longtemps avant de prendre sa décision...
Certains députés peut-être ? D'autre part, puis-je rappeler à Madame Léger qu'il n'y a pas que les députés qui comptent dans ce parti.
Et, en définitive, qui place qui en situation inconfortable actuellement ? Que pourrait-on dire de ces personnes qui sont sorties de façon
itempestives dans les jours précédant le conseil national de la semaine dernière, alors que s'achevait l'importante période de la saison
des idées ? Le calendrier était bien connu, personne n'a contesté en temps et lieu la pertinence de cette démarche vers la modernisation du
Parti... Qu'est-ce qui est venu changer la donne en cette étape ultime du processus de la saison des idées, sinon la volonté de certains
d'affaiblir leur chef ?
Seulement cinq militants sur 345 ayant appuyé une course au leadership en fin de semaine, Bernard Landry a
la légitimité nécessaire pour mener le PQ jusqu'à son congrès de juin 2005 et aux élections si les militants lui accordent alors leur
confiance. M. Landry est également justifié de demander aux aux prétendants de mettre un frein à leurs « intérêts et ambitions personnels »
au cours des prochains mois, et de les inviter plutôt à participer au débat d'idées qui se poursuit au PQ.
ET LES AUTRES PARTIS ? LE 31 JANVIER 2004 - Jacques Lamothe, du Cap-de-la-Madeleine, écrit dans Le Devoir que la saison des idées lancée
par monsieur Landry doit culminer par une course à la chefferie où chacun des candidats présente clairement sa position sur l'avenir du
Québec. Il serait dommageable, à son avis, pour le parti et pour la démocratie que le prochain chef soit encore une fois couronné sans
conteste; sans qu'il y ait eu, au préalable, un sain débat d'idées et de points de vues. Ça fait déjà trop longtemps que cette situation
dure pour la laisser perdurer encore davantage. Le P.Q. ne pourrait sortir que grandi d'un exercice démocratique aux yeux des membres du
parti d'abord, et de la population en général ensuite.
C’est bizarre que ce genre d’exigences semble ne s’appliquer qu’à la situation du PQ dans l’opinion publique. On exige du PQ qu’il ait les
meilleures idées et les meilleurs chefs, à bon droit d’ailleurs. Qu’exige-t-on des autres partis ? On semble contenter de chefs médiocres
et d’idées rétrogrades ! À quand une prochaine course à la chefferie chez d'autres partis ? Mystère...
UN PARTI DE LEADERS ET D’IDÉES, LE 30 AOÛT 2004 - Dans Le Devoir, le chroniqueur Michel Venne (Le Devoir), commentant les événements des
derniers jours au Parti Québécois, rappelle qu’en politique, si les batailles se jouent sur le front des idées, celles-ci n'ont pas
d'existence autonome. Elles ne sont rien sans la volonté et l'énergie de porte-parole qui leur donnent vie. Pour le chroniqueur, les
personnalités sont aussi importantes que les idées et le rôle du chef est crucial. Avant même de connaître son opinion, on juge son
aptitude à diriger, de deux manières : par son attitude, son discours, son comportement dans la controverse; par sa capacité à mettre
d'autres hommes et femmes en mouvement.
« […] le meilleur chef est celui qui saura gagner le coeur des militants en même temps que
l'estime de l'ensemble des électeurs. C'est vraiment le temps des choix au Parti québécois », conclut M. Venne.
Malgré tout le déplaisir que provoque chez moi les soubresauts qu'on connaît régulièrement au Parti Québécois, j'estime que nous
avons le grand avantage d'avoir ainsi un véritable Parti de leaders et d'idées, tout à la fois. Aussi, j'estime que les jugements sévères
qu'on adresse au PQ, quand il connaît des turbulences comme celles de la fin de semaine dernière, sont injustes. Je préfère un Parti qui
"s'encombre" de personnalités et d'idées fortes, qu'un Parti déserté d'idées et de leaders comme, par exemple, l'ADQ.
À propos, qui est
le plus ancien chef de Parti au Québec et quel Parti véhicule les idées les plus rétrogrades ? Si les courses à la chefferie sont si importantes
pour certains, à quand la prochaine course à l'ADQ ou au PLQ ?
LES ASPIRANTS S’ACTIVENT, LE 29 AOÛT 2004 - Selon Denis Lessard (La Presse), une démonstration de force de François Legault a obligé hier
Bernard Landry à rajuster son tir et à promettre que son parti soumettra aux électeurs, avant les prochaines élections, le détail du
fonctionnement d'un Québec souverain. Pour le journaliste, bien au-delà de la sémantique et de la stratégie souverainiste, un bras de fer
entre le chef péquiste et le député de Rousseau a montré qu'une lutte pour la présidence du PQ était bel et bien engagée sur le parquet du
conseil national.
«Ça fait un an que je dis qu'il faut faire la maquette du pays, je suis très content de la sortie de M. Landry»,
pavoisait-il en fin de journée après la déclaration de son chef. «Il y a un an, l'idée de préciser davantage le projet de pays était loin
de faire consensus», a-t-il souligné. Pauline Marois a elle aussi soutenu que le PQ doit préciser son projet avant le prochain scrutin.
Norman Delisle (PC) écrit pour sa part que la sortie remarquée de Pauline Marois contre le leadership de Bernard Landry, si elle
apparaissait samedi comme «un coup d'épée dans l'eau» pour certains militants péquistes, en amenaient d’autres à souligner que ce n'est
qu'en juin prochain, à l'occasion du congrès national, qu'on pourra réellement mesurer l'impact de ce geste. M. Landry devra en effet y
soumettre son leadership à un vote de confiance.
Enfin, Paule Vermot-Desroches (La Presse) rapporte qu'aux yeux du chef du Bloc
québécois, Gilles Duceppe, Pauline Marois a fait une erreur en réclamant une course à la direction du PQ. De passage au congrès des
Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) au Centre Sheraton, Gilles Duceppe a de nouveau confirmé son soutien à Bernard Landry.
On sent plus ou moins que l’équivalent d’une course au leadership est bien en cours, suite aux interventions des deux principaux
aspirants à la direction du PQ, Pauline Marois et François Legault. Si la sortie de celle-ci, vendredi, a eu pour effet d’attacher le
grelot, celle de M. Legault, hier, est venu confirmer qu’on risque bien d'être en campagne.
Je continue de penser qu’il est dommage
que ces « sorties » soient venues occulter le travail de fond sur la modernisation du PQ dans le cadre de la Saison des idées. N’aurait-on pu,
en tout respect pour les milliers de personnes qui ont participé aux travaux des chantiers depuis 6 mois, attendre un peu
pour « se lancer » ? Il n’y a pas de hasard, dit-on… Occulter, couler ou miner le résultat de ces chantiers, c’est s’en prendre
directement au leadership de M. Landry.
À BON ENTENDEUR…, LE 29 AOÛT 2004 - La Presse Canadienne rapporte qu’à quelques jours de la rentrée scolaire, un sondage national montre
que les Canadiens souhaitent que le respect des autres soit transmis en priorité aux enfants, les leurs ou ceux des autres. Ils sont 26
pour cent à avoir placé cette valeur au premier rang.
Voilà de quoi faire réfléchir les auditeurs de radios poubelles de la région…
PASSONS AUX CHOSES SÉRIEURES, LE 28 AOÛT 2004 - Norman Delisle (PC) écrit que le chef du Parti québécois, Bernard Landry, demeure à la tête du parti, ce qu’il a annoncé hier soir devant
les quelque 400 membres du Conseil national du Parti québécois. «Je ne veux plus gouverner «provincialement». Je veux l'indépendance
nationale, a dit M. Landry. J'ai pris du temps pour cette décision parce que je connais tous les périls de cette mission. Je veux vous
demander de vous battre vous aussi pour que notre pays naisse dans un bref avenir.»
L'ovation dont il a fait l'objet de la part des
militants péquistes ne laissait aucun doute sur la popularité dont jouit M. Landry dans son parti, du moins pour l'instant. M. Landry
était d'ailleurs accompagné du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, devenu un véritable héros pour les souverainistes depuis sa
victoire électorale du 28 juin. M. Duceppe a remporté 54 des 75 sièges du Québec à la Chambre des Communes lors de ce scrutin.
Par
ailleurs, Mme Pauline Marois, qui réclamait une course à la direction plus tôt en journée, a convenu, à son arrivée au Conseil national,
qu'il fallait respecter la décision prise par M. Landry. «Je vais respecter sa décision, mais je vais continuer à être fidèle et loyale à
mes convictions. Je ferai valoir mes points de vue aux différents congrès (du parti) dans les régions», a dit Mme Marois.
Bon, cette crisette alimentée par une presse toujours en mal de gros titres, est sur la touche pour un bout. Passons maintenant aux vraies
choses, plus exigeantes mais essentielles : moderniser le Parti, le Programme et se préparer pour le Pays.
C’EST PARTI ! LE 27 AOÛT 2004 - Coup de théâtre, Norman Delisle (PC) rapporte que Pauline Marois réclame une course à la direction du
Parti québécois. Et elle se portera candidate s'il y en a une. Mme Marois a fait cette déclaration à son arrivée à une réunion du groupe
parlementaire du Parti québécois au Parlement. «Le temps est venu d'ouvrir une course à la présidence (du parti). Il n'y en a pas eu
depuis près de 20 ans», a déclaré Mme Marois avant de s'engouffrer dans la salle où les députés péquistes se réunissent à huis clos.
«Si cette course que j'appelle a lieu, je serai candidate. Je me permets de penser que j'ai les qualités requises. Les membres du parti
trancheront et j'accepterai leur décision», a poursuivi la députée de Taillon. Selon elle, la seule tenue d'un vote de confiance à
l'endroit de M. Landry en droit au congrès de 2005, tel que le prévoient les statuts du parti, «n'est pas suffisante».
Je la sentais venir depuis « une secousse » celle-là ! Avancez à l’arrière !
AUTOPELUREDEBANANISAGE, LE 27 AOÛT 2004 - Denis Lessard (La Presse) rapporte qu’un Québécois sur deux souhaite que Bernard Landry rentre
dans ses terres et qu’une proportion importante des électeurs péquistes voudrait qu'il quitte la direction du Parti québécois. Et cela
même si le PQ devance aisément le Parti libéral dans les intentions de vote des Québécois. Ces données ressortent d'un sondage CROP
réalisé pour La Presse et Le Soleil à la veille du conseil national du Parti québécois, qui s'ouvre aujourd'hui dans un climat de
controverse.
Le sondage contient une autre donnée que le journaliste estime troublante pour le leader péquiste: 46% des électeurs
acquis au PQ favorisent l'idée d'une élection donnant le mandat d'enclencher le processus menant à la souveraineté, selon le scénario
proposé la semaine dernière par Jacques Parizeau. Les deux tiers de l'ensemble des électeurs se rangent toutefois derrière Bernard Landry
et rejettent cette proposition.
Le sondage est publié le jour même où M. Landry compte confirmer son intention de demeurer en poste
pour les prochaines élections générales, après avoir sondé l'humeur de ses militants pendant plusieurs mois. Ces résultats risquent
d'avoir l'effet d'un électrochoc sur les députés péquistes réunis depuis ce matin. Déjà, quelques élus ont publiquement critiqué leur
chef au cours des derniers jours.
Le PQ, historiquement, en plus de cette habilité chronique à se tirer dans le pied, a toujours été très dur envers ses chefs. Et c’est
quand ça va bien que c’est le pire. Je m’interroge sur l’utilité de consacrer autant d’énergie à un Parti aussi auto-pelure-de-bananisant !
Ceci étant dit, j’estime que Bernard Landry aura trop tardé à annoncer sa décision…
ENFIN, ON AVANCE ! LE 27 AOÛT 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) écrit qu’après avoir pesé le pour et le contre, le député péquiste Daniel
Turp rejette finalement le plan d'accession à la souveraineté proposé par l'ancien premier ministre Jacques Parizeau. S'il est élu aux
prochaines élections, le Parti québécois devra, selon lui, faire des «gestes de souveraineté parlementaire», comme adopter une
constitution initiale, mais le référendum devra porter «de façon précise et concise» sur l'indépendance. Daniel Turp juge que la
souveraineté du Québec ne peut être réalisée sans un référendum portant spécifiquement sur cet enjeu.
« Une consultation populaire
sur la souveraineté me semble toujours devoir être le véhicule privilégié pour accéder à la souveraineté et pour obtenir la reconnaissance
du nouveau pays du Québec par les États membres de la communauté internationale dans son ensemble », écrit le député qui estime notamment
que la surveillance du référendum devrait être assurée par un comité d'observateurs de la communauté internationale, une suggestion qui
rejoint l'avis du chef Bernard Landry sur la question.
Le premier geste de souveraineté parlementaire serait selon lui l'adoption d'un
projet de constitution initiale du Québec dès le début du mandat. Cette constitution définirait le Québec comme un pays souverain et de
langue française, une société démocratique et un État de droit, par exemple. Des lois fondamentales devraient aussi être promulguées afin
de «créer une infrastructure législative» et «préparer le Québec à assumer son statut de pays», a expliqué M. Turp. Ces lois porteraient
sur la citoyenneté nationale, la présidence du Québec -- le régime parlementaire serait maintenu; le président aurait les mêmes pouvoirs
que ceux de l'actuel lieutenant-gouverneur --, la Cour suprême du Québec et les symboles nationaux du Québec. Or elles ne seraient mises
en vigueur qu'à la suite d'une victoire du OUI lors du référendum. Il n'est donc pas question de faire des gestes de rupture par rapport
à Ottawa avant la tenue d'un référendum.
Voici enfin une contribution originale et nouvelle au débat. À lire !
J’APPUIE, LE 26 AOÛT 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que las des médias qu'ils jugent hostiles à l'option de l'indépendance, des militants du Parti
québécois souhaitent lancer une radio souverainiste sur Internet qui pourrait faire ses débuts dès 2005. Cette station de radio serait un
organe du Parti québécois et le premier véritable média du parti depuis le quotidien Le Jour (1974-76). Bernard Landry s'est montré «très
enthousiaste et intéressé», a précisé un membre du cabinet du chef péquiste. M. Landry souhaite analyser davantage le projet avant de
donner son aval au lancement d'une radio sur Internet.
«L'idée lève énormément car ça nous change des vieilles rengaines. C'est
notre contribution à la "saison des idées". On arrive avec un moyen original de rejoindre la population et faire la promotion de la
souveraineté», a affirmé Pascal Bérubé. Selon le militant, cette radio permettrait au parti de rallier davantage les jeunes à sa cause.
«C'est vrai qu'on perd des jeunes. On ne réussit pas à aller les chercher suffisamment à l'heure actuelle», a reconnu M. Bérubé, qui
s'était porté candidat aux élections d'avril 2003 dans la circonscription de Matane.
Grâce à cette radio sur Internet, le Parti
québécois pourrait faire valoir ses idées «sans filtre» et offrir une analyse de l'actualité «sans censure». «Le mouvement souverainiste
souffre toujours du filtre de la presse dominante, toujours aussi hostile et de plus en plus concentrée entre les mains d'intérêts
réfractaires à la création du pays du Québec», souligne le document explicatif du projet. Cette nouvelle radio permettrait de «convaincre
la population de la justesse de l'option du Parti québécois».
Pascal Bérubé fait valoir qu'une radio sur Internet constitue un
«média idéal», puisqu'elle est «flexible et peu dispendieuse». Elle permet en plus de contourner la réglementation du Conseil de la
radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, a ajouté M. Bérubé.
Excellente proposition ! Ça fait partie des outils que les technologies de l’information et des communications d’aujourd’hui permettent
désormais. J’appuie à 100 %.
AUTOMUTILATION CHRONIQUE, LE 26 Denis Lessard (La Presse) écrit qu’au moment où le gouvernement fédéraliste de Jean Charest est au plus
bas dans l'opinion publique et que le Bloc québécois vient de remporter une victoire «éclatante», le Parti québécois se paie un débat
«désolant» sur la statégie référendaire. À ce moment précis où la souveraineté est revenue à 50 % dans les sondages, «que font-ils (les
militants du PQ)? Ils discutent de stratégie. Je serai le dernier à prétendre que le sujet n'est pas digne d'intérêt. Mais le choix du
moment, et des priorités me désole», laisse tomber M. Lisée, devenu directeur du Centre d'études internationales de l'Université de
Montréal.
Dans cette mouvance, avec la bombe de Jacques Parizeau et la fronde prévisible contre Bernard Landry, la sortie de
Jean-François Lisée a l'allure d'une douche froide sur des militants souverainistes galvanisés par la sortie de l'ancien chef, commente
le journaliste Denis Lessard.
Je me demande si le pire ennemi du PQ et de son option n’est pas l’indiscipline chronique de ce Parti et de certains de ses membres,
fussent-ils de l’aile parlementaire…
ON S’ÉTOUFFE ?, LE 26 AOÛT 2004 – Manon Cornellier (Le Devoir) écrit que Paul Martin ne s'attend plus à ce que la conférence des premiers
ministres sur la santé se termine, comme promis, par l'adoption d'un plan de réformes sur dix ans capable de sauver le système de santé
«pour une génération». La rencontre de la mi-septembre pourrait ne pas suffire pour atteindre leur but.
Durant la campagne
électorale, M. Martin avait mis la barre beaucoup plus haut. «J'ai parlé de mon intention de rencontrer les premiers ministres cet été,
pas seulement le temps d'un repas ou d'un week-end mais tout le temps qui sera nécessaire pour parvenir à une entente sur la réforme de
notre système de soins de santé», avait-il dit le 25 mai, au moment de rendre publique sa politique de santé. Quelques jours auparavant,
il avait confié à la Presse canadienne que son gouvernement allait «régler la question des soins de santé pour une génération», une
promesse qu'il a maintes fois répétée par la suite.
Dans l'entourage du premier ministre, on refuse de faire des conjectures sur
les résultats de la rencontre de septembre, mais on confirme en quelque sorte les attentes maintenant plus modérées du premier ministre.
De son côté, la PC rapporte que le gouvernement Charest se résigne à l'avance à la possibilité de voir la
conférence fédérale-provinciale de la mi-septembre ne pas donner les résultats escomptés pour régler les problèmes du système de santé.
Québec ne se montre pas du tout offusqué de voir Ottawa baisser les attentes des provinces quant aux résultats attendus de la conférence,
qui devait en principe se conclure par une réforme du système et un accroissement du financement fédéral en santé.
Au contraire, on
estime que le gouvernement de Paul Martin avait mis la barre trop haute et pris des engagements irréalistes au printemps. «C'est une
stratégie extrêmement légitime. Baisser les attentes, c'est une bonne chose, c'est une bonne stratégie», a dit le ministre des Affaires
intergouvernementales, Benoît Pelletier, lors d'un point de presse, jeudi. «Il n'y a rien là-dedans qui est affolant. On ne veut pas une
entente à tout prix, mais une entente qui satisfasse les intérêts des Québécois», a-t-il ajouté, avant de participer au conseil des
ministres spécial, qui se tenait dans un hôtel des Cantons-de-l'Est.
Le gouvernement fédéral entend procéder à une réforme du
système de santé et de son financement pour les 10 prochaines années. Avant et pendant la dernière campagne électorale, le premier
ministre Martin avait dit que la rencontre de septembre devait être décisive et durerait le temps nécessaire pour en arriver à une entente
avec les provinces.
Le ministre des Finances, Yves Séguin, a indiqué de son côté que le Québec se rendrait à Ottawa en septembre
«avec beaucoup de lucidité, mais très déterminé à ce qu'on réussisse. Tout cela se déroule dans une ambiance très positive. C'est très
encourageant». «Notre objectif, c'est que des financements soient annoncés dès cette année. Il ne faut pas verser dans le pessimisme à
outrance», a-t-il ajouté.
Ça se passe exactement comme je l’avais anticipé : le gouvernement Charest, après sa parade, va s’écraser lamentablement devant le grand
frère fédéral et retrouver sa mentalité de quêteux…
RESPIRONS PAR LE NEZ ! LE 26 AOÛT 2004 - Michel David (Le Devoir) écrit qu’en vingt ans, le seul chef du PQ à avoir été élu au suffrage
universel des membres a été Pierre Marc Johnson. On ne peut pas dire que ça lui ait été très bénéfique. L'exemple de M. Johnson, victime
d'un putsch deux ans après une victoire très nette, permet de relativiser l'argument selon lequel le leadership de Bernard Landry
sortirait renforcé d'une course à la chefferie.
Les statuts du PQ prévoient que le chef du parti doit se soumettre à un vote de
confiance au congrès suivant les élections. Il n'y a présentement aucune raison d'y déroger. La question de la légitimité est un faux
débat. Démissionner de son poste pour être candidat à sa propre succession serait un aveu de faiblesse de sa part. Il reconnaîtrait ainsi
que son leadership est sérieusement contesté, ce qui n'est pas le cas.
Bref, même s'il est convaincu qu'il l'emporterait facilement,
pourquoi M. Landry se donnerait-il toute cette peine ? Demain, à l'ouverture du conseil national, il confirmera donc qu'il entend
solliciter la confiance des délégués au congrès de juin 2005.
On a reproché à M. Landry son empressement à pourfendre la nouvelle
version de l'élection référendaire concoctée par Jacques Parizeau, mais il avait le devoir de dire clairement que cette avenue lui était
inacceptable. À en croire le rapport du Chantier pays, qui a fait l'objet d'une fuite dans La Presse d'hier, c'est également l'opinion de
la majorité des militants.
Il sera impossible de dissocier complètement le débat sur le processus d'accession à la souveraineté de
la question du leadership, mais ce n'est pas une raison pour tenter d'escamoter le débat sur l'élection référendaire. Bien au contraire,
M. Landry a tout intérêt à faire en sorte que la question soit vidée avant le congrès. Si les militants désirent y consacrer un conseil
national spécial, très bien. Deux, s'il le faut.
Tout à fait d'accord !
DUCEPPE APPUIE LANDRY, LE 26 AOÛT 2004 - Norman Delisle (PC) rapporte que Gilles Duceppe donne son appui à Bernard Landry, à la veille du
Conseil national du Parti québécois. «Bernard Landry est un excellent chef, qui a un mandat légitime. Il a mon entière confiance», a
déclaré mercredi M. Duceppe en marge d'une réunion de deux jours de son groupe parlementaire au lac Delage, près de Québec.
M.
Duceppe a rappelé que son propre leadership à la tête du Bloc québécois avait lui aussi l'objet de contestation dans un passé pas si
lointain. «Cela m'est arrivé aussi. Il y a des jours plus difficiles que d'autres. Mais quand on a des convictions, on passe à travers
cela. M. Landry a toute mon admiration», a-t-il dit.
Cet appui de taille survient 48 heures avant que les 400 membres du Conseil
national du Parti québécois ne se réunissent dans la capitale pour une réunion statutaire. Quelques membres du PQ entendent profiter de
l'occasion pour demander que le leadership de M. Landry soit soumis à l'approbation des militants avant le congrès du parti en 2005.
M. Duceppe a également défendu l'idée que c'est à la suite d'un référendum que le Québec devra éventuellement accéder à la souveraineté.
Le référendum que tiendrait un éventuel gouvernement péquiste «doit porter sur l'accession du Québec à la souveraineté», a signalé M.
Duceppe.
Grosse fin de semaine ou tempête dans un verre d'eau ??? Je penche pour la seconde hypothèse...
LE JUPON DÉPASSE, LE 25 AOÛT 2004 - La PC et Le Soleil rapportent que se portant une nouvelle fois à la défense de la station CHOI-FM et en ressortant des boules à mites la
demande faite au ministre de la Justice en faveur de la nomination d'un procureur indépendant pour faire la lumière dans le dossier de la
prostitution juvénile à Québec, Mario Dumont se défend de jouer la carte de l'opportunisme politique à moins d'un mois des élections
partielles dans la circonscription de Vanier.
La PC précise qu’en même temps que l'ADQ réclamé à nouveau la nomination d'un
enquêteur indépendant dans le dossier de la prostitution juvénile à Québec, M. Dumont est incapable d'apporter un seul fait nouveau qui
pourrait justifier une telle nomination.
Ben oui ! Des fous dans une poche ! Si ce que Mario Dumont prétend est vrai, pouquoi s'en défendre à ce point ? Décidément le jupon de ce petit
politicien, émule de Robert Bourassa, dépasse encore. Ça lui ferait du bien d'aller voir en dehors du monde politique c'est quoi la vrai vie...
Après tout, il n'a connu rien d'autre depuis qu'il a mué...
LE VIEUX DÉMON, LE 24 AOÛT 2004 - Michel David (Le Devoir) rappelle qu’en 1990, Jacques Parizeau était vraiment hors de lui après que les
militants péquistes de la Montérégie, réunis en conseil régional, avaient adopté une résolution réclamant la tenue d'une élection
référendaire. « Je souhaite vivement que le retour à nos vieux démons, au moment où tout allait tellement bien, ne nous fasse pas glisser
dans l'opinion publique. Je vais tout faire pour empêcher cela », avait-il déclaré. En conférence de presse, il avait demandé, sur un ton
découragé : «Quand est-ce que ça va arrêter ?» Au moment où l'échec de l'accord du lac Meech autorisait tous les espoirs...
De son
propre aveu, M. Parizeau avait interprété le mouvement en faveur d'une élection référendaire comme une atteinte à son leadership. Dans le
contexte actuel, il est difficile d'imaginer comment M. Landry pourrait voir les choses autrement.
En rejetant la nouvelle version
de l'élection référendaire, Bernard Landry manifeste simplement le même sens des responsabilités qui amené M. Parizeau à s'y opposer quand
il était chef. Comme M. Parizeau à l'époque, M. Landry a le devoir de s'opposer à cette dérive antidémocratique. Paradoxalement, le débat
lancé par M. Parizeau pourrait donner à M. Landry une bonne raison de vouloir demeurer chef. Préserver le PQ d'un dérapage suicidaire
constitue en soi un programme.
Je m’interroge toujours sur l’à-propos de la « sortie » de M. Parizeau, encore plus à la lecture de ce texte du chroniqueur politique.
Pourquoi ne pas avoir attendu les rapports des chantiers de la Saison des idées, prévu pour samedi ? C’est à partir de ce moment, en
fonction du résultat des consultations menées et du contenu des recommandations y apparaissant, que les discussions pourront s’enclencher
avec tous les éclairages nécessaires, non ?
DES RONDS DANS L’EAU, LE 24 AOÛT 2004 - Selon Michel Corbeil (Le Soleil), Bernard Landry annoncerait, vendredi, qu'il demeure chef du
Parti québécois. Selon le journaliste, plusieurs militants et dirigeants péquistes de haut niveau ont fourni des indices laissant croire
que M. Landry profitera de l'ouverture du conseil national de sa formation politique, qui se tient en fin de semaine à Québec, pour rendre
sa décision.
De son côté, la PC rapporte que Nicole Léger manifeste au grand jour son désir qu'une course à la direction se tienne
afin que le leadership que Bernard Landry assume présentement soit plus légitime. Mme Léger reproche à M. Landry de tergiverser sur son
avenir depuis les élections du 14 avril 2003. La députée est identifiée comme étant une partisane d'une éventuelle candidate à la direction
du PQ, Pauline Marois.
Pour leur part, Carl Thériault et Steeve Paradis, en collaboration spéciale pour Le Soleil rapportent que
les députés et leaders péquistes de l'Est du Québec et de la Côte-Nord se rangent derrière le chef du PQ. « Ce n'est pas parce qu'il y en
a qui s'énervent qu'il faut perdre la tête froide vis-à-vis des enjeux sur la saison des idées qui doit se faire dans le parti. Dans
Rimouski, au moment où je vous parle, il n'y a pas personne qui a bougé sur la question du leadership de Bernard Landry sauf l'ex-députée
bloquiste Suzanne Tremblay », a lancé Mme Solange Charest, députée de Rimouski.
Voyez ce que produit comme agitation, inutile de mon point de vue, le genre de déclarations prématurées des Parizeau-Michaud ! Ceci étant
dit, il serait temps en effet que M. Landry annonce s’il reste ou non à la tête du PQ. Je crois qu’il a toute la légitimité pour rester,
s’il le souhaite, mais encore faut-il qu’il se manifeste enfin. Sinon, on n’a pas fini d’en voir sortir dans le désordre. Puis-je rappeler
enfin qu’en pleine période d’élections partielles, on pourrait se passer de toutes ces vaguelettes pour se concentrer sur la mobilisation
et l’action concrète sur le terrain ?!
L’HEURE JUSTE ? LE 23 AOÛT 2004 - Jacques Noël, de Québec, met en question dans Le Devoir le chiffre de 50 000 manifestants contre la
fermeture de CHOI. C'est pour lui, et de loin, le plus gros mensonge de l'année au Québec. Il est assez facile d'estimer une foule
«scientifiquement». Il s'agit de calculer la superficie occupée et de diviser par la densité (nombre de personnes par mètre carré). Une
foule dense, immobile, comptera plus d'une personne au mètre carré. Mais une foule en mouvement, rarement plus d'une personne pour deux
mètres carrés.
Les photos aériennes prises lors de la «manif de la Liberté» montrent que la foule s'étend sur moins de deux
kilomètres sur Laurier, entre l'église de Sillery et l'entrée de l'Université Laval. Comme Laurier a 10 m de largeur, la manif occupait
donc 20 000 km carrés. À une personne pour deux mètres carrés, il n'y avait donc guère plus de 10 000 X en colère s'ul boulevard à cinq
piasses. C'est très loin des 50 000 annoncés par un policier le soir de la manif et claironnés depuis.
Ce chiffre de 10 000 peut
être validé par deux données objectives. D'abord l'Agora, qui était le but de la marche, là où les grands gourous de la station devaient
tenir leur discours, ne peut pas contenir plus de 7000 personnes. Où aurait-on pu mettre les 43 000 autres ? Puis, le service de retour
au PEPS (10 km) était assuré par les bus d'Intercar. Un coup de fil chez Intercar vous apprendra qu'il y avait 12 bus en service qui ont
effectué chacun neuf voyages. On a donc rapatrié pas plus de 5000 X.
La « baloune » se dégonfle… quoiqu’il faille reconnaître que même à 10 000 personnes, c’est déjà significatif.
BRAVO ! LE 21 AOÛT 2004 - La PC rapporte que Québec envisagerait de bannir complètement la cigarette des bars et restaurants. Selon le
Journal de Montréal, le gouvernement Charest compte profiter de la révision obligatoire de la Loi sur le tabac, qui aura lieu au cours de
2005, pour lancer ce débat. Le Québec pourrait ainsi imiter plusieurs États américains qui ont déjà légiféré en ce sens, de même que
certaines villes canadiennes comme Toronto et Ottawa.
Si c’est effectivement le cas, j’encourage Philippe Couillard dans ce projet et s’il réussit, je serai le premier à lui dire bravo.
Jean Rochon avait déjà fait beaucoup pour limiter l'exposition des gens à la fumée secondaire. Il est temps d'aller maintenant plus loin
dans ces mesures de prévention. « PRÉVENTION, je crie ton nom partout ! », pourrait-on dire….
POUR RÉFLEXION, LE 19 AOÛT 2004 - Jean-Pierre Désaulniers, professeur au département des communications de l'Université du Québec à Montréal, rappelle que Pierre Bourgault
fut un jour engagé par une station radiophonique de Québec comme morningman pour combattre directement André Arthur, alors au sommet de sa
gloire dans cette ville. Moins de trois mois plus tard, le critique médias du Soleil soulignait que la vague s'était transformée en
clapotis. Bourgault, le clapotis, a fait ses valises et est rentré à Montréal. Échec total... On aura beau être parmi les plus grands
communicateurs de l'histoire du pays, Québec, c'est Québec...
Vue de l'extérieur, la radio de Québec demeure un mystère. Pourquoi
cette ville se complaît-elle autant dans la radio à scandale ? Pourquoi cette si jolie ville tient-elle à brasser quotidiennement de la
merde, à cracher sur les gens, à saccager des réputations, à jouer la loi des gros bras ? À quoi tient une telle jouissance dans
l'insulte, l'indignation hargneuse, la grossièreté scabreuse, la hargne vengeresse ? Quel est le secret de ces centaines de milliers de
délectations indécentes d'autant d'auditeurs ? Voilà la vraie question à se poser. « Le CRTC fait sortir le pus, mais ça ne guérit pas le
bobo pour autant... », conclut M. Désaulniers.
Oui, il y a de quoi réfléchir.
TROUBLANTES IMAGES, LE 19 AOÛT 2004 - Geneviève Thibault, de Québec, écrit dans Le Devoir avoir revu à la télévision ces manifestants
pro-CHOI scander à plusieurs reprises, avec force, ce mot énorme: « Liberté! » De jeunes hommes (en grande majorité) brandissaient le
poing et criaient avec ferveur. En surimpression à cette vision troublante, d'autres images s'imposent d'elles-mêmes à l'esprit, dont
celles de pays pas si lointains où l'exercice de la liberté rime avec prison, torture et assassinats.
Une frontière étanche
devrait séparer la liberté d'expression de la diffamation et du discours haineux. Que les auditeurs de CHOI tiennent à ce point à
défendre les animateurs-vedettes inquiète l’auteur : « Il ne s'agit pas d'un combat courageux pour défendre la liberté mais plutôt,
bien au contraire, d'une lutte qui va dans le sens de la peur. C'est que les dirigeants de la station semblent en entretenir plusieurs :
peur de la réflexion, […] plus que tout, peur de perdre de l'argent. »
Madame Thibault souligne en passant l'opportunisme flagrant et crasse de certains politiciens dans ce dossier. Elle pensait certainement
à Jean Charest et Mario Dumont : même envergure, même combat…
ALLEZ VOIR AILLEURS ! LE 18 AOÛT 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que le gouvernement Charest entend procéder à une
« analyse approfondie » de la pertinence des sommes qu'il verse aux 5000 organismes communautaires du Québec avant d'envisager l'octroi
de toute aide financière supplémentaire. « On veut s'assurer que les sommes sont bien dépensées et vont là où elles doivent aller,
c'est-à-dire à aider les citoyens. On va regarder l'ensemble des organismes communautaires pour voir qui fait quoi et s'il y a lieu
d'améliorer des choses, s'il y a lieu d'éviter un certain nombre de dédoublements », a affirmé le ministre de l'Emploi, de la Solidarité
sociale et de la Famille, Claude Béchard, en conférence de presse, hier.
Ce n'est qu'à la suite de l'analyse du gouvernement que
les organismes pourront bénéficier d'un financement plus stable, c'est-à-dire triennal plutôt qu'annuel. Si les organismes communautaires
ont besoin de fonds supplémentaires pour répondre aux besoins de la population, Claude Béchard les invite à faire appel au secteur de la
philanthropie, aux entreprises privées et aux réseaux institutionnels.
Lire plutôt : « N’ayant plus une maudite cenne de plus à leur donner, le gouvernement Charest adopte une stratégie de diversion, i.e. une
« analyse approfondie » de la pertinence des sommes qu'il verse aux 5000 organismes en question. On verra quoi faire plus tard avec leurs
demandes. En attendant, pour répondre aux besoins de la population, qu’ils aillent voir ailleurs ! »
LA CHARRUE DEVANT LES BŒUFS ! LE 18 AOÛT 2004 – Tommy Chouinard (Le Devoir) décrivait hier l’accueil glacial que le plan d'accession à la souveraineté
proposé par Jacques Parizeau a reçu, notamment par le chef du Parti québécois, Bernard Landry.
Pour Bernard Descôteaux (Le Devoir)
une telle idée d’élection référendaire qui donnerait le mandat d'enclencher le processus d'indépendance et de promulguer une constitution
provisoire est contestable. Dans le contexte actuel, un gouvernement élu avec un tel mandat n'aurait de légitimité que s'il recueillait
une majorité de voix à l'élection, ce qui, tous le savent bien, est impossible. Que faire pour réaliser l'indépendance ? La réponse est
qu'il n'y a jamais eu de raccourcis sur la voie de la souveraineté, concluait l’éditorialiste.
Aujourd’hui, Jean-Robert Sansfaçon
(Le Devoir) renchérit : le risque élevé de confusion et le déficit démocratique certain font que la proposition de l'ex-premier ministre
Jacques Parizeau a peu de chances de passer la rampe lors du congrès du Parti québécois, en juin prochain. Le Parti québécois peut et doit
définir dès maintenant son propre projet de gouvernement d'un Québec souverain, ce qui lui fournirait un avantage supplémentaire face à
des adversaires qui ne peuvent rien promettre d'autre que le statu quo.
Et voilà ! C’est reparti ! On met la charrue devant les bœufs. Que M. Parizeau patiente donc un peu, misère... Nous sommes à quelques
jours de connaître le résultat des chantiers de la Saison des idées où toutes ces questions sont abordées.
BISBILLE À L’ADQ, LE 18 AOÛT 2004 - Selon La PC, ce n'est pas l'harmonie au sein de l'Action démocratique (ADQ) dans Vanier, pour
l'élection complémentaire. Le parti a choisi son candidat «de façon cavalière», dénonce celui qui a été le porte-étendard de l'ADQ l'an
dernier, lors de la dernière élection générale, Normand Morin. Le choix du porte-étendard dans Vanier a été fait par la direction de
l'ADQ, après une rencontre avec plusieurs candidats possibles, dont M. Morin lui-même.
Toujours selon la PC, l'Action démocratique
aurait amélioré ses chances de victoire dans Vanier en donnant son appui à la survie de la station de radio CHOI-FM de Québec. Cette
station de radio compte plusieurs auditeurs dans les quartiers populaires de la basse-ville de Québec, dont Vanier.
On le voit bien, il n’y a pas plus traditionnel, rétrograde, opportuniste et électoraliste que ce Parti et son Chef. Liberté, on salit
ton nom partout avec de tels politiciens...
LES YEUX DEVANT LES TROUS, LE 16 AOÛT 2004 - Denis Lessard (La Presse) rapporte que les finances publiques du Québec sont étranglées par
le service de la dette. Le gouvernement Charest vient d'apprendre qu'il devra se débattre avec des dépassements de dépenses de plus de 500
millions pour l'année en cours.Et, si l'on considère que, pour l'année 2005-2006, le ministre des Finances, Yves Séguin, prévoyait déjà un
déficit de 1,6 milliard, on croit dans les officines gouvernementales qu'il sera carrément impossible pour le gouvernement Charest de
respecter son engagement à baisser les impôts de un milliard dans le prochain budget.
Selon ce que La Presse a appris, les
ministres responsables des Finances, Yves Séguin, et du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget, ont tous deux tiré la sonnette d'alarme
au dernier Conseil des ministres, mardi. Tous deux ont décrit en termes «dramatiques» la situation des finances publiques, frappées par
un «problème structurel», un déficit chronique. On a colmaté la brèche bien temporairement dans le dernier budget en mettant à l'encan
environ 800 millions d'actifs gouvernementaux, mais Québec ne pourra utiliser de nouveau cette porte de sortie l'an prochain. Aussi y
aura-t-il des choix difficiles à faire à la réunion extraordinaire des ministres, convoquée pour les 25 et 26 août à Magog.
Enfin, ils se retrouvent les yeux devant les trous ! Gros gens comme devant ! Leurs beaux discours d’il y a un an doivent leur paraître
ridicules aujourd’hui. Ou bien ils le savaient et ne sont pas du tout surpris, auquel cas ils ont alors abusé et trompé la population.
Je penche plutôt pour cette dernière hypothèse.
LA RELÈVE SE POINTE, LE 16 AOÛT 2004 - Annie Lafrance (Le Soleil) rapporte que le PQ de Vanier compte sur Sylvain Lévesque pour reprendre
la circonscription laissée vacante depuis la démission du libéral Marc Bellemare. En assemblée d'investiture hier, quelque 400 militants
péquistes ont élu le jeune homme de 30 ans, qui a d'ailleurs recueilli la majorité absolue lors du premier tour de scrutin. Surpris de
l'appui massif des militants, le candidat souhaite faire partie « du vent de changement en politique » de même que faire la promotion de
la souveraineté auprès des jeunes qu'il dit « ne pas être naturellement convaincus à la cause nationaliste ». S'il arrive avec toute sa
fraîcheur en politique, Sylvain Lévesque connaît le tissu économique et communautaire de la région sur le bout des doigts.
Par ailleurs, la journaliste remarque que les jeunes péquistes veulent être de tous les dossiers chauds de l'automne. Crise de
l'endettement étudiant, centrale thermique du Suroît, choc démographique: ils souhaitent devenir des acteurs incontournables. Le camp
d'orientation du Comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ), qui s'est clôturé hier à Québec, n'a pas soulevé de débats sur
le leadership du chef du parti. Mais il a permis aux 175 délégués des 17 régions administratives du Québec de déterminer le plan
d'action de l'automne.
Au menu: la réforme des prêts et bourses, l'environnement et la famille. « Nous avions fait connaître notre
opposition aux compressions budgétaires qui touchent les étudiants et les jeunes familles de même que celle pour le projet du Suroît.
L'automne sera en partie consacré à faire entendre ces positions et à chercher les appuis », a indiqué le président du CNJPQ, Sébastien
Cloutier.
C'est la relève qui se pointe. Bravo ! J'étais aussi là dans Vanier. Il me semble avoir beaucoup de potentiel, ce jeune... et déjà,
un excellent bagage d'expérience.
LE QUÉBEC DANS 20 ANS, LE 16 AOÛT 2004 - Michel Venne (Le Devoir) écrit avoir lu une trentaine de dissertations de ces jeunes âgés de près
de 18 ans, pour y trouver énormément d'idéalisme, et non pas le fatalisme qu'on impute à la génération montante. Pour généreuses, voire
utopiques qu'elles soient, leurs conclusions ne sont pas pour autant naïves. Ces jeunes sont conscients des rapports de force et de
l'immense effort à déployer pour qu'un rêve devienne réalité.
Or ils semblent disposés à faire cet effort. Ils réclament de leurs
concitoyens un engagement plus constant dans les affaires publiques. Ces textes sont tous imprégnés par deux principes que bien des
observateurs ont crus perdus. D'abord, ils réaffirment unanimement le caractère impératif de la recherche du bien commun, de l'importance
de former une société à l'encontre de l'individualisme triomphant. Ce principe est cher y compris à ceux pour qui l'initiative et la
responsabilité individuelles sont des exigences primordiales. C'est que la vie en société est essentielle pour les hommes et les femmes
qui ont besoin de coopérer même si ce n'est que pour améliorer leur sort individuel.
M. Venne se dit frappé par le souci qui
transparaît de ces textes de transmettre quelque chose de valable aux générations qui suivent. Plusieurs font allusion aux enfants qu'ils
n'ont pas encore. D'autres évoquent la volonté de laisser derrière eux une société dont ils pourront être fiers. Cette préoccupation
semble contredire la perception véhiculée des jeunes qui seraient incapables de vivre autre chose que le moment présent.
Ils
veulent vivre dans une société libérale mais dans laquelle la liberté n'est pas contradictoire avec la solidarité. Elle se conjugue
cependant avec la responsabilité et avec une certaine morale dont l'État est le gardien. La liberté individuelle est une valeur qui
traverse toutes les dissertations. Chaque être humain est titulaire de droits. Nous sommes, à cet égard, tous égaux. Le droit à l'égalité
leur est cher. Ils honnissent la discrimination envers les plus démunis comme envers les minorités. La doctrine des droits de l'Homme les
influence énormément. Ils sont bien les enfants des chartes des droits et libertés.
C'est au nom du droit à l'égalité et au nom de
la liberté, valeur suprême que la société a le devoir de protéger, que ces jeunes souhaitent vivre dans une société solidaire. Pour eux,
liberté et solidarité ne sont pas contradictoires. Aucun d'entre eux ne prône une société planifiée. Ils semblent croire néanmoins que
l'État a un rôle majeur à jouer pour rééquilibrer, par l'accès à l'éducation, à la santé et à la sécurité, la disparité entre les riches
et les pauvres. Ce n'est pas la compassion qui les guide mais plutôt le principe de justice.
La responsabilité est une autre
valeur forte pour ces jeunes. Les individus sont libres mais ils doivent agir pour que leurs gestes ne contribuent d'aucune manière à la
détérioration de la société à laquelle ils appartiennent. Sans surprise, ils sont préoccupés par la protection de l'environnement.
Enfin, la société dans laquelle ils veulent vivre est une société morale. Je tire cette conclusion non pas parce qu'ils en ont exprimé
explicitement le souhait. Mais parce que les notions de récompense, pour ceux qui agissent bien, et de punition, pour ceux qui agissent
mal (par exemple, les entreprises qui polluent l'environnement), sont très présentes dans leurs textes.
… dont les radios qui polluent l'espace public, pourrait-on dire ! Ce texte est porteur de grands espoirs, de perspectives très
rafraîchissantes.
COULEURS ET MUTATION, LE 15 AOÛT 2004 - Valérie Gaudreau (Le Soleil) remarque que l'Îlot Fleurie a pris hier des couleurs en aérosol
projetées par les mains de quelques artistes du graffiti dans le cadre de l'événement Fresh Paint. Rythmes hip-hop et odeur de peinture
dominaient sous les bretelles de l'autoroute Dufferin. Haut lieu du graffiti au centre-ville, un mur entier de ce site avait été repeint
en gris afin de mettre la table à cette fiesta de « peinture fraîche ».
L’événement est l’initiative d'une jeune de Québec, Reuben
Finley. Avec un peu d'aide des partenaires comme la Maison Dauphine, l'Ilôt Fleurie et la caisse populaire, il a concrétisé son idée de
réunir une quarantaine de graffiteurs de Québec, de Montréal et d'ailleurs pour un « jam » amical où chacun peint son bout de mur. Le
résultat : une véritable murale urbaine, construite au gré de l'inspiration de chacun.
Par ailleurs, la journaliste rapporte qu’on
a été plusieurs hier à déambuler rue Saint-Joseph, devenue complètement piétonnière le temps d'une journée. Cracheurs de feu, émules de
Joe Dassin, organismes communautaires et commerçants se sont tous réunis pour faire connaître les mille visages de Saint-Roch. Et les
promeneurs du samedi ont répondu à l'appel. Parmi eux, des résidants de la grande ville qui découvrent encore ce quartier en constante
évolution depuis le sérieux coup de jeunesse amorcé avec la revitalisation.
« J'aime ça, une fête comme ça, lance Colette Robin.
Le quartier change et ça continue de changer ! » Oui, Saint-Roch change. Des changements positifs, certes, mais devant lesquels il faut
rester vigilants, estime Réjean Baronet du Conseil de quartier Saint-Roch et citoyen de la basse ville depuis neuf ans. Attablé dans l'un
des nombreux kiosques au beau milieu de la rue Saint-Joseph, il dit apprécier le nouveau Saint-Roch à qui il prédit un bel avenir. Mais
attention, les nouveaux commerces chics, les bars branchés, c'est bien, mais il ne faut pas aller trop vite, prévient-il. « Il ne faut
pas tasser les gens qui habitaient là avant. Je veille au grain. »
C’est comme ça qu’on relève un milieu. C’est grâce notamment au travail acharné et à la vision d’un homme qui y oeuvre sans relâche
depuis qu’il est maire de cette ville, Jean-Paul L’Allier. Certains continueront pourtant de lui reprocher « ses idées de grandeur »
alors qu’il aura sorti notre Capitale nationale de sa torpeur… Pendant que certains construisent, d'autres détruisent, notamment certains
animateurs radios « scatos » de la région, n'est-ce pas ?
LES JEUNES APPUIENT LANDRY, LE 15 AOÛT 2004 - Valérie Gaudreau (Le Soleil) écrit que Bernard Landry peut compter sur l'appui des jeunes
péquistes. Après une sortie publique où certains militants ont ouvertement critiqué le leadership du chef du Parti québécois, tant le
principal intéressé que les membres du Comité national des jeunes (CNJ) ont tenu à remettre les choses en perspective, hier. Landry
trouve étrange, cocasse écrit la PC, que les membres plus âgés du PQ lui demandent de partir.
«On tombe dans la haute philosophie
paradoxale, en effet. Ce sont des gens plus vieux que moi qui veulent que je m'en aille et des gens beaucoup plus jeunes veulent que je
reste. J'image qu'il y en qui croient en l'alliance intergénérationnelle», a-t-il répondu, samedi, aux journalistes qui le questionnaient
sur la sortie publique d'une poignée de militants péquistes de Montréal. A l'Université Laval samedi, il était entouré de jeunes.
Le Comité national des jeunes péquistes est apparemment derrière lui et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) semblait
tout à fait au diapason avec le chef péquiste.
Par ailleurs, outrée par les récentes restrictions aux prêts et bourses, la
Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) s'est assurée, en fin de semaine, de pouvoir répercuter ses revendications à
l'Assemblée nationale. La FEUQ accueillait le chef de l'Opposition péquiste, Bernard Landry, qui lui a donné un appui indéfectible.
La FEUQ soutient également que les compressions dans l'éducation seront néfastes au Québec, déjà confronté à un grave problème démographique.
M. Landry estime que l'on «court directement à la catastrophe».
Enfin, M. Landry a ajouté que le contenu des rapports rédigés à la
suite de la saison des idées sera dévoilé lors du conseil national. Il a déclaré qu'il s'agissait d'un «chef-d'oeuvre» qui mènera à la
saison des choix, alors que le programme du PQ sera revu lors du congrès de 2005.
Il s'agit d'un appui des jeunes à M. Landry qui effectivement, remet les choses dans leur juste perspective. L'avenir, ce sont les jeunes
qui l'ont entre leurs mains. La jonction intergénérationnelle entre ceux-ci et une personne de l'expérience et de la stature de Bernard
Landry peut engendrer de puissantes transformations, des changements bénéfiques au Québec qui devra recommencer à bouger tôt ou tard.
AMPOULAGE, LE 14 AOÛT 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte qu’une faction dissidente au sein du Parti québécois émerge au grand jour et montre la porte au chef
Bernard Landry. Une association de circonscription et des militants actifs veulent forcer la tenue d'une élection à la présidence du parti
même si Bernard Landry décide de rester en poste. L'association péquiste de la circonscription de Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, aurait
adopté à l'unanimité une résolution exigeant le déclenchement d'une course au leadership et par lettre publique dans Le Devoir,
quatre militants actifs brisent le silence que s'imposent plusieurs péquistes et réclament un renouvellement à la présidence du PQ.
Pour sa part, Bernard Landry a affirmé aujourd'hui que les membres du Parti québécois doivent s'exprimer sur son avenir politique. Il ne
se montre nullement ébranlé par la sortie de ces militants. Il souhaite que le plus grand nombre possible de personnes fassent connaître
leur opinion. Le chef péquiste a indiqué qu'il voulait avoir l'heure juste, et qu'il écoutait tous les commentaires formulés à son endroit.
Une faction (?)… dissidente ! On n’est pas économe de vocables et de qualificatifs pour faire écho à la résolution d’un exécutif de
circonscription et d’une lettre signée par 4 militants. Respirons par le nez … Puisque l'expression « langage ampoulé » existe, peut-on
utiliser le même qualificatif dans le cas d'un article comme celui-ci ?
DU CALME ! LE 13 AOÛT 2004 - Jocelyne Richer (PC) rapporte que l'avocat de CHOI-FM, Me Guy Bertrand, reproche aux
artistes et aux souverainistes de ne pas descendre dans la rue pour éviter que cette station de Québec ferme ses portes, à la suite de la
décision du CRTC de ne pas renouveler sa licence. « La classe nationaliste boude actuellement le débat », selon lui. « Si c'était une
station qui avait prôné la souveraineté du Québec, vous auriez déjà dans la rue tous les artistes », a-t-il ajouté, jeudi, lors d'une
conférence de presse visant à expliquer le contenu des requêtes déposées la veille en Cour d'appel fédérale.
Complètement ridicule ! Encore une fois, plutôt que d’argumenter sur le fond de la question, on attaque les personnes ou les milieux qui,
soient s’abstiennent, ou s'en remettent au processus judiciaire pour que justice soit rendue, dans un sens ou l'autre. Venant d'un avocat
d'expérience comme M. Bertrand, les reproches qu'il adresse aujourd'hui sont surprenants. À propos, on peut trouver une animation
ainsi que des textes intéressants à l'adresse suivante : www.quebecpunkscene.net
DU RÊVE AU CAUCHEMAR, LE 12 AOÛT 2004 - Le Soleil fait grand état dans ses pages du drame qui s’est produit hier matin sur le fleuve
Saint-Laurent, à la hauteur de Saint-Nicolas, alors qu’une collision entre un porte-conteneurs et un voilier a notamment provoqué la mort
de deux personnes. Le malheureux skipper, Germain Bouffard, rêvait de voir les Antilles à la barre de son voilier de 58 pieds, le Mondisy.
Mais ses aspirations, ainsi que son bateau, ont été complètement réduits à néant par le cargo de 28 000 tonnes. Le corps de l'homme de
51 ans a été repêché par les plongeurs de la Sûreté du Québec, au terme d'une longue journée de recherches. Son ami, un Sherbrookois,
également âgé de 51 ans, n'a toujours pas été repéré.
Heureusement, les deux autres occupants de l'embarcation de plaisance ont pu
être secourus. L'amie de cœur de Germain Bouffard, Linette Morin, 49 ans, et l'homme de maintenance du navire, Paul Aylwin, 18 ans, ont
réussi à se tirer d'impasse. Ils ont été conduits à l'Hôtel-Dieu de Lévis, où les médecins ont soigné des blessures mineures.
Jean-Simon Gagné (Le Soleil) écrit que les habitués de la navigation sur le fleuve se perdaient en conjectures, hier, quant aux causes du
drame survenu à la hauteur de Saint-Nicolas. Une seule certitude : dans un secteur aussi étroit, un navire de 28 000 tonnes ne peut pas
dévier brusquement de sa trajectoire pour éviter un obstacle. Vers 5 h 50, hier matin, devant Saint-Nicolas, le fleuve ressemblait à une
mer d'huile. La marée avait commencé à redescendre une heure auparavant, ce qui facilitait grandement la navigation vers Québec. Seule
une légère brume venait entacher ce tableau idyllique. Que s'est-il passé à cet instant précis ? Pourquoi le porte-conteneurs Canada
Senator a-t-il percuté le voilier Mondisy ?
« Sur l'océan, ce sont les gros navires qui doivent éviter les voiliers. Mais dans un
secteur étroit comme le fleuve en amont de Québec, c'est l'inverse, rappelle Gaston Poulin, qui navigue sur le Saint-Laurent depuis
plusieurs décennies. Les gros navires ont la priorité, parce qu'ils n'ont pas de marge de manœuvre. Rien que pour s'arrêter, il leur faut
plusieurs kilomètres. »
Hier, dans les marina, on n'en revenaient pas effectivement : « Qu'un gros navire frôle un voilier, cela
arrive, mais une collision, voilà qui a de quoi étonner », disait-on. Mais justement, en 25 ans de navigation sur le fleuve, rien ne me
surprend. Je constate que beaucoup de marins d’occasion n’ont aucune préparation moindrement sérieuse pour prendre la commande d’une
embarcation.
Pour ma part, je me suis obligé à suivre, avant de skipper un voilier, plusieurs cours théoriques (180 heures) et
pratiques (15 jours) : manœuvre, météo, matelotage, navigation côtière, navigation astronomique. J’ai également lu pendant des années tout
ce qui pouvait me tomber sur la main côté navigation afin de profiter de l’expérience des autres en la matière. Encore aujourd’hui, après
plus d’un quart de siècle d’expérience, je reste à l’affut de tout ce qui peut m’aider à mieux naviguer en toute sécurité.
Connaissant les exigences de la navigation sur le fleuve Saint-Laurent et constatant le peu de préparation de beaucoup de plaisancier,
voire les comportements dangereux de certains, rien ne me surprend plus de ce côté. Ce qui s’est passé hier devait se produire tôt ou
tard… et se reproduira inévitablement, surtout avec les exigences minimales qui s’appliquent actuellement aux usagers de nos cours
d’eau.
En passant, un petit truc, lorsque je suis à proximité d'une autre embarcation, je postule toujours au départ que le
pilote de celle-ci ne connaît pas nécessairement les règles d'abordage, et je me comporte en conséquence. Vaut mieux agir ainsi plutôt
qu'uniquement en fonction de qui a la priorité... On peut être dans son droit, mais si on se fait couper en deux, on n'est pas plus
avancé, n'est-ce pas ?
QUE LA JUSTICE SUIVE SON COURS, LE 12 AOÛT 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) écrit que le chef du Parti québécois, Bernard Landry, s'en
remet à la Cour d'appel fédérale pour déterminer si la décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
(CRTC) de fermer la station le 31 août est juste ou non. « Je sympathise avec les gens qui sont privés de la musique qu'ils veulent
entendre et je sympathise avec les travailleurs qui ont peur de perdre leur emploi, mais dans une société libre et démocratique, on doit
suivre le cours de la justice », a-t-il affirmé.
Bernard Landry a qualifié la décision du CRTC de « dure et difficile ». « Je
reconnais comme tout le monde que cette décision déçoit des dizaines et des dizaines de milliers de personnes, mais ce serait prendre un
risque plus grand pour la démocratie si les parlementaires se mettaient à dicter aux tribunaux ce qui est juste et ce qui ne l'est pas
[...] et d'influencer des décisions des tribunaux », a-t-il expliqué. « La liberté de parole dans une société comme la nôtre est
placée à un niveau très élevé dans l'échelle de nos valeurs, a ajouté M. Landry […]. Dans une société avancée, on fait des lois pour
préserver la liberté et pour faire en sorte que la liberté des uns finisse où celle des autres commence. »
Bernard Landry estime
que, peu importe la décision finale dans ce dossier, les pouvoirs publics et l'entreprise privée doivent faire en sorte que les auditeurs
de CHOI-FM « ne soient pas privés de la musique qu'ils veulent » et que « les travailleurs puissent conserver ou recouvrer un emploi dans
des conditions acceptables ».
Voici une prise de position plutôt courageuse dans les circonstances, et pas du tout électoraliste, au contraire du couple Charest-Dumont.
On revient au fond de la question. C’est-à-dire que ce sont les tribunaux qui doivent statuer éventuellement et non aux gouvernements.
Au-delà de cette étape, le cas échéant, le gouvernement ou le législateur pourront toujours réviser les règles ou les lois actuellement
applicables. Mais ils le feront non pas dans un climat de tension, mais sereinement, en un autre temps, sur le fond des questions en cause
et on pas en relation avec une situation conjoncturelle, si dérangeante soit-elle. Tous pourront alors exprimer leurs opinions, pour ou
contre telle ou telle modification envisagée, et au terme d’extensives consultations, les règles ou les lois pourraient être modifées.
C’est comme ça qu’on fonctionne en démocratie.
POUR Y VOIR CLAIR, LE 12 AOÛT 2004 - Dans Le Devoir, François Lavallée, de Québec, écrit que si CHOI-FM est convaincue d'être exempte de
tout devoir, ceux d'entre nous qui savent se remettre en question ont certainement des leçons à tirer de cette aventure. Cette saga
présente l'avantage de nous obliger à nous réinterroger sur le sens premier de la liberté d'expression, ce qui nous permet de nous
rappeler que dans une société libre et démocratique, il n'est pas vrai qu'on puisse dire n'importe quoi sans aucune balise.
C'est ainsi que ce mot «liberté», tel qu'il est galvaudé par CHOI dans sa campagne, trahit une hypocrisie patente. La liberté que
revendique CHOI-FM, il faut le dire car tout est là, ce n'est pas celle de dénoncer les injustices et les scandales; c'est celle de
vomir sur les gens, de détruire des réputations sur la foi d'affirmations gratuites et d'insinuations grossières et de se livrer à
des séances abusives de lynchage, d'humiliation publique et de scatologie primaire.
Il faudrait avoir du front pour prétendre
que la société aurait perdu quoi que ce soit si CHOI, à la suite des avertissements du CRTC, avait poursuivi ses activités en en
retranchant simplement ses propos diffamatoires. Par ailleurs, faire relever ce genre de propos d'une culture spécifiquement québécoise,
comme Jean Charest a maladroitement tenté de le faire pour récupérer le dossier vendredi dernier, c'est proprement grotesque et
insultant.
Un autre avantage de ce débat, c'est de mettre en lumière certaines iniquités du système judiciaire et, par ricochet,
l'utilité de l'État . En effet, un des arguments fétiches de CHOI consiste à déclarer que si on lui reproche des propos haineux, c'est
aux tribunaux qu'il faut s'adresser. Or quiconque a réfléchi un peu à cet argument a maintenant eu le temps de comprendre à quel point
il est fallacieux : une bataille judiciaire est extrêmement coûteuse en temps et en argent, au point où seules les grandes entreprises
peuvent se la permettre. Et même si un hardi particulier décidait de se lancer dans l'aventure, il serait battu d'avance car il se
mesurerait à un adversaire qui, tous les jours, a un micro à sa disposition, 300 000 paires d'oreilles à son écoute et le doigt sur le
bouton prêt à couper la parole à quiconque le contredit en ondes.
Enfin, le dossier aura eu un autre avantage inopiné, celui de
montrer à ceux qui en doutaient encore l'opportunisme politique et la hiérarchie des valeurs de Mario Dumont. Le mardi 3 août, on apprend
que le système québécois de protection de la jeunesse tourne carré. Le jeudi 5, on apprend qu'une bactérie fait de plus en plus de
ravages en raison de l'insalubrité des hôpitaux québécois. Le vendredi 6, sur quel dossier décide de s'indigner le chef de l'ADQ ? La
fermeture d'une radio-saletés, dossier qui, de surcroît, relève du gouvernement fédéral. Oserons-nous comparer ce que la société aurait
à gagner, d'une part, du succès d'une intervention sur la protection de la jeunesse et, d'autre part, du renouvellement de la licence de
CHOI ?
Mais la leçon la plus importante, c'est sans doute M. Dumont qui la tirera lui-même un jour ou l'autre. Aujourd'hui, il a
la faveur des animateurs de CHOI et peut ainsi faire mousser sa popularité. Mais le jour où il sera plus payant pour Fillion et Arthur de
le traîner dans la boue recto verso pour le plaisir de la galerie, M. Dumont comprendra sans doute l'utilité d'un tribunal des ondes.
Un autre témoignage d'une personne qui voit clair dans les véritables enjeux derrière cette saga...
LES MILLIONS À MONT-TREMBLANT, LE 11 AOÛT 2004 - Claude Turcotte (Le Devoir) rapporte que 100 millions de plus en
fonds publics seront consentis pour Mont-Tremblant Intrawest. L'aide d'Ottawa et de Québec était « indispensable » affirment les
représentants gouvernementaux : l'ensemble du projet Mont-Tremblant auront amené Québec à y investir 115,5 millions et Ottawa, 104,5
millions. Jean Charest refusait pourtant récemment une participation au développement du mont Saint-Anne, jugeant « le secteur
récréotouristique à très haut risque» et en ajoutant : «ce n'est pas le genre d'intervention que devrait faire l'État ». Pour sa
part, l’éditorialiste Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) rappelle qu’Yves Séguin avait aussi exprimé l’opinion que les gouvernements ne
devraient pas injecter de fonds publics dans de tels projets consistant à construire des immeubles revendus en unités de condominiums à
de riches particuliers. On aurait donc cédé au lobby incessant du promoteur Intrawest.
M. Sansfaçon souligne que 100 millions de dollars de
plus en fonds publics, c'est beaucoup d'argent versé à une société rentable dont les activités créent surtout des emplois saisonniers peu
spécialisés : « Depuis quand les constructeurs de condos ont-ils droit à l'aide des gouvernements pour des infrastructures qui font
normalement partie du coût d'achat d'une propriété ? Pourquoi venir en aide à la construction de condos de luxe en cette période
spéculative où le prix des propriétés neuves est, de toute façon, supérieur à leur coût de construction ? Puis, pourquoi subventionner
les condos d'Intrawest et non ceux de Bromont, de Mont-Saint-Sauveur ou de Mont Sainte-Anne ? », demande l’éditorialiste.
Pendant
ce temps, Isabelle Mathieu (Le Soleil) rapporte que le projet place de France à Québec pourrait perdre de l'ampleur. Le ministère des
Transports peaufine des scénarios où l’on éliminerait seulement deux des quatre bretelles de l'autoroute Dufferin, limitant du coup la
taille du nouvel espace public.
Pendant qu’on dit et redit « NON ! » au Mont-Sainte-Anne, qu’on réduit l’ampleur des projet à Québec et qu’on laisse traîner les choses,
on bouge à vitesse “grand V” à Mont-Tremblant. Deux poids, deux mesures. Que font les élus pour supporter le développement de notre
Capitale ? Le moins possible !
« S’CUSEZ ! », LE 11 AOÛT 2004 - Raymond Giroux (Le Soleil) fait état que la ministre du Patrimoine, Liza Frulla, a lancé une douche
froide sur les 5000 partisans de CHOI-FM (3000 selon Sylvain Larocque de la Presse Canadienne) avant même leur arrivée à Ottawa pour
manifester leur mécontentement et « faire un boucan », selon l'expression d'un animateur de la station, contre la fermeture de cette
radio de Québec. Mme Frulla a en effet rappelé le caractère judiciaire du CRTC, « un tribunal totalement indépendant du gouvernement »,
dont, selon elle, « la décision de révoquer une licence est irréversible et ne peut être renversée par le Conseil des ministres. C'est
impossible ». La ministre a de plus fustigé les politiciens qui appuient la cause de CHOI-FM, comme Stephen Harper et Mario Dumont, en
les accusant de se « faire du capital politique facile et un peu irresponsable » avec ce dossier.
Un peu… irresponsable ? Excusez pour le « peu » !
DÉJÀ VU, LE 11 AOÛT 2004 - Ronald Boivin, de Chicoutimi, écrit dans Le Devoir souligne que le débat qui a actuellement cours au sujet
du système de santé prend une allure de déjà vu. Il n'y a pas si longtemps, des gens semblaient avoir des solutions; ils étaient plus
démagogues qu'intelligents. Aujourd'hui, on constate que ceux qui promettaient des miracles sont devant une problématique qui les dépasse.
Je suis de ceux qui considèrent qu'avoir accès au système de santé est un privilège, non un droit, et cette attitude change radicalement
l'approche quand je fais appel au réseau de soins de santé [...].
Dernièrement, j'ai eu à utiliser les services de l'urgence de
l'hôpital de Chicoutimi et je ne peux que les remercier pour la qualité des soins qu'ils m'ont prodigués. [...]Le personnel de l'urgence
a fait preuve de compassion et d'un grand dévouement, et ce, pour l'ensemble des patients qui étaient en traitement.
Je conseille
aux démagogues d'hier qui exercent le pouvoir aujourd'hui et qui ne peuvent se résoudre à dire à la population que le privé doit
intervenir qu'on ne peut continuer à demander sans donner en retour. Donner, c'est reconnaître de plus en plus qu'avoir accès au système
de santé est un privilège. Ce faisant, tranquillement, un changement d'attitude va s'opérer et nous rendre collectivement plus
responsables dans l'utilisation des soins de santé.
Nos adversaires ont effectivement fait beaucoup de démagogie sur cette question avant la dernière élections générales de 2003. Depuis,
rien de réglé ! Pour mémoire et réflexion...
QUI SÈME LE VENT… LE 10 AOÛT 2004 - Marie-Andrée Chouinard (Le Devoir) rapporte la réaction de l’UFP à une des résolutions adoptées par
l’aile jeunesse du parti libéral, en fin de semaine dernière : vouloir la suppression de la formule Rand creuse un fossé entre les
générations et encourage l'idéologie du chacun pour soi, des idées que le gouvernement Charest a fait germer dans l'esprit des jeunes
libéraux.
« C'est un peu désolant de voir que cette idéologie néo-libérale du chacun pour soi gagne beaucoup de terrain », a réagi
hier Denise Veilleux, vice-présidente porte-parole de l'UFP. « Tous les problèmes que ces jeunes dénoncent sont réels, la précarité de
l'emploi, le chômage, les faibles salaires. Mais ils ne sont pas liés à un fossé entre les générations. »
La liberté syndicale que
ces jeunes revendiquent en optant pour l'abolition de la formule Rand reflète sans doute leur « ignorance » pour des acquis sociaux
durement gagnés, ajoute Mme Veilleux, qui refuse d'associer tous les jeunes à l'aile jeunesse du parti libéral, dont les deux tiers des
membres présents au congrès se sont montrés favorables à cette proposition. « La liberté qu'ils semblent revendiquer, c'est celle de se
faire exploiter un à un. Le mécontentement des jeunes se trompe de cible : la source des problèmes n'est pas le syndicat, ce sont les
patrons. »
Quant au fait que le premier ministre Jean Charest se soit rapidement dissocié d'une telle idée, même majoritairement
approuvée par le regroupement jeunesse de son parti, l'UFP n'y voit qu'un profond malaise, engendré par M. Charest lui-même. « Il
ressemble à l'apprenti sorcier qui a semé le vent et qui récolte maintenant la tempête », explique Mme Veilleux. « Le voilà embarrassé
par des jeunes qui sont plus conservateurs que lui, imaginez ! »
Excellente lecture de ce qui se passe présentement dans notre société, sous le leadership discutable de Jean Charest.
PARTIRA ? PARTIRA PAS ? LE 10 AOÛT 2004 - Selon Denis Lessard (La Presse), André Boisclair, va annoncer d'ici peu qu'il quitte la vie
politique pour retourner aux études, aux États-Unis. M. Boisclair - qui se trouve actuellement à Boston - a confirmé à son patron au cours
des derniers jours qu'il avait été finalement accepté dans un programme pour jeunes leaders à Harvard et qu'il ne pourrait obtenir ce
diplôme tout en continuant à représenter la circonscription de Gouin à l'Assemblée nationale, a appris La Presse de source sûre.
Cela n'empêchera toutefois pas Bernard Landry d'annoncer bientôt son intention de conduire les troupes péquistes aux prochaines élections
générales, écrit le journaliste, une annonce prévisible pour ceux qui ont parlé récemment au chef du Parti québécois. Sa décision doit
être rendue publique le 29 août au prochain conseil national du PQ à Québec (ou au plus tard à celui de la mi-octobre), soit avant le
début des assemblées de circonscription où on choisira les délégués qui, en juin 2005, auront, par un vote, à exprimer leur confiance
envers le chef. Aux militants qui l'interrogent, M. Landry indique avoir l'appui d'au moins 80% des péquistes qu'il consulte.
Pour André Boisclair, la décision éventuelle de poursuivre de telles études serait une excellente initiative. Celui-ci est entré très
jeunes dans le monde politique, il a gagné ses galons « à la dure » et n’a plus rien à prouver pour l’instant dans cette arène. D’autre
part, n’ayant connu à date que pratiquement ce milieu, il a tout intérêt à « aller voir ailleurs », développer ces autres talents qu’il
possède manifestement. Il reviendra bien un jour, plus fort encore… Quant à M. Landry, sa décision de poursuivre ne me surprendrait
pas. Mais attendons, ce ne sont que rumeurs pour l’instant.
À propos, à quand une petite sabbatique pour M. Dumont ? Ça lui ferait
du bien de connaître autre chose que la « game » politique dans la vie… connaître le vrai monde, quoi !
CHERCHEZ L’ERREUR ! LE 9 AOÛT 2004 –Dans une interview à l'émission La Part des choses, diffusée la semaine dernière à RDI, Lucien
Bouchard a affirmé que l'État n'avait plus la capacité de financer davantage le système de santé. Donnant l’exemple du secteur de
l’éducation, il se demande si on peut imaginer, en parallèle à notre système public, un système privé d'appoint, mais vraiment privé,
ouvrant même la porte aux frais modérateurs en santé.
Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir), dans l’édition de la fin de semaine, a
réagi cette hypothèse en expliquant que pour qu'un tel système fonctionne, il faut que les frais imposés aux patients soient beaucoup plus
élevés que les coûts de fonctionnement afin d'intéresser des investisseurs et du personnel médical spécialisé. Auquel cas, on peut
craindre un déplacement de spécialistes vers le privé et, par conséquent, une augmentation des listes d'attente dans les hôpitaux publics.
En lettre d’opinion, Mary Soderstrom, de Montréal, fait valoir que le système à deux vitesses existe existe effectivement en éducation, ce
qui est le problème du système d'éducation au Québec. Les enfants des classes plus aisées ne fréquentent que rarement les écoles publiques,
ils n'ont que peu d'intérêt dans ces écoles, et le système public en souffre. « Je sais parce que pendant 15 ans -- le temps que mes
enfants ont passé dans les écoles publiques pas loin de chez les Bouchard -- j'ai essayé avec une poignée d'autres de obtenir l'appui
nécessaire pour avoir les écoles publiques de qualité », insiste madame Soderstrom.
Lucien Bouchard estime aussi avoir fait erreur en laissant un trop grand nombre de professionnels de la santé prendre leur retraite
pour assainir les finances publiques lorsqu'il était premier ministre. En réalité, sa plus grande erreur aura plutôt été, suite à
l’élection de 1998, de ne pas avoir permis à Jean Rochon de terminer la réforme en cours. Les marges de manœuvre financière étaient
alors au rendez-vous, grâce en grande partie aux effots de M. Rochon. Celui-ci était fin prêt à terminer le virage nécessaire, en
investissant notamment pour compléter le réseau de première ligne.
C'est alors que ce rendez-vous historique pour le système de
santé québécois a été raté.
À propos, Jean Rochon était le
premier réticent devant le grand nombre de professionnels de la santé susceptibles de prendre leur retraite. La pression du déficit et
zéro et conséquemment, du Conseil du Trésor, était énorme sur le ministre. Jean Rochon n’a dû procéder qu’avec beaucoup de réticences au
remède de cheval que représentaient ces mises à la retraite massives dans le secteur de la santé.
Quant à savoir si l’on a besoin
d’un double système de santé. Absolument pas ! Ceux qui ont les moyens de payer peuvent très bien, s’ils ne sont pas contents,
avoir accès à tous les services nécessaires, s’ils le veulent. Ils n’ont qu’à se rendre chez nos voisins du Sud qui se feront un plaisir
de les traiter, et d’encaisser ! Ils auront notamment l'occasion d'apprécier combien un système mixte, privé-public, comme aux États-Unis
coûte cher à ceux "qui ont les moyens de payer". Peut-être cela les fera-t-il réfléchir un peu plus ?
Enfin, si
les mieux nantis pensent pouvoir mieux s'en tirer ainsi, qu'ils considèrent au moins qu'avec un système mixte, les services de santé
coûtent beaucoup plus cher aux États-Unis que chez nous (15% de leur PIB vs 9% au Québec), avec de moins bons indice
de santé pour l'ensemble de la population. Beaucoup plus cher pour de moins bons résultats, c'est la réalité qui nous attend,
si l'on tombe dans ce piège.
MEILLEURS VŒUX DE SUCCÈS, LE 10 AOÛT 2004 - Richard Therrien (Le Soleil) écrit de Louise Cordeau que dès le premier contact, cette dame
est éminemment sympathique : un rire contagieux et une évidente passion, rien du patron inatteignable. La nouvelle directrice de
Radio-Canada à Québec et dans l'Est arrive à un moment où le réseau vivote au bas de la liste des sondages d'écoute. Et pour remonter ça,
cela prend effectivement un moral d'acier et un optimisme quasi aveugle.
Originaire de Saint-Hyacinthe mais demeurant à Québec
depuis ses années d'université, Louise Cordeau a pratiqué le droit avant d'œuvrer à l'Assemblée nationale durant les neuf dernières
années. À sa première année de service, la nouvelle patronne portera son attention sur l'information. Le défi, colossal : faire oublier
l'échec de la formule provinciale d'Aujourd'hui en redonnant un bulletin local de 60 minutes aux téléspectateurs de Québec.
Louise Cordeau a de grandes visées pour la station qu'elle dirige. Par son expérience en politique, elle croit pouvoir développer de
grands partenariats avec des institutions publiques de même crédibilité et de même envergure à Québec, et compte être toujours présente
dans les grands événements de la capitale. « Nous voulons faire en sorte que Radio-Canada rayonne encore davantage à Québec. »
Madame Cordeau que je connais bien, notamment pour avoir agi pendant un an comme directrice de mon cabinet de Président de l’Assemblée
nationale, possède effectivement de grands talents et beaucoup de potentiel. Tous mes vœux de succès l’accompagnent dans sa mission.
RIEN À CIRER… LE 10 AOÛT 2004 - Isabelle Mathieu (Le Soleil) écrit que trois mois après avoir appuyé l'idée de Place de France, le
premier ministre, Jean Charest, n'a toujours pas envoyé la lettre aux Français pour solliciter leur participation dans ce projet cher à
la Ville de Québec. On aurait pu croire, au printemps, que le dossier amené par le maire Jean-Paul L'Allier pour les fêtes du 400e, allait
bon train. Au retour de la mission officielle du premier ministre Jean Charest en France, le gouvernement du Québec disait même qu'il
allait envoyer « dans les prochains jours » une lettre officielle à l'État français pour s'enquérir de sa participation au projet
d'escalier et de place publique au pied de la falaise dans Saint-Roch.
Ça démontre deux choses : Jean Charest n’en a rien à cirer de ce projet et les députés libéraux sont toujours aussi muets
lorsqu'il s'agit de défendre les dossiers de la région.
SE TENIR DEBOUT, LE 10 AOÛT 2004 - Yan Turgeon (Le Soleil) rapporte que vingt-quatre heures avant la manifestation de CHOI-FM sur la
colline parlementaire, le Bloc québécois déplorait hier que Genex n'ait pas ouvert le débat plus tôt. Même si elle estime que les actions
de CHOI sont « de bonne guerre », la députée de Québec et porte-parole du Bloc québécois pour la capitale nationale, Christiane Gagnon,
a émis quelques réserves. « C'est sûr que la fermeture d'une station ce n'est pas dans l'intérêt public. Mais en même temps, les propos
méprisants et la récidive, est-ce que c'est dans l'intérêt public ? »
Elle déplore que CHOI ait attendu la décision du Conseil de
la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) pour soulever le débat. « Le CRTC est un organisme indépendant, les
politiciens peuvent toujours faire pression avant que ne soit rendue une décision, mais une fois que l'organisme a pris position, la seule
chose qu'on peut faire est de lui retirer le pouvoir exercé. Mais présentement, les implications sont beaucoup trop importantes ! »
Félicitations à Madame Gagnon qui sait se tenir debout sur cette question. Je diverge d’opinion lorsqu’elle dit cependant que les actions de CHOI
sont « de bonne guerre ». Je trouve inadmissible l’utilisation que cette station fait des ondes, bien public, pour défendre sa cause dans
les circonstances. C’est un cas d’abus incroyable qui révèle la vraie nature de cette organisation qui ne reculer devant rien
pour sauver sa mise…
LE CRTC NE DOIT PAS RECULER, LE 9 AOÛT 2004 - Dans l’édition du 5 août, Denis Hétu, de Montréal, souligne que, depuis des années dans la
région de Québec, deux cracheurs de haine profitent des ondes publiques pour jeter quotidiennement leur fiel sur des personnages publics
(politiciens, artistes, etc.) ou sur des groupes en particulier (homosexuels, personnes de race noire, personnes handicapées, journalistes,
professeurs d'université). Ces animateurs, en cultivant la haine et les préjugés, sont parvenus par l'injure à se bâtir une
renommée et une généreuse rémunération. Les propriétaires des stations qui les emploient ont pu également s'en mettre
plein les poches sur le dos des innocentes victimes sur qui ces deux énergumènes crachent quotidiennement.
La diffamation est un crime. L'utilisation des ondes publiques est un privilège qui doit être exercé avec dignité, responsabilité et respect de la population et
de ses différentes composantes. Les propriétaires de CHOI avaient été prévenus il y a très longtemps et à plusieurs reprises. Ils ont
continué avec arrogance à défier le CRTC et à se faire les complices d'excès verbaux sur leurs ondes qui se traduisaient pour eux par une
augmentation des cotes d'écoute et des profits. Aujourd'hui, ils n'ont qu'eux-mêmes à blâmer.
Pendant que certains s'en mettre plein les poches sur le dos des autres, en s'attaquant à leur réputation plutôt qu'à leurs opinions
ou leurs idées, des politiciens tentent aussi d’en profiter et en font de l'électoralisme. C’est vraiment minable de troquer le respect
et l’éthique pour quelques votes de plus. Leur devise devrait être : Liberté, on salit ton nom partout.
« PAYANT ! PAYANT ! LE 1ER AOÛT 2004 - Patrice Bergeron (PC) rapporte que l'avocat Guy Bertrand met en demeure Paul Martin de réviser la
décision du CRTC de ne pas renouveler la licence de CHOI. L'avocat a dit qu'il se tourne maintenant vers le premier ministre parce que
Mme Frulla ne peut plus faire volte-face et, par ailleurs, l'enjeu relève de tout le gouvernement, ainsi que de principes fondamentaux.
L'avocat admet que c'est son dernier recours avant la requête au tribunal. Si le gouvernement persiste, il engage «sa responsabilité pour
tous les dommages-intérêts subis» par le client, la station, qui devra cesser d'émettre le 31 août. «Un ministre peut être poursuivi s'il
a pris une décision fallacieuse», laisse entendre Me Bertrand.
En cas d'échec de cette démarche auprès du premier ministre, Me
Bertrand affirme qu'il travaille actuellement «17 heures par jour pour monter un dossier en vue d'un recours à la Cour fédérale.
¸
« Payant ! Payant ! », comme dans l’annonce de Loto-Québec...
CRTC ET CHOI-FM, LE 1ER AOÛT 2004 - Martin Croteau (Le Soleil) et Pierre-André Normandin, (La Presse) rapportent que la ministre du Patrimoine canadien, Liza Frulla,
n'interviendra pas pour empêcher la fermeture de la station CHOI-FM, de Québec. Dans un communiqué émis hier en fin d'après-midi, la
ministre dit s'appuyer sur un avis juridique du bureau du Conseil privé. Cet avis mentionne que la Loi sur la radiodiffusion ne permet
pas à Ottawa d'intervenir auprès du CRTC, qui a retiré la licence de diffusion de CHOI-FM. La station doit cesser d'émettre le 31 août.
Selon l'article 28 de la Loi sur la radiodiffusion, le cabinet fédéral peut renverser une décision du CRTC lorsqu'il accorde ou modifie une
licence de diffusion. Or, le bureau du Conseil privé a statué que cette section de la loi ne permet pas d'intervenir lorsqu'il s'agit
d'un non renouvellement. « Il nous apparaît très clair que la décision du CRTC ne peut pas être portée en appel par le gouvernement. Si
la loi sur la radiodiffusion a été rédigée ainsi, il devait y avoir une bonne raison », indique le porte-parole du Bureau, François
Jubinville.
Même si elle n'a pas le choix, il faut lui reconnaître un certain courage, dans les circonstances.
OPPORTUNISME ÉLECTORAL LIBÉRAL, LE 31 JUILLET 2004 - Clairandrée Cauchy (Le Devoir) décrit un gouvernement Charest fébrile qui se prépare
pour son premier test électoral: les citoyens de trois circonscriptions devraient se rendre aux urnes cet automne pour remplacer des
députés libéraux qui ont quitté leurs fonctions. Si Nelligan et Laurier-Dorion constituent des châteaux forts libéraux sur l'île de
Montréal, une réelle course à trois s'engage dans la circonscription de Vanier, à Québec. La lutte s'annonçant très chaude dans cette
circonscription, on ne s'étonne pas de voir Jean Charest se prononcer contre la décision du CRTC dans le dossier de CHOI.
Comment l’électorat de Vanier, abusé une première fois aux élections de l'an dernier, sanctionnera-t-il un tel opportunisme électoral libéral ?
Oups ! Veuillez excuser ce pléonasme...
LE CHOI DE FLULLA, LE 30 JUILLET 2004 – Dans Le Devoir, Patrice Boileau (de Carignan) crie à l’aubaine pour le Parti libéral fédéral et la
nouvelle ministre Lisa Frulla. Devant le tollé que provoque la décision du CRTC de fermer la station radiophonique CHOI à Québec, la
possibilité de reconstruire les ponts avec les Québécois est réelle: renverser la décision de l'organisme fédéral peut donner la
possibilité à la bande à Paul Martin de se refaire une beauté auprès de l'électorat de la Vieille Capitale. Il y a fort à parier que la
députée ne lèvera pas le nez sur cette occasion d'exorciser la malédiction qui s'est abattue sur son parti le 28 juin dernier.
Lisa Frulla pourrait atteindre cet objectif plus facilement si elle acceptait de remettre à Québec l'ensemble des compétences
essentielles au bon fonctionnement de son ministère de la Culture. Elle même avait formulé cette requête lorsqu'elle en assumait la
responsabilité durant le dernier mandat du gouvernement de Robert Bourassa. Lisa Frulla dénonçait effectivement, au début des années
1990, le refus d'Ottawa de reconnaître une différence québécoise qui ne concorde pas avec sa politique culturelle canadienne. Il serait
surprenant toutefois que les conseillers de Paul Martin l'autorisent à aller de l'avant. Cette décision irait totalement à l'encontre de
l'intention du Parti libéral du Canada de multiplier les standards nationaux, d'un océan à l'autre.
Encore une fois, à suivre !
RÉCUPÉRATION ET GROS SOUS, LE 29 JUILLET 2004 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) rappelle qu’au lendemain de la décision du CRTC de
retirer la licence aux propriétaires de la station de radio CHOI-FM, on avait peu entendu nos politiciens. Or, depuis la manifestation de
jeudi dernier, voilà que les élus de Québec, y compris le premier ministre, trouvent tous un petit quelque chose de bien à cette station
prisée des amateurs de hard rock et de radio-poubelle. Le maire Jean-Paul L'Allier a raison de parler de «récupération politique». La
question se pose : puisque des élections partielles auront lieu bientôt dans Vanier, le comté de l'ex-ministre Marc Bellemare où habitent
une frange non négligeable d'auditeurs de CHOI, cela n'explique-t-il pas les sorties publiques des politiciens de la région de Québec
depuis le début de la semaine ?
Pour l’éditorialiste, rien ne pourrait inciter le conseil des ministres à renverser la décision du CRTC, le non-renouvellement de licence
de CHOI ne constituant d'aucune façon une atteinte à la liberté d'expression reconnue par les chartes, mais la conséquence d'une
infractiongrave et répétée à la loi de la radiodiffusion. Comme tous les propriétaires, ceux de CHOI-FM s'étaient aussi engagés à
respecter les règles et les promesses faites lors de l'obtention de leur licence. Les propriétaires de CHOI ont joué quitte ou double.
Ils ont perdu. Ce n'est pas la première fois que le manque de jugement et la mauvaise évaluation du risque viennent à bout
d'investisseurs téméraires.
Quant à Jeff Filion, gageons qu'il ne lui faudra pas beaucoup de temps avant de trouver un autre micro où cracher son mépris. Preuve s'il
en est que le retrait de la licence par le CRTC n'est pas un geste de censure, mais une sanction administrative exceptionnelle à l'endroit
d'entrepreneurs qui n'ont pas su comprendre que pour survivre, ils avaient tout intérêt à suivre les règles d'un jeu pourtant tout ce
qu'il y a de plus capitaliste.
La récupération politique est évidente en effet. Le supposé combat sur la liberté d’expression ? Une affaire de gros sous, point !
PLEUTRES ! LE 28 JUILLET 2004 - Annie Morin (Le Soleil) écrit que la ministre du Patrimoine canadien, Liza Frulla, a un grand filet à
garder alors que des politiciens de toutes les allégeances sont sortis du placard, hier, pour signifier leur appui à la station
radiophonique CHOI-FM et renvoyer aussitôt la rondelle dans son coin de patinoire.
En condamnant le retrait de la licence du 98,1
par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), lundi, le premier ministre du Québec, Jean Charest, a
parti le bal politique. Hier, c'était au tour des Sam Hamad, Jack Layton, Mario Dumont et Michel Guimond de danser avec l'animateur du
matin, Jeff Fillion, pour faire connaître leur appui à la station.
Sylvain Larocque (PC) rapporte pour sa part que l'entourage de
Liza Frulla, s'est dit «surpris», mardi, des déclarations du premier ministre Jean Charest au sujet de la fermeture prochaine de la
station radiophonique CHOI FM, de Québec. «La ministre est surprise des propos de M. Charest quand il dit que l'avenir de CHOI est entre
ses mains», a déclaré l'attaché de presse de Mme Frulla, Donald Boulanger.
La classe politique québécoise et canadienne se comporte de plus en plus comme un troupeau de pleutres et d’opportunistes dans ce dossier,
ce que les animateurs de ce genre d’émissions radiophoniques leur a souventes fois reproché d’ailleurs… Si les libéraux fédéraux tiennent le
fort dans ce dossier, je me demande si je ne voterai pas libéral au prochaines élections fédérales.
« PARTIELLES » ET/OU « PARTIAL », LE 27 JUILLET 2004 – La PC rapporte que CHOI-FM reçoit un appui aussi inattendu que sans équivoque de la part du premier
ministre Jean Charest qui juge démesurrée la décision du CRTC de ne pas renouveler la licence d'exploitation de la station de radio la
plus populaire à Québec. S’il dit « bien comprendre » les raisons qui ont poussé à sanctionner CHOI-FM, il pense néanmoins que l'organisme
fédéral aurait dû opter pour des mesures punitives « intermédiaires ».
« CHOI avait des conditions de licence, clairement énoncées,
qui n'ont pas été respectées. Je comprends ça. Mais quand on arrive à la dernière sanction, je pense qu'il vaut mieux envisager d'autres
sanctions avant d'arriver à la solution ultime », a déclaré hier Jean Charest pour qui le CRTC aurait dû évaluer la possibilité de
suspendre temporairement la licence d'exploitation de la station.
L'appui inespéré du premier ministre Jean Charest à la survie de
l'entreprise a fort agréablement surpris le grand patron de CHOI-FM et président de Genex Communications Inc., Patrice Demers. La position
de Jean Charest sera «un appui de taille» dans la bataille engagée par CHOI-FM pour survivre, a-t-il dit.
La position de Jean Charest est un appui non seulement pour CHOI-FM mais aussi pour la cause libérale lors de la prochaine
élection dans Vanier. L’article ne rappelle-t-il pas les quelque 50 000 personnes qui, jeudi dernier, marchaient dans les rues de Québec
pour protester contre la décision du CRTC. Ça sent les « Partielles »… et/ou le « partial » ? Probablement les deux !
HONTE ! LE 27 JUILLET 2004 – Dans Le Devoir, Jean-François Cloutier, Québécois devenu Montréalais, écrit avoir honte de voir ses
ex-concitoyens défendre CHOI.
« Pour avoir connu Québec et Montréal, je constate qu'il y a quelque chose de réactionnaire et de
malsain dans la capitale (…). Il ne faut pas croire que Jeff Fillion, pour aller chercher 380 000 auditeurs, ne soit pas représentatif
d'un mal local qui, si on refuse de le voir aujourd'hui, risque demain de nous sauter au visage.
L’auteur dit appuyer le CRTC
dans sa décision et lui enjoint de ne pas prêter l'oreille à la ridicule accusation de censure et de faire montre de courage comme
organisme d'État.
Pour réflexion !
QUESTIONS ! LE 26 JUILLET 2004 - De Québec, Denys Duchêne, directeur de l'information à CKRL 89.1 souligne que la station CHOI-FM a
obtenu un appui aussi inattendu que surprenant de Reporters sans frontières (RSF), pour quiconque connaît un tant soit peu le contenu oral
de cette station et les opinions de certains animateurs et co-animateurs.
Est-ce que RSF était au fait des appuis inconditionnels
de certains de ces animateurs aux soldats étatsuniens qui violaient la liberté d'expression des journalistes en Irak ? Est-ce que RSF
était au fait des choix des animateurs en faveur de chaînes qui s'autocensuraient elles-mêmes lors de leurs bulletins de nouvelles ?
Est-ce que RSF était au fait que la Fédération professionnelle des journalistes du Québec a affirmé qu'en aucun cas elle ne va cautionner
l'utilisation que cette radio fait des ondes, car elle est à l'opposé des valeurs et des normes journalistiques ? Est-ce que RSF sait que
l'Association des radiodiffuseurs canadiens n'a même pas jugé bon d'accorder son appui à cette station, ce qui s'avère un encombrant
caillou dans le soulier du propriétaire de cette radio ?
Pourrait-on savoir si RSF a adopté de nouveaux standards en matière de
liberté d'expression ? Ou s'il est prêt à marchander un peu de visibilité en appuyant une forme de liberté d'expression qui sert de
piédestal à la liberté commerciale d'une entreprise de radio reposant essentiellement sur la diffusion de propos choquants, dénigrants,
méprisants et souvent obscènes ?
« Et je m'abstiens ici de vous relater les nombreux cas où certains animateurs de cette station
ont cassé du sucre, par l'insulte et le mépris, sur le dos de la majorité des journalistes oeuvrant au Québec, parce qu'ils ne pensaient
tout simplement pas comme eux », écrit M. Duchêne.
Réponses, s.v.p. !!! À défaut, peut-être M. Charest pourrait-il tenter de nous répondre plus courageusement et moins électoralement qu'il
ne le fait actuellement (voir plus haut : « PARTIELLES » ET/OU « PARTIAL »). Paraphrasant M. Duchêne, n'est-il pas plutôt prêt à marchander un peu de visibilité électorale en appuyant une
forme de liberté d'expression qui sert de piédestal à la liberté commerciale d'une entreprise de radio reposant essentiellement sur la
diffusion de propos choquants, dénigrants, méprisants et souvent obscènes ? Allons ! Courage ! Répondez M. Charest ! ...
DROITS ET GRANDES GUEULES, LE 24 JUILLET 2004 - Dans Le Devoir, André Giroux, journaliste et juriste, écrit que le débat autour de CHOI-FM
dépasse largement la question du bon goût. Il concerne les droits fondamentaux des citoyens. Il concerne le pouvoir et la responsabilité
des médias.
La Cour suprême a vertement critiqué l'ambiance pourrie qui régnait à Québec il y a quelques années.dans une affaire
bien connue. Dans l'affaire de la prostitution juvénile, la tenue d'un procès dans une autre ville a constitué une procédure juridique
exceptionnelle. Nombre de personnes de Québec conviennent que l'atmosphère était devenue irrespirable à cette époque. La vindicte
populaire ne remplacera jamais un procès juste et équitable.
Sans compter toutes les attaques personnelles qui ont eu lieu au cours
des ans, notamment ces deux dernières années. Les calomnies peuvent briser des réputations ou contribuer à ruiner des carrières. Les
compensations financières obtenues par suite des recours civils, fussent-elles importantes, constituent alors de bien piètres
consolations. Il existe d'autres recours : le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en est un. La
défense des droits fondamentaux l'obligeait à retirer la licence de CHOI-FM.
Est-ce défendre la liberté d'expression que d'accepter
que ceux qui s'expriment soient insultés, méprisés, calomniés ou menacés de mort ? Personnellement, c'est dans une telle société que je ne
veux pas vivre. Surtout si je n'ai ni le temps, ni les moyens financiers d'enclencher une poursuite en diffamation. Dans l'état actuel du
droit, sauf exceptions, le dédommagement qu'obtient la victime ne compense pas les frais d'avocat requis pour l'obtenir.
La
démocratie requiert que les débats publics, aussi vifs soient-ils, respectent la dignité et l'intégrité d'autrui. On a parfois tendance à
l'oublier, mais celles-ci constituent aussi des droits fondamentaux. Elles peuvent certes constituer des critères d'évaluation légitimes
de la qualité des émissions. CHOI-FM les bafoue de façon systémique. Voilà un élément essentiel à la compréhension de la décision du CRTC.
De plus, la station laissait clairement voir qu'elle n'avait aucunement l'intention de s'amender. Elle ne laissait ainsi aucune option au
CRTC. Et voilà que ces gens qui se foutent éperdument des droits d'autrui depuis des années crient au scandale !
Le CRTC n'a pas décidé pour les gens ce qu'ils pouvaient écouter, il a tenu compte des droits de ceux qui ne l'écoutent pas. Il a été
cohérent avec nos valeurs : la protection des droits fondamentaux de l'ensemble des citoyens, pas uniquement des grandes gueules !
Je ne suis donc pas le seul à le penser… Qu'en pense maintenant le député libéral de Portneuf à l'Assemblée nationale qui, s'exprimant enfin, dénoncait
il y a quelques jours la décision du CRTC ? Changera-t-il d'idée lorsqu'il sera lui-même victime de la médecine de cette radio scato !
Se tenir debout veut-il dire plier devant les forts en gueule ? Si nombreux soient-ils ? Un peu de courage, mon vieux !
DU CALME ! LE 24 JUILLET 2004 - Stéphanie Martin (Le Soleil) rapporte qu'au lendemain de la manifestation monstre d'appui à CHOI-FM, la ministre du Patrimoine, Liza
Frulla, a fait savoir que tant que l'avis légal sur la requête de Genex ne sera pas rendu, elle ne prendra pas position et ne consentira
à aucune rencontre avec les dirigeants de la station. Le propriétaire de Genex, Patrice Demers, avait manifesté l'intention de
demander au début de la semaine prochaine à parler en personne à la ministre. « Nous voudrions lui faire part de notre perception du
dossier et exprimer notre point de vue. » Or, selon la journaliste, il semble que cette possibilité soit écartée pour le moment.
Le dossier serait traité en priorité mais on ne sait pas pour combien de temps la requête sera encore à l'étude.
À suivre de près...
DOCTEUR, AU SECOURS ! LE 24 JUILLET 2004 - (Le Devoir) Stéphane Bédard, jeune résidant de Québec, est étourdi par l'ampleur de la tempête baptisée «Liberté» : toute une population se
mobilisant pour une business sous le couvert d'une pseudo-liberté de pensée. Des parents déguisant leur progéniture en encart publicitaire
gavé aux biberons de la liberté, des assistés sociaux et des groupes communautaires appuyant une business. Docteur, suis-je un imbécile?
!!!
DÉRIVES COLLECTIVES, LE 23 JUILLET 2004 – (Le Devoir) Jean-Sébastien Lessard de Québec rappelle la triste situation d’une
Zahra Kazemi décédée, victime de la haine des hommes pour les femmes, de la haine des hommes pour la liberté de conviction, de penser et
pourtant, peu de réactions à cet égard dans les lettres d’opinion des jounaux.
Beaucoup moins que pour l'événement cruauté de
l'année, la grande injustice québécoise, celle pour laquelle il faudrait se battre «jusqu'à la mort». (...) Je ne peux m'empêcher de faire le triste parallèle entre une injustice flagrante et
cruelle qui nie la liberté humaine et cette campagne enflammée pour une radio commerciale démagogue, écrit M. Lessard. Beaucoup de prises de position, de
convictions idéologiques chaudement défendues pour, au fond, une bande de mauvais clowns pris au sérieux. Bref, une tempête dans un verre
d'eau. Quel gaspillage de temps et d'énergie pour une cause plus que discutable.
Mais pire encore, j'écoute la radio bannie l'autre
soir, entre deux tounes rock, des auditeurs font des speechs d'encouragement préenregistrés : «contre les bureaucrates d'Ottawa, «pour la
liberté d'expression», mais le comble, qui m'a donné froid dans le dos : «pour laisser de bonnes valeurs à nos enfants ! ! !» À la suite
de cette affirmation pour le moins étrange, je m'interroge. Parlait-on de l'homophobie, de la médisance, de l'avachissement intellectuel,
de dire toujours n'importe quoi, de la complaisance, de la crédulité crasse, du lynchage public ? Wow, un beau monde nous attend demain,
chers concitoyens.
… ainsi que nos enfants, justement !
DÉMAGOGIE ET PROFITS, LE 22 JUILLET 2004 – Dans Le Devoir, Guy Giroux, professeur et président de l'Institut de l'étude de la régulation sociale et
membre du Groupe de recherche Ethos de l'Université du Québec à Rimouski estime qu’il s’agit de délire et de manipulation sociale
lorsqu’on tente de nous faire croire que la décision du CRTC concernant CHOI-FM est une atteinte à la liberté d'expression.
Pour
M. Giroux, l'exercice de la liberté implique la prise en compte des conséquences qui en découlent, dans un contexte social de relations
aux autres et de droits qui doivent être pondérés entre eux à l'intérieur des sociétés démocratiques. Or, faute pour la station de radio
d'avoir assumé ses responsabilités, elle ne saurait se présenter en victime sur la place publique et d’y pleurnicher, en voulant du même
coup ameuter les foules pour suggérer que CHOI-FM a été victime de «censure». C’est un épouvantail, on prend des vessies pour des
lanternes.
L'idée même de censure, au sens où elle a été employée dans certains régimes totalitaires, est tout à fait étrangère à
sa récupération démagogique. On est aux antipodes d'une pratique de censure lorsque l'on se rapporte à la décision du CRTC. En renonçant
à s'autoréguler, c'est-à-dire en ayant fait défaut de s'assurer que ses animateurs allaient adopter une attitude responsable vis-à-vis
des personnes, CHOI-FM s’exposait à une telle décision.
C’est une erreur de croire que l'on devrait laisser aller les choses, comme
si chaque personne qui serait victime de propos offensants, non fondés et portant préjudice à ses droits allait à la fois pouvoir
entreprendre des poursuites devant les tribunaux et décider facilement de le faire. Ce type d'argument sert les abuseurs, de façon
générale, car on sait que la plupart des personnes lésées ne porteront pas plainte. L'argument qui veut qu’on puisse recourir aux
tribunaux lorsqu'on se croit lésé, est impertinent vu la disproportion des moyens économiques dont disposent les parties en présence
pour se défendre.
Le CRTC, comme protecteur de l'intérêt public dans son champ de compétence, n'avait donc pas d'autre choix que de
ne pas renouveler la licence de CHOI-FM, une radio commerciale, comme il est utile de le rappeler, dont les activités sont essentiellement
axées sur la quête de profits. Il ne sert à rien pour elle de vouloir se draper faussement de vertu alors même qu'elle dénie ses propres
responsabilités dans l'exercice d'une telle liberté.
À propos, on me disait il y a quelques jours que l’animateur vedette à CHOI-FM serait lui-même un des actionnaires importants de Genex. On
parlait même du tiers de la valeur de la station. Si c’est vrai, il est loin d’être pauvre, ça représente des millions de dollars. Il
aurait donc beaucoup à perdre dans cette affaire et ça expliquerait effectivement bien des choses dans l’attitude actuelle de l’animateur
et de la station…
LE CABINET MARTIN COMMENTÉ, LE 21 JUILLET 2004 - Pour Alec Castonguay (Le Devoir), en cherchant «la fusion du sang neuf et de l'expérience», Paul
Martin n'a offert aucune grande surprise hier en dévoilant son conseil des ministres. Il a par contre confié des rôles de premier plan à
des nouveaux venus, augmenté le poids de l'Ouest canadien et donné au Québec des postes importants autour de la table du cabinet.
Josée Boileau (Le Devoir), remarque des détails qui clochent car en dépit de la déroute de son parti au Québec, Paul Martin n'aura pas écarté
Stéphane Dion, symbole de l'arrogance libérale, de son nouveau cabinet. Il n'a pas compris que la seule présence de M. Dion au cabinet
était un irritant. Ce retour en grâce témoigne de l'insensibilité qui caractérise Paul Martin quand il s'agit du Québec : le détail qui
cloche lui échappe constamment. Et le reste de ses nominations ne laisse pas croire que les dossiers québécois trouveront facilement
satisfaction qu'il s'agisse de la création d'un nouveau ministère des villes qui empiète sur une compétence exclusive du Québec, ou
des congés parentaux, du déséquilibre fiscal et du financement en santé qui attendent une réponse...
Pour sa part,
Nathaëlle Morissette (La Presse) souligne qu’après avoir été écarté du Conseil des ministres en décembre 2003, M. Dion effectue maintenant
un retour en force. Le premier ministre semblerait avoir cédé aux pressions de plusieurs députés libéraux de l'Ontario qui souhaitaient
ardemment que Stéphane Dion se retrouve à nouveau au sein du Conseil des ministres. En effet, ceux-ci lui vouent une grande admiration en
raison de son rôle-clé dans l'adoption du projet de loi sur la clarté référendaire.
Pascale Breton (La Presse) estime que la
nomination du nouveau ministre de la Santé, Ujjal Dosanjh, laisse entrevoir d'importantes frictions avec certaines provinces, notamment
l'Alberta, au sujet de la prestation des services de santé. Le nouveau ministre a déclaré qu'il comptait endiguer le développement du
secteur privé au Canada en matière de soins de santé. Il veut plutôt travailler à renforcer le système public.
Sylvain Larocque (PC) remarque qu’à peine
nommée ministre du Patrimoine canadien, Liza annonce qu'elle demandera un avis juridique au sujet de la décision du Conseil de la
radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de ne pas renouveler la licence de la station radiophonique CHOI-FM, de
Québec. Elle a affirmé qu'elle examinerait le dossier avec ses hauts fonctionnaires. L'entourage de la ministre a assuré que la démarche
ne visait pas explicitement à redonner sa licence à CHOI-FM, mais plutôt à clarifier la situation sur le plan juridique. En fait, Liza
Frulla a défendu le rôle du CRTC, écrit le journaliste.
Bref, si le pourgatoire de Stéphane Dion est terminé, celui du Québec continue de plus belle... Bonne chance mon Ti-Jean !
USURPATEURS DE LIBERTÉ, LE 21 JUILLET 2004 - Pour Louis O'Neill, dans Le Devoir, les mots qui désignent de nobles choses peuvent nous
jouer des tours. Ainsi, tout le monde est favorable à la liberté d'expression. C'est un gain historique et une valeur. Mais on ne doit pas
confondre celle-ci avec n'importe quelle éructation ou avec les défoulements d'esprits tordus.
Le mensonge, la destruction des
réputations, le mépris des gens, la grossièreté lourde et épaisse, la propagation de la haine et des ragots ne sont pas des valeurs; ce
sont des bassesses. Grand maître de la radio allemande, Goebbels pratiquait la liberté d'expression en orchestrant des campagnes de haine
contre les juifs. Les porte-voix de la Radio des Milles Collines, au Rwanda, ont librement exprimé leur haine contre les Tutsis. Toute
violence verbale systématique peut entraîner une dégradation du climat social et ouvrir la voie à des confrontations dramatiques.
Face à la violence verbale, à la grossièreté et au mensonge pratiqués par de grandes gueules, le citoyen qui en est victime dispose d'une
liberté d'expression bien limitée. Il peut protester auprès de ses dénigreurs, mais il risque alors d'être victime d'attaques encore plus
vicieuses. Il peut aussi dépenser du temps et de l'argent -- s'il en a beaucoup -- dans des poursuites judiciaires interminables dont
l'aboutissement est incertain. Pour les simples citoyens, le seul véritable recours, c'est de faire appel à un organisme public de
réglementation dont les interventions sont susceptibles d'assurer une interprétation intelligente et responsable de la liberté
d'expression. Donc tout le contraire de la censure.
Reste à déchiffrer, dans ce débat, le mystère incommensurable que représente la
cohorte de ces milliers d'honnêtes citoyens, auditeurs assidus, qui se délectent dans les déferlements de bêtise, de haine et de
méchanceté. Face à un tel phénomène, je ne sais que dire. Je suis tout simplement médusé.
Une opinion que je partage entièrement !
GENEX ESSUIE UN REFUS, LE 20 JUILLET 2004 - Stéphanie Martin (Le Soleil) rapporte que suite à l'ultimatum de Genex Communications,
propriétaire de la station CHOI-FM, qui lancait hier un ultimatum à l'Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR), dont elle est
membre, l’accusant d'inertie, lui demandant de prendre position en sa faveur et de lui confirmer le tout par écrit dans les 48 heures (!),
l’ACR a répondu qu’elle ne se lancerait pas dans la mêlée, conservant une position neutre sur les enjeux où ses membres ont adopté des
positions divergentes.
DE LA DÉCISION DU CRTC, LE 19 JUILLET 2004 - Caroline Touzin (La Presse), écrit que Genex Communications, propriétaire de la station
CHOI-FM, lance un ultimatum à l'Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR), dont elle est membre, l’accuse d'inertie, lui demande de
prendre position en sa faveur et de lui confirmer le tout par écrit d'ici 48 heures.
De son côté, Jean-Simon Gagné (Le Soleil),
commentant la décision du CRTC, se dit sidéré les voir applaudir les gens devant une chose aussi honteuse que la censure : « Car la
censure n’est pas une affaire de nuances, mais d’état d’esprit. Elle demeure l’arme de prédilection des lâches, parce qu’elle prétend
régler un problème en le réduisant au silence ».
Dans Le Devoir du même jour, Jeanne Maranda, de MédiaAction, estime que le CRTC a
fait ce qu'il avait à faire. [Il] a enfin joué le rôle positif que nous attendons de lui : « Depuis plusieurs années, MédiAction reçoit
des plaintes de nombreux citoyens qui déplorent les remarques sexistes, racistes, mesquines, méchantes et vulgaires que deux animateurs
déversent sur les ondes radiophoniques. Nous les avons souvent dénoncés ».
Pour Jean-Luc Jolivet, de Québec, malgré l'importance du
débat relativement à la liberté d'expression, il ne peut s'empêcher de se bidonner en prenant connaissance de la réaction de M. Fillion et
compagnie : « Tout d'abord, comment ne pas pouffer de rire lorsque je vois ces derniers, qui n'ont jamais fait dans la nuance et qui
semblent apprécier les gens qui mettent leur culotte, réclamer du CRTC une décision davantage modérée. »
Je ne crois pas qu’on puisse se bidonner, se réjouir… ou à se désoler plus qu'il ne faut de cette décision. Prenons-en acte,
réfléchissons sur les événements qui ont mené à celle-ci et tirons-en les leçons qui s’imposent pour l'avenir, une attitude plus responsable
dans les circonstances.
C’EST PAS FINI ! LE 18 JUILLET 2004 - Vincent Marissal (La Presse) écrit qu'avec plus de dix millions de pages de documents à
décortiquer, 40 personnes à temps plein, deux bureaux à Ottawa et Montréal qui tournent à plein régime, des centaines de citations à
comparaître et de demandes de renseignement, et des millions déjà dépensés avant d'avoir entendu un seul témoin, la commission Gomery, créée par Paul Martin le printemps dernier pour faire toute la lumière sur le scandale des commandites, sera l'une des
enquêtes publiques les plus difficiles et les plus coûteuses jamais mises sur pied par Ottawa.
Qualifiant d'«infernal» le rythme
de travail imposé tout l'été aux 40 employés pour qu'on soit prêt à commencer les audiences le 7 septembre, le porte-parole de la
Commission, François Perreault, avoue que l'ampleur de la tâche dépasse ce à quoi s'attendaient le juge Gomery et son équipe.
Pour le moment, la Commission en est à collecter les documents nécessaires à l'enquête auprès du gouvernement et des autres parties
impliquées dans l'affaire des commandites.
Ce n'est pas parce que les élections fédérales sont passées qu'on en a fini avec cette histoire... à suivre !
DROITS ET LIBERTÉ... DE SALIR ? LE 17 JUILLET 2004 - Violaine Ballivy (Le Soleil) se demande si c’était bien le mandat du CRTC de retirer la licence
de CHOI pour cause d'émissions de « mauvaise qualité » ?
« Oui, le mandat du CRTC lui permettait de retirer la licence de CHOI pour
des motifs reliés aux propos de ses animateurs. Il n'y a aucun doute là dessus », affirme Karim Benyekhlef, spécialiste en droit de
l'information à l'Université de Montréal. Le Conseil a le droit de révoquer la licence d'une station qui ne respecte pas la Loi sur la
radiodiffusion. Or cette dernière indique clairement que les stations radio ou télé doivent offrir une programmation qui respecte
« l'égalité des droits », promeut « les opinions divergentes » et est de « haute qualité ».
Dans Le Devoir, Pierre Trudel,
professeur de droit de l'information à l’Université de Montréal écrit pour sa part qu’il est navrant de voir tant de gens des médias
afficher une réaction aussi épidermique envers ce qui est simplement la conséquence logique de la réglementation sous-tendant l'ensemble
de la radio et de la télévision : un système qui fait notre fierté […] qui assure un équilibre certes perfectible, mais préférable au
Far-West qui résulterait de son abolition.
« Conclut-on à la nécessité d'abolir les tribunaux lorsqu'une décision qu'on réprouve
est rendue par un juge dans un cas particulier ? , demande M. Trudel. Essayez de faire du taxi en faisant fi des règlements qui
s'appliquent à cette industrie : on vous sanctionnera, mais les voix sanglotantes se feront alors rares pour vous défendre. Le fait que
le contrevenant puisse aussi être poursuivi sur le plan civil ne change rien à l'affaire : la plupart des gens qui exercent un métier ou
une profession sont susceptibles d'être sanctionnés en vertu de plusieurs lois. Pourquoi en serait-il autrement pour les machines à
injures ? »
Normand Lemyre, citoyen de Lévis, dans Le Devoir estime que c'est une grande victoire pour la liberté que cette
décisioin du CRTC concernant CHOI-FM. Pour la liberté, pour des milliers de citoyens civilisés et silencieux, de pouvoir vivre en paix à
l'abri de la guerre des mots, des agressions verbales, de la démagogie détonnante, des vomissures orales.
Ce n'est pas de la
censure qu'a exercée le CRTC, c'est du courage, celui de mettre ses culottes et de prendre parti pour les citoyens de bon sens (ça existe)
à l'encontre des abuseurs du système (ça existe aussi). Si vraiment Genex et Patrice Demers veulent causer de liberté, qu'ils se
constituent en OSBL et, après s'être payé des salaires simplement généreux et raisonnables, qu'ils transforment leurs plantureux gains de
capital (de deux millions en 1997 à 25 millions aujourd'hui) en promotion et en soutien de la presse indépendante et LIBRE.
Dans Le
Devoir d’hier, Dominique Payette, journaliste à la radio de Radio-Canada et enseignante en journalisme radio à l'Université de Montréal
depuis plusieurs années et Louis Poirier, responsable du certificat en journalisme à l'Université de Montréal et professeur de
communication radiophonique estiment qu’à titre de journalistes, d'universitaires et de formateurs en journalisme radio, nous devons nous
réjouir de cette décision qui met fin à l'extrême confusion qui régnait dans le domaine depuis plusieurs années.
« Nous avons la
ferme conviction que la liberté d'expression n'est pas plus en danger aujourd'hui qu'hier. Peut-être même se porte-t-elle mieux. Face à
l'extrême violence de certains propos et à l'intimidation, il était en effet très difficile au commun des mortels de s'approprier la
parole. Certains se désolent en croyant qu'il est triste de voir disparaître un média de plus au Québec, mais le CRTC est très cohérent :
il invite déjà à remplacer cette station sur la même fréquence. »
Pour ces deux intervenants, la radio est un média magnifique et
extrêmement puissant. C'est à cause de ça qu'on ne peut pas y faire n'importe quoi. L'usage pervers de la radio a contribué à plusieurs
dérives dans plusieurs pays dans le monde, notamment au Rwanda où les propriétaires de la Radio des Mille Collines ont été reconnus
coupables d'incitation au génocide devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda, à Arusha. À l'inverse, c'est aussi un puissant
outil de reconstruction et de cohésion sociale. Détenir une licence est donc un grand privilège. Les ondes sont un bien public. L'usage
qu'on en fait doit servir les intérêts publics.
Pour Pierre Richard, de Sainte-Foy, dans Le Devoir du 14 juillet dernier, on fait
fausse route en pointant du doigt le CRTC. Le CRTC a tout simplement rempli son mandat. En laissant des animateurs user de propos jugés
répréhensibles et trop souvent répétés, les dirigeants de la station CHOI-FM se sont rendus coupables tout autant que ceux qui prirent le
micro.
La même journée, René Marcel Sauvé, de Laval, écrivait que le pire, c'est la crédulité des foules, qui n'attendent que des
fakirs, prestidigitateurs et magiciens pour résoudre les problèmes à coups de simagrées. Les progrès des sciences et des techniques n'ont
guère changé l'instinct primitif de meute, que des meneurs ont toujours exploité pour prendre le pouvoir et le garder.
Le tout pour réflexion, notamment à l'adresse de l'actuel député de Portneuf à l'Assemblée nationale... Il irait jusqu'où pour sa
réélection ?
DÉCISION CONTESTEE, LE 15 JUILLET 2004 - Martin Ouellet et Isabelle Rodrigue (PC) font état que la presque totalité des chroniqueurs et
éditorialistes de la presse québécoise dénoncent la décision du CRTC de condamner à la fermeture la controversée station de
radio CHOI-FM, de Québec. L'onde de choc a aussi eu des répercussions au Canada anglais alors que les grands quotidiens et réseaux de
télévision ont fait état du coup de force sans précédent du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.
Cette décision soulève le vrai débat sur la liberté d’expression, un débat que d’ailleurs, l’on devrait avoir entrepris et conclu depuis
longtemps.
Pour sa part, Mylène Moisan (Le Soleil) rapporte que la décision du CRTC a eu des échos jusque dans les bureaux des députés provinciaux.
Certains d'entre eux, dont le député de Portneuf à l’Assemblée nationale qui voit là le chant du cygne pour la station sœur de CHOI, la
portneuvoise CKNU, ont d'ailleurs l'intention de se ranger derrière Genex pour sauver la station. S'il devait y avoir une manifestation,
« il y a fort à parier » que M. Soucy y serait, écrit la journaliste.
Il a droit à son opinion, et même de faire éventuellement de l'électoralisme sur un sujet pourtant aussi important.
NON À LA CENSURE, LE 15 JUILLET 2004 - Dans Le Devoir, Gilles Brodeur, citoyen de Verdun, proteste énergiquement contre ce qu’il considère
un abus de pouvoir du CRTC face à la liberté d'expression. Il trouve abusif de faire taire par la force des gens avec lesquels on est en
désaccord sur le fond ou la forme. Pour M. Brodeur, la liberté d'expression doit avoir préséance sur toute intervention «mesquine»
d'intervenants politiques visant à préserver la rectitude politique. S’il y a excès, les tribunaux qui sont là pour donner justice aux
personnes lésées.
Je respecte ce point de vue. Quant à l’argument des recours possibles devant les tribunaux pour obtenir justice ou réparation, souvent
utilisé, j’estime que de telles démarches sont rarement à la portée financière et humaine d’une personne qui s’estime lésée. Et quand enfin
un jugement favorable à la poursuite est prononcé, après bien des mois, des années éventuellement, les dommages faits à la réputation ne
sont pas rattrappables pour autant…
CHOI-FM BANNIE DES ONDES, LE 14 JUILLET 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que dans une décision sans précédent, le CRTC a refusé
de renouveler la licence de CHOI-FM, la station radiophonique la plus écoutée à Québec, en raison des propos offensants et des attaques
personnelles proférés à maintes reprises par ses deux animateurs-vedettes. Dans sa décision, le CRTC « considère que le droit de critiquer
n'entraîne pas le droit de dénigrer ou de faire preuve d'acharnement indu, ni de se servir des ondes publiques pour proférer des attaques
personnelles ».
Genex s'est montré fort surpris de la décision du CRTC. «C'est un acte de censure qui est totalement injustifié et
incompréhensible. Nos pires scénarios ne prévoyaient pas un tel acte de censure», a dit son président. Il a notamment lancé un appel aux
journalistes.
Pour la présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Anne-Marie Dussault, « c'est
un jour triste pour la radiodiffusion ». Mais en aucun cas « la FPJQ ne va cautionner l'utilisation que CHOI-FM a faite des ondes et qui
est à l'opposé des valeurs et des standards journalistiques », a-t-elle dit. « Je trouve que Genex a du culot de demander aux journalistes
de se lever pour les défendre. En fait, je me sens un peu comme un avocat d'un tueur en série, a poursuivi Mme Dussault. La liberté
d'expression sert de piédestal à la liberté commerciale. »
Pour la présidente de la FPJQ, il serait sans doute temps de définir
jusqu'où peut aller la liberté d'expression. «Ça fait 20 ans qu'il y a des pollueurs des ondes.» Ils «discréditent ceux qui prennent soin
de la liberté d'expression, les journalistes, qui en paient le prix», a-t-elle fait valoir.
Il n'y a pas lieu de se réjouir de quoi que ce soit dans cette triste histoire...
LA TERRE APPELLE LA LUNE ! LE 14 JUILLET 2004 – La Presse canadienne rapporte que le ministre Michel Audet, croit que les négociations
entre le gouvernement du Québec et le géant de l'aluminium Alcoa reprendront d'ici trois à cinq ans dans le but de relancer le projet de
modernisation de l'usine de Baie-Comeau.
M. Audet croit que d'ici 2010, la date limite fixée par Alcoa pour fermer ses cuves
polluantes, l'entreprise a amplement le temps de trouver un intérêt pour concrétiser son projet de plus d'un milliard de dollars. Le
ministre confirme aussi que le gouvernement de Jean Charest n'était pas en mesure d'accorder des subventions additionnelles sous peine de
devoir ensuite rouvrir les ententes prises avec d'autres alumineries.
Youhou ! La lune ! Et qu’advient-il du projet d’agrandissement d’Alcoa à Deschambault sur son écran radar ?
ONT-ILS ÉTÉ ÉLUS POUR ÇÀ ? LE 13 JUILLET 2004 - Alec Castonguay (Le Devoir) rapporte que le Bloc québécois et le NPD sont «très inquiets» de
voir le Canada se joindre aux États-Unis dans la mise en place d'un bouclier antimissiles. Les deux partis fédéraux les plus farouchement
opposés à ce système de défense estiment que la réputation du Canada en souffrirait et que cela constituerait « une tache énorme à notre
dossier international ».
« Ça confirme les appréhensions qu'on a depuis que Paul Martin est arrivé au pouvoir il y a six mois »,
soutient Claude Bachand, député du Bloc dans Saint-Jean et porte-parole du parti en matière de défense nationale pour qui la participation
au bouclier mettrait une tache sur le dossier international du pays. « Le Canada et le Québec sont pacifiques, (…) on y va à la pièce sans
aucune vue d'ensemble. C'est une poignée de gens aux Affaires étrangères qui décident pour les Québécois et les Canadiens. »
Qui pourrait se lever sans rire pour expliquer que les libéraux fédéraux ont été élus pour ça ? Il s’agit là d’une évolution inquiétante et qu’on devra suivre de près. Des milliards seront investis alors que les besoins sont si grands
dans d’autres secteurs…
MARTIN ET LA SANTÉ, LE 13 JUILLET 2004 - Alec Castonguay (Le Devoir) écrit que Paul Martin ne rencontrera les premiers ministres des
provinces pour discuter de la santé qu'à la mi-septembre plutôt qu'en août comme prévu et cherchera à obtenir l'accord des autres chefs de
partis fédéraux sur plusieurs points avant d'aller au rendez-vous sur la santé, question de négocier avec le plus d'appuis possibles.
Dans un contexte de gouvernement minoritaire, moins stable, le premier ministre ne peut se permettre un échec. Il a besoin de temps pour
préparer sa proposition, ce qui force une date si éloignée. Il devra notamment rallier le Bloc québécois et les conservateurs, inflexibles
sur le respect des compétences provinciales dans le domaine de la santé. Or, certains objectifs des libéraux, dévoilés dans la dernière
campagne électorale, ont reçu un accueil plutôt froid des provinces, surtout au Québec, qui accusent le gouvernement fédéral de vouloir de
nouveau empiéter dans leurs champs de compétence.
À suivre également de près… de très près !
LE VOTE « ACQUIS » vs DÉMOCRATIE, LE 13 JUILLET 2004 - Selon Joël-Denis Bellavance (La Presse) l'élection de Maka Kotto comme député du Bloc québécois
dans la circonscription de Saint-Lambert sème l'inquiétude dans les rangs des libéraux de Paul Martin au Québec.Les libéraux voient en
effet dans la victoire convaincante de ce comédien d'origine camerounaise, qui jouera sans aucun doute un rôle de premier plan dans la
formation souverainiste de Gilles Duceppe, un signe incontestable que des membres influents des communautés ethnoculturelles sont en train
de tourner le dos au Parti libéral.
Par le passé, ces communautés avaient toujours voté en bloc en faveur du Parti libéral. Elles
rejetaient aussi l'option de l'indépendance du Québec défendue par le Parti québécois et son cousin à Ottawa, le Bloc québécois. Mais les
résultats des dernières élections démontrent que les libéraux fédéraux ne peuvent plus tenir pour acquis l'appui des nouveaux Canadiens
qui s'installent en grand nombre dans la région de Montréal.
Le fait que ces communautés ne voteraient plus en bloc d’un seul côté, celui du statut quo et de la domination sur le Québec, mais en
fonction du mérite intrinsèque de chaque option, constituerait une grande victoire pour la démocratie. Qu’au référendum de 1995, dans
certaines circonscriptions de l’Ouest de Montréal, on ait voté pratiquement à 100 % pour le non, révèle à cet égard une singulière fermeture
à voir les choses différemment, avec un œil neuf, dans certaines communautés.
MODE ÉCOUTE ??? LE 11 JUILLET 2004 - Clairandrée Cauchy (Le Devoir) écrit que réunis dans les Cantons-de-l'Est pour faire le bilan des
dernières élections, les candidats défaits et les 21 députés québécois du Parti libéral ont lancé hier l'«opération reconstruction» de
leur formation politique au Québec.
« Il ne faut pas se contenter de vendre notre salade, il faut aussi écouter les gens et
recréer le lien de confiance, avec les francophones, mais aussi avec les membres des communautés culturelles qui ne se sont pas rendus
aux urnes le jour des élections », a déclaré le lieutenant québécois de Paul Martin, Jean Lapierre, au terme de la rencontre de plus de
quatre heures. Son lieutenant politique estime que la grogne des électeurs ne se résumait pas au scandale des commandites, qui n'a été
que la mèche d'allumage. La frustration de l'électorat s'étend, selon lui, à la notion de gaspillage de fonds publics, incarné aussi par
l'utilisation des surplus de l'assurance-emploi et les coûts exorbitants du registre des armes à feu. «Les gens qui paient leurs impôts
sur leur chèque chaque jeudi ne le prennent pas», a-t-il illustré.
Vous voyez, c’est justement ce que j’expliquais durant la campagne électorale, si vous vous souvenez bien. Heureux qu’il le reconnaisse
maintenant et que les électeurs aient réagi au bon moment.
SÉRIEUX RECUL DE L’EMPLOI, LE 10 JUILLET 2004 – Le Soleil fait état à la Une d’une perte de 15 000 emplois en juin et d’une hausse du chômage au
Québec. Cette baisse efface d’un coup tous les gains enregistrés depuis le début de l’année. Ce qui fait encore plus mal, souligne
l’article, c’est que les deux tiers de ces pertes d’emplois sont attribuables à des mises à pied ou à des fermetures d’entreprises dans le
secteur de la fabrication. À terme, ces pertes d’emploi pourraient avoir un effet négatif dans d’autres secteurs d’activités. De
nombreuses mises à pied annoncées au cours des derniers mois (Inglis à Montmagny, Alcan, Bombardier, Industries Davie, Olymel, ministère
du Revenu, Fonderie Horne, Bauer Nike Hockey, Celestica, CAE, Sport Maska à Trois-Rivières) ont pris effet en juin. Au Québec, il s’agit
d’une véritable débâcle dans le secteur de la fabrication. Selon Statistique Canada, le taux de chômage au Québec, en juin, s'établissait
à 8,2 pour cent comparé à 8 pour cent en mai.
Pourtant, vous vous rappelez, dans l'édition de la fin de semaine dernière du Courrier de Portneuf, le député libéral de Portneuf à Québec
plastronnait : « Le Québec va mieux », disait-il, depuis que son gouvernement a été élu. À l'entendre, le bilan économique du Québec était
positif, le taux de chômage, au plus bas, les investissements privés connaissaient un sommet, et Portneuf profiterait bientôt des actions
de son gouvernement. Décidément, à chaque fois qu’il s’ouvre la trappe celui-là, il se fait ensuite contredire dans les faits, sinon par
son Chef lui-même (dossier Alcoa-Deschambault, dossier du Suroît, …). Pendant ce temps, son gouvernement envoie promener Alcoa et son projet
d’agrandissement dans Portneuf… Vive l’emploi, vive la prospérité, avancez à l’arrière comme dirait un chauffeur d’autobus bien connu !
PROMESSES LIBÉRALES, LE 10 JUILLET 2004 - Lu sur Internet, le laïus suivant sur les promesses libérales. Décapant ! Paraît-il qu'il faut lire ces
lignes une à une, de bas en haut :
Dans notre parti politique, nous accomplissons ce que nous promettons.
Seuls les imbéciles peuvent croire que
Nous ne lutterons pas contre la corruption.
Parce que, il y a quelque chose de certain pour nous :
L'honnêteté et la transparence sont fondamentales
Pour atteindre nos idéaux...
Nous démontrons que c'est une grande stupidité de croire que
Les mafias continueront à faire partie du gouvernement...
Comme par le passé...
Nous assurons, sans l'ombre d'un doute, que
La justice sociale sera le but principal de notre mandat.
Malgré cela, il y a encore des gens stupides qui s'imaginent que
L'on puisse continuer à gouverner...
Avec les ruses de la vieille politique...
Quand nous assumerons le pouvoir, nous ferons tout pour que
Soit mis fin aux situations privilégiées et au trafic d'influences.
Nous ne permettrons d'aucune façon que
Nos enfants meurent de faim.
Nous accomplirons nos desseins même si
Les réserves économiques se vident complètement.
Nous exercerons le pouvoir jusqu'à ce que
Vous aurez compris qu'à partir de maintenant
Nous sommes le parti libéral fédéral, la "nouvelle politique".
SAVOIR CHOISIR SES AMIS ! LE 9 JUILLET 2004 - Clairandrée Cauchy (Le Devoir) fait état que certains propriétaires de garderies songent à
réduire leurs heures d'ouverture pour absorber la compression de 2,6 % imposée par le gouvernement dans les services de garde. « Les
gens vont refuser de couper dans la qualité des services, nous ne pouvons pas couper dans les salaires de nos employés, puisque nous avons
déjà de la difficulté à recruter des éducatrices qualifiées. Alors des gestionnaires ont suggéré de s'en tenir aux 10 heures d'ouverture
du service prescrites dans la loi », affirme le président de l'Association des garderies privées du Québec (AGPQ), Sylvain Lévesque.
Les garderies privées ont longtemps considéré les libéraux comme des alliés. Or, à son arrivée, le gouvernement libéral a, selon l'AGPQ,
fait fi de l'entente conclue avec les péquistes sur la réduction de l'écart de financement entre les CPE et les garderies privées, en
imposant une coupure uniforme de 2,6 %.
Vous connaissez l'adage : « Protégez-moi de mes amis, mes ennemis, je m'en charge !!! »
ÉTHIQUE DANS LES MÉDIAS, LE 9 JUILLET 2004 - Paul Cauchon (Le Devoir) rapporte les propos de Raymond Corriveau pour qui la seule
façon de garantir l'indépendance du Conseil de presse est d’améliorer son financement. Le Conseil de presse doit plus jouer son rôle
d'arbitre et moins jouer celui d'un groupe de pression.
Nommé président du Conseil de presse du Québec il y a deux semaines,
Raymond Corriveau n'est pas très connu du grand public. Le nouveau président n'a pas besoin d'une longue période d'adaptation à sa
fonction, puisqu'il a été représentant du public au Conseil pendant quelques années, et plus récemment vice-président de l'organisme.
Sa
première préoccupation demeure «le droit à l'information, dit-il. C'est ce qui me préoccupe, c'est ce qui m'amène là. On croit que le
droit à l'information est une notion abstraite et intellectuelle, mais ça peut avoir des impacts très concrets. Dans les scandales
financiers récents aux États-Unis, les manquements à l'information ont fait perdre des fortunes à de simples citoyens. Les morts causées
par la guerre en Irak peuvent également être mises en relation avec ce droit».
Il y a effectivement des corrections de trajectoire à faire par l’organisme et à susciter dans ce monde où l'on a pu constater de
sérieuses dérives depuis quelques années. Je compte rencontrer bientôt ce nouveau président. À l’agenda : Éthique dans les médias.
QUI CROIRE ? LE 9 JUILLET 2004 - La Presse Canadienne rapporte que Télé-Québec ne sera pas privatisée, selon Claude Bédard, le président
du groupe de travail indépendant qui examinera cet automne le fonctionnement de cette télévision publique. M.Bédard a même révélé qu'il
avait accepté le mandat à la tête de ce groupe de travail à la condition que Télé-Québec demeure une télévision publique. Cependant, il
s'empresse d'ajouter que le statu quo n'était pas une solution non plus, sans pouvoir en dire davantage. Selon le mandat accordé par la
ministre de la Culture et des Communications, Line Beauchamp, les propositions du groupe que préside M.Bédard devront supposer une
utilisation optimale des fonds publics et l'identification de nouvelles sources de financement. Au cours de sa carrière, Claude Bédard a
notamment été responsables des communications à Télé-Québec et à Radio-Canada.
Que ne peut-on en effet justifier ou faire au nom de l'efficacité ??? Soyons vigilants !
VIVE LA FAMILLE ! LE 8 JUILLET 2004 - Mario Cloutier (La Presse) rapporte que la ministre déléguée à la Famille, Carole Théberge, est
entrée dans une guerre de chiffres avec les garderies privées et les CPE. Mme Théberge insiste pour dire qu'il n'y a pas de compressions
dans les budgets alloués aux services de garde cette année. Pour leur part, les CPE contestent les chiffres du ministère de la Famille.
Après vérifications, il appert que la rationalisation effectuée par Québec l'an dernier reste récurrente. Toutefois, puisque la
contribution parentale est passée de 5 à 7 $, les garderies privées et les CPE recevront un peu plus d'argent en 2004-2005 qu'en
2003-2004.
… autrement dit, ce sont les parents qui combleront les compressions du gouvernement Charest qui pourtant, pour se faire élire, s’était
engagé à investir davantage dans les services de garde. Plus d’argent oui, mais en faisant appel à des contributions plus élevées de la
part des parents. Çà, c’était dans le non dit ! Et vive la famille !
A-T-ON VRAIMENT VOTÉ POUR ÇA ? LE 8 JUILLET 2004 - Baptiste Ricard-Châtelain (Le Soleil) y va d’une série d’articles sur la situation dans la santé,
du moins dans la région de la Capitale-Nationale.
Les salles d'opération de l'hôpital du Saint-Sacrement sont sous-utilisées même
si le personnel est disponible. Pendant ce temps, les urgences de Québec se « montréalisent ». Le fonctionnement des urgences se
détériorerait depuis un an ou deux, au dire des urgentologues. Le président de l'Association des spécialistes en médecine d'urgence du
Québec, le Dr Marc Beïque, affirme qu’on attend de plus en plus longtemps. Les pointes d'activité deviendraient tranquillement permanentes,
un peu comme à Montréal.
« J'ai l'impression que ça s'alourdit d'année en année », ajoute le secrétaire de l'Association et médecin
au CHUL, le Dr Rémi Côté. « Le pire problème, c'est le manque de lits dans l'hôpital. » Les fermetures estivales d'unités sont plus
hâtives et les places sur les étages se libèrent moins vite pour les patients de l'urgence, observe-t-il.
Pendant ce temps, le
ministre vedette Philippe Couillard s’affaire à nommer des administrateurs des nouvelles structures. La grande région compte maintenant 3
des 47 nouveaux superétablissements de santé issus de fusions. Ces instances sont pilotées par des administrateurs nommés directement par
le ministre. « La démocratie se trouve amochée », critique la présidente du Conseil central Québec—Chaudière-Appalaches de la CSN, Ann
Gingras. Les dés étaient pipés, selon elle.
Salles d'opération sous-utilisées, urgences qui se « montréalisent » et un ministre toujours dans son brassage de structures. MISÈRE !!!
Est-ce qu'on méritait cela ?
BOUCS ÉMISSAIRES ? LE 8 JUILLET 2004 - Bernard Descôteaux (Le Devoir) remarque qu’à l'heure des bilans au PLC, il semble difficile de
rendre Paul Martin directement responsable de l'échec de la campagne électorale libérale et ce sont ses conseillers politiques et son
lieutenant québécois, Jean Lapierre, qui apparaissent devoir servir de boucs émissaires.
L'échec de Jean Lapierre était inscrit dans les astres. Pour contrer l'effet du scandale des commandites, il avait en effet besoin de
temps, ce que Paul Martin lui a refusé, tout en lui confiant par ailleurs des responsabilités plus grandes, qu'aucun lieutenant politique
quel qu'il soit ne pouvait assumer. À cet égard, M. Martin ne peut ignorer sa propre responsabilité dans l'échec libéral au Québec.
Dans la composition de son conseil des ministres, particulièrement au Québec, M. Martin doit marquer clairement la rupture entre le régime
Chrétien et le régime Martin. Il devra, en ce sens, se demander si un Denis Coderre a toujours sa place autour de la table et comment
serait interprété un retour de Stéphane Dion au cabinet.
À suivre…
LE RÉGIME EN RÉACTION, LE 7 JUILLET 2004 - La PC rapporte que le président de l'Association des garderies privées du Québec, Sylvain
Lévesque, aurait subi des pressions de la part du cabinet de la ministre déléguée à la Famille, Carole Théberge, et de son sous-ministre
adjoint, Pierre Lamarche, en vue de tenter de le dissuader de dénoncer le gouvernement sur la place publique.
« Ils sont frustrés.
M. Lamarche a téléphoné à mon vice-président pour lui dire que ce serait très difficile pour lui désormais de défendre notre réseau auprès
du cabinet. C'est grave. On n'a plus le droit d'exprimer nos opinions au Québec ? », s'est interrogé M. Lévesque, hier, lors d'un
entretien téléphonique. La semaine dernière, dans une entrevue à un quotidien, furieux de constater les nouvelles compressions
budgétaires imposées aux garderies, M. Lévesque avait déclaré qu'il préférait faire affaire avec un «ennemi honnête» (l'ancien
gouvernement péquiste) plutôt qu'avec un «ami malhonnête» (le gouvernement libéral actuel). Il dit avoir reçu par la suite un autre coup
de fil, cette fois d'une attachée politique de la ministre Théberge, Claudia Morin, qui lui aurait déclaré que «le cabinet n'est pas
content» de sa sortie publique.
Relents de duplessisme ??? Ou simplement d'anciens alliés d'élection qui découvrent tout à coup qu'ils ne sont pas faits pour s'entendre.
L'un (le gouvernement Charest) qui renie ses engagements, l'autre qui réagit, s'étant fait naïvement floué...
SE FAIRE OUBLIER, LE 7 JUILLET 2004 - Mario Cloutier (La Presse) rapporte qu’après avoir atteint le creux de la vague, le gouvernement
Charest semble en voie de remonter lentement dans la faveur populaire au Québec.Le dernier sondage CROP-La Presse indique que le taux de
satisfaction de l'électorat québécois face aux libéraux est revenu au niveau où il était au début de l'année, soit 30%, en hausse de cinq
points par rapport à l'insatisfaction record constatée en mai dernier.
L’article rappelle que depuis son élection en avril 2003,
la cote du gouvernement libéral était en chute libre auprès des Québécois. De 46% en septembre 2003, le taux de satisfaction avait chuté
de 13 points jusqu'au début de 2004, au plus fort de l'opposition de la population au projet du Suroît et de la grogne syndicale contre
des lois adoptées à l'aide du bâillon à l'Assemblée nationale.Le gouvernement Charest s'est ensuite maintenu autour d'un taux de 30% de
satisfaction pendant quelques mois avant d'atteindre le fond du baril en mai dernier, avec seulement 25% de personnes interrogées qui se
disaient très ou plutôt satisfaites de la gouverne libérale.
De la façon qu’il s’y prend, et après le plancher qu’il a touché récemment, la meilleure stratégie pour rétablir un peu la réputation de
ce gouvernement est de se faire oublier, ce qu'il s'applique à faire depuis maintenant quelques mois. Et vive l’été !
PLACE À LA RELÈVE, LE 7 JUILLET 2004 - Le Soleil fait état que Marc-Yvan Côté n'a aucune intention de succéder à Jean-Paul L'Allier à la
mairie de Québec, ni d'orchestrer sa succession. Il est temps qu'une nouvelle génération se lève et prenne d'assaut les créneaux du monde
municipal, selon l'ex-ministre et ex-organisateur du Parti libéral du Québec. Lors d'une entrevue téléphonique, M. Côté a écarté toute
idée d'un retour en politique active. L'hypothèse selon laquelle il briguerait les suffrages ou serait organisateur d'une formation
politique lorgnant le pouvoir à l'hôtel de ville relève de la pure fantaisie, a-t-il fait savoir. Il a catégoriquement nié la rumeur le
catapultant comme grand manitou d'un troisième parti politique sur la scène municipale de Québec, parti qui aurait pour chef
l'ex-ministre libéral Marc Bellemare. « Zéro fondement », a-t-il décrété.
M. Côté a raison, il est temps qu'on fasse la place à des plus jeunes, à une autre génération d'hommes et de femmes pour s'occuper de
la chose publique. Quant au reste, les rumeurs, une leçon : se méfier de ce qu'on lit. Par expérience, j'ai constaté que la moitié de
ce qu'on lit et entend dans les médias est sans fondement. Avis aux intéressés...
BON RETOUR, SAM ! LE 7 JUILLET 2004 - Dans les médias, on fait largement état que Sam Hamad reprend le travail après avoir vaincu la leucémie.
On ne peut que lui souhaiter un bon retour et la meilleure santé possible… La vie publique est si exigeante, on ne peut que se réjouir
qu’il soit de nouveau en bonne santé. Quant à son retour dans l’arène politique, c’est autre chose…
L’ALLIER QUITTERA, LE 6 JUILLET 2004 – La PC rapporte qu’après presque 16 ans passés à la mairie de Québec, Jean-Paul L'Allier a annoncé
hier qu'il ne sollicitera pas un nouveau mandat aux élections de novembre 2005. En réflexion depuis six mois, le maire L'Allier, élu sans
interruption depuis 1989, en est venu à la conclusion qu'il est temps de passer le relais. « Il n'y a pas une raison unique, il y a une
foule de facteurs, a-t-il dit. Avec ma femme, ma famille, mes proches, j'avais envie de faire en sorte que le moment où je quitte la
politique soit un moment positif pour mon équipe, pour la population et pour la ville. Ce n'est pas un moment triste. »
Au terme de
son quatrième mandat, l'an prochain, M. L'Allier passera à l'histoire comme étant le maire qui a occupé ses fonctions le plus longtemps
dans l'histoire de la ville de Québec. D'ici son départ, le maire entend consacrer toutes ses énergies à « bâtir » la ville nouvelle,
issue de la fusion de 11 municipalités.
Si la création de la nouvelle ville de Québec est l'un des moments les plus heureux de la
vie politique de Jean-Paul L'Allier, le scandale de la prostitution juvénile a été l'une des périodes les plus désagréables et humiliantes
de sa carrière. Jour après jour la cible d'insinuations, de rumeurs et de fabulations colportées par deux animateurs de radio locaux, le
maire L'Allier avait même dû faire une sortie publique pour clamer son innocence. « Un moment de merde ! », a-t-il lancé sans ambages.
Jean-Paul L’Allier aura été effectivement un grand maire. Québec, ville unifiée, lui doit beaucoup, notamment pour la revitalisation de
ses quartiers et la stature qu’offre aujourd’hui cette ville tant à l’échelle du Québec que pour l’étranger. Quant aux odeurs qui ont
flotté sur la région dans le dossier de la prostitution juvénile, on peut dire que certains animateurs de radio dans la région lui en
auront fait baver, avec leur travail dégueulasse et, effectivement, merdique. Je ne crois pas que l’on pourra avant longtemps dissiper
l’effet négatif que ce genre d’animation répand depuis maintenant quelques années sur la région...
UNE AUTRE FACTURE AUX PARENTS, LE 5 JUILLET 2004 - De nouvelles règles budgétaires que vient d’annoncer le gouvernement Charest confirment un
retrait graduel du financement public des services de garde au Québec. Après avoir augmenté de 40 % la contribution des parents en janvier
dernier, on apprend que Québec diminue de près de 5 % sa contribution au financement des services de garde et ce, malgré une augmentation
de la contribution parentale de 5 $ à 7 $. Pour un CPE de 60 places, cela veut dire une coupure de 12 500$.
Vive la solidarité, vive la famille, continuons d’encourager nos jeunes à avoir des enfants… du moins en parole. Soyons patients, il
paraît que les baisses d'impôt s'en viennent : payez maintenant, jouissez plus tard ! (un autre des slogans des libéraux au pouvoir à
Québec).
EN BREF, LE 3 JUILLET 2004 – D’après Le Soleil, dans sa volonté de simplifier la fiscalité, le ministre des Finances, Yves Séguin,
pourrait aller jusqu'à renoncer au régime d'impôts distinct du Québec pour se tourner vers le fédéral. Ses fonctionnaires ont sérieusement
étudié le scénario, pesant le pour et le contre pour le Québec d'imiter les autres provinces. Ils ont aussi mis en lumière le prix à
payer, soit une perte considérable d'autonomie sur les politiques fiscales.
Par ailleurs, du côté des tarifs d’électricité,
considérant qu’Hydro-Québec prévoit injecter un milliard de dollars en 2005 pour améliorer la fiabilité de son réseau de transport
électrique, ces nouveaux investissements auraient toutefois un impact sur les consommateurs québécois, qui devront en assumer les coûts
par de nouvelles hausses de tarifs.
Libérons-nous des libéraux ! Notre travail n'est pas fini...
CLIVAGE LINGUISTIQUE, ÉCONOMIQUE ET ÉGOÏSME FISCAL, LE 2 JUILLET 2004 - Dans Le Devoir, Pierre Drouilly et Alain-G. Gagnon, professeurs titulaires au département
de science politique, Université du Québec à Montréal, sont formels : quoi qu'en dise Jean Charest, ce sont bien les anglophones favorisés
qui ont fait sécession de Montréal.
Des 10 villes les plus riches du Québec, huit ont défusionné. Des quatre municipalités qui
quitteront la ville de Longueuil, trois sont les villes les plus riches de toute la Montérégie. Ce sont également les anglophones avec un
niveau de richesse élevé, ceux que l'on retrouve essentiellement dans les banlieues de l'ouest de l'île de Montréal, qui ont porté le
mouvement défusionniste et qui l'ont mené à terme. C'est le noyau dur de la communauté anglophone qui aujourd'hui, à défaut de
« partitionner » le Québec, a « partitionné » la ville de Montréal.
Les défusions ont été l'occasion pour les riches et pour les
anglophones de refuser le vouloir-vivre ensemble. Dans les banlieues de l'ouest de l'île de Montréal, les deux phénomènes se sont
conjugués et ont donné aux riches anglophones l'occasion d'exprimer une fois de plus leur refus de vivre en commun avec le reste du
Québec. Le clivage francophone-anglophone sera de la sorte ravivé, tout ça parce que le parti gouvernemental aura souhaité faire de la
petite politique partisane.
J’avais déjà fait état, il y a quelques jours, de l’interprétation étriquée que Jean Charest et son
ministre des Affaires municipales faisaient du résultat des défusions. L'article de ces universitaires remet très bien pendules à l’heure
à ce sujet. Comme le souligne, Serge Sokolski, en lettre au Devoir, dans la même édition : les Anglais se barrent et les petites
municipalités se replient sur elles-mêmes. La peur de l'autre, le repli sur soi-même. C'est avec ça qu'on fait un grand pays, une nation,
M. Charest ???
AVANCEZ À L’ARRIÈRE, LE 2 JUILLET 2004 - Dans Le Soleil, nous apprenons que notre Capitale Nationale a perdu près de 4000 emplois depuis
un an, le nombre d’emplois reculant de 332 500 en juin 2003 à 328 700 en mai dernier. À l’inverse, il se serait créé 62 300 nouveau
emplois au Québec pendant la même période, principalement dans les régions de Montréal, de la Montérégie et des Laurentides. Le taux de
chômage à diminué malgré tout, de 6,7% à 6,1% car plusieurs personnes, découragées de se trouver un emploi, se sont retirées du marché du
travail, contribuant ainsi à la diminution.
Il faut bien reconnaître que les libéraux, qui n’ont encore rien fait dans la région pour continuer d’encourager la croissance économique
des dernières années, y sont certainement pour quelque chose. Et maintenant, le gouvernement ne trouve rien de mieux que d’entamer sa
des organismes qui composent l'environnement de la fonction publique québécoise. Ça promet pour l'avenir de la région de la Capitale Nationale!
DOUCHE FROIDE SUR LES GARDERIES, LE 2 JUILLET 2004 – Toujours dans Le Soleil, on apprend que les nouvelles règles budgétaires ont eu
l’effet d’une douche froide pour les gestionnaires des services de garde qui ont appris la semaine dernière qu’ils devront composer avec
une enveloppe réduite de 3%. « Depuis qu’ils sont élus, les libéraux disent que c’est important les services de garde, mais, dans les
actes, ils font l’inverse », déclare le président de l’Association des garderies privées, Sylvain Lévesque. 15 mois après avoir « cru les
beaux discours » des libéraux, M. Lévesque déchante : « On était mieux avec un ennemi honnête que maintenant, avec un ennemi malhonnête ».
Disons que ça se passe de commentaires !
QUELLE FÊTE ! LE 1ER JUILLET 2004 - La PC rappelle que c’est aujourd’hui, premier juillet, que la contribution au régime public
d'assurance-médicament est augmentée. Cette augmentation, qui touche près des deux tiers des personnes assurées, a été décrétée par la
Régie de l'assurance-maladie du Québec afin de contrer la hausse des coûts du régime public. Ainsi, la contribution maximale annuelle
des assurés sera majorée de 34 $, passant donc de 460 à 494 $ par an. La contribution en pharmacie, soit la franchise et la coassurance,
sera augmentée, pour certains assurés, de 0,50 $ à 1,50 $ par prescription.
Que voulez-vous, il faut bien que les futures baisses d’impôt promises par Jean Charest se financent, non ? Une façon de souligner
la fête du Canada, j’imagine !
NOS LEADERS SURSAUTENT… PUIS SE RENDORMENT, LE 30 JUIN 2004 - Selon Le Soleil, le recul d'Alcoa concernant la modernisation de ses
installations à Baie-Comeau n'ébranle pas Charest pour qui l'entente du gouvernement précédent avec Alcoa « était inacceptable. Ce n'est
pas vrai qu'on flambera un milliard de dollars provenant des poches des contribuables pour éliminer 250 emplois à Baie-Comeau et qu'on
applaudira » sans avoir de garanties de développement économique. C'est avec un éclat de colère dans la voix que le premier ministre se serait
exprimé au lendemain de la décision de la multinationale d'abandonner la modernisation de son usine sur la Côte-Nord.
Lundi, la
compagnie a annoncé qu'elle renonçait à investir 1 milliard $ à Baie-Comeau, faute d'entente avec Québec sur le prix de l'énergie. Hier,
en matinée, le chef adéquiste Mario Dumont a blâmé l'actuelle équipe gouvernementale de se comporter en dirigeants de « république de
bananes » en reniant un accord qu'avait paraphé Bernard Landry.
Jean Charest continue dans sa démagogie à l’égard des ententes antérieures convenues avec Alcoa. J’ai tout ce qu’il faut en main pour
démontrer que celles-ci étaient tout à fait acceptables, au contraire de ce que celui-ci prétend et de ce que la propagande libérale a
réussi à faire passer comme message depuis le tout début de ces ententes conclues. Le problème c’est que je devrai investir des heures
entières à rédiger un texte expliquant le contenu de celles-ci et démontrant leur pertinence et leur validité. Un travail qu’il
reviendrait plutôt à ceux qui devraient normalement nous défendre sur ces dossiers, notamment le député libéral de Portneuf à l’Assemblée
nationale et le préfet de la région.
À propos, ceux-ci s’ouvrent enfin la trappe dans Le Soleil d’aujourd’hui, mais c’est pour
exprimer plutôt laconiquement qu’ils gardent espoir, qu’ils sont confiants de voir le projet d’agrandissement de l’aluminerie de
Deschambault se réaliser… d’ici quelques années.
Voici ce qu’aurait déclaré le député libéral de Portneuf hier au Soleil :
« Je
suis déçu pour Baie-Comeau et les travailleurs de cette région. L’offre du gouvernement était très intéressante et à peu de choses près
elle rejoignait l’entente initiale [... alors pourquoi l'avoir remise en question ?]. Je demeure suspect [sic] quant aux intentions
profondes d’Alcoa à Baie-Comeau [... bref, c'est la faute des autres]. Pour ce qui est de l’agrandissement de Deschambault, il est
sur la glace pour l’instant [... pire, aucune négociation sur ce projet depuis que les libéraux sont au pouvoir à Québec !], mais il ne faut pas y voir pour autant la fin du projet (…) Je suis persuadé qu’Alcoa reviendra à la charge
en temps opportun quand les besoins seront là [... du « wishfull thinking »]. (…) J’ai également compris que la porte est
ouverte et qu’il sera encore temps dans deux, trois ou quatre ans, si le marché de l’aluminium est bon, de faire la demande et de
construire par la suite. (…) Je me mets dans un état de veille dans ce dossier [... ça, on le savait déjà !]. Il est important
qu'il se réalise pour aider l'ouest du comté à sortir de sa torpeur [... et que toute la région vit d'ailleurs depuis avril 2003 !] ».
Quant au préfet, il dit garder espoir…
Quel leadership, n’est-ce pas, pour des gens qui, il y a à peine 18 mois, trouvaient que
2006 pour entreprendre les travaux d’agrandissement à Deschambault, c’était trop loin ? On est décu, on attend, c'est tout... Pourquoi ne pas simplement reconnaître, comme le
fait le maire de Baie-Comeau, que l’erreur de départ dans ces dossiers, ce fut la réouverture de l’entente par le gouvernement Charest ?
Pourquoi ne pas monter enfin aux barricades et défendre notre région ?
À PROPOS... ALCOA RENONCE ! LE 29 JUIN 2004 - La PC rapporte que faute d'avoir obtenu du gouvernement des garanties à long terme quant
aux tarifs d'électricité, la direction d'Alcoa renonce à investir 1,1 milliard de dollars pour moderniser les installations de son
aluminerie de Baie-Comeau. Pour l'économie de la Côte-Nord, cette décision annoncée hier risque d'avoir des conséquences catastrophiques.
Selon la PC, l'écart entre les demandes de la multinationale de l'aluminium et les offres du gouvernement était tel que le président de
l'entreprise pour le Canada, Jean-Pierre Gilardeau, en est venu à la conclusion qu'il ne valait plus la peine de continuer à négocier.
Selon lui, si Alcoa avait dit oui à la dernière offre gouvernementale, présentée le 18 juin, l'entreprise aurait dû d'emblée accepter le
risque d'un rendement nul ou même négatif sur son investissement, compte tenu des hausses prévues des coûts de l'énergie pour les
décennies à venir.
Par ailleurs, Steeve Paradis, en collaboration spéciale pour Le Soleil, ajoute aux informations rapportées par
la PC qu’en ce qui regarde le projet d’agrandissement de l’usine de Deschambault, Jean-Pierre Gilardeau a été claire : il est actuellement
très loin dans les priorités d’Alcoa. « Il n’y a pas vraiment eu de négociations à propos de Deschambault depuis 18 mois, a affirmé le
président. La dernière déclaration du gouvernement à ce sujet disait que le projet n’était pas acceptable dans sa forme actuelle. Il n’y a
pas de conclusion pour Deschambault aujourd’hui, mais c’est un projet qu’on va mettre en pause pour un période assez longue. »
Oui, à propos... Je vous en ai déjà parlé dans de nombreuses chroniques, notamment celle du 14 mai dernier. J'espérais alerter
le milieu portneuvois devant l'imminence d'un report sine die du projet d'agrandissement de l'usine de Deschambault, considérant l'attitude
du gouvernement Charest et l'apathie de ses représentants élus. C'est maintenant confirmé, la région de Portneuf, dormant toujours... ZZZZZ...
sous le "leadership" de nos sous-silencieux "leaders" politiques (député, préfet et maire) et économiques, vient de perdre le projet.
En avril 2003, en votant libéral, votait en fait pour les silences politiques et les reculs économiques...
SE TENIR DEBOUT, LE 28 JUIN 2004 - Le BQ conserve tout son intérêt, écrit courageusement Louis La Bonté, traducteur au
gouvernement fédéral, dans Le Devoir d’aujourd’hui. Pour M. La Bonté, il est fallacieux de dire qu'en votant pour le Bloc on favorise
soit le Parti libéral, soit le Parti conservateur. Que je sache, les Canadiens hors Québec se prononceront aussi; qu'ils choisissent
qui ils veulent, libéraux, conservateurs, néo-démocrates ou verts. Ce ne sera jamais le Québec qui choisira le gouvernement, quoi qu'il
advienne.
(…) Le Bloc québécois ne sera jamais au pouvoir, c'est vrai. Mais il est par là même le mieux placé de tous les partis
pour défendre rigoureusement les intérêts du Québec, notamment en faisant la lumière sur des dossiers que des députés québécois du parti
au pouvoir se verraient obligés de taire en raison de la ligne de parti (p. ex. le scandale des commandites).
Alors on aura beau
critiquer le Bloc québécois, mais la popularité actuelle de ce parti montre bien qu'il conserve tout son intérêt. D'ailleurs, fait
intéressant, de nombreux Canadiens anglais ont écrit à ce parti à la suite du débat des chefs, affirmant que les interventions de M.
Duceppe avaient été très pertinentes et qu'ils regrettaient l'absence de ce parti à l'extérieur du Québec.
L’invitation est claire et fondée, à vous de jouer, il faut se tenir debout !
LIBÉREZ-NOUS DES « FÉDÉRAUX », LE 28 JUIN 2004 - Pour Michel Venne (Le Devoir), ce n'est pas une mais deux campagnes électorales qui se
terminent aujourd'hui. L'une au Québec, l'autre dans le ROC, le Rest of Canada. S'il y a deux campagnes, c'est qu'il y a deux nations se
partageant le territoire canadien.
Depuis 400 ans, les Québécois ont forgé une nation politique incontournable, autant parce que
celle-ci est concentrée sur un territoire qu'elle contrôle avec un gouvernement bien à elle, que parce qu’ils ont, en grande majorité, la
conscience profonde d'appartenir à une collectivité distincte. Ils ont compris que la simple protection d'une identité culturelle ne
servait à rien si la nation ne dispose pas des moyens de son émancipation économique, du contrôle politique de son territoire et des
institutions démocratiques lui permettant d'intégrer les ressortissants de toutes origines par la citoyenneté.
Pour sa part, le
Canada a évolué de telle manière qu'il a voulu se construire comme une nation unique avec un gouvernement central fort. On dit souvent
que le scandale des commandites aura eu plus d'influence sur ce scrutin que le nationalisme québécois. C'est oublier le lien entre les
deux. Les commandites à scandale, pourquoi ont-elles été versées ? Pour enfoncer dans la gorge des Québécois l'identité canadienne et
faire passer cette nation fière pour une république de bananes qu'on peut acheter avec des drapeaux.
Conclusion pour aujourd’hui, jour de vote : libérez-nous des « fédéraux », votons Bloc Québécois !
JE ME SOUVIENDRAI ! LE 27 JUIN 2004 – Monique Doyon, de Saint-Hubert, écrivait vendredi dernier dans Le Devoir que les libéraux de Paul
Martin ne méritent pas la confiance des Québécois le 28 juin :
« Ils ont essayé de nous acheter avec notre propre argent lorsqu'ils
ont mis en place le programme de commandites. Cette opération de propagande visait à nous entrer le Canada dans la tête comme s'il
s'agissait d'une vulgaire pub de bière. Puis, les libéraux ont dit qu'un vote pour le Bloc était un vote pour les conservateurs, comme si
nous n'étions pas assez intelligents pour décider par nous-mêmes pour qui nous devions voter. C'est encore le papa fédéral qui nous traite
comme des enfants.
Voilà que Paul Martin dépêche maintenant Stéphane Dion, Pierre Pettigrew et Jean Lapierre pour essayer de nous
faire croire qu'un vote pour le Bloc est un vote pour l'indépendance. Je tiens à rappeler à ces trois épouvantails à moineaux que c'est un
gouvernement fédéraliste qui est à Québec et, aux dernières nouvelles, je ne crois pas qu'il fasse un référendum sur la souveraineté. Non,
M. Martin, les Québécois ne sont pas des moineaux auxquels on peut faire peur. Le 28 juin, les Québécois se transformeront plutôt en
vautours et attraperont les libéraux pour les mettre à la porte. »
Et vlan ! Dans les dents ! Il y en a qui ont de la mémoire, c’est encourageant pour le vote de lundi. Devise suggérée pour cette journée :
DEHORS LES MEUBLES !
AVANCEZ À L’ARRIÈRE ! LE 27 JUIN 2004 - En éditorial, le 22 juin dernier, Bernard Descôteaux (Le Devoir) remarquait la différence de
comportement entre anglophones et francophones aux référendums de dimanche est remarquable. Les premiers ont dit non presque unanimement
à l'appartenance à l'ensemble montréalais. Les deuxièmes ont très majoritairement opté pour les villes nouvelles nées de la réforme Harel.
Pour M. Descôteaux, contrairement aux prétentions du ministre des Affaires municipales, Jean-Marc Fournier, le clivage est à ce point
manifeste qu'on ne peut l'ignorer.
Si les tensions linguistiques étaient pré-existantes aux fusions aux yeux de M. Fournier, cela
n'excuse pas son gouvernement de n'avoir rien fait pour les apaiser. En ouvrant toute grande la porte aux défusions par la tenue des
référendums, il n'aura fait que les aviver. Pour l’éditorialiste, la situation des villes risque d'être figée pour longtemps, possiblement
jusqu'au retour des péquistes au pouvoir. On ne peut compter sur le gouvernement Charest qui voudra certainement se tourner vers d'autres
dossiers moins contentieux. « Curieux tout de même que les politiciens fédéraux, dont ce n'est pas la responsabilité, parlent tant de
développement urbain durant cette campagne électorale pendant qu'à Québec on consacrait son énergie à revenir en arrière », de conclure
l’éditorialiste.
En fait l'interprétation complètement étriquée que fait l'équipe de Jean Charest, dans les circonstances, n'échappe pas non plus
à bien d'autres observateurs, dont le caricaturiste Garnotte (voir ci-contre).
Robert Dutrisac (Le Devoir) aussi, le 23 juin, décrit ce
Jean Charest niant tout clivage linguistique, estimant que le Québec sort grandi de l'exercice des défusions et refusant de voir dans les
défusions massives de 14 municipalités de l'ouest de l'île de Montréal le signe qu'un clivage linguistique et économique divise désormais
francophones et anglophones.
Même Denise Bombardier, toujours dans Le Devoir (édition du samedi 26 et du dimanche 27 juin 2004),
conclura à la politique de l’autruche : « Un pas de plus et on parlerait du triomphe de la diversité culturelle. Si cette lecture n'avait
pas de conséquences aussi imprévisibles que néfastes, on serait en droit de sourire. À vrai dire, au Canada, l'autruche et non le castor
devrait servir de symbole », souligne-t-elle pertinemement.
Que de temps ce gouvernement néo-libéro-canado-conservateur de Jean Charest, farci d’incompétents, nous aura-t-il fait perdre depuis
qu’il est au pouvoir ! Un discours au contraire de la réalité ! Un Jean Charest pratiquant l’aveuglement volontaire ou l’ignorance crasse, les
seuls à avoir le pas... Leur devise ? « Avancez à l’arrière ! »
QUELQUES RÉACTIONS, PLUTÔT IMPRESSIONNISTES, LE 26 JUIN 2004 - Nous sommes de retour de 10 jours de vacances, Alsace et Suisse, la route
des vins essentiellement, et visite de quelques-uns de nos amis. Des vacances bien méritées car la retraite, vous savez, c'est plutôt
exigeant sur le système. Un bref regard sur l'actualité me rassure.
D'une part je constate que les québécois
et les québécoises sont toujours aussi déterminés à sanctionner les libéraux dans deux jours, jour d'élection, pour la piètre administration
dont nous avons été « gratifiés » au cours des 10 dernières années.
Du côté des défusions municipales, il est plutôt heureux de constater
qu'uniquement deux municipalités ont choisi la voie du « chacun pour soi » dans la région de Québec lors du récent référendum. Enfin, nous
pourrons construire désormais un cité forte, une capitale solide et solidaire. Je remarque avec intérêt que certains citoyens des deux villes
défusionnées se proposent déjà de travailler à ce que celles-ci ou parties de celles-ci, joignent à nouveau la grande ville. Je leur souhaite
tous les succès qu'ils méritent dans leurs efforts qui découle d'un grand sens des responsabilités en ce qui regarde leur avenir et celui
des générations qui nous suivront.
À demain pour la reprise de mes chroniques quotidiennes...