Crise du bois d’œuvre :
Le point sur le dialogue canado-américain

Québec, le 24 septembre 2002 - À l’issue d’une rencontre exploratoire entre les représentants du gouvernement du Québec et ceux du gouvernement des États-Unis, le ministre des Ressources naturelles du Québec, M. François Gendron, et la ministre déléguée à l’Industrie et au Commerce, Mme Lucie Papineau, ont rappelé que l’actuelle reprise du dialogue avec les autorités américaines ne signifie pas une résolution imminente de la crise du bois d’œuvre et qu’Ottawa ne doit donc plus attendre pour mettre en place des mesures spéciales d’envergure pour soutenir l’industrie, les travailleurs et les communautés affectées.

Lors de la rencontre, la délégation américaine, sous la conduite de monsieur Grant Aldonas, sous-secrétaire américain au Commerce, a fait part au Québec de la démarche que le Département du Commerce entend suivre pour solutionner à long terme ce conflit commercial. Pour leur part, les représentants des ministères québécois de l’Industrie et du Commerce et des Ressources naturelles ont profité de l’occasion pour expliquer les caractéristiques du régime forestier québécois et pour souligner que celui-ci est basé sur une approche de marché et qu’il respecte les règles du commerce international. Par ailleurs, d’autres échanges sont à prévoir.

« La rencontre d’aujourd’hui est un signe encourageant, mais elle a donné lieu à un simple échange d’informations. Il ne s’agit aucunement d’une reprise en bonne et due forme des négociations. Pour le moment, comme la décision favorable de l’Organisation mondiale du commerce l’a confirmé en juillet dernier, la voie judiciaire demeure la meilleure piste pour prouver le bien-fondé de nos positions et résoudre cette question de façon durable. C’est d’ailleurs le recours à l’OMC et à l’ALÉNA qui a amené les États-Unis à reprendre les discussions », a déclaré la ministre Papineau.

Les ministres ont par ailleurs souligné que, au moment même où les exportations de bois d’œuvre résineux québécois vers les États-Unis ont chuté de près de 40 pour cent, l’instauration des droits compensatoires et antidumping américains a ouvert la voie à une compétition nettement accrue des pays européens, des pays baltes et de la Russie sur le marché américain du bois d’œuvre. Face à des recours légaux qui prendront encore des mois, voire des années, l’urgence d’offrir un soutien adéquat au monde forestier et aux communautés affectées ne fait donc que s’accroître.

« Le ministre du Commerce extérieur, M. Pierre Pettigrew a récemment laissé entendre qu’il préparait enfin un plan d’action. Nous lui demandons une fois de plus d’agir rapidement et de mettre en place des mesures qui répondront aux demandes que l’industrie, les communautés et les travailleurs du Québec ont formulées de façon unanime en mai dernier et aux propositions que le premier ministre Bernard Landry a présentées au premier ministre Jean Chrétien en juin dernier. Il est temps que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités dans le dossier afin d’éviter des dommages encore plus grands à l’économie des communautés et des régions affectées », a conclu le ministre Gendron.