« Sommes-nous les plus taxés ? »





L’une des principales attaques de Jean Charest concerne le fardeau fiscal des Québécois. Faisant écho à une étude de Statistique Canada publiée en 2000, il prétend que le Québec se classe 52e sur 60 États d’Amérique du Nord pour son niveau de vie. Il répète aussi que les Québécois sont les contribuables les plus taxés en Amérique du Nord.

1. Jean Charest a déjà confondu les concepts de subventions et de crédits d’impôt. Il ne fait pas la différence entre le budget de l’État, qui est sous la responsabilité du PM, et le budget d’un fonds de placement. Les chiffres ne sont définitivement pas sa spécialité puisqu’il fait dire à une étude de Statistique Canada ce qu’il veut.

2. L’étude de Statistique Canada est biaisée et trompeuse : les Québécois ont un niveau de vie supérieur aux Ontariens. Cette étude, qui classe le Québec 52e sur 60 États d’Amérique du Nord pour le niveau de vie, ne tient pas compte des différences du coût de la vie entre les provinces canadiennes. Une fois ce réajustement fait, le Québec se retrouve au 3e rang, derrière l’Alberta et l’Ontario. En fait, c’est le niveau de vie du Canada qui est inférieur à celui des États-Unis. Selon Jean- François Lisée, « les comparaisons de taux d’imposition des provinces et des États sont essentiellement des palmarès de la mesquinerie : moins un État ne désire redistribuer la richesse, plus il y gagne des points. Les gouvernements sociauxdémocrates ne peuvent jamais en sortir vainqueurs. »

3. Ce qui compte, c’est la tendance. Depuis 10 ans, le PIB par habitant progresse plus vite au Québec qu’au Canada, qu’aux États-Unis et que dans la moyenne des pays de l’OCDE. Depuis 5 ans, il progresse plus vite au Québec que partout ailleurs dans le G7. Dans La Presse, Jean-François Lisée écrit que « les Québécois s’enrichissent davantage qu’ailleurs en Amérique. Ils ont terminé 2001 avec plus d’argent en poche que les contribuables ontariens. Ils auront payé plus d’impôt provincial, mais auront obtenu plus de services publics à moindres coûts et auront profité d’un coût de la vie généralement plus abordable. » En moyenne, le pouvoir d’achat de chaque Québécois a augmenté de 7,4% entre 1989-2000, alors que celui de chaque Ontarien a diminué de 0,3%.

4. Il est démontré, par la même étude de Statistique Canada, que la répartition de la richesse est meilleure au Québec qu’ailleurs en Amérique du Nord. Ainsi, pour chaque dollar payé en impôt, le Québécois reçoit plus de services que l’Ontarien. Comme l’affirme Michel Venne dans Le Devoir, « le taux d’imposition est, pour certaines catégories, plus élevé au Québec qu’en Ontario. Mais la disponibilité de capital de risque dans certains secteurs industriels ciblés est plus intéressante au Québec, les tarifs d’électricité sont imbattables, les droits de scolarité universitaires sont les plus bas du continent, les services de garde coûtent 5$ au lieu de 25$ à 30$ ailleurs au Canada, la participation du Québec au réchauffement de la planète est de moitié inférieure à la moyenne canadienne, etc. »

5. Jean Charest fait inutilement peur aux Québécois. Il devrait s’abstenir d’attaques aussi ridicules. On ne peut comparer le Québec aux autres provinces sur n’importe quel aspect. Il faut aussi se rappeler qu’au terme du dernier mandat du PLQ, les Québécois ont vu leurs impôts augmenter de 10,8MM$ en plus d’hériter d’un déficit de 36MM$ et d’une dette ayant augmenté de 135%. Il est parfois enrichissant de regarder dans sa propre cour ava nt de critiquer son voisin. Le PQ a par contre procédé aux plus importantes réductions d’impôt de l’histoire du Québec depuis 1999, soit une baisse de 15MM$.

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