Communiqué





Bureau du député de Portneuf et
Ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux,
à la Protection de la jeunesse et à la Prévention
M. Roger Bertrand

POUR ATTENTION IMMÉDIATE

 

Le ministre Bertrand veut un demi-milliard pour la prévention

La Presse, le 13 mai 2002 - Estimant qu'il faut davantage intervenir en amont des problèmes, le ministre québécois délégué à la Santé et aux Services sociaux, Roger Bertrand, souhaite doubler les budgets consacrés à la santé publique, les faisant ainsi franchir le cap du demi-milliard de dollars.

Ce projet s'arrime au dépôt d'une politique de santé publique et d'un plan d'action ciblant certains champs d'intervention en prévention comme en promotion de la santé que le ministre entend dévoiler à l'automne.

C'est ce qu'a indiqué M. Bertrand hier au cours d'un entretien avec La Presse en marge de la journée d'ouverture de la 6e Conférence mondiale sur la prévention et le contrôle des traumatismes qui a lieu jusqu'à mercredi au Palais des Congrès de Montréal.

«Idéalement, je souhaiterais qu'on puisse doubler les budgets qui vont à la santé publique, et notamment à la prévention, d'ici quelques années, a-t-il indiqué. Cela signifie passer de 2% à 4% du budget global de la santé, qui est de 17 milliards de dollars. Nous sommes capables d'orienter une plus grande part de nos efforts avant que les problèmes ne se présentent.»Plus tôt, devant plusieurs centaines de délégués, M. Bertrand a rappelé la disproportion de la mince tranche de 2% du budget de son ministère consacrée à la prévention, alors que 50% des problèmes de santé et de mal-être (le mal de vivre) sont causés par des mauvaises habitudes de vie comme le tabagisme, l'abus d'alcool et de drogues, la sédentarité, etc.

Chez un individu, un virage vers de meilleures habitudes de vie a des effets immédiats, ajoute le ministre. Le problème demeure au niveau de la masse. Il faut créer un effet de masse et, pour cela, investir davantage de temps et d'argent, se faire convaincant.

Ces questions ne sont pas nouvelles. On en parle depuis une trentaine d'années. Sauf qu'on ne s'y est jamais concrètement attaqué.

«Il va falloir qu'on franchisse le mur de l'indifférence, enchaîne le ministre. Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il faut investir davantage en prévention. Mais lorsque vient le temps de faire le geste, l'argent va à des choses qui sont davantage du côté curatif. Je ne veux pas opposer l'activité clinique à celle de la prévention; ce que je dis est qu'il faudrait accorder davantage d'espace pour celle-ci.»

Selon lui, cette façon de faire permettra d'enlever de la pression sur un système de santé de plus en plus à risques en raison de la croissance effrénée des coûts.

Voilà des propos qui font plaisir au Dr Pierre Maurice, de l'Institut national de santé publique du Québec, président de la conférence. Car les résultats découlant des actes de prévention s'enregistrent à long terme, rappelle-t-il. Cela en désavantage le financement par rapport à des actes ponctuels, comme l'injection d'argent pour désengorger les urgences.

1500 congressistes

La conférence de Montréal réunit quelque 1500 congressistes provenant d'une centaine de pays. Ils y entendront des conférenciers qui tiendront des ateliers sur des thèmes tels les blessures sur la route, la prévention de la violence, le suicide, la violence routière, etc.

Tous ces thèmes sont porteurs de problèmes de santé qui nécessitent l'injection de sommes astronomiques et la mobilisation d'innombrables ressources humaines.

Ainsi, en 2000 au Québec, 8,1% de toutes les hospitalisations ont été imputables à des traumatismes comme les tentatives d'homicide, les tentatives de suicides, les intoxications, les chutes, etc. «Annuellement, le coût des traumatismes, c'est 14 milliards de dollars au Canada», précise le Dr Maurice.

En ce sens, tenir une conférence sur la prévention et la diminution des traumatismes permet de rappeler que l'on peut prévenir ces phénomènes. «Ces problèmes ont des solutions et il faut arrêter une fois pour toutes de les tolérer», mentionne le Dr Maurice.

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Source :

André Duchesne
La Presse