« Pour mémoire ! »

( ...considérant que cette faculté a tendance à oublier )




CASTONGUAY CONSULTE… CASTONGUAY, LE 12 SEPTEMBRE 2007 - Michel Corbeil (Le Soleil) écrit que les réflexions de la commission Castonguay sur le financement du secteur de la santé sont alimentées par des instituts indépendants, dont plusieurs experts prônent le recours au privé. Le journaliste tire son article d’un document reçu d’une source anonyme portant l’en-tête du ministère des Finances, de qui relève le groupe Castonguay.

Le document contient une « liste de questions à discuter ». Première question : « Les contributions des usagers peuvent-elles constituer une source de significative de revenu ? » Privatisation, cliniques médicales, soins à domicile, services ambulanciers et indicateurs de performance sont quelques-uns des aspects abordés. Photo Le Soleil, 12 septembre 2007

Le journaliste précise qu’au fil des chapitres, des noms d’experts ou de groupes de penseurs apparaissent. CIRANO est cité à quatre reprises lorsque le sujet de la « gouvernance » est amené. Sur le site Internet de cet organisme, on trouve notamment des études signées par Claude Castonguay et Joanne Castonguay. En 2007, ils comptent parmi les coauteurs d’une Analyse comparative sur le financement de la santé. Ils soutiennent que « la création de nouvelles sources de financement repose sur le recours à l’assurance privée et à un secteur privé de la santé ».

Le plan de travail mentionne qu’une étude conduite par l’Institut économique de Montréal soutiendra le débat entre les commissaires sur « l’utilisation des ressources ». Michel Corbeil rappelle que cet institut a pris position en faveur du privé en santé, il préconise d’examiner l’idée de privatiser Hydro-Québec.

Le plan est succinct à propos des organisations syndicales. « Comment composer avec les syndicats afin de les impliquer dans le processus de changement ? » demande-t-on avec une interrogation qui confirme qu’il y aura changement dans le financement de la santé

Les voyez-vous venir ?

Y en aura-t-il d’appelés en consultation pour expliquer à M. Castonguay et à ses fantômes de collègues que les contributions des usagers, par l’intermédiaire de la fiscalité, est la voie la plus équitable et la moins coûteuse pour financer notre système de santé ? Privatiser de façon significative le financement de celui-ci impliquera inévitablement des coûts additionnels colossaux, uniquement pour la gestion de ce système.

La majeure partie de la différence de coûts entre le système de santé américain et le nôtre tient justement au système de financement largement privé aux Etats-Unis. Celui-ci leur coûte les yeux de la tête comparativement au nôtre… sans parler des iniquités qu’il engendre. C’est bien connu.

Une de mes connaissances avait une expression crue pour bien qualifier un tel groupe de « penseurs juste d’un bord » opérant hors du débat public, en catimini : « Tous des culs dans la même culotte ».


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ON SE CALME ! LE 1ER DÉCEMBRE 2008 - Daphnée Dion-Viens (Le Soleil) écrit il y aura bel et bien deux écrans géants installés à l’extérieur de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec pour permettre à la population d’assister en direct aux funérailles d’Andrée Boucher aujourd’hui. Ses proches ont été « choqués » d’apprendre hier matin, par les médias, que la Ville de Québec avait décidé de ne pas installer d’écrans géants à l’extérieur de la basilique, contrairement à ce qui avait d’abord été prévu.

Un des fils de Mme Boucher, Denis, a rencontré les médias hier midi pour faire le point. « Ma mère a servi la population de Québec depuis 40 ans, c’est pas vrai que maintenant qu’elle est morte, on va empêcher les citoyens de lui rendre hommage. C’est ce que la famille veut faire et c’est ce qu’on fait depuis le tout début. »

Vont-ils finir par baisser le ton dans le village ? Ils ont réussi à me taper singulièrement sur les nerfs, tous ceux-là, famille incluse ! Vivement l’inhumation et qu’on revienne les pieds sur terre ! Et puis, bon, la mort ne fait-elle pas partie de la vie après tout ? Oui, calmez-vous !

Cendres de conséquences (comme le chantait Brassens), je veux bien, mais il y a tout de même des limites…


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Jacques Joli-Coeur QUELLE MOUCHE L’A PIQUÉ ? LE 29 AOÛT 2007 - François Bourque (Le Soleil) écrit que même s’il était prévisible que la succession à la mairie de Québec provoque de l’effervescence, jamais on n’aurait imaginé que les choses pouvaient se bousculer si vite. Il ne s’était pas écoulé deux jours ouvrables après la mort de la mairesse Boucher que l’hôtel de ville était déjà plongé dans la controverse et la confusion. C’est l’empressement du maire suppléant Jacques Joli-Coeur à pavoiser avec ses nouveaux pouvoirs qui a tout provoqué.

« Je suis le maire ; j’ai les pleins pouvoirs dédiés au maire », a-t-il lancé au lendemain du décès. Les choses se sont détériorées lundi, lorsque M. Joli-Coeur a congédié l’attaché de presse de la mairesse Boucher, M. Paul-Christian Nolin. M. Joli-Coeur a continué à gâcher la sauce en déclarant à la radio qu’il avait le pouvoir de remplacer les membres de l’exécutif et qu’il envisageait de faire avancer le projet de tramway auquel s’opposait la mairesse Boucher. M. Joli-Coeur a affirmé que c’est la mairesse Boucher qui l’avait choisi comme maire suppléant, ce qui lui donne, croit-il, toute légitimité pour agir.

On se demande quelle mouche a piqué M. Joli-Coeur, un homme pourtant rompu aux bonnes manières, pour qu’il rate à ce point son entrée à la mairie. Le pouvoir lui serait-il si vite monté à la tête ? Ou peut-on croire simplement à sa maladresse ou son inexpérience des communications publiques ?

Quelle mouche l’a piqué ? Aucune ! On a affaire à un être trop imbu de lui-même et dont le jugement en est manifestement effecté. Serait-ce aussi explicable par l'effet du "power trip" qu'il expérimente présentement ? Fort possible !

Sans commentaire ! SO ! SO ! SO ! SOLIDARITÉ ! … LE 21 AOÛT 2007 - Simon Boivin (Le Soleil) écrit que le départ annoncé de la députée d’expérience a créé du remous au sein de la formation souverainiste. La « Lionne de Bourget », qui a fait de sa fougue sa carte de visite, a claqué la porte du PQ, insatisfaite du nouveau rôle que lui réservait la nouvelle chef. Mme Lemieux doit assister au caucus péquiste de la semaine prochaine, à Saint-Hyacinthe. Elle compte démissionner à la rentrée parlementaire, à la mi-octobre. Ce qui forcera une élection dans la circonscription montréalaise de Bourget, qu’elle détient depuis 1998.

J’espère que sa décision n’est pas définitive. Ce n’est pas faire grand cas de la solidarité que toute élue doit manifester envers la population qui l’a désignée pour la représenter, ainsi qu’à ses collègues de son groupe parlementaire et de son parti. Dans le cas de la député de Bourget, c’est plus de 13 422 électeurs et électrices qui lui ont renouvelé leur confiance pas plus tard qu'en mars dernier… Franchement !!! … comme dirait l’autre.

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Les gros egos !!! LES GROS EGOS, LE 20 AOÛT 2007 - Denis Lessard (La Presse) rapporte que Diane Lemieux aurait décidé en fin de semaine de démissionner de son siège de députée de Bourget après que la nouvelle patronne lui aurait retiré, sans la prévenir, son poste de leader parlementaire à l’Assemblée nationale. C’est le vétéran François Gendron qui la remplacerait à titre de leader parlementaire. Cela aurait mis hors d’elle la bouillante députée de Bourget qui aurait aussi repoussé d’un revers de main le poste de présidente du caucus que lui laissait entrevoir la chef péquiste.

Mme Lemieux serait trop identifiée à son prédécesseur, André Boisclair, selon l’article qui rappelle que celle-ci avait donné son appui à Bernard Landry en janvier 2001, au départ de Lucien Bouchard. En 2005, dans la course à la succession de M. Landry, elle a très tôt rejoint le camp d’André Boisclair. Dans son entourage, on s’interroge. «À 45 ans, Diane Lemieux va-t-elle s’asseoir au fond du poulailler?» (la partie de l’Assemblée nationale où, sous les projecteurs, sont inconfortablement assis désormais les députés péquistes).

Si le tout s’avère, je ne serai pas surpris de la démission de madame Lemieux. Elle appartient à cette catégorie de bêtes politiques dont l’ego sera toujours bien plus grand que toute fonction qu’elle pourrait être appelée à occuper. Comprendra-t-elle qu’elle a aussi un devoir à accomplir à l’égard de celles et ceux qui l’ont élue encore tout récemment ???

Élue, elle l’a été pour tout un mandat comme députée et non pas comme leader parlementaire ou tout autre fonction parlementaire. Un poste important, malgré ce qu’on en dit, un poste de confiance, qui exige notamment un profond respect de la démocratie.

Madame Lemieux, si vous démissionnez pour de telles raisons, vous ne viendrez que confirmer l’opinion qui s’est rapidement forgée chez moi en vous côtoyant.


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LE MONDE À L’ENVERS ? LE 21 JUILLET 2007 - Laurie Richard (Le Soleil) rapporte que les entreprises qui exploitent des véhicules hors normes seront fortement pénalisées par l’interdiction temporaire de circuler sur les 135 ponts à inspecter. Obligés de contourner les structures interdites aux surcharges pendant leur période de pointe, ces transporteurs devront allonger leurs trajets de livraison et seront incapables d’atteindre certaines régions du Québec.

Pénalisées, les entreprises en question ? C’est plutôt le grand public qui est pénalisé au jour le jour par ces entreprises de camionnage, notamment chez les exploitants de véhicules hors norme, qui tolèrent ou font par leurs exigences que leurs chauffeurs circulent à des vitesses « hors normes » sur nos routes avec des charges qui, en plus de représenter un danger permanent, provoquent une usure prématurée des infrastructures routières.

En passant, à quand le recours plus fréquent au maritime, notamment pour soulager notre réseau routier de la pressions du transport lourd ou hors norme ?


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DERRIÈRE L’ÉCRIT, LE 5 JUILLET 2007 - Je relisais ce matin un communiqué de presse de la fin juin sur la constitution du Groupe de travail sur le financement du système de santé, en suivi au discours sur le budget du 24 mai dernier. Le jargon politique et gouvernemental n'étant pas toujours facile à décoder, veuillez cliquer sur cette version annontée dudit communiqué : Derrière l’écrit !

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QUEL BEAU GESTE ! LE 4 JUILLET 2007 - Isabelle Mathieu (Le Soleil) rapporte que plus d’un millier de personnes sont venues admirer la fontaine de Tourny hier, avec ses jets d’eau aussi jolis que puissants, et surtout dire un sincère merci à son donateur, la famille Simons. C’est comme si elle avait toujours été là. Parfaitement assortie aux statues qui ornent le parlement, la fontaine de Tourny vient se poser en point d’orgue sur une place qui n’a cessé de s’embellir depuis 10 ans.

Spontanément ou de façon orchestrée, les nombreux spectateurs se sont mis à scander un « merci » à Peter Simons. Celui-ci a travaillé durant quatre ans pour offrir la fontaine originaire de Bordeaux en cadeau à sa ville, le jour de son 399e anniversaire, en prélude aux célébrations de 2008.

Bravo à toutes les personnes qui ont contribué à ce succès. La preuve qu'on peut encore faire de belles choses à Québec, malgré les propos qui se sont tenus ces dernières années sur certaines ondes de la capitale.

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RÉVEILLONS-NOUS ! LE 2 JUILLET 2007 - Normand Provencher (Le Soleil) écrivait dans l’édition du samedi, 30 juin, que c’est un Michael Moore en verve qui recevait une poignée de journalistes canadiens, à Cannes. La discussion aurait tourné rapidement autour du portrait rose bonbon qu’il a peint de la situation dans nos hôpitaux et urgences. M. Moore a répliqué ainsi :

« C’est ma façon de faire, et je ne vais pas la changer. Certains aiment, d’autres pas. J’ai peut-être une vision rose de la situation au Canada, mais je suis Américain et lorsque je la compare à ce qui se passe chez moi, je ne peux pas faire autrement. Je ne peux que m’étonner de voir les disparités entre les portraits de santé des deux pays. Vous êtes en meilleure santé que nous, votre espérance de vie est trois ans de plus que la nôtre. Je ne fais que m’interroger là-dessus, est-ce un crime ? Collectivement, il y a longtemps, vous avez pris la décision que si quelqu’un tombait malade, personne n’aurait à s’inquiéter de ne pas être capable de payer. C’est une valeur canadienne importante qui devrait inspirer les Américains. Mais évidemment, tous les système de santé ont leur failles, le vôtre aussi. »

De l’avis de Moore, le gouvernement américain a intérêt à montrer le système de santé canadien pire qu’il ne l’est en réalité, avec ces compagnies pharmaceutiques et d’assurances, de fidèles alliées, qui trouvent leur profit à coups de centaines de millions de dollars.

« Oui, les opinions dans mes films sont les miennes, mais essayez de me prendre en défaut sur les faits. Ils sont précis et vérifiés. Tout ce que j’avance est vrai. Je n’ai eu que deux poursuites devant les tribunaux qui n’ont jamais abouti (dont l’une du frère de l’accusé de l’attentat d’Oklahoma City), c’est tout. Si j’avançais des choses non fondées, croyez-moi, on foncerait sur moi dans toutes les directions. »

Cet article m’a incité à visionner ce film le lendemain, il est notamment à l’affiche au Clap à Québec. Ce que j’y ai vu rejoint ma compréhension du fonctionnement des systèmes de santé tant aux Etats-Unis, qu’en Angleterre, en France ou ici même au Québec et au Canada. Quant à la situation qui prévaut à Cuba, je ne peux en parler puisque je ne la connais pas vraiment.

Lorsque j’agissais à titre de ministre responsable de la Prévention au sein du gouvernement Landry, j’ai eu l’occasion d’examiner de plus près les systèmes de santé de la Grande-Bretagne et de la France, j’y ai rencontré beaucoup d’experts dans les plus hautes instances de ces pays et je peux confirmer que le portrait qu’en dresse Michael Moore est dans l’ensemble fidèle. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes là-bas, tout comme ici, mais ça fonctionne très bien, aussi bien qu’ici, peut-être un peu mieux.

En tous les cas, ces systèmes de santé (Grande-Bretagne, France et le nôtre) déclassent complètement le « non-système » de santé qu’on retrouve chez nos voisins du Sud, ceux-ci ayant fait de la santé essentiellement une affaire de « business » malgré ses coûts faramineux (économiquement - 16% du PIB - et humainement - 50 millions d’américains sans couverture et une couverture bancale pour les autres).

Alors, vous comprenez que lorsque l’on nous fait miroiter les avantages de la privatisation même partielle du système de santé chez-nous, je me révolte. Surtout lorsqu’on nomme à la tête d'un nouveau groupe de travail (un autre !!!) sur l'avenir du système de santé québécois une personne qui exprime d'emblée un sérieux penchant pour la mise en place d'un ticket modérateur, l'ouverture de cliniques privées et la possibilité pour les citoyens de contracter des assurances privées, Claude Castonguay. On aurait intérêt à lui envoyer une copie de ce dernier film de Moore…


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APPEL À LA DISCIPLINE, LE 1ER JUILLET 2007 - Dans Le Soleil de vendredi dernier : Parce que l’intervention du fédéral dans la campagne référendaire de 1995 a posé un problème « de transparence, d’équité et de démocratie », le juge à la retraite Bernard Grenier en appelle dans son second rapport sur Option Canada à des pourparlers pour amener Ottawa à s’autodiscipliner en respectant la loi provinciale.

Pour le directeur général des élections du Québec, Marcel Blanchet, il s’agit d’une démarche « essentiellement politique qui pourrait réussir dans la mesure où le gouvernement central serait d’accord pour respecter la loi québécoise ».

… et les fédéraux de répondre probablement: « Causez toujours, mes lapins ! Et vive le Canada !!!»

À NOUS, LE MONDE ! Le 23 JUIN 2007 - Cette année, le Mouvement national des Québécoises et Québécois célèbre la Fête nationale du Québec sous le thème « À nous, le monde ! ». On nous invite à saluer les succès québécois sur la scène internationale, la vitalité de la présence québécoise aux quatre coins du monde, ces leaders qui font rayonner le Québec sur la scène internationale et qui font notre fierté : artistes, explorateurs, gens d’affaires, diplomates, inventeurs et sportifs, etc… d’un bout à l’autre de la planète !

« Les réussites internationales des Québécoises et Québécois à l’étranger ont de quoi nous rendre fiers. À l’heure de la mondialisation, elles font connaître au monde nos compétences et notre différence. Ces succès rejaillissent sur notre collectivité, nous dynamisent, nous incitent à voir grand et à célébrer notre différence (…) tous ces visionnaires qui, grâce à leur audace, leur créativité et leur détermination, assurent le rayonnement du Québec dans le monde », de préciser le Mouvement.

Et pendant ce temps, beaucoup de nos concitoyens continuent à douter de la capacité du Québec de gérer ses propres affaires. Incroyable ! Que certains préfèrent le statu quo actuel à la souveraineté du Québec, soit ! C’est une question d’opinion, de préférence, d’intérêt… Mais douter de la capacité du Québec de s’élever au rang des pays souverains, là, je ne suis pas !

PAS ENCORE ?!? LE 25 MAI 2007 - Pascale Breton (La Presse) rapporte que le gouvernement Charest, devant la poussée des coûts du système de santé, mandate un nouveau groupe de travail, qui sera présidé par Claude Castonguay. M. Castonguay est connu pour ses sorties publiques en faveur d’une place accrue au privé. Il sera secondé par deux vice-présidents qui seront choisis avec l’approbation des deux partis d’opposition à l’Assemblée nationale. «Nous devons aujourd’hui aller plus loin et nous poser d’autres questions. Nous devons poursuivre la réflexion sur le rôle que le secteur privé peut jouer pour améliorer l’offre de service et l’accès aux services », a déclaré Mme Jérôme-Forget.

La semaine dernière, Claude Castonguay signait une lettre dans La Presse, dans laquelle il proposait notamment de lever les restrictions pour des assurances privées. Il suggérait également de permettre aux médecins de pratiquer à la fois dans le régime public et dans le privé, et proposait de revoir les dispositions de la Loi canadienne sur la santé. M. Castonguay s’est aussi prononcé à quelques reprises en faveur de l’imposition d’un ticket modérateur.

Ce nouveau groupe de travail s’ajoute à la Commission Romanow à Ottawa, ainsi qu’à la Commission Clair et au groupe Ménard à Québec, qui ont tenté au cours des dernières années de trouver des solutions aux maux du système de santé.

Depuis 2002-2003, le budget de la Santé est passé de 17,9 milliards à 23,8 milliards. À lui seul, le portefeuille de la Santé accapare 60 % de toutes les hausses de budget consenties. Cette pression s’accentuera au cours des prochaines années avec le vieillissement de la population. En 2051, l’Institut de la statistique du Québec prévoit que près du tiers de la population sera âgée de 65 ans ou plus.

C'est proprement scandaleux cet autre groupe de travail présidé par quelqu'un d'aussi coloré en faveur de solutions qui ne règleront rien : privatisation plus poussée de le domaine de la santé, plus d'espace aux assurances privées, un ticket modérateur... On refuse toujours de considérer l'évidence même pour ce qui est de réduire la pression sur les services de santé, et partant sur les budgets : la prévention.

Depuis le rapport Lalonde au début des années '70, en passant par la commission Rochon, puis la commission Clair, puis le groupe Ménard, on a systématiquement ciblé les programmes de prévention comme levier puissant pour réduire de façon importante la pression sur les services curatifs. Depuis maintenant plus de 30 ans, on a fait la sourde oreille à cette prescription prétextant que les effets ne seraient qu'à long terme. Pourtant, si on avait bougé en ce sens, il y a 30, 20 ou 10 ans, on n'en serait pas aujourd'hui à contempler béatement les pseudo-solutions poussées par M. Castonguay, encore moins la création d'un autre groupe d'études duquel ne sortira manifestement rien de nouveau.

Pendant qu'on étudie, on n'agit pas alors que la solution est évidente : 50% des maladies sont la résultante de mauvaises habitudes de vie. Mieux s'alimenter, être actifs physiquement, apprendre à mieux gérer son stress, mieux réagir aux situations de risques dans la vie, autant de stratégies à la portée du commun des mortels pour autant qu'il soit sensibilisé et instrumenté pour agir en conséquence.

Un autre 20 à 30 % des maladies originent de facteurs environnementaux sur lesquels, comme groupe ou comme société, nous pouvons avoir également un certain contrôle. À ce titre, investir en environnement, en éducation, en développement économique, pour ne citer que ces exemples, sont autant de manière de réduire l'incidence de certains problèmes de santé et donc, la demande sur les services curatifs...

Bref, on ne règlera rien avec les solutions qui s'annoncent, avant même que s'amorcent les travaux du groupe Castonguay. La cause semble déjà entendue par son président. Combien en coûtera-t-il pour formaliser dans un rapport ce qui semble déjà décidé ?


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