« InADQuateries »





Le 11 mars 2003 - Selon TVA, Pierre Bourque aurait commis un acte illégal en quittant Vision Montréal avec la liste des membres afin de les solliciter au nom de l'ADQ. M. Bourque n’y voit rien de mal, il dit connaître personnelement les « quelques centaines » de membres qu’il a contactés. Mario Dumont qualifie ce geste « d’affaire interne » et minimise le tout, indiquant que cela concerne Vision Montréal et non pas l’ADQ.

Il y a décidément beaucoup de similitudes entre Vision Montréal et l’ADQ, deux habitués des manœuvres électorales douteuses et des visites du DGE. Avec la fusion de l’ADQ et de Vision Montréal, on a maintenant un nouveau parti : L’ADQ / Équipe Mario Dumont / Vision Montréal / Équipe Pierre Bourque !

MÉDIAS EN BREF - 9 et 10 mars 2003 -

Assemblée d'investiture de Pierre Bourque

Jean Lapierre: Ça ne sentait pas la victoire. On cherchait les gens de Bourget, mais il n’y avait que des amis de Pierre Bourque, des Chinois qui parlent anglais, des gens de Vision Montréal. Je comprends pourquoi il a sorti la liste de son ancien parti! Tout le monde le fait. Par ailleurs, l’ADQ n’a pas à s’énerver avec la FTQ. Après tout, celle-ci a appuyé le NPD pendant des années. On sait ce que leur appui veut dire en pratique. (CKAC 7h)

Michel C. Auger: M. Bourque n’a pas la réputation d’un joueur d’équipe et il ne s’est jamais embarrassé avec les règles. La définition d’un loose cannon, c’est lui! Mario Dumont a décidé de le laisser faire sa propre tournée, ce qui n’est vraiment pas une bonne idée parce qu’il peut dire ce qu’il veut. (LCN 7h30)

M. Bourque a commis un acte illégal: il a quitté Vision Montréal avec la liste des membres et les a tous contactés pour qu’ils le suivent à l’ADQ. M. Bourque: «J’ai écrit à certains membres et je suis content de l’avoir fait.» (Malo TVA 18h)

Pierre Bourgault: M. Landry est passé de ministre à PM, à chef d’État. On ne souligne pas assez son courage. Alors qu’il était au plus bas dans les sondages, il a refusé d’abdiquer. Il a continué à se battre, à gouverner. Ça lui a donné une stature de PM responsable. Il a une expérience irremplaçable, que ses adversaires n’ont pas. Il a eu raison de ne pas se laisser imposer des tabous. On ne peut plus parler des Noirs, des Juifs, des femmes sans se faire traiter de tous les noms. Il a été extrêmement blessé par la déloyauté de certaines femmes. Mais personne ne pourra l’accuser d’être contre les femmes. (SRC-radio 10h)

Geste illégal pour Pierre Bourque?

Une autre tuile tombe sur la tête de l’ADQ. La Commission de l’accès à l’information pourrait ouvrir une enquête sur le comportement de M. Bourque, qui n’aura mis que quelques semaines pour se retrouver au cœur de la tourmente. Comme il le dit, il n’est peut-être pas parti avec les listes de Vision Montréal, mais il faut croire qu’il avait en mémoire un nombre impressionnant de noms et d’adresses! Une façon de faire inacceptable, selon Jean Charest, pour quelqu’un qui veut siéger à l’Assemblée. (Lafrance SRC, Bordeleau CKAC 18h)

Mario Dumont: «Ce sont ses affaires. Ça se passe entre lui et Vision Montréal. De plus, c’est vous, Jocelyne Cazin, qui supposez l'illégalité du geste. L’animatrice renchérit en disant que M. Dumont ne semble pas se préoccuper de l’intégrité de ses candidats. (TVA 13h)

ADQ - Pierre Brien invite le gouvernement à mettre un frein à ses « investissements électoralistes » à l'approche des élections. Il estime que les annonces de Québec totalisent 1,3MM$ depuis le début de l’année, dont 900M$ sont des sommes récurrentes. Toutefois, M. Brien refuse de préciser quelles mesures l’ADQ désapprouve.

Ce n’est pas parce qu’on va peut-être en élection qu’il faut cesser de gouverner. Ces annonces s’inscrivent dans le cours normal des activités du gouvernement et du déploiement du plan d’action Horizon 2005. Quant aux annonces en santé, elles découlent de l’argent récupéré du gouvernement fédéral.

MÉDIAS EN BREF - 3 et 4 mars 2003 -

Guy Blanchet (Borduas) claque la porte

Ouverture du bulletin: De jour en jour, les nouvelles sont mauvaises pour Mario Dumont. C'est le lot de son succès: ses moindres petites jambettes sont soulignées! Cette fois, on veut lui faire payer le prix de ses virages idéologiques. (TVA 12h)

Guy Blanchet reproche à l’ADQ ses volte-face sur le taux d’imposition unique et le privé en santé. Il affirme qu’elle n’est plus l’ombre d’elle-même et qu’elle n’a que le pouvoir comme obsession. Il ajoute que le mécontentement gruge plusieurs militants. M. Dumont affirme que ce départ se tramait depuis longtemps, puisque la campagne de financement dans Borduas n’allait pas bon train. Par ailleurs, M. Dumont laisse entendre que le concept de Vallée de l'aluminium pourrait s’appliquer à d’autres régions, comme la Côte-Nord. (Martineau TVA 12h)

M. Dumont commente avec cynisme ce départ. Il se dit soulagé de voir que le comté de Borduas sera représenté par quelqu’un de plus convaincu: «On partira à la guerre sans les gens qui se prennent les pattes au cou pour une baisse d’1% dans les sondages.» Réjean Léveillé: M. Dumont est cinglant! (CKAC, SRC-radio 12h)

Entrevue avec Guy Blanchet: Je croyais qu’on pouvait faire de la politique autrement, mais l’ADQ tombe dans le même «pattern» que les vieux partis. (CKAC 12h)

PARTIS POLITIQUES - Réactions aux attaques de l'ADQ envers le PQ

Bernard Landry reste froid aux attaques de l'ADQ. La sortie était incendiaire, mais le feu n’a pas pris. M. Landry: «Ces attaques nous donnent une excellente raison de ne pas aller à ce niveau.» Même stratégie de la part de Jean Charest. Reste que M. Dumont a trouvé son créneau. Il critique le gouvernement, qui fait la promotion de ses programmes au coût de 1M$. Le PM se défend de vouloir acheter des votes mais multiplie ses tournées. Il devra s’armer de retenue: l’ADQ promet de lui faire des critiques sévères. (Poirier SRC 18h)

M. Charest trouve honteux que le gouvernement attende la veille des élections pour investir des M$. Mais il rappelle à l’ordre M. Dumont et refuse de comparer M. Landry à Duplessis: «Ce n’est pas démocratique.» Le PM refuse de commenter les propos de M. Dumont: «Ne vous attendez pas a ce que je fasse des déclarations loufoques sur lui.» (CKAC 15h)

M. Landry réagit en disant que les Québécois méritent mieux que cela. Serge Ménard voit chez l’ADQ des signes de panique: «Les adéquistes devraient regarder ce qui est arrivé à M. Charest: les gens le voient comme étant continuellement négatif.» Même lecture chez M. Charest, qui voit lui aussi des signes de panique à l’ADQ. On commence à sentir qu’une lutte à trois fera monter la tension à des niveaux inhabituels. (Thivierge SRC-radio 17h)

ADQ - Une campagne électorale agressive

Mario Dumont promet une campagne électorale sans gants blancs ni lunettes roses: «Si vous pensez qu’on est dur, allez dans un restaurant et écoutez ce que les gens pensent de la propagande gouvernementale.» L’ADQ entend utiliser toutes les occasions pour associer le PQ à l’ère corrompue de Duplessis. Son exemple: la campagne publicitaire sur la famille payée par les fonds publics. Par ailleurs, Henri Massé (FTQ) estime que Guy Laforest fait fausse route en accusant le gouvernement de copinage avec les syndicats. (Ouellet FM93 7h)

L’ADQ adopte un ton incisif. François Corriveau déclare que l’ADQ n’a plus l’intention de tolérer les attaques des adversaires. M. Dumont s’en prend aussi au PLQ qui hésite à parler des défusions. Jean Charest a écrit au promoteur de la défusion sur la rive Sud de Montréal pour réitérer ses intentions. Mais Michel Després veut calmer les ardeurs: «On ne prône pas les défusions, ni les fusions». Il rappelle que la politique libérale est claire: si la majorité de l’ancienne ville demande la défusion par référendum, elle se fera. (Brunet SRC-radio 8h)

Les troupes adéquistes promettent de dénoncer le gaspillage de fonds publics pour la propagande gouvernementale. (LCN 7h)

Commentaire de Michel Vastel: C’est exagéré. Mais je comprends la frustration. L’ADQ s’est fait voler le thème de conciliation famille-travail, qui est porteur auprès des jeunes couples. De plus, Bernard Landry annoncera la candidature de Camil Bouchard. Mais ce n’est pas une raison pour donner des coups en bas de la ceinture! (SRC-radio 8h)

Chronique de Michel C. Auger: La vilaine invective de l’ADQ est un drôle de signal à envoyer en début de campagne. Surtout que l’ADQ est mal placée pour comparer les autres partis à Duplessis. Ce qui ressort de la fin de semaine, c’est l’image d’un parti autoritaire qui cherche la chicane. (JM)

Chronique de Michel David: Guy Laforest a dérapé grossièrement. Il trouve les médias trop complaisants à l’égard du gouvernement Landry. Mais l'ADQ ne se plaignait quand ils fouillaient l’affaire Bréard! Il y a de la nervosité. Il suffirait d’un glissement additionnel pour que l’ADQ se retrouve avec ses cinq sièges, peut-être moins. (Dev)

Michel C. Auger: J’enlève 5 points au programme de l’ADQ et je donne une punition majeure pour abus de «buzzword». Ça n’a aucun sens de vouloir couper dans l’État sans dire où et comment. L’autre problème: M. Dumont est le seul chef contre la Paix des braves! (SRC-radio 10h 01/03)

Chronique de Michel David: M. Dumont n’est pas en mesure d’avancer un seul nom d’expert appuyant son interprétation de la loi canadienne. À voir son empressement à mettre de côté ses revendications constitutionnelles, on peut s’interroger sur sa détermination à amener le fédéral à amender la loi. Dans le programme de l’ADQ, les incertitudes demeurent. Il y a des limites à se complaire dans les généralités. M. Dumont promet de réduire les abris fiscaux, mais est incapable d’en nommer un seul. (Dev 01/03)

Jean Charest suggère à Mario Dumont de s’occuper du contenu et d’arrêter de crier des bêtises à tout le monde: «Ça sent la panique et ça ne rehausse pas le débat démocratique.» (Desjardins SRC-radio 12h)

Au sujet des allusions au régime duplessiste, Renald Desharnais (SPGQ) renvoie la balle à l’ADQ: «La teneur du propos tient plus du délire que de la discussion sur la place publique. M. Dumont réaffirme son intention d’abolir la sécurité d’emploi des fonctionnaires, qui a été instaurée justement en réaction à l’époque duplessiste.» Claudette Carbonneau (CSN) dit que l’ADQ reproche aux syndicats de faire leur travail de représentation auprès des gouvernements. (Lemieux SRC-radio 12h)

Commentaire de Michel C. Auger: L’agressivité est normale en campagne, mais il est trop tôt pour sortir Maurice Duplessis du placard! Surtout que c'est M. Dumont, par son autoritarisme, qui s'en rapproche le plus. Mais c’est un risque calculé. Attaquer les syndicats, aux yeux d'une certaine clientèle, est toujours une bonne chose. (TVA 12h)

Commentaire de Claude Charron - TVA 17h :

De quoi diable l’ADQ a-t-elle peur pour se mettre à hurler au duplessisme comme ils l’ont fait en fin de semaine? Se peut-il que la descente dans les sondages les ameute au point d’éclipser le congrès où les membres ont avalisé le programme en approuvant sans se poser de questions les désirs du chef, comme on le faisait aux beaux jours de feu l’Union nationale de Maurice Duplessis? Et quelle mouche est venue piquer le président de l’ADQ, le professeur Laforest, pour qu’il en vienne à comparer comme identique le Québec de 1956 où, je le cite, «ont eu lieu les élections les plus sales du Québec», et celui 2003, où le gouvernement s’apprête à nous appeler aux urnes?

On peut pardonner au jeune Mario Dumont d’ignorer certains faits vieux de 50 ans. Mais un professeur de science politique ne peut pas confondre une époque aux mœurs électorales malsaines – où des électeurs majoritairement analphabètes n’avaient pour s’informer qu’une télévision balbutiante et les sermons du curé le dimanche – avec le Québec du 20e siècle, où une publicité gouvernementale qu’il reproche au PQ aurait les mêmes effets que des bouts de route sur les ignorants que nous étions autrefois? Ben voyons donc! Pousse mais pousse égal!

28 février 2003 - La plate-forme électorale de l’ADQ promet un gouvernement responsable face au vieillissement de la population. L’ADQ veut réduire la dette de 10MM$, couper 2,2MM$ dans les organismes gouvernementaux et réinvestir 5MM$ en santé. Elle veut baisser les impôts, mais également couper 800M$ en déductions fiscales. Cependant, lorsqu’on demande à Mario Dumont de nommer un seul organisme ou déduction fiscale à abolir, il refuse de se prononcer. L’ADQ dit vouloir maintenir les garderies à 5$ et instaurerait des bons de garde. Dès 2004, elle tenterait un projet de bons d’études.

Finalement, elle veut abolir l’article 45 du code du travail et relancer les grands projets hydroélectriques comme Grande-Baleine. Dans Le Devoir Jean-Robert Sansfaçon, estime que le programme adéquiste mènera à « la montée des tensions et à l’affrontement, sans parler de l’élargissement des écarts entre les mieux nantis et les plus démunis. »

Être responsable, c’est dire clairement ce qu’on veut faire. Or, il semble manquer plusieurs pages au programme de l’ADQ : Quels organismes publics seront éliminés ? Quelles déductions fiscales Mario Dumont abolira-t-il ? Les déductions pour les enfants à charge ? Celles pour les frais de scolarité ? Donner un bon de garde uniforme à tous les parents coûterait 1,7MM$ de plus à l’État. Mais l’ADQ ne prévoit que 100M$ pour l’implantation des bons de garde. Combien recevraient alors les parents qui gardent leur enfant à la maison ? Des miettes ? Comment donner un bon personnalisé aux 1,5 millions d’enfants en garderie, au primaire et au secondaire ? Combien de fonctionnaires l’ADQ compte-elle engager pour voir clair dans ce cauchemar administratif ?

L’ADQ tente de faire croire que le changement qu’elle préconise se passera dans la joie et l’allégresse. Sauf que : abolir l’article 45 ouvrira une ère de confrontation et d’affrontement en matière de relation de travail ; pour relancer Grande-Baleine, l’ADQ devra mettre de côté la Paix des braves.


ADQ - 27 février 2003 - Mario Dumont annonce vouloir relancer la production et l’exportation d’électricité. Il n’est toutefois pas en mesure de dire quel projet il privilégie et reste muet sur la possibilité de remettre de l’avant le projet Grande-Baleine. Il propose de relancer les projets de minicentrales et accuse le PQ de ne pas défendre l’hydroélectricité par son abandon du projet de Grande-Baleine par une bévue politique autour de Churchill Falls. Jean-Paul Murdoch, conseiller du Grand conseil des Cris, est furieux. « We’re not in 1973 where you can go around and announce the projet of a century without talking to the people. » M. Dumont ne ferme pas la porte au développement de centrales au gaz et à une hausse des tarifs d’électricité.

Cette annonce n’est pas crédible : le chef adéquiste est incapable de nommer un seul projet qu’il veut lancer! À quel endroit ? Sur quelles rivières ? Avec qui ? En vertu de quelles ententes ? On ne prépare pas le plus grand projet du siècle sur le coin d’une table sans en avoir discuté au préalable avec les premiers concernés. Le chef adéquiste a-t-il au moins pris connaissance de la Paix des braves, de l’entente avec les Inuits et du plan d’action Horizon 2005, dans lequel est présenté avec précision la stratégie de développement hydroélectrique et les détails de la mise en chantier des plus grands travaux depuis la Baie james ? Par ailleurs, les citoyens qui ont milité pour sauvegarder les petites rivières doivent prendre bonne note du rejet de leur position par l’ADQ et le PLQ.

MÉDIAS EN BREF -

MÉDIAS EN BREF - 28 février 2003 -

ADQ - Réactions au dévoilement de la plate-forme...

Le Mouvement pour les arts et les lettres (MAL) s’inquiète de la minceur du programme culturel de l’ADQ, qui se lit entre deux stations de métro. Pour Pierre McDuff (MAL), l'aberration est que M. Dumont promet d’augmenter le soutien direct aux créateurs en coupant dans les structures culturelles désuètes, sans les nommer. S’il est élu, aucune augmentation ne sera allouée à la culture pendant sa première année. L’ADQ prévoit injecter 10M$ en 2004-05. (Dahlander SRC-radio 10h)

Michel C. Auger: L’opération crédibilité n’est pas réussie. Le pourquoi est là, mais pas le comment. On veut baisser les impôts en faisant des compressions, mais on ne dit pas où. Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir! Les ministres s'attarderont au programme de l'ADQ et feront des gains de productivité. (TVA 12h)

Entrevue complaisante avec Marie Grégoire sur la réduction de la dette. Andrée Boucher, qui défend avec ferveur la proposition de l’ADQ, cite les propos de Joseph Facal, repris par M. Landry, pour rappeler que le gouvernement doit réduire la dette. Stéphane Gasse confronte Mme Grégoire croyant qu’on doit plutôt investir dans les infrastructures. Elle répond qu'il faut faire les deux en même temps. (FM93 12h)

Bernard Landry est sévère. Selon lui, le document est incohérent et fait la preuve que l’ADQ n’est pas prête à gouverner: «L’équation impossible: baisse d’impôts, réduction de la dette et augmentation des dépenses.» Jean Charest s’étonne que les projections des réductions d’impôt soient faites sur cinq ans. La Fédération étudiante universitaire (FEUQ) estime que le bien-être de la jeunesse passe par l’accessibilité à l’éducation et non par des baisses d’impôt. Mais la critique à laquelle s’attendait le moins le parti vient de Ted Moses. Il se dit choqué de voir Mario Dumont relancer les projets hydroélectriques sans prévenir la communauté crie. Il se demande si l’ADQ veut revenir aux mauvais jours d’autrefois. (Lévesque SRC-radio 7h)

Bernard Landry réagit fortement au programme de l'ADQ. Il critique la médecine à deux vitesses et les bons d’études. Il dénonce la relance de projets hydroélectrique par M. Dumont, qui n'a pas averti les Cris. Ceux-ci ont émis un communiqué pour dénoncer les intentions de l'ADQ. M. Landry: «Ça nous réjouit que l’ADQ maintienne son improvisation et son incohérence. Elle n’est pas prête à gouverner.» Au caucus, le climat est très bon. On est confiant, mais pas triomphaliste, ni arrogant. (Thivièrge SRC-radio, Thibault SRC 17h)

Ce qu’a vu M. Landry dans la plateforme adéquiste a de quoi le réjouir. Il dit que ce n’est plus de la politique mais bien de la provocation: santé à deux vitesses, bons d’études, développement hydroélectrique accru: tout cela est inacceptable. Le PM en appelle au jugement des Québécois: «Les gens qui ont eu un flirt avec l’ADQ sont déjà déçus, et ils le seront davantage maintenant qu’on a eu ces précisions.» M. Landry dit qu’il n’en demandait pas tant et que ça va l’aider. (Plouffe TVA 17h)

Surprise! Pas de recul en santé: il y aura un système à deux vitesses pour les chirurgies mineures. On promet de grosses baisses d’impôts et le remboursement de la dette. Pour financer cela, il y aura une contraction importante de l’État, annonçant des lendemains assez musclés avec les syndicats. Pour la prévention en santé, on ferait avec la restauration rapide ce que le fédéral a fait avec les cigarettes: avertir que cela peut nuire à la santé. Commentaire de Pierre Bruneau: Ce programme va-t-il survivre à la campagne? En tout cas, il est plus électoraliste que ce que proposait au départ l’ADQ. (Larocque TVA 17h)

Le programme est plus limité que ne l’avait laissé miroiter l'ADQ. Il restreint l'accès au privé en santé. La nouveauté: les médecins pourront travailler dans le privé après avoir fait leur quota dans le public. L’ADQ propose tout de même beaucoup de changement qui modifieront le rôle de l’État. (Poirier SRC 18h, Rouleau SRC-radio 17h)

Michel C. Auger: Thème musical de ce programme: Que reste t-il de nos amours? Plein de chose promises ne sont plus là. On se sert de buzzwords à la mode comme partenariat public-privé, mais il n'y a pas de détail et tout est au conditionnel. Sur la relance de l’hydroélectricité, M. Dumont aura des problèmes: c’est le seul chef qui veut revoir la Paix des Braves. Je ne suis pas convaincu par cette plate-forme édulcorée. (SRC-radio 16h)

Entrevue avec Mario Dumont, qui parle de sa volonté d’abolir des structures. Lorsque Jean Lapierre lui demande lesquelles, il esquive la question et ne répond pas. (CKAC 16h)

Jean Lapierre: Il manque des pages au programme de l’ADQ. M. Dumont veut prendre 800M$ en déductions fiscales et 900M$ des organismes gouvernementaux. Mais il ne dit pas lesquels. Coupera-t-il les crédits d’impôt pour enfants? L’ADQ nous demande un chèque en blanc. Pour quelqu’un qui voulait faire la politique autrement, je reste sur mon appétit! En santé, je ne comprends pas ce qu'il veut faire. De toute façon, il n’y aura pas de campagne sur la santé. On va revenir sur la question nationale. Paul Arcand: M. Dumont reste vague. Il veut faire plaisir sans se mettre du monde à dos, comme tous les politiciens. (CKAC 7h)

Entrevue avec Mario Dumont. L'animateur Claude Thibodeau lui demande de répondre aux propos des auditeurs qui disent que M. Dumont est un politicien ordinaire et que les pages de son programme devraient pouvoir s'enlever pour qu'il le change à sa guise. (FM 93 8h)



ADQ - 26 février 2003 - Les contradictions se multiplient entre Mario Dumont et sa porte-parole en santé, Joëlle Lescop. Selon elle : « Les gens pourront se faire soigner dans les cliniques privées, mais aux frais de l’État. La loi canadienne est claire et interdit la médecine à deux vitesses. »

La Loi canadienne sur la santé stipule que tout service médical doit être remboursé par l’État et tout ce qui se fait à l’intérieur des hôpitaux doit être gratuit pour les patients. Mario Dumont affirme plutôt que : « Si quelqu’un veut payer pour faire soigner sa cataracte plus vite pour jouer au golf plus vite, il pourra le faire. (...) Ce qu’on veut faire est compatible avec la loi fédérale. » Par ailleurs, La Presse publie un dossier montrant que le recours au privé en Suède n’a pas permis d’améliorer les rendements du système de santé.

Comment l’ADQ a-t-elle pu présenter son programme en octobre et le faire entériner par ses membres, sans préalablement avoir fait ses devoirs et s’assurer qu’il soit légal? L’ADQ doit cesser de jouer les apprentis sorciers avec la santé des Québécois. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’ADQ ne réinvestirait pas en santé. C’est une position totalement irresponsable.

ADQ – La Presse rapporte que l’ADQ enterre son projet de taux d'imposition unique et fera plutôt campagne sur la réduction de la dette. Selon Mario Dumont, cette mesure coûterait trop cher à l’État, soit entre 4 et 5MM$. « C’est trop, l’État ne peut soutenir une telle baisse de revenus. » L’ADQ songerait aussi à remettre en question le régime des garderies à 5$. On rapporte également que « l'ADQ recule en santé ». Elle met en veilleuse l'idée que des patients paient pour être traités plus rapidement. La porte-parole en santé Joëlle Lescop parle maintenant d'une gestion privée dans le cadre d'un financement public. Elle reconnaît qu’en vertu de la Loi canadienne sur la santé, tout service médicalement requis doit être remboursé par l’État et tout ce qui se fait dans les hôpitaux doit être gratuit pour le patient.

Voilà d’autres reculs qui témoignent une fois de plus de l’amateurisme de l’ADQ et du caractère complètement improvisé de son programme. L’ADQ ne cesse de lancer des ballons qui se dégonflent rapidement. S’il n’y a plus de bons d’études, ni de taux d’imposition unique, ni de médecine à deux vitesses, que reste-t-il dans son programme que ne propose pas Jean Charest? D’ailleurs, il est heureux de constater que Mme Lescop semble avoir de moins en moins honte de notre système de santé.

MÉDIAS EN BREF

ADQ - Les reculs et les contradictions s'accumulent Santé: la position de l’ADQ demeure ambiguë. (RDI, LCN 7h 25-02)

Mario Dumont est prêt à faire face à la pression et à aller à Ottawa pour faire une place au privé. M. Landry affirme que l’ADQ est le parti du changement parce qu’il change d’idée deux fois par semaine. Jean-marc Fournier tire à boulets rouges sur l’ADQ jugeant qu’elle improvise: «Elle fait elle-même la preuve de son amateurisme». (FM93 7h 25-02)

TVA: Avez-vous perdu confiance en l'ADQ qui change encore son programme? Oui 64% Non 36%

ADQ - Ce parti recule sur les principaux points de son programme: santé, taux d’imposition unique, bons d’éducation. Choc de la réalité? Entrevue avec Yvon Cyrenne (ADQ): On n’abandonne pas le projet du taux d'imposition, on le met en veilleuse. Commentaire de Richard Latendresse: «L’ADQ avançait vers le gouvernement. Recule-t-elle vers l’opposition? Après ces reculs, elle ne se différencie plus des autres partis. Elle n’a pas encore la colonne vertébrale pour arriver au pouvoir.» (TVA 12h 25-02)

Commentaire de Réjean Léveillé: Joëlle Lescop devait venir expliquer les reculs de l’ADQ. Mais ce n’est pas la première fois que l’ADQ nous fait défaut. Je pourrais m’emporter une demi-heure sur leurs communications, mais je ne le ferai pas. (CKAC 12h 25-02)

Mario Dumont abandonne le taux d’imposition unique. Il coûterait à l’État 4 ou 5MM$ par année. L’ADQ recentre sa campagne sur la réduction de la dette. Jean Charest estime que ce volte-face s’inscrit dans les nombreux reculs de l'ADQ: «M. Dumont avait juré ne pas revenir là-dessus.» (TVA 18h 22-02)

Jacques Parizeau sort sa hache de guerre contre l’ADQ. Tout le programme y passe. Il ressort le flambeau de la souveraineté et invite le Conseil de la souveraineté à tendre la main aux forces progressistes du Québec. (TVA 18h)

Chronique de Michel Vastel: Le vade mecum de Léon Courville est le cri du cœur de la génération Dumont. Si l'ADQ occulte ces idées pour l’élection, il ne faut plus la prendre au sérieux. Si des stratèges électoraux réussissent à changer Mario, imaginez ce que feront les mandarins du modèle québécois avec le conseil des ministres de l'ADQ! (Sol 22-02)

Les reculades de l’ADQ (TVA 17h 24-02):

Claude Charron: Connaissez-vous la différence entre un recul et une reculade. Un recul, c’est quand la distance avec celui qui vous précède augmente. Reculade, c’est quand on recule après s’être trop avancé. Ce qui s’est passé avec l’ADQ, c’est deux reculades, celle de samedi et celle de ce matin. Et celle de ce matin, ce n’est pas une petite.

Un des éléments clés avec lequel l’ADQ avait, pendant un certain temps, percé dans la classe de gens qui serait prête à payer pour se faire soigner, vient d’être abandonné par la direction adéquiste. Joëlle Lescop affirme ceci, et je la cite: «Nous nous sommes rendus compte que, à cause du carcan de la Loi canadienne de la santé, il y a des choses que nous ne pouvons pas explorer. Et c’est pour ça que nous avons évolué dans notre cheminement.»

Ma foi, on croirait entendre une cégépienne qui, au retour d’une recherche superficielle à la bibliothèque du collège ou sur Internet, vient de découvrir une loi adoptée à Ottawa il y a 35 ans, qui dit que tout service médicalement requis doit être remboursé par l’État et tout ce qui se fait à l’intérieur des hôpitaux doit aussi être gratuit pour les patients.

Se peut-il que lorsque le chef Dumont promettait son système à deux vitesses – et jurait en même temps qu’il n’y aurait aucun conflit de quelque nature avec Ottawa, que son radar lui permettait d’entrevoir – il ignorait que cette disposition fédérale rendait déjà caduc son programme en santé? Comment diable un apprenti premier ministre et une apprentie ministre de la santé peuvent-ils venir juste de se rendre compte d’une loi adoptée dans les années 60? Ils ne sont pas au pouvoir que c’est déjà «Ottawa 1, Québec 0».

Mais Mme Lescop enveloppe en de jolis mots cette reculade. Elle dit: «Nous avons évolué dans notre cheminement.» Or, deux jours avant cette déconvenue en santé, Mario Dumont avait annoncé qu’il avait évolué dans son cheminement, fiscal celui-là. Il y a longtemps qu’on savait que le programme d’imposition unique tenait plus d’une recette qu’on trouve à l’endos d’une boîte de céréales que dans un traité d’économie réel. Mais là, le chef l’admet. Deux gars qui connaissent ça lui ont répété ce que son grand financier lui avait dit: «Tu vas faire rire de toi avec ça!».

Un programme qui est né de quelques idées sympathiques, lancées dans une discussion autour d’une bière, n’a plus d’allure quand on veut former un vrai gouvernement, après de vrais élections. Les sondages annoncent une baisse de l’ADQ; l’électorat québécois semble avoir évolué dans son cheminement, lui aussi.

Propos controversés de Joëlle Lescop - 20 et 21février 2003

SANTÉ - La porte-parole adéquiste en santé, Joëlle Lescop, propose de remettre en question l'universalité de certains types d'interventions. Elle croit que la décision d’autoriser des opérations coûteuses au privé ne revient pas au ministère, mais plutôt « à la population, par l'entremise de comités d'éthique où seraient présents des représentants de la population ». Mario Dumont fait la tournée des médias ce matin pour tenter de corriger le tir. Selon lui, Mme Lescop voulait « lancer un débat sur l’acharnement thérapeutique. »

Cette proposition est aberrante. C’est aux médecins de décider de la pertinence des soins. La honte, ce n’est pas le système de santé comme le laisse croire Mme Lescop. C’est plutôt l’incohérence et les contradictions des prises de position de l’ADQ en santé. Cela témoigne d’un amateurisme très inquiétant pour un parti qui aspire à diriger le Québec.

RÉACTIONS MÉDIAS -

Les mauvaises langues disent que l’ADQ est le parti du changement: il n’arrête pas de changer d’idée! Deux reculs majeurs: la santé à deux vitesses et le taux d’imposition unique. Les opposants s’en donnent à cœur joie. Bernard Landry: «Le spectacle frôle le ridicule.» Jean-Marc Fournier: «Dans un cadre démocratique, on ne peut pas faire des ballons médiatiques à tous les jours.» Mario Dumont réagira ce soir. Il est très bon à l’attaque, mais moins à la défensive. (Plouffe TVA 17h 24-02)

Il y a cinq mois, M. Dumont déclarait qu'il maintiendrait les bons d’éducation, le privé en santé et le taux d’imposition unique. Mais les choses changent. Joëlle Lescop ne veut pas de médecine à deux vitesses mais plutôt utiliser les cliniques privées pour des opérations aux frais de l’État. Autre revirement: le taux d’imposition unique disparaît. Mais ce ne serait que temporaire et l’ADQ promettra des baisses d’impôts. Le programme de l’ADQ se rapproche donc de plus en plus de celui des autres partis. (Poirier SRC 18h 24-02)

L’ADQ change d’idée: Mme Lescop dit qu’il n’est plus question de médecine à deux vitesses. Elle veut plutôt mettre fin aux manifestations déjà existantes. Avec ce changement de cap, l’ADQ est la risée de ses adversaires. Pour le PLQ, ce ne sont que des amateurs, alors que François Legault dit que le programme de l’ADQ se rapproche de celui du PQ. Plus l’élection approche, plus les plateformes politiques se ressemblent. (Brunet SRC-radio 17h 24-02)

Entrevue avec Mme Lescop: L’ADQ avait déjà des orientations allants vers une forme de privatisation mais sans médecine à deux vitesses. Pour certains cas, on veut permettre aux citoyens de payer pour des services. On propose même une forme de privatisation des hôpitaux. (RDI 17h 24-02)

Jean Lapierre: Mme Lescop n’invente rien. Elle tient le discours du PQ et de M. Legault! L’ADQ recule en matière de fiscalité et en matière de santé. Ma foi, que restera-t-il de leur programme? C’est le même que celui du PLQ!(CKAC 17h 24-02)

Claude Charron: On croirait entendre une cégépienne qui, au retour d’une recherche superficielle sur Internet, vient de découvrir une loi adoptée à Ottawa il y a 35 ans. (TVA 17h 24-02)

Joëlle Lescop (ADQ) s’est demandée s’il faut installer les cœurs mécaniques chez les personnes très avancées en âge. Elle suggère que des comités de citoyens en décident. Jean Charest: «Dans le pire des mondes, si l’ADQ est élue, mettez-vous chums avec votre représentant de quartier.» Bernard Landry a tenu à ce que Lyne-Sylvie Perron réagisse: «C’est aberrant. Je ne comprends pas que cette proposition vienne d’un médecin.» Mario Dumont s’est dépêché de nuancer. Mme Lescop dit avoir été mal interprétée. Elle voulait dire que les citoyens doivent participer au débat. (Langlois SRC 18h)

Le dossier est épineux. M. Dumont rectifie le tir: pas question que le sort des personnes gravement malades ou âgées soit entre les mains de comités de citoyens. Mais il admet qu’un débat sur l’acharnement thérapeutique est nécessaire. Toutefois, il ne veut pas le tenir pendant la campagne. Mais le PLQ et le PQ le voudront. (Plouffe TVA, CKAC 17h)

Mme Lescop confirme ses propos: «Ça ressemblait à ça.» M. Dumont la défend, mais le PQ et l’ADQ la condamnent. M. Landry: «Ça confirme que l’ADQ est le parti du changement. Il change d’idée deux fois par semaine.» (Rouleau SRC-radio 17h)

CULTURE - Le Devoir rapporte que le débat des chefs sur la culture organisé par le Mouvement pour les arts et les lettres se transformera en rencontre avec Bernard Landry, les artistes et les travailleurs. Mario Dumont aurait refusé, la culture ne figurant pas dans la plate-forme adéquiste, et Jean Charest aurait invoqué un conflit d’horaire.

Le PQ est le seul parti à offrir une vision claire et enrichissante de la culture au Québec. Son bilan en la matière est éloquent. Des efforts substantiels ont été faits pour soutenir les créateurs et assurer la meilleure diffusion possible de leurs œuvres, à preuve : augmentation de 20% du budget alloué à la culture, et de 77% du budget du Conseil des arts et des lettres; politique de la lecture et du livre; politique muséale; politique de l’autoroute de l’information; Grande bibliothèque du Québec; complexe culturel abritant l’OSM et le Conservatoire de musique et d’art dramatique de Montréal.

Dix ans après sa création, l’ADQ n’a toujours pas d’idées et de projets pour la culture. Quant au PLQ, on comprend qu’il ne souhaite pas se vanter de vouloir geler les budget alloués à la culture.


FAMILLE - En entrevue au Journal de Québec, la porte-parole adéquiste en matière d’emploi, Diane Bellemare, affirme que l’ADQ poussera plus loin que le PQ les mesures favorisant la famille, notamment en privilégiant les congés flottants et en maintenant les garderies à 5$. Selon elle, le travail précaire explique le faible taux de natalité et de rétention des immigrants au Québec. À ce sujet, une étude dévoilée hier par le ministère fédéral de la Citoyenneté et de l’Immigration montre que le Québec réussit assez bien à retenir ses immigrants.

L’ADQ est tout sauf le parti des familles. Voilà un autre mythe qu’il est temps de déboulonner, car en réalité, le modèle de société que propose l’ADQ nous conduit à la précarité d’emploi, aux horaires atypiques et au travail envahissant qui enchaîne les parents au téléphone cellulaire et à l’ordinateur. Et sous le couvert du libre choix, l’ADQ ne valorise qu’un seul modèle, celui de la femme au foyer, à telle enseigne que ce parti propose de verser un revenu aux mères qui gardent leur enfant à la maison.

SANTÉ (17 février 2003) - L’ADQ met la pédale douce sur le système de santé à deux vitesses. La nouvelle porte-parole en santé, Joëlle Lescop, affirme qu’un gouvernement adéquiste utiliserait les services privés, mais sans faire payer les patients. L’ADQ dit s’inspirer du modèle suédois. Dans Le Soleil, Mme Lescop, qui se dit de gauche, admet ne pas s’être attardée à l’ensemble du programme adéquiste et ne pas s’être forgé d’opinion sur d’autres aspects que la santé.

Voici le nouvel épisode du feuilleton santé de l’ADQ : le privé gratuit! En fait, le seul aspect du modèle suédois dont l’ADQ dit s’inspirer, c’est son côté IKEA! Une fois de plus, cela montre que l’ADQ est le parti de l’incohérence idéologique, sans véritable conviction et, et qu’il pullule d’opportunistes attirés par le pouvoir.

CULTURE (17 février 2003) - Le Devoir rapporte qu’un débat des chefs organisé par le Mouvement pour les arts et les lettres et portant sur la culture aurait été annulé après le désistement de Mario Dumont. Ce dernier ferait valoir que sa politique culturelle n’est pas prête. Pourtant, l’automne dernier à Droit de parole, il affirmait que la culture était une « grosse priorité ».

Dix ans après la création de l’ADQ, Mario Dumont n’a toujours pas d’idées et de projets pour la culture.

FONCTION PUBLIQUE (16 février 2003) - Selon Mario Dumont, le Québec de demain sera géré de la même manière que l'entreprise privée : taille réduite qui n’affecte pas la performance, moins de paperasse et un environnement attrayant pour les entreprises. Selon lui, la lourdeur de l'appareil gouvernemental retarde ou empêche la croissance économique.

Depuis 5 ans, la croissance réelle de l’économie du Québec dépasse celle de tous les pays du G7. L’appareil gouvernemental du Québec n’est pas plus « lourd » qu’ailleurs. Son pourcentage d’emplois dans la fonction publique est à peine plus élevé que la moyenne canadienne et ce, malgré les spécificités du Québec (ministère du Revenu, SAAQ, Emploi-Québec). Le culte adéquiste des vertus de l’entreprise privée fait passer le bien-être du marché avant celui des individus et de la société.

FONCTION PUBLIQUE (8 février 2003)- Le porte-parole adéquiste de la région de Québec, Jean-Guy Lemieux, dénonce les liens entre le PQ et les syndicats. « C’est clair, pour moi, les prochaines élections, ça sera le PQ et les syndicats contre l’ADQ et, jusqu’à un certain point, le PLQ. » Il réitère la promesse que l’ADQ fera le ménage dans l’appareil administratif « sans avoir les mains attachées dans le dos par quelconque groupe ou lobby d’intérêts que ce soit ». La semaine dernière, il laissait entendre que la fonction publique était manipulée par les groupes d’intérêts. Devant les jeunes adéquistes, Mario Dumont en a remis, sans toutefois nommer directement les fonctionnaires : « Il y a des gens qui sont confortables dans leur tour à bureaux et qui regardent les problèmes de haut. »

Manifestement, l’ADQ croit qu’il est rentable de casser du sucre sur le dos de la fonction publique. Il y a deux manières de réorganiser la fonction publique : La réduire de manière brouillonne, désordonnée, dans un climat de confrontation, à coup de clichés et de préjugés (c’est la méthode adéquiste); la moderniser de manière compétente, ordonnée, dans un climat de collaboration et de respect envers les employés de l’État et avec le souci d’améliorer la qualité des services (c’est la méthode que le gouvernement préconise).

Les fonctionnaires n’apprécient pas les attaques de l’ADQ sur leur intégrité et ils ripostent. La SPGQ et la SFPQ somment Mario Dumont et Jean-Guy Lemieux de dire qui manipule les fonctionnaires et lesquels sont manipulés, si tel était le cas. Ils demandent aussi à l’ADQ de préciser quels services publics elle entend supprimer. (Gareau SRC-radio 11-02-03 7h30)

Plutôt que de consacrer ses efforts à caricaturer le PQ, Mario Dumont devrait raffiner ses propositions. C’est la vision la plus crédible du changement qui l’emportera aux prochaines élections. (Michel Venne, Le Devoir, 10-02-03)

LE DOUBLE LANGAGE DE L'ADQ SURPASSE MÊME LE PLQ - Le double langage du PLQ est de la petite bière à côté du patinage de l’ADQ, qui propose une variation sur des thèmes connus : incohérence, amateurisme, opportunisme et populisme.

L’ADQ et son chef changent d’idée comme de chemise. Ce sont des artistes du « zigzag », du « flip-flop ». Un jour, Mario Dumont nous dit qu’il arrachera de nombreux pouvoirs pour le Québec à Ottawa. Le lendemain, à Toronto, il est doux comme un agneau, joue l’enfant timide qui s’excuse presque d’exister et dépeint un sombre portrait du Québec totalement contraire à la réalité…

Quant au programme de l’ADQ en santé, il change d’heure en heure. C’est un feuilleton, un suspense insoutenable. Des personnages apparaissent et disparaissent aussitôt, comme Sylvie L’Espérance et le bon docteur Morgan. Il y aura certainement encore de nombreux épisodes et rebondissements d’ici la prochaine élection. À suivre!

Et que dire de cette autre trouvaille : les bons d’éducation. Un jour, on fonce. Le lendemain, on parle de projets-pilotes. Le surlendemain, on parle de «modulation», un mot savant pour dire qu’on ne sait plus où on s’en va, ce qui rend cette idée encore plus menaçante. Il est à espérer que le tollé que suscite ces bons dans le monde de l’éducation et chez les parents fera en sorte que cette idée finisse sur une tablette, comme l’ADQ d’ailleurs!

Un classique adéquiste, c’est l’impôt unique, un impôt inique en fait – qui rend mal à l’aise la plupart des adéquistes eux-mêmes. Leur grand argentier, Marcel Dutil, dit à qui veut bien l’entendre qu’il n’est pas d’accord. Et récemment, il a encore contredit son chef, cette fois sur une promesse relative aux frais hypothécaires. Manifestement dépassé, le responsable des communications de l’ADQ a laissé tomber un significatif « Sacré Marcel! ». Devant un pareil spectacle, bon nombre de Québécoises et de Québécois largueront l’ADQ en laissant tomber un non moins sonore « Sacré Mario! ».

Un dernier mot sur l’ADQ, sujet inépuisable s’il en est un et qui serait parfois franchement comique si son programme n’était pas aussi porteur de reculs dramatiques pour le Québec.

On sait maintenant tous que Mario Dumont fait dans le populisme. Il cherche à flatter les préjugés populaires, contre les fonctionnaires par exemple, sur le dos de qui il semble payant de casser du sucre. Une de ses récentes trouvailles : le concept de « majorité silencieuse ». Or, le dernier politicien à avoir exploité ce thème est nul autre que Richard Nixon, ce président américain de droite emporté par l’affaire du Watergate. On a les références historiques qu’on peut…

10 FÉVRIER 2003 - ÉDUCATION - Les jeunes adéquistes proposent de hausser les droits de scolarité en fonction de l’inflation et d’indexer les prêts et bourses. Les frais afférents seraient intégrés aux droits de scolarité. Selon Stéphane Laforest , « on ne peut continuer à avoir un similigel et voir les universités augmenter les frais afférents au-delà de l’inflation ». La FEUQ est inquiète de cette proposition. Elle juge que l’indexation des droits limiterait l’accessibilité aux études et aggraverait la pénurie de main-d’œuvre à laquelle le Québec fera face d’ici 2010.

Il est paradoxal de voir l’ADQ se décrire le parti de la jeunesse et vouloir augmenter les droits de scolarité. Dans une économie du savoir, restreindre l’accès à l’université est un mauvais signal à envoyer aux jeunes. Le gouvernement du PQ a fait son choix. Depuis 3 ans, il a investi 600M$ dans le réseau universitaire seulement. Aussi, il s’engage à maintenir le gel des droits de scolarité dans un le prochain mandat. Par cet engagement, le PQ réaffirme que l’égalité des chances est au cœur de son projet de société moderne et progressiste.

6 FÉVRIER 2003 – La Presse rapporte que Mario Dumont fait payer 50$ aux étudiants de l’Université de Montréal non-membres de l’ADQ qui souhaitent le rencontrer. Par ailleurs, les jeunes adéquistes, réunis en congrès cette fin de semaine, réaffirment l’intention de l’ADQ de dégeler les droits de scolarité et de les indexer à l’indice des prix à la consommation.

Autrement dit, il en coûte 50$ aux étudiants pour aller entendre Mario Dumont leur dire que leurs droits de scolarité vont augmenter.

5 FÉVRIER 2003 - Le Journal de Montréal rapportait hier que Pierre Brien et son adjoint consacrent des dizaines d’heures par semaine à l’organisation de l’ADQ. M. Brien continue cependant de toucher son salaire de 140 000$ de député fédéral et son budget de 300 000$. Son bureau de comté est devenu le quartier général de l’ADQ en Abitibi. Au printemps dernier, Mario Dumont avait déploré que deux candidats du Bloc fassent campagne pour le PQ alors qu’ils étaient toujours députés fédéraux. « Est-ce qu’on doit comprendre qu’il y a deux députés […] qui arrivent avec la pension d’Ottawa, avec la paye d’Ottawa pour défendre la passion du Québec? Est-ce que c’est ça les candidats du PQ », demandait-il à la période des questions du 16 mai 2002. L’attaché de presse de M. Dumont considère la situation actuelle acceptable, car la campagne n’a pas encore débuté.

Est-ce qu’on doit comprendre que Mario Dumont parle des deux côtés de la bouche? Le cas de Pierre Brien est grave. Le bureau de comté est devenu le « war room » de l’ADQ en Abitibi. Avec tout ce qu’on apprend sur l’ADQ, Mario Dumont devra faire preuve d’un peu plus de retenue avant de faire la morale sur des questions d’intégrité. Lors de la dernière élection, l’ADQ a fabriqué des dépenses électorales, a gonflé des factures et a perçu illégalement des fonds par l’utilisation de prête-noms. Il en coûte 1 000$ pour être candidat adéquiste. Il est possible pour une agence de mannequins de commanditer un cocktail-bénéfice de l’ADQ. Selon la Coalition de la jeunesse contre Dumont et le néo-libéralisme, l’ADQ charge 50$ aux étudiants de l’Université de Montréal pour une rencontre avec Mario Dumont.

BONS D’ÉTUDES - 31 janvier 2003 - Dans une étude rendue publique aujourd’hui, l’Institut économique de Montréal conclut que les bons d’études permettraient au gouvernement d’économiser 350M$ par année. Le chercheur Sylvain Bernier - qui participe au palmarès des écoles secondaires - estime que des économies seront réalisées en éliminant les commissions scolaires et en laissant le marché décider de la rémunération des enseignants.

Hier, un reportage au Point présentait le cas de Cleveland, où un projet de bons d’études a été expérimenté auprès des familles pauvres. Le penseur de ce projet, David Brandon, juge irréaliste la promesse de l’ADQ de donner des bons à tous les parents, plutôt que seulement aux pauvres : « Pourquoi bouleverser un système public qui fonctionne bien? »

Cette « économie » de 350M$ dont rêve le très à droite et très conservateur Institut économique de Montréal - où Mario Dumont puise plusieurs de ses idées - est en fait une coupure dans le réseau public d’éducation. Qui fera les frais de ces coupures? Les écoles en région? Celles en milieu défavorisé? À moins que l’ADQ ne demande aux parents de contribuer davantage. Quoi qu’il en soit, rien dans la formule adéquiste ne permettra d’améliorer la qualité du système public d’éducation et encore moins de se réclamer d’une vision humaniste! C’est pour toutes ces raisons que ni les parents, ni les commissions scolaires, ni les enseignants ne désirent des bons d’études.

SANTÉ – Mario Dumont estime que le ministre François Legault et le chef libéral Jean Charest font preuve d'hypocrisie quant à la place que doit occuper le privé dans le système de santé. La Presse rapportait cette semaine que le chef libéral a été membre pendant trois ans d'une clinique médicale privée de Montréal; M. Legault aurait utilisé aussi de tels services, mais il n'en serait pas membre. Le chef adéquiste dénonce ces «faux scandalisés» qui, selon lui, attaquent sans ménagement les politiques de l'ADQ en santé et rejettent publiquement toute contribution du privé... tout en fréquentant eux-mêmes les cliniques privées pour y obtenir des soins.

Mario Dumont fait encore une fois de la petite politique et confond sciemment les enjeux. D’abord, il est important de spécifier que contrairement au chef libéral, le ministre François Legault n’a jamais été membre de la clinique VIP du Sanctuaire. Il n’a fait qu’utiliser les services d’une clinique médicale conventionnelle, comme on en retrouve partout au Québec. Ensuite, l’événement dont se scandalise le chef adéquiste est banal: toutes les cliniques médicales au Québec sont privées, notamment celle que fréquente le chef adéquiste lui-même. Le PQ n’a jamais nié la place du privé en santé, mais il rejette la formule de l’ADQ, qui veut permettre aux riches de passer devant les pauvres à l’intérieur même du système public.

ADQ - Rencontre L'Allier et Dumont, 24 janvier 2003- Jean-Paul L’Allier lui demande d’être prudent quant à l’avenir de la fonction publique. Quand on demande à M. L’Allier s’il est à l’aise avec l’ADQ, il répond: «On souhaite, quel que soit les partis politiques, qu’ils se tournent vers l’avenir. Quand je vois des gens qui se tournent vers le passé, mes 35 ans d’expérience me font réagir.» (Deltell TQS-Qc 12h)

M. Dumont a été très évasif pendant 10 minutes sur tous les sujets abordés. Sur la taxe sur l’essence, il ne dit pas non, mais à condition que ça soit versé à un fonds. Sur la réduction de la taille de l’État, il ne s’est engagé à rien. (Gareau SRC-radio 12h)

BONS D’ÉTUDE - Les bons d’étude que l'ADQ souhaite implanter dès septembre 2004 seront maintenant « modulés selon les régions et les besoins particuliers des enfants. » Les médias soulignent que le porte-parole adéquiste en éducation, Guy Laforest, est incapable d’expliquer clairement comment le projet adéquiste pourrait offrir un meilleur système d’éducation. En entrevue à LCN, Mario Dumont a déclaré que pour un gouvernement adéquiste, « les bons d’étude sont une façon d’avoir un système qui coûte potentiellement moins cher. »

Peu importe comment l’ADQ tente de maquiller ce gadget, personne ne réclame de bons en éducation, ni les parents, ni les enseignants, ni les commissions scolaires. M. Dumont peut-il indiquer quelle région servira de « cobaye » pour expérime nter ce projet? En modulant les bons d’étude selon les revenus et la région, l’ADQ créerait un monstre bureaucratique. Voilà qui est paradoxal pour un parti qui veut « vider les tours à bureaux » du ministère de l’Éducation! · On voit bien que l’ADQ n’est pas prête à gouverner. Le Québec n’est pas une expérience-pilote.

FEMMES - Questionné sur la faible représentation des femmes à l’ADQ - seulement 6 des 34 candidats choisis - Mario Dumont affirme que « chez les jeunes femmes, les réalités familiales jouent ».

Cette vision rétrograde de la place des femmes est-elle le reflet de la politique du réel de l'ADQ? Les politiques du gouvernement - ce qu’il appelle « les vieux rêves du PQ » - ont permis aux femmes de prendre toute leur place dans la société : équité salariale, garderies à 5$, perception automatique des pensions alimentaires, etc.

BILAN SOCIAL - Lors de son assemblée d’investiture, Mario Dumont a concentré ses attaques sur le bilan social du gouvernement. Il critique les hausses de coûts du régime d’assurance-médicaments, les listes d’attente des garderies à 5$, les ratés de la réforme en éducation et le refus de laisser une place au privé dans le secteur de la Dans un long discours où il a répété le mot « changement » des dizaines de fois sans rien dire sur son programme, il s’est dit le défenseur de la majorité silencieuse.

Voilà que l’ADQ se présente comme le moteur du progrès social ! Pourtant, c’est le même parti qui propose l’abolition du régime d’assurance médicaments, l’abolition des garderies à 5$, des bons d’étude qui privilégieraient les riches au détriment de la classe moyenne, un taux d’imposition unique qui ferait en sorte que la classe moyenne et les plus démunis financeraient la baisse d’impôt des plus riches et l’augmentation des frais de scolarité universitaire.

Cette majorité silencieuse dont se réclame Mario Dumont n’est pas sourde ni aveugle. Elle constate comme tout le monde les volteface et les reculs des adéquistes sur leur programme. Si l’ADQ veut attaquer le bilan social du gouvernement, parlons-en! Il est considéré par tous les commentateurs comme étant éminemment positif. En ignorant complètement les libéraux de Jean Charest, Mario Dumont montre que le PQ est le parti à battre.


COMMENTAIRES - Tribune du Québec (sur les élections) - Robert Bernier (ÉNAP): Mario Dumont ressemble de plus en plus à du vieux. Commentaire de Jean Dussault: «La majorité silencieuse» dont se réclame Mario Dumont, c’est une vieille technique de Richard Nixon, que l'on utilise lorsque l'électorat nous fait défaut. (SRC-radio 20/01)

Journal de Québec, 20 janvier 2003 - Chronique de Michel C. Auger: Plus on se rapprochera de l’élection, plus il sera difficile pour M. Dumont de jouer strictement à l’attaque, comme il a voulu le faire hier, et de ne jamais défendre les positions de son parti. À part pour nous rappeler qu'il n'accepterait pas de dépenser de l'argent qu'on n'a pas, M. Dumont n'avait que bien peu de choses à nous dire sur son programme, ou plutôt ce qu'il en reste depuis qu'il s'est mis à renier les éléments les plus controversés les uns après les autres. Il aimerait bien revenir au printemps dernier, quand il lui suffisait d’être nouveau pour incarner le changement. (JM)

ADQ - Marcel Dutil s’oppose à la proposition de l'ADQ à propos des déductions fiscales applicables aux intérêts payés sur l’hypothèque d’une première maison. Il veut plutôt que tous les propriétaires de maison puissent déduire leurs taxes municipales et scolaires. L’ADQ ne commente pas. (TQS, FM93 16-01 12h)

Commentaire de Jean Casault: Qui est le chef, Mario Dumont ou M. Dutil? Étrange situation. M. Dumont devrait lui dire de le consulter avant de parler! (FM93 16-01 12h)

SONDAGE - Un sondage CROP-La Presse montre que le PQ a rejoint le PLQ en tête des intentions de vote et que l’ADQ est en chute libre. Chez les francophones, le PQ gagne huit points. Intentions de vote chez les francophones : 39% pour le PQ, 35% pour l'ADQ et 25% pour le PLQ. Pour expliquer ces changements, Claude Gauthier (sondeur CROP) évoque l'intention du gouvernement de réduire la taille de l'État et l’affaire Marc Snyder. Aussi, « le premier ministre Landry a été très visible depuis quelques semaines, il n'a pas raté une occasion», résume le spécialiste. D'autres lectures faites par CROP sur la performance des chefs montrent que Bernard Landry est tout aussi bien vu que Mario Dumont.

Un nouveau mandat est à portée de main. Une simulation basée sur les résultats de ce sondage montre que le PQ serait reporté au pouvoir, à quelques sièges d’une majorité. Cette remontée est le résultat des efforts sans relâche du gouvernement qui, en avec le plan d’action Horizon 2005, a montré qu’il est en pleine possession de ses moyens et qu’il est tout le contraire d’un gouvernement usé et fatigué. L’ADQ est en chute libre et l’engouement pour Mario Dumont s’estompe au fil de ses tergiversations et de ses nombreux reculs. Quant aux libéraux de Jean Charest, leur faiblesse chez les francophones demeure chronique.

SONDAGE - CROP-La Presse - Réaction des médias, le 20 décembre 2002

L'ADQ est en chute libre... Intentions de vote: PLQ 34%, PQ 33%, ADQ 31%; chez les francophones: PQ 39%, ADQ 35%, PLQ 25%; satisfaction à l'égard du gouvernement: 34%; intention de votes souverainistes: OUI 44% NON 56%

L’ADQ n’a plus la cote. Pour la première fois depuis les partielles de Saguenay, elle est dernière. Le quart des électeurs ne sait pas pour qui voter. Son chef dit qu’il a tout pour gouverner. Mais Jean Charest se fait cinglant: «Il n'est pas prêt à diriger. Le gouvernement n’est pas un conseil étudiant ou un projet-pilote.» (RDI, SRC-radio, FM 93, LCN 7h)

Denis Lessard: L’ADQ chute, car il y a des doutes sur la capacité de Mario Dumont à gouverner. La montée du PQ est due à sa visibilité, son plan d’action et la sortie du rapport Facal. Il joue sur deux tableaux et vise l’extrême centre. L’ADQ continuera de descendre. Ce n’est donc pas certain que M. Landry déclenchera les élections en avril. (FM 93 8h)

Après avoir parlé de Michèle Richard, Jean Lapierre dit qu'il ne crois pas au sondage: On est trop près de Noël. Mais c’est une véritable lutte à trois. Paul Arcand: Les gens sont tannés du PQ, ne veulent pas de M. Charest et ne sont pas sûrs que l’ADQ soit prête. (CKAC 7h)

Sophie Langlois: M. Dumont a de la difficulté dans la lutte parlementaire et peine à défendre son bilan. Sur le taux d’imposition unique, sa réponse est nébuleuse. M. Charest est confiant, il a hâte de faire la campagne. M. Landry est ouvert sur la date des élections. Le PQ a grimpé de 8 points chez les francophones; c’est un beau cadeau pour M. Landry. (RDI 7h)

Claude Gauthier (v-p CROP): Plus l’ADQ perdra des plumes, plus le PLQ deviendra le principal adversaire du PQ. La stratégie du PQ et du PLQ, qui questionnent continuellement l’ADQ sur ses positions, a porté fruit. Le public commence à douter de l'ADQ. (LCN 8h)

Ouverture du bulletin TVA: 2002: L’année des montagnes russes pour l’ADQ, qui a vogué d’un triomphe de popularité à un autre. Au point où certains voyaient déjà Mario Dumont au poste de PM aux prochaines élections. Mais il est maintenant sur la pente descendante. Les trois partis flirtent avec les 25% dans les intentions de vote. (12h)

La lune de miel de l’ADQ est-elle terminée? Contrairement à la plupart des politiciens, Mario Dumont a accepté de commenter le sondage. Il aurait pu recevoir un plus beau cadeau de Noël, mais il se réjouit de la grande proportion d’indécis. Il reconnaît que son programme a été mal expliqué, ce qui a permis à ses adversaires de mener une campagne de peur. L’année 2003 sera très excitante. (CKAC 11h30)

CROP n’a pas l’habitude d’être pro-péquiste. Mais son sondage montre que la lutte est serrée et que l’ADQ ferme la marche. (FM93 12h)

Mario Dumont attribue la baisse de l’ADQ au fait qu’il a été moins visible dernièrement et que ses adversaires font une campagne de peur à son sujet. (Rouleau SRC-radio 12h)

Michel C. Auger: Le fait saillant du sondage: les 25% d’indécis. Le ciment n’est pas pris. Les électeurs magasinent et changeront d’idée encore plusieurs fois. Les trois chefs ont des points négatifs. Jean Charest n’est pas en première place, il est à égalité virtuelle. Mais il y a une croissance lente mais constante du PLQ. Le PQ n’est vraiment pas mort. (TVA 12h)

Caroline Gaudreault: On remarquait que l’ADQ perdait quelques plumes, mais aujourd’hui, il s’agit d’une bonne dégringolade. Cadeau de Noël décevant pour M. Dumont! (TVA 12h) Rétroinformation Premier ministre SONDAGE - CROP - La Presse Mario Dumont se serait bien passé de ce sondage, qui confirme que l’ADQ est sur une dangereuse pente descendante, pour ne pas dire une chute libre. Mais M. Dumont refuse d’attribuer ces résultats aux seuls déboires de Marc Snyder. Pour lui, son programme est mal compris; il profitera de l’hiver pour faire la tournée des régions et l'expliquer. L’ADQ a perdu des points chez les francophones au profit du PQ. Bernard Landry le savait déjà mercredi: «Nos sondages internes, qui sont bons et fiables, nous mettent chez les francophones à égalité avec l’ADQ alors qu’on avait des années-lumière de retard en septembre.» Jean Charest garde espoir: «Je ne tiens rien pour acquis mais j’ai fait ma job.» Le paysage politique s’est redéfini. Le taux élevé d’indécis le démontre: l’imminence de l’élection force les gens à une plus grande réflexion. La lune de miel avec l’ADQ est définitivement terminée. Mais les trois partis savent bien que tout peut encore se jouer. (Plouffe TVA 17h)

M. Dumont prend ces résultats avec un grain de sel. Il met sa baisse de popularité sur le compte d'une campagne de peur menée par ses adversaires. Claude Béchard (PLQ) conteste: «On ne fait que répéter ce qu’il y a dans le programme de l’ADQ. C’est notre devoir. M. Dumont veut être PM, alors il doit être subi (sic) au même test que tout le monde.» (Rouleau SRC-radio 17h)

Denis Lessard: Il n’y a pas eu beaucoup de bons coups du côté de l’ADQ cet automne. Bernard Landry, lui, a marqué des points. Il a occupé le terrain médiatique avec son plan d’action et les nombreux consensus. Mais il devra faire attention avant de penser qu’il a le vent dans les voiles. La satisfaction à l’égard de son gouvernement est faible. (RDI 17h)

Michel C. Auger: Ce qui monte trop vite redescend. Après avoir magasiné, les francophones reviennent au PQ. (SRC-radio 16h)


ADQ – 1000$ pour rencontrer Mario Dumont - Des gens d’affaire paient 1000$ pour rencontrer Mario Dumont au très luxueux Montreal Club. Après deux mois de campagne auprès des milieux d’affaires, l’ADQ a amassé 1M$ au niveau national. Au niveau local, il reste à amasser 3M$ pour atteindre l’objectif. En 2003, on veut ratisser plus large avec des réceptions à 5$. (Morin SRC 22h, 18 décembre 2002)

CHRONIQUES - LE 19 décembre 2002 - Michel C. Auger (Journal de Québec) : Un an en politique c’est une éternité. Attention aux prédictions: Les campagnes électorales changent les perceptions. Il est faux de prétendre que le ciment est pris et que rien ne peut changer. Dans une lutte à trois, rien n’est exclu. Michel Vastel (Le Soleil) : Maka Kotto (PQ) a choisi Montréal et sa diversité. Au-delà de sa belle gueule de jeune premier du cinéma et de la télévision, il est cultivé et se bat contre le néolibéralisme. S'il est élu, ce ne sont pas seulement un demi-million de Noirs du Québec qui se sentiront représentés à l'Assemblée nationale. Les pauvres aussi. (Le Soleil)

SOUVERAINETÉ - Chronique de Franco Nuovo: L'humoriste Réal Béland dit que la souveraineté est une idée dépassée. Cette formule, qui s’installe de plus en plus chez les jeunes, me fait bondir. Comment M. Béland peut-il prétendre qu'il s'agit d'une idée dépassée alors qu'il ne l'a jamais connue ni entretenue? L’ADQ et des transfuges tels que Pierre Brien alimentent le préjugé. Mais l’idée de la souveraineté est moins dépassée que jamais. Comment se fait-il que 182 peuples trouvent normal leur indépendance, et que nous ici, trouvons anormal cette liberté? Quand on est indépendant, on a les gouvernements qu’on veut et quand on ne l’est pas, on a ceux qu’on peut. (Journal de Québec, 18 décembre 2002)

ÉDUCATION - La Fédération des commissions scolaires dénonce le projet de bons d’étude de l’ADQ. Selon une étude de la FCSQ, ce programme coûterait 170M$ à l’État et favoriserait le système scolaire privé. De plus, il mènerait à une « ghettoïsation de l’éducation […] et fait miroiter des attentes irréalistes, tout en comportant plusieurs incohérences et implications imprévues mais néfastes. » L’étude ajoute que dans les pays où ils ont été utilisés, les bons d’étude n’ont pas permis d’améliorer les services aux élèves ni leurs résultats scolaires.

L’ADQ doit se rendre à l’évidence. Son projet de bons en éducation, idée empruntée à la droite de la droite américaine, va à l’encontre des besoins de la société québécoise. Personne au Québec ne réclame ces bons d’éducation. Même le Conseil du patronat les rejette. Ces bons menacent la survie de 400 écoles de village. Le système public donne d’excellents résultats : les étudiants québécois se démarquent aux examens internationaux.

ADQ - Mario Dumont estime que les déductions d'impôt pour les contributions au Conseil de l'unité canadienne et au Conseil de la souveraineté devraient être abolies. Il qualifie de « république de bananes » un gouvernement où les dirigeants décident euxmêmes de l’application du terme « organisme de charité ».

Le Conseil de la souveraineté bénéficiera du même traitement que le Conseil de l'unité canadienne tant de la part de Revenu Canada que de Revenu Québec. Est-ce par peur de devoir débattre de ses positions sur l’avenir du Canada que M. Dumont craint le retour du Conseil de la souveraineté?

ADQ - L'ADQ soutient que le gouvernement aurait utilisé la fonction publique à des fins partisanes pour analyser et discréditer son programme politique. Elle demande une enquête du DGE. Les ministères des Finances, de la Famille et de l’Enfance, de l’Éducation et de la Santé auraient produit de telles études.

Un des rôles de la fonction publique est de fournir des informations objectives sur toutes les hypothèses qui font partie du débat public. L’ADQ doit défendre et expliquer ses positions au lieu de jouer les vierges offensées. Les nombreux reculs de ce parti confirment qu’il n’est pas indifférent aux conclusions de ces études : les bons d’études relégués à des projets-pilotes; le taux d’imposition unique que Mario Dumont nous demande « d’oublier »; la promesse de ne pas réinvestir en santé que le Dr Morgan tente de contourner pour régler le problème des urgences; le président de l’ADQ, Guy Laforest, qui reconnaît qu’un gouvernement adéquiste aurait les main liées par la loi fédérale sur la santé.

SONDAGE – Radiomédia-Léger Marketing-Journal de Montréal - Qui ferait le meilleur PM? Mario Dumont 31% Bernard Landry 25% Jean Charest 20%. C'est une chute de 7 points depuis le dernier mois pour M.Dumont. Le programme de l'ADQ a été scruté et des événements, comme le cas Snyder, ont fait pression sur lui. Jean-Marc Léger: «La Mariomanie est terminée; même s'il est le plus populaire, il est en forte chute.» (CKAC 29/11/2002 16h)

CANDIDATS/CANDIDATES - « Pour être candidat ou candidate dans un certain parti, il faut débourser 1000 $. Pour être candidat du Parti Québécois, il faut avoir des convictions. » (Pascal Bérubé, Président du comité national des jeunes, PQ, 30/11/2002)



ADQ - Activité de financement douteuse selon les médias...

Des artistes vendront des œuvres entre 1000 à 3000$, dont 500$/œuvre seraient remis au parti. Mais le d.g. des élections rappelle le parti à l’ordre, qui recule. L’activité ressemble à un coup de dés; Guy Therrien (ADQ) explique que ni l’acheteur ni le vendeur ne sont tenus de verser quoique ce soit. (Malo TVA 18h)

L’ADQ cherche une façon de se financer différente des soupers-spaghettis. L’idée est originale: des artistes vendraient des œuvres sur Internet, dont le prix varie de 1100$ à 3500$. Mais quelqu’un a porté plainte; les règles du jeu sont douteuses: pour chacune des œuvres vendues, 500$ seraient versés à l’ADQ par l’acheteur et l’artiste verserait un pourcentage de ses ventes totales. Le DGE rappelle le parti à l’ordre, celui-ci recule. Guy Therrien (ADQ) explique que ni l’acheteur ni le vendeur ne sont tenus de verser quoi que ce soit. L’activité est un coup de dés, l’ADQ pourrait se retrouver les poches vides. (Malo TVA 22h)

SERVICES DE GARDE - Les bons de garde que l’ADQ propose coûteraient beaucoup plus que les garderies à 5$. Le MFE calcule que ça coûterait 1,3MM$ de plus. Cela menacerait aussi plusieurs centaines de CPQ. (Bellemare FM93 8h)

FONCTION PUBLIQUE –Mario Dumont estime que la fonction publique québécoise a la taille pour gérer une population de 50 millions de personnes.

C’est faux! Le Québec est la quatrième province au Canada comptant le moins d’emplois dans ses administrations publiques par 1000 habitants. Le chroniqueur de La Presse, Claude Picher, estime que le Québec est loin d’être « hyperbureaucratisé ». Son pourcentage d’emploi dans la fonction publique est à peine plus élevé que la moyenne canadienne.

ADQ– Squelette dans le placard : l’affaire Marc Snyder - Commentaires médias

Jour important pour Mario Dumont avec cette salle comble de la Chambre de commerce de Montréal, mais pour les mauvaises raisons. Véritable commotion à l’ADQ: le gardien de l’intégrité a caché son passé criminel. M. Dumont plaide l’erreur de jeunesse: «Il n’a pas commis quelque chose à l’encontre des contribuables.» Marc Snyder restera à l’ADQ, dans des fonctions qui restent à établir. N’empêche que c’est un coup très dur pour un parti qui se veut plus propre que les autres. (Larocque TVA 22h)

Quelle ironie, mais surtout un coup de massue pour l’ADQ! Marc Snyder cachait un squelette dans son placard. La nouvelle sème la panique. M. Dumont, ébranlé, déclare qu’il n'en savait rien. M. Snyder restera tout de même. Mais pourquoi le chef n’applique-t-il pas la même rigueur que pour ses aspirants candidats? Jean-Claude Gagnon ne croit pas que son parti sera écorché. Mais la nouvelle tombe bien mal pour l’ADQ dont la popularité s’effrite. Et M. Dumont répète depuis des semaines qu’il veut des candidats blancs comme neige. (Poirier SRC 22h)

Si la majorité des chroniqueurs pardonnent l’erreur de jeunesse de M. Snyder, ils estiment cependant que son silence a terni l’image du parti et renforcé le sentiment voulant que l’ADQ n’est pas prête pour les ligues majeures. Il a fallu que les médias ébruitent l’affaire pour que M. Snyder en vienne à la vérité. De la même façon, il avait fallu qu’ils menacent de publier le montant chargé aux compagnies pharmaceutiques (3000$) afin de rencontrer Mario Dumont, pour que l’ADQ annule in extremis cette rencontre.ADQ - Marc Snyder forcé de démissionner Manchette de La Presse: Le préfet de discipline de l’ADQ n’est pas sans tache (Lessard) Marc Snyder a dû démissionner de son poste pour avoir caché à son parti ses antécédents judiciaires. Il a été accusé pour un hold-up en 1987. Or, son travail était justement de vérifier l’intégrité des aspirants candidats de l’ADQ. (CKAC 7h45; RDI, FM93 8h)

Jean Lapierre: M. Dumont est dans le trouble. En cachant la vérité, M. Snyder, qui est un bon gars, s’est disqualifié. Il devient un embarras majeur pour M. Dumont. Ce dossier d’intégrité passera bien avant son important discours devant la Chambre de commerce de Montréal. Si j’étais M. Snyder, je demanderais le pardon immédiatement. (CKAC 7h)

Squelette dans le placard adéquiste Coup très dur pour l’ADQ. M. Snyder est un ami de longue date de Mario Dumont. Ça fait mal à l'image: c’est comme si M. Net avait des taches à son dossier. M. Landry ne veut pas commenter, les faits parlant d'eux-mêmes. Selon Serge Ménard, l’erreur de M. Snyder est de ne pas avoir prévenu son chef. «La réhabiliation existe, mais quand on décide de s’engager dans une action publique, on doit avertir.» (Larocque TVA 12h)

L’ADQ se targuait d’avoir des candidats sans reproches. C’est un coup de massue. M.Dumont a passé toute la matinée à la permanence et n’a pas voulu répondre à nos questions (images de M. Dumont évitant les caméras). (Poirier SRC, Rouleau SRC-radio 12h)

Rosaire Bertrand: Je sympathise avec l’individu mais il aurait du aviser son parti. (TQS 12h)

Richard Latendresse: Embarrassante révélation. M. Dumont l'a très mal pris et aurait demandé quelques jours pour y penser. Il s’est ravisé, réalisant qu’en politique, on ne peut pas prendre plusieurs jours. (TVA 12h)

En cachant la vérité jusqu’à ce que les médias s’en mêlent, Marc Snyder n’a pas fait preuve de transparence. En ne vérifiant même pas le passé de celui qui devait s’assurer l’intégrité des candidats, l’ADQ a montré qu’elle n’est pas prête pour gouverner.

ADQ - Autre révélation embarassante - Une autre affaire de passé criminel ébranle la réputation de l’ADQ. Son candidat dans Lac-St- Jean, Jocelyn Fradette, est dans l’eau chaude. En pleine élection partielle en juin dernier, il a appris que son agent officiel, Gilles Prévost, a été condamné en 1998 pour vol et recel de camions. Malgré tout, M. Fradette a décidé de garder le secret. Pour expliquer sa décision, il rappelle qu’il n’avait aucune expérience politique, et que sa campagne allait bien. (Boivin SRC-radio; Gauthier TQS 17h)

ADQ - Chronique de Michel Vastel: «L'action démocratique de Mario Dumont» se permet des choses qu'on ne peut passer sous silence. Contrairement aux vieux militants qui ont vendu 300 ou 400 cartes, on ne demande aux favoris du parti que de vendre 50 cartes, et de sortir 1000$ de leur poche. C'est crasse, antidémocratique et dégueulasse. (Sol 16/11)

Chronique de Normand Provencher: La SRC a surpris Mario à la sortie d'un petit déjeuner d'affaires au Mount Royal Club. À la sortie de la réunion, l'hypothétique futur PM a fuit la caméra. Pourquoi ce malaise, si ce n'était qu'un simple petit déjeuner? (Sol 16/11)

Claudette Carbonneau: L'ADQ est un parti de droite. Il y a 1001 exemples extrêmement inquiétants. La CSN ne dit jamais pour qui voter, mais on veut discuter des enjeux. On se penche sur notre stratégie, rien n’est exclu. (CKAC 7h) 3000$ POUR SERRER LA MAIN À MARIO DUMONT (LESSARD) - Jean Lapierre: C'est des cocktails de milieux de vie, de l’hypocrisie érigée en système. Mais l’ADQ est supposée être différente! Tous savent que le financement populaire ne marche pas. Ils font des déjeuners aux bines, car ça fait baisser la moyenne des dons. (CKAC 7h) ADQ – L’ADQ exige des frais de 1000 $ aux candidats intéressés à se présenter sous sa bannière. Par ailleurs, La Presse rapporte que Mario Dumont a annulé in extremis une rencontre privée prévue aujourd’hui avec une brochette de multinationales du secteur pharmaceutique à qui l’ADQ demandait 3000$.

Après la médecine à deux vitesses, l’éducation à deux vitesses, voici la démocratie à deux vitesses. Si c’est ça faire de la politique autrement…

MARIO DUMONT – Gilles Vigneault qualifie Mario Dumont de « vieux politicien élevé à la Bourassa, un Mike Harris en puissance qui séduit les foules tout en les amenant dans une aventure de droite extrêmement hasardeuse ». Il estime que l’ADQ ferait reculer le Québec de 25 ans. Par ailleurs, Radio-Canada rapportait mardi que M. Dumont multiplie les rencontres « secrètes » avec les gens d’affaires du Québec inc.

Il n’est pas étonnant de voir le gratin de la finance entourer Mario Dumont, car le programme de l’ADQ leur convient parfaitement : baisses d’impôt pour les riches avec le taux d’imposition unique; accès plus rapide aux soins de santé pour les riches, au détriment de la classe moyenne et des moins nantis; financement par l’État des écoles privées avec les bons d’éducation.

UN IMMIGRANT ET LES POLITIQUES DE L'ADQ - « Originaire d'Écosse, j'ai immigré dans la région de Québec il y a deux ans. Auparavant, j'ai passé 12 ans en Nouvelle-Zélande. J'ai choisi le Québec, et plus particulièrement la région de Québec, car je voulais avoir un mode de vie en français et on y offre une qualité de vie très enviable dans le monde. Ce que j'aime le plus, c'est l'égalité parmi les gens. Les inégalités existent, bien sûr, mais elles sont moindres que dans certains autres pays.

Je crains toutefois un retour en arrière, comme j'ai pu le constater en Nouvelle-Zélande où le gouvernement a mis de l'avant des politiques similaires à celle de l'ADQ de Mario Dumont. En six ans, ce pays a changé pour le pire. Aujourd'hui, c'est un pays plus pauvre pour 80% des gens. Sauf pour les riches qui ont profité de cette politique néo-libérale. Si Mario Dumont prend le pouvoir, je ne crois pas que les Québécois conserveront les mêmes bénéfices sociaux en même temps qu'ils verront leurs impôts baisser. Tous leurs problèmes ne se régleront pas comme par magie.

Le gouvernement de la Nouvelle-Zélande a utilisé les mêmes tactiques que Mario Dumont en donnant très peu de détails avant d'être élu mais des solutions simplistes pour régler des problèmes complexes ne fonctionnent généralement pas.

Les Québécois sont privilégiés d'avoir cette qualité de vie. Je souhaite qu'ils se réveillent pendant qu'il est encore temps. »

Ashley Watson, Sainte-Foy
Le Soleil, le dimanche 27 octobre 2002, page A 15.

A-t-on vraiment besoin d'un messie dans ce Québec moderne? En est-on encore là?


Un nouveau Messie? En est-on encore là?


ADQ (Le Soleil, 7 octobre 2002) - Renouveau ou retour dans le passé ???

Renouveau ou retour en arrière ???


ADQ - En entrevue au Point, Mario Dumont a été incapable de donner une échéance pour l'implantation d'un taux unique d'imposition, a été incapable d'identifier les abris fiscaux qu'ils veut abolir, a été incapable de chiffrer les économies possibles en vertu d'une telle mesure, a été incapable d'évaluer combien de contribuables profitent d'abris fiscaux et a refusé de dire ce qui arrivera si Ottawa retient ses transferts en vertu de la Loi fédérale sur la santé.

Les zones grises du programme de l’ADQ confirment que celui-ci ne résiste pas à l'analyse. L’ADQ a une obligation de clarté sur ses politiques. Son chef ne peut plus tenir un discours improvisé, qui promet tout et rien en En matière de fiscalité, l’ADQ est incapable d’aller au-delà de la pensée magique et d’évaluer les prémisses de son programme. Pas étonnant qu’il ait été brutalement discrédité par le président de la campagne de financement de l’ADQ! Aussi, le programme de l'ADQ en santé ne tient pas plus la route, puisque Stéphane Dion a déjà très clairement indiqué que le fédéral ne contribuerait pas au financement d'un système de santé à deux vitesses et n’hésiterait pas à pénaliser le Québec.

7 octobre 2002

ADQ – Le congrès de l’ADQ est marqué par la déclaration de Marcel Dutil sur le taux d’imposition unique à 20% qu’il considère « inéquitable pour l’ensemble de la société ». M. Dutil estime que les mieux nantis ont le devoir de partager la richesse. « Qu’une famille qui a des revenus de 35 000$ ne paie pas d’impôt, ce serait tout à fait correct et ceux qui ont 200 000$ de revenus, qu’ils en paient 40%, ce serait aussi correct. » Il considère aussi normal de payer un petit peu plus d’impôt au Québec qu’ailleurs puisque le coût de la vie ici est inférieur. Mario Dumont persiste. Selon lui, le taux d’imposition unique n’est qu’un volet de sa politique fiscale et l’abolition des abris fiscaux rehaussera le salaire imposable des mieux nantis.

Il est inquiétant de voir l’ADQ jongler de la sorte avec ses politiques. Ses nombreux volte-face font douter de sa capacité à gouverner. Sa formule de taux d’impôt unique pénaliserait les contribuables à faible et moyen revenus. Un régime d'imposition progressif, comme préconise le PQ, vise une plus grande équité : en 1999, les contribuables ayant des revenus supérieurs à 50 000 $ ont payé près de 53 % de l’impôt alors qu’ils représentent seulement 12 % des contribuables; un taux d’imposition unique porterait de 16% à 20% le taux applicable au revenus inférieurs à 26 700$. Quant aux abris fiscaux, les adéquistes peuvent-ils indiquer lesquels ils veulent abolir, car la plupart profitent à la classe moyenne, comme le crédit d’impôt pour le maintien à domicile des personnes âgées?

ADQ - Congrès à Drummondville - Commentaires des médias

Richard Latendresse: Congrès tout en douceur. Mais les commentaires sont difficiles aujourd’hui. La gloire est frivole. Elle glisse des doigts de M. Dumont. (TVA 12h)

Andrée Boucher: L’ADQ ne propose rien de neuf en santé. Elle n’a pas le courage de jouer dans les conventions collectives. Stéphane Gasse: L’ADQ ne veut pas réinjecter d’argent en santé, mais ses solutions impliquent des coûts. (FM93 12h)

Éditorial de La Presse: L’ADQ est fragile comme un château de cartes. Les cautions de MM. Castonguay et Thomas ne font pas oublier les failles de son programme-santé. Elle propose des changements, mais M. Dumont, qui se targue de soulever de vrais débats, patine lorsqu'il est temps de préciser. (Pratte)

Chronique de Michel C. Auger: Le discours de clôture de M. Dumont était digne de celui d’un d.g. de campagne plutôt que d’un véritable leader. Il a insisté sur la quincaillerie et la plomberie. Il donne l’impression d’être mal à l’aise avec son nouveau programme, comme si son adoption avait été un mauvais moment à passer. C’est mauvais signe. (JdeQ)

Chronique de Michel David: M. Dumont avait besoin d’un bon congrès pour se remettre en selle. Mais il se termine sur un lamentable couac. L’ADQ ne cesse de dénoncer les idéologies bornées; M. Dutil lui présente brutalement un miroir. S’il y a des gens qui souffrent d’aveuglement, ce sont les adéquistes. Ils ont le mot liberté à la bouche, mais l’égalité face à la maladie ne fait pas partie de leur vocabulaire. (Dev) 5 octobre 2002

DÉBATS – On rapporte que le PQ prépare sa rentrée parlementaire en s’attaquant à Mario Dumont.

Le PQ n’attaque personne. Nous restons sur le terrain des idées. N’est-il pas légitime de demander à l’ADQ de préciser ses positions afin que la population sache à quoi s’en tenir ? Et les nombreux reculs de l’ADQ confirment que le programme de ce parti ne résiste pas à l’analyse. L'ADQ a une obligation de clarté. Son chef ne peut plus tenir un discours improvisé, à la fois à gauche et à droite, à la fois souverainiste et fédéraliste, qui promet tout et rien en même temps. S'il prétend incarner l'honnêteté, il doit être clair et limpide sur ses politiques.

ÉDUCATION – Les médias rapportent que l’ADQ dilue encore son programme, cette fois au sujet des bons en éducation. En réponse à des critiques du ministre Sylvain Simard, la porte-parole de l'ADQ, Marie Grégoire, indique qu'avant d'implanter ce nouveau mode de financement des écoles, il faudrait procéder à des projets-pilotes. Or le programme de l’ADQ ne fait pas mention de tels projets-pilotes.

Il est rassurant de voir l’ADQ reculer sur les bons d’éducation, car une telle mesure sonnerait le glas de 400 écoles de village au Québec et, à terme, compromettrait la viabilité du système public d’éducation. Après la disparition de la question nationale, du taux d’imposition unique et des bons d’éducation, que reste-t-il sur l’écran radar de l’ADQ ? Les bons de garde, le revenu minimum garanti, l’abolition de la sécurité d’emploi dans la fonction publique et les nombreuses autres mesures rétrogrades proposée par ce parti subiront-elles le même enterrement de première classe? Pourquoi démanteler un réseau qui fonctionne bien? Les élèves québécois excellent dans les examens internationaux et le taux d’obtention d’un diplôme d’étude secondaire dépasse la moyenne des pays de l’OCDE. Le plan d’action du gouvernement vise la poursuite de l’excellence en éducation par une transformation de l’école secondaire et une aide ciblée pour contrer le décrochage.

CE QU'EN DISENT LES MÉDIAS - Entrevue avec Michel C. Auger: L’ADQ ressemble à l’Alliance canadienne aux élections de 2000. Beaucoup de choses dans son programme ne sont pas cuites, notamment le «flat tax» et les bons d’études. (LCN 11h30)

4 septembre 2002

ADQ – La Presse rapporte que Mario Dumont recule au sujet du taux d’imposition unique à 20%. Il indique vouloir plutôt baisser les impôts de la classe moyenne. Sur la privatisation en santé, le chef adéquiste affirme qu’il « nuancera » ses positions au moment des engagements électoraux. « Si on s’apercevait que la moindre personne la plus défavorisée va y voir une détérioration de ses soins plutôt qu’une amélioration, on va arrêter. » Enfin, M. Dumont affirme que dans un premier mandat, il ne réclamerait pas plus de pouvoirs pour le Québec.

Les nombreux reculs de l’ADQ confirment que le programme de ce parti ne résiste pas à l’analyse. Il semble que la question nationale et le taux d’imposition unique ne soient plus sur l’écran radar de l’ADQ. En sera-t-il de même des bons de garde, des bons en éducation et du revenu minimum ? L'ADQ a une obligation de clarté. Son chef ne peut plus tenir un discours improvisé, à la fois à gauche et à droite, à la fois souverainiste et fédéraliste, qui promet tout et rien en même temps. S'il prétend incarner l'honnêteté, il doit être clair et limpide sur ses politiques.

SANTÉ – Les éditorialistes soulèvent de graves interrogations au sujet du plan en santé de l’ADQ. En grande manchette, Le Devoir rapporte que ce plan irait à l'encontre de la loi canadienne sur les soins de santé. Stéphane Dion affirme que si un système à deux vitesses est mis en place, Ottawa coupera son financement. M. Dumont, lui, menace Ottawa et veut faire alliance avec d'autres provinces, notamment l'Alberta et la Colombie- Britannique, si des divergences devaient se déclarer avec le gouvernement fédéral.

L’ADQ promettait la paix constitutionnelle et voilà que se profile déjà à l’horizon une querelle avec le fédéral ! Par ailleurs, le plan de l’ADQ en santé est irresponsable. Il ne prévoit aucun fonds additionnel. Avec le vieillissement de la population, la croissance du coût des médicaments et les développements technologiques, c'est complètement irréaliste. Avec son plan d'action, le gouvernement mobilise le monde de la santé vers la mise en œuvre de solutions dans l'esprit du rapport Clair - incidemment ignoré par l’ADQ.

Ce qu'en disent les médias :

L'ADQ RECULE SUR LE TAUX DE TAXE UNIQUE - (Langlois, SRC 22h)
Dumont le dit depuis des années et l’a répété à Toronto: un gouvernement de l’ADQ instaurerait une «flat tax». Depuis une semaine, il recule. Son programme chiffre pourtant clairement à 20% ce taux unique, mais après son passage à «Droit de parole», cela ne semble plus sur son écran radar.

L'ADQ RECULE SUR LES BONS D'ÉTUDES - (Plouffe, TVA 22h)
Sylvain Simard brandit le scénario-catastrophe: les bons d’études signifient la fin de toutes les petites écoles. Il n’est pas le seul à s’offusquer: tout le réseau public se mobilise. On croit que le magasinage d’école qu’entraîneraient les bons provoquerait un chaos bureaucratique et une explosion des coûts de transport. L’ADQ est sur la défensive. Marie Grégoire dit qu’elle propose une approche graduelle et modérée, en misant sur des projets-pilotes. Or, dans le programme de l’ADQ, il n’est pas question de projets-pilotes. On peut appeler ça un recul.

OÙ L'ADQ NICHE-ELLE ? - (Vastel, Le Soleil)
Quand le National Post lui a demandé s’il était souverainiste ou fédéraliste, Mario Dumont a refusé de répondre. Une semaine plus tard, devant le bureau éditorial du Soleil, il a lancé spontanément: «Je n’ai pas de convictions fédéralistes.» Alors, vous êtes quoi, M. Dumont?

2-3 septembre 2002

ENGAGEMENTS DE L'ADQ EN SANTÉ - Selon Gyslaine Desrosiers, présidente de l'Ordre des infirmières, l’aspect faible de ce plan d’action, c’est qu’on ne sait pas comment l’ADQ favorisera la rétention du personnel infirmier: " On ne peut qu’être inquiètes face à l’ouverture au privé. On manque déjà de personnel dans le secteur public. Imaginez si le privé nous fait compétition. "

L’IMPÔT SELON L’ADQ - Commentaires de Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) : " Pour que le projet d’imposition unique de l’ADQ soit recevable, il faut mettre à jour le programme et répondre à la question qui brûle sur toutes les lèvres: qui profiterait d’un taux uniforme de 20% sans une nouvelle série de compressions massives en santé et en éducation? "

TVA - 22h00 - Irresponsable, incohérent, irrespectueux. Voilà ce que pense François Legault du plan de l’ADQ. Permettre aux plus fortunés de se tourner vers les cliniques privées pour passer avant les pauvres sur les listes d’attente, selon lui, c’est contraire aux valeurs québécoises de justice sociale. C’est une incitation à s’endetter. M. Legault promet de dévoiler bientôt des études prouvant que l’argent généré par une contribution des mieux nantis est très limitée par rapport aux besoins énormes de financement. Justement, le plan de l’ADQ ne prévoit aucun investissement en santé, comme s’il faisait abstraction du vieillissement de la population, de la hausse du coût des médicaments et de l’équipement. À Ottawa, on sert une mise en garde à l’ADQ. Stéphane Dion dit que si un système à deux vitesses est mis en place au Québec, Ottawa cessera de financer ce système.

TVA - 19h30 - Entrevue corsée avec Mario Dumont, où il refuse de prendre position sur la plupart des sujets: souveraineté, santé, fonction publique, éducation, etc. Il refuse aussi de chiffrer son taux unique d’imposition.

28-29 septembre 2002

Gilbert Lavoie (Le Soleil) - Fallait-il que Mario Dumont baisse pavillon à ce point? Son discours à Toronto a été perçu comme celui d’un futur premier ministre qui fera patte de velours avec Ottawa.

Michel David (Le Devoir) - Plusieurs se demandent ce que M. Dumont ferait le jour où il se heurterait à un nouveau refus de la part du Canada anglais : se tourner vers la souveraineté ou s’écraser comme Robert Bourassa? On aurait dû se douter qu’il choisirait une « troisième voie »: ne rien demander, de manière à ce qu’on ne lui refuse rien.

Michel C. Auger (Le Soleil) - Ce que M. Dumont propose, c’est un système de santé dans lequel ceux qui paient un supplément ont droit à un service prioritaire. Une sorte de version « platine » de la carte-soleil.

Franco Nuovo (Le Journal de Québec) - Ce qui est grave, chez Dumont comme chez Charest, c’est cette absence de volonté de maintenir la culture au rang des priorités. Leur silence les trahit. Le PQ, ne serait-ce que par l’érudition de son chef actuel, est un terrain fertile à l’épanouissement culturel.

ADQ – Les médias rapportent qu’au pouvoir, l’ADQ ne laisserait pas les syndicats dicter son agenda. Mario Dumont donne en exemple les derniers sommets socio-économiques. Selon lui, « les citoyens de la classe moyenne, les gens ordinaires et même les travailleurs deviennent otages quand les establishments syndicaux font un « deal » avec le PM, derrière des portes clauses, à minuit moins cinq ».

Ces sommets dont parle Mario Dumont ont permis d’atteindre le déficit zéro et de relancer l’économie québécoise qui roule aujourd’hui à très grande vitesse : toutes les agences de cotation ont relevé la cote de crédit du Québec; le Québec a créé 500 000 emplois depuis 1994, de sorte que le taux de chômage est passé de 12,5% à 8,5%; les investissements privés augmentent plus vite au Québec que dans le reste du Canada.

Ces sommets permettent de dégager des consensus et de mobiliser la société québécoise autour d’objectifs communs.

25-26-27 septembre 2002

ADQ – Intérêt du monde des affaires envers Mario Dumont...

Chronique de Michel Venne: Au delà de l’étiquette libérale, ce qui apparaît le plus clairement depuis quelques jours, c’est la mesure dans laquelle, contrairement à la croyance, M. Dumont est un politicien traditionnel. Entouré d’une petite équipe fidèle de conseillers, il fonde son discours sur des généralités, recourt aux services des hommes d’affaires pour garnir ses coffres et récite religieusement le credo du libéralisme conventionnel et conservateur. À genoux devant le Canada anglais, à genoux devant la finance. Il a beau dire qu’il n’aura de comptes à rendre à personne, dites-moi d’où vient l’argent... (Le Devoir)

Chronique de Michel Vastel: Même si aucune condition n’a été posée à M. Dumont par les milieux d’affaires, il a quand même dû prendre ses distances avec son passé et les rassurer sur l’avenir. «Cela prouve une chose, me confie un avocat branché de Montréal: les gens d’affaires ont compris que M. Dumont a vraiment fait son virage fédéraliste.» Même Stéphane Dion semblait d’accord avec cette interprétation! Les souverainistes qui flirtaient avec l’ADQ, vont y penser à deux fois. Mais ça enlève beaucoup de votes au PLQ. Jean Charest considère le passage de Marcel Dutil à l’ADQ de trahison. (Radio-Canada)

Éditorial du Soleil : L’ADQ a un handicap de crédibilité sur le plan économique. Qu’à cela ne tienne, le monde des affaires l’encadrera, le parrainera lorsque nécessaire, lui dépêchera des représentants en vue des élections, pour jouer des rôles clés au sein d’un éventuel gouvernement adéquiste. Des « gros noms » de chaperons tomberont bientôt. (Samson)

Éditorial du Devoir: Remercions le Canadian Club d’avoir invité Mario Dumont à sa tribune. Ce fut l’occasion d’obtenir de nombreuses précisions sur sa pensée politique qui s’alimente au néolibéralisme. (Descôteaux)

Michel C. Auger : Mario Dumont dit peut-être ce que plusieurs veulent entendre, mais les changements qu'il propose ne constituent pas une véritable alternative pour les Québécois soucieux d'une meilleure justice sociale. Ils offrent encore moins un projet de société.

Gilbert Lavoie (Le Soleil) - Fallait-il que Mario Dumont baisse pavillon à ce point? Son discours à Toronto a été perçu comme celui d’un futur premier ministre qui fera patte de velours avec Ottawa.

Michel David (Le Devoir) - Plusieurs se demandent ce que M. Dumont ferait le jour où il se heurterait à un nouveau refus de la part du Canada anglais : se tourner vers la souveraineté ou s’écraser comme Robert Bourassa? On aurait dû se douter qu’il choisirait une « troisième voie »: ne rien demander, de manière à ce qu’on ne lui refuse rien.

Michel C. Auger (Le Soleil) - Ce que M. Dumont propose, c’est un système de santé dans lequel ceux qui paient un supplément ont droit à un service prioritaire. Une sorte de version « platine » de la carte-soleil.

Franco Nuovo (Le Journal de Québec) - Ce qui est grave, chez Dumont comme chez Charest, c’est cette absence de volonté de maintenir la culture au rang des priorités. Leur silence les trahit. Le PQ, ne serait-ce que par l’érudition de son chef actuel, est un terrain fertile à l’épanouissement culturel.