Rapatriement unilatéral !





Bureau du député de Portneuf et
ministre délégué à la Santé, aux Services sociaux,
à la Protection de la jeunesse et à la Prévention
M. Roger Bertrand

La mondialisation

 

Pascal Bérubé, président,
Comité national des Jeunes du Parti Québécois,
Forum sur la mondialisation,
Circonscription de Chambly
Centre Marcel-Dulude
5 mai 2002

La mondialisation c’est un thème qui interpelle beaucoup les jeunes. Je le dis, parce que ce n’est pas clair pour tout le monde. Il y a quelques semaines, on vous avait dit qu’on souhaitait en faire un thème de la prochaine campagne électorale. Et pour cause ! On a fait une tournée dans les cégeps et les universités, on en entend parler constamment. Nos collègues, les jeunes libéraux, nous ont balancé un communiqué nous disant qu’eux, ils veulent entendre parler de santé. On ne s’entend pas sur les thématiques. Nous, je pense qu’on a une bonne intuition, on va continuer de parler de mondialisation et je pense que les citoyens aussi veulent en entendre parler également.

Il s’est passé quelque chose d’assez exceptionnel dans les rues de Québec lors du Sommet. Des milliers de jeunes et des citoyens ont décidé de marcher pacifiquement, et de s’investir dans une cause qui leur tient à cœur. On en a vu dans les rues, mais il y en avait aussi dans leurs foyers regardant la télévision, dans les collèges et les universités à réfléchir sur cette question-là. Et pas seulement les jeunes. Il y a les citoyens qui veulent en entendre parler.

Que nous ont dit ces citoyens dans les rues de Québec, qu’ont-ils dit à leur gouvernement national et à la communauté internationale qui regarde ? Ils réclament un idéal de proximité entre le citoyen et la prise de décision. Il semble qu’entre les citoyens qu’ils sont, qui votent, qui s’informent, et les grandes décisions internationales qui se prennent à l’OMC et ailleurs, il manque un relais essentiel, un relais naturel qui est un État, un État qui représente nos valeurs, qui fait la promotion de ce qu’on est, de ce que nous sommes et de ce que nous voulons devenir, et qui nous protège aussi. Ce relais, il ne semble pas que ce soit le gouvernement fédéral qui défende notre culture, qui l’incarne. On dit souvent que la personne la mieux placée pour défendre la culture québécoise, ce n’est pas Sheila Copps mais Louise Beaudoin, la députée de Chambly. Ça, vous le saviez déjà !
C’est fantastique ! Quand on dit que les jeunes ne s’intéressent plus à la politique, en fait ils s’intéressent à une cause, et cela ne se manifeste par toujours par l’action à l’intérieur des partis politiques, les jeunes se manifestent dans des groupes comme SalAMI, à travers les groupes anti-mondialisation, ou sceptiques par rapport à la mondialisation. Il faut tenir compte de cela. Il faut que les politiciens et les partis politiques comprennent le message qui est envoyé et agissent en conséquence. Donc, ça, c’est fantastique.

Nous, le gouvernement du Québec, le Parti Québécois, comment se situe-t-on face à la mondialisation ? Nous, on réclame haut et fort qu’il faut être à la table. Et pour cause, on ne peut pas signer les traités, on ne peut pas parler. Il faut être à la table c’est important. Mais à travers les rencontres qu’on a avec les jeunes dans les cégeps, les universités et ailleurs, ils disent oui, mais pourquoi ? Pour faire quoi ? Pour dire quelque chose de différent ? Oui, c’est quoi ce quelque chose de différent ? Il faut être autour de la table pour promouvoir une mondialisation équitable, différente, qui serait un modèle pour l’humanité, une mondialisation qui veut dire la protection des droits des travailleurs, la protection de l’environnement, la protection de la diversité culturelle et même la promotion de la répartition de la richesse. C’est ça que ça doit dire la mondialisation. Une plus-value pour l’humanité et pour chacun des citoyens.

Les jeunes répondent favorablement à ces idées. Et en termes électoraux, si on veut faire un thème électoral, ça ne rapportera qu’à ce prix là, si on dit pourquoi on veut être là ! Y aller pour défendre des valeurs, y aller pour dénoncer des choses aussi. L’article 11 de la Zléa qui permet à des transnationales de poursuivre des États sans contrepartie, s’il y a une perte de jouissance économique ; il faut y voir ! Nos prochains interlocuteurs en parleront, c’est important pour nous, la diversité culturelle est là, il faut y aller pour dénoncer des choses également, et il faut prendre le leadership. Il y a bien des gens qui s’attendent à ce que le Québec puisse incarner ces valeurs.

Autre chose : le pouvoir du citoyen ce n’est pas uniquement de voter, c’est la consommation. C’est une arme qui peut se retourner rapidement contre certaines entreprises capitalistes qui outrepassent les valeurs citées précédemment. Acheter, c’est voter ! Lorsque vous consommez, vous avez une voix directe dans la balance, et l’impact est immédiatement ressenti dans les conseils d’administration quand ils voient leurs profits baisser.Si on pouvait au Québec, avoir un mandat élargi, par exemple, à l’Office de protection des consommateurs, pour connaître les conditions de production des biens qui sont consommés ici, on pourrait choisir les biens qui incarnent les valeurs qui nous sont propres, qui ne font pas travailler les enfants, qui protègent l’environnement, qui vont pas à l’encontre des droits des travailleurs dans les conditions de production. Ce serait important : la consommation responsable. Acheter, c’est voter !

Enfin, nous au CNJ, c’est le souhait de nos membres et c’est le souhait aussi des gens à qui on parle, on souhaite que la mondialisation soit un thème majeur de la prochaine campagne électorale. Je pense que le choix est de plus en plus clair. C’est le Québec dans le Canada ou le Québec dans le monde ! Nos partenaires sont l’Île du Prince-Édouard, la Saskathewan et la Colombie-Britannique ou ce sont le Brésil, le Maroc, les USA et la France. Le choix est très très clair ! Le Québec dans le Canada ou le Québec dans le monde. Le choix est clair. Et je pense qu’on a cette puissante conviction que la souveraineté pourra vouloir dire bientôt mondialisation également. Mais une mondialisation différente, et on l’incarne bien. Qui était à Porto Alegre en février ? Les gens du Parti Québécois, les gens du gouvernement du Québec. Nous sommes les seuls qui en parlent. C’est une question de cœur comme notre cause et c’est pour ça que je pense que la mondialisation sera un thème porteur pour le Parti et que l’initiative du comté de Chambly doit être un des premiers événements majeurs qui nous amèneront vers une plate-forme où la mondialisation aura toute sa place.