Bois endommagés par les feux de forêt :
RÉCUPÉRATION DE 2,5 MILLIONS DE MÈTRES CUBES À L’HIVER

Québec, le 27 août 2002 - Le ministre des Ressources naturelles du Québec, monsieur François Gendron, annonce la mise en œuvre d’un plan majeur de récupération des bois endommagés par les feux de forêt de juillet dernier dans les régions du Nord-du-Québec et du Saguenay?Lac-Saint-Jean. L’effort de récupération permettra, dans un temps très court, la récolte de 2,5 millions de mètres cubes de bois dans des secteurs majoritairement inaccessibles, au nord du 51e parallèle de latitude.

« Cette vaste opération de récupération, qui doit être réalisée sans délai et à un rythme accéléré, constitue un défi pour ce qui est de la planification et de la logistique, pour nos ingénieurs, nos techniciens et nos travailleurs forestiers en raison de l’éloignement des bois à récupérer. Je suis convaincu qu’ils sauront, avec leur esprit d’initiative habituel, mener à terme cette gigantesque corvée de récupération », d’indiquer le ministre.

Les analyses révèlent que les arbres endommagés par le feu sont affaiblis et mourants et qu’ils seront vraisemblablement attaqués par le longicorne, un insecte perceur, et par les champignons de carie. En raison du comportement du longicorne, les dommages seront superficiels en 2002, mais pourraient devenir beaucoup plus importants à l’été 2003. Enfin, en 2004, il faudra s’attendre à ce que la progression de la carie d’aubier (pourriture de l’arbre) et l’apparition de nombreuses fentes radiales entraînent une perte encore plus importante de la qualité du bois.

« L’objectif principal de ce projet est de récupérer promptement le maximum de volumes de bois endommagés. Les évaluations actuelles font état d’un objectif de récupération, pour l’hiver 2003, de 2 462 000 mètres cubes de bois, soit l’équivalent de 52 % du volume potentiellement récupérable dans les territoires faisant l’objet de contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF). Ce volume est estimé à 4,8 millions de mètres cubes de bois matures. D’autres quantités de bois de bonne qualité pourraient être récupérées en 2003 en fonction notamment des résultats obtenus par les suivis entomologiques qui seront effectués à l’automne prochain », a précisé le ministre des Ressources naturelles.

Cet effort sans précédent de récupération s’effectuera selon un partage équitable des risques et des avantages entre l’État et les industriels forestiers concernés. L’aide gouvernementale se chiffrera à près de 24 millions de dollars (soit un taux unitaire moyen de 9,68 $ / m³), qui seront rendus disponibles aux industriels forestiers sous la forme de crédits sur les droits de coupe.

Les bénéficiaires de contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF) impliqués dans ce plan de récupération sont les compagnies Bowater Produits forestiers du Canada inc., Les chantiers de Chibougamau ltée, Uniforêt Scierie-Pâte inc, Produits forestiers Petit-Paris inc., Barrette-Chapais ltée ainsi que la Compagnie Abitibi-Consolidated du Canada. Les plans d’action concertés sont en voie de finalisation. Leur réalisation entraînera le déplacement des activités forestières vers d’autres territoires, le devancement de la construction de chemins principaux d’accès (180 km), la mise en place d’un réseau de voirie forestière secondaire, l’organisation de cours de transbordement pour faciliter le camionnage des bois, l’établissement de camps temporaires, etc.

« On construira cette année ce qui devait être prévu au cours des huit prochaines années et, dans certains cas, ce qui était prévu dans 20 ans. La construction accélérée d’infrastructures et l’augmentation marquée du camionnage des bois en raison des plus grandes distances à parcourir devraient contribuer, au cours des prochains mois, à l’activité économique de la région. Mais, c’est avant tout en raison de son impact sur la possibilité forestière, soit le niveau de récolte que le MRN peut autoriser à chaque année, que se justifie la récupération », d’ajouter monsieur Gendron. « Sans celle-ci, ce sont 200 000 mètres cubes de bois qui seraient perdus alors qu’avec la récupération, cette perte sera ramenée à 100 000 mètres cubes. L’ensemble de cette opération permettra le maintien de 140 emplois récurrents tant en forêt qu’en usine, sans compter les 75 emplois indirects liés aux fournisseurs d’équipements et de services. Évidemment, toute autre opportunité de récupération de volumes de bois additionnels sera examinée de près afin de réduire encore davantage la perte de possibilité forestière ».

Par ailleurs, la mise en œuvre de ce plan de récupération comporte de nombreux autres avantages. « En plus de constituer un actif important en vue de la remise en production des territoires affectés, ce projet donnera accès plus rapidement à de vastes massifs forestiers, favorisant ainsi la répartition, dans l’espace et dans le temps, des aires de récolte des bois. De plus, ce programme de récupération ouvrira la porte à la mise en valeur du territoire pour des activités fauniques, minières ou autres et contribuera à l’amélioration de la lutte aux incendies de forêt dans l’avenir », de conclure le ministre des Ressources naturelles.

Les cartes du territoire visé illustrant l’intensité des dommages et le plan de récupération, les tableaux des principales données forestières et financières du plan de récupération des bois ainsi que des photos des forêts endommagées par les feux sont disponibles sur le site Internet du Ministère, à l'adresse suivante : www.mrn.gouv.qc.ca/presse/communiques-forets.jsp.