« Pour mémoire ! »

( ...considérant que cette faculté a tendance à oublier )




À LA SOLDE DU PLUS OFFRANT ! LE 12 JUIN 2004 - Antoine Robitaille (Le Devoir) rapporte les réactions du candidat-vedette du Parti conservateur dans Ahuntsic, Jean Fortier selon qui si les maires des plus grandes villes pourfendent le Parti conservateur depuis quelques jours -- le maire Campbell de Vancouver allant jusqu'à les traiter de «barbares» --, c'est qu'ils ont des « affiliations politiques claires » et participent à « l'agenda de certains partis fédéraux », principalement le Parti libéral.

M. Fortier dénonce ces villes qui cherchent à se présenter comme des «entités en soi» et non plus comme des créatures des provinces. Cela transpire des principes d’une nouvelle entente que les maires réclament et que Paul Martin leur a promis une fois de plus hier, entente qui procurerait aux villes une « source de revenus stable », des « revenus de croissance ».

Or « la raison pour laquelle les municipalités et les provinces en général ont des difficultés, c'est parce qu'il y a un profond déséquilibre fiscal au Canada », a déclaré Jean Fortier pour qui le problème, c'est que « le fédéral ne donne pas l'argent qui est dû aux provinces, lesquelles ne peuvent que retourner bien peu aux municipalités; c'est aussi simple que ça ». Selon lui, les libéraux tentent de refaire avec les villes ce qu'ils ont fait dans les domaines de la santé et de l'éducation : « Ils mettent de l'argent au frigo, puis, lors des élections, ils débarquent dans un domaine de compétence provinciale. M. Fortier insiste sur le fait que l'argent « perçu en trop » par le fédéral doit retourner aux municipalités uniquement par le truchement des provinces, « les seules à avoir compétence en cette matière ».

Le journaliste note que le Bloc québécois est totalement d'accord avec le Parti conservateur. « Y a-t-il une constitution dans ce pays ? », s'interrogeait le député bloquiste Yvan Loubier hier devant les ambitions du fédéral dans le domaine municipal. M. Loubier.

Messieurs Fortier et Loubier reprennent pertinemment ce que j’explique sur ce site depuis des mois : ingérence révoltante des libéraux fédéraux dans les champs de compétence des provinces (et du Québec, bien sûr), non respect de la propre constitution canadienne par le « fédéralisme prédateurs » qu’ils pratiquent. Les villes pour leur part, sans aucun scrupule, se vendent tout simplement au plus offrant… Mentalité de dominés !

UN INSTANT ! LE 12 JUIN 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) écrit que la bataille de l'Action démocratique du Québec (ADQ) visant à être reconnue comme groupe parlementaire n'est pas gagnée. Contrairement à la volonté exprimée jeudi par le gouvernement Charest, le président de l'Assemblée nationale, Michel Bissonnet, propose de maintenir le règlement actuel qui empêche les quatre députés adéquistes d'obtenir ce statut assorti d'importants privilèges.

Dans son propre projet de réforme parlementaire qu'il a déposé hier à l'Assemblée nationale, Michel Bissonnet opte pour le statu quo en matière de reconnaissance d'une formation politique comme groupe parlementaire. À l'heure actuelle, un parti doit faire élire 12 députés ou alors obtenir 20 % des voix pour être reconnu comme groupe parlementaire par l'Assemblée nationale. Or l'ADQ a fait élire seulement quatre députés mais a recueilli 18,2 % des suffrages le 14 avril 2003. En proposant de maintenir la règle actuelle en place, Michel Bissonnet refuse de répondre à une demande répétée de l'ADQ.

Selon les informations recueillies par Le Devoir, le sujet serait «délicat» aux yeux de M. Bissonnet. Il préfère laisser les partis politiques débattre entre eux de la question et décider si oui ou non une modification au règlement doit être apportée. Le statut de groupe parlementaire comporte plusieurs privilèges, dont des budgets et du temps de parole -- en commission parlementaire comme à la période de questions -- beaucoup plus importants. La reconstruction de l'ADQ dépend beaucoup de l'obtention de ce statut, a déjà affirmé Mario Dumont à la suite des résultats décevants du 14 avril 2003.

Un instant ! Ces règles étaient pourtant claires lors des derniers scrutins, on s'est fait élire avec, vivons-les pour l’instant. Si elles devaient être changées, ne pourraient-elle être applicables qu’après le prochain scrutin général ? Quand on veut modifier des paramètres aussi importants qui touchent la représentation, il me semble qu’on a intérêt à agir de cette façon. Si bien qu’à la prochaine occasion les électeurs sauront à quoi s’en tenir quant à ces nouvelles règles lorsqu’ils voteront et les aspirants à la députation sauront aussi à quoi ils auront droit une fois élus.

Quant privilèges, aux budgets et au temps de parole beaucoup plus importants que le statut de groupe parlementaire donnerait à l’ADQ, pour ce que ce Parti et son chef ont fait avec les privilèges qu’ils possèdent déjà, je ne crois pas que leur en donner davantage améliorerait forcément la démocratie.


QUEL COURAGE ! Le 12 juin 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que le leader parlementaire du gouvernement Charest, Jacques Dupuis, est resté fermé aux demandes de l'opposition officielle, qui souhaite que l'Assemblée nationale siège la semaine prochaine pour débattre des résultats des référendums sur les défusions de dimanche prochain.

Peureux !

LE BULLETIN, LE 12 JUIN 2004 - Michel David (Le Devoir) écrit que quand un gouvernement atteint des sommets d'impopularité, aucun de ses membres ne peut prétendre à un A. Pour le chroniqueur, Benoît Pelletier, Jacques Dupuis, Line Beauchamp, Michelle Courchesne, Claude Béchard, Philippe Couillard, Yves Séguin etYvon Marcoux mériteraient néanmoins des B. Monique Jérôme-Forget, Michel Audet, Monique Gagnon-Tremblay, Michel Després, Françoise Gauthier, Lawrence Bergman, Thomas Mulcair se voient attribuer un C; Pierre Reid et Jean-Marc Fournier un D et enfin, Jacques Chagnon, en sursis jusqu'au prochain remaniement ministériel, un E.

Il est bien charitable, ce chroniqueur politique, compte-tenu de la nullité de ce gouvernement. Et combien mérite Jean Charest, dans les circonstances ???

À propos, à quand un bulletin pour les chroniqueurs politiques et parlementaires ? Ce serait intéressant de leur retourner la pareille, non ? Mais je propose un genre de « Vox pop » plutôt que l’opinion d’une seule personne comme dans le cas des bulletins de M. David dont l’exercice aurait d’ailleurs avantage à être fait à tout le moins par l’ensemble des journalistes concernés... et encore !


« ON-GOING CANADIAN NATION BUILDING », LE 10 JUIN 2004 - Guy Veillette (Le Nouvelliste) rapporte que pendant que le gouvernement du Québec revoit les mandats d'intervention de ses organismes de développement économique et encourage le secteur privé à s'impliquer davantage, les libéraux fédéraux proposent une intervention encore plus musclée dans les régions du pays. Une contradiction qui n'indispose aucunement le lieutenant québécois de l'équipe de Paul Martin, Jean Lapierre. Visiblement très fier d'annoncer que les 14 bureaux d'affaires de Développement économique Canada au Québec disposeraient de deux fois plus d'argent, l'ex-animateur de radio en a rajouté en mentionnant que l'aide gouvernementale demeure essentielle pour soutenir le développement régional.

On se retrouve vraiment coincé : d’une part un gouvernement « provincial » réductionniste, celui de Jean Charest, qui en fait de moins en moins pour le développement des régions et d’autre part, les libéraux fédéraux qui se préparent à investir à notre place le champs de développement régional en doublant les enveloppes disponibles. Il nous faudra maintenant se battre sur deux fronts : contre notre gouvernement « provincial » réductionniste et contre le fédéralisme de plus en plus prédateur des libéraux. Continuons le combat…

AVANCER À L’ARRIÈRE ? LE 10 JUIN 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que le débat de fond, hier à Québec, sur la pertinence des regroupements municipaux a surtout été un combat de coqs. Des prises de bec ont en effet dominé le débat sur les défusions à Québec hier alors que le chef de l'Action civique, Jacques Langlois, a multiplié les attaques personnelles contre le maire Jean-Paul L'Allier qui, sur la défensive, a accusé son adversaire de proposer aux citoyens «un nid à chicanes».

Un Jacques Langlois très agressif a donné le ton au débat dès les premières minutes. «Vous [les citoyens de Québec] avez le choix de demeurer dans la situation actuelle, de continuer de faire confiance à des gens (…) pas tenu leurs promesses. Le choix est clair et sans équivoque : reprendre le contrôle de vos services est une bien meilleure option que de faire confiance à Jean-Paul L'Allier, qui contrôle tout et vous a menti», a lancé l'ancien maire de Beauport. «Pour quelqu'un qui voulait un débat de société, ça commence raide et c'est très personnel», a rétorqué Jean-Paul L'Allier qui, plus posé, a invité les citoyens à opter pour une grande ville «tournée vers l'avenir».

Le ton est monté à plusieurs reprises au cours du débat, particulièrement lorsqu'il a été question de la qualité des services de proximité. «Est-ce que vous avez le sentiment que les services se sont améliorés avec la fusion ? Il n'y a que Jean-Paul L'Allier qui pense ça», a dit Jacques Langlois, dressant un «constat d'échec» en ce qui concerne le déneigement des routes et l'entretien des parcs. «On ne juge pas de l'avenir d'une ville sur un nid-de-poule, a répondu M. L'Allier. Quand M. Langlois veut faire dévier le débat sur la personne, sur le maire de Québec, il veut que les gens choisissent l'avenir d'une ville sur la base de la personnalité. Ce n'est pas ça, un débat de société.»

Selon M. L'Allier, les citoyens doivent refuser un «retour au nid à chicanes» et un «recul quant à la capacité de mettre en commun les énergies et les ressources». «Si on veut jouer bande à part, faire le contraire des autres villes du Canada, on va jouer frileux et choisir le repli», a-t-il expliqué.

Ces extraits du débat révèlent bien l'enjeu derrière cette question des regroupements municipaux : Québec, un regroupement d'anciennes villes qui, avec la masse critique nécessaire et la cohésion, s'ouvre vers un avenir prometteur et capable d'atteindre les plus hauts sommets, ou Québec et quelques petites municipalités tout autour, qui recommenceront à se diviser, à entretenir la chicane et l'esprit de chacun pour soi. M. L'Allier et M. Langlois, respectivement, incarnaient très bien l'une et l'autre de ces visions du futur, lors du débat d'hier. Le premier nous invite à regarder vers l'avenir et à oublier les divisions de naguère, l'autre à retourner carrément dans le passé et la chicane.

LE BLOC CREUSE L’ÉCART, LE 10 JUIN 2004 – La PC rapporte qu’à quelques jours du débat des chefs, la lutte est toujours aussi serrée entre libéraux et conservateurs. Les deux partis sont toujours au coude à coude au pays. Au Québec, les résultats du sondage montrent peu de changement avec les coups de sonde des dernières semaines : le Bloc détient toujours une forte avance et va chercher 46 % du vote, suivi du Parti libéral (31 %), du Parti conservateur (13 %) et du Nouveau Parti démocratique (8 %).

D'après le sondeur, seulement 19 des 75 comtés peuvent encore basculer dans l'ensemble du Québec. «Les libéraux sont assurés de la victoire dans 23 comtés, principalement dans la région de Montréal, alors que le Bloc peut compter sur 33 comtés. Le reste de la campagne portera sur les 19 comtés restants, où les enjeux ne sont pas encore définis».

Attention, comme le souligne également Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing, les résultats de ce sondage montrent que les jeux sont loin d'être faits : «Un électeur sur deux dit pouvoir encore changer d'idée. Les gens ne savent pas encore pour qui voter, mais ils savent très bien pour qui ils ne voteront pas.» Il faut travailler jusqu’à la fin…

PRÉTENDU GOUVERNEMENT, LE 9 JUIN 2004 - Dans Le Devoir, Daniel Jacques, professeur de philosophie au collège François-Xavier-Garneau et directeur de la revue Argument s'interroge sur le manque d'enthousiasme, pour ne pas dire l'immense morosité, que suscitent les projets actuels « de notre prétendu gouvernement ». Prétendu ? Un gouvernement a pour devoir premier d'offrir un horizon de travail commun qui nourrisse l'espérance des citoyen et de susciter le goût de l'avenir. En lieu quoi on semble actuellement se consacrer à détruire les institutions nées des rêves de nos prédécesseurs.

« Il m'arrive fréquemment ces jours-ci de penser à ce cri du coeur publié par une jeune fille il y a quelques années sous le titre Le Québec me tue. Sincèrement, je ne sais pas si le Québec nous tue, bien qu'il m'arrive de songer à quitter ce pays qui se refuse à en être un, mais je suis convaincu que la myopie intellectuelle de nos dirigeants et leurs incapacités à susciter le rêve et l'enthousiasme pourraient contribuer à notre affaissement commun.

Il semble que ces gens au pouvoir n'aient pour tout avenir à nous proposer que la reproduction indéfinie et satisfaite du présent L'insatisfaction ressentie, que ce soit dans le monde collégial ou ailleurs dans la société, face aux réformes proposées témoigne en vérité d'une singulière inaptitude à gouverner », écrit M. Jacques.

Pour réflexion…

ALLEZ DONC COMPRENDRE ! LE 9 JUIN 2004 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) écrit qu’année après année, les rapports de nos vérificateurs généraux sont toujours aussi déprimants. Cette fois, on met en cause deux dossiers majeurs: la SGF et le prolongement du métro vers Laval. Dans une majorité de dossiers étudiés, la direction de la SGF n'aurait pas respecté ses propres règles d'appels d'offres pour des services professionnels. Elle n'a pas, non plus, assuré le suivi nécessaire des coûts de ces études et, dans certains cas, elle aurait omis de fournir toute l'information pertinente à une prise de décisions éclairée par le conseil. Dans le dossier du métro de Laval, le prolongement du métro coûtera 809 millions au lieu des 179 prévus il y a six ans.

Ce genre de problèmes revient à chaque année, d'un rapport à l'autre, et semblent inévitables. Ils n'en demeurent pas moins inacceptables. Comment faire ? J'ai toujours été exacerbé par ces projets dont on découvre a postériori qu'ils auront coûté un multiple de ce qui était prévu. Franchement, j'y perds mon latin...

LES VALISES, LE 8 JUIN 2004 - Dans Le Devoir, une lettre de Michel Forget, de La Pocatière, soulignant qu’encore une fois, Paul Martin tente de nous faire croire qu'il saura consulter les provinces concernant le financement de la santé. Cependant, en annonçant son programme, poursuit M. Forget, il a indiqué que les sommes seraient disponibles à la suite de l'évaluation des projets par un jury d'experts provenant du fédéral. Pire, il annonce qu'il va investir directement pour la formation des nouveaux médecins, contrevenant ainsi directement à la Constitution canadienne concernant l'éducation. Un contrat, ça se respecte !

Personnellement, je trouve ironique le soudain éclair de conscience qui semble avoir frappé Paul Martin concernant l'importance du système de santé. Après avoir coupé dans les transferts aux provinces, notamment pour la santé, M. Martin espère nous faire croire qu'il en sera le grand sauveur. [...] J'espère que le 28 juin prochain, M. Martin fera ses valises...

Il faut l'espérer ! On nous a trop pris pour des valises ces dernières années... Les électeurs y voient maintenant plus clair et conséquemment, aideront maintenant les libéraux à faire les leurs.

CONSERVATISME, QUAND TU NOUS TIENS, LE 7 JUIN 2004 - Pour Michel Venne (Le Devoir), l'élection d'un gouvernement conservateur ne fait pas peur aux Canadiens et aux Québécois pour deux raisons toutes simples : 1) Nous vivons sous l'empire du conservatisme économique depuis déjà plus de deux décennies et les citoyens en redemandent. 2) Sur toutes les questions relatives aux droits de la personne, les tribunaux ont pris le relais du Parlement, les citoyens savent qu'une Charte des droits les protège quel que soit le parti au pouvoir.

Ces deux réalités ont d'ailleurs dominé les dix années, les libéraux ayant appliqué une politique économique conservatrice, saccagé la caisse de l'assurance-chômage, miné la crédibilité du système public de santé en sabrant son financement. Pendant ce temps, on a renoncé à cultiver au sein de la population une autre manière de voir la vie en société. Les progressistes n'ont pas su proposer une alternative au conservatisme, laissant ainsi le champ libre à une idéologie si prégnante aujourd'hui qu'il est impossible de la renverser dans une seule campagne électorale. Tous les partis susceptibles d'exercer le pouvoir prennent donc le train du conservatisme, avec des nuances.

Au Québec, les électeurs ont porté au pouvoir un ancien ministre conservateur qui dirige à droite sans fard. Ils avaient flirté, pendant des mois, avec le néolibéralisme de Mario Dumont. Et le principal reproche fait au budget Séguin fut qu'il ne comportait pas les baisses d'impôt promises. Pour passer à autre chose, il faudra beaucoup de travail auprès des citoyens eux-mêmes, du leadership et une idée forte de la société idéale de demain qui pourrait succéder à l'épisode transitoire et déprimant du néolibéralisme. Les voix de l'altermondialisme et du bien commun ouvrent doucement le chemin qui s'annonce encore long.

Un texte très intéressant. Puis-je souligner que si Jean Charest est effectivement un ex-ministre conservateur, il demeure un conservateur, bien que chef du Parti libéral du Québec. Par ailleurs, je diverge d’opinion avec M. Venne quand il écrit que les électeurs ne sont pas dupes des épouvantails que l'on dresse devant eux. Comme dit Bernard Landry, parlant de la performance des libéraux de Jean Charest aux élections de 2003, la population ne se trompe pas mais elle peut être trompée…

À L’ORDRE ! LE 7 JUIN 2004 - Dans Le Devoir, André Senikas, M.D., président de l’Association médicale du Québec, écrit que le financement des soins de santé doit devenir et rester une priorité pour tous les gouvernements, pas seulement en périodes électorales. Qui plus est, Québec a besoin d'un apport financier accru de la part du fédéral mais non d'une plus grande participation ou d'un dédoublement de sa direction et de sa gestion. Les soins de santé, tout comme l'éducation, ont toujours été de compétence provinciale et doivent le demeurer. Il n’est pas concevable de voir le fédéral intervenir directement dans la gestion quotidienne de la santé chez nous au Québec.

« Nous disposons déjà d'un bon réseau de soins à domicile (notamment les CLSC) et de soins palliatifs dans nos institutions. On y fait un excellent travail avec des ressources limitées. Ce qui manque, c'est davantage d'argent neuf », écrit le Dr. Senikas. Le système de santé doit être suffisamment et adéquatement financé, et ce, de façon constante et à long terme.

Mis à part le ton plutôt « pro-canadjian » du papier, l’article touche des points intéressants…

NON AUX CONSERVATEURS, LE 7 JUIN 2004 - Alec Castonguay (Le Devoir) rapporte que Gilles Duceppe critique sans détour plate-forme électorale du Parti conservateur. Si le Parti conservateur reconnaît l’existence du déséquilibre fiscal et dit vouloir le corriger, aucune mesure concrète n’apparaît dans la plate-forme de 45 pages. « J’ai été déçu, a lancé Gilles Duceppe. Il n’y a rien que des mots là-dedans. Qu’il nous prouve qu’il veut le régler. Qu’il chiffre ses intentions comme nous le faisons au Bloc. »

Les alliances, mêmes ponctuelles, entre le Bloc et le parti de Stephen Harper paraissent plus improbables que jamais. En fait, Gilles Duceppe a démoli toutes les propositions du PC et pointé ce qui ne lui plaisait pas dans le programme de son adversaire : refus d’adhérer au Protocole de Kyoto; normes nationales en santé pour que les provinces touchent l’argent d’Ottawa; absence de cadre financier pour bonifier la péréquation; refus d’appuyer concrètement les énergies renouvelables; pour l’assurance-emploi, rien pour retourner aux travailleurs les 45 milliards de dollars qui ont été détournés, rien pour faire en sorte que le programme serve vraiment à ce pour quoi il a été créé.

Gilles Duceppe a aussi décoché quelques flèches à l’endroit des libéraux. Selon lui, le Parti libéral se cache sous un couvert progressiste en campagne électorale, mais n’applique pas souvent ses paroles. « Les libéraux font souvent campagne comme le NPD et, une fois au pouvoir, ils gouvernent comme les conservateurs. J’ai vu ça depuis quelques années à Ottawa. »

Il est heureux que Gilles Duceppe réagisse clairement à cette idée invraisemblable qui circulait à l’effet qu’il ferait éventuellement alliance avec un Parti conservateur minoritaire. Considérant la plate-forme électorale rétrograde de celui-ci, comment peut-on penser en effet qu’un tel rapprochement puisse être possible ??? C’est comme si, au Québec, on tentait de nous faire croire que le PQ pourrait faire alliance avec Jean Charest. C’est de la politique fiction…

NON MERCI ! LE 6 JUIN 2004 - Karim Benessaieh (La Presse) rapporte que pour Gilles Duceppe, les libéraux de Paul Martin sont en train d'avouer qu'ils sont battus au Canada, avec leur campagne publicitaire où ils associent le vote du Bloc à l'élection de Stephen Harper. La dernière salve de l'équipe Martin, qui a acheté des pleines pages de journaux pour associer le Bloc aux conservateurs, est loin d'ébranler Gilles Duceppe : « Ils sont en train de dire qu'ils sont battus au Canada (…) voter pour le Bloc, ce n'est pas un vote pour les conservateurs, ce n'est pas un vote pour les libéraux, c'est un vote pour le Québec. »

D’autre part, dans le Courrier de Portneuf, en fin de semaine, le député libéral du coin, Claude Duplain, de plus en plus nerveux, reprend la ligne de son parti : Affaiblir Martin, c’est élire Harper. Mais sans trop s’en apercevoir, Claude Duplain affaiblit lui-même son chef. En effet, dans son encart publicitaire, il n’y est fait aucunement mention de Paul Martin ou de « l’équipe Martin team » (comme on peut le lire sur certaines affiches). Quel courage, sitôt que son chef perd du lustre, ils s’en dissocie. Et c’est un gars comme ça qu’on réélirait ? Non, merci !!!

DEUX POIDS, DEUX MESURES, DEUX DISCOURS, LE 5 JUIN 2004 - Denis Lessard (La Presse) rapporte que sans tambour ni trompette, le gouvernement Charest a donné le feu vert à une généreuse assistance financière à Intrawest, pour la quatrième phase de Mont-Tremblant. Le ministre du Développement économique, Michel Audet, a confirmé à La Presse que le Conseil des ministres avait, il y a quelques jours, consenti un crédit d'impôts de 30 millions à Intrawest pour appuyer son projet.

En tout, plus de 55 millions de fonds publics seront engagés, ce qui inclut un chèque de dix millions tiré du programme des infrastructures, cofinancé par Ottawa. Le gouvernement fédéral, en campagne électorale, n'est toutefois pas pressé d'annoncer cette décision, « et le protocole d'entente veut que l'annonce se fasse quand les deux parties sont prêtes », explique-t-on chez M. Audet. Enfin, la compagnie de l'Ouest a arraché cinq millions supplémentaires en publicité: les campagnes de Tourisme Québec donneront plus de place à Tremblant -autant de pression de moins sur les budgets publicitaires d'Intrawest.

Après les élections de 2003, le titulaire des Finances, Yves Séguin s'était vigoureusement opposé à une telle aide. Le gouvernement Charest était inquiet de l'accueil d'un tel coup de pouce à une compagnie très lucrative.

Le gouvernement Charest continue de tenir un double discours : un pour les principes, un autre pour la pratique… De plus, il continue d’appliquer deux poids, deux mesures : un pour le développement du Mont-Tremblant, un autre pour celui du Mont-Sainte-Anne. Une autre situation qui vient illustrer le fait que les députés libéraux de la région de la Capitale-Nationale ne défendent pas leur région et, de toute façon, n’ont aucun poids au sein du gouvernement Charest.

Avis aux intéressés. Libérons-nous des libéraux... et des conservateurs. Votons Bloc Québécois !

VOTER PAR CONVICTION, LE 5 JUIN 2004 - Bernard Descôteaux (Le Devoir) souligne qu’en campagne électorale, tous les arguments sont bons, surtout quand les choses vont mal pour un parti. Il en est ainsi pour le Parti libéral. Même si Jean Lapierre avait bien dit avant le déclenchement des élections qu'il n'y aurait pas de campagne de publicité négative au Québec, il y vient aujourd'hui tout simplement par nécessité en démonisant par association l'adversaire. Les libéraux se présentent maintenant comme le seul rempart contre la grande noirceur qu'imposerait un éventuel régime Harper. Dans la conjoncture actuelle, le Bloc québécois pourrait tout aussi bien être ce rempart car c'est d'un gouvernement minoritaire qu'il est question à ce moment-ci.

Les positions de Gilles Duceppe sont claires. Il ne participera à aucun gouvernement de coalition, que ce soit avec les conservateurs ou avec les libéraux. Aux uns comme aux autres, il ne donnera son appui qu'à la pièce et qu'en fonction des intérêts qu'il jugera être ceux du Québec. Dans les circonstances, un vote pour le Bloc est tout à fait légitime... Ceux qui votent par conviction sont rarement déçus de leur choix, ce qui n'est pas le cas de ceux qui font un vote stratégique.

LE CANADA MARTIN, LE 4 JUIN 2004 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) estime que des quatre plateformes électorales présentées par le Parti libéral du Canada en dix ans, « Aller droit devant » publiée hier est celle qui trace avec le plus de simplicité, mais combien de cynisme, le profil de la fédération projeté par ce parti. Le pays dont rêvaient Pierre-E. Trudeau et Jean Chrétien, voilà que Paul Martin voudrait le réaliser en douce grâce à l'énorme capacité fiscale dont dispose Ottawa.

Pour l'éditorialiste, la plateforme libérale consacre le rôle déterminant du gouvernement central dans la fédération. Pratiquement tous les engagements du PLC convergent vers un renforcement du pouvoir central selon une conception du Canada qui place le Québec -- comme les autres provinces -- au rang de simples exécutants du grand projet «national».

Pour M. Sansfaçon, à l'ère Martin, il est devenu inutile de parler de société distincte ou de constitution : il suffit de sortir le carnet de chèques ! Ainsi, des 26 milliards promis d'ici 2009, 20 iront à des «programmes nationaux» qui relèvent pourtant de la compétence des provinces. Et la beauté de la chose, c'est qu'en s'engageant à dépenser autant, on élimine tous les excédents budgétaires prévisibles et du coup, les revendications des provinces en matière de déséquilibre fiscal.

« Plus que jamais, le Parti libéral canadien est en train de sculpter pour des décennies ce Canada rêvé par Pierre Trudeau : un Canada centralisé, bâti sur le modèle des grands États unitaires où les décisions stratégiques sont prises au centre et leur mise en oeuvre confiée aux régions. Est-ce pour en arriver là que nous nous sommes tant débattus depuis trente ans ? », de conclure l'éditorialiste.

Québécoises, Québécois, DEBOUT !

VOTER PARTITIONNISTE ? LE 4 JUIN 2004 - Joël-Denis Bellavance et Denis Lessard (La Presse) rapportent qu’un gouvernement conservateur dirigé par Stephen Harper appuiera les groupes réclamant la partition du territoire du Québec dans l'éventualité où une majorité de Québécois votent en faveur de la souveraineté à l'occasion d'un référendum. Partisan de la ligne dure à l'endroit du mouvement souverainiste au moment où il était député réformiste dans les années 90, M. Harper n'a pas hésité à réitérer son credo en matière d'unité nationale depuis le début de la campagne électorale. Incluant, ont confirmé ses collaborateurs hier, un éventuel morcellement du territoire québécois.

L’entourage du chef conservateur a certifié à La Presse que M. Harper restait fidèle à toutes ses positions énoncées en matière d'unité nationale, dont l'appui à la partition du territoire québécois si le camp souverainiste devait remporter la prochaine bataille référendaire.

Peut-on sérieusement imaginer qu’il restera des Québécois ou des Québécoises qui, ne voulant plus voter immoral (i.e. libéral) oseraient voter partitionniste (Harper) ?

CIBLE RATÉE ! LE 3 JUIN 2004 - Dans le Globe and Mail, une analyse de la situation du système canadien de santé par deux actuaires d'un comité spécial de l'Institut des actuaires du Canada. Ils expliquent que les listes d'attente sont dues à un manque de capacité clinique et que le système est sous-financé, malgré les ajouts d'argent des dernières années.

Cet article démontre que bien qu'actuaires, ils ne visent pas nécessairement plus juste. À propos, puis-je rappeler que Claude Castonguay est actuaire... Ceux-ci, lorsqu'ils s'exprime sur ces questions, ratent manifestement la cible. La performance des systèmes de santé, au-delà d'un certain niveau d'investissement (que nous avons d'ailleurs franchi depuis belle lurette) n'a que peu à voir avec le manque de ressources additionnelles. Là où nous en sommes rendus maintenant, c'est davantage sur façon de dépenser l'argent qu'on doit se pencher, ou qu'on doit questionner. Encore une fois, il n'est aucunement fait mention de l'importance d'investir davantage du côté de la prévention pour contrer la pression sur les services de santé. Les conclusions de l'étude en question, en conséquence, ne mènent à rien, on continue de tourner en rond...

LA CHUTE SE CONFIRME, LE 2 MAI 2004 - La PC rapporte que la confiance des électeurs à l'endroit du chef libéral, Paul Martin, a chuté considérablement. Un nouveau sondage Léger Marketing, publié ce matin, indique que le niveau de confiance à l'égard du premier ministre est tombé de 39 à 27%, en l'espace de deux mois. En manchette, le quotidien Ottawa Sun se demande d'ailleurs, aujourd'hui, si Paul Martin n'est pas politiquement mort. Le sondage confirme également la baisse de popularité des libéraux avec 35% des intentions de vote, talonnés par les conservateurs à 30 %, suivis des néo-démocrates à 17 %. Au Québec, le Bloc Québécois mène toujours la course avec 46% des appuis contre 33 % pour le Parti libéral.

... et le jour de la sanction approche, enfin ! Mais le 28 juin est encore loin. Il ne pas vendre la peau de l'ours avant...

POUR UNE MONDIALISATION ÉQUITABLE, LE 2 JUIN 2004 - Au lendemain des débats sur l’approbation des accords de libre-échange Canada-Chili et Canada-Costa Rica, les députés du Parti Québécois ont concrétisé leurs objections à ces accords en votant contre leur approbation lors d’un vote à l’Assemblée nationale. Ces deux accords étaient soumis à l’approbation des parlementaires en vertu d’une procédure instituée par le gouvernement du Parti Québécois et conférant à l’Assemblée nationale la compétence d’approuver ou de rejeter des engagements internationaux importants.

La présence dans l’accord Canada-Chili d’un recours investisseur-État, semblable à celui qui se retrouve au chapitre 11 de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), et le renvoi de l’accord Canada-Costa Rica à un accord de protection des investissements contenant un tel recours sont à l’origine du refus des membres de l’Aile parlementaire du Parti Québécois d’approuver les deux accords. « Le recours investisseur-État est un instrument à la disposition d’investisseurs pour limiter la capacité de l’État de légiférer dans l’intérêt public. L’opposition à l’existence d’un tel recours est un signal clair donné par les élus du Parti Québécois sur l’importance qu’ils accordent à la préservation de la capacité de l’État de prendre des décisions dans l’intérêt public », a expliqué le député de Mercier et porte-parole de l’opposition officielle en matière de relations internationales et d’affaires intergouvernementales canadiennes, M. Daniel Turp.

« Les députés de l’opposition officielle prennent clairement parti pour une mondialisation équitable en cohérence avec les positions formulées par le Parti Québécois lors de son Congrès d’orientation de mars 2003. Ils sont d’avis que l’approbation des accords de libre-échange avec le Chili et le Costa-Rica, de même que leurs accords complémentaires, n’était pas souhaitable », a ajouté M. Turp.

Le porte-parole a par ailleurs déploré le fait que la ministre des Relations internationales et le leader du gouvernement aient refusé de tenir une commission parlementaire pour procéder à une étude approfondie des accords de libre-échange. « Le gouvernement Charest a refusé de donner la parole aux groupes altermondialistes, aux syndicats, aux jeunes et aux experts qui sont, notamment, inquiets des impacts des recours investisseur-État sur le Québec et dans la communauté internationale », a conclu le député de Mercier.

Souhaitons que la commission parlementaire compétente prenne l'initiative de le faire de son propre chef, comme elle en a le droit !

ÉTOUFFEZ-VOUS ! LE 2 JUIN 2004 - Carl Thériault, en collaboration spéciale pour Le Soleil, rapporte que le ministre Denis Coderre, de passage hier à Rimouski, a lancé un message très clair à propos des modifications qui seraient apportées à l'assurance-emploi sous une nouvelle administration libérale. Pour le ministre libéral fédéral, les travailleurs saisonniers doivent faire leur deuil d'un retour à l'ancien système de l'assurance-chômage qui prévoyait dans plusieurs régions 42 semaines de prestations après un minimum de 10 semaines de travail.

« Certaines personnes revendiquent l'ancien système de la “ 10/42 ”. Oubliez ce système, ça n'existera pas. C'est irresponsable de revenir à 396 heures de travail pour avoir des prestations d'assurance-emploi. On ne veut plus faire de l'assurance-chômage mais de l'assurance-emploi », a dit M. Coderre.

Autrement dit, le message est le suivant : étouffez-vous… Pendant ce temps ce gouvernement, s’il était reporté malheureusement au pouvoir, continuerait d’engranger des surplus gigantesques dans le régime d’assurance-emploi. À propos, en connaissez-vous beaucoup des systèmes d’assurances qui vous cotisent tout en restreignant autant les l’accès des assurés à ses bénéfices ? Moi, pas !

HONTE ! HONTE ! LE 2 JUIN 2004 – Dans la section Opinions du journal Le Soleil, une analyse de quatre universitaires membres du Groupe d’étude sur les réformes de l’État (GERE) sur la démarche de réingénierie du gouvernement Charest. On peut y lire notamment en conclusion :

« Loin d’être un non-événement ou le recul gouvernemental suggéré par plusieurs journalistes et autres observateurs de la scène politique québécoise, le Plan de modernisation 2004-2007 est, au contraire, en parfaite communauté d’esprit avec les discours et les textes précédents du gouvernement libéral : comme ceux-ci, il repose sur un mépris de l’administration publique qui n’a d’égal que son fétichisme de la firme privée. Avec l’arrogance que seule peut conférer l’ignorance, le gouvernement prétend que le Plan de modernisation concourt à « soutenir l’épanouissement de la société québécoise ». Malheureusement pour nous tous, il représente plutôt une nouvelle manifestation de l’appauvrissement de la gouvernance québécoise que privilégie, consciemment ou non, le gouvernement de Jean Charest. En ce sens, malgré la rhétorique gouvernementale, il s’agit bien d’une dépossession de l’héritage de la Révolution tranquille : toute modernisation de l’État québécois, en tant qu’instrument collectif de développement social, économique, politique et culturel, repose sur un accroissement de sa capacité stratégique et non sur une atrophie de cette dernière. »

Je suis entièrement d’accord avec cette conclusion. Quant à savoir si cet appauvrissement de la gouvernance québécoise est consciente ou non, j’estime qu’elle est effectivement consciente, ce que j’ai déjà expliqué dans cette chronique de l’actualité. Affaiblir le Québec par une réduction de son État, voilà l’objectif des néo-libéraux-CANADO-conservateurs de Jean Charest. Honte !

CHAREST « BIZARRE », LE 2 JUIN 2004 - Antoine Robitaille (Le Devoir) rapporte les réactions de Peter Trent, chef défusionniste, lorsqu'il a appris que le premier ministre Jean Charest voterait contre la défusion de Westmount : « Charest est bizarre ». Bernard Paquet, un autre porte-parole des élus pour la défusion, considère pour sa part que la prise de position de M. Charest prouve qu'il « se fout de l'opinion de ses électeurs ».

Je suis bien d’accord avec MM. Trent et Paquet, mais pour tout un ensemble d’autres raisons. Jean Charest est effectivement bizarre depuis le tou début de son mandat, et dans tous les domaines, sauf exception.

LE LENDEMAIN COMME DE RAISON, LE 1ER JUIN 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que le ministre fédéral de la Santé, Pierre Pettigrew, a soutenu hier qu'Ottawa n'édicterait aucune norme « nationale » et n'imposerait aucune condition aux provinces pour qu'elles puissent obtenir un financement supplémentaire en santé. Mais lorsque qu'il fut appelé au cours d'un point de presse à préciser comment la « Stratégie nationale du médicament », contenue dans le programme libéral sur la santé, allait s'appliquer au Québec, M. Pettigrew s'est laissé aller à parler « des normes » que le fédéral projette d'imposer dans ce domaine.

Pour M. Pettigrew, qui a prononcé, hier matin, l'allocution d'ouverture de la conférence de la Canadian Health Care Association, il faut faire une distinction entre des « normes nationales » et des « objectifs nationaux », le terme employé à satiété dans la plate-forme électorale de Paul Martin en santé. « C'est complètement différent, ça n'a rien à voir », a-t-il dit, en signalant que ni le mot « normes » ni celui de « conditions » n'apparaissaient dans ce document.

À moi, il me semble que ces distinctions sont spécieuses. Derrière les mots, on ne peut s’empêcher de penser qu’aujourd’hui, Pierre Pettigrew dit en fait le contraire de ce que son chef, Paul Martin, tient comme discours depuis toujours, particulièrement depuis qu’il est premier ministre. L’élection approche, les discours changent en fonction des impératifs électoraux. Pensent-ils vraiment qu’on ne s’en aperçoit pas ? Me vient alors ces mots d’une chanson de Félix qui nous parle du lendemain de l'élection : « … le lendemain comme de raison , y’avait oublié ton nom ».

LE LION RÉVEILLÉ, LE 31 MAI 2004 – Dans Le Devoir, Jean Noiseux, spécialiste en sondages estime que l'affaire des commandites a provoqué un énorme raz de marée d'indignation parce qu'elle a soulevé des passions latentes communes à de larges segments de la population. La désaffection des citoyens à l'endroit de la politique et les politiciens était déjà perceptible depuis une vingtaine d'années. Ce manque d e confiance semble maintenant dégénérer en véritable colère contre les représentants du pouvoir, une colère qui résume beaucoup de reproches adressés depuis longtemps à la classe politique. Le proverbe dit : « Ne réveille pas le chat qui dort. » Ce n'est pas un chat, mais un lion que le scandale des commandites a réveillé : l'opinion publique.

Oui et malheureusement, ces excès ont terni toute la classe politique. Malheureusement, ce genre de scandale découragera celles et ceux qui croient toujours à l’engagement politique comme moyen de changer pour le mieux des choses dans la société… Le mal qu’auront fait les libéraux au pouvoir depuis maintenant plus de 10 ans à Ottawa dépasse de beaucoup le scandale des commandites, celui du trou abyssal dans les coûts du programme de contrôle des armes à feu, celui des 44 milliards de dollars ponctionnés dans le régime d’assurance-emploi, celui de millions injectés de façon anti-démocratique dans la campagne référendaire de 1995… Tous ces excès auront contribué à la désaffection que nous observons actuellement et à éloigner de la politique des personnes qui, autrement, auraient pu contribuer dans le futur à améliorer notre vie collective. Quel genre de candidatures, dans ces circonstances, viendront alors combler en grand nombre les places laissées vacantes ??? Celles de personnes davantage motivées par leurs intérêts personnels que par ceux de la collectivité ???

POUR MIEUX VOTER, LE 31 MAI 2004 - Michel Venne (Le Devoir) donne raison à Jean Chrétien qui rappelait la semaine dernière aux jeunes l'importance d'aller voter parce que les gouvernements comptent. Si quelqu'un sait de quoi il parle à ce sujet, c'est bien lui, écrit le chroniqueur : « Du gouvernement, il a usé. À sa guise. Il a prouvé qu'on pouvait faire quelque chose avec le pouvoir. Du bien ou du mal ». Ce sont des députés qui ont adopté la Charte des droits et libertés. Ce sont eux aussi qui ont saccagé le régime d'assurance-emploi. C'est à des élus que nous devons l'assurance-maladie et l'école publique. Et ce sont les représentants du peuple qui ont approuvé le traité de libre-échange avec les États-Unis.

Ce n'est pas parce que les gouvernements n'ont plus d'importance que les gens ne vont pas voter. Si c'est la raison qu'ils évoquent, c'est un prétexte. Et en même temps, le révélateur de la montée de l'analphabétisme politique qui afflige les sociétés. L'ignorance de la chose publique, l'incapacité pour beaucoup de citoyens de faire le lien entre leur vie quotidienne et les choix politiques, est sans nul doute le facteur le plus important qui explique ce que d'aucuns appellent le désengagement politique. Cette ignorance est en partie le résultat du triomphe du libéralisme qui réduit le citoyen à un consommateur, et le fruit d'une conception élitiste de la démocratie.

Si M. Venne donne raison à Jean Chrétien, il lui donne également tort : « En cultivant les complaisances et en concentrant le pouvoir entre les mains d'une élite dont il a réussi à faire partie, il est, avec tous ceux qui ont agi comme lui, l'un des responsables du cynisme actuel. Pas le seul, évidemment. Ils sont nombreux à refuser de changer les choses ».

Espérant que ces quelques propos sauront nous inspirer la prochaine fois, i.e. le 28 juin prochain.

DEVOIR DE MÉMOIRE, LE 31 MAI 2004 - Dans Le Devoir, Guillaume Bourgault-Côté écrit qu’une semaine après le déclenchement de la campagne électorale, les trois grandes centrales syndicales québécoises font front commun autour de la question de l'assurance-emploi et accusent Paul Martin et le gouvernement fédéral d'avoir « volé » des milliards de dollars dans la caisse, ce qu'ils qualifient de véritable détournement de fonds. « Qui a volé l’argent des chômeurs? — Moi je ne vote pas pour ça! », dit l’un des panneaux que les syndicats ont installés à Montréal et un peu partout au Québec à l’occasion de la campagne électorale fédérale.

Les centrales veulent donc rappeler que les années libérales à Ottawa ont fait mal aux travailleurs ayant besoin de prestations d'assurance-emploi. Les divers changements apportés au régime ont eu pour effet de « diminuer l'accès aux prestations, leur durée et le montant versé aux sans-emploi », dénoncent-ils. De 80 % qu'ils étaient en 1993, il n'y a maintenant plus que 45 % des travailleurs québécois qui pourraient aujourd'hui être admissibles à des prestations en cas de besoin -- des chiffres avalisés par Ressources humaines Canada.

Les syndicats estiment que le gouvernement fédéral a agi en «voleur» avec l'argent de la caisse. En diminuant le nombre de prestations accordées, il a « pu dégager des surplus [de plusieurs milliards] à même la caisse et détourner ces sommes à d'autres fins », affirme la coalition. On rappelle que la vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, avait évalué dans son dernier rapport à quelque 44 milliards de dollars les surplus détournés du compte de l'assurance-emploi par le gouvernement.

La récente PROMESSSE de Paul Martin de réviser le régime, tout comme l'annonce d'un réinvestissement de 250 millions de dollars sur deux ans, n'ont fait naître que le scepticisme chez les groupes mobilisés.

… en effet, comment attribuer quelque crédibilité que ce soit à des gens, les libéraux d’Ottawa, qui aujourd’hui nous promettent le contraire de ce qu’ils ont pratiqué pendant leurs trois derniers mandats. C’est d’ailleurs le cas non seulement pour l’assurance-emploi, mais aussi dans le domaine de la santé où l’on prend aujourd’hui des engagements contraires à leurs décisions et à leurs politiques depuis plus de 10 ans. Les faits contredisent les intentions, c'est tout ! Virons-les !

DEHORS LES MEUBLES ! LE 31 MAI 2004 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) n’en revient pas : Gagliano, Pelletier, Vennat, LeFrançois... tous congédiés relativement à des affaires qui ont discrédité la vie politique fédérale aux yeux des Canadiens, tous tombés en disgrâce poursuivent Ottawa, voire Paul Martin lui-même, pour perte de revenus, diffamation, congédiement illégal, atteinte à la réputation et quoi encore! Ils réclament justice.

Mais quelle injustice ? Si injustice il y a eu, ce sont les Canadiens qui en ont été victimes, eux qui ont pendant si longtemps payé le salaire d'un ministre qui affirme n'avoir rien su de ce qui se passait dans son ministère et qui, une fois «démissionné» de son poste, a continué de vivre aux crochets des contribuables à titre d'ambassadeur patenté sans compétence en diplomatie.

Répétons-le, ces gens ont le droit de faire appel aux tribunaux si ça leur chante. Peut-être même se trouvera-t-il quelque juge assez crédule pour leur donner raison. Mais cela n'empêchera personne de croire qu'en agissant de la sorte ces individus ajoutent l'indécence morale à l'opportunisme politique qui les a trop bien servis.

Il n'y a rien de mal à militer pour une cause ou un parti politique, au contraire. Ce qui dérange, ce sont les retours d'ascenseur consentis au mépris du bien public. Les citoyens en ont ras le bol des gens qui abusent ainsi du pouvoir à leur profit et à celui des copains. Si la tendance se maintient, ils le rappelleront bientôt, conclut l'éditorialiste.

Autrement dit : dehors les meubles !

LA PAILLE ET LA POUTRE, LE 30 MAI 2004 - Michel-Guy Huot, de Québec, dénonce ces anciens maires et d'anciennes mairesses qui crient à se fendre l'âme pour vouloir retrouver leur ville d'antan («le sentiment d'appartenance à sa petite communauté») semblent ne pas se souvenir que dans bien des cas, ils étaient à la direction d'entités municipales qui étaient elles-mêmes le résultat de regroupements antérieurs réalisés il y a 30 ou 35 ans. Et on s'accommodait fort bien de ces plus grosses villes.

Quelques exemples : Beauport, qui regroupait Courville, Villeneuve, Giffard, Mastaï, Montmorency, l'ancien Beauport, Sainte-Thérèse-de-Lisieux, etc. Sainte-Foy, qui s'est agrandie des territoires dont elle a hérité. Loretteville, additionnée de Château-d'Eau. Charlesbourg, avec Orsainville, Notre-Dame-des-Laurentides, etc. Pour l’auteur, le sentiment d'appartenance ne disparaît pas nécessairement avec un regroupement. Qui, habitant Québec, ne s'identifie pas à son propre quartier, par exemple Limoilou, Montcalm, Les Saules, Neufchâtel, etc., qui sont d'ailleurs d'anciennes villes distinctes ? Dans Beauport, on continue à se dire de Courville ou de Giffard... Pourquoi cela ne continuerait-il pas avec la nouvelle capitale ?

Mais au nom du compte de taxes, au nom de l'esprit de clocher, au nom de mots malheureux (comme celui du maire L'Allier à propos de la banlieue, mot qu'on a monté en épingle sans en expliquer le contexte), on voudra revenir à son petit patelin dans bien des cas. Profiter des infrastructures et du développement de la ville d'à côté le jour, mais demeurer dans son dortoir de ceinture la nuit.

Monsieur Huot a raison. Bien qu’on invoque le manque de référendums pour défendre les défusions, on sait bien qu’on au fond, les anciens maires et leurs cliques, la vieille garde, veulent d’abord et avant tout récupérer « leur » ville ! Vision d’hier, au diable l’avenir et les générations qui suivent…

LE PLQ LAISSE TOMBER MARTIN, LE 29 MAI 2004 - Kathleen Lévesque (Le Devoir) écrit que le parti de Jean Charest, membre de la grande famille libérale, tourne le dos à l'équipe de Paul Martin. Le Parti libéral du Québec aurait en effet lancé le mot d'ordre à ses députés et aux officiers du parti de ne pas s'impliquer dans la campagne du Parti libéral du Canada.

Le déséquilibre fiscal entre Ottawa et les provinces, que Paul Martin s'entête à ne pas reconnaître, est au centre de cette directive. Les libéraux de Jean Charest voient mal comment ils pourraient, d'un côté, défendre les intérêts du Québec en réclamant publiquement un règlement du déséquilibre fiscal et, de l'autre, travailler à faire élire une équipe qui s'y oppose. « C'est une question de cohérence », a expliqué l'une des quatre personnes au sein de l'organisation du PLQ interviewées par Le Devoir, qui ont toutes requis l'anonymat.

« Il n'y a pas d'aide mais pas de nuisance non plus », a dit un dirigeant du PLQ, qui a toutefois fait valoir que certains militants et organisateurs se sont tournés vers les conservateurs. Ce serait notamment le cas dans la région de Québec, où Josée Verner se présente sous la bannière du Parti conservateur du Canada dans la circonscription de Louis-Saint-Laurent. Cette ancienne attachée politique sur la colline parlementaire à Québec bénéficie, au sein du PLQ, d'un réseau prêt à pousser à la roue, assure-t-on.

La consigne du PLQ fait d'autant plus mal que le PLC ne possède pas à proprement parler de base militante comme les partis provinciaux. Le financement populaire en place au Québec depuis plus de 25 ans a forcé le PLQ à se doter de structures permanentes. À l'inverse, le soutien financier des entreprises, jusqu'ici permis dans le cadre fédéral, ne stimulait aucunement les partis fédéraux à bénéficier d'autre chose que d'une implication sporadique de leurs militants. Résultats : les associations de comté naissent juste avant les élections et meurent immédiatement après.

Intéressant et à suivre. Le PLQ, dirigé par un conservateur, Jean Charest, qui tourne le dos au PLC, et des militants libéraux qui en font autant en appuyant les conservateurs sur le terrain…

MANNE ÉLECTORALE LIBÉRALE, LE 29 MAI 2004 - Isabelle Rodrigue (PC) rapporte d’Edmonton que Paul Martin a présenté son plan de financement pour les villes.Le plan propose de transférer une part accrue des revenus de la taxe sur l'essence pour atteindre une somme de près de 2 milliards de dollars par année d'ici cinq ans. S'ils sont réélus, les libéraux promettent (encore !) de verser en plus jusqu'a 1,5 milliard de dollars en cinq ans pour combler les lacunes en logement social et logement abordable.

« Nos villes perdront de leur efficacité et de leur vitalité si on laisse leurs infrastructures se désintégrer. Or, cela aurait de très sérieuses répercussions sur l'économie de notre pays», a déclaré M. Martin dans son discours. Le hic, toutefois, c'est qu'avant que les municipalités ne voient la couleur de cet argent, le fédéral devra négocier avec les provinces. Et là, les choses se complique, les provinces étant réticentes à laisser Ottawa s'ingérer dans une responsabilité provinciale.

C'est ça : mauvaises provinces contre bon gouvernement central ! On se croirait dans un film western. En fait, le principal hic, c’est qu’on est en élection actuellement. On connaît la chanson chez ce gendre de politiciens : promettre le contraire de ce qu’il a fait de tout temps ! Et Gilles Duceppe a raison, l’orgie d’annonces de Paul Martin constitue en outre une démonstration éloquente du déséquilibre fiscal entre Ottawa et les provinces.

OUI AU PLUS OFFRANT, LE 29 MAI 2004 - Lia Lévesque (PC) décrit des municipalités au Québec bel et bien heureuses de l'annonce du nouveau pacte avec les villes faite vendredi par Paul Martin, vu leurs énormes besoins en matière d'infrastructures. « C'est un pas extraordinaire en avant », s'est exclamé au cours d'un entretien téléphonique le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, de la Coalition pour le renouvellement des infrastructures. Selon M. Vaillancourt, avec les montants qui devraient logiquement être versés aussi par les provinces, l'offre devient « intéressante » et permettra d'avancer.

M. Vaillancourt vante même la grande capacité d'écoute du chef libéral, affirmant que « n'eut été de l'écoute de Paul Martin » et du militantisme des municipalités qui ont su le convaincre, « jamais l'agenda actuel » n'aurait mis à l'avant-plan ces sommes pour le renouvellement des infrastructures.

Même son de cloche à l'Union des municipalités du Québec, où le premier vice-président et maire de Sherbrooke, Jean Perrault, a applaudi. « Enfin des mesures qui répondent aux priorités des municipalités. » Selon l'UMQ, les investissements annoncés « vont dans le sens d'une solution durable en vue de résorber le gouffre financier vers lequel plongent les municipalités si elles n'obtiennent pas rapidement une nouvelle fiscalité adaptée ».

Se vendre d’abord au plus offrant… il y a un nom pour cela !

PROMESSES ! LE 28 MAI 2004 - Bernard Descôteaux (Le Devoir) souligne que la campagne électorale n'a pas une semaine que les promesses volent comme s'il n'y avait pas de limites à la capacité de payer du gouvernement canadien. Alors que le gouvernement fédéral accumule sans fin les surplus, les partis politiques se sentent libres de promettre tant et plus... Ces jours-ci, pas besoin de se demander à quel niveau de gouvernement le déséquilibre fiscal profite.

On croit de moins en moins les promesses, même les plus solennelles, comme cet engagement pris par le premier ministre Paul Martin de verser neuf milliards de dollars de plus aux provinces pour la santé. Un sondage express TVA-Léger Marketing réalisé cette semaine révélait par exemple que 69 % des gens interrogés doutent qu'il respectera sa parole. Ce scepticisme est chose méritée pour les politiciens. Pour être crédibles, les politiciens ne peuvent plus dire n'importe quoi, n'importe comment. Il leur faut préciser comment ils arriveront à tenir parole.

À mon avis, tout n’est pas la faute de tous les politiciens, car même quand certains de ceux-ci donnent l’heure juste, livrent plus que les engagements qu’ils ont pris devant leurs commettants, la population n’hésite pas à les virer quand même et à accorder sa confiance à ceux qui leur font des promesses irréalistes. C’est la dure expérience que j’ai vécue il y a un an, dans Portneuf… Ce que considérant, les politiciens « traditionnels » continueront à promettre n’importe quoi, comme l’ont fait Jean Charest et son équipe néo-libérale au dernières élections... et comme le font manifestement les libéraux fédéraux actuellement.

LA SANCTION APPROCHE ! LE 28 MAI 2004 - Michel Corbeil (Le Soleil) rapporte que selon le plus récent sondage disponible, Paul Martin ne cesse de perdre du terrain, sur sa gauche comme sur sa droite. Ses chances de former un gouvernement libéral majoritaire continuent de fondre. Il pourrait même se retrouver dans l'opposition. Le PLC peinerait à se maintenir en avance. Si des élections avaient eu lieu entre le 25 et le 27 mai, la formation politique de Paul Martin aurait récolté 38 % des suffrages. C'est trois points de moins qu'en avril.

Pour ne rien arranger, la PC fait état que l’ex-ministre et ambassadeur Alfonso Gagliano a finalement déposé, jeudi, en Cour supérieure de Montréal, une requête réclamant plus de 4,5 millions de dollars au gouvernement de Paul Martin qu'il accuse de l'avoir utilisé comme « bouc émissaire » dans le but d'en tirer un « bénéfice personnel ». L’article rappelle que la vérificatrice générale a révélé que 100 millions de dollars du programme fédéral des commandites ont été mal dépensés ou n'ont pu être justifiés, entre 1997 et 2002. Le premier ministre Martin avait déclaré peu après que des fonctionnaires du ministère des Travaux publics, responsable du programme des commandites, recevaient des ordres de politiciens en vue.

Autre développement à retenir, la PC rapporte que le passé médiatique du lieutenant de Paul Martin, Jean Lapierre, revient le hanter. Le Conseil de presse du Québec a en effet retenu un blâme à son endroit pour des propos tenus en décembre 2003, alors qu'il était animateur à la station de radio CKAC. Outré par le déneigement des rues de Montréal, M. Lapierre s'était alors vidé le coeur en ondes contre l'administration municipale de Montréal. Le Conseil de presse a estimé que les paroles de M. Lapierre n'étaient pas seulement des écarts de langage, mais des insultes envers l'administration de l'Hôtel de ville de Montréal. Le Conseil a jugé que le vocabulaire utilisé par M. Lapierre était inacceptable sur les ondes d'une station de radio.

Par ailleurs, en interviewant un responsable de la ville sur le même sujet, le Conseil a noté que Jean Lapierre avait baissé le volume du micro de son interlocuteur et avait parlé à sa place pour mettre dans sa bouche des paroles tout à fait à l'opposé de celles que tenait l'invité depuis plusieurs minutes. Le Conseil a qualifié cette conduite de contraire à toutes les règles de l'entrevue et donc inacceptable en regard de l'éthique journalistique.

Quelle crédibilité peut-on accorder à cette équipe, dans les circonstances. Il est plus que temps que les électeurs sanctionnent sans réserve et sans détour ce genre de politiciens en les renvoyant, qui chez eux, qui au plus profond des banquettes de l’Opposition. Ils ne méritent même pas de constituer l’Opposition officielle aux Communes…

NE SOYONS PAS DUPES ! LE 26 MAI 2004 - Manon Cornellier (Le Devoir) rapporte que réélu, le gouvernement Martin investirait au moins neuf milliards de plus en cinq ans dans la santé, mais le gros de ces sommes servirait à financer un plan de réformes qu'il veut négocier avec les provinces et auquel il entend être associé. Son plan sur 10 ans servirait à Paul Martin de base de négociation lors de la conférence des premiers ministres qui doit avoir lieu cet été. « C'est ce plan-là que j'aurai avec moi. Ce sont les réformes pour lesquelles je me battrai », a-t-il promis.

Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) n’est pas dupe de la manœuvre lorsqu'il écrit en éditorial que s'il est une chose qui n'a pas changé depuis le départ de Jean Chrétien, c'est cette volonté inébranlable du Parti libéral du Canada d'utiliser l'arme du financement pour tenter d'imposer ses quatre volontés dans des champs de compétence aussi exclusivement provinciale que la santé. « Malgré un usage redondant du mot « partenaires », le plan présenté hier par Paul Martin ne déroge en rien à cette règle », souligne-t-il.

Pour l'éditorialiste, après toutes ces années Chrétien marquées au fer du mépris pour les provinces, on aurait pu s'attendre à un virage de la part du nouveau chef libéral. Or le plan de réforme avancé hier par Paul Martin découle directement du rapport Romanow. En promettant d'injecter au moins neuf milliards supplémentaires en santé au cours des prochaines années, M. Martin confirme par l'absurde l'existence d'un déséquilibre de ressources entre Ottawa et les provinces. Mais au lieu de céder une partie du champ fiscal à ces dernières pour leur permettre de s'acquitter au mieux de leurs responsabilités constitutionnelles, il choisit d'utiliser l'argent comme point d'appui pour imposer sa médecine. Décidément, ce lancement de campagne n'est pas l'amorce du temps nouveau qu'on nous annonçait !

Pour le changement, on repassera ! C’est quand même écoeurant : le fédéral nous étrangle financièrement depuis des décennies, et Paul Martin pendant une dizaine d’années comme ministre des Finances dans le gouvernement Chrétien, en réduisant constamment sa part dans le financement des services de santé et aujourd’hui, il promet de faire l’inverse de ce qu’il a toujours fait ? Et il s’attend à ce qu’on le croit ? Il veut passer pour un vrai sauveur du système de santé ? Il nous prend vraiment pour des imbéciles.

À propos, avez-vous remarqué que personne, dans toute cette agitation, ne parle d’investir du côté de la prévention en santé ? Incroyable mais vrai ! Il faut dire que la prévention, ce n’est pas électoralement très rentable même si c’est l’avenue la plus prometteuse pour réduire les problèmes en la matière…


UNE AUTRE PROMESSE EN L’AIR, LE 26 MAI 2004 - Jocelyne Richer (PC) rappelle qu’en campagne électorale, Jean Charest avait fait de l'attente dans les corridors des urgences son ennemi numéro un. Un an plus tard, on constate que l'ennemi, invaincu, semble plus menaçant que jamais. Loin de diminuer, le nombre de civières entassées dans les corridors des salles d'urgences des hôpitaux québécois, faute de lits disponibles, a augmenté de 17 972 durant la première année du gouvernement libéral. De plus, le nombre de personnes ayant séjourné plus de 48 heures à l'urgence est passé de 51 282, l'an dernier, à 55 613, cette année.

Jean Charest a échoué dans son engagement à éliminer l'attente dans les salles d'urgence. Une autre promesse non tenue…

MARTIN ET CSL : MÊME SLOGAN, LE 26 MAI 2004 – Pour Kathleen Lévesque (Le Devoir), Paul Martin a peut-être largué les amarres de la Canada Steamship Lines en 2003, mais il semble que cette dernière soit une source d'inspiration en politique. Le Parti libéral du Canada et l'entreprise maritime, aujourd'hui dirigée par les fils du premier ministre, partagent la même expression nautique « Droit devant », dans leurs slogans respectifs.

La semaine dernière, le PLC a lancé sa campagne publicitaire. En français, les messages se terminent par le slogan « Allons droit devant avec l'équipe Martin ». Or, depuis 1998, la Canada Steamship Lines (CSL) utilise le slogan « Droit devant » comme motivation auprès de ses nouveaux employés. « Ce n'est qu'une coïncidence », a assuré la porte-parole de la CSL, Martine Malka, jointe par Le Devoir.

Les libéraux expliquent que le slogan libéral a une résonance dans la population : « Ça décrit bien notre message de campagne. [...] Ça signifie aller vers l'avant, ne pas regarder le passé ».

Oui, c’est ça ! Il ne faudrait surtout pas regarder le passer, aux yeux des libéraux. Mais pour « Jos Public », le payeur de taxes sans échappatoires possibles, c’est un autre histoire dont il se souviendra certainement le 28 juin prochain…

LE PLEUTRE ! LE 25 MAI 2004 - Alec Castonguay (Le Devoir) rapporte que Jean Lapierre, le « courageux » lieutenant politique de Paul Martin au Québec, refuse de débattre des enjeux de la campagne électorale en cours devant les étudiants de l'Université de Montréal, des HEC et de la Polytechnique. Candidat du Parti libéral dans Outremont (quel courage en effet !), la circonscription qui abrite ces institutions universitaires, Jean Lapierre laisse entendre que ça ne fait pas partie de son plan de campagne de débattre en public, même dans sa propre circonscription, alors qu'il semblait n'y voir aucun problème il y a quelques semaines.

Jean Lapierre préfère « se concentre à rencontrer les électeurs d'Outremont sur le terrain ». François Rebello, candidat du Bloc qui aurait croisé le fer avec Jean Lapierre, soutient que « faire du terrain, c'est aussi confronter ses idées ». « Si c'était ailleurs, dans un autre comté, il le ferait, dit-il. C'est un gros risque de penser que tous ces jeunes sont souverainistes. »

En politique, ça prend beaucoup plus de courage que derrière un micro, à déblatérer dans un environnement contrôlé, sans personne pour nous contredire ! Un pleutre, ce Lapierre ! À l'image de tous ces Arthur de ce monde, d'ailleurs...

COUILLARD RÉPRIMANDÉ, LE 25 MAI 2004 - Le Devoir rapporte qu’après le Front commun des assistés sociaux du Québec samedi, c'était hier au tour du Collectif pour un Québec sans pauvreté d'exprimer sa déception de voir que le gouvernement Charest ne pourra respecter sa promesse d'assurer la gratuité des médicaments aux personnes âgées à faibles revenus et aux assistés sociaux aptes au travail. « Si le gouvernement n'a pas les moyens de se payer ça, écrit le collectif dans une lettre ouverte diffusée hier, les prestataires de l'aide sociale aptes au travail et sans emploi l'ont encore moins. »

Une autre promesse oubliée… La vedette et incidemment ministre de la Santé (lire Réparation) commence à prendre pas mal d’eau, non ?

PROPOS ALAMBIQUÉS, LE 24 MAI 2004 - Gilles Toupin (La Presse) décrit un Paul Martin poursuivant sa campagne à l'Île-du-Prince-Édouard en qualifiant de «fumisterie» le refus du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, de faire campagne sur la souveraineté du Québec et en tournant en ridicule l'ancien premier ministre du Québec, Jacques Parizeau. M. Martin répondait devant des partisans libéraux de la circonscription de Cardigan aux commentaires faits la veille par M. Duceppe à propos de ses objectifs électoraux. Gilles Duceppe avait en effet affirmé que la campagne électorale fédérale n'était pas le moment propice pour décider de l'avenir du Québec.

M. Martin a rétorqué que bien au contraire c'était le moment et que les vrais intentions du Bloc étaient de « sortir le Québec du Canada ». Le premier ministre a reproché au chef bloquiste de se contenter de discuter en cachette au téléphone de souveraineté « avec le vigneron officiel du Bloc », faisant allusion à Jacques Parizeau. Il a affirmé que la souveraineté était la « raison d'être » du Bloc tout en refusant de voir dans l'éventuel appui de la majorité des Québécois au Bloc le 28 juin prochain un appui à la souveraineté.

Paul Martin déraille complètement, il tient un discours complètement alambiqué, le type. C'est navrant de voir un prétendant au poste de premier ministre s'attaquer à partir de l'Île-du-Prince-Édouard à Gilles Duceppe, lui reprechant de se cacher sur la question de la souveraineté alors qu'il en parle dans tous ses discours; puis à Jacques Parizeau, de façon aussi mesquine, alors qu'il n'est même pas dans la bataille électorale... L'Île-du-Prince-Édouard n'en a rien à cirer, nous non plus à l'égard de celle-ci dans cette campagne.

LE TEMPS EST VENU, LE 24 MAI 2004 - Karim Benessaieh (La Presse) rapporte que c’est sur un thème devenu cher à son parti, le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, a proposé aux électeurs une «vision propre au Québec» et les a enjoint du même souffle à « sanctionner le Parti libéral du Canada » pour les scandales qui ont ponctué leur règne. Répondant du tac au tac au premier ministre Paul Martin qui l'accusait de cacher l'option fondamentale de son parti, la souveraineté, M. Duceppe a déclaré d'entrée de jeu que la différence québécoise devait s'exprimer dans un pays souverain. Cependant, les élections fédérales ne sont « ni le lieu, ni le moment propice pour décider de l'avenir du Québec ». Il a réitéré les cinq axes autour desquels le Bloc compte articuler sa campagne.

En faisant élire une majorité de ses députés au Québec, écrit la journaliste, le Bloc s'engage ainsi à lutter contre le déséquilibre fiscal, à œuvrer pour le développement durable, à intervenir pour que l'État canadien assure la justice et le partage de la richesse, s'occupe des régions et intervienne sur le plan international pour préserver la paix. Les prochaines élections, a convenu le chef souverainiste, opposeront au Québec le Bloc aux libéraux. Pour le Gilles Duceppe, crédités d'une confortable avance dans tous les sondages, les bloquistes ne doivent cependant pas faire preuve d'un excès de confiance.

Enfin, le temps est venu pour les Québécois et les Québécoises de sanctionner ces libéraux fédéraux. Ceux-ci qui, à l’image de leur représentant dans Portneuf, sauf d’enrégimenter les jeunes aux vertus « canadjennes », n’ont fait qu’entraver le développement du Québec et sa marche vers la souveraineté, sa pleine émancipation, sa liberté, depuis leur retour au pouvoir, il y a plus de 10 ans maintenant. Ils l’ont fait dans scandale, le non respect de nos règles démocratiques, l’incompétence dans la gestion des fonds publics, l’injustice fiscale, la négligence à l’égard des services de santé par l’étranglement fiscal, etc.

Et pour ceux qui, incroyablement ou contre toute attente, douteraient de l’effet délétère de leurs agissements pendant tout ce temps, qu’ils votent donc sagement selon cette bonne vieille règle qu’on applique normalement lors des élections générales au Québec : après deux mandats pour un gouvernement, dehors ! Aller vous ressourcer !


LE SCANDALE LIBÉRAL, LE 22 MAI 2004 - Denis Lessard (La Presse) fait état qu'à la toute veille de la décision de sa vie, Paul Martin ne peut compter sur l'appui que d'un Québécois sur trois. À quelques heures du déclenchement des élections générales, seulement le tiers des Québécois sont satisfaits de son gouvernement, approuvent son leadership et ont l'intention de voter pour son parti.

Plus inquiétant encore pour M. Martin, pas moins de 85% des Québécois ne le croient pas quand il soutient qu'il ne savait rien des problèmes du programme de commandites, constate le plus récent sondage CROP d'opinions réalisé pourLa Presse et le Toronto Star.

L'arrestation de Chuck Guité et de Jean Brault, le poids accru du Québec sur la scène internationale, les changements à l'assurance-emploi ou même l'entente avec Québec sur les congés parentaux, rien n'y fait. Si les élections avaient eu lieu cette semaine, le Bloc québécois aurait balayé le Québec, estime Claude Gauthier, spécialiste de CROP. Comme aux élections de 1993 et de 1997, les élus libéraux seraient confinés à la région de Montréal avec quelques sièges épars en Estrie ou dans l'Outaouais.

L'enquête était en cours au moment où Paul Martin a multiplié les interventions au Québec et lorsque les libéraux comme les bloquistes ont rendu publics leurs slogans et leur publicité de campagne.

Bref, les électeurs se souviennent encore et j'espère que la mémoire ne fera pas défaut au jour de l'élection. Pour sa part, le Bloc ne pourra uniquement par la dénonciation faire des gains ou conserver son avance actuelle. Il devra aussi en cours de campagne traiter de l'importance d'avoir une opposition forte de québécois et de québécoises à Ottawa pour défendre nos intérêts... d'ici à ce que nous devenions enfin souverains.

REPLI SUR SOI, LE 21 MAI 2004 - Bernard Descôteaux (Le Devoir) écrit que la première victoire d’hier des défusionnistes notamment le refus d'une intégration sociale et culturelle dans un grand ensemble. Le refus d'une vision audacieuse de l'avenir des villes, qui auront à assumer un rôle de plus en plus grand en matière de développement, avec en prime à Montréal, une fracture culturelle et économique évidente.

La jeunesse et l'avenir au pouvoir ! Les défusionnistes sont pour la plupart de purs produits de la culture de la banlieue. Au cours des dernières décennies, ils ont fui par milliers les villes centres à la recherche d'une meilleure qualité de vie. Ils ont fui les comptes de taxes élevés et, du même coup, leurs responsabilités envers les villes centres, où ils continuaient pour la plupart à trouver leur gagne-pain. Les problèmes de la ville centre ne les regardent surtout pas. Du moins, c'est ce qu'ils croient. Repli sur soi ici aussi.

En permettant les défusions, le gouvernement Charest a ouvert une porte qu'il aura de la difficulté à refermer si les défusionnistes l'emportent massivement aux référendums du 20 juin. Leur victoire à la signature des registres leur donne un élan que les partisans des nouvelles villes n'ont pas au moment d'entreprendre la campagne référendaire. Ils n'ont plus qu'un mois pour faire comprendre à leurs concitoyens que le repli sur soi n'est pas une façon de préparer l'avenir. Il est temps pour eux de monter sur les tribunes.

Repli sur soi, refus d’assumer sa part de responsabilité à l’égard des villes centres, souhaitons que les tenants des nouvelles grandes villes se réveillent enfin et mobilisent les citoyens de vision qui comprennent l’importance des nouvelles villes pour les générations qui suivront… Les défusionnistes incarnent le passé, c'est évident !

AVANCEZ À L’ARRIÈRE ! LE 21 MAI 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) décrit un raz-de-marée défusionniste à Québec et une grande ville qui pourrait éclater en morceaux au terme du processus des défusions municipales et des référendums qui se tiendront dans 12 des 13 anciennes villes, dont Sainte-Foy, Sillery, Cap-Rouge, Beauport et Charlesbourg.

La vague défusionniste déferle sur Québec à une échelle inattendue. En fait, les défusionnistes eux-mêmes n'ont jamais osé rêver à ce scénario alors que les défenseurs de la grande ville n'ont jamais voulu l'envisager tellement il leur semblait farfelu. Les défusionnistes, qui ont accueilli les résultats avec une joie débordante, remportent donc la première bataille de ce qui a tout l'air d'une guerre à Québec.

Selon le journaliste, les sorties publiques de l'ancienne mairesse de Sainte-Foy, Andrée Boucher, qui s'est d'ailleurs servie de son émission radiophonique pour plaider sa cause, sont notamment responsables des résultats obtenus. Se sont ajoutées les interventions en faveur des défusions de la part des anciens maires de Sillery et de Saint-Augustin-de-Desmaures, Paul Shoiry et Marcel Corriveau.

... tous très objectifs, bien sûr, pour juger de l’intérêt collectif, dans les circonstances. Le journaliste a omis de mentionner aussi l’effet de la radio poubelle pro défusionniste de la région sur les résultats. « Avancez à l'arrière ! »

ÉLECTORALISME ! LE 21 MAI 2004 - Kathleen Lévesque (Le Devoir)) décrit un Paul Martin qui entrouvre la porte pour régler, dès cette année, la « situation fiscale de tous les gouvernements provinciaux » et en santé, son intention de transférer les sommes nécessaires aux provinces; accord imminent concernant les congés parentaux; assouplissements à l'assurance-chômage; plus grande place du Québec sur la scène internationale; élimination annoncée des frais d'enregistrement et de transfert des armes (selon la PC)…

Ça sent les élections, n’est-ce pas ? Vont-ils encore longtemps nous prendre pour des imbéciles, ces libéraux ? Ils nous promettent en 10 jours ce qu'ils n'ont jamais pu ou voulu livrer en 10 ans !

DEVOIR DE MÉMOIRE, LE 21 MAI 2004 - Pour la PC, c'est un véritable procès de Paul Martin que dresse le Bloc québécois dans un document qui a été rendu public hier soir, lors d'une assemblée publique à Québec. Le Petit livre rouge du Parti libéral du Canada s'en prend au chef libéral qui « prétend incarner le changement » mais qui en fait poursuit l'administration de son prédécesseur Jean Chrétien.

Devant quelque 800 partisans, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a incité les Québécois à appuyer « un parti propre au Québec plutôt qu'un gouvernement marqué par la corruption et le patronage (…) Aller droit devant avec l'équipe Martin, c'est continuer dans la même voie du patronage, du gaspillage et des scandales », a dit M. Duceppe lors d'un discours au Centre des congrès.

Le document dévoilé par le Bloc rappelle que M. Martin « a été ministre des Finances, donc numéro 2 du gouvernement Chrétien pendant neuf ans ». À ce titre, M. Martin « a signé les chèques du scandale des commandites, les chèques du Fonds secret pour l'unité canadienne, a coupé les fonds pour la santé et l'éducation, a pigé plus de 45 milliards $ dans la caisse de l'assurance-emploi, a baissé les impôts des grandes compagnies pétrolières, etc. »

Le document bloquiste note affirme aussi que « depuis que M. Martin est devenu ministre des Finances, les sommes d'argent envoyées par les riches Canadiens - dont lui-même - à la Barbade pour ne pas payer d'impôt ont augmenté de 369 % ». Le Bloc québécois met en doute par ailleurs les prétentions du premier ministre Martin qui affirme ne rien savoir du scandale des commandites. C'est lui qui allouait les budgets pour le Fonds de l'unité canadienne, d'où provenait l'argent des commandites. De plus, M. Martin a été vice-président du Conseil du trésor.

Le Bloc conclut son document en demandant : « De qui les libéraux de Paul Martin défendent-ils les intérêts ? » On suggère quatre réponses possibles : les intérêts des millionnaires, ceux des grandes compagnies pétrolières, ceux de « leurs petits copains » ou ceux des libéraux eux-mêmes.

...choisissez l’une de ces réponses, ou toutes les quatre, de suggérer l’animateur de l'assemblée du Bloc à Québec.

NUAGES SUR LA CAPITALE, LE 20 MAI 2004 – L’étude des crédits de la Capitale-Nationale a permis de confirmer nos appréhensions quant aux impacts désastreux du dernier budget sur le développement de la région. « Les budgets d’intervention sous la responsabilité du ministre sont passés de 28 M$ à 12 M$ depuis l’arrivée des libéraux au pouvoir. Une coupure de 57 % qui prouve que le gouvernement Charest a abandonné la région. Les députés libéraux de la Capitale-Nationale ne peuvent continuer à nier l’évidence : ils ont failli à la tâche », selon la députée de Taschereau et porte-parole pour la région de la Capitale-Nationale, Mme Agnès Maltais.

Sans commentaire...

PROMESSES LIBÉRALES NON TENUES, LE 20 MAI 2004 – L’étude des faits saillants de l’étude des crédits budgétaires 2004-2005 du ministère de la Santé et des Services sociaux révèlent que près de 40 000 Québécoises et Québécois demeurent en attente d’une intervention chirurgicale hors des délais médicalement acceptables et on compte 4431 personnes de plus qu’il y a un an en séjours de 48 heures et plus à l’urgence.

Quant à la situation financière du réseau des services, en plus de n’avoir rien de prévu pour les hausses salariales, plus de 500 millions de dollars en deux ans ont été financées à crédit pour les opérations courantes et Philippe Couillard admet qu’il n’a aucun plan de remboursement de déficit accumulé.

Si l'on y ajoute l'important recul en matière d’équité interrégionale sous ce gouvernement, et un réinvestissement de 1,1 milliards de dollars INFÉRIEUR à celui promis, comment se surprendre du bris de confiance devant la surenchère libérale et les promesses sans suite ? Les promesses n’ont pas été tenues et les résultats ne sont pas au rendez-vous en matière de santé et de services sociaux. Cela explique pourquoi, lorsque consultés, les deux tiers des Québécoises et des Québécois sont insatisfaits de la performance du gouvernement libéral en matière de santé et de services sociaux.

NOUVELLE COMMENTÉE, LE 20 MAI 2004 - La PC rapporte que les libéraux fédéraux ne reconnaissent pas le déséquilibre fiscal mais se disent prêts à « travailler main dans la main » avec le gouvernement Charest pour le régler.

Ça s’appelle dire une chose et son contraire tout à la fois. Quelle crédibilité !

« Je ne veux pas m'embarquer dans des concepts pour savoir s'il y a déséquilibre ou pas. Je constate qu'il y a des besoins que le gouvernement québécois a identifiés et que le premier ministre Paul Martin parle de concertation, d'ouverture et de définir ensemble de nouvelles façons de faire », a déclaré hier le président du Conseil privé, le ministre fédéral Denis Coderre.

À la veille d’un élection générale, ce genre de discours ou d’engagement, à l'encontre de ce que les libéraux ont fait depuis qu'ils sont au pouvoir, n'est pas crédible !

Ce dernier était de passage à Québec pour y vanter, quelques jours avant le déclenchement des élections fédérales, les réalisations de l'équipe libérale locale. « Ce qui m'intéresse, c'est m'assurer que les deux gouvernements puissent s'asseoir ensemble et répondre aux besoins. On veut avoir des ententes concrètes dans les régions. Nous, on croit à la péréquation, il y a là-dedans des choses concrètes pour aider les régions et les provinces », a dit le ministre Coderre.

Paroles, paroles et paroles ! (air bien connu)

Selon ce dernier, peu importe la forme que la collaboration entre les deux gouvernements prendra. « Je comprends que la population du Québec et le gouvernement québécois constatent certaines carences. Il faut mettre l'accent sur la notion de partage. Le premier ministre [Martin] a dit qu'on veut s'asseoir avec les provinces et définir ensemble les besoins et les moyens d'y remédie », a déclaré le ministre Coderre.

Qu’a fait M. Martin depuis 10 ans à cet égard, cet ex-ministre des Finances dans le gouvernement Chrétien ? Le passé est seul garant de l'avenir en cette matière.

Il s'en est pris violemment au Bloc québécois, principal adversaire des libéraux au Québec. « Pour un parti qui se veut propre, ils ont une campagne sale, a-t-il dit. Le Bloc est une franchise de la maison mère du Parti québécois. Ils peuvent jouer sur l'humeur des gens. » Le point de vue libéral lors de la campagne au Québec sera de faire valoir que seuls des députés ministériels peuvent réaliser des choses. « Il faut la capacité de réaliser des choses, pas faire 15 secondes de "clip" comme le Bloc. Nous, on réalise des dossiers », a poursuivi le ministre Coderre.

Quels dossiers ? C'est pas rassurant. Dans les régions de Portneuf et de la Capitale-nationale, on les cherche encore…

Le slogan des libéraux de la région de Québec sera « Québec mérite mieux », un slogan qui paraît un peu cruel pour les trois députés libéraux fédéraux de la région qui sont déjà en poste et qui disent abattre une tâche colossale.

Québec mérite mieux en effet… que le scandale des commandites, que les 2 milliards de dollars pour le programme de contrôle des armes à feu, que les 8 millions de $ de publicité « pro-canadjian » lancés dans la dernières campagne référendaire, que la Loi fédérale sur les jeunes contrevenants, que la Loi fédérale sur la supposée clarté référendaire, que les silencieux députés libéraux…

COMPRESSIONS À CARACTÈRE POLITIQUE ? LE 20 MAI 2004 - Dans Le Devoir, Pierre Fournier de Montréal souligne que depuis quelques jours, des rumeurs de compressions à Télé-Québec circulent, notamment en ce qui concerne l'émission 1045, des Parlementaires.

M. Fournier estime que Télé-Québec est un petit bijou de télévision en matière de contenu. Une émission d'affaires publiques y serait menacée ? Il me semble que la télé-réalité et que les Star Académie de tout acabit occupent déjà un espace télévisuel suffisant. Pouvons-nous laisser une fenêtre ouverte sur un autre type d'information ? Faut-il rappeler que Télé-Québec se syntonise sans le câble et que la qualité est au rendez-vous ? Télé-Québec joue un rôle dans l'information de type affaires publiques et le 1045, des Parlementaires y participe : laissons donc Télé-Québec continuer à nous informer.

J’ai l’impression que c’est justement ce qui gêne le gouvernement Charest actuellement. Cette émission nous donne vraiment un bon aperçu de ce qui se passe avec un gouvernement aussi dogmatique et ça ne plaît certainement pas aux libéraux. « Alors, coupons ! », se disent-ils probablement.

PAYE BAPTISTE, LE 19 MAI 2004 - Mylène Moisan (Le Soleil) rapporte que l’'augmentation des taxes scolaires se traduira l'an prochain par 22 millions $ de plus dans les coffres des écoles du Québec, montant que le gouvernement reprendra en totalité en diminuant d'autant le chèque qu'il leur envoie. Le ministre de l'Éducation, Pierre Reid, a confirmé hier que les propriétaires verront leur compte de taxes augmenter proportionnellement à la hausse de l'évaluation foncière de leur demeure. À Montréal, le compte grimpera de 22 % en moyenne, contre 8 % à Québec.

Que voulez-vous, il faut bien que le gouvernement Charest trouve l’argent pour financer ses futures baisses d’impôt… « Paye Baptiste ! » … la véritable devise du gouvernement Charest.

À L’ORDRE ! LE 19 MAI 2004 - Selon Le Soleil, si l'ancienne mairesse Andrée Boucher veut continuer sa campagne en faveur des défusions à la radio, elle devra laisser plus de place aux opinions des pro-fusion. C'est son patron, Geoffrey Brown, le directeur général de la station de radio CJMF, qui le confirme. « Durant la période référendaire, les entrevues devront être accordées de façon équitable au camp du Oui et du Non, dit M. Brown. Mme Boucher en est consciente et elle va le faire. »

À l'heure actuelle, seuls les règlements habituels du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications (CRTC) s'appliquent. Mais dès que l'on saura les lieux des référendums, des règles plus strictes devront être suivies par les radiodiffuseurs, explique Philippe Tousignant, porte-parole du CRTC. « Le radiodiffuseur doit voir à ce que le public soit convenablement informé et offrir un traitement équitable des candidats et des partis », résume M. Tousignant.

Enfin, une personne qui ose appeler un animateur radio de la région, en l’occurrence madame Boucher et ex-mairesse de Sainte-Foy, à un peu plus d’objectivité dans sa conduite en ondes. Bref, l'objectivité avant les "ratings" faciles... À l’ordre, madame Boucher !

SLOGAN QUI CHOQUE !!! LE 17 MAI 2004 - Raymond Giroux (Le Soleil) rapporte : « Nous n'avons aucune leçon de propreté à prendre du Bloc québécois », a lancé hier Jean Lapierre en point de presse, dans un signal évident que le message plus ou moins subtil du Bloc sur le scandale des commandites avait fait mouche. Le slogan électoral du Bloc, « un parti propre au Québec », a été dévoilé samedi alors que les candidats libéraux du Québec, eux, tenaient leur dernière rencontre préparatoire aux élections dont le déclenchement est attendu pour dimanche prochain.

Un slogan qui fait effectivement mouche. Autrement dit, la vérité choque !

« COUP POUR COUP », LE 17 MAI 2004 – Pour Alec Castonguay (Le Devoir), la campagne électorale fédérale est déjà en marche au Québec. Le Parti libéral et le Bloc québécois en sont aux accusations. Les ténors du Bloc ont demandé à leurs militants et candidats de « répliquer coup pour coup » aux attaques libérales qui mettent en doute la pertinence du parti souverainiste à Ottawa. Michel Gauthier, l'organisateur en chef du Bloc et député de Roberval, a pris pour cible Jean Lapierre, lieutenant politique de Paul Martin au Québec. Devant un parterre de militants réunis en conseil général à Montréal, Michel Gauthier l'a sommé de respecter sa promesse faite en mars dernier de « sortir l'argent sale » du PLC.

Selon le Directeur général des élections, le PLC a touché des dons totalisant 650 000 $, de 1993 à 2002, de la part de firmes comme Groupaction et Everest, qui ont reçu de lucratifs contrats fédéraux dans le cadre du programme de commandites. « Les citoyens du Québec attendent la sortie de la première piastre, s'est exclamé Michel Gauthier. [...] Alors, avant de porter des jugements sur le travail des autres, monsieur le lieutenant du parti des commandites, cherchez l'argent sale et sortez-le au plus tôt, sinon nous conclurons que votre campagne se fera avec de l'argent sale. »

Et vlan dans les dents ! La campagne sera dure !

ALLO ! ALLO ! RÉPONDEZ ! LE 17 MAI 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que Jean Charest demande à tous les chefs des partis politiques fédéraux de révéler comment ils entendent corriger le déséquilibre fiscal une fois au pouvoir. Or, seul le Parti libéral du Canada nie l'existence d'un tel déséquilibre et ferme la porte à tout transfert de points d'impôt ou de la TPS en faveur du Québec. Pour Jean Charest, le déséquilibre fiscal représente un problème tel qu'il encourageait Ottawa à investir les champs de compétence des provinces. « C'est devenu un déséquilibre politique », a-t-il lancé.

La sortie de Jean Charest indispose toutefois des militants du Parti libéral du Québec. Le président de l'association libérale de la circonscription de l'Acadie, Terry Tatasciore, a confié au Devoir que cette initiative ne ferait pas l'affaire de bien des libéraux du Québec et que Jean Charest donnait un coup de pouce au Bloc québécois. « Le Bloc québécois va être très content. C'est dangereux de jouer ce jeu-là. On est un parti fédéraliste », a-t-il dit. M. Tatasciore faisait partie des quelques militants libéraux qui ne se sont pas levés pour ovationner Jean Charest lorsque celui-ci a demandé aux chefs de partis fédéraux de se prononcer au sujet du déséquilibre fiscal.

Comment voulez-vous que le chef d'un tel parti puisse être crédible dans les circonstances ? Il interpelle indistinctement tous les partis fédéraux alors que seul le Parti libéral du Canada nie actuellement un tel déséquilibre. Il ménage donc son grand frère fédéral. Et même là, Jean Charest ne semble pas avoir ses propres troupes derrière lui. C’est vraiment minable comme situation… Il continuera d’appeler dans le désert...

TIMIDE AILE JEUNESSE, LE 17 MAI 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) décrit un nouveau président de la commission jeunesse du Parti libéral du Québec, Simon Bégin, n'osant critiquer que du bout des lèvres le gouvernement Charest pour avoir fait augmenter l'endettement étudiant et se contentant d'inviter le gouvernement Charest à la prudence. Questionné par des journalistes sur ses commentaires bien timides comparativement aux critiques acerbes exprimées par l'ensemble des associations étudiantes, M. Bégin a finalement laissé tomber que la voie empruntée par le gouvernement n'était « pas acceptable ». « Il faut éviter cela le plus possible. Sur l'endettement, il y a mieux à faire. Les étudiants trop endettés commencent leur vie avec un poids supplémentaire qui pourrait être évité. On demande au gouvernement d'être prudent », a-t-il dit.

Ce week-end, les militants libéraux ont adopté une résolution, proposée par la commission jeunesse, visant à demander au gouvernement de prendre des « décisions susceptibles d'influer sur l'orientation générale de l'éducation post-secondaire uniquement lorsque les conclusions de la commission parlementaire sur les universités et le forum sur l'avenir de l'enseignement collégial seront connues ».

Plus mou que ça, tu deviens liquide… Quelle relève !

RÉDUCTIONS D’IMPÔTS RE-PROMISES, LE 17 MAI 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) écrit que blâmé par les militants de son propre parti pour avoir renié certains de ses engagements électoraux, le premier ministre Jean Charest a promis que les impôts de l'ensemble des contribuables québécois seraient réduits de cinq milliards de dollars d'ici à la fin de son mandat.

La réduction des impôts de cinq milliards de dollars en cinq ans «est un engagement ferme, et nous allons le tenir», a affirmé Jean Charest devant les 700 militants libéraux réunis à Trois-Rivières. Le premier ministre a indiqué que son gouvernement allait garder le cap.

En tous les cas, si cela se produit un jour, nous les aurons déjà largement plus qu'autofinancées, ces baisses d'impôts, par les nombreuses hausses de tarifs un peu partout. C'est évident, non ?

UN CLIN D'OEIL ? LE 16 MAI 2004 - Nathaëlle Morissette (La Presse) souligne que visiblement impatients, les bloquistes ont décidé de ne pas attendre le déclenchement officiel de la campagne électorale pour se lancer dans la course. Les troupes de Gilles Duceppe, qui se disent prêtes à passer à l'attaque, ont présenté hier à Longueuil leur plate-forme électorale. Avec son slogan « Un parti propre au Québec », le Bloc tentera de convaincre les Québécois que sa présence à Ottawa est indispensable, car il est le seul à pouvoir défendre leurs intérêts. Cette thématique est en quelque sorte un clin d'oeil au scandale des commandites.

Le Bloc parti a élaboré une plate-forme divisée en cinq principaux points: la démocratie, le développement durable, les besoins de la population, le territoire et la place du Québec dans le monde. Il s'engage notamment à proposer un plan de remboursement de la caisse d'assurance-emploi afin que le programme soit plus accessible, notamment pour les travailleurs saisonniers. Il veut également s'assurer qu'Ottawa transférera 630 millions de dollars au Québec pour lui permettre de mettre sur pied un programme universel de congés parentaux. Le financement fédéral en santé, le déséquilibre fiscal et le protocole de Kyoto sont également des sujets que le Bloc souhaite mettre à l'ordre du jour.

... un clin d'oeil au scandale des commandites ? OK ! Mais n'oublions jamais non plus les 8 millions de $ de publicité littéralement garrochés par le fédéral vers la fin de la campagne référendaire de 1995, en pleine contravention de la lettre, sinon de l'esprit de la loi s'appliquant aux consultations populaires au Québec. N'oublions pas non plus le scandale dans les coûts du programme de contrôle des armes à feu (de 200 millions de dollars qu'il devait coûter à l'origine, à plus de 2 milliards de dollars maintenant), ... et celui de la loi sur les jeunes contrevenants qu'on a adopté malgré l'opposition unanime du Québec, ... et celui de la loi sur la supposée clarté référendaire, ... et celui des surplus de plus de 45 milliards de dollars dans la caisse de l'assurance emploi. Mais j'arrête, je vais en devenir malade. Dehors les meubles (lire, les libéraux) !

LES GROS MOTS, LE 16 MAI 2004 - Raymond Giroux (Le Soleil) écrit qu’à une semaine du déclenchement officiel de la campagne électorale, les libéraux ont déjà sorti les gros mots, hier, contre le Bloc Québécois qu'ils identifient comme leur seul adversaire au Québec : « Les porte-parole du Bloc québécois ont menti sur ce qu'ils ont fait dans le dossier des commandites ! » a lancé le second de Paul Martin, l'ex-animateur Jean Lapierre pour qui les députés du Bloc siègent à Ottawa non pas pour défendre les « acquis des Québécois, mais plutôt leurs acquis personnels. M. Lapierre accuse le Bloc, dans « un pur mensonge », de s'attribuer la paternité du déclenchement du scandale, alors qu'en réalité, a-t-il dit, « ils ont lu les journaux » et n'ont fait que reprendre les informations publiées dans ceux-ci, notamment le Globe and Mail et La Presse.

Bon... Par sa réaction, Jean Lapierre confirme que le Bloc est vraiment l’adversaire des libéraux fédéraux dans la campagne qui s’annonce. Pour le reste, c’est de l’enfantillage. Il est évident que le Bloc a assumé véritablement un fort leadership dans la dénonciation du scandale des commandites, un des scandales, parmi plusieurs d’ailleurs, qui entachent la crédibilité du gouvernement libéral depuis des années.

Enfin, qu’est-ce qui importe, la paternité de ceux qui ont dénoncé un scandale, ou la paternité de ceux qui l’ont provoqué, qui en sont à l’origine, qui en sont responsables ? Que Lapierre aille donc se rhabiller !


FONCTIONNAIRES AU SERVICE DES LIBÉRAUX, LE 14 MAI 2004 - Joël-Denis Bellavance (La Presse) rapporte que le gouvernement Martin a réquisitionné les services de la fonction publique afin d'aider le Parti libéral à rédiger son programme électoral en prévision des élections qui devraient avoir lieu le 28 juin. Il y a deux mois, le premier ministre Paul Martin a demandé à tous ses ministres de faire un grand brassage d'idées dans chacun des ministères et de lui soumettre dans un délai de deux semaines un certain nombre de propositions chiffrées dans un document d'une dizaine de pages.

Sous le couvert de l'anonymat, des fonctionnaires de quatre ministères ont affirmé hier à La Presse que cette manoeuvre visait à permettre aux collaborateurs de M. Martin et aux dirigeants du Parti libéral de choisir les propositions les plus alléchantes pour les inclure dans le programme électoral. « Le but de cet exercice était assez évident. Il fallait soumettre un certain nombre d'idées et les coûts rattachés à leur mise en oeuvre pour permettre aux responsables du Parti libéral de prendre les plus intéressantes », a déclaré un fonctionnaire qui s'est rapidement élevé contre cette manoeuvre.

Comment peut-on avoir le culot de voter éventuellement pour cette bande de… libéraux aux prochaines élections ? L’ignorance probablement !

D’AUTRES HAUSSES DE TARIFS ? LE 14 MAI 2004 – La PC rapporte que ce n'est plus le gouvernement, mais la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) qui déterminera désormais les primes d'assurance que doivent verser les automobilistes. Un projet de loi en ce sens a été déposé hier à l'Assemblée nationale du Québec par le ministre des Transports du Québec, Yvan Marcoux.

« Le gouvernement prépare le terrain pour une hausse des primes d'assurance pour tous les automobilistes en 2005», a immédiatement prédit le porte-parole de l'opposition péquiste, Normand Jutras, député de Drummond. Le projet de loi crée un fonds de l'assurance automobile auquel seront transférés la majorité des actifs de la SAAQ.

Effectivement, il pourrait s'agir d'une autre astuce par laquelle le gouvernement Charest ajoutera un poids plus lourd au fardeau des contribuables automobilistes. Pendant ce temps, on repassera pour les véritables baisses d'impôt promises et qui resteront des promesses...

LE DÉMANTÈLEMENT SE POURSUIT, LE 13 MAI 2004 – La députée de Taschereau et porte-parole de l’opposition officielle pour la Capitale-Nationale, Mme Agnès Maltais, a joint sa voix aux diverses personnalités du monde culturel qui dénoncent l’abolition du poste de commissaire au Bureau du film de Québec, une décision qui découle directement de compressions budgétaires imposées par les deux gouvernements. La députée a rappelé que la situation actuelle au Bureau du film de Québec doit être vue comme une conséquence directe de la décision annoncée par la ministre de la Culture et des Communications, en septembre dernier, d’abolir la Direction générale de la Capitale nationale à la SODEC.

« Encore une fois, le gouvernement libéral fait la preuve qu’il n’a qu’une vision strictement comptable du développement de la région de la Capitale-nationale. En voulant économiser quelques milliers de dollars, le gouvernement Charest met en péril une industrie florissante qui a connu, au cours des dernières années, une croissance impressionnante dans la région. Il est temps que cesse cette entreprise de démolition », a conclu Mme Maltais.

Les intéressés devraient revenir sur leurs décisions afin que ce poste soit maintenu et ceci, dans l'intérêt du développement économique et culturel de notre région. À propos, que font les silencieux députés du caucus libéral de la région de la Capitale-Nationale face à ce démantèlement graduel des leviers de développement de notre région ?

CONFIANCE ET NAÏVETÉ, LE 12 MAI 2004 - Jocelyne Richer (PC) rapporte que Jean Charest fait confiance à Paul Martin pour éliminer le déséquilibre fiscal, même si son homologue fédéral refuse toujours d'en reconnaître l'existence. Il n'a donc pas l'intention de mettre de la pression sur M. Martin durant la prochaine campagne électorale, pour le forcer à se commettre davantage sur cette question. Il a fait valoir que son objectif était de rétablir l'équilibre fiscal entre les deux paliers de gouvernements, et ce, « peu importe la formule proposée » par Ottawa. Il est donc ouvert à ce que justice soit rendue au Québec via la péréquation, les paiements en argent, le transfert de points d'impôt, celui de la TPS ou autrement.

C’est pas rassurant, le passé ne peut en rien nous rassurer en ces matières. À voir !

« COLMATAGE », LE 12 MAI 2004 - Raymond Giroux (Le Soleil) remarque que pressés par l'approche des élections, les libéraux de Paul Martin ont décidé hier de colmater temporairement quelques brèches du régime d'assurance-emploi pour une note variant de 230 à 270 millions $ sur deux ans, au profit de plus de 100 000 prestataires. Le choix de mesures temporaires au lieu d'une réforme législative permanente découle de ce que le député libéral de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Georges Farrah, a décrit en point de presse comme des « guerres intestines très importantes » au sein de son parti. « Il y en a qui pensent qu'il y a beaucoup trop d'argent dépensé là-dedans », a-t-il dit en se présentant comme le défenseur des économies régionales. « Il y a des gens dans une autre réalité économique qui disent déjà payer trop d'assurance-emploi ».

Si certains des collègues libéraux de M. Farrah pensent cela, pourquoi ne proposent-ils pas de réduire les primes d’assurance-emploi afin d’en éliminer les surplus ? Pourquoi devrait-on continuer à payer pour un service auquel la majorité des cotisants ne semble pas avoir droit lorsqu'ils deviennent chômeurs ?

COMMANDITES : DOSSIER FERMÉ ! LE 12 MAI 2004 –La PC rapporte que vingt-quatre heures après les arrestations de Charles Guité et de Jean Brault, les libéraux qui siègent au comité chargé d'enquêter sur le scandale des commandites ont sonné le glas des travaux. La majorité libérale s'est imposée, hier, pour que le comité cesse de faire comparaître des témoins et rédige un rapport intérimaire résumant les témoignages entendus au cours des derniers mois. Une tentative de dernière minute du Bloc québécois, qui voulait faire comparaître M. Chrétien et le premier ministre Paul Martin, aura échoué, leur amendement étant défait une fois de plus par la majorité libérale.

Les québécois oublieront-ils si facilement ? Se laisseront-ils abuser par les manœuvres grossières des libéraux dans ce dossier comme dans celui de l’assurance-emploi ?

ARRESTATIONS ET ÉLECTIONS, LE 11 MAI 2004 – Pour l’éditorialiste Josée Boileau (Le Devoir), officiellement accusé d'avoir pigé dans la caisse, non seulement dans le dossier des commandites mais aussi dans celui des armes à feu, l'autre grand scandale de la politique canadienne, Charles Guité continue de remplir son rôle de bouc émissaire. Cela ne trompera que les partisans libéraux les plus farouches, pas le reste de l'électorat.

Les électeurs ne sont pas des enfants, et c'est l'erreur que les libéraux de Paul Martin risquent de commettre en accueillant comme une bénédiction l'arrestation, certes opportune mais non pas salvatrice, de M. Guité et de Jean Brault. Qui croira que les moins de deux millions de dollars de fraude dont sont accusés MM. Guité et Brault résument à eux seuls l'essence des 250 millions engloutis dans le programme des commandites ? Et puis, le scandale des commandites a pris une autre dimension au Québec. La manipulation démocratique à laquelle se sont livrés sans remords les libéraux, et qu'ils défendent toujours aujourd'hui, alimente un ressentiment que l'entourage de M. Martin ne doit pas sous-estimer.

Il n'est quand même pas rien qu'une caisse secrète de 800 millions de dollars ait été destinée à l'unité canadienne, par l'entremise du bureau du premier ministre, sans que nul n'ait de comptes à rendre (ce fut d'ailleurs la base du programme des commandites). L'amour du pays, ça s'achète de toutes les manières : c'est la seule donne qui compte pour les libéraux fédéraux au Québec, dès lors réduit à quelque chose comme un petit peuple. Voilà un mépris qui laisse des traces, et ce n'est pas l'arrestation d'un Chuck Guité, ni de tous les publicitaires véreux de Montréal, qui y changera quoi que ce soit.

Pour mémoire ! À propos, ne pas oublier les 2 à 3 milliards du scandale du programme des armes à feu, la Loi sur les jeunes contevenants qu'on nous a rentré dans la gorge, celle sur la clarté référendaire (autre gifle à l'intelligence des québécois). En voulez-vous d'autres ???

BEN VOYONS ! LE 11 MAI 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que le coût du régime public d'assurance-médicaments a augmenté de 12 % à 13 % en 2003-2004, ce qui laisse présager une hausse des primes du régime similaire à l'ajustement de 9 % décrété par le gouvernement Charest l'an dernier. En clair, la prime devrait passer de 460 $ à un peu plus de 500 $ le 1er juillet prochain.

Le gouvernement se retrouve dans une situation identique à celle de l'an dernier. Les coûts du régime avait crû de 12 %. La prime était passée de 422 $ à 460 $, une augmentation de 38 $, ou de 9 %. La différence entre la hausse des coûts de 12 % et celle de la prime de 9 % s'explique principalement par la croissance des revenus du régime en raison de l'augmentation du nombre de ses adhérents.

Ce n'est donc pas demain que le gouvernement Charest remplira une promesse libérale de la dernière campagne électorale en matière d'assurance-médicaments, celle de limiter la hausse de la contribution des assurés à l'augmentation du coût de la vie. Il a également renoncé pour l'heure à garantir la gratuité des médicaments pour les assistés sociaux, les personnes âgées de 65 ans ou plus et les plus démunies, celles qui touchent le maximum du supplément de revenu garanti, une autre promesse libérale.

Ben voyons : une de plus, une de moins ! Y'a rien là !

L’ÉTAT WAL-MART, LE 10 MAI 2004 – Pour Michel Venne (Le Devoir), dans les années 1980, on avait associé les volontés de réforme du gouvernement Bourassa à l'État Provigo (qui remplaçait l'État providence). Aujourd'hui, l'image qui lui vient en tête pour qualifier le projet de «modernisation» (ou «réingénierie») présenté mercredi par Mme Monique Jérôme-Forget, est celle de l'État Wal-Mart. Comme pour le champion du commerce de détail, le gouvernement du Québec propose un État axé sur le «service» au citoyen, et ce, «au meilleur prix chaque jour».

La vision qui surgit entre les lignes des documents disponibles est celle d'un État platement fonctionnel, une sorte d'entreprise de services publics qui ne véhiculerait aucun projet politique, social, culturel ou même économique. Le gouvernement veut «recentrer l'État sur ses missions essentielles». Mais la conception du rôle de l'État qui est ici proposée est pour le moins restrictive. Que reste-il du rôle de l'État dans le développement culturel, le développement social, le développement économique du pays, le développement des compétences des citoyens ? Que fait-on de son rôle de garant des processus démocratiques, de la sécurité et de la justice ?

En réalité, le gouvernement est fidèle aux préceptes idéologiques qui l'inspirent et renvoient à la responsabilité individuelle et aux lois du marché pour gouverner l'évolution de la société. On a dit abondamment que la montagne avait accouché d'une souris. [Jean Charest] habille son projet d'intentions louables, que personne ne peut contester. Il relègue toutefois l'État à une fonction instrumentale qui donne l'impression, par la platitude du plan de «modernisation» proposé, d'évacuer la dimension politique de son action. Ce faisant, c'est pourtant une vision politique très précise non seulement du rôle de l'État mais du fonctionnement d'une société qu'il impose à ses commettants.

À lire pour nous aider à réaliser ce qui se passe présentement. Réfléchissons ! Ce gouvernement s'amuse à gouverner. Notre nation a autre chose à faire, doit avoir plus d'ambition, il me semble...

GOUVERNEMENT EN LIGNE, LE 10 MAI 2004 - Michel Corbeil (Le Soleil) écrit qu’en 2008, au Québec, le citoyen « branché » pourra rapatrier son dossier médical et l'expédier à son nouveau médecin. En fait, il pourra réclamer les informations que l'État possède sur son compte et les transmettre à qui il veut. Il pourra aussi utiliser son ordinateur « pour questionner le gouvernement et obtenir réponse ». Ces exemples apparaîtrait dans un rapport que vient tout juste de compléter le député libéral de Verdun, Henri-François Gautrin, sur le « gouvernement en ligne ». Le document aurait été remis récemment au premier ministre, Jean Charest, qui doit le rendre public d'ici quelques jours.

Intéressant ! Voici une contribution possiblement significative d’un député que j’ai toujours beaucoup estimé. Un gars sérieux qui aurait mérité mieux que de rester sur les banquettes arrières de l’Assemblée nationale. Trop compétent probablement pour Jean Charest et ses sbires…

4 MILLIARDS EN 5 SEMAINES, LE 10 MAI 2004 – La PC rapporte que le gouvernement Martin a dépensé quelque 4 milliards $ de fonds publics en annonces de toutes sortes au cours des seules cinq dernières semaines [ un autre scandale à l’horizon ? ]. Des fonctionnaires fédéraux soutiennent qu'une forte activité d'allocation de fonds est normale en période post-budgétaire, mais certaines critiques affirment que les sommes distribuées ce printemps sont exceptionnellement élevées.

D’autre part, la PC prévoit que le comité des comptes publics de la Chambre des Communes pourrait recevoir l'ordre de mettre un terme dès demain à ses travaux sur le scandale des commandites. L'entourage du premier ministre Paul Martin semble vouloir déclencher des élections fédérales très bientôt. Des aspects importants du scandale des commandites restent à être traités et le seront par l'enquête publique à venir, présidée par le juge John Gomery, mais qui ne fera rapport que l'année prochaine. Les partis d'opposition accusent Paul Martin de créer un court-circuit sur le processus.

On table manifestement sur la crédulité des gens par les promesses et les annonces, ainsi que sur la courte mémoire de l’électorat, en ce qui regarde les nombreux scandales qui ont caractérisé ce gouvernement depuis 10 ans.

LIBEREZ-NOUS DES LIBÉRAUX ! LE 9 MAI 2004 - François Cardinal (La Presse)fait écho à une chanson disponible sur le Net et qui lance tout un message : Libérez-nous des libéraux. À la veille des élections fédérales et au moment où la grogne contre le gouvernement provincial prend de l'ampleur, le groupe rap Loco Locass jette une chanson dans la mare... Après les syndicats, les artistes se lancent donc dans la mêlée. Aidés par le groupe d'humoristes Les Zapartistes, les trois membres de Loco Locass ont pondu une chanson engagée et acérée contre les libéraux provinciaux, qui ne manque évidemment pas d'écorcher les libéraux fédéraux au passage.

« Face à la menace de la braderie, on brandit le poing de la patrie à la face des bandits », chantent-ils. « On est loin de maître chez nous, maintenant comme jamais, il y a un traître chez nous. Ça s'entend quand il (Jean Charest) parle comme un derrière de boîte de céréales. »

« Excédé par une année de réingéniaiserie, Loco Locass lance Libérez-nous des Libéraux. La pièce bénéficie du concours de Jean Charest lui-même, brillamment incarné par le Zapartiste François Parenteau. Puisque cette chanson doit être gravée dans la mémoire collective, nous la mettons gracieusement à votre disposition. Vous pouvez la sauvegarder et la brûler (...sur un disque) », peut-on lire sur le site Internet du groupe.

Pour les personnes intéressées, veuillez cliquer sur l'hyperlien suivant : Loco Locass.

ENTERRONS LE POISSON ! LE 8 MAI 2004 - Isabelle Rodrigue, de la PC à Ottawa, écrit qu’il faudra s'armer de patience avant de connaître les conclusions de la commission d'enquête sur le programme de commandites, qui abordera cependant une vaste série de questions, dont les liens entre les agences de publicité et le Parti libéral du Canada. Le juge John Gomery, qui présidera l'enquête judiciaire, a pris pour une première fois la parole publiquement, vendredi, pour expliquer la portée de son mandat, les procédures en place, l'échéancier prévu et les objectifs visés.

Il s'est engagé à trouver les réponses puisque «la population a le droit de savoir ce qui s'est passé», a déclaré d'emblée le juge, dans sa déclaration préliminaire. Pour y parvenir, il entend ratisser large en cherchant des explications pour une série de questions. Ainsi, il n'éludera pas deux questions cruciales au cœur du problème, à savoir s'il y a eu ingérence politique dans le programme et également si des liens politiques ont pu jouer en faveur de certaines personnes ou compagnies.

Mais en ratissant large, les travaux du comité prendront du temps. L'échéancier provisoire prévoit le dépôt des recommandations finales en décembre 2005. Ce temps est nécessaire pour faire le tour de la question de façon sérieuse, a affirmé le juge.

L’art d’enterrer le poisson ! Le chemin est désormais libre pour l’élection fédérale, les libéraux expliqueront qu’avant de conclure à quelque scandale que ce soit éventuellement relié au PLC, il faudra attendre les résultats de l’enquète. Quand ceux-ci sortiront, les élections seront derrière eux.

La manœuvre est grossière mais je me demande si les libéraux fédéraux n’en sont pas rendus à pouvoir passer n’importe quoi à la population, comme Jean Chrétien l’a démontré pendant son « règne ». Comme disait Bernard Landry en commentant l’élection des libéraux « provinciaux » l’an dernier : le peuple ne se trompe pas, mais il peut être trompé… L’histoire se répètera-t-elle aux prochaines élections fédérales ??? Pas au Québec, du moins j'espère !


L’ÉTAT DANS L’ÉTAT, LE 8 MAI 2004 - Stéphane Tremblay, en collaboration spéciale pour Le Soleil, écrit que le maire de Sept-îles invite le pdg d'Hydro-Québec, André Caillé, à venir sur la Côte-Nord expliquer davantage le grand défi énergétique qui attend la société d'État pour les prochaines années. Le journaliste explique : « C'est qu'une polémique est née depuis que le grand patron d'Hydro-Québec a dit que l'aluminerie Alouette de Sept-îles était en partie responsable de l'augmentation des tarifs d'électricité au Québec. Le pdg affirme que l'agrandissement de l'aluminerie fera grimper de 2 % les tarifs énergétiques pour l'ensemble des Québécois. La société d'État dit que, s'il n'en tenait qu'à elle, il n'y aurait plus de nouvelles alumineries au Québec. Hydro souligne que le coût de production de l'électricité servant à alimenter les nouvelles usines revient entre 6 à 7 cents le kwh pour être revendu au tarif L, uniformisé aux grands consommateurs, à 3,7 cents le kwh.

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la gale, n’est-ce pas ? On voit, par cette déclaration d’André Caillé, qu’Hydro-Québec, c’est vraiment l’État dans l’État. Il a décidé que s’il n’en tenait qu’à lui, il n’y aurait plus d’aluminium au Québec ? Mais pour qui se prend-il ? Oui, qu’il aille s’expliquer sur la Côte-Nord plutôt que de pontifier dans sa tour d’ivoire. Qu’il exporte son électricité, les emplois se créeront ailleurs et on ne sera pas plus avancés…

À propos, avez-vous remarqué que de telles affirmations ne sont pas possibles sans qu’une région comme la Côte-Nord réagisse ? Dans la région de Portneuf, dans de telles circonstances, personne ne réagit et d'ailleurs, les leaders de ma région dorment toujours sur le dossier de l’agrandissement de l’aluminerie de Deschambault…


« ÉTARATATINONS ! », LE 5 MAI 2004 - Norman Delisle (PC) rapporte que la fonction publique québécoise comptera 16 000 personnes de moins d'ici 2013, en vertu de la modernisation de l'État annoncée mercredi par la présidente du Conseil du trésor, la ministre Monique Jérôme-Forget. Au cours des 10 prochaines années, on prévoit en effet que 32 000 des 74 000 fonctionnaires prendront leur retraite, mais seulement la moitié d'entre eux, soit 16 000, seront remplacés. La manoeuvre permettra des économies de 700 millions $ sur dix ans, indique le document rendu public par la ministre Jérôme-Forget. Lentement et sûrement, en respectant les conventions collectives, par attrition, nous allons réduire la taille de l'État », a dit la ministre Jérôme-Forget. Dans les réseaux de la santé et de l'éducation, les employés qui partiront à la retraite ne seront pas tous remplacés, mais Québec ne fixe aucune cible de compression dans ces secteurs.

Par ailleurs, le gouvernement entend réexaminer d'ici la fin de son mandat la pertinence de 188 organismes gouvernementaux qu'il a ciblés. L'État favorisera la contribution du secteur privé par le biais de « partenariats public-privé ». Divers organismes mineurs disparaîtront. D'autres seront fusionnés, comme la Bibliothèque nationale et les Archives nationales. Enfin, de nouveaux organismes seront créés, notamment un Directeur des poursuites civiles pour remplacer le Procureur général, un organisme appelé Services Québec pour servir de guichet unique au citoyen désirant communiquer avec l'État, une Agence du revenu pour collecter l'impôt et un Centre de contrôle environnemental.

Anticipant des réactions, Mme Jérôme-Forget invite les citoyens à ne pas avoir une réaction disproportionnée face à cette modernisation. Cette modernisation constituait un des engagements majeurs du gouvernement libéral lors de la dernière campagne électorale, mais curieusement, l'annonce en a été faite alors que le chef du gouvernement Jean Charest était en tournée à l'étranger, en Europe, souligne l’article.

Changer le nom de Communication-Québec pour Services Québec ou créer un bureau des musées nationaux sont des mesures loin d’être révolutionnaires. Ça représente beaucoup de brassage de structures pour des rendements aléatoires, comme dans le domaine de la santé ’ailleurs. On « étaratatine » ! Tout simplement...

VIVE L'AUTOFINANCEMENT ! LE 5 MAI 2004 - Pierre Couture (Le Soleil) soulige que les Québécois devront s'y habituer. Après avoir vu leur facture d'électricité grimper de 4,4 % cette année, ils devront encaisser une importante augmentation de 5,5 % dès le 1er janvier prochain. D'ici 2011, Hydro-Québec prévoit ainsi des hausses totalisant pas moins de 15,5 %. Des documents déposés devant la Régie de l'énergie dans le contexte des audiences publiques entourant le projet de centrale au gaz naturel du Suroît montrent que la société d'État entend faire tout, sauf rire, avec les hausses de tarifs d'électricité au cours des prochaines années. Conséquence : la facture pourrait grimper de près de 8 $ par mois dès le 1er janvier prochain pour une maison moyenne chauffée à l'électricité. Pour l'année 2005, ce sont près de 100 $ supplémentaires que les consommateurs moyens québécois devraient débourser pour s'éclairer et se chauffer.

On voulait du changement, on l'a ! Pendant ce temps, patientez citoyens, citoyennes, les baisses d'impôt viendront un jour mais vous les aurez déjà plus qu'autofinancées depuis longtemps...

NON À DESCHAMBAULT, LE 4 MAI 2004 - Pierre Couture (Le Soleil) nous apprend aujourd'hui qu'Hydro-Québec s'est engagée hier à livrer les 175 mégawatts (MW) promis à Alcoa pour la modernisation de son aluminerie de Baie-Comeau. En contrepartie, le bloc d'énergie de 500 MW promis pour l'agrandissement de l'usine de Deschambault ne figure pas dans les plans de la société d'État.

Pendant ce temps, les leaders de la région de Portneuf et ses représentants élus dorment toujours. Dors ma région, dors ! Il faut dire que beaucoup d'entre eux, notamment le préfet et maire de Deschambault, ont les mains liées dans ces circonstances... Vive le développement régional !

ET ILS DORMENT TOUJOURS, LE 4 MAI 2004 - Michel Corbeil et Éric Moreault (Le Soleil) écrivent que les élus qui dirigent la Ville de Québec sont estomaqués. Le gouvernement libéral se prépare à accorder des millions de dollars à une multinationale pour investir à Mont-Tremblant alors que Jean Charest avait lui-même fait avorter un projet au Mont-Sainte-Anne en plaidant que cela ne cadrait pas avec les interventions que doit effectuer l'État.

C'est une nouvelle parue en fin de semaine dans La Presse qui a suscité les réactions. Québec et Ottawa accorderaient 75 millions $ à Intrawest pour construire des appartements de luxe destinés aux skieurs du Mont-Tremblant, dans les Laurentides, au nord de Montréal. L'argent proviendrait du Fonds des infrastructures, financé par les deux paliers de gouvernement.

« Je trouve ça carrément scandaleux, s'est exclamé Jean-Paul L'Allier hier soir, au conseil municipal. Il faut faire front commun (à tous les paliers de gouvernement) pour défendre la région. J'ai demandé une réunion avec le caucus libéral régional. Pas dans un esprit d'affrontement, mais ça fera. »

Pendant ce temps, chez les députés du caucus libéral de la région de la Capitale-Nationale, c’est toujours le silence et l’inaction. C’est une véritable répétition de ce qui s’est passé il y a un an avec le nouveau gouvernement Charest, les investissements sont dirigés ailleurs que dans notre région.

PERTE DE TEMPS, LE 4 MAI 2004 - En lettre au Devoir, Carole Mayer, de Montréal, écrit que comme beaucoup de citoyennes du Québec, sans médecin de famille, elle a fait plusieurs tentatives pour en trouver un ou une, mais au CLSC ou dans les cliniques privées on ne prend plus de « nouvelle patiente ».

« Quand j'ai un bobo à soigner, je visite les cliniques «sans rendez-vous» du quartier. J'y suis allée la semaine dernière. Je m'assois dans la salle d'attente, tout de suite on m’apprend que si je choisis le test PAP ThinPrep dans un laboratoire privé les résultats sont garantis à 90 % et cela coûte 75 $, ou si je le combine avec le test VPH ADN... à 95 $, alors là, plus de 95 % des lésions précancéreuses et cancéreuses sont détectées. Je choisis le test PAP conventionnel puisque je n'ai pas les moyens de payer. À la suite de l'examen, le médecin m'avise qu'il serait approprié que je passe une échographie. On me dit : « Pour l'échographie à l'hôpital, cela prend de trois à quatre mois pour avoir un rendez-vous ou bien on peut vous la faire tout de suite, au bureau même, pour 100 $. »

« J'en arrive à la conclusion qu'on essaie de me faire comprendre que les services publics sont moins performants que les services privés et que ceux qui ont de l'argent ont plus facilement accès à des services et, par le fait même, à la santé. Concrètement, dans ma vie de tous les jours, qu'est-ce que ça va changer tout ce branle-bas de combat en santé ? Est-ce que je vais être en mesure de me trouver un médecin de famille ? Est-ce que je vais pouvoir avoir accès plus rapidement à des services de qualité et surtout, gratuits ? Si je n'ai pas d'argent pour payer le coût des médicaments qui augmentent ou la radiographie dont j'ai besoin, à qui puis-je m'adresser ? »

Une belle illustration de l’absurdité dans laquelle baigne le gouvernement Charest actuellement, en matière de santé, un gouvernement dogmatique qui essaie de nous faire croire qu’un système mixte public-privé serait plus performant, et pas plus coûteux. Ce qui est, à sa face même, complètement faux. La coexistence du public et du privé dans un système de soins finit inévitablement par affaiblir le système public, crée des inégalités d’accès, une médecine à deux vitesses et coûte plus cher là ou ce genre de formule existe (aux Etats-Unis par exemple). Actuellement, au lieu d’améliorer le système de santé, on brasse les structures, c’est tout ! Quelle perte de temps ce gouvernement nous fait-il connaître depuis maintenant plus d’un an.

FRASER PERSISTE, LE 4 MAI 2004 – La PC rapporte que les critiques formulées depuis des semaines devant le comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes n'ont en rien modifié les conclusions formulées par la vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, dans son rapport sur le scandale des commandites. « Nous avons suivi les témoignages avec un grand intérêt », a déclaré Mme Fraser, qui témoignait de nouveau devant le comité parlementaire afin de préciser certains points.

« Rien n'a été dit qui pourrait d'une façon ou d'une autre nous pousser à modifier quoi que ce soit que nous avons dit dans ce rapport», a-t-elle assuré. Alors que l'enquête menée par le comité en est à son troisième mois, Mme Fraser ne s'est pas contentée de faire des reproches aux témoins. Elle a également montré du doigt libéraux et conservateurs, les accusant de faire preuve d'une hypocrisie croissante dans le cadre de cette affaire.

La vérificatrice générale a rappelé aux conservateurs n'avoir jamais dit que 100 millions de dollars avaient été volés -- comme plus d'un député l'a laissé entendre. Et elle a critiqué les libéraux qui ont tenté de minimiser l'importance de la somme de 100 millions, leur rappelant avoir trouvé suspect, dans son rapport déposé en février, les 250 millions dépensés dans le cadre du programme fédéral des commandites.

Espérant qu’on s’en souvienne encore au jour de l’élection...

SUR QUELLE PLANÈTE VIT-IL ? LE 2 MAI 2004 - La PC rapporte que des dizaines de milliers de travailleurs provenant de toutes les régions du Québec ont profité du traditionnel défilé du 1er mai, hier, pour manifester leur mécontentement contre les politiques imposées par le gouvernement provincial, pendant que le premier ministre Jean Charest redemandait, de Paris, où il se trouvait, aux syndicats de mettre de l'eau dans leur vin.

Les principales centrales syndicales avaient convié leurs membres à prendre part à la marche de la fête internationale des Travailleurs, qui se tient chaque année à Montréal. Les syndiqués de tout le Québec ont répondu massivement à l'appel. Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées dans les rues de Montréal et, selon l'estimation de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), la manifestation a rassemblé 100 000 personnes.

Vendredi, quatre des principaux chefs syndicaux ont rencontré le premier ministre Jean Charest, essentiellement pour faire renaître un dialogue, rompu après les récentes modifications décidées par le gouvernement, au sujet des lois du travail.

La demande de M. Charest est un peu déroutante dans les circonstances. En effet, qui, depuis un an, a refusé de mettre de l'eau dans son vin, sinon le gouvernement Charest ??? On se demande parfois sur quelle planète il vit.

RIRAIT-ON DE NOUS ? LE 2 MAI 2004 - La PC rapporte que pour Jean Charest, l'élargissement de l'Europe est une illustration de plus à l'effet que les « grands ensembles » servent davantage les intérêts du Québec. C'est ce qu'aurait déclaré hier le premier ministre à son arrivée à Paris pour une visite officielle de quatre jours en France. Inspiré par l'adhésion officielle hier de 10 nouveaux pays à l'Union européenne, qui en compte maintenant 25, le Jean Charest aurait fait valoir, lors d'un point de presse à la Délégation du Québec, que « la tendance est à la mise en commun ». « Nous croyons que les intérêts du Québec sont mieux servis dans les grands ensembles. C'est vrai dans le cadre de la fédération canadienne, mais aussi dans l'élargissement de nos accords commerciaux, que ce soit vers les États-Unis, le Mexique ou l'ensemble des Amériques », a dit M. Charest. Désirant éviter tout équivoque, le premier ministre s'est par la suite défendu d'utiliser l'exemple de l'Europe des 25 pour vanter les vertus du fédéralisme canadien.

Ou il n'a rien compris, ou il ne veut rien comprendre : les membres de l'Union européenne sont des pays souverains, pas des provinces. Ces pays ne confient pas les 2/3 de leurs revenus à un gouvernement central, comme c'est le cas pour le Québec dans l'ensemble canadien. Il n'y a pas de domination d'une nation sur une autre comme dans notre cas. Il rit de nous ou quoi ???

SUBTIL ! LE 1ER MAI 2004 - Marie-Andrée Chouinard (Le Devoir) souligne que c'est 100 millions de dollars que le ministre de l'Éducation, Pierre Reid, ira chercher dans les poches des étudiants dès septembre en avalisant une augmentation de l'endettement, détaillée hier à l'Assemblée nationale. Les étudiants ont rugi devant la hausse des plafonds des prêts de 72 % à l'université, accusant le ministre de présenter des scénarios plus dévastateurs que ceux appréhendés.

Des chiffres ? Une hausse de 72 % des plafonds des prêts au 1er cycle universitaire; 52 % à la maîtrise et au doctorat; une augmentation de 49 % pour les étudiants du collégial technique et de 41 % pour ceux du secondaire professionnel. Ces augmentations seront en vigueur le 1er septembre prochain.

Plutôt que de soutirer 63 millions des poches des étudiants, le ministère de l'Éducation (MEQ) va chercher plus de 100 millions avec ces remodulations de plafonds des prêts, pour une hausse de 59 % par rapport au moment annoncé. Une «contrepartie» qui lui permet «d'assurer la qualité du réseau universitaire et d'embaucher de nouveaux professeurs», comme l'a indiqué au Devoir hier le ministre de l'Éducation, Pierre Reid.

Le principe de hausse des plafonds des prêts augmentera l'endettement étudiant moyen de 1170 $ à la fin des études secondaires professionnelles, calcule le MEQ, de 2170 $ au terme des études collégiales techniques et de 5840 $ après un premier cycle universitaire.

Pourquoi ne pas avouer tout simplement que le gouvernement a besoin d'argent pour remplir ses promesses, notamment celle d'une réduction du fardeau fiscal... d'ailleurs encore à venir ??? Pour mémoire !

QUEL PAYS !?! LE 30 AVRIL 2004 – La PC rapporte qu’un nouveau sondage d'intentions de vote confirme la remontée du Parti libéral du Canada, au point où même dans une élection printanière, ses chances de former un gouvernement majoritaire seraient dorénavant bonnes. Un sondage mené pour le Globe and Mail et le réseau CTV, accorde 40% de l'appui de l'électorat national au PLC, cinq points de plus que la semaine dernière. Pour sa part, le Parti conservateur chute de cinq points, passant de 28 à 23% des intentions de vote. Les sondeurs croient que les résultats permettraient au PLC pourrait décrocher une majorité de sièges aux Communes advenant une élection prochaine. C'est la première fois qu'un sondage accorde aux libéraux une possibilité de majorité depuis la publication du rapport dévastateur de la vérificatrice générale, Sheila Fraser, il y a deux mois.

Les libéraux demeurent toutefois en difficulté au Québec, selon ce dernier sondage. Ils ne récoltent que 33% des appuis, contre 46% pour le Bloc québécois. Un tel écart vaudrait une soixantaine des 75 sièges du Québec au Bloc, et pourrait mettre en danger la majorité libérale aux Communes.

De son côté, Joël-Denis Bellavance (La Presse) nous confirme que le gouvernement libéral a dépensé près de 725 millions de dollars en puisant dans la réserve pour l'unité pour financer diverses mesures visant à faire la promotion de l'unité canadienne depuis qu'il a accédé au pouvoir en 1993. Il s'agit d'une somme nettement plus importante que ce qu'avait indiqué le ministre des Finances, Ralph Goodale, en déposant son budget à la Chambre des communes, le 23 mars, démontrent des documents rendus publics hier par le Conseil du Trésor.

Ajoutons à cela le scandale des 2 milliards $ du programme de contrôle des armes à feu, les 45 milliards de dollars soutirés du programme d’assurance-emploi en même temps qu’on en réduisait l’accessibilité… et j’en passe. C’est vraiment incroyable ! Les libéraux peuvent faire n’importe quoi et le ROC (Rest Of Canada) serait prêt à les reporter au pouvoir ? … manque d’alternative probablement.

SHEILA FRASER PERSISTE ET SIGNE, LE 29 AVRIL 2004 - Raymond Giroux (Le Soleil) écrit que la vérificatrice générale persiste, signe et réplique à ses détracteurs : « Les problèmes sont bel et bien sérieux », a-t-elle signifié par écrit au Comité des comptes publics, hier, en rejetant toutes les accusations portées par les Marc LeFrançois, André Ouellet, Charles Guité et autres parties au scandale des commandites.

La vérificatrice générale a devancé l'ordre du jour du Comité, qui l'a convoquée pour la semaine prochaine tout en débattant du moment précis, et a décidé d'expédier cette missive « pour aider (ses) membres à se préparer à l'audience », manière polie d'exprimer sa crainte que les élections ne soient déclenchées avant son témoignage.

« La vérification a révélé un non-respect généralisé des règles de passation des contrats », maintient-elle dans une lettre aux députés où elle invoque à l'appui de sa crédibilité le récent rapport d'une équipe internationale de vérificateurs confirmant que « nos pratiques sont fiables ».

Pour mémoire, vivement les élections !

PAS SURPRENANT, LE 28 AVRIL 2004 - La Presse Canadienne rapporte un coup de théâtre hier soir à Québec: le ministre de la Justice et député de Vanier Marc Bellemare a annoncé son retrait de la vie politique. « Les réformes ne se font pas au rythme que je souhaiterais », a expliqué M. Bellemare en annonçant sa décision aux journalistes. « L'univers politique ne répond pas à mes attentes. Je suis un plaideur qui aime le contact avec les gens, qui aime défendre les victimes. Je peux faire davantage pour les citoyens à l'extérieur de la politique », a dit M. Bellemare.

Deux dossiers ont particulièrement incité le démissionnaire à poser son spectaculaire geste: l'inaction de son gouvernement à modifier le régime d'indemnisation sans égard à la faute en matière d'accidents de la route, et la lenteur à procéder à la réforme des tribunaux administratifs. Un projet de loi a été déposé à l'Assemblée nationale l'automne dernier à cet égard, mais son principe n'a toujours pas été adopté.

M. Bellemare a raconté avoir pris sa décision de démissionner tard lundi soir, puis en avoir avisé son chef, le premier ministre Jean Charest, dès mardi matin, par voie épistolaire. Il n'était pas en Chambre mardi après-midi, lors de la période quotidienne des questions. Il a annoncé qu'il retournerait à ses fonctions d'avocat dès lundi prochain.

C'est comme je vous l'écrivais dans mes chroniques antérieures, quand tu te présentes en politique pour régler tes comptes personnels... ou professionnels... tu ne fais pas long feu normalement. Par ailleurs, cette démission est inacceptable car, comme député, M. Bellemarre s'est vu investir d'un mandat de 4 ans par la population qui lui faisait confiance, il y a un an. Qu'il décide aujourd'hui de quitter parce que le vie politique ne lui convient plus, c'est de l'irresponsabilité, de l'enfantilisme. « Plus con que ça, tu meurs ! », comme le dit l'expression.

J'ai vu ce genre de comportement chez certains de mes ex-collègues qui ont quitté avant terme et je jugeais leur comportement tout aussi incacceptable. C'est le cas de David Cliche, qui donnait sa démissionn le 30 janvier 2002 à titre de ministre et député de Vimont (déçu de n'avoir pas été invité à faire partie du gouvernement Landry) ou de Robert Perreault, qui a démissionné le 6 octobre 2000 comme ministre et député, invoquant des raisons qui ne tenaient pas debout selon moi.


DES CHANGEMENTS... AU SÉNAT ??? LE 28 AVRIL 2004 - Norman Delisle (PC) écrit que le gouvernement Charest examine des scénarios pour accroître la participation des provinces dans le processus de nomination des sénateurs. Les provinces de l'Ouest veulent depuis longtemps apporter des changements au Sénat et au mode de nomination des sénateurs, une question qui soulève peu d'intérêt au Québec.

Franchement, ils n'ont plus rien à faire ! Et pourquoi pas l'abolir ? Pourquoi pas abolir les postes de Gouverneur général et de Lieutenant-gouverneur ?? Pourquoi pas sortir de ce système débilitant au plus coupant ??? On règlerait tout d'un seul coup...

À QUOI S'ATTENDAIENT-ILS ? LE 27 AVRIL 2004 - Dans Le Devoir, Emmanuelle Boisjoli, de Montréal, remarque qu'avec le 1er mai qui approche, on voit de plus en plus de gens qui arborent le slogan « Je n'ai pas voté pour ça! » Voilà une affirmation qui porte à réfléchir, écrit-elle, considérant que le gouvernement Charest a reçu la majorité des votes. Bien sûr, l'idée est de dire au gouvernement que ses actions ne concordent pas avec la volonté de ses électeurs. Ce qui est difficile à comprendre, pour madame Boisjoli, c'est que ces électeurs qui ont voté libéral soient surpris des gestes faits par ce parti.

« À quoi s'attendaient-ils de la part d'un parti qui, depuis longtemps, tend à privatiser l'État au profit de ses amis ? Que pensaient-ils qu'il se produirait avec la prise de pouvoir d'un conservateur, ancien ministre de Mulroney, admirateur déclaré des politiques de Mike Harris ? S'appuyer sur le fait que le démembrement de l'État et des politiques sociales n'était pas inclus dans leur propagande électorale tient d'une naïveté qui n'a pas sa place dans une société qui se veut démocratique. Le devoir du citoyen, doit-on le rappeler, est de se renseigner avant de voter.

Réfléchissons !

COMPLÈTEMENT DÉBILE, LE 27 AVRIL 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que le premier ministre Jean Charest a puisé à même son budget discrétionnaire pour verser une subvention de 10 000 $ au Conseil de l'unité canadienne. L'organisme, qui a obtenu la majeure partie de son financement du fonds secret de l'unité canadienne mis sur pied par le gouvernement fédéral, permet de « favoriser une meilleure compréhension entre Canadiens », selon M. Charest, qui est responsable des dossiers jeunesse au sein de son gouvernement.

Cette somme de 10 000 $, c'est « une contribution qui me semble tout à fait dans l'ordre des choses », estime le premier ministre. Cette somme apparaît minime comparée au financement de 16,6 millions que le CUC a obtenu entre 2000-01 et 2003-04 du fonds secret créé par le gouvernement libéral à Ottawa afin de promouvoir l'unité canadienne.

Incroyable !

APPEL À LA RAISON, LE 27 AVRIL 2004 - Éric Moreault (Le Soleil) rapporte que lors d'une rare sortie publique depuis son départ de la vie politique, Marc-Yvan Côté a invité la population « à garder la ville unie » et l'administration municipale à continuer de véhiculer « vision d'avenir et souplesse ». C'est à titre d'ancien ministre libéral responsable de la région de Québec pendant huit ans que M. Côté a participé à une conférence de presse sous l'égide de la coalition ProQuébec, pour lancer « un appel à un débat respectueux et à s'élever au-dessus des chicanes partisanes ». Durant ses deux mandats, l'ex-ministre a mesuré tous les efforts requis pour défendre la capitale face au pouvoir d'attraction de la métropole : il ne compte plus le nombre de sous-ministres ou de sociétés d'État qu'il a dû ramener à l'ordre.

... et souhaitons qu'il soit entendu. La solidité de notre Capitale nationale tient largement à sa capacité de se mobiliser, de se lever d'un bloc pour défendre nos intérêts. Sortons de la division, solidifions donc cette [encore] toute nouvelle grande ville.

UN OS DANS LE PROBLÈME, LE 27 AVRIL 2004 – Selon Cyberpresse, le ministre québécois de la Réparation, Philippe Couillard, se dit conscient du problème du remboursement parfois non intégral, par la Régie de l'assurance-maladie du Québec, du coût des soins reçus par des Québécois dans d'autres provinces. Lorsqu'un Québécois doit être hospitalisé ou traité dans une autre province canadienne, la Régie de l'assurance-maladie du Québec ne rembourse que ce que cela aurait coûté, si ces soins avaient été dispensés au Québec. Or, la tarification du Québec est souvent moindre qu'en Ontario, par exemple.

« Cela fait plusieurs années que c'est comme ça », a admis le ministre de la Santé et des Services sociaux, lorsque interrogé à ce sujet, après qu'il eut prononcé une allocution devant la Fondation québécoise du cancer, à Montréal. Du bout des lèvres, le ministre concède presque l'entorse aux principes de la Loi canadienne de la santé. « Dans les cinq principes de la loi canadienne, c'est celui où le gouvernement du Québec n'a pas toujours, de la perception de certains, rempli ses obligations. »

Le ministre Couillard a objecté que le Québec, coincé financièrement, « a également à considérer l'impact budgétaire » du système de remboursement des coûts par la Régie de l'assurance-maladie du Québec. Conscient du problème, le ministre Couillard ajoute: « On en parle avec mes collègues des autres provinces, à l'intérieur du gouvernement (du Québec) également. On est conscient de cette situation. » Il n'évoque toutefois pas de changement de pratique en vue.

Interrogé à savoir s'il pouvait se servir de ce « manquement » à la Loi canadienne comme argument pour prouver au gouvernement fédéral que le Québec manque d'argent pour financer pleinement ses obligations en santé, le ministre a répliqué: « Poser la question, c'est peut-être y répondre.

Pôve menisque ! Y’a rien compris! Si le Québec refuse de rembourser le coût des services de santé (essentiellement le coût des services médicaux et hospitaliers) dans des provinces comme l’Ontario, c’est tout simplement que le Québec a convenu avec les médecins et les personnels des établissements de santé de conditions de rémunération correspondant à la réalité du Québec. Ça coûte tout simplement moins cher au Québec pour produire les mêmes services. Alors pourquoi devrions-nous accepter de payer plus cher à l’extérieur, et notamment de payer au-delà de ce que nous avons convenu au Québec pour les gens desservis au Québec ? Si pour toutes espèces de raisons, on se fait traiter à l’extérieur du Québec, à des coûts plus élevés, pourquoi devrions-nous absorber cet excédent que d’autres ont choisi plus ou moins de tolérer ? L’assurance privée est là pour combler la différence, non ?

À propos, à ceux qui prétendent qu'on devrait permettre à ceux et celles qui ont les moyens de payer, de se payer les services de santé qu'ils seraient disposés à défrayer, je réponds qu'ils ont déjà cette possibilité. Point n'est besoin de modifier notre système de santé, ils n'ont qu'à aller se faire soigner aux États-Unis. Et je leur souhaite bonne chance !


PASSONS AUX CHOSES SÉRIEUSES ! LE 26 AVRIL 2004 - Article de la Presse Canadienne : après avoir démontré qu'il était capable de former un bon gouvernement, le Parti Québécois doit maintenant s'attarder plus activement à l'aspect le plus important de son programme, la souveraineté. Selon un des coprésidents des chantiers de modernisation du PQ, Roger Bertrand, c'est le message principal qui ressort de la vaste tournée de consultation effectuée ce printemps et qui prendra fin le week-end prochain à Montréal. M. Bertrand retient que les militants ont un point de convergence; ils souhaitent que le Parti Québécois prenne le virage « pays ». Les idées émises par les militants lors de cette tournée seront maintenant analysées. Un rapport sera déposé à la fin juin. L'exécutif national du parti élaborera par la suite des propositions et recommandations qui seront présentées et débattues lors des congrès régionaux et nationaux, à partir de l'automne.

Bref, après le "bon" gouvernement d'une "province", passons donc aux choses sérieuses !

L’EXCÈS DANS LE SCANDALE, LE 26 AVRIL 2004 – La Presse canadienne nous apprend que le fédéral a versé beaucoup plus d'argent qu'il ne veut l'admettre dans sa réserve secrète pour l'unité canadienne. En 2001-02, Ottawa y a versé presque deux fois plus que le montant de 50 millions dévoilé par le ministre des Finances, Ralph Goodale, en mars. En 2002-03, la réserve pour l'unité a été dotée de 71 millions, soit 21 millions de plus qu'annoncé. Depuis 1994, période durant laquelle Paul Martin était titulaire des Finances, les libéraux ont affecté au moins 600 millions à cette réserve secrète. À ce jour, les dépenses effectuées de 1992 à 2000 par l'entremise du fonds secret demeurent inconnues, puisque le gouvernement refuse toujours de les divulguer. Comme c'est pendant cette période qu'a eu lieu le référendum de 1995 sur l'avenir du Québec, on peut s'attendre à d'autres surprises, selon l’article.

Cela fait près d'un mois que le gouvernement promet de divulguer les détails de ce fonds et sous prétexte que la compilation des dépenses du fonds est une tâche complexe, les porte-parole en retardent le dévoilement depuis plus de trois semaines. Un relevé confidentiel obtenu par la PC fait la liste de toutes les dépenses effectuées avec la réserve depuis l'année fiscale 2000-01. Le fonds secret a servi à subventionner toutes sortes de programmes, d'activités et d'organismes, qui sont habituellement financés de façon plus transparente.

Le gouvernement Martin a effectivement refusé de divulguer, aujourd'hui, le montant total des dépenses effectuées par le biais de la réserve secrète pour l'unité nationale, et ce en dépit du fait que des relevés détaillés commencent à circuler dans les médias... aussi, comment la population du Québec pourrait-elle logiquement reporter les libéraux au pouvoir, abusée qu'elle a été depuis plus de 10 ans par ces scandales et ces excès. Se laisserait-elle abuser encore une fois ? Et combien de fois encore avant qu'elle ne se réveille ???

TIRER À LA COURTE VUE, LE 22 AVRIL 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) constate que les citoyens qui opteront pour la défusion de leur ancienne ville seront frappés, dans la majorité des cas, par une hausse immédiate de taxes en perdant le droit d'étaler l'harmonisation du taux de leur impôt foncier sur 10 ou 20 ans, ce qui rendra leur décision fort onéreuse. Il estime la question référendaire quelque peu alambiquée.

Pour l’éditorialiste du même quotidien, Jean-Robert Sansfaçon, quant à savoir qui gagnera cette guerre, la réponse est simple: personne ne gagnera la bataille des défusions. Quel que soit le résultat des référendums, il n'en ressortira que division et amertume entre protagonistes. N'eût été ce processus absurde et inutile, enclenché par le gouvernement au lendemain des élections, tout le monde se serait fait à la réalité des nouvelles villes, dont les élus pourraient aujourd'hui consacrer l'essentiel de leurs énergies à bâtir plutôt qu'à faire la guerre.

Ce qui est le plus dommage dans toute cette affaire, c’est qu’on ramène le tout à une question d’avantages ou de désavantages sur le plan financier, ou sur le plan des services, alors que fondamentalement, c’est la capacité de nos grandes villes de fonctionner avec plus de cohésion, plus d’impacts pour le développement économique et social de nos communautés et de l’ensemble du Québec qui est en cause. Aucun progrès ne peut être porteur dans un contexte de division comme celui que nous vivions du temps des anciennes villes.

AYOYE ! LE 22 AVRIL 2004 - Michel David (Le Devoir) souligne que le maire de Québec, Jean-Paul L'Allier, a toujours eu un tempérament bouillant. Lors de la réunion du conseil municipal, lundi soir dernier, c'est sorti tout seul : « La maudite banlieue. » M. L'Allier s'est bien défendu d'avoir voulu insulter les résidants des anciennes villes de banlieue, peine perdue explique le chroniqueur: l'expression utilisée illustrait trop bien ce que pensent bon nombre de résidants des villes centres, qui ont eu pendant des décennies la désagréable impression d'être parasités par des banlieusards égoïstes qui se multipliaient comme des lapins mais refusaient d'assumer leur juste part du fardeau fiscal (...je ne suis donc pas le seul à le penser !).

Au-delà de la guerre de chiffres, c'est en quelque sorte à un ultime règlement de comptes entre la ville et la banlieue auquel on assistera d'ici l'échéance référendaire du 20 juin. L'improvisation et le poncepilatisme qui ont marqué l'action du gouvernement Charest dans ce dossier comme dans les autres avaient déjà de quoi semer la méfiance de l'un et l'autre camp. Les annonces d'hier ne feront rien pour la dissiper.

… et l’on aura tôt fait de « profiter », cette fois-ci encore, d’une expression mal à propos pour s'éloigner du véritable débat et divertir l’intelligence des vrais enjeux.

FOURBERIE, LE 22 AVRIL 2004 – Dans Le Devoir, Louis Hallé, enseignant de philosophie au cégep Lévis-Lauzon depuis bientôt 30 ans, fait part de ses réflexions suite à une récente visite de Stéphane au cégep. Interrogé sur le scandale des commandites, M. Dion, plutôt que de s'excuser, aurait tenté de minimiser l'affaire.

« Devant le scandale des commandites, je ne partage pas le mensonge et la fourberie comme moyens de défendre une idée, fût-elle la plus belle du monde », écrit notamment M. Hallé, refusant de faire confiance à quelqu'un qui dit « je ne savais pas ». Il aurait aimé voir un premier ministre se lever et dire : « C'est ma responsabilité; je devais savoir, je n'avais pas le droit de ne pas savoir. » « Au lieu de cela, je regarde défiler la troupe des non-coupables, des ignorants et des aveugles, des menteurs et des couards. Comment doit-on se sentir devant le déluge de millions de dollars dilapidés, volés, utilisés pour garnir les poches de quelques profiteurs ? Floués ! »

Aux dernières nouvelles, on rapporte que l'ancien directeur du programme des commandites, Charles Guité, confirme lors de son témoignage aujourd'hui à Ottawa qu'il y a bel et bien eu une direction politique. M. Guité a déclaré que l'ancien ministre Alfonso Gagliano et même le bureau de l'ancien premier ministre Chrétien étaient directement impliqués dans les décisions pour déterminer quels événements recevraient l'argent du programme des commandites. Notamment, il contredit Alfonso Gagliano au sujet de la fréquence de leurs rencontres. Elles auraient eu lieu régulièrement, en moyenne une fois par mois avec le ministre, et jusqu'à une fois par semaine avec des membres du personnel du ministre Gagliano.

Ça se passe de commentaires...

DES CHEVAUX ET DES HOMMES, LE 22 AVRIL 2004 – La Presse Canadienne rapporte que la Gendarmerie royale du Canada a dépensé plus de 100 000 $ du programme fédéral de commandites pour acheter des chevaux, parce que Charles Guité, le fonctionnaire responsable du programme, lui en a donné l'autorisation. À l'époque, le corps de police subissait des pressions pour augmenter le nombre d'événements publics impliquant des policiers à cheval dans le cadre des festivités de son 125e anniversaire.

La GRC a été visée par la vérificatrice générale, Sheila Fraser, quand celle-ci a critiqué la transaction dans son rapport, en février dernier. Elle avait alors affirmé que l'argent alloué au programme de commandites n'aurait pas dû être utilisé pour des dépenses d'exploitation de la GRC. Dans son rapport, Mme Fraser a indiqué que les Travaux publics avaient mis de côté 3 millions $ en fonds du programme de commandites, entre 1997 et 1999, pour contribuer au financement des célébrations d'anniversaire de la GRC. Mais seulement 1,7 million $ ont effectivement été versés à la force de police.

Environ 244 000$ ont été payés en commissions à trois agences de publicité, Lafleur Communications, Gosselin Communication et Media/I.D.A. Vision. Une autre tranche de 1,08 million $ a été versée à Lafleur et Gosselin pour du travail de production. Selon M. Zaccardelli, la GRC a été dirigée vers ces firmes de publicité par M. Guité, qui a dit à la Gendarmerie que les Travaux publics ne pouvaient effectuer le travail à l'interne.

La PC rappelle que depuis que les premières questions ont surgi autour du programme des commandites, en 2002, la GRC a entrepris une dizaine d'enquêtes sur divers projets, la majorité d'entre eux sans aucune relation avec ses propres fêtes de 125e anniversaire. Ces enquêtes soulèvent d'épineuses questions pour le comité des comptes publics qui se penche, de son côté, sur le scandale.

C’est quand même incroyable. À propos, comment accorder toute la crédibilité nécessaire à ces enquêtes menées par la GRC sur le scandale des commandites, dans ces circonstances ? Et incidemment, le député libéral de Portneuf aux Communes, Claude Duplain, va-t-il louer un ou deux chevaux de la GRC comme décor lors de la prochaine activité politique du PLC dans sa circonscription ? Tant qu’à y être…

L’HEURE DES COMPTES, LE 21 AVRIL 2004 - Selon la Presse Canadienne, alors que plusieurs indications donnent à penser que Paul Martin déclenchera des élections au retour de son voyage à Washington, la semaine prochaine, des députés libéraux du Québec jugent risqué d'aller en campagne ce printemps. Les députés et ministres ontariens seraient plus enclins à foncer immédiatement pour ne pas laisser plus de temps aux conservateurs de Stephen Harper de s'organiser. Le plus récent scénario prévoit le déclenchement d'élections le 2 mai en prévision d'un scrutin le 7 juin.

Pendant ce temps, Paul Martin mène pratiquement une campagne électorale avant le temps, une autre entorse à la démocratie ??? La PC rapporte en effet qu’il aurait dépensé à lui seul, entre le 6 janvier et le 18 avril, près de 474 000 $ en voyages au Canada, alors que la campagne électorale n'est pas en marche. À cela doivent s'ajouter les dépenses de l'entourage du premier ministre, qui voyage avec lui. Résultat : la facture pourrait bien avoir dépassé la somme d'un million $ en un peu plus de trois mois. Au bureau du premier ministre, on explique que les déplacements de M. Martin doivent se faire à bord d'un avion Challenger, plus coûteux, et que leurs motifs étaient justifiés, le premier ministre les qualifiant d'affaires gouvernementales.

Pour sa part, Joël-Denis Bellavance (La Presse) rapporte la charge d’hier de l’Opposition aux Communes selon laquelle Paul Martin est «le père du scandale des commandites» parce que le ministère des Finances qu'il a dirigé pendant neuf ans a déjà contourné les règles normales d'attribution de contrats afin d'en accorder à la firme de consultants Earnscliffe, une entreprise qui emploie plusieurs stratèges qui ont travaillé sur les deux campagnes au leadership du premier ministre. Des documents obtenus par le réseau TVA qui démontrent que le ministère des Finances a bafoué les directives du Conseil du Trésor en octroyant quatre contrats de publicité à Earnscliffe et trois autres à la firme Anderson Consulting, une autre firme où ont déjà travaillé des partisans de M. Martin, entre 1993 et 1995. En tout, la valeur de ces sept contrats s'élève à 525 000 $.

La nervosité des libéraux n'a pas de quoi surprendre. L’heure des comptes approche inexorablement...

LE DÉFI DE L’APPROPRIATION, LE 19 AVRIL 2004 - Selon Michel Dumais (Le Devoir), le principal enjeu du futur gouvernement en ligne sera l'appropriation des technologies par le citoyen. Il conviendra de s'assurer que certains groupes de citoyens ne seront pas laissés sur l'accotement. Tout comme pour la démocratie, la e-démocratie reposera principalement sur les consensus qui émergent de l’information et de l’opinion. De là, ce grand enjeu d'appropriation.

Or à cet égard, plusieurs obstacles se dressent : est-ce que le signal Internet se rendra vraiment aux citoyens ? Les citoyens auront-ils un accès égal aux contenus ? Saura-t-on franchir les barrières qui se dressent pour les handicapés visuels, les analphabètes, ceux qui ne savent aucunement lire, les personnes illettrées, voire les analphabètes technologiques, ceux qui regardent encore l'ordinateur avec une certaine « peur ». Comment tenir compte des aptitudes différentes à se brancher, selon qu’on soit jeune ou aîné, riche ou pauvre, citoyen des régions centrales ou éloignées ?

Pour M. Dumain, un projet visant à instaurer un gouvernement en ligne et, à terme des mécanismes de démocratie virtuelle, devrait donc tenir compte de ces écarts importants. Certes, le gouvernement en ligne ne sera pas une panacée universelle, il faudra conserver d'autres moyens de communiquer avec le citoyen tout en faisant des efforts afin de favoriser l'appropriation des technologies par celui-ci en favorisant par exemple la création de centres de formation.

Excellent article, à lire dans Le Devoir d'aujourd'hui, afin de mieux préparer l'avenir !

UNE ANNÉE TRÈS LONGUE, LE 18 AVRIL 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) écrit que le gouvernement Charest semble avoir vieilli de façon accélérée en un an, comme s'il avait pris place dans une machine à voyager dans le temps pour se retrouver, après avoir appuyé sur les mauvais boutons, affligé d'un taux d'insatisfaction digne d'une fin de règne. « Cent ans sans se plaindre », se lamentait Charlebois. Plus des deux tiers des Québécois estiment, eux, qu'ils ont bien des raisons de se plaindre de leur nouveau gouvernement.

Jean Charest et ses ministres, au lieu d’expliquer l’état des finances publiques, ont tenté de convaincre la population que les promesses étaient tenues. Le gouvernement Charest a rompu avec plusieurs engagements contenus dans le programme électoral des libéraux. Parmi les principales promesses reniées, on note l'engagement de baisser les impôts de un milliard pour la classe moyenne à compter de 2004-05. La première priorité du gouvernement, la santé, ne dispose pas de toutes les ressources financières que les libéraux promettaient d'y consacrer. Le tarif des garderies a été majoré de 2 $ par jour malgré un engagement formel de ne pas y toucher. En éducation, la hausse de l'enveloppe budgétaire couvre à peine les coûts de système. Le gel des droits de scolarité est garanti pendant la durée du premier mandat, mais le ministre de l'Éducation, Pierre Reid, a décidé de passer par la porte arrière en augmentant de 63 millions l'endettement des étudiants les plus pauvres. Quand, d'aventure, une promesse libérale est respectée, la mesure qui faisait l'objet de l'engagement soulève parfois la grogne ou suscite de l'inquiétude.

Quand on prend des libertés avec la vérité, c'est la crédibilité qui s'effiloche, conclut le journaliste.

Tout commentaire serait superflu.

SOYONS SÉRIEUX, LE 18 AVRIL 2004 - Pour Michel David, Jean Sharett ne semble pas avoir le cœur à l'ouvrage ces jours-ci. On pourrait très bien comprendre qu'il ait eu un coup de cafard à voir le bilan unanimement négatif qu'on a fait de sa première année de pouvoir, mais ce n'était pas très glorieux de se terrer chez lui en ce jour anniversaire de l'élection du 14 avril 2003.

De toute évidence, au moment où plane la menace des défusions, M. Charest n'avait pas davantage envie de faire face aux maires qui l'avaient invité au congrès de l'Union des municipalités du Québec (UMQ) hier, mais prétexter un horaire trop chargé alors qu'il avait simplement décidé de prendre congé n'était guère plus édifiant que sa dérobade de la veille. Tout le monde convient que sa fonction est extrêmement exigeante. S'il avait besoin de repos, il n'avait qu'à le dire franchement.

En est-il capable ?

UN AN DÉJÀ ! LE 17 AVRIL 2004 – Lettre dans Le Devoir, François Grenier, de Montréal, relate qu’au Téléjournal l'autre soir, on soulignait le premier anniversaire de l'arrivée au pouvoir du gouvernement Charest. Interrogé, le politicien se justifie devant une journaliste et confesse qu'il manque d'argent pour réaliser ses promesses électorales. Ses promesses, c'était de couper dans les dépenses. Donc, il nous dit qu'il manque d'argent pour couper dans les dépenses ! Cela me rassure. À ce compte, ce n'est pas demain que le privé se risquera dans le public.

Ce que remarque Samuel Allard, de Québec, pour qui le gouvernement « nous sommes prêts » Charest, fait montre d'un amateurisme hors du commun, un véritable scandale de la « réingénierie » de l'État. En plus de nous passer une forêt de séquoias, beaucoup plus gros que des sapins, sous le bâillon pour nous souhaiter joyeux Noël, et d'augmenter les frais de tout ce qui se rattache directement ou indirectement à son contrôle (transport en commun, électricité, etc.), il semble déterminé à diminuer la classe des intellectuels du Québec.

En bâclant sa décision administrative avec des économies de bouts de chandelles, le gouvernement Charest détruit à petit feu la relève cérébrale. L'augmentation de l'endettement des étudiants en diminuant les bourses pour augmenter les prêts empêchera une partie non négligeable de la jeune génération de s'instruire puisque plusieurs personnes seront réfractaires à une dette exagérée. De plus, l'idée saugrenue de privatiser Télé-Québec, la seule chaîne qui offre une programmation culturelle digne de ce nom, est encore une façon de puiser dans les ressources intellectuelles des citoyens !

Est-ce une conspiration pour conserver un électorat passif et sans idées, pour garder intacte la classe d'indécis qui a cru aux promesses électorales (en majorité reniées) ? Ou est-ce là la preuve de l'incompréhension la plus totale du gouvernement Charest envers les citoyens québécois ? Pour ma part, je préfère payer plus de taxes et d'impôts que dans les autres provinces afin de conserver nos acquis plutôt que de procéder à une vente de feu de tous nos biens matériels et logistiques dans le seul but de diminuer théoriquement mon taux d'imposition.

Je vous le dis, les « libéraux » de Jean Charest ne savent pas où ils vont, improvisent, disent régulièrement une chose, puis son contraire, ils racontent n’importe quoi ! … et ce seraient les autres qui ne comprendraient rien, bien sûr. Voici au moins deux citoyens qui y voient clair, M. Charest...

INDIGNATION TRANQUILLE, LE 15 AVRIL 2004 - Marie Allard (La Presse) et Gilbert Leduc (Le Soleil) soulignent que même si un vrai gâteau de premier anniversaire n'était pas de mise hier pour une équipe au pouvoir qui se comporte comme un vilain garnement aux yeux de ceux qui lui faisaient la fête, le gouvernement libéral de Jean Charest a quand même eu droit à une imitation de gâteau vraiment pas mangeable, traîné sur un char allégorique, et à un gros morceau... d'indignation tranquille. Aux quatre coins du Québec, des milliers de citoyens se sont rassemblés pour marquer le premier anniversaire de l'élection du gouvernement libéral.

À Québec, devant l'Assemblée nationale, ils étaient entre 6000 et 7000. Des étudiants, surtout, mais aussi des syndiqués, des écologistes et des représentants des groupes communautaires. À Montréal, le square Victoria a été pris d'assaut par plus de 10 000 personnes en fin d'après-midi. Pendant un peu plus de deux heures, à Gatineau, des manifestants ont perturbé l'accès à l'une des plus importantes vaches à lait de l'État, le casino du Lac-Leamy.

De son côté, Annie Lafrance (Le Soleil) retient que ce n'est pas la pluie battante qui a refroidi les ardeurs des manifestants, hier à Québec, alors que les diverses actions soulignant le premier anniversaire du gouvernement Charest ont causé des bouchons de circulation lors de l'heure de pointe matinale. Une perturbation qui aura été de courte durée, la majorité des manifestations s'étant déroulées dans le calme et la discipline. Elle souligne également la présence de syndicats, groupes communautaires et étudiants scandant des slogans pacifistes.

On manifeste ! À bon droit, nous avons tous été abusés. Mais ce n'est pas fini, l'effet négatif de ce gouvernement néo-libéro-canado-conservateur se poursuit. À preuve, ce matin, après bien des revirements depuis un an, une année perdue, on continue de tergiverser dans le dossier de l'énergie : le gouvernement Charest vient enfin de mettre sur la glace le projet de centrale au gaz naturel de Bécancour, en attendant l'avis demandé à la Régie de l'énergie sur la nécessité de construire le Suroît, une autre centrale au gaz naturel réclamée par Hydro-Québec. Pendant temps, l'économie commence à décliner. C'est le cas notamment pour la région de Québec qui, rapporte Le Soleil, connaît une croissance moins forte que prévu pour la région de Québec, selon les données du Conference Board.

LE BATEAU IVRE, LE 15 AVRIL 2004 - Michel David (Le Devoir) remarque que dans son malheur, le gouvernement Charest peut toujours se consoler à l'idée qu'il vaut mieux célébrer son premier anniversaire avec un taux de satisfaction de 30 % que de voir le ciel s'écrouler à trois mois des élections, comme cela est arrivé aux libéraux fédéraux. Encore faudrait-il qu'il apprenne à tirer profit de ses rares bons coups. Autrement, le PLQ deviendra le premier parti au Québec en plus de 35 ans à être renvoyé dans l'opposition après un seul mandat.

Hier, des milliers de Québécois sont descendus dans la rue pour protester contre... Contre quoi, au juste ? M. Charest a décrété qu'il s'agissait simplement d'une tactique syndicale à la veille des négociations dans le secteur public. Bien sûr, il y a de cela, mais l'analyse semble un peu courte. Selon le dernier sondage de Léger Marketing, 59 % des Québécois estiment que l'élection du PLQ a été un «mauvais choix».

Je ne sais pas dans quelle mesure le nouveau premier ministre a vraiment cru avoir reçu un «mandat clair» le 14 avril 2003. Depuis le début de l'année en cours, son gouvernement ressemble toutefois à un bateau ivre qui tangue au gré des vagues, sans direction précise, conclut le chroniqueur politique.

On voulait du changement, on l'a !

MAUVAIS CHOIX ! LE 14 AVRIL 2004 - La Presse canadienne rapporte qu'un an après avoir élu un gouvernement libéral à Québec, les Québécois disent, à 59 pour cent, qu'ils ont fait un mauvais choix. En effet, un sondage Léger Marketing réalisé entre les 7 et 10 avril n'accorde au PLQ que 33 pour cent des intentions de vote, loin derrière le Parti québécois, qui recueille 43 pour cent des appuis. L'Action démocratique ne jouit que d'une faveur marginale, à 18 pour cent.

Le sondage indique aussi que 72 pour cent des électeurs croient que la baisse d'impôt annoncée dans le récent budget Séguin ne répond pas à leurs attentes. Aussi, 68 pour cent des gens affirment que les gestes posés pour améliorer le système de santé sont en-deça de leurs attentes.

« Nous sommes prêts ! », disaient-ils, il y a un an...

LE GOUVERNEMENT « E », LE 14 AVRIL 2004 - Norman Delisle (PC) écrit que la CSN inscrit une minable note «E» sur le bulletin du gouvernement de Jean Charest pour sa première année de pouvoir. « Ce gouvernement n'a pas un problème de communication. C'est un problème de fond », selon la présidente de la CSN, Mme Claudette Carbonneau pour qui le gouvernement Charest constitue « une véritable imposture » pour ne pas avoir respecté ses engagements électoraux. Il est «obnubilé par le modèle social ontarien de Mike Harris, et entretient une vision misérabiliste du Québec», a soutenu Mme Carbonneau.

...rien à voir avec le « E-government ». C'est autre chose, ne nous y trompons pas !

UNE ANNÉE PERDUE, LE 14 AVRIL 2004 - Bernard Descôteaux (Le Devoir) rappelle qu’il y a un an aujourd'hui, le Parti libéral du Québec était porté au pouvoir. Rapidement, Jean Charest a voulu mettre en oeuvre le programme de changement qui lui avait servi de plate-forme électorale. Mal préparées, parfois improvisées, les réformes de cette première année auront fait se braquer syndicats et groupes communautaires ainsi qu'une majorité de l'électorat. Bilan: une année de perdue. Prêt, ce gouvernement ne l'était pas.

... sauf qu'il est un peu tard pour s'en apercevoir, n'est-ce pas M. l'éditorialiste ???

AUTRE GLISSEMENT, LE 13 AVRIL 2004 - Jean-François Néron (Le Soleil) écrit que c'est de Montréal et non plus à partir de Québec que se fera bientôt l'affectation des pilotes du Bas-Saint-Laurent sur les navires étrangers qui sillonnent le fleuve. Transports Canada fermera d'ici juillet, pour des raisons économiques, son bureau d'Administration de pilotage des Laurentides à Québec. Une décision qui soulève des craintes à la Corporation des pilotes du Bas-Saint-Laurent.

L'Administration de pilotage des Laurentides est l'organisme fédéral qui affecte les pilotes sur les navires en transit sur la voie maritime du Saint-Laurent. Pour plusieurs, la nouvelle de la fermeture du bureau de Québec, qui survient après celle déjà annoncée du bureau météo de la route de l'Église à Sainte-Foy, pourrait représenter un autre exemple de la « montréalisation des services du gouvernement fédéral ».

Mais pour la Corporation des pilotes du Bas-Saint-Laurent, sous-contractant qui reçoit ses affectations de l'agence gouvernementale pour escorter les bateaux entre Les Escoumins et Québec, le déménagement du bureau de la capitale vers Montréal engendre surtout des appréhensions sur la qualité des services. « Ce qu'on craint le plus avec cette fermeture, sans pouvoir assurer que ça se produira, c'est de voir diminuer les services aux armateurs. Ce service est pourtant excellent actuellement », explique Guy Marmen, président de la Corporation, qui regroupe 75 pilotes et dessert de nombreux ports de mer du Saint-Laurent dont Gros-Cacouna, Pointe-au-Pic, et bien entendu, Québec.

Selon l'article, les six à huit employés de Québec iront rejoindre le personnel de Montréal déjà en charge de l'affectation des pilotes qui naviguent sur le Saint-Laurent central, c'est-à-dire qui escortent les navires de Québec à Montréal. Les activités de l'organisme sur toute la longueur de la voie maritime seront ainsi concentrées dans des locaux fraîchement rénovés de la métropole.

Un autre glissement des fédéraux vers Montréal. Où est la ministre fédérale du Patrimoine, Hélène Scherrer ? Où est l'obscur député libéral de Portneuf, Claude Duplain, ses agents et leurs beaux uniforme rouge ? Gageons que le bureau du premier ministre va encore avoir sa visite dans les minutes qui suivent...

Gendarmes en uniforme, à l'assemblée d'investiture du PLC dans Portneuf, photo de X. Dachez, Le Soleil, 23 mars 2004 Caricature de Côté, Le Soleil, 24 mars 2004

BONNE FÊTE, LE 13 AVRIL 2004 - Clairandrée Cauchy (Le Devoir) écrit que le mouvement social promet de «faire sa fête» demain au gouvernement Charest, à l'occasion du premier anniversaire de son arrivée au pouvoir. Il s’agira d’actions régionales, le prélude à une mobilisation encore plus large le premier mai prochain. À Québec, les groupes sociaux promettent de bloquer le boulevard Charest, une grande artère du centre-ville. Vers midi, environ 5000 personnes sont attendues devant l’enceinte du Parlement, principalement des collégiens en colère contre la hausse de l’endettement étudiant ainsi que des représentants d’organismes communautaires.

Pour information, sans commentaire...

LE MOT JUSTE, LE 13 AVRIL 2004 – Un lecteur de Sainte-Adèle, Claude Jasmin, estime que c'est nuire à une activité normale et bienvenue que de continuer à utiliser le mot commandites. Il faut parler du scandale de la propagande. Se révèlent désormais et une caisse secrète et tant de millions de notre argent (de Québécois taxés) pour laver les cerveaux au moindre festival, à la moindre partie de baseball par l'entremise de rapports bidon d'agences de pub liées aux libéraux.

On voulait vendre le pays fédéral critiqué par au moins 50 % des francophones) comme on vend du savon ou des hamburgers. Tous les hypocrites qui grimpèrent aux rideaux promptement à cause de ce « on a été battu par l'argent » doivent maintenant s'en repentir puisque, là-dessus, « Monsieur » parlait vrai. N'oublions jamais que ces millions consacrés à «une vente vulgaire et méprisante» contrecarraient les lois québécoises sur le financement en matière de référendum. Double mépris ! Chantons « Et c'est pas fini... ».

Bon, un autre qui comprend se qui se passe !

PÉTAGE DE BRETELLES, LE 11 AVRIL 2004 – Denise Paquin (Le Courrier de Portneuf) rapporte que pour le député libéral de Portneuf à l’Assemblée nationale, « il y a plein de bonnes nouvelles dans le budget adopté le 30 mars (…). C’est un bon budget pour Portneuf parce qu’on touche principalement la famille ». Pour celui-ci, le nouveau soutien aux enfants est la mesure la plus importante avec quatre chèques seront versés annuellement à certaines familles.

L'année 2004 est loin d'être l'année des familles avec ce gouvernement. Elle se soldera par une hausse importante du fardeau fiscal des familles notamment causée par une augmentation des tarifs des garderies, des transports en commun et de l'électricité. Ce poids supplémentaire sur les épaules des familles, évalués à 835 millions $, est bien plus important que les mesures qui entreront en vigueur, uniquement l'an prochain par ailleurs. Quant à la décision d’envoyer des chèques, le tandem Charest-Séguin a opté non pas pour les famille, mais pour la visibilité. La seule mesure positive pour les familles en 2004 c'est l'abolition de la TVQ sur les couches. Il n'y a pas de quoi se péter les bretelles !

En fait, ce budget est à l'image de la première année du mandat du gouvernement Charest qui relève de l’imposture et de l’improvisation. Celui-ci se trouve dans une impasse, il a perdu toute crédibilité. Jamais n’aura-t-on vu un gouvernement renier de façon aussi rapide et à une telle échelle les principaux engagements grâce auxquels il s’est fait élire. Cette façon d’agir alimente malheureusement le cynisme à l’égard de la classe politique. Nous méritons mieux.

Depuis le 14 avril dernier, le Québec est déçu. Tout au long de la campagne électorale, le Parti libéral a pris des engagements nombreux, promis des résultats rapides, affirmé qu’il était « prêt » à mettre en œuvre son plan d’action, tout en s’engageant à être à l’écoute de la population. Au lieu de cela, les on a plutôt eu droit à un gouvernement qui a rompu l’essentiel de ses promesses, qui a affiché une performance décevante, qui s’est coupé de la population et dont l’action a été marquée du sceau de l’improvisation.

Promesses rompues en santé, au sujet des baisses d’impôts, des frais de garde, de la gratuité des médicaments, de l’endettement des étudiants, le Québec a aussi été durement touché par une pléiade de hausses de tarifs qui affectent le pouvoir d’achat. L’économie du Québec est affaiblie et la bataille en règle contre le déséquilibre fiscal n’a toujours pas eu lieu.

Décisions irresponsables et hésitations caractérisent la dernière année : défusions, no fault, négociations, équité salariale, réingénierie, brassages de structures, c’est tout ce qui nous attend dans la prochaine année. Misère ! De plus, la prochaine année s’annonce difficile avec un déficit budgétaire prévisible de 4,8 MM$ en raison de la diminution de 300 M$ des revenus prévus dans le budget Séguin et des engagements électoraux du Parti libéral qui totalisent 4,5 MM$ pour 2005-2006. Encore trois ans comme ça ???


DÉBILE ! LE 11 AVRIL 2004 – Dans Le Courrier de Portneuf, ce dimanche, le journaliste Alain Turgeon fait état que le journal a eu la surprise de recevoir dernièrement une demande de contribution politique du Parti libéral du Canada (PLC). La surprise est d’autant plus grande pour l’hebdomadaire que la lettre, signée par Paul Martin, et le coupon-réponse sont exclusivement en anglais.

Informé de cette situation, le député Claude Duplain a expliqué que l’envoi de la demande au journal n’avait rien en soi d’extraordinaire mais qu’il était inexcusable qu’elle soit en anglais. « Le bureau du premier ministre va avoir ma visite dans les minutes qui suivent » aurait dit M. Duplain au journal.

Oui, un autre indice du fait que ce Parti, le PLC, et le député libéral de Portneuf à Ottawa, sont complètement « virés sur le top », comme on dit ici. Premièrement, le député Duplain semble trouver que la demande de contribution politique à un journal n’a rien en soi d’extraordinaire : première erreur de jugement, d’ailleurs élémentaire. Adresser une demande financement politique aux médias est en soi un impair incroyable ! C’est qu’elle soit formulée en anglais qui est inexcusable selon lui, ce qui l’incite à monter aux barricades auprès du bureau du PM. Bonne chance ! Comme insignifiance, on ne peut trouver mieux. S’est-il fait accompagner d’agents de la GRC, cette fois-ci ???

RIEN DE VRAIMENT NEUF, LE 11 AVRIL 2004 - Mylène Moisan(Le Soleil) révèle que le plan de lutte contre la pauvreté du gouvernement libéral, rendu public récemment, reprend plusieurs mesures contenues dans celui qu'avait concocté le Parti québécois à une semaine des élections. En étant moins généreux. La comparaison entre le plan péquiste — dont LE SOLEIL a obtenu copie — et celui des libéraux montre que ces derniers prévoient dépenser 125 millions $ de moins chaque année. Le cadre financier péquiste indique un débours annuel de 633 millions $, contre 508 millions $ pour les libéraux.

La plupart des mesures annoncées la semaine dernière par Claude Béchard, ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, étaient inscrites au plan péquiste, qu'il s'agisse d'indexer les prestations ou de bonifier l'allocation d'aide à l'emploi. En plus de l'indexation de l'ensemble des prestations, le PQ prévoyait investir presque 200 millions $ pour majorer les prestations de 3 % en janvier 2005, de 2 % en 2006 et de 2 % en 2007. Les libéraux ont annoncé l'indexation complète des barèmes pour les prestataires ayant des contraintes sévères à l'emploi et l'indexation partielle (50 %) pour les autres prestataires.

Mis à part le gel, voire l'annulation, de différents projets d'investissement, les compressions intempestives et les augmentations des tarifs (électricité, places en garderie, etc), on cherche encore les initiatives qui seraient propres à ce gouvernement depuis un an... Il en est ainsi également à l'échelle de la région de Portneuf et de celle de la Capitale-Nationale. Il ne s'y passe plus rien de vraiment nouveau, sinon des reculs.

QUESTIONS SANS RÉPONSE, LE 10 AVRIL 2004 - Manon Cornellier (Le Devoir) écrit que lorsque Alfonso Gagliano a déclaré « Un ministre ne gère pas son ministère: il n'a ni le temps ni la liberté d'agir pour ce faire », les députés du comité qui enquête sur le scandale des commandites sont restés bouche bée. Si un ministre ne dirige pas son ministère, qui le fait? Et si ça ne tourne pas rond, qui alors doit être tenu responsable? Le sous-ministre? Les fonctionnaires? Depuis le début des audiences du comité, ces questions surgissent à chaque détour, provoquées par la manie de certains témoins, anciens ministres et fonctionnaires, de se relancer la balle.

Les membres du comité ne pourront éviter de se prononcer sur la responsabilité ministérielle, sur la distinction à faire entre un problème administratif isolé et un dérapage majeur dans un dossier aussi politique que celui des commandites. Mais trouveront-ils, non pas le coupable, mais qui doit être tenu responsable ? Pour la journaliste, la question reste ouverte.

En effet. Et n'oublions pas cet autre volet de la question dans cette affaire : est-il moralement acceptable en soi qu'on ait investi autant du produit de nos taxes et de nos impôts pour la promotion du castor et de la feuille d'érable, et notamment pour intervenir dans la campagne référendaire de 1995, en contravention des lois qui nous régissent au Québec et des principes démocratiques les plus élémentaires ?

DEVOIR DE PLATITUDE, LE 10 AVRIL 2004 - Michel David (Le Devoir) souligne que Jean Charest a fait une déclaration assez étonnante au journal Le Soleil dans le cadre de sa tournée des principaux quotidiens. « C'est mon job d'être plate », leur a-t-il lancé, référant plus précisément aux entrevues qu'il accordait.

Pour le chroniqueur politique, si c'était son objectif, il pouvait être assez content de lui cette semaine. Personne n'est sorti très emballé de ces rencontres. Plutôt que de s'en féliciter, M. Charest devrait s'en inquiéter. Comment se plaindre continuellement de la difficulté à faire passer son message tout en cherchant à en dire le moins possible ? Si le problème est que M. Charest n'a rien à dire, c'est encore plus inquiétant. Ceux qui le connaissent moins sont souvent consternés par sa connaissance superficielle, voire sa totale méconnaissance de dossiers pourtant très importants.

On ne peut pas exiger du chef du gouvernement qu'il maîtrise tous les sujets comme les ministres sectoriels, reconnaît Michel David, mais on a souvent l'impression que M. Charest n'a pas poussé la réflexion au-delà des deux ou trois «lignes» que ses conseillers lui ont préparées.

La vingtaine de forums régionaux qui se tiendront entre le 15 mai et le 19 septembre, en attendant le sommet national de la mi-octobre, semblent devoir être placés sous le signe de la même superficialité, qui trahit le caractère improvisé de l'opération. Il suffit de parcourir le document intitulé Briller parmi les meilleurs, qui servira de base aux discussions, pour avoir une idée des lieux communs qu'on y revisitera. Cela doit faire partie du devoir de platitude dont parle M. Charest.

Misère ! On voulait du changement, on l'a !

L'ART DE SE TIRER DANS LE PIED, LE 9 AVRIL 2004 - Jean-François Bertrand, ex-député et ministre Parti québécois dans le gouvernement Lévesque publie une lettre dans Le Devoir d’aujourd’hui. Tel un cheval de Troie, un sous-parti politique s'est introduit récemment au Parti québécois, une certaine gauche a décidé de prendre sa place dans ce parti, voulant devenir la conscience du Parti québécois et le ramener à l'ordre. Pour M. Bertrand ce groupe, à l'évidence, sera quelquefois du côté du Parti québécois, mais plus souvent contre.

Depuis sa fondation, le Parti québécois a réuni autour du projet souverainiste des militants de tous horizons et c'est le rêve de l'indépendance qui les a toujours tenus unis. Différents courants se confrontaient mais même là, le Parti québécois a toujours garder le cap sur un discours et une action fondamentalement social-démocrate. L’auteur prévoit qu'il va se développer un climat acrimonieux, car le sous-parti de gauche va agir à l'intérieur et à l'extérieur du Parti québécois. Déjà, dans le ton de l'annonce de leur formation, on sentait la confrontation à venir et les déchirantes négociations entre les deux.

Bien loin de permettre au Parti québécois d'élargir son électorat, cette nouvelle dynamique sera de la dynamite. Il eut été si simple et si facile de tout simplement adhérer au Parti québécois et de participer aux débats comme tous les autres militants. Mais voilà, cette prétendue et prétentieuse gauche, en se créant ses propres institutions historiquement vouées à l'échec, mine ses chances de faire progresser sainement ses idées et de participer un jour au gouvernement.

Il faut bien reconnaître en effet qu’il n’y a pas mieux que le Parti Québécois pour se tirer dans le pied et qu’une certaine gauche prompte à tirer sur ses propres alliés objectifs, plus souvent qu’autrement, handicapant à chaque fois la capacité du Québec de réaliser la souveraineté. Je crains que lorsqu'ils et elles auront compris cela, il ne soit trop tard...

L’OMBRE DU DAUPHIN, LE 9 AVRIL 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que tranchant avec les propos tenus cette semaine par Jean Charest, le ministre de la Santé et des Services sociaux (lire : Réparation) , Philippe Couillard, a rejeté catégoriquement hier que la gestion des superhôpitaux soit confiée à l'entreprise privée. La gestion des activités cliniques n'a jamais été mentionnée par M. Charest, « sauf erreur », a soutenu le ministre, qui répondait à une question de Louise Harel, porte-parole de l'opposition officielle pour la santé. Dans une entrevue accordée lundi au Devoir, Jean Charest avait pourtant exprimé son ouverture à l'égard d'une formule de partenariat public-privé (PPP) … « Pour la construction, pour la gestion aussi. Et si on veut nous proposer une formule, on est ouverts à cela. »

Pire, alors que M. Charest estime que l'exercice de «réingénierie» auquel se livre la présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, est « colossal », Philippe Couillard, a répété hier que la sous-traitance et la « réingénierie » dans le réseau de la santé, qui accapare 40 % du budget de l'État, n'allaient pas produire de « gains substantiels » et demeureraient un « phénomène marginal ».

Louise Harel a raison de s’inquiéter, Jean Charest joue effectivement l’« apprenti sorcier » en ces matières, depuis un an. « Manifestement, M. Charest a parlé à travers son chapeau. Et c'est ça qui m'inquiète, c'est de voir le premier ministre jouer avec des concepts qu'il ne maîtrise même pas », a souligné pertinenemment la députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Quant M. Couillard, qui rêve évidemment à succéder un jour à Jean Charest, se préparerait-il déjà ? Comment expliquer autrement qu'il s'affiche ainsi en faux, à deux reprises, coup sur coup, contre les dires de son premier ministre ? Ignorait-il vraiment les propos tenus par celui-ci sur un projet majeur relevant de sa compétence ? Ce serait surprenant !

BÉNÉFICE RECORD POUR HYDRO, LE 9 AVRIL 2004 - Claude Turcotte (Le Devoir) rapporte qu’en 2003, Hydro-Québec a enregistré un bénéfice net de 1,93 milliards, dont la moitié, soit 965 millions, a été versée à son seul et unique actionnaire, le gouvernement du Québec. Ce fut à la fois le plus important bénéfice net (en hausse de 26,5 %) et le plus important dividende dans l'histoire de la société d'État.

Depuis 1997, Hydro-Québec a versé 3,9 milliards en dividendes à son actionnaire. Cet actionnaire, comme on a pu le constater dans le discours du budget du ministre Yves Séguin, compte encore sur les dividendes d'Hydro-Québec pour boucler son propre budget à l'avenir, en plus d'imposer une taxe sur les services publics qui va coûter au moins 150 millions à Hydro-Québec, et ultimement, à ses clients consommateurs d'électricité.

À quand les prochaines hausses des tarifs d’électricité ?

LOTO-CITOYENNETÉ, LE 9 AVRIL 2004 - Josée Boileau (Le Devoir) se demande : l'opération des forums régionaux organisés par le gouvernement de Jean Charest a pour nom «Place aux citoyens», mais comment ceux-ci, noyés dans une mer d'élus et aux prises avec des sujets trop vastes, arriveront-ils à être entendus ?

La loto citoyenne, a priori, fait sourire, souligne la journaliste qui, si le gouvernement manque d'expertise, suggère ceci : pendant 25 ans, Télé-Québec a diffusé l'émission Droit de parole. Lui qui ne sait plus que faire de sa télévision publique pourrait lui reverser les cinq millions de dollars coupés (le coût des forums !) et revamper le concept. L'exercice s'étirerait sur un an, serait plus fouillé, mieux mené. Certes, on y perdrait le côté relations publiques des forums, mais peut-on croire que le gouvernement a lancé son opération simplement pour cette raison ?

Ben voyons !

Photo de Raynald Lavoie, Le Soleil, 9 avril 2004 ÉQUIPE COMPLÈTE, LE 9 AVRIL 2004 - Claude Vaillancourt (Le Soleil) écrit que le Bloc québécois a conclu, hier, la nomination de tous ses candidats dans la région de Québec en désignant Christian Simard comme son porte-étendard dans la circonscription de Beauport. Directeur général de la Fédération des coopératives d'habitation Québec—Chaudière-Appalaches, M. Simard a été élu sans opposition. Incidemment, le candidat bloquiste est le frère de l'ancien député péquiste Sylvain Simard.

En présentant les candidats à la presse — Christiane Gagnon, dans Québec, Michel Guimond, dans Charlevoix-Montmorency, Richard Marceau, dans Charlesbourg, Bernard Cleary, dans Louis-Saint-Laurent, Roger Clavet, dans Louis-Hébert, et Guy Côté, dans Portneuf —, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a assuré qu'ils s'activeront à la promotion des enjeux qui touchent directement la région de Québec.

Nul doute qu’à eux seuls, ils sauront bien mieux défendre les intérêts de notre région que les muselés néo-libéro-canado-conservateurs qu’on a à Québec depuis un an.

« NOUS DEVIONS GAGNER »! LE 9 AVRIL 2004 - Mario Cloutier (La Presse) rapporte que Paul Martin ne croit pas que les dépenses du camp du NON au référendum de 1995 devraient faire l'objet d'une commission parlementaire à Ottawa. « Clairement, notre pays était en péril. Je ne crois pas qu'il faut contourner les règles, mais le fait est que nous devions gagner cette bataille », aurait dit M. Martin.

Refusant de commenter les déclarations de l'ancien fonctionnaire Charles Guité, M. Martin renvoie plutôt la balle au gouvernement péquiste de l'époque, tout comme le fait le gouvernement libéral à Québec. « On devrait examiner les sommes d'argent astronomiques qui étaient mises de côté par M. Parizeau », dit M. Martin. « Je ne crois pas qu'il faille baisser pavillon devant n'importe qui représente un défi pour notre pays, ajoute-t-il, mais les questions qui sont posées maintenant sur le rôle joué par le gouvernement québécois à l'époque sont légitimes. »

Autrement dit, pour Paul Martin, la fin justifie les moyens. Point ! Quant à la diversion qu’il pratique en évoquant le plan Parizeau, c’est évident que ça n’a rien à voir : comparer ce qui s’est passé, dans le scandale des commandites, au plan élaboré pour le lendemain d’un OUI à la souveraineté, qui lui, n’impliquait aucune malversation. C’était la prudence la plus élémentaire qu’au lendemain d’un référendum gagnant, l’État du Québec pose les gestes nécessaires, sur le plan financier notamment, pour rassurer tout le monde et s’assurer que la transition se fasse dans l’harmonie.

En passant, je ne me souviens pas avoir vu encore les libéraux du Québec dénoncer cette attaque inqualifiable à la démocratie que constituait les 8 millions de dollars dépensés en publicité, sur un simple coup de fil, durant la période référendaire de 1995. Cela veut-il dire qu'ils sont d'accords avec la devise préférée de leurs grands frères fédéraux : la fin justifie les moyens ou, tout pour gagner ??? Probablement.


ELLE EST BIEN BONNE ! LE 8 AVRIL 2004 - Baptiste Ricard-Châtelain (Le Soleil) écrit qu’après la cardiologie et la pneumologie, l'hôpital Laval veut devenir un chef de file dans le traitement de l'obésité grâce à l'agrandissement de son centre de recherche. Un investissement de 12,5 millions $. Enfin ! clamaient en chœur les médecins spécialisés dans les questions de surplus de poids, hier, lors de l'annonce de la phase deux de l'expansion de l'unité de recherche. Longtemps, leur champ d'expertise a été négligé, déplorait le chef du département de chirurgie, le Dr Simon Biron. « Pour nous, c'est la lumière au bout du tunnel. »

Que voici effectivement une bonne nouvelle et je souhaite la meilleure des chances possibles à l’équipe du Dr Biron. Incidemment, le titre de l’article (Le centre de recherche sur l'obésité prend de l'expansion) est plutôt curieusement choisi, ...un trait d’humour probablement.

ON « CLENCHE » LA CAPITALE-NATIONALE, LE 8 AVRIL 2004 - Norman Delisle (Presse Canadienne) nous apprend qu’une trentaine de fonctionnaires œuvrant au service de perception des pensions alimentaires du ministère du Revenu perdent leur emploi à compter du 20 avril. Ils viennent tous de recevoir une lettre à cet effet. En confirmant la nouvelle, le ministre du Revenu, Lawrence Bergman, a dit toutefois, mercredi, que la même qualité de service sera maintenue et qu'aucun délai ne pénalisera les familles monoparentales qui touchent des pensions alimentaires.

Ces créanciers sont presque exclusivement des femmes. « Ces femmes peuvent compter sur moi », a dit le ministre Bergman. Mais ce n'est pas l'avis de l'opposition officielle pour qui les plus faibles de notre société seront affectés par une mesure qu’elle juge néfaste à leur égard.

De son côté, Gilbert Leduc (Le Soleil) écrit que le couperet tombe une nouvelle fois au ministère de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille. Après les 285 employés à statut occasionnel qui ont récemment appris qu'ils seront mis à la porte d'ici la fin du mois d'avril, 185 autres occasionnels perdront leur gagne-pain d'ici le 31 mars 2005. En tout, c'est l'équivalent de 740 emplois qui auront été rayés de la carte à la fin de la présente année budgétaire au ministère de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, qui doit se débrouiller, en 2004-2005, avec un budget amputé de 37 millions $ par rapport à celui de l'année dernière.

Ces réductions dans les effectifs de la fonction publique auront bien sûr un impact négatif sur les services mais aussi sur l’économie, principalement dans la région de la Capitale-Nationale, où se retrouvent une grande concentration des effectifs du secteur public. À propos, on n’a pas entendu parler encore de l’abolition récente de postes occasionnels à la Faune et aux Parc, une mesure qui affecte plusieurs régions du Québec et ouvre la porte encore plus grande aux braconneurs et aux « squatters ».

LA FAUTE DES AUTRES, LE 8 AVRIL 2004 - Gilles Toupin (La Presse) rapporte qu’en colère, l’ex-président de VIA Rail, Marc LeFrançois, s'est insurgé hier contre la vérificatrice générale, Sheila Fraser, qui lui a reproché, dans son rapport de février sur le scandale des commandites, d'avoir présenté « une facture fictive » de 750 000 $ à l'agence de communication Lafleur dans le cadre d'une commandite pour La série Maurice Richard. « La vérificatrice générale a employé un langage péjoratif teinté d'inexactitude et d'imprécision, ce qui est inacceptable », a tonné M. LeFrançois devant le comité des comptes publics des Communes qui enquête sur le scandale des commandites.

S’il faut en croire M. LeFrançois, VIA n'aurait « participé à aucune opération financière imaginaire, irréelle, falsifiée ou non authentique, pas plus qu'elle n'a émis de documents fictifs ». L'ancien président de VIA s'est défendu d'avoir pris part à une démarche, dans le cadre du programme de commandites, destinée à dissimuler la véritable nature de certaines opérations financières.

En l'absence de Mme Fraser hier, un porte-parole de son bureau a déclaré à La Presse que la vérificatrice générale s'en tenait aux conclusions de son rapport et qu'elle répondra avec plaisir aux questions du comité si ce dernier souhaite des éclaircissements.

Pour sa part, Raymond Giroux (Le Soleil) retient du témoignage de M. LeFrançois que Charles Guité aurait tout organisé et Sheila Fraser, rien compris. Mais il ne recommencerait pas. « Je n'avais aucune idée de ce qui se passait à l'époque », a-t-il dit. C'est d’ailleurs le commandité Robert-Guy Scully qui aurait appris à M. LeFrançois qu'un million de dollars « viendraient de VIA Rail » pour sa télésérie sur Maurice Richard, M. Scully tenant cette information de M. Guité lui-même, selon l'ancien président de la société d'État.

C'est ça ! Un autre qui nous explique que c'est la faute des autres, qu'il n'a aucune responsabilité dans ce qui s'est passé ! Nous sommes tous des caves, nous n'avons rien compris ! Nulle part ! C'est vraiment incroyable, mais où est le sens des responsabilités dans cette bande de fédérastes ???

ENQUÊTE DEMANDÉE, LE 7 AVRIL 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) écrit que le scandale des commandites, qui secoue Ottawa depuis des semaines, a maintenant des répercussions à Québec. L’opposition a réclamé hier, par une motion, que le Directeur général des élections (DGE) ouvre une enquête sur les dépenses faites en faveur du NON lors de la campagne référendaire de 1995, après le dévoilement, vendredi dernier, devant le comité fédéral des Comptes publics qui se penche sur le programme des commandites, d'un témoignage prononcé en 2002 par l'ancien directeur de ce programme, Charles Guité.

L’article rappelle qu’en juillet 2002, lors d'un témoignage à huis clos devant ce même comité fédéral, Charles Guité a dit avoir dépensé huit millions de dollars lors du référendum de 1995 afin de louer, au nom d'Ottawa, tous les panneaux publicitaires extérieurs disponibles au Québec, et ce, à l'insu du conseil des ministres. Les comités du OUI et du NON ne devaient pourtant pas dépenser plus de 5 086 980 $ chacun en vertu de la loi (un dollar par électeur).

Le gouvernement Charest, qui n'a pas donné son consentement au dépôt de la motion, refuse d'exiger du DGE une enquête sur ce geste qui contrevient à la loi québécoise. « M. Guité est venu dire que, sur un simple coup de fil, il a autorisé plus de huit millions de dollars de dépenses pour influencer le vote des Québécois. Ces faits nouveaux méritent que le DGE fasse enquête », a affirmé hier le leader parlementaire de l'opposition officielle, André Boisclair.

C’est quand même incroyable. Le leader du gouvernement, Jacques Dupuis, pratique encore ici une tactique de diversion dégradante. Tout pour camoufler ou renier l’inacceptable détournement de démocratie que constitue le geste posé en 1995 par les fédéraux, tout pour « couvrir » le grand frère libéral d’Ottawa. Minable !

Remarquez bien qu'il s'agit même gars qui est responsable de réviser la loi électorale actuellement et qui laisse entendre que si l'Opposition n'est pas d'accord avec ce qu'il propose, va la faire adopter quand même par la majorité. Quand il s'agit de modifier uniquement le règlement de l'Assemblée nationale, il faut l'unanimité, mais pour la loi électorale, la majorité suffit, au besoin ! Pas rassurant...


VIRAGE À DROITE, NOUVELLE VERSION, LE 7 AVRIL 2004 - Mylène Moisan (Le Soleil) écrit que Jean Charest reconnaît avoir augmenté l'endettement étudiant, mais estime qu'il s'agit d'un « choix équitable » dans un contexte difficile où tous les citoyens sont appelés à pousser à la roue. En entrevue au SOLEIL hier, M. Charest aurait justifié la conversion de 63 millions $ de bourses en prêts en spécifiant que « le régime québécois demeure le plus généreux au Canada ». Le changement a été annoncé la semaine dernière lors du dépôt du budget Séguin et des crédits accordés aux différents ministères. Pour l'instant, nul ne sait de combien le plafond des prêts sera augmenté, on s'est limité à parler d'une « hausse substantielle ».

Oui, une autre promesse aujourd’hui reniée par Jean Charest. C’est à ne plus s’y retrouver. Par exemple, cette nouvelle d’hier qui rapportait que Françoise David félicitait Yves Séguin pour son budget tout en reprochant par ailleurs au PQ de ne pas être assez à gauche ???

Pourtant le budget Séguin se solde par des hausses importantes du fardeau financier pour les étudiants et les familles, considérant les nombreuses augmentations constatées ou anticipables depuis un an (garderies, transports en commun, électricité et maintenant, les frais de scolarité). Ce poids supplémentaire sur les épaules des familles notamment, évalué à 835 millions $, est loin d'être compensé par les mesures qui entreront en vigueur (d’ailleurs uniquement l'an prochain).


TRADUCTION LIBRE, LE 6 AVRIL 2004 - Michel David (Le Devoir) souligne que plus un homme politique monte en grade, plus les entrevues qu'il accorde, généralement au compte-gouttes, nécessitent un certain travail de décodage, sans lequel on risque de le trouver assez ennuyeux. Chez Jean Charest, c'est en lisant entre les lignes qu'on peut connaître le fond de sa pensée.

Sur le budget Séguin, il déclare au Devoir : « On en est très fier... on est resté centré sur le plan... On a ralenti le paquebot ». Traduit librement de la langue de bois, voici ce que cela donnerait : « Oui, on est assez content de notre coup, mais vous ne vous êtes tout de même pas laissé abuser par les trucs de Séguin ? Franchement, je vous croyais plus perspicace. Non mais, qu'est-ce que ça vous prend ? Regardez-moi ces coupures ! »

Par ailleurs, on ne reprendra plus M. Charest à fixer un objectif à la réduction de la taille de l'État en pourcentage ou encore à proposer une « vente de feu » de l'actif public : « On n'a pas une approche dogmatique au Québec, on a un État qui est différent de l'Ontario », assure-t-il. Traduction libre : «Me prenez-vous pour un cave ? J'ai payé assez cher, durant la campagne électorale de 1998, ma comparaison avec l'Ontario de Mike Harris et ma remise en question du sacro-saint modèle québécois. Depuis, j'ai compris que, peu importe ce que vous voulez faire, l'important est de prétendre le faire différemment. »

Invité à commenter les propos d'Yves Séguin, qui a semé un vent de panique à Télé-Québec, le premier ministre a pris le parti d'en rire. « Le ministre des Finances se mêle de toutes les affaires », a-t-il déclaré en pouffant. Puis, sur un ton plus sérieux : « Ce ne sera jamais une vendetta contre Télé-Québec. » Traduction libre : « Écoutez, il n'y a rien à faire, ce gars-là est incorrigible. J'ai tout essayé. Ne me demandez surtout pas de dire ce que je pense. Tout ce que je peux faire est d'essayer de recoller les pots qu'il casse. »

Quand une collègue lui a signalé que les compressions budgétaires imposées aux programmes d'intégration et d'employabilité des immigrants contredisaient son discours sur le déficit démographique : « C'est... euh... euh... c'est ce qu'on essaie d'examiner... il peut y avoir des contradictions... ça fait partie de ce qu'on examine... on va se revirer de bord rapidement, s'il y a des décisions qu'on a prises qui peuvent nuire aux objectifs. » Dans ce cas-ci, il n'est pas nécessaire de traduire.

Allons plus loin. Le titre de cet article du chroniqueur, en traduction libre, pourrait être : La vraie nature de Bernadette...

GUY CÔTÉ DANS PORTNEUF, LE 6 AVRIL 2004 - « Ensemble, unis en une équipe forte et solidaire, les militantes et les militants souverainistes de Portneuf ne ménageront aucun effort pour se donner un député du Bloc Québécois qui défendra leur différence à Ottawa », a déclaré Guy Côté, candidat du Bloc Québécois dans Portneuf aux prochaines élections fédérales. « Ces gens comptent sur le Bloc Québécois pour exprimer leur différence et ils veulent s’assurer d’avoir en main tous les outils nécessaires pour devenir souverains chez eux », a ajouté Guy Côté, qui était jusqu’à ce jour président de l’Association du Bloc Québécois de Portneuf et de l’exécutif régional du Bloc Québécois de Québec—Chaudière-Appalaches.

Le candidat du Bloc Québécois s’inquiète particulièrement du problème d’eau contaminée à Shannon. Il a rappelé que le gouvernement fédéral doit entreprendre rapidement la décontamination des terrains de la base militaire de Valcartier. Après avoir indiqué qu’il voulait décontaminer les terrains fédéraux, Paul Martin doit maintenant passer aux actes à Valcartier, exige Guy Côté.

Par ailleurs, Guy Côté fait valoir que le projet d’élargissement de la Voie maritime du Saint-Laurent préoccupe beaucoup les gens de Portneuf. « Le gouvernement fédéral doit s’opposer clairement à ce projet destructeur pour l’environnement et pour l’économie du Québec. Plutôt que d’envisager la possibilité de dépenser des milliards $ pour élargir la Voie maritime du Saint-Laurent, le gouvernement fédéral devrait prendre ses responsabilités et entretenir les quais fédéraux de Portneuf et de Neuville, par exemple. Une telle décision serait beaucoup profitable à notre communauté », a souligné Guy Côté.

Le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, a salué l’arrivée de Guy Côté au sein de l’équipe de candidates et de candidats du Bloc Québécois, précisant qu’il est un homme de conviction qui sait écouter les gens et s’engager pour défendre leurs intérêts.

Paul Marin veut décontaminer les terrains fédéraux ? Ensemble, décontaminons la politique telle que pratiquée par les libéraux en votant Bloc Québécois aux prochaines élections, et Guy Côté dans Portneuf. Voter libéral, c'est voter immoral. Voter Bloc Québécois, c'est voter d'abord pour le Québec et contre l'administration fédérale dégradante des Martin et Chrétien.

RÉVEILLEZ-VOUS ! LE 5 AVRIL 2004 - Pierre-André Normandin (Le Soleil) rapporte que la tenue cet été de la sixième Transat Québec/Saint-Malo pourrait être compromise si le gouvernement provincial refuse de lui octroyer une subvention de 300 000 $. Et si l'événement n'a pas lieu cette année, le directeur général André Boulanger estime qu'il sera difficile, voire impossible, de faire revivre cette compétition internationale en 2008 dans le cadre du 400e de la Ville de Québec. Il prévient que si Québec n'est pas prêt à aller de l'avant, son organisation n'hésitera pas à déménager ses pénates à Boston. Les Américains seraient fortement intéressés à recevoir l'événement puisqu'elle est la seule compétition transatlantique de voiliers à partir d'Amérique du Nord.

Une rencontre est prévue aujourd'hui entre l'organisation de l'événement et un représentant du ministre responsable de la Capitale nationale afin de clarifier la situation.

Les silencieux députés libéraux « provinciaux » de la région de la Capitale-Nationale se réveilleront-ils enfin pour défendre les intérêts de la région ? Cet événement, de portée internationale, est majeur non seulement pour la région mais aussi pour tout le Québec.

ON TOURNE EN ROND, LE 5 AVRIL 2004 - Michel Venne (Le Devoir), en regardant Yves Séguin lire laborieusement son discours sur le budget, mardi dernier, se pose cette question: y a-t-il, dans ce feu d'artifice, une solution durable à un seul problème majeur du Québec contemporain ? « Et je n'ai rien trouvé. Ce budget ne nous fait guère avancer. Il colmate quelques brèches pour les familles les plus démunies, distribue quelques deniers aux artistes. Mais il n'offre aucune perspective de développement », de souligner le chroniqueur.

La prime au travail ? Rien d’autre qu'une subvention indirecte aux employeurs de l'ère du «plus bas prix tous les jours» pour continuer à faire travailler des gens à 8 $ l'heure dans un contexte de précarité et d'insécurité. Maintient le gel des droits de scolarité à l'université ? On augmentera néanmoins l'endettement étudiant. Les nouvelles allocations familiales ? Aucune incidence pour un grand nombre de familles, une fois soustraites les hausses de tarifs un peu partout. L'effort en habitation ? Un rien, comparé aux besoins. Développement économique et culturel ? Québec se désengage. Bref, un discours qui insinue que nous n'avons les moyens ni de la grandeur ni de l'ambition.

Ce n'est pas le « budget du changement » promis par le Robin des bois du gouvernement. C'est plutôt un budget qui confirme l'impasse dans laquelle se trouve l'État du Québec, et ce pour deux raisons : l'étranglement fiscal auquel le régime fédéral canadien contraint les provinces et l’obsession de réduire les impôts coûte que coûte.

Partout dans le monde, les libéraux s'aperçoivent, une fois au pouvoir, que leur promesse d'un État minimal est une chimère. Quand va-t-on cesser de leurrer le public à ce sujet ? Quand les politiciens vont-ils cesser de prendre les citoyens pour des coureurs d'aubaines en leur promettant un rabais sur le gouvernement si vous élisez les plus libéraux d'entre eux ? N'êtes-vous pas fatigués de tourner en rond ?

Oui, je dirais même écoeuré. On voulait du changement, quel changement on a ! Changer pour avoir moins en retour, tout un progrès ! En fait, il apparaît de plus en plus évident que le seul véritable changement qui pourrait être bénéfique pour le Québec serait de devenir pays, de s’émanciper ainsi complètement, avec la maîtrise de toutes nos lois, de tous nos impôts, de tous nos traités. Un pays normal pour une nation normale, comparable à bien d’autres nations sur terre qui ont franchi cette étape depuis belle lurette et qui ne reviendraient jamais en arrière.

ILS SONT FOUS, CES FÉDÉRASTES, LE 4 AVRIL 2004 - La Presse Canadienne rapporte que le gouvernement fédéral a commencé à contourner ses règles sur la publicité dès le référendum de 1995 parce que les forces fédéralistes étaient « en guerre » contre les souverainistes, du moins selon le directeur du programme de commandites, Charles Guité. Celui-ci a notamment révélé que pendant le référendum, il avait loué, au nom d'Ottawa, tous les panneaux publicitaires extérieurs disponibles au Québec, y compris dans les transports en commun. Une affaire de plus de huit millions de dollars, qu'il a conclue à l'insu du conseil des ministres.

« Quelle était la stratégie ? Les médias n'étaient disponibles pour personne d'autre que nous. Nous les monopolisions. » Le témoignage de Charles Guité, un ancien militaire, est celui d'un homme pour qui la fin justifiait les moyens dans la lutte contre le mouvement souverainiste. Mais ses propos soulèvent aussi la question de la responsabilité des politiciens, y compris celle de Jean Chrétien, selon la PC.

Par exemple, M. Guité laisse entendre que le ministère du premier ministre, le Bureau du Conseil privé, l'avait autorisé à relâcher les règles en matière de publicité. « Durant le référendum de 1995, le Bureau des relations fédérales-provinciales a demandé à mon bureau d'organiser un concours [...] " en respectant une partie des lignes directrices énoncées dans les règles mais [qu']il me faudrait peut-être légèrement les contourner, à défaut de meilleures conditions " », a déclaré l'ancien haut fonctionnaire lors du témoignage rendu public hier. « Car, comme vous pouvez tous le comprendre, nous étions ni plus ni moins en guerre pour tenter de sauver le pays. En collaboration avec le [Conseil privé], nous avons invité une dizaine de sociétés [...] à nous présenter des propositions susceptibles de nous aider à remporter le référendum au Québec, ce qu'elles ont fait. »

Il n'y a donc pas eu d'appel d'offres en bonne et due forme pour ces lucratifs contrats publicitaires. Le caractère secret des pratiques publicitaires fédérales s'est poursuivi après le référendum de 1995 parce qu'Ottawa ne voulait pas que les souverainistes soient mis au courant de sa stratégie, a précisé Charles Guité. « La preuve est là : regardez les résultats de ce que nous avons réussi dans la Belle Province », a-t-il dit. « Nous les avons tués [les souverainistes]. »

Conclusion : ils sont fous ces fédérastes. Ce témoignage confirme que Chrétien et sa gang étaient bien au courant ! Pendant qu'on se tue à respecter le processus démocratique au Québec, avec une loi sur les référendum qui donne une chance égale à chacun des camps du OUI et du NON, les fédéraux nous f... ! Oui, voter libéral aux prochaines élections, sera voter immoral !!!

LA PREUVE, ENFIN ! LE 4 AVRIL 2004 – La Presse Canadienne note que plus d'une semaine après avoir promis de rendre publique la liste des événements et programmes financés par la réserve secrète pour l'unité nationale, le gouvernement Martin n'avait toujours rien à dévoiler hier. Plus de 400 millions de dollars y ont pourtant été dépensés en dix ans. Les libéraux ne se rappellent plus très bien du chemin emprunté par ces fonds.

Par ailleurs, un rapport interne révélait récemment que le ministère du Patrimoine canadien n'arrivait pas à mesurer l'impact de ses dépenses consacrées à la promotion de l'unité nationale, qui dépassent les quatre millions par année. Ces dépenses ne font pas partie de la réserve pour l'unité nationale mais visent un objectif semblable. Pour rectifier le tir, les auteurs du rapport recommandent à Ottawa de faire « une percée accrue dans les salles de classes » afin « d'influencer les générations futures de leaders au sein de la fédération ». Aux Communes, les libéraux ont indiqué que c'était là une bonne piste à suivre.

Ah, voilà qui confirmerait ce que nous écrivions dans un de mes commentaires précédents, nous avons pu constater ici même dans Portneuf, ce député fédéral libéral s’acharnant à forcer les portes de nos écoles pour vendre sa satanée feuille d’érable, son drapeau rouge. Aucun respect pour les enfants, les parents et l’éducation, dans les circonstances ! Incapable d’autre chose que de planter au moins 5 fois le mot « Canada » dans chacun de ses discours, si courts soient-ils…

« LE TRUC À SÉGUIN », LE 4 AVRIL 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) écrit qu’au lendemain du budget, Yves Séguin est dans la situation de l'illusionniste qui a raté son numéro parce que le public s'est aperçu du truc. La réduction d'impôt de un milliard, qui fait l'objet d'un document distinct intitulé trompeusement « Réduction d'impôt », n'en est pas une. D'une part, la majeure partie des mesures contenues dans le budget ne prend effet qu'en 2005 et d'autre part, la baisse d'impôt réelle, dont devait bénéficier l'ensemble des contribuables et surtout la classe moyenne, est de 40 millions cette année -- une broutille -- et de 219 millions en 2005. Qui plus est, on doit donner raison aux partis d'opposition quand ils soulignent que les familles de la classe moyenne, frappées par des hausses de tarifs, perdent au change.

Les talents de prestidigitateur de Yves Séguin n'ont pu lui permettre de dissimuler le fait que le Québec a techniquement renoué avec les déficits en 2003-2004, souligne le journaliste. Pour l'année qui commence, M. Séguin a promis d'atteindre le déficit zéro, mais, pour ce faire, il compte sur les bénéfices de 880 millions tirés de la vente d'éléments d'actif de l'État d'une valeur de plus de 1,5 milliard. C'est vendre les meubles pour payer le loyer. En outre, pour la première fois depuis l'atteinte du déficit zéro en 1999-2000, le ministre des Finances prédit une impasse budgétaire pour l'année à venir, soit 1,6 milliard en 2005-2006. Or c'est précisément cette année-là que les mesures, annoncées dans son budget et totalisant un milliard, auront un effet sur l'année entière. L'argent pour ces largesses n'y est pas.

Imposture, nous disions-vous au lendemain du discours sur le buget ! N'est-ce pas ?

POURQUOI TÉLÉ-QUÉBEC, LE 4 AVRIL 2004 - Daniel Laflamme, de Montréal, se demande dans Le Devoir pourquoi s'acharner sur Télé-Québec? Au lendemain de la présentation du dernier budget Séguin, il ne comprends toujours pas l'obsession et l'acharnement du gouvernement Charest envers Télé-Québec. « En effet, dans le secteur culturel, la plupart des acquis ont été épargnés et même bonifiés. Tant mieux! Mais pourquoi s'acharne-t-on, année après année, sur Télé-Québec ? », écrit-il.

Au dire des spécialistes et des téléspectateurs assidus dont je suis, écrit M. Laflamme, cette unique chaîne culturelle et éducative, qui nous appartient véritablement et à laquelle nous pouvons vraiment nous identifier, produit et diffuse des émissions de très grande qualité qui ne relèvent pas du créneau des autres chaînes. C'est, à ce jour, la seule voie alternative à TQS, TVA et même Radio-Canada pour les téléspectateurs qui ne veulent pas ou ne peuvent pas payer un abonnement au câble afin d'avoir accès à des canaux spécialisés de même acabit (RDI, Artv, etc.).

Oui, pourquoi cet acharnement ? Dogmatisme libéral ! … Oups ! Veuillez excuser le pléonasme.

DANGEREUX, LE GARS ! LE 4 AVRIL 2004 - Michel David (Le Devoir) souligne que cela fait déjà un bon moment que l'ancien lieutenant de Robert Bourassa, Ronald Poupart, n'appartient plus au premier cercle des collaborateurs de Jean Charest. Pourtant, si ce n'avait été de M. Poupart, le chef libéral n'aurait sans doute pas survécu à la défaite de 1998. Dans un article intitulé « Un chef en sursis », publié en juin 2000, le magazine L'Actualité avait rapporté les propos lapidaires d'un ancien ministre libéral non identifié, qui disait ceci de M. Charest : « Il est mal informé, mal entouré, et il n'a pas l'envergure intellectuelle pour occuper cette fonction. »

À la veille d'un congrès qui allait statuer sur son leadership, rappelle M. David, le chef libéral avait lancé un S.O.S. à Ronald Poupart, qui avait aussitôt sonné le rappel de la vieille garde bourassienne. Après avoir été un des principaux artisans de la victoire du 14 avril dernier, c'est un secret de Polichinelle qu'il souhaitait ardemment devenir chef de cabinet du nouveau premier ministre. M. Charest, qui a la réputation d'oublier rapidement les services rendus, lui a préféré l'ancien président de Loto-Québec, Michel Crête, qu'il a remercié au bout de trois mois.

Pas rassurant, en effet ! Et ce n'est qu'un début, encore trois ans à endurer cela ???

JAMAIS TROP TARD, LE 3 AVRIL 2004 - « Québec troque le bâton pour la carotte », écrit Mylène Moisan (Le Soleil). Le gouvernement élimine les pénalités et mise sur des primes plus généreuses pour « faire bouger » les prestataires de l'aide sociale. Pour une personne seule, la carotte nouvelle et améliorée rapportera 65 $ par mois de plus que le système actuel, et pas avant 2005. Dévoilant hier le très attendu Plan de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, Claude Béchard a fait part de sa « révolution dans l'approche de la sécurité du revenu », selon laquelle « les gens ont leur destinée en main et ceux qui veulent s'en sortir ne peuvent qu'améliorer leur sort ».

Ça aura pris un an au gouvernement néo-libéro-canado-conservateur de Jean Charest pour reconnaître cette évidence. Enfin, il n’est jamais trop tard pour comprendre… sauf qu’entretemps, on a perdu un an et en plus, la mesure ne s'appliquera que d'ici encore 9 autres longs mois. Patientez mes amis, vous vouliez du changement ???

ÉCONOMIE, DÉFUSIONS ET BUDGET, LE 2 AVRIL 2004 - Marianne White (Le Soleil) rapporte les propos du président-directeur général d'EXFO, Germain Lamonde, lançant un appel à l'unité aux gens d'affaires : le débat qui fait rage actuellement sur les défusions dans la nouvelle ville de Québec nuit considérablement à l'économie de la région. Devant la Chambre de commerce des entrepreneurs de Québec, M. Lamonde a dit vouloir que la division cesse sur le plan régional et a invité les membres à mettre les querelles de côté pour le bien du développement économique de la capitale. « La région serait beaucoup plus forte si les gens travaillaient de concert », a dit le dirigeant d'EXFO, qui était le conférencier invité de la Chambre de commerce.

C'est là un message important d'un de nos leaders économiques de la région. Il faut y voir et ne pas laisser la nouvelle ville éclater. Brasser les structures plutôt que de travailler à renforcer la région, une autre marque du gouvernement Charest, cette fois-ci dans le domaine municipal. Il nous faut défendre notre nouvelle grande ville, pour notre plus grand intérêt, autant économique que social...

D’ailleurs, la Capitale nationale, qui a déjà beaucoup souffert de la première année du gouvernement Charest, connaît un nouveau recul avec le deuxième budget libéral, démontrant ainsi que celle-ci n’est d’aucun intérêt pour les libéraux. Manifestement, ils n’en ont rien à cirer.

À preuve, les coupures draconiennes dans les fonds de développement de la Capitale, amputés cette année de 2,3 M$. C’est une réduction de 28 % qui s’additionne à celle de 45 % l’an dernier. Le tout s’ajoute à l’annulation du contrat de ville sans diversification des sources de revenu pourtant promises. De plus, les baisses de budget allant jusqu’à 16 % dans certains ministères et les inévitables compressions qui suivront dans la Capitale nationale, qui abrite 45 % des effectifs de la fonction publique, feront mal. Des milliers voire des milliers d’emplois sont en jeu.

D’autre part, qu’advient-il du projet d’aménagement du Centre des congrès, de l’agrandissement du Centre de foires, de l’assainissement de la rivière Saint-Charles, des Fêtes du 400e, la promenade Samuel de Champlain et de l’agrandissement de l’aluminerie Alcoa, à Deschambault ? Mystère ! Les députés libéraux de la région nous ont-ils bien défendus ?

Tout cela pour réussir l’an prochain à mettre l’image du gouvernement Charest sur des chèques aux familles, avec en contrepartie, des factures encore plus élevées qui leur sont déjà refilées d’ailleurs.


BRETONNE, BRETONNONS, BRETONNEZ… LE 2 AVRIL 2004 - La PC rapporte que le Chef de l’Opposition officielle, Bernard Landry a passé le budget du ministre des Finances Yves Séguin à travers la même grille d'analyse qui avait servi l'an dernier à l'ex-vérificateur général Guy Breton pour scruter l'état des finances publiques à la suite des élections générales du 14 avril 2003. Conclusion : le gouvernement Charest se dirige vers une impasse budgétaire de 6,5 milliards. « S'ils veulent bretonner, nous aussi on va bretonner », a dit M. Landry en rendant publics ses calculs.

Le budget Séguin-Charest reconnaît d’abord une impasse de 1,6 milliard pour l'an prochain, plus le déficit accumulé de 1,1 milliard dans les hôpitaux du Québec, plus une surévaluation de 2,4 milliards des transferts fédéraux, plus des risques de dépassement de 327 millions dans les ministères, dont 100 millions uniquement au ministère de l'Éducation, plus 1,15 milliard pour des mesures annoncées dans le budget mais dont le financement n'est pas précisé.

Ça se passe de commentaires... Pour mémoire !

PRIVATISATION DE TÉLÉ-QUÉBEC ? LE 2 AVRIL 2004 – Selon Paul Cauchon et Stéphane Baillargeon (Le Devoir) Yves Séguin a causé toute une commotion hier à Télé-Québec en laissant entendre qu'il songeait à privatiser la chaîne éducative et culturelle, déclarant que « les employés de Télé-Québec pourraient fort bien être réembauchés par d'autres réseaux ou stations privés ». À Télé-Québec, c'était l'émoi général hier. Mais pour la ministre responsable Line Beauchamp, il n'est pas question de privatisation mais bien de modernisation de Télé-Québec.

Pour sa part, l’éditorialiste Josée Boileau (Le Devoir) se demande à quel supplice le gouvernement libéral veut soumettre Télé-Québec. Bonifiant presque tous les budgets en culture, il choisit plutôt de sabrer cinq millions dans celui de la chaîne publique, un énorme morceau faisant présager le pire. Il ne manquait que la sortie d’Yves Séguin (privatiser) et les dénégations alambiquées de la ministre responsable, Line Beauchamp, tenue de nuancer son collègue (moderniser).

Pour Josée Boileau, si les libéraux ont des plans pour la chaîne, qu'ils fassent publiquement le débat plutôt que de laisser les intérêts privés imposer leur loi, favorisés par le désengagement financier du gouvernement ! Il leur faudra toutefois revoir leurs propres promesses électorales, qui prévoyaient un rôle éducatif accru pour Télé-Québec et la mise en place d'un portail culturel d'envergure géré par celle-ci. Les coupes annoncées mardi sont un désaveu flagrant de ces engagements.

Un désaveu qui s’ajoute à de nombreux autres. Ça semble être devenu la marque de commerce de ce gouvernement, tout comme pour les divisions internes : le sort de Télé-Québec semble effectivement faire en plus l'objet d'une lutte de pouvoir au sein du conseil des ministres.

ENDETTEMENT ÉTUDIANT À LA HAUSSE, LE 2 MARS 2004 - Norman Delisle (Presse Canadienne) fait état des « admissions » du ministre de l'Éducation Pierre Reid : les étudiants québécois doivent s'attendre à devoir rembourser des dettes beaucoup plus élevées à la fin de leurs études. « Il y aura augmentation de l'endettement étudiant dans la plupart des cas, parce qu'il y aura plus de prêts et que les bourses seront moins généreuses », selon le ministre Reid, qui expliquait hier les détails du budget du ministère de l'Éducation.

Mais le gouvernement Charest ayant décidé de couper 64 millions $ dans le programme de prêts et de bourses, le montant des bourses sera considérablement réduit et on augmentera les prêts, forçant ainsi l'étudiant à s'endetter davantage. L’Opposition officielle trouve le jeu du gouvernement plutôt «cynique», les décisions budgétaires en éducation ayant été prises alors que la commission parlementaire qui se penche sur le financement des universités n'a pas encore terminé ses travaux.

Serions-nous devant une autre promesse reniée ???

SONDAGES, LE 1ER AVRIL 2004 - Denis Lessard (La Presse) écrit que dans sa plus récente enquête faite pour le compte de La Presse, la maison CROP observe que, désormais, 53% des Québécois se disent insatisfaits «de la façon dont le premier ministre Paul Martin gère la crise engendrée par le scandale des commandites». Inversement, dans ce sondage mené du 18 au 29 mars auprès de 1004 personnes, seulement 36% des Québécois s'estiment «très ou plutôt satisfaits» de la réplique que le premier ministre fédéral a offert au scandale. Onze pour cent des répondants étaient sans opinion.

C'est aussi la débâcle pour le gouvernement de Jean Charest, qui aurait été ramené sur les banquettes de l'opposition si des élections avaient eu lieu cette semaine. La stratégie d'un gouvernement «à l'écoute» de la population et du renouvellement du programme du PLQ n'ont pas porté leurs fruits; les libéraux continuent leur chute libre dans les intentions de vote. Chez les francophones, le parti de Jean Charest ne fait désormais guère mieux que l'ADQ de Mario Dumont.

Conclusion : on peut flouer certaines gens une fois, deux fois, plusieurs fois, sans conséquence, mais on ne peut flouer tout le monde et tout le temps sans qu’on finisse par s’en apercevoir. Une réalité qui se traduit bien dans les sondages…

MÉDECIN OU POLITICIEN ? LE 1ER AVRIL 2004 - Michel David (Le Devoir) décrit un ministre de la Santé, Philippe Couillard, en mission hier pour dissiper l’impression selon laquelle le gouvernement a déjà manqué à son engagement le plus important en n'ajoutant au budget de la santé que la moitié des sommes promises avant les élections du 14 avril dernier. Hier matin, M. Couillard a déclaré qu'«en son âme et conscience», il avait le sentiment d'avoir tenu parole. À défaut de le jurer sur une bible, c'est la plus forte assurance qu'il pouvait donner.

Tout le monde, sauf apparemment M. Couillard, avait interprété le programme libéral comme un engagement à investir 2,2 milliards en 2004-05. Jamais il n'avait été question de comptabiliser les sommes investies l'an dernier. Qui faut-il croire, le bon docteur qui débarquait à l'Assemblée nationale ou le politicien libéral qu'il est devenu depuis ? Qu'elles soient exprimées en pourcentages ou en chiffres absolus, il est faux de prétendre que les sommes additionnelles accordées au secteur de la santé constituent un « effort inégalé », comme le ministre l'a soutenu.

Pour M. David, on peut le comprendre de ne pas avoir claironné que l'argent promis n'était pas au rendez-vous, mais à partir du moment où on lui posait la question, il aurait mieux valu jouer franc jeu.

L'image se ternit peu à peu. Et voilà maintenant qu'il découvre, ce ministre hospitalo-centriste, les vertus des services de première ligne et de la prévention. Manque de budget oblige !

JOURS SOMBRES POUR TÉLÉ-QUÉBEC, LE 1ER AVRIL 2004 - Paul Cauchon (Le Devoir) rapporte que même si Télé-Québec sentait venir des jours difficiles, le budget provincial de mardi a constitué une très mauvaise surprise pour la chaîne éducative et culturelle, qui subit une baisse de son budget de 7,8 %.

Le budget Séguin de mardi a décrété que la subvention de base de Télé-Québec passait de 62,5 millions qu'elle était l'année dernière à 57,6 millions à compter d'aujourd'hui, pour 2004-05. La compression budgétaire est d'autant plus difficile à accepter que le budget fédéral de la semaine dernière avait rétabli le financement du Fonds canadien de télévision, ce qui laissait de l'espoir pour financer les émissions.

Bref, des jours sombres s'annoncent pour Télé-Québec, et on saura mieux dans les prochaines semaines l'ampleur des défis auxquels la chaîne doit faire face.

Une autre marque du gouvernement néo-libéro-canado-conservateur de Jean Charest : tout pour diminuer le Québec et sa capacité d'afficher sa différence et sa spécificité, par exemple dans le domaine de la production télé-visuelle...

L'IMPOSTURE, LE 31 MARS 2004 - On rapporte un peu partout dans la presse le contenu du budget déposé hier par le ministre des Finances du Québec, Yves Séguin, à l'Assemblée nationale. Un budget sans déficit apparent, ni surplus, marqué par des baisses d'impôt d'un milliard visant surtout les familles, un investissement dans la Santé et dans l'Éducation. M. Séguin a annoncé notamment une réduction du fardeau fiscal des contribuables d'environ 1 milliard $ pour l'année qui commence le 1er janvier 2005, en ciblant les familles et les ménages à faible et moyen revenu.

Quand on regarde un peu plus derrière le rideau, on constate que c’est un budget dans lequel les libéraux renient leurs deux principaux engagements à l'égard des Québécoises et des Québécois. En santé, le Parti libéral avait promis 2,2 MM$, il ne livre aujourd’hui que 965 M$, ne couvrant même pas l’augmentation des coûts dans ce secteur : aucun service de plus, aucune amélioration. Jean Charest avait promis aussi que les contribuables bénéficieraient d’une baisse de 1 MM$, le ministre Séguin n'offre que 300 M$ de mesures de soutien aux familles québécoises qui ne prendront d'ailleurs effet qu’en janvier 2005. Les hausses de tarifs de toute sorte qu’il a imposées aux familles ont débuté, elles, dès les débuts du gouvernement Charest! Ainsi, chaque famille québécoise a vu son fardeau fiscal s’alourdir de 852 $ cette année et le gouvernement ne leur en remet que 312 $, ce qui leur occasionne une perte de 540 $. C’est cynisque : prendre d'un bord, n'en remettre qu'une partie de l'autre.

D'autre part, après les 800 M$ coupés l’an dernier dans l’aide aux entreprises, Yves Séguin essaie de recoller les pots cassés en rajoutant des crédits d’impôt de 30 M$, alors qu’il en coupe d’autres totalisant 29 M$. Et les 125 M $ du programme FAIRE sont remplacés par un programme de 75 M$ d’appui à l’investissement. Puis la SGF et les sociétés Innovatech se font couper les vivres.

Alors que déjà, la croissance économique du Québec en 2003 a été seulement de 1,7 % (4% en 2002, sous le gouvernement précédent), ce deuxième budget Séguin ne présage rien de bon. C’est une véritable imposture, un budget de perdants qui affaiblit le Québec, consacre l’abandon des régions et capitule face à Ottawa.


L’ARNAQUE, LE 30 MARS 2004 - Michel Corbeil (Le Soleil) rapporte qu’un vieux routier du Parti libéral du Québec, Ronald Poupart, vient de se faire montrer la sortie au cabinet de Jean Charest. M. Poupart milite depuis toujours au Parti libéral du Québec. Sous Robert Bourassa et Claude Ryan, il a assumé le poste de directeur général de la formation politique, de 1970 à 1978. Il a été directeur adjoint au cabinet du chef de l'Opposition de 1982 à 1985, de nouveau pour M. Bourassa. Ce départ en aurait mis plus d’un mal à l’aise chez les libéraux. Parmi les journalistes parlementaires, la rumeur veut que l’arrivée de Stéphane Bertrand comme directeur au cabinet de Jean Charest ait provoqué une certaine méfiance envers M. Poupart.

Le journaliste estime que ce congédiement ne manquera pas d’alimenter l’idée voulant que la coexistence soit difficile au cabinet du premier ministre entre les « vieux bleus » – les Conservateurs qui ont suivi Jean Charest d’Ottawa à Québec – et les libéraux de souche. Une demi-douzaine d’anciens conservateurs gravitent actuellement dans l’entourage de M. Charest.

Ce qui est en train de se produire à Québec me semble encore pire que ce que je craignais : non seulement les Conservateurs fédéraux sont en train de prendre le contrôle du Parti libéral du Québec, mais le fédéral contrôle désormais, par ces personnes interposées, le poste le plus important de notre État national, celui de premier ministre. Quand on y pense, c’est très habile mais en même temps, ça commence à paraître pas mal. Chez les libéraux « provinciaux », on n’ose manifestement pas s’en plaindre ou dénoncer cette situation. Peur des représailles ? Aveuglement fédéraliste ? Ou crainte d’avoir l’air carrément fous ? C'est probablement un peu des trois…

Et pendant que notre gouvernement national est actuellement à grand risque d’être pour un bon bout de temps directement contrôlé par Ottawa, pendant qu’on démantèle lentement mais sûrement notre État national, pendant que tombe subtilement dans l’oubli la série des scandales fédéraux, on se laissera divertir par les guéguerres intestines passées au Parti Québécois, telles que relatées par un auteur moussant ainsi d’autant les ventes du dernier tome de sa biographie non autorisée de Jacques Parizeau.


DÉSORMAIS…, LE 29 MARS 2004 - Benoît Du Berger, de Montréal, rappelle dans Le Devoir qu’en octobre1993, écœuré par les scandales qui n'en finissent plus d'éclabousser le gouvernement conservateur, le Canada donne le parlement au Parti libéral. La nouvelle équipe, Chrétien et Martin en tête, garantit une éthique rigoureuse, une gouvernance sans tache. Nous savons désormais, qu'à peine quelques mois plus tard, le programme de publicité démarrait une pratique du népotisme dont les plus tordus des conservateurs n'auraient jamais rêvé.

Paul Martin répète maintenant à qui veut l'entendre que «c'est fini !». Cependant, le bulletin télévisé qui le montre serrant des mains à Rouyn est coupé par le message d'un organisme canadien de développement des exportations au budget publicitaire grand public outrageusement bien garni. Est-ce vraiment fini ?

En politique comme à la guerre, l'argent est le nerf. Nous ne croyons déjà pas qu'un programme de cette ampleur soit passé inaperçu du ministre des Finances. On nous demande en plus de croire que la manne des commandites retournait dans les poches du PLC sans qu'un homme aux goussets politiques aussi bien remplis que Paul Martin le sache ? Si, en toute connaissance de cause, nous les reportons au pouvoir, les libéraux sauront une chose : désormais, tout est permis, conclut M. Du Berger.

Conclusion : voter libéral, c'est voter immoral ! Très bientôt, un autre scandale, celui des surplus de l'assurance-emploi...

LE COUP-DE-PIED, LE 28 MARS 2004 - Michel David (Le Devoir) remarque que modèle de stoïcisme, Jean Charest était également demeuré de marbre, en février dernier, quand des voix s'étaient élevées d'un océan à l'autre pour dénoncer les mœurs politiques dissolues des Québécois, dont le scandale des commandites n'était qu'une illustration de plus.

Quand la vérificatrice générale Sheila Fraser a rendu public son rapport sur le scandale des commandites, écrit le chroniqueur, M. Charest a déclaré d'entrée de jeu qu'il croyait ce que disait Paul Martin, dont la version changeait pourtant quotidiennement. Tant qu'à y être, M. Charest sera sûrement en mesure de confirmer les propos de M. Martin, selon qui le fonds secret sur l'unité nationale a été créé dès 1992 par le gouvernement de Brian Mulroney, dont il faisait partie à l'époque. Son ancien collègue Joe Clark s'est indigné de voir M. Martin déformer ainsi la vérité. À l'époque, cela n'avait rien à voir avec le programme de commandites mis sur pied par le gouvernement Chrétien. M. Charest aurait-il l'amabilité [lire : le courage] de nous dire quelle version il faut croire ?

Mercredi à la Chambre des communes, M. Goodale croyait sans doute bien faire en abolissant le fonds secret sur l'unité nationale, mais dans la mesure où le gouvernement avait toujours nié son existence, il a plutôt donné l'impression de vouloir effacer des traces gênantes que de désinfecter la maison.

Les stratèges libéraux espéraient que la population finisse par se lasser de ce scandale qui n'en finit plus de répandre ses odeurs nauséabondes, mais l'atmosphère commence à être à ce point empuantie qu'elle pourrait tout aussi bien en arriver à la conclusion qu'un traitement-choc est devenu indispensable. La psychologie collective est une chose complexe. Les scandales de nature sexuelle qui font les manchettes ces jours-ci pourraient encore renforcer l'envie de donner un grand coup de pied dans la baraque. Dans ce monde pourri, même les héros olympiques semblent avoir perdu la boule !

Quand l'opinion publique est dans des dispositions de ce genre, ce n'est pas de très bon augure pour un gouvernement sortant, surtout quand il est au pouvoir depuis plus de dix ans, conclut M. David.

Conclusion : dehors les meubles !!!

EN TEMPS ET LIEU, LE 28 MARS 2004 - Nicolas Houle (Le Soleil) rapporte que de passage à Québec pour la Saison des idées, une tournée de consultations régionales sur l'avenir du parti souverainiste, Bernard Landry s'est dit confiant de pouvoir mener ses troupes au pouvoir aux prochaines élections, s'il est toujours en poste. « Si je sens que je suis la meilleure personne pour mener mon parti à l'élection, je serai là. Et là, je me sens bien ! », a-t-il indiqué, tout en refusant de préciser à quel moment il fera part de sa décision. Il a ajouté, à la blague, que son voyage de noces, cet été, sera « très inspirant » durant sa période de réflexion.

... pendant ce temps, la Saison des idées est bien entamée avec un Journée Capitale qui a été un grand succès, hier à Québec. Plus de 150 participants dans les ateliers, plus de 200 personnes présentes au total, si on ajoute les nombreux bénévoles qui se sont impliqués pour faire de cette journée un succès.

SAISON DES IDÉES, LE 27 MARS 2004 - Michel Corbeil (Le Soleil) fait état que La saison des idées, décrétée par le chef du Parti Québécois, Bernard Landry, part en tournée aujourd'hui. Première étape : Québec, où quelque 250 partisans et invités sont attendus pour se pencher sur le Parti, le Programme, et le Pays. En plus de ces trois thèmes, s'ajoutera une réflexion sur les relations entre la région de la Capitale-Nationale et la formation politique péquiste. Le président régional du PQ, Roger Bertrand, a insisté sur le fait qu'en y lançant la tournée de régions, qui durera tout le mois d'avril, la capitale nationale voulait marquer le pas, de rapporter le journaliste.

Bienvenue à tous les participants et participantes...

LES LIBÉRAUX SAVAIENT ! LE 27 MARS 2004 - Alexander Panetta (Presse Canadienne) rapporte que Paul Martin a affirmé, vendredi, que l'existence de la Réserve pour l'unité nationale, qui a notamment servi à financer les deux premières années du programme de commandites, était connue au sein du gouvernement libéral. La Réserve pour l'unité nationale aurait consacré quelque 500 millions $ à la promotion du fédéralisme canadien au cours de la dernière décennie. Jeudi, Eddie Goldenberg, un des proches de Jean Chrétien, a affirmé que M. Martin, en tant que ministre des Finances, a été mis au courant chaque année de l'existence du fonds.

Ah-HA ! Famili-Lib…éral ! On s'en doutait bien, aussi.

PAROLES, PAROLES ET PAROLES, LE 27 MARS 2004 - Isabelle Rodrigue (Presse Canadienne) écrit que trois jours après le dépôt d'un budget plutôt chiche sur l'injection d'argent neuf en santé pour les provinces, Paul Martin a répété vendredi qu'il entendait se faire plus généreux pourvu qu'une réforme en profondeur soit mise en oeuvre. Ottawa dit avoir l'intention d'accroître sa part de financement en santé, mais seulement si le gouvernement fédéral et les provinces s'entendent pour mettre en place des « changements fondamentaux ».

« Pour répondre aux attentes des Canadiens, nous devons faire plus que simplement augmenter les sommes d'argent consacrées à la santé », a déclaré M. Martin, dans un discours prononcé devant la Chambre de commerce de Winnipeg. « Nous avons besoin d'un plan à long terme et d'une solution durable », a-t-il poursuivi, rappelant que ce sera le sujet de la rencontre des premiers ministres qui se tiendra probablement en août.

Après avoir étranglé le Québec et les provinces, Martin nous fait maintenant la leçon. Il se dit prêt maintenant, juste avant l’élection et suivant un air bien connu (Paroles, paroles et paroles...), à investir davantage mais à ses conditions. Les fédéraux cherchent là beaucoup plus à consolider leur entreprise de « nation building » qu’à répondre aux besoins en matière de santé. La proximité de l'élection aidant, ils deviennent tout-à-coup "parlables". Encore une fois, on nous prend pour des imbéciles.

QUESTIONS ! LE 26 MARS 2004 - Bruno Giroux, de Québec, écrit dans Le Devoir qu’il ne peut toujours pas comprendre pourquoi le gouvernement actuel veut toucher à notre régime d'assurance automobile. Rien de ce qui est envisagé comme changement ne résiste à l'analyse. Si les criminels seront privés d'indemnités et pourront être poursuivis, ne risque-t-on pas, le cas échéant, de priver les personnes innocentes qui dépendent d'eux (époux, épouse, enfants) de toute forme de subsistance, voire de les jeter à la rue, advenant le cas où ces conducteurs seraient dépouillés de presque tout bien ? Même ceux qui seront poursuivis risquent de tout perdre leurs avoirs pour se défendre, ne laissant rien pour le remboursement des indemnités versées aux victimes et pour leur éventuelle compensation additionnelle.

Et les victimes auront-elles droit à l'aide juridique pour entamer leurs poursuite ? Si oui, voilà un bel entonnoir qui engouffrera bien de l'argent. Les personnes qui ont de l'argent dépenseront des sommes importantes pour éviter d'être condamnées et, très souvent, ne le seront pas ou le seront après plusieurs années. Les moins fortunés ne pourront pas se prévaloir de ces recours. Et combien la SAAQ devra-t-elle dépenser pour son service juridique afin d'entrer dans ce nouveau système de poursuites judiciaires ? Et les primes d'assurance qui monteront inévitablement !

Seule réponse possible pour comprendre pourquoi on touche à ces dispositions du régime d'assurance-automobile : le dogmatisme libéral et la vendetta d'un avocat intéressé par ces questions et devenu ministre pour la poursuivre au sein du gouvernement Charest... Comme Jean Charest ne sait pas se tenir debout devant ledit ministre, ça donne ce que ça donne, comme on dit !

RIEN DE TROP BEAU ! LE 26 MARS 2004 – La PC rapporte que Paul Martin a défendu hier la décision de son prédécesseur, Jean Chrétien, de consacrer secrètement quelque 500 millions, depuis 1995, à la promotion du fédéralisme canadien, dans la foulée du référendum sur l'avenir du Québec. La « réserve pour l'unité nationale », dont on a officiellement appris l'existence le jour de son abolition, mardi, a notamment servi à financer les deux premières années du programme de commandites, qui fait désormais l'objet d'enquêtes criminelles et judiciaires.

Interrogé sur la pertinence de maintenir une telle réserve, qu'il a autorisée alors qu'il était ministre des Finances, M. Martin n'a pas contredit M. Chrétien. « Écoutez bien, l'unité nationale, il n'y a rien de mal [à en faire la promotion], on est tous en faveur de l'unité nationale », aurait-t-il déclaré à sa sortie d'une réunion du cabinet.

Un autre bel exemple de « deux poids, deux mesures » : s’il avait fallu qu’on se serve, au Québec, des deniers publics et pire, d’une réserve occulte, pour promouvoir la souveraineté, on se serait fait crucifier ! Jusqu’à maintenant en effet, les libéraux fédéraux ont pu faire ce qu’ils voulaient à Ottawa, pas de problème ! Voyons donc si, à la prochaine occasion, les électeurs se souviendront de ces abus inqualifiables. Rien de trop beau pour l'unité nationale, même au mépris de la démocratie...

LUMIÈRE SVP ! LE 26 MARS 2004 - La PC souligne que le chef de l'opposition officielle, Bernard Landry, est favorable à la nomination d'une autorité indépendante pour faire la lumière sur les cafouillages qui se sont accumulés dans le dossier de la prostitution juvénile à Québec. « Une chose qui prend une telle ampleur, qui comporte tellement de cafouillage et puis de salissage de réputations inutile, quand on dit que même le maire de Québec y est passé, cela doit être regardé », a-t-il dit.

En ce sens, l'intervention d'une autorité indépendante, que ce soit un procureur ou un juge à la retraite, pourrait être fort utile, a souligné M. Landry, pour dissiper le climat de suspicion et mettre un terme aux rumeurs de camouflage qui circulent à Québec depuis décembre 2002. Le dossier de la prostitution juvénile a donné lieu à « certaines dérives démocratiques », a déploré le chef du PQ, en raison de l'atmosphère de carnaval qui a suivi les arrestations de clients et de proxénètes.

Une part du blâme revient d'ailleurs au ministre de la Justice, Marc Bellemare, a-t-il fait valoir. « Il aurait pu avoir plus de distance [...]. Il aurait pu jouer un rôle de contrepoids pour calmer le jeu et, à certains moments, il a fait le contraire », a mentionné le chef de l'opposition, faisant allusion à la propension du ministre à faire fi du devoir de réserve qu'impose sa fonction.

Quand on doit se déplacer hors de la Capitale nationale pour retrouver une atmosphère propice à la tenue d'un procès juste et équitable, ça ne va plus. Il y a de quoi avoir honte des condamnations sommaires et des véritables procès sur la place publique auxquels on assiste dans notre région depuis plusieurs années. Tout pour la « piastre » et les « ratings » dans certaines stations radiophoniques qui doivent leur survie à tout un menu d'insultes, de pseudo-informations, de mépris, de médisances, de grossièretés, et j'en passe, le tout servi à des auditeurs crédules ou qui simplement, s'en amusent mais aux dépends de personnes et d'institutions dont on aura sali injustement la réputation. On se croirait revenu au Moyen-Âge.

Tiens, à propos, que pensent les députés de Portneuf de tout ce qui se passe dans la région actuellement à cet égard ? Resteront-ils silencieux, encore une fois, devant les injustices flagrantes qui se commettent régulièrement sur les ondes de la radio locale ? Qu'en pense notamment le député fédéral ? Les ondes ne sont-elles pas de juridiction fédérale finalement ?


LES RADINS ET LES NAÏFS, LE 25 MARS 2004 - Michel David (Le Devoir) rappelle que dans son budget de mardi, le gouvernement Martin a annoncé la création d'une nouvelle agence nationale de la santé publique, dotée d'un budget de 400 millions. Ce geste témoigne qu’au Canada, le medicare est devenu un puissant facteur d'identité nationale. Dans le Canada de demain, celui qui contrôlera le secteur de la santé imposera de facto sa vision du fédéralisme, écrit le chroniqueur.

On peut très bien comprendre la frustration d’Yves Séguin à la lecture du budget de son radin vis-à-vis fédéral. Jean Charest aurait eu bien besoin d'un petit coup de main du grand frère fédéral. La distance grandissante entre ce que le PLQ disait avant le 14 avril 2003 et ce qu'il fait aujourd'hui devient franchement gênante. Même le ministre de la Santé, Philippe Couillard se livre à un patinage assez inélégant pour justifier l'étalement rétroactif de la promesse libérale d'investir 2,2 milliards additionnels dans la santé en 2004-05.

Dans l'entourage du premier ministre Charest, on ne s'attendait pas vraiment à ce que l'arrivée de Paul Martin se traduise par un changement significatif dans l'attitude du gouvernement fédéral. On croyait au moins que le ton deviendrait plus conciliant. Or non seulement M. Goodale n'a strictement rien donné aux provinces, il leur a même reproché leur publicité sur le déséquilibre fiscal. Si elles ont les moyens de se payer de la publicité, de quoi se plaignent-elles ?

Oui, la présence d’un gouvernement libéral à Québec ne change rien à l’évolution de notre simulacre de fédération. Il fallait être bien naïf chez les Charest, Séguin, Couillard et consorts pour croire que leur seule arrivée allait changer le cours des choses. Les fédéraux continueront de se comporter en radins afin de, par strangulation financière des provinces et du Québec, prendre le contrôle total du secteur de la santé et le mettre au service du « canadian nation building process». L’identité nationale est manifestement plus importante que la santé pour les fédéraux, celle-ci n’est qu’un moyen en somme…

GAGLIANO DÉMENTI, LE 26 MARS 2004 - Gilles Toupin (La Presse) rapporte qu’une fonctionnaire de carrière qui a travaillé au programme de commandites a littéralement réduit en pièces, hier, devant le comité des comptes publics, le témoignage de la semaine dernière de l'ancien ministre Alfonso Gagliano. Huguette Tremblay a en effet affirmé que le ministre Gagliano se réunissait en moyenne une fois par semaine avec le directeur du programme de commandites, Chuck Guité, pour faire le choix des divers projets. Elle a également déclaré qu'elle-même et les quelques fonctionnaires affectés au programme devaient exécuter « aveuglément » les ordres sans poser de questions.

Mme Tremblay a ajouté que M. Guité recevait des coups de téléphone de ministres et de députés au sujet du programme et qu'il avait régulièrement pour visiteurs les dirigeants des agences de communication de Montréal impliquées dans le scandale, soit les Jean Brault, de Groupaction, Claude Boulay, du groupe Everest, Gilles-André Gosselin, de Gosselin communication, et Jean Lafleur, de Lafleur communication. Mme Tremblay a également révélé que le bureau de M. Guité recevait aussi des demandes du bureau du premier ministre, notamment du chef de cabinet de Jean Chrétien, Jean Pelletier, et de certains ministres, dont Denis Coderre.

... et certains continueront à croire qu'ils n'en savaient rien ??? Voter libéral aux prochaines élections, ce sera voter immoral.

Photo de X. Dachez, à la Une du journal Le Soleil du 23 mars 2004 Caricature de Côté, Le Soleil, 24 mars 2004

GRC À LOUER, LE 24 MARS 2004 - Un article vraiment étonnant à la Une du journal Le Soleil, hier, alors que Raymond Giroux nous apprend que deux gendarmes en uniforme de la GRC ont participé à l'assemblée d'investiture du Parti libéral fédéral dans Portneuf, et ce même si cet événement ne s'inscrit dans aucune des priorités d'action du corps policier fédéral, de son propre aveu. Claude Duplain a lui-même demandé la présence d'agents de la GRC à cette activité partisane, défrayant la facture de sa poche pour un peu de couleur rouge à cette soirée, précise l'article. « Dans le comté, chaque fois qu'on fait une activité et qu'on peut inviter les gens de la Gendarmerie, aurait expliqué M. Duplain en entrevue au Soleil, les gens aiment beaucoup cela parce qu'ils sont fiers, leurs habits sont flamboyants. »

On croit rêver, mais ça existe effectivement. Il faut avoir cotoyé ce député quelque temps pour saisir toute la médiocrité de son action à titre de député. Son seul souci, "pluguer" la feuille d'érable et le drapeau canadien partout où il le peut. Pendant ce temps, les rares dossiers qu'il aurait pu faire avancer, voire régler dans l'intérêt de la région qu'il représente (du moins en principe), sont restés sur la tablette.

C'est le cas de la remise à niveau d'une infrastructure importante pour l'économie de la région, le quai de Portneuf. C'est le cas également de toute la problématique des frais interurbains dans Portneuf, toujours pas réglée. Autre exemple, la contamination de la nappe phréatique à Shannon, héritage on ne peut plus canadien de la base de Valcartier. L'a-t-on entendu dans ce dossier, cet autre silencieux ?

Par contre, il a par ailleurs été très actif, il faut le reconnaître, auprès des jeunes, un peu partout, notamment dans le milieu scolaire, mais encore une fois pour leur vendre le Canada. Il n'y a pas de mal à cela en principe. On a droit de faire état de ses convictions, mais pas au point de forcer pratiquement la porte des écoles et de négliger son mandat comme député...


AUTRE SCANDALE, LE 25 MARS 2004 - Sylvain Larocque (PC) remarque qu’en dépit des questions répétées de l'opposition et des médias, le gouvernement Martin a refusé mercredi de donner des détails sur la controversée «réserve pour l'unité nationale», qui a pourtant coûté plus de 200 millions $ aux contribuables depuis le référendum de 1995. Jusqu'à tout récemment, l'existence même de cette réserve avait été tenue secrète par les libéraux. Elle permettait au gouvernement de financer rapidement, avec les simples signatures de Jean Chrétien et d'un de ses ministres, des projets susceptibles de vendre le Canada aux Québécois et aux autres Canadiens, comme les célébrations de la Fête du Canada, des échanges de jeunes et, dans sa première année, le controversé programme des commandites.

Le fonctionnement de la réserve secrète était à ce point obscur que même l'ancien ministre responsable de l'unité nationale sous Jean Chrétien, Stéphane Dion, n'a pas pu l'expliquer clairement, mercredi. «Je ne suis pas certain de la façon dont ça fonctionnait, a-t-il dit. Je sais que lorsqu'il il y avait des problèmes précis à régler, j'étais content de l'utiliser si c'était possible. C'était généralement pour des choses qui remplissaient les Canadiens de fierté et qui avaient besoin d'être financées adéquatement — et sans délai.»

Lire plutôt : « C'était généralement des choses destinées à fourrer les Québécois autant de fois que nécessaire - et sans délai.»

DÉSENCHANTEMENT, LE 24 MARS 2004 - J.-Jacques Samson, dans Le Soleil, résume bien la portée du premier budget fédéral de l'ère Martin. Pour le chroniqueur politique, ce budget devait être l'aboutissement d'au-delà de 10 années d'attente d'un virage radical dans les relations fédérales-provinciales. Toutes les condition gagnantes [...fédérastes, bien sûr] étaient en principe réunies, écrit-il. Or qu'ils soient très durs à l'endroit du budget Martin ou qu'ils manquent stratégiquement de sévérité, Jean Charest et Yves Séguin en sortent perdants.

Les lendemains auraient été moins pénibles si leurs vis-à-vis fédéraux leur avaient fourni un minimum d'indices leur permettant d'argumenter que les choses sont en train de changer. Même pas. Au contraire, le gouvernement Martin s'enfonce encore plus dans l'utilisation abusive de son pouvoir de dépenser, en poursuivant le modèle Chrétien, alors qu'il reste sourd d'autre part aux demandes de transferts directs aux provinces pour des programmes qui sont déjà en place, en santé, en éducation post-secondaire, ou pour divers programmes sociaux dont le logement. Jean Charest et Yves Séguin ont l'air de dindons bien farcis aujourd'hui face à Bernard Landry, de conclure le chroniqueur.

Venant de M. Samson, ce jugement sur le budget du gouvernement Martin et sur l'attitude des ténors du gouvernement Charest face à leurs grands frères fédéraux est, à juste titre, décapant. Derrière tout ce branle-bas, ce qui se joue en fait c'est la poursuite du fédéralisme prédateur de tout temps, et qui ne changera pas quoiqu'il advienne à Québec, jusqu'à ce que du moins la population du Québec elle-même décide d'y mettre fin en sortant littéralement de ce régime qui joue, depuis ses tous débuts, contre son intérêt.

La stratégie fédérale devient de plus en plus claire : profiter du déséquilibre fiscal pour engranger les surplus, les investir dans les compétences des provinces tout en affaiblissant celles-ci, diviser pour régner en investissant aussi au niveau des municipalités et renforcer encore plus le gouvernement central en accélérant le remboursement de la dette. On se retrouvera dans peu de temps devant un gouvernement central omnipotent ce qu'il y a maintenant plus d'un siècle, les observateurs prévoyaient déjà !


FONDS SECRETS, LE 24 MARS 2004 - Hélène Buzzetti (Le Devoir) souligne que le Bloc québécois avait raison. Il existait bel et bien un fonds «caché» dédié à l'unité nationale du Canada. Pas moins de 40 millions de dollars y étaient déposés chaque année, mais il n'y avait aucun moyen de connaître son existence... Le fonds étant placé sous l'autorité du premier ministre, c'est ce dernier qui autorisait en définitive, avec le Conseil du trésor, l'utilisation de sommes pour des projets spécifiques reliés à la question nationale. Ces projets pouvaient être proposés par n'importe quel ministre ou ministère du gouvernement.

C'est à même cette réserve obscure que les premières sommes du programme des commandites ont été tirées. Les soumissions au Conseil du trésor, dont les médias ont fait état il y a deux semaines, étaient alors signées par Jean Chrétien lui-même et le ministre des Travaux publics de l'époque, soit Diane Marleau, puis Alfonso Gagliano.

Le chef bloquiste Gilles Duceppe soupçonne que c'est aussi à même cette réserve que le «love in» à Montréal, juste avant le référendum de 1995, avait été financé. Il croit que la confirmation de l'existence de ce fonds pour l'unité nationale est une preuve supplémentaire que M. Martin en savait davantage sur le programme des commandites qu'il ne veut le reconnaître. «Le ministre des Finances de l'époque s'appelait Paul Martin. Si M. Goodale a pu le couper, c'est que l'autre a pu le remplir.»

Pour mémoire… Voter libéral aux prochaines élections, c’est voter immoral !

SHEILA COPPS RÈGLE SES COMPTES, LE 24 MARS 2004 - Selon ce que rapporte Telbec, Sheila Copps règle ses comptes avec son parti dans une entrevue accordée aux Francs-tireurs, pour la dernière émission de la saison. Benoit Dutrizac s'est rendu à Ottawa pour une entrevue avec la politicienne, députée de Hamilton-Est, Sheila Copps. Celle-ci dénonce ouvertement la corruption au sein du Parti libéral. Elle revient sur plusieurs événements majeurs entourant la gestion de la politique canadienne, le Parti libéral et essentiellement Paul Martin, qu'elle accuse d'avoir manigancé les règles pour faire gagner ses candidats, d'avoir tassé tous les anciens de Chrétien, d'avoir conspiré autour de l'élection qu'elle a perdue il y a deux semaines, de manquer de transparence, d'avoir voulu faire échouer l'accord de Berlin (qui précédait l'accord de Kyoto), de gérer le Parti libéral comme une entreprise et même, d'avoir fait installer des micros dans son bureau.

Elle revient sur l'élection d'il y a deux semaines, racontant qu'il y a eu conspiration contre elle, et qu'elle avait été avertie ne pas être la bienvenue dans le clan Martin; que même si elle gagnait, le Parti s'arrangerait pour qu'elle soit tassée et qu'elle ne se présente pas aux élections. Elle a des preuves de tout ça, dit-elle, et menace de mener le Parti libéral en cour pour cette affaire. Elle affirme que Paul Martin essaie de faire croire aux gens qu'il n'est rien sorti de bon dans les dix dernières années de politique canadienne. Qu'il essaie donc de faire croire que le clan Chrétien est coupable de tout, et que lui est innocent de tous ces scandales, y compris celui des commandites.

Sur le scandale des commandites, Sheila Copps règle ses comptes, n'hésite pas à nommer des gens influents, parle de son amertume après tout ce qu'elle a vécu. Elle explique aussi son acharnement en politique au cours des vingt dernières années. Elle parle aussi des offres qu'elle a reçues, et refusées, du livre racontant toute la vérité qu'elle est en train d'écrire et admet qu'elle subit beaucoup de pression pour "fermer sa gueule".

À ne pas manquer... Voter libéral aux prochaines élections, c’est voter immoral !

LES SANS-GÉNIE, LE 23 MARS 2004 - Dans Le Devoir, Andrée Lévesque, professeure, au département d'histoire de l'Université McGill rappelle qu’il fut un temps au Québec où les budgets étaient équilibrés, où les familles prenaient soin de leurs vieux et de leurs malades, où les paroisses s'occupaient de leurs pauvres, où l'État s'occupait de la voirie. C'était le temps de l'État minimum et des services privés. Aujourd'hui, rêvant de privatisations et de déréglementation, des sans-génie s'ingénient à réingénier en nous propulsant vers un passé trop oublié.

Les circonstances ont changé en 50 ans, insiste l’universitaire. Il n'y a plus de communautés religieuses pour dispenser des services à bon marché. Les appartements sont trop petits pour accueillir les malades, les convalescents, les vieux et les vieilles. Quand deux parents travaillent, il faut des garderies de qualité. Ces enfants, comme citoyens, auront droit à une formation professionnelle ou universitaire sans hypothéquer leur avenir par des dettes interminables.

Le « gouvernement qui charrie » mise sur une diminution des services, indispensable pour une baisse des impôts. Il est pourtant à gager que la majorité des Québécoises et des Québécois préfèrent donner à César ce qui lui revient pour obtenir des services sociaux adéquats plutôt que de creuser les inégalités sociales en laissant les particuliers consommer les produits qu'ils peuvent se payer. L'éducation et la médecine privées, on a déjà connu ça. Peu de Québécoises et de Québécois désirent reculer dans le «bon vieux temps», conclut madame Lévesque.

À bon entendeur, salut ! ... et c'est pas moi qui l'écrit.

DEUX POIDS, DEUX MESURES, LE 23 MARS 2004 - Steeve Paradis, en collaboration spéciale pour Le Soleil rapporte de Baie-Comeau que même si personne ne veut le dire aussi clairement de manière officielle, tout laisse croire que la question des tarifs à long terme d'électricité est bel et bien le nœud du problème dans les négociations entre le gouvernement du Québec et l'aluminerie Alcoa au sujet de la modernisation de l'aluminerie de Baie-Comeau et l'agrandissement de celle de Deschambault. Autant du côté du cabinet du ministre des Ressources naturelles, Sam Hamad, que du côté d'Alcoa, on se réfugie derrière le traditionnel « pas de commentaires », pour ne pas lever de couvercle sur les négociations.

Je m’excuse mais je tiens à reposer la même question, restée à date sans réponse : pourquoi ce qui est acceptable pour Alcan, Sept-Iles et la la région de la Côte-Nord (projet que les libéraux n’ont jamais dénoncé) ne l’est plus lorsqu’il s’agit d’Alcoa, Deschambault et la région de Portneuf (ou de la Capitale nationale) ? Je me souviens que dans l’opposition, les libéraux réclamaient pour ceux-ci le même traitement que pour ceux-là ! Ils ont depuis « viré capot », comme on dit. Pendant ce temps, ma région dort encore et toujours…

LA SANCTION APPROCHE ! LE 22 MARS 2004 - Chantal Hébert, dans Le Devoir, souligne que si la tendance se maintient, le prochain gouvernement du Canada sera minoritaire et il ne sera pas nécessairement libéral. Pour la chroniqueuse, il n'est plus évident que Paul Martin serait reconduit comme premier ministre du Canada. Sans faire de miracles en Ontario et sans remporter un seul siège au Québec, le nouveau chef conservateur Stephen Harper pourrait déloger les libéraux du pouvoir.

Le gouvernement Martin exhibe depuis trois mois tous les symptômes du genre de fatigue que seul un séjour dans l'opposition a tendance à guérir, à commencer par une indéniable médiocrité sur le plan de l'équipe ministérielle et un manque chronique d'imagination sur le plan des politiques. Ce vide sur le plan des idées explique en partie pourquoi il a tant de difficultés à tourner la page sur l'affaire des commandites.

Si cela s’avérait, ce serait une belle démonstration d’une bonne vieille réalité : certains peuvent abuser du pouvoir une fois, deux fois, quelques fois, sans que ça paraisse trop trop, mais pas de tout le monde, tout le temps, et impunément... Voter libéral aux prochaines élections, c'est voter immoral.

PROMESSE LIBÉRALE RENIÉE, LE 21 MARS 2003 - Robert Dutrisac (Le Devoir) écrit que le gouvernement Charest s'apprête à diluer la promesse libérale de consacrer 2,2 milliards de dollars de plus à la santé dans le budget 2004-05. Pour arriver au montant promis, il faudra tenir compte de l'investissement exceptionnel de 1,3 milliard de cette année. La véritable hausse du budget de la santé l'an prochain pourrait donc ne pas dépasser le milliard de dollars. C'est ce qu'a laissé savoir hier le ministre de la Santé et des Services sociaux (lire : Réparation), Philippe Couillard, au cours du point de presse qui a suivi une interpellation menée à l'Assemblée nationale.

Ça vous surprend ??? En campagne électorale, le ministre Couillard et les libéraux promettaient solennellement dès le lendemain de l’élection, d’éliminer les listes d’attente, de désengorger les urgences et de donner accès à des soins et à des services sociaux de qualité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, partout au Québec. Un an plus tard, on constate que c'est le vide qui nous attendait. Pire encore, alors que le Parti libéral garantissait une croissance annuelle des coûts de système de 5,1 % dédiée à la santé et un réinvestissement total de 2,2 MM$, dès le 1er avril 2004, le ministre Couillard refuse aujourd'hui de respecter cet engagement. Il n’est pas surprenant que deux Québécois sur trois se déclarent insatisfaits de la performance du gouvernement libéral en santé.

Enfin, réagissant mollement au refus du premier ministre Paul Martin d’accorder aux provinces un sou de plus en santé, Philippe Couillard assiste, impuissant et aphone, à l'empiètement fédéral en matière de soins et de services à domicile ainsi qu’en santé publique dans le prochain budget.

À propos, pour connaître l'évolution du programme libéral depuis un an en santé, veuillez cliquer : Évolution.


RESPONSABILITÉ MINISTÉRIELLE, LE 21 MARS 2004 - Pour Bernard Descôteaux (Le Devoir), il est difficile de croire Alfonso Gagliano quand il plaide l'ignorance dans le scandale des commandites. M. Gagliano n’aurait rien vu ni rien su de ce qui se passait et le gouvernement Chrétien n'avait pas d'autre intention que de sauver le pays. À entendre l’ex-ministre, il n'était pas vraiment responsable car il ne pouvait pas tout savoir de ce qui se passait dans son ministère. « En disant cela, il oublie le principe de la responsabilité ministérielle qui, dans notre système parlementaire, rend un ministre responsable de tout ce qui se passe dans son ministère », de souligner l’éditorialiste.

Quant à l'excuse de l'unité nationale pour justifier le caractère spécial, sinon exceptionnel, du programme de commandites, elle ne peut absoudre tous les excès, tous les manquements aux règles de l'administration publique, toutes les fautes, conclut notamment M. Descôteaux.

La responsabilité ministérielle, un bon vieux principe du parlementarisme qu'à son tour l'éditorialiste rappelle. Il s’applique d’ailleurs dans les circonctances actuelles non seulement à son ministère, mais aussi au gouvernement Chrétien dans son ensemble (dont faisait partie Paul Martin, en passant…)

LES CANADIENS NE VOUS CROIENT PAS ! LE 21 MARS 2004 - Hélène Buzzetti (Le Devoir) rapporte que le plaidoyer d'ignorance d'Alfonso Gagliano ne passe pas. Les députés du comité des Comptes publics ont exprimé leur frustration grandissante hier lors du deuxième jour de témoignage de l'ex-ministre des Travaux publics, lui disant à plusieurs reprises qu'ils ne le croyaient pas et le traitant même d'incompétent. La thèse de l'incompétence a gagné en popularité lorsque Alfonso Gagliano a reconnu n'avoir jamais lu le rapport de vérification interne de 2000 sur le programme de commandites, rapport qu'il avait pourtant lui-même commandé et auquel il s'accroche aujourd'hui pour démontrer qu'il prenait au sérieux les rumeurs de l'époque sur les problèmes du programme.

« Les Canadiens ne vous croient pas! », a lancé la députée conservatrice Diane Ablonczy, rejoignant manifestement l’opinion des membres du comité des Comptes publics. Et les Québécois ? Encore moins ! Et pendant ce temps la ministre fédérale du Patrimoine Hélène Scherrer-Chalifour, tombe dans la sémantique : désormais, les libéraux ne parleront plus de « scandale » mais de « dossier »… des commandites. Incroyable !

En fait, les sondages le démontrent, on ne croit pas la thèse de l'ignorance sur laquelle se fondent les libéraux pour prendre leurs distances de ce scandale. Comme l'a rappellé Gilles Duceppe en fin de semaine, Paul Martin était le numéro deux de Jean Chrétien. Il était ministre fédéral des Finances et vice-président du Conseil du trésor. M. Gagliano n'a-t-il pas reconnu que l’argent des commandites venait du Fonds « Unité canadienne » ? Or, n'est-ce pas Paul Martin, alors ministre des Finances, qui, budget après budget, renflouait ce fonds ?

Comment prétendre n'être pas au courant alors que le Bloc Québécois a posé plus de 450 questions sur le scandale des commandites à la Chambre des communes, sans que personne au gouvernement ne bronche, pas même Paul Martin ? Comment croire M. Martin quand il dit que les choses vont changer à Ottawa et que le scandale des commandites c’est du passé ?