Rapatriement unilatéral !





Bureau du député de Portneuf et
ministre délégué à la Santé, aux Services sociaux,
à la Protection de la jeunesse et à la Prévention
M. Roger Bertrand

Appel aux souverainistes

 

Marc Dean, président,
Société nationale des Québécois et des Québécoises de la capitale,
Le Soleil, mardi 16 avril 2002

Le 17 avril 2002 est le 20e anniversaire du rapatriement de la Constitution canadienne, sans l'accord du Québec. C'est un anniversaire bien triste, puisque cet événement venait sceller la tombe du concept des deux peuples fondateurs. Désormais, l'adoption de la Charte canadienne des droits et libertés servirait les intérêts de ceux et celles qui souhaitaient voir le démantèlement de la Charte de la langue française devenir réalité.

Un vent de solidarité avait alors soufflé sur le Québec, alors que libéraux et péquistes, Claude Ryan et René Lévesque en tête, avaient d'une seule voix dénoncé le stratagème de Trudeau, Chrétien et compagnie. Il est juste de rappeler également le ralliement des forces vives souverainistes de la société civile québécoise de l'époque, derrière leur premier ministre.

Aujourd'hui, malgré une offensive sans précédent du gouvernement fédéral dans les champs de compétence du Québec par son pouvoir de dépenser, malgré le déséquilibre fiscal qui étrangle le Québec, malgré la Loi sur les jeunes contrevenants, malgré les congés parentaux, malgré les coupes à l'assurance-emploi, alouette, l'ensemble de la population et ses leaders dorment ; ils sont profondément confortables et indifférents. Impossible d'obtenir une unanimité à l'Assemblée nationale sur quoi que ce soit.

Pourtant, si les Québécois et Québécoises et leurs leaders avaient un peu plus le sens du devoir d'État et de la défense de leurs institutions démocratiques, une claque sur la gueule reçue par leur premier ministre ou l'un ou l'une de leurs ministres devrait être ressentie comme telle par l'ensemble de la population : An injury to one is an injury to all. Se peut-il que le Québec tout entier ait baissé les bras à ce point ? (...)

Si le Parti québécois n'est plus celui de René Lévesque, c'est parce que l'essentiel des militants et des militantes des mouvements syndicaux, féministes, écologistes, juvéniles, des ONG de coopération internationale, des universitaires et autres l'ont déserté. Pourquoi ne pas former une cellule sociale-démocrate à l'intérieur du PQ pour rétablir l'équilibre ?

La Société nationale des Québécois et des Québécoises de la capitale (SNQC) lance un appel aux souverainistes québécois pour qu'ils se réunissent, discutent, échangent et fassent le point sur la situation politique dans des États généraux sur la souveraineté. Un appel à la solidarité et à la cohésion des représentants de la société civile qui rêvent encore de souveraineté ou qui auraient besoin de se faire secouer un peu pour se remettre à rêver. Des femmes et des hommes, jeunes et moins jeunes, qui ont encore le goût d'un projet collectif québécois mobilisateur, qui ont encore le goût de lutter contre l'individualisme et l'indifférence. Des gens qui croient encore que la construction d'un pays francophone en Amérique, d'un État-nation solide et courageux pour faire face aux aléas de la mondialisation est encore possible.

Cet autre Québec est encore possible. La souveraineté et l'unité des forces souverainistes en sont la clé. Vive les États généraux de la souveraineté !