« Pour mémoire ! »

( ...considérant que cette faculté a tendance à oublier )




PRINCIPE ÉLÉMENTAIRE, LE 19 MARS 2004 - Gilles Toupin (La Presse) rapporte qu’Alfonso Gagliano a plaidé l'ignorance totale, hier, devant le comité des comptes publics à propos des irrégularités signalées par la vérificatrice générale dans son rapport sur le scandale des commandites. « Un ministre ne gère pas son ministère: il n'a ni le temps ni la liberté d'agir pour ce faire », a affirmé l'ancien ministre des Travaux publics. « C'est une déclaration alarmante, étant donné l'obligation de la responsabilité ministérielle à l'égard de ce qui s'est produit », a lancé à M. Gagliano le député conservateur Peter MacKay, médusé.

Pour sa part, Hélène Buzzetti (Le Devoir) remarque que M. Gagliano a repris à son compte la défense que privilégiait Jean Chrétien quand il était premier ministre, à savoir que le programme de commandites, même avec tous ses problèmes, était bon parce qu'il garantissait l'unité nationale. M. Gagliano a soutenu que le programme de commandites était jugé « important » parce que « le futur de notre pays était en jeu ».

Selon la journaliste du Devoir, le témoignage de M. Gagliano était truffé de contradictions et allait à l'encontre de celui de témoins précédents. M. Gagliano a aussi contredit la vérificatrice générale et le premier ministre Paul Martin, qui ont laissé entendre qu'il devait y avoir une directive politique pour que le programme de commandites dérape à ce point.

En éditorial, Gilbert Lavoie (Le Soleil) ramène le tout à ses véritables perspectives lorsqu’il dit qu’Alfonso Gagliano a tort de plaider l’ignorance. « Le ministre est responsable de son ministère, peu importe sa taille, le nombre d’employés et le budget ». L’éditorialiste rejoint ici l’essentiel de mes commentaires des dernières semaines sur cette question.

DEHORS LES MEUBLES ! LE 19 MARS 2004 - Manon Cornellier (Le Devoir) rapporte que des centaines d'accusations ont été portées hier contre 11 personnes mêlées à une affaire de pots-de-vin et de corruption au sein de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. « Les crimes commis dans cette affaire touche au coeur même de l'administration de la justice », aurait déclaré le sergent Sergio Pasin, de la division de l'immigration de la GRC.

Le dépôt des accusations survient alors que le gouvernement Martin fait tout pour laver plus blanc en matière d'éthique, souligne la journaliste. Elle rappelle également que le Globe and Mail révélait hier que certains commissaires confiaient la rédaction de leurs décisions à des agents de la Commission, une pratique formellement interdite puisqu'elle équivaudrait à demander à la Couronne d'écrire la décision pour le juge devant qui elle a plaidé.

Vous conviendrez que ce gouvernement libéral à Ottawa mérite vraiment de se faire virer illico ! Au Québec, les électeurs ont pris l’habitude de virer leur gouvernement après deux mandats, ils devraient en faire autant au fédéral, non ?

INCROYABLE ! LE 19 MARS 2004 - Le Nouvelliste (Trois-Rivières) rapporte que l'ex-premier ministre Jean Chrétien a été intronisé, hier soir, au sein de l'Académie des Grands Shawiniganais. Il devient ainsi le vingt-neuvième membre de cette organisation, qui regroupe des personnalités qui ont marqué l'histoire de Shawinigan. Plus de 900 personnes s'étaient déplacées pour l'occasion. L'événement est vite devenu l'activité mondaine par excellence dans la région, rassemblant des élus, des décideurs, des gens d'affaires, des citoyens et des membres de la grande famille libérale. La cérémonie d'intronisation avait lieu dans la plus grande salle du centre d'exposition de l'Ancienne-Aluminerie-de-Shawinigan, à la Cité de l'énergie.

« GRAND SHAWINIGANAIS » ? Toute personne qui a eu l'occasion de visiter Shawinigan au cours des années Chrétien aura constaté jusqu'à quel point cette ville a reculé pendant cette période. Dans les circonstances, cet honneur qui échoit à Jean Chrétien est pour le moins surprenant, sinon carrément indécent.

ENFIN UNE IDÉE, LE 19 MARS 2004 - La PC rapporte que les villes pourraient être appelées à contrôler la qualité de vie dans les résidences de personnes âgées comptant neuf personnes ou moins. Le ministre de la Santé, Philippe Couillard, a félicité hier la Ville de Trois-Rivières, qui va bientôt adopter un règlement régissant les conditions d'hébergement des résidences pour personnes âgées accueillant moins de dix pensionnaires.

Dans le contrôle de ces petits foyers d'hébergement, « les responsabilités sont diffuses et partagées entre le ministre de la Santé, le ministre des Affaires municipales, les municipalités elles-mêmes et le réseau de la santé. Tous ces acteurs vont se réunir dans un esprit de partenariat pour donner aux Québécois une véritable garantie de satisfaction au niveau de la qualité des soins », a dit le ministre Couillard.

Enfin, une idée qui mérite d’être examinée et que semble prendre à son compte le ministre vedette !

ON SE RÉVEILLE ? LE 18 MARS 2004 - Steeve Paradis et Michel Godin (Le Soleil) font état que les régions de Manicouagan et de Portneuf retiennent leur souffle dans l'attente de la décision d’Alcoa concernant les projets de modernisation de l'aluminerie de Baie-Comeau et d'agrandissement à Deschambault. À Deschambault, la menace d'Alcoa d'investir ses 3 milliards $ ailleurs qu'au Québec est prise très au sérieux. Le maire Jacques Bouillé : « Je suis inquiet et j'ai peur qu'Alcoa réalise son projet ailleurs qu'au Québec. (…) Il est minuit moins cinq ».

Le Soleil rapporte que le maire de Deschambault-Grondines, également préfet de la MRC de Portneuf, entend mobiliser la région pour signifier son appui sans pour autant avoir défini la forme qu'il prendra. Il a toutefois des réserves en ce qui concerne l'attitude du gouvernement libéral et de son prédécesseur péquiste. « Je pourrais vous dire que je suis déçu du gouvernement actuel comme je pourrais vous dire que je suis déçu du gouvernement précédent (…) ».

Monsieur le maire et préfet, il est un peu tard non ? Le train passe actuellement à vitesse grand « V » et tout ce que vous annoncez, c’est votre intention de mobiliser la région… sans en avoir défini encore la forme. Pourtant, les manifs ça vous connaît, vous qui n'hésitiez pas à manifester sur les routes pour réclamer tel bout de route ou telle sortie d'autoroute, sous le gouvernement précédent. Ça fait un an qu’on dort au gaz dans la région sur le dossier de l'aluminerie, n’est-il pas un peu tard pour vous réveiller, à minuit moins cinq, comme vous le dites ?

D’autre part, vous dites être déçu autant du gouvernement Charest que de celui de Bernard Landry dans ce dossier !!! Monsieur Bouillé, vos racines libérales vous aveuglent présentement. Veuillez défendre les intérêts de la population que vous représentez et cessez de « protéger » le gouvernement Charest dans sa désolante saga.


APRÈS VOUS, M. MARTIN ! LE 18 MARS 2004 - Jocelyne Richer (Presse Canadienne) décrit un Paul Martin tentant une fois de plus, hier, de prendre ses distances de l'ère Chrétien, en s'engageant à revoir de fond en comble la culture politique en place à Ottawa, et à diriger un gouvernement blanc comme neige, « dorénavant » exempt de tout népotisme, corruption ou copinage. « Prenez-en ma parole, la bureaucratie, le processus politique, Ottawa au complet ne seront plus jamais comme avant », a assuré M. Martin, alors qu'il prenait la parole devant un parterre de gens d'affaires de la région de Québec, au Château Frontenac.

Selon l'article, le chef libéral a passé en revue toutes les initiatives prises par son gouvernement, de même que celles qu'il entend prendre pour faire en sorte de redonner une image d'intégrité à son administration, ternie par le scandale des commandites. Il s'est engagé, notamment, à faire un grand ménage … Grand ménage ? Il pourrait commencer par se sortir lui-même de la vie publique…

VIREZ-LE ! LE 18 MARS 2004 – La Presse Canadienne rapporte que pour le CAA-Québec, le projet du gouvernement du Québec de modifier le régime d'assurance automobile ne bénéficie par de l'appui populaire, comme le prétend le ministre de la Justice Marc Bellemare. L'organisme souligne que les Québécois n'appuient pas ce projet lorsqu'ils en comprennent les conséquences. Un sondage mené par le CAA-Québec en août 2003 montre que l'appui passe de 64 pour cent à 34 pour cent lorsque les personnes interrogées sont informées des conséquences possibles du projet de modifier le régime d'indemnisation sans égard à la faute («no fault»). Ces résultats corroborent ceux d'un autre sondage réalisé par le Bureau d'assurance du Canada.

Le ministre Bellemare s'appuie sur une étude publiée en septembre 2003 par l'Institut Fraser, souligne la directrice des communications de CAA-Québec, Claire Roy. Mais selon Mme Roy, cette étude « est truffée de contradictions et d'anomalies, notamment à cause du fait que curieusement elle n'incluait même pas le Québec, qui possède non seulement le plus ancien, mais également le plus fonctionnel des systèmes publics ». Le CAA-Québec recommande donc au gouvernement d'être prudent et de mieux informer la population avant de modifier son régime.

Jean Charest, s’il était vraiment sensible aux besoins de la population, virerait Bellemarre illico ! Ce ministre qui, de toute façon, ne se mêle même pas de ses affaires puisque cette question relève du ministre des Transports, M. Marcoux.

SE RÉVEILLERONT-ILS ENFIN ! LE 17 MARS 2004 - Hélène Baril (La Presse) rapporte que si Alcoa n'obtient pas le feu vert du gouvernement du Québec pour poursuivre la modernisation de son usine de Baie-Comeau, elle renoncera aussi à l'agrandissement de son aluminerie de Deschambault. Au total, ce sont des investissements de trois milliards qui iront ailleurs qu'au Québec. Alcoa a fait savoir que de son point de vue, les négociations sont maintenant terminées. Dans les prochains jours, d'ici une semaine tout au plus, la compagnie annoncera officiellement sa décision au sujet de son chantier de Baie-Comeau.

Claude Turcotte (Le Devoir) rapporte de son côté que le président et chef de la direction d'Alcoa, Alain Belda, un Marocain d'origine qui connaît bien le Québec pour y avoir vécu, a soutenu que la mutation d'Alcoa à l'échelle mondiale incite le groupe à investir davantage au Québec et y faire même son « centre de gravité nord-américain pour toutes ses activités de première fusion ». Alcoa construit présentement une aluminerie en Islande, il a des projets au Bahrain, au Brunei et en Chine. « L'industrie, dit-il, traverse une période d'expansion de capacité très dynamique dans les pays où les tarifs d'électricité sont vraiment concurrentiels. Cette fenêtre sur l'avenir est grande ouverte; il faut saisir les occasions avant qu'elles ne se referment ».

Heureusement qu’il y a Alcoa pour défendre les projets de Baie-Comeau et de Deschambault-Grondines. Où est dans tout cela le sous-silencieux député libéral de Portneuf (lire : Pont-Rouge) ? Où sont les « leaders » de la région de Portneuf et de la Capitale-Nationale dans la défense de ce projet important pour notre communauté ? Et qu'aurait fait le Secrétaire général du gouvernement Charest, un résident de Deschambault-Grondines, dans cet important projet pour la communauté portneuvoise ? J'espère au moins qu'il ne s'y est pas prononcé contre. À vérifier ! Et se pose toujours la même question demeurée sans réponse : pourquoi OUI à Alcan, Sept-Iles et la Côte-Nord, puis NON à Alcoa, Deschambault-Grondines, Portneuf et la région de la Capitale-Nationale ???

LES BOUC ÉMISSAIRES RÉTORQUENT, LE 17 MARS 2004 – La Presse canadienne rapporte que les onze fonctionnaires fédéraux que le premier ministre Paul Martin a déjà appelés les «mécaniciens» du scandale des commandites se présentent devant un comité parlementaire, aujourd'hui, dans le cadre d'audiences à huis clos. Ces fonctionnaires, qui ont géré le programme du ministère des Travaux publics, devraient fournir des informations cruciales sur la façon dont les abus ont eu lieu et sur les raisons pour lesquelles ils ont eu lieu. L’un d’eux affirme que les fonctionnaires veulent démontrer qu'ils ont rempli leur devoir. Ils veulent aussi rétablir les faits concernant les responsables des malversations.

À suivre…

LE GROS BON SENS, LE 16 MARS 2004 - Dans un sondage maison sur le site de Cyberpresse depuis hier, 95% parmi plus de 1500 répondants estiment que les forums régionaux du gouvernement Charest ne permettront pas d'établir un consensus social au Québec.

Bien sûr ! C'est le gros bon sens qui parle...

NÉGOS ALCOA-QUÉBEC, LE 16 MARS 2004 - Steeve Paradis, en collaboration spéciale pour Le Soleil, écrit qu'à Baie-Comeau, les 1500 employés de production de l'aluminerie Alcoa de Baie-Comeau commencent à avoir hâte que les négociations entre la compagnie et le gouvernement du Québec, à propos du projet de modernisation de 1,1 milliard $ de leur usine, se concluent.

« C'est le temps que ça se règle, ce sont des choses qui ne doivent pas traîner, a lancé le président du Syndicat national des employés de l'aluminium de Baie-Comeau, Denis Bérubé. Mais d'un autre côté, les deux parties se parlent encore et c'est bon signe. Certains de nos membres s'interrogent toutefois sur le temps que ça prend. »

Pendant ce temps, dans Portneuf, le sommeil demeure des plus profonds...

LE PEUPLE TROMPÉ ! LE 14 MARS 2004 - Michel David (Le Devoir) écrivait en fin de semaine qu’au lendemain des élections du 14 avril dernier, Jean Charest trouvait particulièrement amusante l'histoire des trois enveloppes portant la mention « à n'ouvrir qu'en cas de crise » qu'un nouveau ministre avait trouvées sur son bureau, gracieuseté de son prédécesseur. Dans la première, il était écrit: « Déclenchez une enquête. » Dans la deuxième: « Remaniez votre cabinet. » Dans la troisième: « Préparez trois enveloppes. »

À l'époque, souligne le chroniqueur politique, le nouveau premier ministre ne se doutait sûrement pas qu'il devrait lui-même épuiser ses munitions aussi rapidement. Si les cas les plus urgents peuvent attendre jusque-là, le remaniement ne devrait venir qu'en juin, mais la pluie de forums annoncée jeudi témoigne déjà d'un degré d'usure inquiétant pour un gouvernement qui n'a même pas un an.

M. Charest a raison de parler d'une opération « sans précédent ». Jamais on n'a vu un gouvernement récrire son programme électoral pour en retirer les engagements qu'il n'est pas en mesure de tenir et imaginer une pareille mise en scène pour donner l'impression que la population y consent.

Pour mémoire...

PORTNEUF SUR LA TOUCHE, LE 13 MARS 2004 - La Presse Canadienne nous apprend qu’Alcoa prendra le temps d'étudier une contre-proposition que le gouvernement a faite concernant la modernisation de son aluminerie de Baie-Comeau. La compagnie n’aurait toutefois rien en ce qui concerne Deschambault, dans Portneuf. La contre-proposition du gouvernement déposée jeudi soir semblerait repousser l'agrandissement d’un milliard $ de l'aluminerie de Deschambault. Heureusement, Alcoa continue d’affirmer ce projet demeure essentiel dans la stratégie de développement de l'entreprise au Québec.

Pendant ce temps, à La Pocatière, Jean Charest tombe dans la petite politique. Il s’est offert hier une journée digne d'une campagne électorale, écrit la Presse Canadienne : tournée régionale, annonce d'investissements et de subventions, allocution devant des militants, échange de poignées de main avec des citoyens dans un restaurant... bref, tous les ingrédients qui constituent une journée type de campagne électorale étaient réunis. « On est le parti des régions, on l'a toujours été », a dit le premier ministre Charest, lors d'une conférence de presse, répétant ainsi un des slogans qui ont fait le succès de sa campagne électorale, l'an dernier.

Quel cynisme Jean Charest manifeste-t-il à l'égard du développement des régions. Tel que je le craignais, en même temps qu'il se pète les bretelles en prétendant se faire le défenseur des régions, il laisse tomber celle de Portneuf. Rien de surprenant au fond, considérant le mutisme des incapables députés libéraux de notre grande région, dont celui de Portneuf (lire : Pont-Rouge), ainsi que l’absence manifeste des leaders de la région de Portneuf pour défendre ce projet auprès du gouvernement. Déprimant ! Un véritable scandale. Ma région dort encore et toujours... Heureusement, Alcoa n'a pas jeté la serviette, mais dans les circonstances, notre région mérite-t-elle vraiment cette opiniâtreté ?

CHANTAGE ??? LE 12 MARS 2004 - Selon la Presse Canadienne, le ministre de la Justice du Québec, Marc Bellemare, ne démissionnera pas. M. Bellemare en a lui-même donné l'assurance jeudi soir à Paris. La veille à Québec, on affirmait que le ministre réfléchissait « sérieusement » à son avenir politique devant les apparentes hésitations du gouvernement en matière de réforme de l'assurance automobile. Pas plus tard qu’hier, M. Bellemare avait reconnu qu'il avait été gagné par le « doute », mais un entretien avec Jean Charest l'aura « rassuré ».

Devant le chantage apparent du ministre, Jean Charest aurait-il plié ? C’est ce que l’avenir nous dira dans ce dossier… Un autre à suivre également de près.

Il VIRE ENCORE, LE 12 MARS 2004 - La Presse Canadienne rapporte que le ministre des Ressources naturelles, Sam Hamad, a effectué jeudi un autre virage à 180 degrés dans le dossier du Suroît. Contrairement à ce qu'il avait indiqué la veille à peine, il vient d’affirmer que la décision d'aller ou non de l'avant avec le projet de centrale thermique serait prise après la commission parlementaire de l'automne sur l'avenir énergétique du Québec.

Le ministre n'en est pas à un virage près dans ce dossier, souligne la PC, rappelant qu’à la suite du tollé soulevé dans la population et chez les groupes écologistes par la décision de donner le feu vert au Suroît sans aucune consultation, le ministre avait justifié l'attitude du gouvernement, le 5 février, en disant qu'on « ne pouvait pas plaire à tout le monde » et qu'il n'était pas question de reculer dans ce dossier.

Sans commentaire...

AIE, LES SILENCIEUX ! LE 11 MARS 2004 - Pierre Pelchat (Le Soleil) rapporte qu’après avoir modifié les structures régionales dans la controverse l'an dernier, le gouvernement Charest enclenche le processus de décentralisation des services gouvernementaux en région. « Cinq ministères procèdent déjà à l'examen de leurs programmes en vue d'identifier les responsabilités qui peuvent être décentralisées, déconcentrées ou réorganisées. Il s'agit du ministère des Transports, du ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs, du ministère de l'Emploi, de la Sécurité sociale et de la Famille et du ministère du Développement économique et régional et de la Recherche », selon la ministre déléguée au Développement économique et régional et à la Recherche, Nathalie Normandeau.

Madame Normandeau pourrait-elle nous indiquer l'impact anticipé d'une telle décentralisation pour notre Capitale nationale et la région ? On sait qu'une partie importante de l'économie de notre région tient à la présence de l'administration publique québécoise. En décentralisant de cette façon, des emplois quitteront la région pour d'autres régions. Combien, madame Normandeau ? Et revenons l'équipe des silencieux députés libéraux de la région de la Capitale nationale, qu'en pensent-ils ? Ont-ils au moins un instant réfléchi aux répercussions de cette décentralisation pour notre région : perte d'emplois, affaiblissement de notre Capitale nationale et de l'ensemble de la région... On a beau être « fédéraste », comment peut-on accepter qu'on nous affaiblisse ainsi ???

LA GIROUETTE, LE 11 MARS 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rapporte que le gouvernement Charest n'hésitera pas à lancer le projet de centrale thermique du Suroît sans attendre la tenue, à l'automne prochain, de la commission parlementaire sur l'avenir énergétique du Québec. Selon le ministre des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs, Sam Hamad, le gouvernement n'attend qu'une recommandation favorable de la Régie de l'énergie, dont l'avis doit être rendu public le 30 juin. Les groupes écologistes avaient qualifié l'annonce de la tenue de la commission parlementaire à l'automne prochain de « pas dans la bonne direction », ont déchanté hier après avoir appris les intentions du gouvernement d'aller de l'avant avec le Suroît sans attendre la fin de l'exercice.

Voici donc un autre changement de cap de la part de l’imprévisible ministre Hamad, une vraie girouette. Qu’en pense le ministre responsable de l’Environnement, Thomas Mulcair, … mystère ! Qui assume le leadership dans ce gouvernement ? On se contredit sur le projet du Suroît d’une semaine à l’autre, on se contredit au même rythme sur le régime d'indemnisation sans égard à la faute de l'assurance automobile (Séguin d’un bord, Bellemarre de l’autre et quand au ministre Marcoux, on ne sait plus où il niche…). De mon point de vue, ce qui se passe est révélateur du manque de leadership au plus haut niveau : Jean Charest.

SERVIR L’INTÉRÊT PUBLIC ??? LE 11 MARS 2004 - Selon la PC, déçu, le ministre de la Justice, Marc Bellemare, réfléchit sérieusement à son avenir politique. Il prendrait très mal l'attitude du gouvernement Charest qui tergiverse sur la réforme de l'assurance automobile promise par le Parti libéral du Québec. M. Bellemare aurait voulu que le projet de loi remettant en cause l'indemnisation des criminels de la route par la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) soit soumis à l'Assemblée nationale au printemps 2004. On sait que le ministre des Transports Yvon Marcoux, officiellement responsable du dossier, a confirmé mercredi que ce projet de loi ne sera pas soumis à l'Assemblée nationale avant l'automne prochain, après de nouvelles audiences en commission parlementaire qui se dérouleront cet été.

Une telle démission serait loin de me surprendre. Quand on se fait élire pour régler ce que je considère être une « lubie » personnelle ou pire, professionnelle, et qu’on ne partage pas grand chose avec ses collègues pour le reste, il n’y a plus grand chose à faire en effet que de quitter le bateau. Disons que les motivations de départ pour entrer en politique n’étaient peut-être pas les bonnes, tous simplement.

DÉSORDRE ET PAGAILLE : FUYONS ! LE 11 MARS 2004 - Selon Michel David (Le Devoir), la démission du député de Nelligan, Russell Williams, a quelque chose de symbolique dans la mesure où les orientations prises par le gouvernement semblent bien éloignées des préoccupations que lui-même affichait. La rumeur veut qu'un autre progressiste laissé pour compte lors de la formation du cabinet, Christos Sirros, songe aussi à quitter la politique. Autre ancien disciple de Claude Ryan, Geoffrey Kelley dit vouloir compléter son mandat, mais l'enthousiasme n'y est manifestement pas.

Le chroniqueur dénonce le désordre et la pagaille au sein du gouvernement Charest, avec un Jacques Chagnon, ministre de la Sécurité publique, qui s'embourbe un peu plus chaque jour, au point de devenir un excellent candidat à un éventuel remaniement, un ministre des Ressources naturelles, Sam Hamad, n'en finit plus de déraper, l'ineffable ministre des Finances qui cultive les attentes rendant l'exercice de préparation du prochain budget particulièrement périlleux, sans parler des contradictions de certains ministres sur projet de loi visant à modifier le régime d'indemnisation sans égard à la faute de l'assurance-automobile.

Pour donner l'impression que son gouvernement a au moins une vague idée d'où il va, et après avoir vainement tenté d'expliquer son programme, écrit M. David, Jean Charest a tout bonnement décidé de récrire le plan d'action libéral de septembre 2002, base du programme électoral du PLQ. « Un mandat clair, qu'il disait », souligne le chroniqueur.

C'est loin de tout décrire, mais c'est effectivement une bonne évocation de la situation actuelle. Nous sommes prêts, disaient-ils !

PRATIQUES DOUTEUSES DES LIBÉRAUX, LE 11 MARS 2004 - Hélène Buzzetti (Le Devoir) rapporte que la mécanique tordue du programme de commandites a été mise en place non pas en 1997 mais dès l'arrivée des libéraux au pouvoir. Un fonctionnaire fédéral qui avait sonné l'alarme sur les pratiques douteuses de Chuck Guité et son équipe doit témoigner aujourd’hui devant le comité des Comptes publics. Selon l’article, il devrait alors déposer un document volumineux de «preuves» de ce qu'il avance, avec des copies de contrats et des notes manuscrites. L'homme aurait des «caisses» de documents en sa possession. M. Cutler informerait les parlementaires que le système ayant permis à quelques agences de communication proches du Parti libéral de s'enrichir a été conçu avant le référendum québécois de 1995.

À suivre… afin que la mémoire ne s’éteigne ! Voter libéral, c'est voter immoral, dans ces circonstances.

SAVAIT ? SAVAIT PAS ??? LE 11 MARS 2004 - Norman Spector, chroniqueur politique au Globe and Mail, écrit dans Le Devoir que le programme de commandites trouve son origine dans une stratégie rédigée vers la fin de la période référendaire de 1995. Dans l'affolement, les conseillers bureaucrates de Jean Chrétien accueillaient toutes les suggestions et idées possibles en ce qui concerne l'unité nationale. Jean Chrétien décida de recourir à la tactique -- améliorée ! -- qu'il avait adoptée en tant que ministre responsable du Bureau canadien de l'information sur l'unité pendant le référendum de 1980 : exploiter l'intérêt des Québécois pour les courses automobiles et les festivals de comédie et expliquer aux Canadiens qu'il agissait ainsi pour l'intérêt national.

Comme Gagliano, et sans aucun doute comme Jean Chrétien lui-même, Paul Martin dit probablement vrai lorsqu'il prétend qu'il n'a rien su de la nature criminelle du programme de commandites. Cependant, les Canadiens se doutent bien que M. Martin en savait beaucoup plus qu'il ne l'avoue, selon M. Spector.

Savait ? Savait pas ? Aveuglement volontaire ??? Et la responsabilité ministérielle dans tout ça ? Complètement évacuée !

QUÉBEC S’EMBOURBE, LE 10 MARS 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) écrit que le gouvernement Charest reporte à l'automne ou même à l'année prochaine le dépôt de son projet de loi visant à modifier le régime d'indemnisation sans égard à la faute de l'assurance automobile. Seul un document de consultation sera déposé ce printemps alors que le gouvernement promettait depuis des mois la présentation d'un projet de loi. Une consultation en commission parlementaire suivra durant la saison estivale. Québec pourrait réduire considérablement la portée de son intention la plus décriée, celle de permettre aux victimes de la route de poursuivre au civil les chauffards criminels. « Le programme du parti est là. On va poursuivre l'engagement électoral, mais je tenais à une consultation publique » avant le dépôt d'un projet de loi, a expliqué le ministre des Transports, Yvon Marcoux.

Pourtant, ce serait bien plus simple de reconnaître qu’ils se sont trompés en s’engageant comme les libéraux l’ont fait sur cette question… et d’oublier tout cela.

LE GRAND MALADE, LE 7 MARS 2004 - Joël-Denis Bellavance (La Presse) rapporte les propos de Sheila Copps, 24 heures après son amère défaite : le Parti libéral que dirige Paul Martin est gravement malade, veut écraser toute opposition au Parti libéral et n'accorde aucune importance aux débats d'idées. « Je suis libérale dans mon coeur, mais je ne me reconnais plus dans mon parti. C'est évident que je ne suis pas la bienvenue dans le clan Martin. Mais d'une certaine manière, je me sens libérée parce que je n'ai plus besoin de prétendre que ça va bien au Parti libéral: ça ne va pas bien, au Parti libéral », a déclaré Mme Copps.

Un grand malade ? On a pu le constater depuis longtemps, le fait qu’elle le dise aujourd’hui ne vient que le confirmer…

DOGMATISME LIBÉRAL, LE 7 MARS 2004 - Tommy Chouinard (Le Devoir) rapporte que le ministre des Transports, Yvon Marcoux, est resté muet, hier, concernant les déclarations de son collègue des Finances, Yves Séguin, qui s'oppose ouvertement à l'engagement de son propre parti de réviser le régime d'indemnisation sans égard à la faute (no fault). La prise de position d'Yves Séguin a cependant indisposé le cabinet du ministre Marcoux. Le ministre Marcoux entend toujours déposer ce printemps un projet de loi visant à abolir les indemnités versées aux chauffards criminels et à permettre aux victimes de les poursuivre au civil. Jeudi, au moment même où son collègue planche sur son projet de loi, Yves Séguin a déclaré que l'actuel régime est « l'un des meilleurs systèmes au monde » et qu'il n'est pas « un partisan de faire des changements ».

C’est vrai que le système actuel a fait ses preuves, il n’y a aucune raison justifiant qu’on le modifie. Il faudra voir si le dogmatisme néo-libéral de Jean Charest l’emportera sur la raison… et sur son ministre des Finances.

RÈGLEMENT DE COMPTE, LE 6 MARS 2004 - Gilles Toupin (La Presse) rapporte que l'ancien président du conseil d'administration de VIA Rail, Jean Pelletier, affirme qu'il est victime d'un règlement de comptes politique de la part du premier ministre Paul Martin et que son congédiement de la société d'État n'a rien à voir avec les propos qu'il a tenus à l'égard de la championne olympique Myriam Bédard. M. Pelletier, qui examinerait la possibilité d'intenter des poursuites contre le gouvernement du Canada. Il accuse de mettre de l'huile sur le feu. «Plutôt que de tenter de calmer l'hystérie ambiante, écrit-il, le gouvernement semble préférer l'enflammer.»

Qu’il s’agisse d’un règlement de compte ou pas, rien n’est changé dans le caractère inacceptable de ce scandale des commandites. On cherche manifestement des boucs émissaires. Les vrais responsables politiques vont-ils finir par s’en sortir quand même en faisant rouler ainsi quelques têtes pour satisfaire la galerie ou calmer le bon peuple ?

LES PROMESSES SANS LENDEMAIN, LE 6 MARS 2004 – (PC) La Fédération des médecins spécialistes estime que la promesse du ministre de liquider les listes d'attente en chirurgie dès cette année, était téméraire. En entrevue au journal Le Soleil, le ministre a admis qu'il devait se donner dorénavant quelques années pour faire en sorte qu'aucun patient québécois n'attende au-delà de deux à six mois, selon le traitement, avant d'être soigné. Pour sa part, Louise Harel, porte-parole de l'Opposition officielle en matière de santé, soutient que les promesses des libéraux en santé, durant la campagne électorale, étaient irréalistes. Les Québécois en ont une autre preuve, alors que le ministre de la Santé, Philippe Couillard, révise présentement ses objectifs quant aux délais d'attente en chirurgie. Or, en entrevue au journal Le Soleil, il a précisé qu'il se donnait maintenant quelques années pour atteindre cet objectif. Ici comme ailleurs, les libéraux ont formulé des promesses qu'ils ne peuvent tenir. Mme Harel estime que la population a été flouée. Elle indique que les temps d'attente ont même augmenté dans certains secteurs, dont l'orthopédie.

C’était évident mais on voulait du changement, paraît-il… et c'est effectivement extrêmement dangereux pour la démocratie car les gens ont l'impression d'avoir été trompés.

COUILLARD PROMET D’AGIR, LE 5 MARS 2004 - Pascale Breton (La Presse) rapporte les propos du ministre Couillard selon qui ka santé mentale doit être considérée au même titre que tous les autres volets du système de santé. Il promet des actions concrètes pour lutter contre le suicide. « Tout le monde s'inquiète à bon escient du fait que les gens attendent pour les chirurgies. C'est bien, on ne devrait pas attendre outre mesure. Mais on ne semble pas avoir encore fait dans le public le constat qu'il s'agit d'un problème majeur de santé au Québec », a déclaré M. Couillard en entrevue hier à La Presse.

Faux ! Le plan Legault-Bertrand en matière de santé comportait déjà des mesures importantes dans le secteur de la santé mentale, notamment pour contrer le suicide. Les constats étaient déjà faits, nous en étions à appliquer des mesures concrètes. Alors pourquoi attendre encore un autre rapport d'experts demandé par le ministre Couillard l'automne dernier sur cette délicate question de la santé mentale ? Pourquoi en est-il encore à simplement « promettre de passer à l'action » ?

ON TOURNE EN ROND, LE 5 MARS 2004 - Pierre-André Normandin (Le Soleil) rapporte que la baisse d'impôt d'un milliard de dollars promise par le gouvernement libéral lors des dernières élections provinciales ira en grande partie aux familles. En marge de la dernière journée de consultations prébudgétaires, le ministre des Finances, Yves Séguin, a annoncé hier le retour de l'universalité des allocations familiales.

Cette mesure s'inscrit dans la réforme qu'il devrait présenter lors du dépôt du prochain budget, vers la fin mars. En réorganisant les différentes mesures fiscales, M. Séguin pense être en mesure de dégager les sommes nécessaires qu'il compte distribuer à l'ensemble des familles québécoises. Cherchez la logique. On augmente les places en garderies de 5 à 7$ pénalisant ainsi la famille pour de l’autre main réintroduire les allocations familiales. Serait-ce un jeu à somme nulle ? Une tactique essentiellement électorale ? L’effet n’est pas si neutre qu’il en a l’air par contre. En effet, dans le cas des places en garderies dont on augmente les coùts, ce sont les jeunes familles qui sont pénalisées alors que la réintroduction des allocations familiales couvre plus largement la famille. Rappelons que l’abolition du programme des allocations familiales avait permis de financer une partie significative de la politique familiale, et notamment de permettre le financement des places à 5$ en garderies. Quel est donc l’effet net de la mesure annoncée ? À voir…

SCANDALE DES COMMANDITES, LE 4 MARS 2004 - La PC rapporte qu'Alfonso Gagliano craint de servir de bouc émissaire dans le scandale des commandites. Selon son avocat, certains acteurs impliqués dans cette affaire peuvent être tentés, à tort, de montrer du doigt M. Gagliano.

C'est effectivement ce qui risque de se produire, essayer donc de tout mettre la faute sur une seule tête. Il faudra être vigilant et surtout... avoir de la mémoire.

DORS MA RÉGION, DORS ! LE 3 MARS 2004 – Dans différents médias, on rapporte la dénonciation de la députée de Taschereau et porte-parole de l’opposition officielle pour la Capitale Nationale, Mme Agnès Maltais, de l’attitude du gouvernement libéral dans le dossier de l’agrandissement de l’aluminerie Alcoa à Deschambault. « C’est par la voie des médias qu’on apprend aujourd’hui que le gouvernement libéral a cessé de négocier en vue de relancer ce projet d’Alcoa, ni le ministre responsable de la Capitale Nationale ni le député de Portneuf n’ont eu le courage d’annoncer formellement cette décision à la population de la région », a indiqué Mme Maltais.

En réaction, Le Soleil rapporte qu’Alcoa garde le cap et souhaite toujours réaliser les deux projets alors que de son côté, le ministre des Finances Yves Séguin refuse de confirmer si les projets de Baie-Comeau et Deschambault sont liés dans les négociations. « C’est cependant le souhait de la compagnie, a indiqué le ministre, à nous de voir si on peut le faire ».

Bref, les ténors gouvernementaux (les Séguin, Audet, Hamad et consorts) continuent d’alimenter la confusion par leurs déclarations. La vérité, c’est qu’il y a un an, dans la foulée d'un reportage manifestement biaisé du commando-journaliste Michel Morin, de Radio-Canada, les libéraux ont décrié le projet d’agrandissement de l’aluminerie Alcoa-Deschambault, pour des motifs strictement électoraux et aux détriments des intérêts socio-économiques de la région. Tout cela, pour augmenter leurs chances de gagner l’élection dans Portneuf.

Pourtant, ce qui avait été conclu avec Alcoa dans ce dossier, sous le gouvernement Landry, constituait l’aboutissement de négociations étalées sur plus d’une année et équivalait à celle d’Alcan pour Sept-Iles et la Côte-Nord. Posons-nous cette question demeurée à ce jour sans réponse : pourquoi ce qui est et demeure toujours acceptable pour Sept-Îles, la région de la Côte-Nord et la compagnie Alcan ne l’est plus lorsqu’il s’agit de Deschambault, la région de Portneuf et la compagnie Alcoa ? Deux poids, deux mesures ou simple manœuvre électorale dont on ne sait plus comment se sortir ? Au pire, la région de Portneuf va perdre pour longtemps ce projet structurant et essentiel pour l'avenir de l'usine de Deschambault. Au mieux, le gouvernement Charest va conclure finalement une nouvelle entente, plus ou moins aux mêmes conditions, mais n'aura finalement que provoqué bien des retards dans la réalisation de ce projet et gaspillé bien des efforts inutilement. Et pendant ce temps, ma région dors encore…


PASSER À L'ACTION CONTRE L'OBÉSITÉ, LE 29 FÉVRIER 2004 - Dans Le Soleil, en page A11, deux articles concernant le problème de l'obésité, un mal de société qui serait pire que la malnutrition et le tabagisme, selon les experts. Le gouvernement du Québec doit prendre rapidement position et passer en mode action dans la lutte contre l'obésité, selon le professeur Paul Boisvert, de la Chaire de recherche de l'obésité de l'Université Laval. « Le ministre de la Santé (lire : Réparation), Philippe Couillard est muet sur ce problème... », souligne-t-il.

En effet, finiront-ils par se réveiller, lui et ses collègues, qui de l'Éducation, qui du Sport et du Loisir, qui de l'Alimentation, qui de la Famille, qui des Transports, qui des Finances, qui du Trésor... La lutte à de tel problèmes de santé publique et de société, dirais-je même, en appelle à la collaboration de tout un ensemble de secteurs. C'est ce que je m'étais appliqué à faire avec succès à titre de ministre responsable de la Prévention, sous le gouvernement précédent. Le nouveau gouvernement, libéral, bien mal avisé sur ces questions comme sur bien d'autres, s'est empressé de tout annuler dès son arrivée au pouvoir, rapatriant et dirigeant plutôt les quelque 70 M $ que nous avions affecté au virage Prévention dans le budget 2003-2004 vers les mêmes vieilles solutions éculées. On continue ainsi à investir à fonds perdus dans la santé.

ILS DOIVENT TOUS PARTIR ! LE 28 FÉVRIER 2004 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) commente la dénonciation publique par l'ex-athlète Myriam Bédard d'actes répréhensibles dont elle aurait été victime et témoin lors de son passage à Via Rail, en 2001-02. On sait que ce geste a provoqué une réaction de mépris grossière de la part du président du conseil de cette société d'État, Jean Pelletier. C'est la goutte qui fait déborder le vase. M. Pelletier doit partir. « Paul Martin n'avait pas besoin de cette bourde. À lui maintenant de la tourner à son avantage en convainquant l'ancien proche du premier ministre Chrétien de partir de lui-même, immédiatement. Après tout, il y a des limites à fournir des parachutes dorés à des individus qui ont autant profité du pouvoir », de conclure M. Sansfaçon.

En fait, ce n’est pas seulement M. Pelletier qui doit « partir », mais aussi les libéraux au complet. Quand on y pense, voter libéral aux prochaines élections fédérales, c’est voter IMMORAL, considérant tout ce qui s’est passé depuis des années, notamment dans le scandale des commandites.

ON DEMANDE UN MÉDECIN, LE 27 FÉVRIER 2004 – La PC rapporte les résultats d’un sondage Léger Marketing effectué cette semaine qui démontre que quelque 812 000 Québécois cherchent un médecin de famille, dont 59 % depuis plus d'un an. Le sondage a été conduit pour un quotidien montréalais, dont une enquête récente démontrait que toutes les régions du Québec, sauf le Grand Nord, vivaient une pénurie d'omnipraticiens. C'est à Montréal que la proportion de gens recherchant un médecin de famille est la plus importante, 17 %. La métropole semble mieux équipée en médecins spécialistes qu'en omnipraticiens. À l'opposé, la proportion la plus faible est à Québec, 5 %. Selon le même sondage, les quelque sept Québécois sur 10 qui ont un médecin de famille doivent attendre, en moyenne, quatre semaines pour obtenir un rendez-vous.

Et pendant ce temps, le ministre de la Santé (lire : Réparation) brasse les structures et ralentit le développement des Groupes de médecine familiale, une formule qui, si elle avait été véritablement retenue et appliquée par le présent gouvernement, devait permettre de couvrir largement tout le Québec avec les effectifs médicaux existants. En effet, ce n'est pas le nombre de médecins disponibles qui est le problème, c'est l'organisation de leur travail, problème auquel la formule des GMFs répondait effectivement.

UNE AUTRE HAUSSE DE TARIFS, LE 27 FÉVRIER 2004 - Claude Turcotte (Le Devoir) fait état que la Régie de l'énergie accorde à Hydro-Québec une hausse tarifaire de 1,4 % à compter du 1er avril prochain. Cette hausse entraîne à une augmentation moyenne de 1,33 $ par mois pour le client résidentiel moyen et de 1,92 $ pour celui qui habite une maison unifamiliale chauffée à l'électricité. L’augmentation tarifaire s'ajoute à celle de 3 % déjà approuvée par la Régie et qui est en vigueur depuis le 1er janvier et le tout signifie que par rapport aux tarifs en vigueur en 2003, le consommateur résidentiel moyen paie désormais 4,08 $ de plus par mois et celui qui est propriétaire d'une maison chauffée à l'électricité, 5,92 $ par mois, c'est-à-dire 71,04 $ par année.

Que voulez-vous ? Pour que le gouvernement Charest puisse accorder des baisses d'impôt, il faut bien qu'il prenne l'argent quelque part, ... i.e. dans l'autre poche du contribuable. Comment, avec de telles énormités, ne pas comprendre le cynisme que la population entretien à l'égard de la politique ?

OTTAWA SAVAIT DÈS 1996, LE 27 FÉVRIER 2004 – Gilles Toupin (La Presse) rapporte que déjà en 1996, le gouvernement Chrétien savait, grâce à une vérification interne, que ses activités de commandites et de publicité violaient les règles de gestion et d'éthique gouvernementales. Cela n'a pas empêché la poursuite de ces activités et la création, en 1997, d'un programme qui a mené aux abus dénoncés le 10 février dernier par la vérificatrice générale, Sheila Fraser. Rappelons que près de 100 millions $ ont été versés à une poignée d'agences de publicité en honoraires et commissions, dénonçait la vérificatrice générale dans son rapport.

Une vérification interne en 1996, suivie par une vérification externe commandée par le gouvernement à la firme Ernst & Young en 1997, ont permis de conclure à une série de manquements à la procédure habituelle des contrats de commandite. Pourtant, le programme a suivi son cours sans que des correctifs soient apportés jusqu'à ce que la vérificatrice générale révèle, ce mois-ci, que des 250 millions consacrés aux commandites, 100 millions furent versés en commissions à une poignée d'agences de publicité proches des libéraux.

Ah oui ? Et ils prétendent encore qu'ils n'étaient pas au courant ! Mais on nous prend pour des cruches ???

LA COTE CHAREST EN BAISSE, LE 26 FÉVRIER 2004 - Denis Lessard (La Presse) souligne qu’en dépit des efforts récents de Jean Charest pour redresser la barre du gouvernement libéral se poursuit dans l'opinion publique. Désormais, les deux tiers des Québécois, et sept francophones sur 10, sont mécontents de la performance du PLQ au pouvoir. Surtout, c'est la classe moyenne qui est la plus déçue; 74% des gens dont le revenu familial oscille entre 40 000 $ et 60 000 $ sont insatisfaits du gouvernement Charest.

Pendant ce temps, Michel Corbeil (Le Soleil) rapporte que Jean Charest a entrepris des pourparlers avec Ottawa pour obtenir une plus grande participation du Québec sur la scène internationale. Dans le domaine des relations internationales, « j'aimerais en faire davantage », aurait-il déclaré hier à l’ÉNAP.

Conclusion : les Québécois voient pas mal plus clair que le gouvernement Charest le pense, celui-ci étant toujours convaincu qu'il s'agit là d'un simple problème de communication. Deuxième conclusion, Jean Charest tente une diversion en essayant de se donner une stature plus internationale et ainsi de s'éloigner dans l'opinion publique des problèmes "terrain" que connaît manifestement son gouvernement.

PAS AU COURANT ??? LE 26 FÉVRIER 2004 – Gilles Toupin et Joël-Denis Bellavance (La Presse) rapportent qu’un mois après l'éclatement du scandale de Groupaction, un ministre du cabinet de Jean Chrétien s'est porté à la défense des agences de communication de Montréal proches des libéraux, plaidant pour que le gouvernement continue à leur verser de généreuses commissions dans le cadre du programme de commandites.

Selon les documents du Cabinet rendus publics, lors de la réunion du comité des communications du Conseil des ministres, le 10 juin 2002, un ministre non identifié a déclaré «que les frais payés aux agences de publicité sont des dépenses légitimes pour des services et que le gouvernement doit être prudent afin de ne pas ruiner la réputation de l'industrie de la publicité». Un mois plus tôt, la vérificatrice générale avait pourtant publié un rapport qui affirmait que toutes les règles en place dans la gestion de contrats octroyés par le programme des commandites à Groupaction avaient été violées. Elle avait même remis le dossier à la GRC, qui fait toujours enquête.

La Presse dit avoir tenté en vain hier de savoir quel ministre avait tenu de tels propos, le bureau du premier ministre observant le plus grand mutisme.

Après ça, on essaie de nous faire croire que personne n'était au courant... Bien voyons donc ! D'ailleurs, selon des documents obtenus par le Toronto Star, une vérification interne avait sérieusement sonné l'alarme dès l'an 2000 sans que le gouvernement ne s'émeuve de la situation. En réaction, celui-ci se serait plutôt retranché dans des déclarations visant à mettre le sujet sur une voie d'évitement. À propos, à la question « Croyez-vous que les suspensions imposées par Paul Martin à des dirigeants de sociétés fédérales sont des punitions suffisantes et justifiées? », sur Cyberpresse, 90% des 1600 personnes interrogées répondent un NON retentissant !

SUSPENSIONS ÉLECTORALES, LE 25 FÉVRIER 2004 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) écrit que la suspension de trois présidents de sociétés d'État par le gouvernement Martin constitue un autre signe tangible de la volonté du premier ministre de tracer une ligne entre hier et aujourd'hui, entre Jean Chrétien et lui-même. Et c'est, par le fait même, le signal de la tenue prochaine d'élections générales au pays...

L’éditorialiste rappelle au passage que Via Rail a participé directement au financement des séries télévisées crées par la société privée de production de l'ex-journaliste et sympathisant libéral Robert-Guy Scully et a servi de courroie de transmission pour des contributions du gouvernement. L'argent transitait par la société d'État, mais aussi par une agence de communications qui prenait de plantureuses commissions au passage. Pas de contrats écrits, ni d'analyses de rentabilité, que de la propagande et du favoritisme.

Et M. Sansfaçon de conclure ainsi : « de sacrifier ainsi des compagnons d'armes, dont le grand tort fut d'obéir avec zèle aux ordres venus des plus hautes instances politiques du gouvernement précédent, est un geste plus significatif qu'une volée d'outardes pour prévoir un printemps électoral hâtif... »

Bien voyons ! C’est évident ! Quant à Scully, son jupon dépassait effectivement dans toute cette affaire, autant que celui du journaliste de Radio-Canada, Michel Morin, qui a fait la job de bras des libéraux (fédéraux ou provinciaux, c’est la même famille) par un reportage tout aussi destructeur qu’injuste sur l’entente entre l’ancien gouvernement péquiste et Alcoa, dans le dossier de l’agrandissement de l’usine Alcoa-Deschambault. C’était lors de la dernière campagne électorale au Québec. Il ne serait pas inutile qu’on enquête sur le rôle que ce supposé journaliste a joué également au cours des années. Apparemment en service commandé, il est tombé à différentes reprises à bras raccourci sur le gouvernement du Parti Québécois, d’une manière qui sentait la partialité « pro-canadian »…

DÉFICIT OU PAS DÉFICIT ??? LE 25 FÉVRIER 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) écrit que même si Yves Séguin doit composer avec une baisse de 1,1 milliard de dollars de la péréquation par rapport à son budget de juin, le ministère des Finances prévoit qu'il n'y aura pas de déficit pour l'année en cours. Vendredi dernier, le ministre des Finances a affirmé qu'il n'écartait plus que son gouvernement se résigne à déclarer un déficit à la fin de l'année. Mais au ministère, un haut fonctionnaire est formel : il n'y aura pas de déficit. D’ailleurs lundi, M. Charest, contredisait M. Séguin : «Je m'attends à ce que nous puissions présenter un budget équilibré» pour l'année qui s'achève, a-t-il dit, selon le Journal de Montréal.

Qui dit vrai ? Avec ce gouvernement, on ne sait jamais qui croire ? À propos, qu’est devenu dans tout cela le supposé 4,3 milliards de déficits dont on nous parlait, il y a quelques mois ? Disparu ! Recul ou mensonge, encore une fois ?...

L’ÉNORMITÉ, LE 23 FÉVRIER 2004 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) estime que la récente intervention indignée de Bernard Landry, en réaction au scandale des commandites, a de quoi étonner. Et l’éditorialiste de rappeler l’épisode navrante de son ancien chef de cabinet, Raymond Bréard, devenu associé d'une firme de relations publiques qui, selon l’éditorialiste, exigeait des commissions comme intermédiaire pour des subventions de l'État vers des sociétés publiques. « Vraiment, M. Landry aurait dû tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler », de conclure l’éditorialiste.

Comment M. Sansfaçon peut-il comparer l’abîme du scandaleux programme fédéral des commandites, érigé en véritable système, avec le comportement tout aussi erratique que mal avisé d’un ex-membre de l’entourage politique du ministre des Finances du temps ? La comparaison est pour le moins boiteuse. Il s’agit d’un individu qui n’était même plus au service de M. Landry au moment où ces faits ont été allégués. Monsieur Sansfaçon aurait dû affiler un peu plus son crayon avant d’écrire une telle énormité…

QUOI DE NEUF, DOCTEUR ? LE 23 FÉVRIER 2004 – Dans Le Devoir, Yves Samson (Québec) remarque que les médias font grand étalage des nouvelles règles de répartition des médecins dans les régions du Québec. « À les entendre, on dirait que le ministre Couillard est arrivé avec la trouvaille du siècle. Personne n'a pas posé la question: quoi de neuf docteur? », écrit-il. En fait il n'y a rien de neuf. Les libéraux rénovent une vieille formule qui existe déjà depuis les années 1980. À cette époque, les régions obtenaient une cote (A, B, C) : le salaire des médecins et les primes d'éloignement variaient en conséquence.

Monsieur Samson a entièrement raison, il n’y a rien de neuf là-dedans. On tourne en rond et Couillard ou pas, il n’y a rien de réglé contrairement aux engagements pris par Jean Charest.

VERS LA DÉMOCRATIE EN LIGNE ? LE 23 FÉVRIER 2004 - Michel Dumais (Le Devoir) écrit qu’à quelques jours du dépôt du projet de gouvernement en ligne de l'État québécois, il serait fort surprenant de voir ce projet contenir quelque esquisse que ce soit de gouvernance électronique. « Soyons réaliste, (…) il serait beaucoup plus juste de parler d'administration publique en ligne ou e-administration », écrit le journaliste.

Avec l'administration publique en ligne, première de trois grande étapes, on vise à offrir aux citoyens des services interactifs, tout en prétendant faire des économies. Aux formulaires déjà en ligne, nous ne faisons qu'ajouter un simple bouton « Envoyer » pour que le traitement des données se fasse électroniquement. Cela permettra donc de traiter plus rapidement, et en plus grande quantité, les informations provenant des citoyens de toutes les régions. Mais quel que soit son degré de sophistication, une machine ne pourra jamais remplacer un commis de l'État. Ni aujourd'hui, ni demain.

Impossible de parler d'administration publique en ligne sans notamment aborder l'informatisation des systèmes. Il faut favoriser l'utilisation des normes ouvertes, non seulement parce que c'est une tendance qui s'affirme de plus en plus dans le monde industriel, mais aussi à cause des coûts énormes qui seront liés à l'avenir à l'utilisation des systèmes propriétaires. De plus, le gouvernement est le fiduciaire des données publiques. La libre utilisation de celles-ci ne doit en aucun cas être liée à l'utilisation d'un progiciel ou d'un contrat donné à une société.

Conclusion, soyons réalistes et misons sur l'utilisation de normes ouvertes qui n'attachent pas l'administration à des fournisseurs particuliers, propriétaires des sources... Excellente orientation, en effet.

PAS SURPRENANT ! LE 22 FÉVRIER 2004 - Alexander Panetta, de la Presse Canadienne, rapporte que la décision de Paul Martin de lancer une enquête sur le scandale entourant le programme des commandites fédéral ne faisait pas l'unanimité au sein de son cabinet ministériel. Les ministres libéraux fédéraux du Québec ont mené la charge et même tenté de convaincre le premier ministre de renverser sa décision.

« Tous les ministres du Québec, sans exception, se sont prononcés contre la tenue d'une enquête publique », a affirmé un attaché ministériel qui a exigé l'anonymat. « Tout le monde devient un suspect potentiel », a souligné Dennis Dawson, candidat libéral au Québec lors des prochaines élections générales. Finalement, les membres du cabinet ministériel se sont tous rangés derrière la décision de Paul Martin de faire appel à une enquête publique qui devrait par ailleurs débuter dans les prochaines semaines.

Cette résistance ne me surprend pas. En effet, dans de telles circonstances, les soupçons et les rumeurs « beurrent » tout le monde, sans exception, coupable ou pas, ce qui est malheureux sur le plan humain tout autant que pour la classe politique en général. On dira qu’ils ont couru après, mais quand même ! Avec le genre de radio qu’on a, par exemple, dans notre région, le scandale autour de ce programme des commandites aura tôt fait de miner la réputation de tous, sans exception. Et ça, c’est pas facile à vivre pour celles et ceux qui, il y en a certainement, n'étaient pas au courant de ce qui se passait. D’où la résistance des ministres libéraux face à l’enquête qui doit être menée.

QU’EN PENSEZ-VOUS ? LE 22 février 2004 – Rubrique "Qu'en pensez-vous ?", dans Le Soleil d'hier, sur Cyberpresse : Êtes-vous d'accord avec les propos de Me Guy Bertrand lorsqu'il dit: « En démocratie, on peut tout faire si on est prêt à en payer le prix. »

Cette déclaration est pour le moins étonnante de la part d'un avocat d'expérience. Mais je constate que le bons sens l'emporte car sur 1639 répondants, 64% répondent NON et 33 %, OUI. Ce dernier groupe serait-il surtout compososé d'adeptes de la radio poubelle de la région ? C'est un hypothèse vraisemblable.

PÉAGE SUR AUTOROUTE, LE 22 FÉVRIER 2004 - L'idée de l'ex-gouvernement de Mike Harris en faveur du péage automatique sur autoroute privée à l'aide d'appareils photos qui enregistrent les plaques d'immatriculation a tourné au cauchemar. D'une part, les propriétaires de l'autoroute en question, au nord de Toronto, sont en cour contre le gouvernement sur la question des tarifs. Et d'autre part, les erreurs de lecture sur les plaques d'immatriculation sont légion. On rapporte même (Toronto Sun) que des gens qui n'ont jamais emprunté l'autoroute en question ont reçu des factures.

Avis à Jean Charest et à son ministre des Transports, voilà vers quel genre d'aberration peut nous conduire leur sacro-saint partenariat public-privé.

INVITATION À SE TENIR DEBOUT, LE 21 FÉVRIER 2004 - Alec Castonguay (Le Devoir) écrit que selon les documents remis hier à la Régie de l'énergie par Hydro-Québec, les réservoirs sont en déficit constant depuis 1991 et le manque d'eau est de plus en plus important depuis 2000, si bien que la centrale au gaz du Suroît « est pleinement justifiée ». Hydro ne dit ne prévoir aucune amélioration à court terme et souligne que les niveaux d'eau aux allures de montagnes russes compliquent drôlement la tâche de «gestion des risques». Hydro-Québec affirme donc ne plus avoir de « flexibilité et de marge de manoeuvre ».

Avec le projet du Suroît, Hydro estime qu'elle aura la marge de manoeuvre pour répondre à la demande. « Ce projet demeure pleinement justifié en regard des besoins des marchés de l'électricité au Québec et à l'extérieur, comme le concluait le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) en janvier 2003, écrit Hydro. Depuis l'analyse du BAPE, l'année 2003 n'a fait que confirmer et amplifier la justification énergétique du Suroît. »

Sur la question de l'économie d'énergie possible dans les années à venir et que les groupes environnementaux poussent très fort, Hydro s'engage «à maintenir des efforts importants en matière d'efficacité énergétique» et à développer de nouvelles «options de gestion de consommation». Mais le plan A du Suroît reste la priorité absolue.

Pour sa part, Pierre Couture (Le Soleil) rapporte que la Ville de Beauharnois ne veut plus de la centrale au gaz naturel du Suroît. « Pour nous, ce projet n'est plus acceptable », aurait indiqué hier au SOLEIL le maire de Beauharnois, Daniel Charlebois. La municipalité se range ainsi derrière la majorité de sa population, qui rejette massivement le projet de la centrale de 800 mégawatts (MW). « Au moins 80 % de la population ne veut pas de ce projet, a poursuivi le premier magistrat de Beauharnois. Alors, comme j'ai été élu pour écouter mes citoyens et les servir, je me dois de respecter leur volonté. »

Hydro-Québec s’entête donc dans son plan « A », le justifiant également par le fait que d’activer la centrale thermique du Suroît permettrait de moins utiliser une centrale existante, encore plus polluante, celle de Tracy. Belle logique ! Dans tout cela, pourquoi ne pas mettre l’accent enfin sur un programme robuste d’économies d’énergies et en même temps, développer les quelque 1000 MW accessibles par la filière des éoliennes, non polluantes ?

Par ailleurs, bravo à la ville de Bécancour qui se tient debout dans ce dossier. Voyons si les députés libéraux sauront en faire autant en acceptant le principe d’un vote libre sur cette question à l’Assemblée nationale…


FAUSSES REPRÉSENTATIONS, LE 21 FÉVRIER 2004 – Gilles Normand (La Presse) rapporte qu’à l'issue de la réunion de ses députés en vue de préparer la rentrée parlementaire de mars, le chef péquiste, Bernard Landry, a accusé le gouvernement Charest de s'être fait élire sous de fausses représentations. En premier lieu, il a déploré que la situation dans la santé soit « pire qu'avant », alors qu'en campagne électorale, le chef libéral assurait que « tous les problèmes seraient réglés dans les heures ou dans les semaines qui viennent ».

Baptiste Richard-Châtelain (Le Soleil) en offre un bel exemple d’ailleurs. En janvier, 81 patients des grands hôpitaux de Québec ont vu leur chirurgie annulée parce que les urgences débordaient.

Ah HA! … C’est comme dans l’annonce de Familiprix.

À BON ENTENDEUR... LE 21 FÉVRIER 2004 - Michel David (Le Devoir) commente la réaction de Jean Charest devant le scandale des commandites et ses effets sur la réputation du Québec. Là où M. Charest a été vraiment mou pour M. David, c'est dans sa réplique à ceux qui ont imputé ce scandale aux moeurs politiques dissolues des Québécois. « Ça ne m'inquiète pas. Ça peut arriver ici comme ailleurs. Personne n'a le monopole de la vertu », a-t-il observé. Remarquable démonstration de stoïcisme. Même Belinda Stronach, qui a autant d'affinités avec le Québec qu'une Martienne, semblait plus indignée que lui. « Ça relève du fédéral », s'est-il défendu. Le premier ministre, à qui il incombe de défendre le droit des Québécois de choisir librement leur avenir, approuve-t-il cette façon de faire la promotion du fédéralisme ?

En outre, M. Charest sait surtout que le Parti libéral du Canada et le Parti libéral du Québec sont des vases communicants qui partagent les mêmes militants, les mêmes organisateurs et les mêmes amis. S'il fallait qu'on découvre qu'une partie des 100 millions escroqués aux contribuables a profité d'une manière ou d'une autre au PLQ, c'est toute la famille libérale qui serait sérieusement éclaboussée, rappelle le chroniqueur.

Une ligne que sa collègue journaliste, Kathleen Lévesque, reprend essentiellement lorsqu’elle écrit que dans les officines du gouvernement libéral à Québec, les prières doivent être nombreuses depuis la semaine dernière pour que les effluves du scandale des commandites ne traversent pas la rivière des Outaouais. Et pour cause: les copains du Parti libéral du Canada sont aussi ceux du Parti libéral du Québec. Le premier ministre Jean Charest a d'ailleurs senti le besoin de souligner qu'aucun membre de son entourage n'a été impliqué dans la magouille fédérale.

Dans un autre article, madame Lévesque écrit que Québec doit prendre en compte les dérapages soulevés par le rapport de la vérificatrice générale dans le scandale des commandites avant de mettre en branle son plan de « réingénierie » de l'État, dont le partenariat avec le privé sera le moteur. Pour le professeur Yves Boisvert, spécialiste en éthique à l'ÉNAP, le programme fédéral de commandites et l'idée du gouvernement de Jean Charest de « réinventer le Québec » relèvent de la même logique. Il s'agit d'un transfert de la gestion d'une activité gouvernementale entre les mains du secteur privé.

Le gouvernement Charest doit donner des garanties selon lesquelles la reconfiguration de l'État ne sera pas l'occasion de copinage ou de patronage et que des mesures d'encadrement rigoureuses seront mises en place, estime M. Boisvert. Tout ce qu'il ne faut pas faire est dans le rapport Fraser, écrit noir sur blanc : absence de surveillance, faux sous-traitants parce qu'il s'agissait de la division d'une même boîte, surfacturation, fausse facturation.

« Le scandale des commandites le démontre : le privé laissé à lui-même ne vise qu'une chose, maximiser la rentabilité», ajoute Yves Boisvert, qui rappelle que le gouvernement Charest doit se montrer particulièrement prudent compte tenu des vieilles amitiés de l'entourage libéral.

À bon entendeur, salut !

AUTRE SCANDALE, LE 19 FÉVRIER 2004 – La PC rapporte qu’alors que le surplus accumulé dans la caisse du régime d'assurance-emploi atteint 44 milliards $, le fédéral se défend toujours contre les critiques qui trouvent ce surplus excessif. Il reconnaît, mais du bout des lèvres, que les cotisations à l'assurance-emploi devraient être réduites. On prévoit que par ce programme, le gouvernement Martin ira chercher, cette année encore, 3 milliards $ de plus dans les poches des contribuables que la somme requise pour faire ses frais. Et malgré ce surplus, des milliers de travailleurs, et notamment des employés à temps partiel, qui sont le plus souvent des femmes, ne peuvent toucher d'assurance-emploi à cause des restrictions imposées en 1996.

Environ 15,1 millions de travailleurs ont cotisé au régime en 2001, mais seulement 2,4 millions d'entre eux ont touché des prestations.

Oui, un autre scandale. Virons les donc à la prochaine occasion…

LA MOLLESSE DE CHAREST, LE 19 FÉVRIER 2004 – (PC) Le premier ministre québécois Jean Charest est « mou et complaisant » à l'égard du scandale qui secoue le Parti libéral fédéral, a accusé mercredi le chef de l'opposition à l'Assemblée nationale, Bernard Landry. « Je suis déçu par la réaction de notre premier ministre. Il a été mou et complaisant », a déclaré hier M. Landry. « C'est vrai que M. Charest doit en partie son élection aux libéraux fédéraux, car ils sont venus l'aider. Ils partagent la même idéologie fédéraliste, mais ce n'est pas une raison pour laisser passer une chose aussi monstrueuse », a poursuivi M. Landry. Selon le chef péquiste, « On doit s'élever avec vigueur contre ce qui s'est passé à Ottawa. Mais le premier ministre (Charest) a fait le contraire, il a fait le bon gars », a déclaré M. Landry.

Dur avec le Québec, mou avec Ottawa, du grand Charest...

LA CAISSE REBONDIT TEL QUE PRÉVU, LE 18 FÉVRIER 2004 - La Presse canadienne rapporte que la Caisse de dépôt et placement du Québec confirme un rendement positif de 15,2 % pour l'année financière 2003. Ainsi, la Caisse enregistre une croissance de son actif de 11,5 milliards $, après avoir connu deux années difficiles avec des pertes importantes. Le président, Henri-Paul Rousseau, explique cette bonne performance par une forte reprise des marchés, des performances solides au niveau des portefeuilles de placements, des obligations et de l'immobilier.

Tel que nous l’expliquons d’ailleurs depuis deux ans. Si la Caisse a connu deux années difficiles, c’est essentiellement en raison de l’effondrement du marché des actions. Maintenant que les bourses remontent, l’actif de la Caisse remonte nécessairement. Il n’y a rien de magique ni de surprenant là-dedans.

LE BAVEUX, LE 17 FÉVRIER 2004 - La PC rapporte que Jean Chrétien a éludé hier toutes les questions de la presse portant sur le scandale du programme des commandites. À coup de plaisanteries et de haussements d'épaules, l'ex-premier ministre a donné un aperçu de la façon dont il aurait traité la crise qui secoue le Parti libéral. « Nous devrions aller faire du ski aujourd'hui, ça vaudrait mieux », a-t-il lancé aux journalistes.

Baveux ??? Mais que dire d'autre devant cette attitude grotesque du chef du gouvernement à l'origine de ce programme dont la gestion fait aujourd'hui scandale...

SONDAGE : CHRÉTIEN DOIT TÉMOIGNER, LE 17 FÉVRIER 2004 - Daniel Lessard (La Presse) écrit que les Canadiens sont presque unanimes: neuf électeurs sur 10 estiment que Jean Chrétien doit témoigner devant une commission d'enquête indépendante, pour expliquer «ce qu'il savait» du controversé programme de commandites. De plus, presque deux Canadiens sur trois jugent que le premier ministre Paul Martin devrait reporter les prochaines élections générales, le temps qu'une enquête impartiale fasse toute la lumière sur l'utilisation des fonds publics dans ce programme controversé. Ces constats percutants se trouvent dans une enquête Ipsos-Reid, commandée par The Globe and Mail et publiée aujourd'hui.

C'est tout dire...

LE « BÉNÉFICE » DU DOUTE ? LE 17 FÉVRIER 2004 - Hélène Buzzetti et Robert Dutrisac (Le Devoir) remarquent que même s'il est incapable de dire où l'argent du scandale des commandites est allé, Paul Martin a soutenu, hier, que le Parti libéral du Canada n'était pas corrompu. Quant à savoir si une partie de l'argent du scandale des commandites a pu se retrouver entre les mains de députés libéraux, M. Martin ne pouvait l'écarter. « Je ne sais pas où l'argent est allé. C'est pourquoi j'ai annoncé la tenue d'une commission d'enquête (…). Nous allons découvrir la vérité, nous allons faire le ménage. (…) Mais ce sera sans doute après les prochaines élections fédérales prévues pour le printemps », aurait affirmé le premier ministre.

Voyez ! Ils tenteront probablement de se faire réélire rapidement en tablant sur un certain bénéfice du doute.

BAIE-COMEAU PROGRESSE, LE 17 FÉVRIER 2004 - Steeve Paradis (Le Soleil) écrit qu’Alcoa aurait actuellement en main une proposition du gouvernement dans le dossier des négociations visant la modernisation de son aluminerie de Baie-Comeau, un projet de 1 milliard $. Pour le groupe de leaders de la Manicouagan qui milite pour la concrétisation du projet, il s'agit d'un signe que le gouvernement désire un règlement positif du dossier. « Le gouvernement a déposé vendredi une proposition à Alcoa, a révélé le maire de Baie-Comeau Ivo Di Piazza, à la sortie d'une rencontre de près de 90 minutes avec le premier ministre Jean Charest hier en début de soirée. On sent que le premier ministre comprend que si le projet ne marche pas, c'est 900 jobs de moins pour la région. » Le maire a dit détecter une bonne réception de M. Charest. « L'un des objectifs était de le sensibiliser à l'importance du dossier, a lancé M. Di Piazza. On a besoin de ce projet pour poursuivre le développement économique de la Manicouagan. »

Pendant ce temps, aucune nouvelle venant de « leaders » de la région de Portneuf qui militeraient éventuellement pour le projet d’agrandissement de l’aluminerie Alcoa à Deschambault . Mystère !!!

10 MOIS PLUS TARD, LE 17 FÉVRIER 2004 - Isabelle Paré (Le Soleil) le ministère de la Santé et des Services sociaux vient d'octroyer un contrat de deux millions pour assurer l'informatisation de toutes les prescriptions faites dans les Groupes de médecine familiale (GMF), prélude aux investissements d'environ 250 millions que souhaite réaliser Québec. Ce premier contrat est en fait le résultat d'un appel d'offres lancé en février 2003, pendant le mandat des péquistes, pour amorcer l'informatisation des GMF. Ceci permettra au ministère de la Santé de fournir à tous les GMF qui le désirent un module de prescription informatisé qui aidera les médecins à prévenir les erreurs et les prescriptions inappropriées. Testé au cours des mois de juin à septembre 2003, cet outil intelligent permet de prévenir les médecins, au moyen d'une alerte informatique, des dangers d'allergies ou d'interaction médicamenteuse reliés à 8000 médicaments et produits homéopathiques ou naturels.

… on se pète les bretelles dans la foulée d'une autre excellente initiative du gouvernement précédent, remarquez bien ! Une autre que le nouveau gouvernement libéral n'a pas eu le temps d'arrêter... heureusement !

QUI CROIRE ? LE 16 FÉVRIER 2004 - Michel Godin (Le Soleil) écrit qu'aux yeux du député de Portneuf (lire : Pont-Rouge) la décision de Québec de soumettre à l'attention de la Régie de l'énergie le projet de la controversée centrale au gaz naturel du Suroît ne met pas en péril l'agrandissement de l'aluminerie Alcoa de Deschambault. « Cette décision à propos de Suroît est très sage de la part du gouvernement. Ça démontre qu'il est à l'écoute de la population et qu'il est préoccupé par l'environnement, aurait-il dit (ici, les faits contredisent les discours). Avec les informations mises à sa disposition, le gouvernement n'était pas en mesure, hors de tout doute raisonnable, d'embarquer dans le projet. Et même s'il (le Suroît) avait contribué à augmenter la capacité énergétique du Québec, il ne faut pas voir de lien direct entre le Suroît et Alcoa », aurait-il ajouté.

Pourtant, quelques jours plus tôt, il déclarait que le projet de centrale thermique était nécessaire (Denise Paquin, Le Courrier de Portneuf, 8 février) et que le projet du Suroît pourrait devenir la planche de salut d’Alcoa à Deschambault (Michel Godin, Le Soleil, 26 janvier). Il disait alors : « Le Suroît, c’est un pas dans la bonne direction pour l’agrandissement d’Alcoa. Il offrira au Québec la marge de manœuvre nécessaire pour répondre aux besoins des entreprises et des industries. »

Quant à Jean Charest, il a déclaré tout récemment n'appuyer aucun projet de grandes alumineries tant que le Québec n'aura pas augmenté ses ressources en hydroélectricité. Pour son gouvernement, il faudra attendre une nouvelle génération de barrages hydroélectriques avant d'appuyer d’autres projets.

Qui croire ? Le député de Pont-Rouge lorsqu'il répond aux questions dans Le Soleil du 26 janvier ? Ou celui dont on rapporte les propos dans l'édition du 16 février du même quotidien ? Ou celui qui répond aux questions dans le Courrier de Portneuf du 8 février ? Ou bien Jean Charest ???

Enfin, le mystère demeure entier : comment expliquer que le projet d'agrandissement d'Alcoa à Deschambault, tel que conclu sous le gouvernement précédent, a pu être considéré comme inacceptable par les Charest, Séguin, Audet et consorts, alors que le projet équivalent d'agrandissement de l'aluminerie d'Alcan à Sept-Iles n'a jamais été dénoncé par le gouvernement Charest ? Pourquoi ce qui est OK pour Alcan, Sept-Iles et la Côte-Nord, ne l'est plus pour Alcoa, Deschambault, la région de Portneuf ? Deux poids-deux mesures ou simple manoeuvre électorale ? Au rythme où ledit député essaie aujourd'hui de rétablir le projet d'agrandissement de Deschambault, il faut conclure à une simple, quoique redoutable, manoeuvre électorale.


SAGA DES COMMANDITES, LE 16 FÉVRIER 2004 – Vincent Marissal (La Presse) rapporte que si Paul Martin nie que la guerre ait repris entre son équipe et les fidèles de Jean Chrétien, il blâme une fois de plus son prédécesseur en affirmant que la trop grande concentration des pouvoirs au bureau de l'ancien premier ministre a été en grande partie responsable du scandale des commandites. Confiant d'être blanchi, Paul Martin s'est même engagé à démissionner si jamais l'enquête publique faisait la preuve qu'il était au courant des malversations du programme des commandites. De son côté l'ex-animateur Jean Lapierre, devenu officiellement candidat dans Outremont hier, dit vouloir mettre fin à la division qui mine l'aile québécoise du Parti libéral en forçant les troupes à se «serrer les coudes» et à s'unir une fois pour toutes derrière Paul Martin.

C’est bien ce que je vous disais hier. La machine libérale de « Pôl Maartenn » est bien sûr à l’œuvre pour éteindre les tensions à l’interne créées par le scandale des commandites. Même si la côte est plutôt grosse à remonter, ce n’est pas là une mission impossible, la mémoire collective défaillante aidant. À propos, le scandale du dossier du contrôle des armes à feu, un programme inapplicable qui a déjà coûté quelque 2 milliards de dollars, qui en répondra ? Et Liza Frulla, qui veut démarrer un autre programme de commandites pour remplacer l’ancien, qui la calmera ?

QUEL COURAGE ! LE 15 FÉVRIER 2004 - La PC rappelle que l'animateur Jean Lapierre sera confirmé cet après-midi comme candidat libéral dans la circonscription montréalaise d'Outremont, en vue du prochain scrutin fédéral. Le lieutenant québécois de Paul Martin n'aura aucune opposition lors de l'assemblée d'investiture.

Alors, MONSIEUR se présente, sans opposition, dans la confortable circonscription d'Outremont ? Quel courage !

L’ASTUCE DÉNONCÉE, LE 15 FÉVRIER 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) rappelle que peu de gens dans l'entourage de Jean Charest dès la fin 2003 une grogne telle qu’elle se transformerait en une véritable désaffection de la population à l'endroit de son gouvernement. Jean Charest veut rétablir les ponts avec la population. Il veut rétablir le dialogue : écouter la population mais en même temps «garder le cap» et ne rien arrêter. Le chef libéral veut avant tout qu'on l'entende lui, et son message de changement et d'urgence. Qui voudra l'écouter ?

Une manœuvre qui n’échappe pas non plus à Jean-Paul Paquette (Ville-Marie). Toujours dans Le Devoir, il dénonce l'astuce sur la «réingénierie» selon Jean Charest. Pour ce faire, quatre messes basses et une grand-messe sont annoncées. Consultation ? Que non. Semblant d'écoute, diversion -- c'est déjà commencé : visite à des enfants, désignation impromptue de 2004 «année de la famille» --, tentative de focaliser l'attention des médias sur les messages des prêcheurs qui vanteront les vertus de sa réingénierie. Pendant ce temps – tel qu’annoncé au Conseil général du PLQ en fin de semaine dernière -- Jean Charest gardera le cap. Démarche de marketing donc. Parce que l'information manque ? Elle surabonde. Parce que le message ne passe pas ? Il passe comme une tonne de brique !

Pour sa part, Réginald Harvey, toujours dans Le Devoir, commente la restructuration est en cours du côté de la santé… « Mais à quel prix? Et après quelles luttes? » Il y a toujours des feux à éteindre à gauche et à droite dans le réseau. Tantôt, il devient impérieux d'apporter des correctifs pressants dans les centres hospitaliers de soins de longue durée et dans les urgences; à d'autres moments, il faut vite trouver les solutions pour combler les pénuries de professionnels en différents endroits; sans compter que les équipements requis et adéquats manquent à l'appel dans plusieurs cas. Tout cela dans un cadre financier à l'intérieur duquel la santé draine déjà 19 des 54 milliards $ du budget global du Québec.

… et pendant ce temps, on brasse les structures, dans la santé, le développement régional, la main-d'oeuvre, sans résultat. Avez-vous l'impression que les problèmes sont aujourd'hui réglés ou moins aigus dans les urgences, dans les services à domicile et autres services de première ligne, dans l'hébergement pour les personnes âgées ou les soins prolongés ? Non ? Moi non plus ! On va continuer à pomper l'argent inutilement dans les veilles façons de faire. Comme le disait il y a quelques jours Pierre Fortin, professeur d'économie à l'UQAM, on s'en va vers un cul de sac avec les politiques du gouvernement Charest. Dans 20 ans, le gouvernement du Québec ne sera plus qu'un gros ministère de la Santé, au rythme ou l'on recule actuellement.

Est-il nécessaire de rappeler que le Parti libéral s'était engagé, en avril dernier, à corriger la situation « dans les jours, voire les heures » qui suivraient son élection. Force est de constater que les promesses libérales n’étaient que de la poudre aux yeux. Il semble de plus en plus clair que les problèmes du réseau de la santé, particulièrement les délais d’attente à l’urgence, s’aggravent. Le gouvernement Charest doit cesser de croire que ses belles paroles et le brassage de structures d’établissements du ministre Couillard répondent aux besoins en soin de santé des Québécoises et des Québécois. Le gouvernement libéral n’est pas au rendez-vous des actions concrètes que s’était fait promettre la population. C'est ça le changement qu'ils promettaient ?


NOUVEAU MAL DU SIÈCLE, LE 14 FÉVRIER 2004 - Fabien Deglise, rappelait dans Le Devoir, édition du mercredi 11 février 2004, une guerre qui a mal tourné : la mauvaise alimentation. Si l’on fume moins, on mange maintenant plus et plus mal. L'embonpoint et l'obésité -- avec les troubles de santé graves qui en découlent -- posent désormais une des plus graves menaces à la santé publique dans notre histoire.

« Ça s'annonçait depuis longtemps, selon le cardiologue Georges Honos, porte-parole de la Fondation des maladies du coeur. Mais là, ça empire, d'autant plus que l'embonpoint et l'obésité n'affectent plus seulement les adultes. Les enfants, de plus en plus jeunes, sont maintenant concernés. (…) C'est une épidémie, soutient M. Honos. Une épidémie qui découle de notre mode de vie moderne et qui est à l'origine de l'apparition, par exemple, du diabète de type 2 chez des gens dans la vingtaine, une clientèle que nous n'avions pas l'habitude de voir pour ce type de maladie par le passé. »

Québécois, Québécoises, réveillez-vous !

MODÉREZ VOS TRANSPORTS ! LE 15 FÉVRIER 2004 - La PC rapporte que le ministre fédéral des Affaires étrangères, Bill Graham, souhaite que la gouverneure générale Adrienne Clarkson se déplace moins souvent à l'étranger et qu'elle diminue la taille de son entourage, à la suite des révélations selon lesquelles elle avait dépensé 5,3 millions $ pour un séjour dans trois pays nordiques, l'automne dernier. Mme Clarkson, qui affirme être « au-dessus de la politique », a fait savoir, par ses adjoints, qu'elle avait effectué ce séjour à la demande de l'ancien premier ministre Jean Chrétien.

Au-dessus de la politique ? Elle est bien bonne, celle-là. La réalité, c'est que je n'ai jamais vu la Gouverneure générale, tout comme la Lieutenant-gouverneure au Québec, vendre autant le Canada depuis le début de leurs mandats respectifs. C'est sûr qu'elles sont en service commandé... Se pourrait-il qu'elles ne s'en aperçoivent même pas ??? Deux personnes sympathiques et d'autant plus redoutables pour vendre la feuille d'érable, particulièrement auprès des jeunes. En passant, pour l'avoir croisé à quelques reprises au cours de mes mandats, je peux témoigner que Bill Graham est une personne intéressante à rencontrer, compétente, posée... un vrai plaisir que de traiter avec lui.

LE « RED PACK » EN ÉMOI, LE 15 FÉVRIER 2004 - Gilles Toupin (La Presse) rapporte que les révélations sur le scandale des commandites entraînent les libéraux de Paul Martin en chute libre dans les sondages partout au Canada. Un sondage CROP réalisé pour La Presse relègue le gouvernement à 34 % des intentions de vote alors que le Bloc québécois fait une remontée spectaculaire (47 %). Les réactions au scandale ont été particulièrement fortes dans l'ouest, alors que les libéraux ont perdu 15 points en Colombie-Britannique pour plonger à 27 %. Même en Ontario, le château fort du PLC, les rouges ont perdu 10 points, passant de 57 % à 47 %.

Pour sa part Joël-Denis Bellavance (La Presse) fait état que des partisans de Jean Chrétien menacent Paul Martin de représailles s'il persiste à lier l'équipe de l'ancien premier ministre au scandale des commandites qui déclarait jeudi qu’un « petit groupe de fonctionnaires » avait suivi les instructions de leurs maîtres politiques. La PC confirme d’ailleurs que, loin de s'apaiser, la tempête s’accentue alors qu'une lettre datée de février 2002 est venue hier hanter Paul Martin et que la vérificatrice générale dévoilait le nom de quatre ministres sous l'administration de Jean Chrétien : David Dingwall, Alfonso Gagliano, Don Boudria et Ralph Goodale. Pendant ce temps, les partisans de Jean Chrétien promettent la guerre si le premier ministre traîne son prédécesseur dans la boue.

Mais pour Bernard Descôteaux (Le Devoir) le scandale des commandites est sans nul doute la plus grosse bombe politique qui ait jamais frappé un gouvernement au Canada. Jean Chrétien et Paul Martin n'ont pas fini de rendre des comptes. La responsabilité de Jean Chrétien est en cause à un double titre, à la fois comme premier ministre et comme chef du Parti libéral du Canada. Sa première faute aura été de permettre la transgression des normes administratives du gouvernement. Le mauvais exemple est venu de haut.

Ouf ! Ça va mal dans le « Red pack » libéral fédéral ! Je suis bien curieux de voir si l’éclatement qui pointe sera finalement contrôlé par la machine libérale normalement très efficace pour éteindre les tensions à l’interne. Mais il y a une limite à défendre l'indéfendable. Quant aux réactions de protection à l’endroit de Jean Chrétien, elles sont, en soi, proprement scandaleuses. Qui était le chef du gouvernement à l’origine et tout au long des excès du programme des commandites ? Faudrait pas, encore une fois, nous prendre pour des caves… Ah oui ! Incidemment, puisque j'habite dans la région de Portneuf, que pense de tout cela notre député libéral fédéral, Claude Duplain ? Pourrait-on l'entendre pour une fois ?

QUEBEC BASHING, LE 14 FÉVRIER 2004 – Jean-François Bégin (La Presse) estime que ça commence à ressembler à une habitude: après Don Cherry et ses commentaires xénophobes sur les joueurs de hockey francophones, c'est maintenant au tour de l'animateur de talk-show américain Conan O'Brien de casser du sucre sur le dos des Québécois. Pierre-André Normandin (Le Soleil) rapporte de son côté que la visite de l'animateur vedette américain à Toronto a déclenché hier une véritable controverse linguistique suite à la diffusion, jeudi soir, d'une capsule satirique au sujet du Carnaval de Québec : les Québécois ont été qualifiés de personnes « détestables et endormantes ».

… et on pourrait y ajouter les récentes réactions venant de l’Ouest sur le scandale des commandites. À preuve, le Ottawa Citizen qui, dans un éditorial cette semaine, voit un lien direct entre le manque d'éthique, le Parti libéral et le Québec. Ce que confirme, de Toronto, le National Post qui écrivait pour sa part que le scandale des commandites aura notamment pour effet de nuire à l’unité nationale de par les réactions défavorable qu’il suscite déjà à l’encontre du Québec. Le « Québec bashing » reprend de plus belle… En passant, que sont devenues les déclarations d’amour d’antan ?

Enfin, si l’on peut s’offusquer à juste titre des propos de l’animateur de talk show O’Brien, n’oublions pas qu’il y a ici même, dans notre propre cour, au Québec, des animateurs radio qui n’ont de cesse de cracher sur le Québec et sur leurs semblables… Comment sérieusement peut-on s’offusquer des satires anti-Québec dans la bouche d’un animateur venu de Toronto ou des États-Unis quand, autour de nous, on se délecte des propos d'autres animateurs qui en font autant ici même ? Est-ce parce qu'ils sont de chez-nous, que leurs dégurgitations sont plus acceptables ?


BÉCHARD TRÉBUCHE, LE 14 FÉVRIER 2004 - Kathleen Lévesque (Le Devoir) écrit qu’en plus d'être incapable de référer en 24 heures les nouveaux demandeurs d'aide sociale pour les diriger vers des emplois disponibles ou une formation, la «nouvelle philosophie» que tente d'implanter le ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, Claude Béchard, ne génère pas les économies escomptées. En juillet dernier, le ministre Béchard estimait pouvoir réaliser des économies de 188 millions avec le virage qu'il faisait prendre. Aujourd’hui, il a cessé de parler d'objectif financier précis.

Un rapport dont Le Devoir a pris connaissance grâce à une source qui connaît bien les rouages d'Emploi-Québec précise qu’une fraction seulement de la clientèle potentielle a été référée par la Sécurité du revenu à Emploi-Québec. Le ministre Béchard a refusé de commenter et son cabinet aurait enclenché une chasse aux sorcières à la Sécurité du revenu, croyant y trouver un fonctionnaire trop bavard avec les journalistes.

Les supposées vedettes du gouvernement Charest se plantent invariablement, une à une. voilà où mènent l’improvisation et l’incompétence.

POINTE D’ICEBERG, LE 13 FÉVRIER 2004 – Gilles Toupin (La Presse) rapporte que les exemples de malversations donnés dans le récent rapport sur le programme de commandites ne sont que la pointe d'un iceberg, selon ce qu’a confirmé Sheila Fraser devant le Comité des comptes publics de la Chambre des communes. « Nous avons pris seulement un échantillon, a répété par la suite aux journalistes la vérificatrice. Si nous avions décrit dans le rapport toutes les transactions, c'est un livre que nous aurions publié. Parce que toutes les transactions dans le programme de commandites n'avaient pas de documentation, pas de justification. Nous avons donc pris un échantillon qui reflétait la façon dont ce programme a été géré. »

Pour sa part Joël-Denis Bellavance (La Presse) rapporte que Paul Martin reconnaît maintenant l'évidence, à savoir que les fonctionnaires qui ont utilisé le controversé programme de commandites pour détourner des fonds publics en ayant recours à des agences de communication de Montréal proches des libéraux, ont agi de la sorte après avoir obtenu des instructions de leurs maîtres politiques.

Et dire qu’en plus, la guerre des drapeaux nous passait sur le dos au Québec. Dire en plus que maintenant, dans le Canada anglais, de l’Ouest pour être plus précis, on dénonce que le Québec a été outrageusement avantagé dans ce programme de commandites. Non seulement on s’est fait f…, mais on nous le reproche en plus !

BRAVO À QUÉBEC, LA VILLE ! LE 13 FÉVRIER 2004 – Valérie Gaudreau (Le Soleil) rapporte qu’après plus d'un an de consultation, la Ville de Québec a présenté hier sa politique en matière d'activités physiques. « Ce plan nous permettra de savoir dans quelle direction aller pour les prochaines années », aurait indiqué le maire Jean-Paul L'Allier pour qui la politique est « l'affirmation claire que la Ville a choisi de placer le sport au cœur de ses préoccupations ». « Le but ultime est d'amener la population à pratiquer des activités physiques, c'est le sport pour tous », selon Guylaine Noël, conseillère municipale responsable des loisirs, des sports et de la vie communautaire.

Québec, la ville, fait montre d’une vision qui pourrait servir d’exemple aux ministres québécois de la Santé (lire : Réparation), Philippe Couillard, ou de l’Éducation (Pierre Reid). Malheureusement, c’est plutôt le contraire qui s’est produit jusqu’ici par le gouvernement Charest qui s’empressait, dès son arrivée au pouvoir, d’abolir le programme « Ça bouge après l’école » ou d’annuler les 70 millions de dollars additionnels prévus pour la Prévention dans le dernier budget Marois afin d’injecter le tout dans les vieilles formules hospitalo-centristes. Résultat : les urgences débordent autant qu’avant et on continue d’engraisser nos jeunes comme des boudins… Quelle farce !

RESPONSABILITÉ MINISTÉRIELLE, LE 12 FÉVRIER 2004 - Joël-Denis Bellavance (La Presse) fait état que les libéraux fédéraux sont sur les dents alors que Paul Martin continue de plaider l'ignorance dans le dossier du scandale des commandites, mettant la faute sur un petit groupe de fonctionnaires au ministère des Travaux publics. Raymond Giroux (Le Soleil) renchérit en décrivant ce premier ministre aux abois qui contre-attaque sur une cible de choix : la douzaine de fonctionnaires qui auraient trafiqué.

Pendant ce temps, sur le site du journal Le Soleil, dans Cyberpresse, 93% des lecteurs répondaient NON à la question suivante : « Croyez-vous que Paul Martin dit la vérité lorsqu'il affirme qu'il ne savait rien du scandale des commandites ? » C’est tout dire.

Par ailleurs, que devient le principe de la responsabilité ministérielle dans tout cela ? C’est un principe fondamental dans le parlementarisme britannique. Au courant ou pas, un ministre, un premier ministre, voire l'ensemble du gouvernement, demeurent responsables de ce qui se passe à l’intérieur de la machine gouvernementale. Il se peut théoriquement que tous n’aient pas été au courant, mais ils demeurent quand même responsables de ce qui s’est passé. On ne peut en ces matières plaider l’ignorance et ça fait plutôt « petit » de faire porter l’odieux de ce scandale sur des subalternes. Quel courage, n’est-ce pas ?

Enfin, voilà à quel genre d'excès peut mener le fanatisme « fédéraste » et le laxisme qui caractérisaient l'équipe Chrétien, une attitude qui se prolongera certainement au sein du gouvernement Martin...


LE CHAT SORT ENFIN DU SAC, LE 11 FÉVRIER 2004 – Dans tous les journaux, l’on fait grand état du dépôt du rapport dévastateur de la vérificatrice générale Sheila Fraser sur le programme des commandites, initiative née dans la foulée du référendum québécois de 1995. « Les mots me manquent », a dit la vérificatrice après avoir de son propre aveu épuisé son vocabulaire sur le côté « choquant » et « scandaleux » de son rapport. Celui-ci incrimine même la GRC, responsable de l'enquête sur l'ensemble du scandale, et dénonce « le non-respect généralisé des règles de passation des contrats ».

Raymond Giroux (Le Soleil) rapporte la réaction incroyable de Paul Martin : « Je ne savais rien de tout cela ! ». Pour le journaliste, la bombe attendue hier a bel et bien explosé à la face du gouvernement libéral et de ses ministres québécois anciens et actuels. Le rapport de la vérificatrice générale Sheila Fraser a ravagé non seulement le ministère des Travaux publics et son ancien titulaire Alfonso Gagliano, mais aussi une série de sociétés d'État comme Postes Canada et Via Rail, qui ont servi de boîtes aux lettres entre le gouvernement et des agences de communication liées au Parti libéral. Le phénomène de violation de toutes les règles du jeu par des fonctionnaires dénoncé dans un premier rapport sur Groupaction, au printemps 2002, est généralisé.

Feindre l'ignorance de la part de Paul Martin relève de la plus grossière des impostures. Quel ministre ou député(e) fédéral(e) pouvait-il ou pouvait-elle ignorer ce qui se passait. Peu après 1995 en effet, nous avons vu apparaître la feuille d'érable et les logos "canadians" de tous genres sur le terrain, dans nos communautés. On pouvait voir constater l'offensive des commandites et être témoins de ces excès sans pour autant être ni ministre, ni député, ni d'Ottawa (n'est-ce pas M. Duplain, député libéral de Portneuf aux Communes ?).

En effet, en plus du scandale administratif et politique qui a entaché ce programme fédéral, j’ai pu constater personnellement jusqu’à quel point ce programme pouvait être utilisé sur le dos d’organismes sans but lucratif qui, bien qu’ayant un urgent besoin de financement, désapprouvaient ce genre de manœuvre. Dans un cas bien précis, la firme qui gérait une commandite de 2 000 $ exigeait une visibilité énorme de la « feuille d’érable ». Bien plus, on demandait à voir la liste des personnes appelées à prendre la parole lors de l’événement, on faisait pression pour que le député libéral fédéral du coin puisse rencontrer telle ou telle personne. J’étais « furax »! Tout cela pour 2000 $ alors que cet organisme était déjà financé par Québec pour un multiple, sans exigence de visibilité de la sorte... par respect pour la mission poursuivie par celui-ci.

Je disais souvent, mi-sérieux, que si les subventions obtenues du gouvernement du Québec avaient donné lieu « en grosseur de pancartes » à une visibilité proportionnelle à celle exigée par le fédéral, la plupart des villages de la région de Portneuf seraient disparus derrière les panneaux. En tous les cas, j'ai toujours de la difficulté à comprendre comment dans nos communautés, on pouvait accepter que le fédéral se comporte de manière aussi odieuse, irrespectueuse du citoyen, sans protester.


C’EST PAS RÉGLÉ ??? LE 10 FÉVRIER 2004 – Ariane Krol (La Presse) écrit que des CLSC de la région de Montréal se voient contraints de réduire leur offre de services médicaux, car les nouvelles exigences du ministère de la Santé obligent leurs médecins à travailler jusqu'à 12 heures par semaine dans des hôpitaux et des CHSLD. « On a déjà deux médecins qui sont partis et un troisième qui est en réflexion », témoigne Sylvie Lorange, porte-parole du CLSC de Rosemont. Depuis 10 jours, ce CLSC a dû réduire son offre de cinq à deux ou trois demi-journées de clinique sans rendez-vous par semaine. La direction estime qu'environ 200 personnes ont perdu leur médecin de famille, une situation qu'elle juge inquiétante, car près du tiers de sa clientèle est composée de patients de 65 ans ou plus qui n'arrivent pas à se trouver de médecins dans les cliniques privées du quartier. « On essaie de leur donner les meilleurs soins avec le nursing, mais après avoir épuisé toutes les possibilités, c'est vers les urgences qu'ils vont se tourner », dit Sylvie Lorange.

Comment ??? C’est pas réglé ces affaires là !!! Jean Charest s’était pourtant engagé prioritairement à régler les problèmes dans la Santé… Malheur, il a mandaté pour cela un ministre hospitalo-centriste qui a annulé ce qui était pourtant bien engagé par le gouvernement précédent en matière de développement des services de première ligne et de prévention. Un ministre qui s’amuse depuis à brasser les structures. Quel progrès !!! Quel changement !!! On recule partout, notamment dans la région de Portneuf où les problèmes d'accès aux services de santé étaient vraiment en voie d'être définitivement réglés avant l'arrivée des libéraux et du député de Pont-Rouge.

TRISTE RÉCUPÉRATION, LE 10 FÉVRIER 2004 – Comme il va de soi, qu’il n’y en a que pour M. Ryan dans les journaux d’aujourd’hui. La PC souligne que l'ancien chef du Parti libéral du Québec et ancien ministre continuait de suivre l'actualité politique et sociale de façon soutenue. Il discutait politique jusqu'à tout récemment, veillant à ses idéaux d'égalité, d'équité. Comme il est normal dans de telles circonstances, les témoignages de sympathie sont nombreux. On souligne à juste titre la grande contribution de cet intellectuel, observateur attentif, journaliste, éditorialiste et politicien du Québec, avec toutes ses qualités et parfois, certains de ses défauts.

Nul doute qu’il aura été une figure marquante du Québec des dernières décennies. On voit du grand dans les témoignages venant du toutes parts. Certains ne peuvent résister malheureusement à faire dans le moins grand et la récupération. C’est le cas du toujours aussi incroyable Stéphane Dion lors qu’il affirme, en parlant de Claude Ryan : « Il a fait le pont entre le Québec croyant traditionnel et le Québec de la Révolution tranquille, avec cette volonté de libérer l’individu de la chape de plomb du nationalisme et du clergé… » (Voir Le Soleil, page A11). C’est petit en m…, tout à l’image de cet ex-ministre du gouvernement Chrétien. Ceci étant, le nationalisme qu’il pratique lui-même, i.e. à la « canadian », n’est-il pas la véritable chape de plomb qui entrave depuis des lunes le développement économique et social du Québec dans ce semblant de fédération ?

Mais revenons à des aspects plus sérieux de l’événement alors que selon les observateurs, la mort de Claude Ryan permet à Jean Charest de souffler un peu en détournant l’attention du public par rapport aux dossiers chauds du gouvernement . On compare spontanément la rigueur intellectuelle de l’ex-Chef du Parti Libéral d’une part, et l’improvisation du gouvernement libéral depuis son élection. Qu’on pense plus récemment aux péripéties dans le dossier du Surroît ou à l’annonce du Forum national que vient de faire Jean Charest.


LE RÈGNE DES MITAINES ??? LE 10 FÉVRIER 2004- Nous apprenions ce matin que la députée du BQ, Christiane Gagnon, demande au fédéral d’entreprendre immédiatement la décontamination des terrains de la base militaire de Valcartier. À cause d’une contamination de l’eau, deux écoles de Shannon ont déjà décidé d’interdire la consommation d’eau potable. Les élèves et le personnel de ces écoles, tout comme une partie de la population de Shannon, sont contraints de boire de l’eau en bouteille, selon la députée de Québec.

« Il s’agit d’une question de santé publique. Le gouvernement fédéral est responsable de la base militaire de Valcartier et il doit entreprendre la décontamination de ces terrains le plus rapidement possible, pour éviter que la contamination n’affecte irrémédiablement la nappe phréatique de toute la région », insiste Madame Gagnon.

Mais voulez-vous bien me dire encore une fois où est Claude Duplain, député libéral de Portneuf au fédéral ? Shannon est dans sa circonscription pourtant... Ce dossier est primordial pour la population qu'il est supposé représenter. On devrait l'entendre ! Mais non, les députés libéraux sont silencieux également à Ottawa. Je vous dis qu'on est pris avec des méchantes mitaines comme députés dans Portneuf, tant à Ottawa qu'à Québec. Ça peut bien aller mal !

EMPLIR LE MONDE ! LE 9 FÉVRIER 2004 - Dans l’édition du dimanche 8 février du Courrier de Portneuf, Denise Paquin rapporte les propos surprenants du député de Portneuf (lire : Pont-Rouge). Peu avant le changement de cap de son propre gouvernement dans le dossier du Suroît, et malgré la vive opposition partout au Québec au projet de la centrale thermique, cet adjoint du ministre de l’Environnement (imaginez !) considère que celle-ci est nécessaire. Le député ne veut pas cependant lier la centrale thermique à la concrétisation d’un projet de transformation de l’aluminerie Alcoa de Deschambault.

Extrait d'une caricature de Garnotte, Le Devoir, 10 février 2004 Cet appui à un projet qui rejetterait dans l'atmosphère autant de gaz à effet de serre que 600 000 automobiles est pour le moins surprenant de la part d’un adjoint à l’environnement qui, suivant l'exemple de son gouvernement, dit d'ailleurs aujourd’hui le contraire de ce qu’il déclarait quelques jours plus tôt. En effet, dans Le Soleil du 26 janvier dernier, sous la plume de Michel Godin, il soutenait que le projet controversé de centrale au gaz naturel du Suroît, à Beauharnois, pourrait devenir la planche de salut d’Alcoa à Deschambault. Il disait alors : « Le Suroît, c’est un pas dans la bonne direction pour l’agrandissement d’Alcoa. Il offrira au Québec la marge de manœuvre nécessaire pour répondre aux besoins des entreprises et des industries. » Aie ! On a la mémoire courte mais pas à ce point là, monsieur le député de Pont-Rouge. Il y a une limite à emplir le monde…

Si le député s’enfarge dans ses déclarations, Jean Charest semble plus clair sur la question. Il annonce n'appuyer aucun projet de grandes alumineries tant que le Québec n'aura pas augmenté ses ressources en hydroélectricité. Une façon de dire qu’il reporte sine die l’appui de son gouvernement au projet d’agrandissement de l’aluminerie Alcoa-Deschambault. Pour son gouvernement, il faudra attendre une nouvelle génération de barrages hydroélectriques avant d'appuyer d’autres projets. Et pendant ce temps, la région de Portneuf continue de dormir au gaz...

Il faut souhaiter par ailleurs qu'il accorde d'autres entrevues, ce qui permet aux journalistes de faire leur travail. Jusqu'à présent c'est plutôt par de la publicité payée que celui-ci communique avec la population, ce qui lui permet de s'auto-congratuler dans un format de communication qui le met à l'abri des questions des scribes (voir sa publicité, dans l'édition du 1er février du Courrier de Portneuf, page 9). Exemple ? Dans sa pub, il vante les actions de son gouvernement pour les familles, mais se souvient-il de son engagement à maintenir les places à 5$, maintenant à 7$ et en route vers combien ? Une augmentation qui à elle seule, coûte annuellement près de 400 000 $ de plus aux parents de la région de Portneuf.

Autre exemple, il se vante dans sa pub de la réalisation de l'Auberge Duchesnay, un dossier qui comme bien d'autres qu'il s'attribue, était déjà « attaché » avant son arrivée à titre de député. Et c'est comme cela tout le long de la page. En voulez-vous d'autres ? Il se pète les bretelles en faisant état du gel des frais de scolarité dans les universités pour la durée du mandat libéral mais son chef Jean Charest se réjouit, lui, qu'un débat « vigoureux » sur la hausse des droits de scolarité puisse bientôt éclore au Québec et du fait que la Commission Jeunesse du PLQ préconise une hausse des droits de scolarité. Cette commission libérale présentera un mémoire en ce sens à la commission parlementaire qui se penchera bientôt sur le financement de l'enseignement supérieur...


LA FAUTE DES AUTRES, LE 8 FÉVRIER 2004 - Martin Croteau (Reuters) - Le gouvernement Charest avait autorisé à la hâte le projet de centrale thermique Suroît par crainte d'une pénurie d'énergie à moyen terme, sur la foi d'informations fournies par Hydro-Québec, ont affirmé samedi les ministres responsables du dossier...

On sait bien, ça va maintenant être la faute des autres. Curieuse réaction de la part de celui (M. Mulcair) qui, dans l'opposition, nous faisait la leçon sur le principe de la responsabilité ministérielle.

SUROÎT : CHAREST RECULE, LE 7 FÉVRIER 2004 - Pascale Breton (La Presse) écrit que la contestation populaire a eu raison du gouvernement Charest, qui a mis le projet de la centrale thermique du Suroît sur la glace, le temps de permettre à la Régie de l'énergie d'étudier le dossier. Face au mouvement de grogne qui allait en s'intensifiant, Jean Charest a choisi de calmer le jeu. La journaliste rappelle qu'un sondage Léger Marketing publié hier par Greenpeace laisse peu de place à l'ambiguïté : deux Québécois sur trois seraient opposés au projet.

Dans Le Soleil, Mylène Moisan relève pour sa part que moins de 24 heures après que le ministre des Ressources naturelles, Sam Hamad, eut martelé que les critiques n'auraient pas raison de la volonté gouvernementale d'aller de l'avant, Jean Charest a justifié le recours à la Régie de l'énergie par la nécessité de répondre aux questions et aux inquiétudes de la population. De son côté, Anne-Louise Champagne interprète la décision de confier à la Régie de l'énergie le mandat de revoir le dossier du Suroît comme une « première victoire » pour les groupes écologistes. « On a remporté la première période ! » lance André Bélisle, président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution (AQLPA), pour qui la cause de la filière thermique est déjà entendue : le gaz ne représente aucun avantage, ni économique, ni écologique.

Enfin, Robert Dutrisac (Le Devoir) rappelle notamment que pour Sam Hamad, l'ineffable ardent défenseur du projet de la centrale, la lumière sera venue d'un groupe d'élèves qu'il a rencontré jeudi soir. « Je voyais que les jeunes posaient des questions sur le Suroît », a-t-il relaté. M. Hamad a dit percevoir maintenant que la population ne recevait pas le message. Il est donc « tout à fait d'accord » pour que la Régie de l'énergie « explique davantage » à la population les impératifs de la sécurité énergétique.

C'est ça, nous sommes tous des caves ! Problème de communication, on ne comprend pas ! Virez-moi ce gars là au p.c. (i.e. au plus coupant)! Ceci étant dit, il faudra s'assurer que ce recul n'est pas une diversion pour permettre au gouvernement Charest de mieux sauter... Restons vigilants ! Jean Charest ne vient-il pas d'affirmer à l'ouverture du conseil général du PLQ qu'il « gardera le cap », coûte que coûte, sur la « destination ultime » vers laquelle les libéraux (ou ce qu'il en reste !!) ont engagé le Québec. Pas rassurant !

ENQUÊTE PUBLIQUE NÉCESSAIRE ? LE 7 FÉVRIER 2004 – Baptiste Ricard-Châtelain (Le Soleil) rapporte le propos d’une citoyenne qui se dit déstabilisée, désenchantée par le passage de feu son père souffrant d'Alzheimer dans une unité de soins de longue durée d'un hôpital. D'après ses dires, à l'heure des repas, les préposés n'ont pas de temps pour les besoins naturels de leurs bénéficiaires. Une pratique répandue dans les CHSLD du Québec, note une conseillère de la Fédération de l'âge d'or. Outrée, la FADOQ réclamera d'ailleurs une enquête publique « sur la dignité » dans les centres d'hébergement. Mercredi, une coalition regroupant la Société Alzheimer, l'Association de défense des droits des retraités, l'ADQ et des associations en santé mentale se joindra à elle. Le premier ministre, Jean Charest, et le ministre de la Santé, Philippe Couillard, seront interpellés.

Comment, c'est pas encore réglé ces problèmes là ! Que sont les promesses libérales devenues ? Et pendant ce temps, Philippe Couillard brasse des structures...

POUR MÉMOIRE, LE 7 FÉVRIER 2004 - Brian Myles (Le Devoir) fait état que l'ex-président-directeur général de la Banque de développement du Canada (BDC), François Beaudoin, a retrouvé son intégrité et sa réputation hier à la faveur d'un jugement de la Cour supérieure du Québec accablant pour la direction de l'organisme et des conseillers de l'ancien premier ministre Jean Chrétien. Le juge André Denis rejette en bloc les allégations de malversation formulées à l'encontre de M. Beaudoin, l'homme qui a refusé de consentir un prêt à l'auberge Grand-Mère et qui en a payé le prix de sa carrière. Selon le juge Denis, François Beaudoin «a subi une injustice inqualifiable suite à toute cette affaire». «On aurait voulu le briser et ruiner sa carrière que l'on n'aurait pas agi autrement», écrit-il.

L'ex-p.-d.g. de la Banque de développement nourrit l'impression qu'il a fait l'objet d'une vendetta politique. «La férocité, voire la méchanceté avec laquelle il a été traité [...] lui permettent certainement de penser comme il le fait, tranche le juge Denis. Toute cette affaire laisse une profonde impression d'injustice.»

L'affaire renvoie à la genèse du «shawinigate». Jean Chrétien est intervenu à trois reprises auprès de François Beaudoin afin que celui-ci accorde un prêt à l'auberge Grand-Mère, qui était la propriété d'un ami personnel, Yvon Duhaime. Malgré les réticences de M. Beaudoin, l'auberge a reçu, en août 1997, un prêt de 615 000 $ au lieu des 400 000 $ demandés. «[...] la raison principale, voire la seule raison de l'octroi du prêt, est l'insistance du premier ministre», estime le juge Denis.

... parions qu'un jour pas très loin, malgré tant d'indignité et d'injustices commises, on donnera quand même le nom de Jean Chrétien à un aéroport, ou à un parc national... La mémoire collective est tellement courte.

DÉCONNECTÉS VRAI ! LE 7 FÉVRIER 2004 – Normand Delisle (PC) rappelle l’essentiel des titres des quotidiens québécois la semaine dernière, à la suite de deux récents sondages dont les résultats concordent: « Les Québécois regrettent leur choix du 14 avril dernier ». Dans les deux cas, les données indiquent que les électeurs ramèneraient le PQ au pouvoir. Après seulement neuf mois au pouvoir, les libéraux de Jean Charest ont perdu l'appui populaire. Le dernier sondage Léger Marketing donne une avance de 7% aux péquistes dans les intentions de vote (42% à 35%). Chez les francophones, cette marge s'élargit à 23%, soit 49% des suffrages au PQ et seulement 26% au PLQ.

Pendant ce temps, les ténors du gouvernement Charest demeurent convaincus qu’il s’agit là d’un problème de communication et que la majorité silencieuse est de leur bord. Déconnectés pas à peu près, dirait-on !

MARCHÉ DU TRAVAIL, LE 6 FÉVRIER 2004 – Les données les plus récentes de Statistique Canada révèlent qu’il s’est créé près de 15 000 emplois au Canada, alors qu’il s’en est perdu 1 500 au Québec. Notons qu’il y a eu une création de 18 000 emplois en Ontario. Depuis l’élection du PLQ, en avril dernier, il s’est créé seulement 33 000 emplois au Québec, soit 14 % des emplois créés au Canada. En comparaison, en 2002, le Québec créait 30 % des emplois au Canada. Conséquence, l’écart des taux de chômage Québec Ontario s’accentue : en 2002, les écarts entre le taux de chômage du Québec et ceux de l’Ontario (1,5) et du Canada (0,9) étaient les plus faibles depuis 24 ans. L’écart a déjà grimpé à 2,5 points depuis l’arrivée des libéraux !!!

Dans la région de la Capitale nationale, sous le gouvernement du Parti Québécois, le nombre d’emplois avait augmenté de plus de 40 000, diminuant le taux de chômage de 12,2 à 6,5%. Sous les libéraux, celui-ci repart à la hausse. Le virement de la tendance dans la région n’échappe pas à l’œil averti. Dans l’économie du savoir, par exemple, on juge sévèrement la vision du gouvernement Charest :

« Dans tout cet exercice de révision des fonctions de l’État, dont au premier plan plusieurs programmes et incitatifs fiscaux visant à appuyer les entreprises innovatrices issues de la R&D, je ne vois aucunement poindre à l’horizon un intérêt soutenu et marqué pour le développement technologique et la R&D. Ce manque de vision apparent est inquiétant pour notre région; il l’est aussi pour l’ensemble du Québec. », disait cette semaine Jean-Guy Paquet, PDG de l'Institut national d’optique.

« Le rapport [Rapport du groupe de travail sur le rôle de l’État québécois dans le capital de risque, ce rapport propose l’abandon d’Innovatech Québec-Chaudière-Appalaches ainsi que du CLD] est extrêmement inquiétant, ces deux sociétés ont contribué au démarrage de plusieurs entreprises. », déclarait pour sa part Claude Larose, VP du comité exécutif de la Ville de Québec, le 3 février dernier.

On voulait du changement ? Quel changement on a ! Pour mémoire !

PAROLES, PAROLES, PAROLES, LE 6 FÉVRIER 2004 – Simon Boivin (Le Soleil) rapporte que sans aplanir toutes les inquiétudes, le ministre Sam Hamad a néanmoins rassuré certains acteurs du développement régional, hier, sur l'importance de la capitale nationale pour son gouvernement. « Québec, ce n'est pas Montréal et ce n'est pas les régions, a-t-il lancé devant la section Québec de la Chambre de commerce italienne du Canada. Elle doit jouer son rôle de capitale où il y a les sièges sociaux du gouvernement du Québec et on va la défendre. » Ils étaient nombreux à s'être déplacés, hier, pour entendre ce que le ministre avait à raconter. Celui-ci a renouvelé son engagement en faveur d'une zone économique englobant la Rive Nord et la Rive Sud, il s'est montré sensible à la disponibilité du capital de risque dans la région et au rayonnement international de Québec.

D’après ce que j’ai su, Sam Hamad est loin d’avoir tempéré les inquiétudes des acteurs socio-économiques de la région de la Capitale nationale par son allocution qui s’est résumé à des généralités, des banalités, à un tas de lieux communs. Paroles, paroles, paroles comme on dit en chanson… Qu’a-t-il fait de concret et de significatif pour la région depuis le début celui-là ? Rien que de remettre en cause ce qui allait déjà bien pour notre développement et la diversification économique, comme dans le domaine des nouvelles technologies par exemple (pensons à l’Institut national d’optique (INO) et aux inquiétudes exprimées plutôt cette semaine par son PDG, pensons aux sociétés Innovatech dont on évoque actuellement la dissolution, au Parc technologique de Québec où l’on craint de voir la région de Québec perdre sa position privilégiée sur le marché international… En voulez-vous d’autres ?

BRASSER POUR BRASSER ! LE 6 FÉVRIER 2004 – Denis Lessard (La Presse) écrit que le ministère québécois du Revenu deviendra une agence gouvernementale tout comme les parties du ministère des Relations avec les citoyens qui touchent l'immigration. Des projets de loi pour mettre en place ces changements seraient déposés dès ce printemps, selon l’article. Devant plus d'une centaine de hauts fonctionnaires, Mme Jérôme-Forget a affirmé avoir reçu pas moins de 400 idées de restructuration gouvernementales des ministères, et que de celles-ci, 80 ont été retenues pour « la deuxième vague » de la restructuration.

Conclusion : ne sachant trop quoi faire, on continue à brasser les structures, ça donne l’impression de bouger. Mais qu’est-ce qu’un statut d’agence peut bien changer à la nature des choses en ce qui regarde la perception des revenus ? Voulez-vous bien me dire ?

LEADERSHIP ET DISCIPLINE, LE 5 FÉVRIER 2004 - Dans Le Soleil, Mylène Moisan et Michel Corbeil font état que des proches de Bernard Landry prennent la « température de l'eau » pour le leader péquiste. L'idée que le chef du PQ annonce bientôt qu'il conserve son poste pour faire la prochaine bataille électorale serait testée auprès de militants, selon l'article. Ce coup de sonde, s'il existe vraiment, inquiéterait celles et ceux qui préparent le terrain à des candidatures pour une éventuelle course à la chefferie...

En fait, le principal problème du Parti Québécois, c'est pas le manque de leaders et de leadership, c'est le manque de discipline. M. Landry a pourtant bien établi les paramètres en ce qui regarde son avenir : il y réfléchit toujours et annoncera ses intentions en vue du Congrès national du Parti, printemps 2005. Ceci, à mon avis, lui laisse facilement jusqu'à l'automne 2004 pour faire connaître ses intentions de demeurer ou non à la barre du PQ jusqu'à la prochaine élection et au-delà.

Oui, manque de discipline ! Si au Parti Québécois, on consacrait plutôt les énergies actuellement à la Saison des idées, à la révision de l'organisation, au recrutement des membres, à la présence dans le milieu et au financement, à la mobilisation plutôt qu'aux discussions à n'en plus finir sur des points et virgules, ce mouvement politique serait d'une puissance imparable. Mais non, on verse trop souvent dans ces bonnes vieilles petites tensions intestines, doublées parfois de militantisme borné, paresseux ou ringuard, plutôt que de travailler à une franche mobilisation politique autour d'une option fondamentale pour l'avenir du Québec et d'un leader cohérent et conséquent à cet égard.


MÊME LE CONSEIL DU PATRONAT EST CONTRE ! LE 4 FÉVRIER 2004 - En commission parlementaire, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) se déclare contre l'intention du ministre Marc Bellemare de mette fin au paritarisme dans sa réforme de la justice administrative. Le CPQ considère le paritarisme comme un pacte social, il estime que la partie syndicale doit pouvoir continuer à être représentée lorsqu'on dispose de réclamations qui touchent les employés. Le système actuel marche bien, les délais sont bon et les coûts constituent une aubaine.

Conséquence, pourquoi modifier ce qui marche bien actuellement ? La même question se pose relativement à la remise en question que fait Marc Bellemare du principe du "No fault" dans le régime public d'assurance-automobile. Décidément, ce gouvernement, de plus en plus isolé, est le seul à avoir le pas dans la société.

TAXE, TAXE, TAXE… LE 3 FÉVRIER 2004 - Denis Lessard (La Presse) rapporte que le gouvernement Charest reviendra à la charge avec un projet controversé de taxe sur les places de stationnement payantes afin de financer les sociétés de transport en commun. Le gouvernement accepterait déjà le principe de cette nouvelle taxe que pourront imposer les villes. Le ministre des Transports Yvon Marcoux ne cache pas son appui à cette idée. La taxe sur le stationnement est « une voie qui, à mon avis, doit être examinée. Cela pourrait s'appliquer, mais c'est au ministre des Finances de décider de ce qui se trouvera dans le budget », aurait affirmé le ministre des Transports à La Presse.

C’est une obsession chez ce gouvernement : taxer tout ce qui bouge tout en expliquant qu’il veut fiscalement soulager le contribuable. « Soulager » veut probablement dire, à ses yeux, nous vider les poches de toutes les manières possibles.

APPEL À LA RAISON, LE 2 FÉVRIER 2004 - Jeanne Corriveau (Le Devoir) rapporte que les groupes écologistes ont mobilisé des milliers de personnes à Montréal pour dire non à la centrale thermique du Suroît projetée par Hydro-Québec et par Québec. D’autres actions seraient prévues. On y a rappelé que la centrale du Suroît augmentera de 3 % les rejets de gaz à effet de serre du Québec, ce qui équivaut à l'ajout de 600 000 voitures de plus sur les routes et ne fera que contribuer davantage au réchauffement de la planète.

Le gouvernement agit à l'encontre de ses engagements à l'endroit du Protocole de Kyoto, ont répété les groupes écologistes. « Le Québec a été propre au niveau environnemental pendant des années. Maintenant, on peut bien être un peu plus sale. Laissons les générations futures, laissons les autres provinces et les autres pays ramasser nos dégâts par la suite », a ironisé Nicolas Reeves, fils d’Hubert Reeves.

Le Devoir souligne que le chef de l'opposition, Bernard Landry, a lui aussi condamné ce projet auquel avait renoncé son gouvernement. « Dès qu'on a signé la Paix des Braves et qu'on a pu commencer les travaux de la rivière Eastmain à 1500 mégawatts [deux fois le Suroît], j'ai personnellement annulé le projet… Et avec le projet éolien de plus de 1000 mégawatts en Gaspésie, on peut se passer de brûler du gaz», aurait-il rappelé.

Il faut espérer que le gouvernement Charest et Hydro-Québec (qu’on présente souvent comme un État dans l’État) retrouvent leurs sens. C’est incroyable ! Sous prétexte que le Québec jusqu’à présent a su produire une énergie plus propre grâce à l’hydroélectricité, on pourrait maintenant polluer davantage ? Dingue !

GOUVERNEMENT BOUTTE-FEU, LE 31 JANVIER 2004 - Dans divers journaux, on souligne que le projet du ministre des Transports, Yvon Marcoux, de recourir à la sous-traitance dans les réseaux de transport en commun du Québec, dont Le Devoir a révélé les détails hier, a eu l'effet d'une bombe. Si Québec joint le geste à la parole, les syndicats spécialisés dans ce secteur menacent de faire front commun et de perturber les services aux usagers. En effet, les syndicats du secteur dans tout le Québec se mobilisent déjà contre les intentions du gouvernement Charest. Le président du Syndicat des chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro de la Société de transport de Montréal (STM), Claude Benoît, a déclaré hier que la grève générale, même illégale, est déjà envisagée.

« Dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, attendez-vous à ce qu'il y ait des perturbations partout dans la province, a averti le président de ce syndicat affilié au SCFP-FTQ. Ça va être la guerre dans les transports en commun au Québec, il n'y a aucun doute là-dessus. La mobilisation est déjà en marche dans les syndicats SCFP. C'est pas vrai qu'après s'être désengagé du transport en commun à hauteur de 1 milliard de dollars en 10 ans, le gouvernement Charest va régler le problème du financement des services sur notre dos. Ça va être le bordel. »

Existe-t-il un seul secteur au Québec un seul milieu où le gouvernement Charest n'a pas mis le feu depuis 9 mois ? Les syndicats sont en furie, pour leur part, on constate que les représentants des sociétés de transport sont manifestment mal à l'aise et tentent d'être diplomates car ils sollicitent de nouveau l'aide du gouvernement afin de mettre un terme à leurs difficultés financières. Seules les entreprises privées et les associations qui les représentent se réjouissent des déclarations du ministre Marcoux. C'est le cas de l'Association des propriétaires d'autobus du Québec (APAQ) dont un de représentants a rappelé que les modifications apportées à l'article 45 du Code du travail ont mis la table à un plus grand recours à la sous-traitance. Dans le milieu, on estimerait d'ailleurs que les partenariats publics-privés permettront de réaliser des économies importantes, notamment au chapitre du coût de la main-d'oeuvre. Tout pour mettre encore une fois le feu aux poudres.

Adaptation d'une caricature de Côté (Le Soleil) COUR SUPRÊME : OUI À LA FESSÉE, LE 31 JANVIER 2004 - Marie-Claude Malboeuf (La Presse) écrit : fini les règles, les cuillères de bois, les ceintures, les gifles pour corriger son enfant, fini les châtiments à l'école. Mais les fessées et petites tapes sont toujours permises aux parents, tandis que les enseignants conservent le droit, moins étendu, d'exercer la force pour ramener le calme en classe.

Ne soyez pas inquiet, M. Charest, le jugement de la Cour suprême n’autorise pas pour autant la fessée dans un cas comme le vôtre, ni pour l’un ou l’autre des membres de votre gouvernement…

RECUL MORAL, ÉCONOMIQUE ET SOCIAL, LE 30 JANVIER 2004 – Michel Corbeil (Le Soleil) et Tommy Chouinard (Le Devoir) traitent de la bataille qui s’annonce sur le projet de révision du régime d'indemnisation sans égard à la faute s'engage. On apprend que Bureau des assurances du Canada (BAC) a mis en ligne le site impactnofault.com, notamment pour rameuter l'opinion publique contre les modifications promises par Jean Charest au système d'assurance automobile.

L'offensive survient peu après que le ministre des Transports ait révélé que le projet de loi devrait imposer un montant maximal à ce que les victimes pourront réclamer devant les tribunaux à des chauffards. Pour le BAC, cette précision ne change rien à son opposition à l'abandon du no fault. Une source a laissé entendre que la nuance du ministre ne fait que rendre sa formule encore « plus impossible à gérer ». Pour le BAC, la modulation envisagée par le gouvernement Charest entraînera les même problèmes que ceux connus ailleurs récemment, notamment au Nouveau-Brunswick, et que les assurés subiront inévitablement des hausses de primes en raison du risque ajouté.

L’Opposition à l’Assemblée nationale fustige aussi les intentions du gouvernement Charest. Pour les péquistes, les intentions du gouvernement vont à l'encontre du principe de l'égalité de tous devant la loi : on crée au départ deux catégories de victimes, selon que vous êtes frappé par un criminel de la route ou par un conducteur qui est distrait et oublie un arrêt; et maintenant on est rendu encore plus loin en créant plusieurs catégories de victimes, selon que vous êtes frappé par un millionnaire ou par une personne pauvre (si vous êtes frappé par un prestataire de la sécurité du revenu, vous avez droit à une poursuite d'une valeur de 10 000 $ et, par un millionnaire, de 100 000 $). Ça ne tient pas la route.

Le projet de loi sur la révision du régime d'indemnisation sans égard à la faute, un régime qui existe depuis 1978, résulte d’une autre promesse irresponsable du Parti Libéral lors de la dernière campagne électorale. Il s'agit d'un net recul sur le plan moral, économique et social, comme le dit le BAC. Plutôt que de reconnaître son erreur, le gouvernement persiste dans la croisade d'un avocat en pratique privée, aujourd'hui ministre (M. Bellemare), et qui semble en avoir fait une affaire personnelle. Une bizarre de manière de veiller à l’intérêt public de la part de ce gouvernement conservateur déboussollé.

Oui, conservateur ! Vous en doutez ? Lisez l'article de Denis Lessard (La Presse) rapportant qu'un autre ancien conservateur, Michel Guitard, est appelé à la rescousse par le gouvernement Charest. Il vient donner un coup de main au gouvernement pour ses communications. Un ancien du Parti conservateur qui s'ajoute à une longue liste d'anciens «bleus» qui ont repris du service, de Benoît Bouchard à Jean Bazin, écrit le journaliste qui précise que M. Guitard avait été sollicité à quelques reprises pour un poste au cabinet de Jean Charest, tout de suite après les élections, et une autre fois en juillet, au moment du départ du chef de cabinet, Michel Crête. Lors de la campagne électorale il aurait fait partie de la garde rapprochée des conseillers du chef supposément libéral.


COMMENT, C’EST PAS RÉGLÉ CES AFFAIRES LÀ ! LE 30 JANVIER 2004 - Isabelle Paré (Le Devoir) écrit que les restrictions budgétaires obligent tous les hôpitaux qui accusent un déficit budgétaire à plafonner leurs traitements en angioplastie d'ici la fin de l'année même si cette technologie qui a le vent dans le voile permet d'économiser des milliers de dollars par patient.

« Le message du nouveau gouvernement, c'est de rester au même niveau que l'an dernier », selon le Dr Serge Doucet, chef de la cardiologie d'intervention à l'Institut de cardiologie de Montréal. « Nous devons respecter les mêmes volumes que l'an dernier car nous n'avons pas les ressources pour suivre la croissance de la demande. On trouve cela dommage, mais c'est une question strictement budgétaire », selon Lise Provost, porte-parole du CHUM où l’on affirme que par les années passées, les volumes prévus ont toujours été dépassés compte tenu de la montée en flèche de la demande. En cas de dépassement, la Régie régionale épongeait le déficit réalisé, ce qu'elle se refuse à faire cette année.

Les médecins sont indignés. L'angioplastie a réduit la mortalité mais aussi les complications et les durées de séjour à l'hôpital de moitié. Au total, cela coûte 2500 $ de moins par patient, nous apprend-on, mais ces économies ne semblent pas être prises en compte dans les calculs du gouvernement, déplore-t-on.

Vous constaterez que non seulement le gouvernement ne respecte pas la promesse électorale qu'il estimait lui-même comme la plus importante : investir dans la santé et régler le problème des attentes, mais il nous fait reculer en plus. « Nous sommes prêts ! » disaient-ils… à reculer, faut croire. Pendant ce temps, le ministre de la Réparation, Philippe Couillard, continue lui aussi de brasser les structures.

RÉCUPÉRATION ET RECYCLAGE, LE 30 JANVIER 2004 - Finissant de rattraper enfin le retard pris dans mes revues de l’actualité, en raison d’un bref séjour à l’extérieur du Québec, je commenterai deux questions traitées dans Le Soleil et le Courrier de Portneuf en fin de semaine dernière. Dans leurs éditions respectives, le quotidien de la Capitale nationale et l’hebdomadaire de Portneuf rapportaient deux nouvelles importantes pour la région : inauguration officielle de l’auberge de la Station écotouristique de Duchesnay et relance du dossier avorté d’agrandissement de l’aluminerie Alcoa de Deschambault.

Concernant Duchesnay, les articles soulignent que l’inauguration, il y a une semaine, de « l’Auberge Duchesnay » (au coût de 8,3 millions $) vient confirmer le statut de joyau écotouristique de la station. Et l’on fait référence à la création d’une soixantaine d’emplois permanents portant le total de ceux-ci à plus de 110 personne maintenant sur le site. On décrit l’auberge comme un actif de qualité contribuant à faire de Duchesnay un point d’attraction remarquable en même temps qu’un pôle de développement touristique à l’ouest de Québec. Pour le journaliste Michel Godin, il s’agit d’un investissement majeur qui vient compléter le plan de mise en valeur du site appliqué depuis 4 ans (pour des investissement totaux dépassant les 15 millions de $ rendus possibles sous le gouvernement péquiste). Bien sûr, ministre, député, maire, invités d’honneur, tous étaient bien fiers d’inaugurer le tout.

Du côté de l’aluminerie, un article du Courrier de Portneuf fait état que le dossier de l’aluminerie à Deschambault, considéré comme majeur pour l’économie régionale, est toujours en négociation entre Alcoa et le gouvernement Charest. On rappelle que le projet d’agrandissement antérieur était jugé inacceptable par celui-ci. Lundi, Le Soleil complète avec un article de Michel Godin selon lequel le projet controversé de centrale au gaz naturel du Suroît, à Beauharnois, pourrait devenir la planche de salut d’Alcoa à Deschambault. Le député de Portneuf (lire : Pont-Rouge), en rajoute : « Le Suroît, c’est un pas dans la bonne direction pour l’agrandissement d’Alcoa. Il offrira au Québec la marge de manœuvre nécessaire pour répondre aux besoins des entreprises et des industries. » Il se permet même de qualifier le projet négocié par le gouvernement précédent et son prédécesseur de bâclé.

Récupération et recyclage, deux mots à la mode de nos jours, mais normalement pour autre chose que ce dont il est question ici. D’un côté, depuis qu’il est élu, le député de Pont-Rouge (c’est ainsi que certains l'appellent dans la région de Portneuf, mais c'est une autre histoire) se pète les bretelles à inaugurer essentiellement ce qui était déjà acquis et que son gouvernement n’a pas eu le temps d’arrêter, comme à Duchesnay. De l’autre, il dénigre une entente entre Alcoa (écorchant incidemment la multinationale au passage) et le gouvernement précédent, entente pourtant similaire à celle qui permet actuellement l’agrandissement d’Alcan à Sept-Iles (qui elle, semble convenir à tout le monde). Deux poids, deux mesures… Et en plus on essaie de nous faire avaler la pilule de la centrale du Suroît en expliquant que celle-ci rendrait possible l’agrandissement à Deschambault. Au diable l'environnement !

Récupération dans le premier dossier, recyclage dans le second, quelle performance n’est-ce pas (à l’image d’ailleurs du gouvernement Charest) ? J’ai hâte de voir un dossier qui sera vraiment imputable à ce gouvernement qui n’en finit plus de reculer ou de nous faire reculer. Idem pour le député de Pont-Rouge. Centre d’hébergement et de soins de longue durée à Pont-Rouge ? C’était déjà très bien engagé avant son arrivée. Urgence à St-Marc-des-Carrières ? C’était déjà réglé avant l’élection, quoiqu’en disaient ses « co-listiers » du Centre de santé de Portneuf lors de la dernière campagne électorale. Groupes de médecine familiale à Donnacona, St-Marc-des-Carrières ou Pont-Rouge ? Le tout est disparu dans la brume avec l’arrivée du nouveau ministre de la Santé (lire : Réparation) et son orientation « tout à l’hôpital »… Et ainsi de suite. On est pas sorti du bois !


LES DOIGTS DANS LA PRISE, LE 30 JANVIER 2004 – Lettre de Patrick Lavoir, de Montréal, dans Le Devoir : « Lorsque André Caillé déclare que l'exploitation d'une nouvelle centrale thermique n'empêchera pas le Québec de présenter un dossier impeccable quand viendra le temps de se conformer au protocole de Kyoto, il démontre clairement qu'il n'est pas conscient du problème. Il n'est pas question ici de rentabilité ou de politique mais bien de survie de l'humanité.

« De récents modèles ont permis de calculer qu'il pourrait y avoir une augmentation du climat de sept degrés Celsius d'ici les 100 prochaines années. Autant de degrés, qui font frémir les scientifiques, signifie la fin d'une ère de grande glaciation, avec toutes les disparitions d'espèces que cela entraîne. Il ne suffit pas alors de réduire de 6 % nos émissions de gaz à effet de serre comme le suggère Kyoto. Pour que nos réductions aient un impact visible, il faudrait les réduire d'au moins la moitié, voire plus.

« Comment pouvons-nous laisser aller 2,2 millions de tonnes de gaz à effet de serre de plus par année dans l'atmosphère ? C'est ce que j'appelle de l'inconscience. Une inconscience qui se transformera en crime contre l'humanité dans 50 ans. Faites attention, M. Caillé : quand on a les pieds dans l'eau, on ne met pas ses doigts dans une prise de courant. »

Doigt dans la prise de courant... ou doigt dans le nez ??? À suivre et pour mémoire...

VADE MECUM, LE 29 JANVIER 2004 - Pour connaître la liste des décisions du gouvernement Charest qui génèrent ou génèreront des impacts négatifs sur l’économie québécoise, veuillez cliquer : Les décisions douteuses ... et bonne lecture !

AUTRE RECUL… DANS LES SONDAGES, LE 29 JANVIER 2004 - Pascale Breton (La Presse) rapporte que la dégringolade du gouvernement Charest se poursuit. Non seulement les deux tiers des Québécois se disent insatisfaits des libéraux, mais c'est haut la main qu'ils auraient porté au pouvoir le Parti québécois si des élections avaient eu lieu en janvier. Plus de 63 % des personnes interrogées se disent « plutôt ou très insatisfaites » du gouvernement Charest, révèle un nouveau sondage CROP-La Presse. C'est trois points de plus qu’en décembre.

Voilà enfin un semblant de cohérence : les libéraux reculent partout, même dans les sondages.

ABOOOUUUT….. TURN ! LE 29 JANVIER 2004 – Faisons payer les riches, écrit Robert Dutrisac (Le Devoir). C'est dans les coffres des entreprises prospères que le ministre des Finances, Yves Séguin, puisera pour financer, dans son prochain budget, les baisses d'impôt promises à la classe moyenne. « On est capables, je pense raisonnablement, de trouver l'argent qu'il faut pour soulager les contribuables de leur fardeau fiscal actuel tout en respectant nos engagements sociaux. On donne déjà, encore cette année, pas loin de quatre milliards -- 3,7 milliards -- aux entreprises en aide de toute sorte. Je ne dis pas qu'on va tout abolir, mais je dis qu'on peut trouver raisonnablement les ressources financières pour financer tout ça », nous dit maintenant Yves Séguin.

Le gouvernement du Québec est « encore trop généreux » envers les entreprises, a fait valoir M. Séguin. En plus de diminuer les crédits d'impôt visant les entreprises, le ministre des Finances n'écarte pas non plus une hausse de l'impôt sur leurs bénéfices. Il demandera également des comptes au gouvernement fédéral en revenant à la charge sur la question du déséquilibre fiscal. Yves Séguin également extrêmement sensible maintenant à la situation du logement social. Pour lui, le logement est un problème social important. « Je veux, avec mes collègues, qu'on mette la main à la roue [sic] et qu'on prenne le taureau par les cornes pour rebâtir quelque chose avec tout ça. »

Abooouuut... turn ! Vieille expression militaire... Oui, le brouillon ministre des Finances vient encore de changer d’idée. Tout à coup, on va faire payer les riches alors qu’il y a quelques semaines à peine, il nous parlait de diminuer le fardeau fiscal pour stimuler l’économie ? Le Conseil du patronat doit être renversé, voici maintenant que les ténors gouvernementaux redécouvrent les vertus du logement social… Séguin veut rebâtir « quelque chose avec tout ça » ??? Un bon coup de pied bien placé « avec ça » ? Il nous prend vraiment pour des cons... à moins qu'il se prépare déjà à une éventuelle course à la chefferie.

L'HEURE JUSTE, LE 29 JANVIER 2004 - La PC rapporte que le Conseil québécois de la santé et du bien-être a donné hier la réplique au père de l'assurance-maladie québécois qui prônait, il y a deux jours, l'introduction de frais modérateurs et le développement d'un système privé parallèle. L'organisme estime que la mise en place d'un système privé de soins de santé n'améliorera pas l'accessibilité aux services de santé et ne diminuera pas les délais d'attente. L'organisme base ses commentaires sur l'expérience vécue aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

Sur les frais modérateurs, le Conseil affirme qu'un bon nombre d'études montrent que la dissuasion provoquée par une telle mesure a « un impact tant sur les visites intempestives que sur les visites nécessaires médicalement ». Le Conseil évalue aussi que le développement d'un système privé parallèle et l'imposition de frais modérateurs ne font qu'accroître les coûts des services de santé pour la population.

Oui ! Et ce sont toutes des choses qui sont connues et démontrées depuis longtemps. Comment peut-on faire montre d’une ignorance aussi crasse chez celui qu’on présentera bientôt, si ça continue, comme l’un des fossoyeurs de notre système de santé.

RETOUR AU DUPLESSISME ? LE 28 JANVIER 2004 – Article de Pauline Gravel (Le Devoir) faisant état qu’inquiets et préoccupés par la première baisse du budget accordé à la recherche publique au Québec depuis 20 ans, les chercheurs québécois, toutes disciplines confondues, se mobilisent et manifestent leur crainte, le tout en défense de la recherche scientifique et des organismes de subvention qui sont une spécificité québécoise enviée des provinces canadiennes, voire de certains États américains.

L’appui du Québec aux activités de recherche agit comme levier pour aider les chercheurs québécois à démarrer une activité scientifique permettant ensuite de décrocher bourses et subventions à d’autres niveaux. C’est ainsi qu’alors que les Québécois composent 24 % de la population canadienne, les chercheurs québécois raflent 32 % des fonds accordés par concours à l’échelle canadienne. De plus, pour chaque dollar qu’investit le gouvernement du Québec pour soutenir l’infrastructure de recherche, les chercheurs réussissent à obtenir de cinq à sept dollars supplémentaires en subventions fédérales.

Les compressions de 7 % du budget alloué aux trois fonds qui ont été annoncées en juin dernier par le gouvernement Charest ont déjà fait des ravages nous apprend l’article. Les compressions sont particulièrement douloureuses pour les recherches en sciences humaines et sociales. Bref, les sciences humaines écopent. L’attitude du gouvernement québécois est très inquiétante, le gouvernement ne saisit pas toute l’importance que la recherche, on ne comprend pas que le Québec aille à contre-courant de la tendance canadienne, voire nord-américaine.

Ma foi, on se croirait de retour aux sombres années du duplessisme. Apparemment, tout ce qui concourt à affaiblir le Québec semble faire les délices de ce gouvernement néo-libéro-canado-conservateur. Dans ce domaine, il est surprenant qu'un universitaire de la trempe du député libéral de Verdun, Henri-François Gautrin, ne dise mot. Serait-il devenu aphone lui aussi ? " Tu quoque filii ", pour paraphraser de mémoire Jules César...

LAVAGE DE CERVEAUX, LE 28 JANVIER 2004 – Dans un article de la PC, intervention de Claude Castonguay, le père éventuellement futur fossoyeur du système public de santé au Québec. Pour M. Castonguay, le gouvernement québécois actuel ne pourra indéfiniment geler les budgets de tous les ministères, sauf ceux de la Santé et de l'Éducation. Sous la pression publique, il devra permettre l'instauration d'un système privé parallèle, comme le souhaite maintenant une majorité de Québécois.

« Plusieurs sondages démontrent qu'une majorité des Québécois à revenus moyens, non pas seulement à revenus élevés, souhaite avoir le choix de payer si nécessaire pour recevoir sans délai les soins que leur état requiert», aurait fait valoir M. Castonguay. À l'heure actuelle, M. Castonguay estime que les gens sont obligés d'attendre trop longtemps pour se faire soigner, ce qui a un effet négatif sur leur santé.

Totalement dépassé, le mec. Pas un mot sur le déséquilibre fiscal qui handicape le Québec dans sa capacité de faire évoluer les services de santé, pas un mot du virage nécessaire en prévention et en première ligne, pas un mot sur les solutions qui existent et que le gouvernement actuel néglige, notamment les Groupes de médecine familiale. Et lentement, le lavage de cerveaux de tels ténors auprès de la population fait son œuvre. On le voit bien dans les sondages. À propos, dans quel milieu M. Castonguay oeuvre-t-il exactement ?

UNE VRAIE LIGUE D’IMPRO, LE 28 JANVIER 2004 – Dans Le Soleil, un article de la PC selon lequel le gouvernement demande à Hydro-Québec de retirer sa proposition de hausse de tarifs modulés, affirmant qu'elle n'aiderait que partiellement les clients à faible revenu. Dans un communiqué, Sam Hamad exhorte le président du conseil d'administration d'Hydro-Québec, André Bourbeau, d'oublier la proposition de la société d'État déposée récemment devant la Régie de l'énergie.

L’article rappelle que la Régie de l'énergie a refusé d'étudier de façon prioritaire le projet de la société d'État qui voulait changer sa structure de tarifs à compter du 1er avril. Hydro-Québec a déjà demandé à l'organisme de régulation d'autoriser une hausse moyenne de 2,9 pour cent de ses tarifs à cette date. Décrié par les associations de consommateurs, le projet visait notamment à limiter l'augmentation de la facture d'électricité des ménages démunis.

Ça fait effectivement assez ligue d’impro, non ? Eux qui se disaient prêts…

BREDOUILLE ! LE 27 JANVIER 2004 – Selon la PC, tout indique que la mission économique de 11 jours du premier ministre Jean Charest en Europe se conclura sans un seul emploi supplémentaire pour le Québec.

En Bavière, M. Charest vient de procéder à l'annonce d'un investissement de 67 millions par la compagnie allemande Technocell, pour la fabrication de papiers décoratifs. Nombre d'emplois créés : ZÉRO. Plus tôt, il participait à l'annonce d'une entente de principe conclue entre le géant allemand de la technologie, Siemens, et Hydro-Québec. Nombre d'emplois créés : ZÉRO. Depuis son départ du Québec, il n'a fait qu'une seule annonce majeure : un investissement de 500 millions sur quatre ans à Sorel-Tracy, dont 107 millions en 2004, consolidant 1600 emplois à la compagnie QIT-Fer et Titane. Nombre d'emplois créés : ZÉRO.

Oui ! Bredouille ! Les temps changent, n’est-ce pas ?

QUEL CULOT ! LE 27 JANVIER 2004 - Robert Dutrisac (Le Devoir) écrit qu’Yves Séguin, amorce sa tournée de consultations pré budgétaires en nous invitant tous à faire preuve de « réalisme et de lucidité ». Ces consultations seront aussi l'occasion pour les centrales syndicales et les groupes communautaires de reprendre le combat contre les « changements » préconisés par le gouvernement Charest. Pour alimenter la discussion, Yves Séguin a produit un document qui dresse un portrait sombre des finances publiques du Québec.

… et c’est le même gars qui, il y a à peine 9 mois, promettait n’importe quoi à n’importe qui, malgré les appels à la prudence que nous lui faisions, malgré le caractère irréaliste du cadre financier qu’il défendait en campagne électorale, et que nous dénoncions. Quel culot ! Il a chauffé les électeurs à blanc et il leur demande aujourd'hui de se calmer...

SAUVONS LE SOLDAT CHAREST, LE 26 JANVIER 2004 - Dans Le Devoir, Bernard Descôteaux se demande si la défaveur exceptionnelle dont jouit le gouvernement de Jean Charest durera, alors que deux Québécois sur trois ne se reconnaissent pas dans le gouvernement Charest. Ses politiques ne correspondent pas aux attentes des Québécois. Sa logique comptable s'applique sans discernement. Presque tous les projets sont arrêtés, ils s'empilent, paralysant le développement de nombreux secteurs.

Pour l’éditorialistre, il n'y a pas en effet d'autre façon de sortir d'un cul-de-sac que de revenir sur ses pas en tempérant d’abord l'approche idéologique qui a caractérisé ce gouvernement jusqu'ici, voire en s’en départissant. Puis, en trouvant les ressources financières pour garder un niveau de services acceptable aussi bien en santé et en éducation, comme le Parti libéral s'y était engagé, mais aussi dans les autres secteurs.

M. Descôteaux rappelle que la marge de manoeuvre financière du gouvernement québécois demeurant mince, on devrait renoncer aux diminutions d'impôt promises comme le souhaitent une majorité de Québécois. Toutefois, souligne-t-il, la solution durable à ce problème est du côté d'Ottawa dont l'intention de contribuer au financement des municipalités illustre la persistance du déséquilibre fiscal entre les deux ordres de gouvernement.

La déconfiture du gouvernement Charest est telle que bien des observateurs vont jusqu’à indiquer les voies à suivre à ces idéologues manifestement butés qui nous gouvernent actuellement. Un peu plus et ils se seront donnés le mot d’ordre : « Sauvons le soldat Charest ! ». Quand on en est rendu là, c’est vraiment que ça va mal pour ceux et celles qui se disaient prêts il n’y a pas longtemps. Il s’agit de sages conseils, d’un rappel judicieux du déséquilibre fiscal qui coince depuis longtemps le Québec dans son développement. Seront-ils suivis ? Pas évident !

BUTÉS, JE VOUS DIS ! LE 26 JANVIER 2004 - En libre opinion, Daniel Gardner, professeur de droit à l’Université Laval rappelle qu’avant les dernières élections, le futur ministre de la Justice, Marc Bellemare, avait réussi à entraîner le gouvernement libéral dans sa croisade personnelle de plus de 15 ans pour modifier le régime actuel d'assurance automobile (fin de l'immunité de poursuites civiles lorsque le «criminel de la route» blesse ou tue une autre personne, fin de l'obligation faite à la SAAQ d'indemniser ce criminel, s'il est lui-même blessé, possibilité pour la SAAQ de récupérer du criminel les indemnités qu'elle a été appelée à verser aux autres victimes impliquées dans l'accident.

L’universitaire rappelle que le système québécois d'assurance automobile est l'un des meilleurs au monde : « …la crise canadienne de l'assurance automobile, dans toutes les provinces qui ne possèdent pas un régime de no fault, est révélatrice à cet égard. (…) on cherche partout à copier le modèle québécois, car il a fait ses preuves : indemnisation rapide et équitable de toutes les victimes directes d'un accident, à des coûts qui défient toute comparaison ».

L’auteur résume en trois mots le système québécois : efficacité, simplicité, rapidité. « L'absence de poursuites civiles est un élément majeur d'explication de ce succès. Laissons au droit criminel le soin de punir ceux qui se conduisent mal sur les routes et ne demandons pas à une loi d'indemnisation de jouer un rôle punitif pour lequel elle n'a pas été conçue », conclue-t-il.

Que voici en effet un bel exemple d’entêtement, voire de dogmatisme, chez un autre membre de ce gouvernement. Contre toute logique, il persiste et signe. Faut dire que l’attitude de son chef Jean Charest le conforte probablement dans cette voie.

LE BLOC CHAUFFE LES LIBÉRAUX, LE 25 JANVIER 2004 - Oubliez l'effondrement du Bloc québécois ou le raz-de-marée Paul Martin, écrit en fin de semaine Hélène Buzzetti (Le Devoir). Si des élections fédérales avaient eu lieu la semaine dernière, la lutte au Québec aurait été à ce point serrée entre bloquistes et libéraux qu'il est difficile de dire qui en serait sorti gagnant.

Selon un sondage Léger Marketing pour le compte du Devoir, du Globe and Mail et de CKAC, libéraux et bloquistes se livrent une chaude lutte au Québec : le PLC de Paul Martin récolterait ainsi 47 % des intentions de vote des Québécois, contre 36 % pour le Bloc québécois de Gilles Duceppe, après répartition des indécis. Chez les francophones, les deux partis sont coude à coude avec 42 % des intentions de vote pour le Bloc et 40 % pour les libéraux, ce qui signifie que des batailles serrées auront lieu dans les trois quarts des 75 circonscriptions. 60 % croient à la raison d'être du Bloc québécois, contre 39 % qui n'y croient pas. Même chez les non-francophones, une majorité de personnes interrogées (53 %) croit à la pertinence du parti souverainiste à Ottawa. En fait, seuls les électeurs qui votent pour le Parti libéral au provincial sont susceptibles de ne pas approuver la présence du Bloc : ils la réprouvent à 58 %.

Libéraux à Ottawa, libéraux au Québec, du pareil au même, autrement dit ! Ce sondage révèle par ailleurs que les Québécois sont moins dupes que les libéraux peuvent le laisse croire ou entendre…

RETOUR À LA CASE DÉPART, LE 25 JANVIER 2004 – Michel David (Le Devoir) écrit que même s’il est vrai que la gestion du temps est une des clés de la réussite en politique, Jean Charest n'avait pas besoin d'aller confier aux britanniques qu'il avait fait en sorte d'imposer les mesures les plus impopulaires au début de son mandat. C'est le genre de chose qu'on fait mais qu'on ne dit pas.

Le chroniqueur rappelle que depuis la fin d'août, le taux de satisfaction à l'endroit du gouvernement a chuté de 14 points, une dégringolade aussi spectaculaire en tout début de mandat est assez exceptionnelle. Plus de deux francophones sur trois se disent déjà insatisfaits de sa performance comme premier ministre, comme s'ils retrouvaient soudainement l'homme qu'ils avaient trouvé si ordinaire pendant cinq ans. C'est parce qu'ils ont été impressionnés par sa prestation pendant la campagne électorale que les Québécois ont finalement tourné le dos au PQ. Si M. Charest redevient le boulet qu'il était, les prochaines années seront très longues pour les libéraux.

Pendant que le Québec continue de reculer sur le plan économique, social et culturel, c'est retour à la case départ dans l'opinion publique. Pendant ce temps, Pierre Paradis suit la joute de près, discrètement, attendant ce qu'il estimera être son heure. À suivre...

CHAREST DANS L’EMBARRAS, LE 25 JANVIER 2004 – La PC rapporte que Jean Charest a boycotté, hier soir, un dîner auquel il devait assister à titre d'invité du président de la société Alcan, Travis Engen. Tout indique que M. Charest a voulu ainsi signifier son mécontentement à la suite du rôle que lui avait fait jouer, la veille, M. Engen, en décidant d'annoncer, en plein Forum économique mondial, la fermeture d'une usine d'Alcan au Saguenay.

La direction de la compagnie Alcan est consciente d'avoir mis le premier ministre Jean Charest dans l'embarras. « Je suis conscient que la conjoncture n'est pas idéale. Si on avait pu, on aurait attendu, mais on avait entamé des négociations, des discussions et des consultations avec les gens de la région. La conjoncture n'est pas parfaite, mais il faut vivre avec », a déclaré lors d'un point de presse hier le vice-président d'Alcan, Daniel J. Gagnier.

Pour le chef du Parti québécois, Bernard Landry, Jean Charest ne fait que récolter les fruits de son incompétence. « Moi, quand j'allais à Davos, c'était pour annoncer les ouvertures d'usine, pas consacrer des fermetures », a-t-il dit lors d'un point de presse à Québec. Le premier ministre doit maintenant « se ressaisir » et exiger d'Alcan qu'un nombre d'emplois égal ou supérieur soit créé dans l'activité secondaire ou tertiaire. « La région du Saguenay-Lac-Saint-Jean a le droit de compter sur une compensation », a dit M. Landry.

Il faut reconnaître en effet que Jean Charest, comme toute son administration, est caractérisée par l'« incompétence, la méconnaissance des dossiers, la méconnaissance du Québec, l'absence de vision, le conservatisme doctrinaire ». Une incompétence qui vient de connaître des sommets avec la conduite aberrante du ministre de la Sécurité publique, Jacques Chagnon, lors de la crise de Kanesatake. Et beaucoup d’autres exemples nous viennent à l’esprit chez les membres de ce gouvernement.

UNE CAPITALE ORPHELINE, LE 21 JANVIER 2004 - La députée de Taschereau et porte-parole de l’opposition officielle pour la Capitale Nationale, Mme Agnès Maltais, a dressé hier un bilan des interventions gouvernementales dans la région et fait part de ses préoccupations pour l’année qui vient. « Depuis l’élection du Parti libéral, les mauvaises décisions concernant la Capitale Nationale se sont multipliées. Ce gouvernement a relégué la région bien loin dans sa liste de priorités et les perspectives pour l’avenir ne sont guère réjouissantes », a indiqué la députée.

Déjà en juin dernier, le premier budget du gouvernement libéral a donné une indication claire quant au peu d’importance qu’il accorde à la Capitale Nationale, laquelle a subi la pire coupure parmi toutes celles annoncées au budget Séguin en matière de développement régional. La région a été frappée de plein fouet par des compressions de l’ordre de 45 % des fonds de développement économique qui lui étaient dévolus. On se rappellera également que les citoyens et citoyennes de la Ville de Québec ont dû faire leur deuil du contrat de ville pourtant dûment signé par le gouvernement du Parti Québécois.

« Dans ces deux dossiers, il est clairement apparu que le ministre responsable de la région, M. Sam Hamad, n’a pas été en mesure de défendre la Capitale. C’est le cas aussi de ses collègues du caucus libéral qui, malgré leur nombre, semblent représenter un poids politique négligeable au sein du Conseil des ministres libéral », a mentionné Mme Maltais. Ces mauvaises décisions se sont ajoutées à une série d’autres. On n’a qu’à penser à l’abandon du projet de l’aluminerie Alcoa à Deschambeault ou à de celui du Parc du Mont Sainte-Anne.

« À la lumière des décisions prises par les libéraux, nous ne pouvons que conclure que ce gouvernement fait non seulement preuve d’une totale irresponsabilité mais il confirme qu’il n’a aucune vision d’avenir pour la Capitale. Les citoyennes et citoyens de la région sont en droit de s’attendre à ce que leurs intérêts soient défendus. J’invite le gouvernement, comme l’ensemble du caucus libéral de la région, à se ressaisir et à démontrer un peu de leadership. Il en va de l’avenir de notre région », a conclu Mme Maltais.

Oui, une Capitale et aussi, toute une région... orphelines. Pas grand monde pour les défendre, surtout pas chez les libéraux.

JOHNNY BOY RIDES AGAIN ! LE 20 JANVIER 2004 - Selon la PC, dans les prochains mois, Jean Charest profitera de toutes les tribunes et de toutes les occasions disponibles pour mieux expliquer ses décisions controversées et ainsi espérer regagner la faveur de la population. Les sondages d'opinion indiquent que la popularité du gouvernement est en chute libre. M. Charest entend profiter d'événements marquants de l'actualité politique, comme la rentrée parlementaire et le dépôt, en mars, du budget, « pour communiquer avec la population du Québec ». Malgré le mécontentement croissant de la population, celui-ci estime que les changements faits par son gouvernement étaient nécessaires et qu'ils avaient été annoncés avant l'élection du 14 avril. Pour un gouvernement, réaliser les changements les plus importants durant la première année d'un premier mandat « est la clé du succès », a-t-il dit hier.

Ah oui ? Ah bon ! Misère !!!

C’ÉTAIT LA FAUTE DE L’AUTRE ! LE 20 JANVIER 2004 - Hélène Buzzetti et Brian Myles (Le Devoir) rapportent que le ministre de la Sécurité publique, Jacques Chagnon, crée deux escouades régionales mixtes (ERM) afin de lutter contre le crime organisé sur la Rive-Nord et à Kanesatake. Il blâme au passage le Solliciteur général pour l'échec d'une vaste enquête sur les contrebandiers mohawks lancée en avril 2003.

Montré du doigt par James Gabriel la semaine dernière, M. Chagnon a blâmé à son tour l'ex-Solliciteur général, Wayne Easter, pour avoir conclu à son insu une entente de 900 000 $ avec le grand chef du conseil mohawk, afin de renforcer l'effectif policier de Kanesatake. Si l'argent avait été investi dans l'opération Cactus, un projet tripartite entre la Gendarmerie royale du Canada (GRC), la Sûreté du Québec (SQ) et les peacekeepers «on en serait à un mois ou deux d'une descente policière importante», a-t-il déploré.

Vous vous souvenez peut-être de ce commercial qui passait à la télé il y a de cela des années. « C’était la faute de l’autre ! », y disait-on. Jacques Chagnon s’en est certainement inspiré… Il y en a qui ont eu le coeur de démissionner pour pas mal moins que cela.

NOMINATIONS PARTISANES, LE 20 JANVIER 2004 – La PC rapporte que les députés libéraux auront le loisir de choisir eux-mêmes les membres qui composeront le conseil d'administration des futures agences de développement des réseaux locaux de services de santé et de services sociaux, la structure qui remplace les actuelles régies régionales de la santé. C'est ce que confirme une note interne envoyée, par le ministre de la Santé et des Services sociaux (lire : de la Réparation), Philippe Couillard, aux membres de l'aile parlementaire libérale et dont le quotidien Le Nouvelliste a obtenu copie. La missive demande aux députés de remettre « avant le 14 janvier, vos propositions avec les curriculum vitæ des candidats suggérés et la liste des personnes qui pourraient demeurer en poste au sein des actuels conseils d'administration ».

Donc, souligne la PC, les députés pourront choisir les personnes qu'ils veulent voir siéger au nouveau conseil d'administration. Une façon de faire qui s'éloigne grandement de la méthode précédemment utilisée et qui ouvre la porte aux nominations politiques directes.

Le régime étend ses tentacules. Message du gouvernement Charest à la démocratie : « Avancez à l’arrière ! »

À LIRE ! LE 19 JANVIER 2003 - Dans Le Soleil, deux articles sévères sur Jean Charest et son gouvernement. D'abord en page A5, Jean-Simon Gagné nous parle de "L'acteur et son double", puis en page A12, la chronique politique de J.-Jacques Samson intitulée "Un navire en détresse". Intéressants, presque pathétique...

L’ÉLÉPHANT ET LA PORCELAINE, LE 18 JANVIER 2004 - Gil Courtemanche (Le Devoir) rappelle ces images saisissantes tournées dans la pénombre de Kanesatake la semaine dernière. Puis ce Jacques Chagnon qui, « avec toute la subtilité qu'on lui connaît », lâche comme une vieille chaussette malodorante un James Gabriel, menacé de mort et s'installant dans l'exil. Le ministre invoque l'improvisation du grand chef, sa précipitation, le manque de consultation. « On sait maintenant que la décision du conseil de bande de remplacer le chef de police, de faire appel à des policiers de l'extérieur pour s'attaquer au crime organisé qui gâche la vie de cette petite communauté n'était nullement le fruit d'un coup de tête de la part d'un jeune dirigeant trop fringant qui ne couvre pas ses arrières. Ce n'était pas une opération improvisée mais plutôt le résultat d'une longue planification dont la GRC et la SQ étaient au courant et partie prenante. »

Le MINISTRE a donc lâché tous les pouvoirs légitimes, le grand chef et les corps policiers, expliquant toute cette crise par le manque de sens politique de James Gabriel. Plus troublant encore, en écartant le chef légitime des négociations, le ministre Chagnon écartait du processus la majorité de la population de Kanesatake, qui a démocratiquement élu le chef Gabriel à trois reprises. Avec qui le ministre de la Sécurité publique a-t-il préféré négocier ? Avec l'homme au bidon rouge et la femme qui a empêché la nourriture d'entrer dans le poste de police après 36 heures de siège.

M. Courtemanche estime qu’on retrouve dans ce fiasco plusieurs des caractéristiques de ce gouvernement. C'est un gouvernement qui réfléchit en vase clos et qui est souvent tenté par le coup de force, qu'il qualifie par la suite de courage politique. C'est un gouvernement qui se conduit comme un éléphant balourd dans un magasin de porcelaine. Un gouvernement qui, devant des situations complexes et aux ramifications multiples, tranche dans le vif en se disant qu'il sera toujours temps de juguler l'hémorragie plus tard. Un gouvernement, enfin, qui ne conçoit de légitimité que celle dont il se prévaut. Un gouvernement qui préfère négocier avec des producteurs de mari plutôt qu'avec les syndicats.

« Pas surprenant qu'il n'y ait jamais eu, après neuf mois de pouvoir, un gouvernement si peu populaire dans l'histoire moderne du Québec », conclut-il.

Cette fois encore, tout commentaire serait superflu devant ce texte pour le moins décapant. Je partage entièrement la lecture que Gil Courtemanche fait des événements en question.

CENTRALE THERMIQUE INACCEPTABLE, LE 18 JANVIER 2004 – Dans Le Devoir, Marie-Hélène Dorais, citoyenne de Châteauguay dénonce le ministre des Ressources naturelles du Québec et le président d'Hydro-Québec qui tentent de justifier une version revue et améliorée de la centrale thermique du Suroît. Dans les faits, écrit-elle, on ne réduira que d'une très infime partie les gaz à effet de serre du Québec, comparativement à la version initiale du projet, rejetée par le BAPE.

Pour madame Dorais, il est tout simplement aberrant que le Québec ne consacre pas plus d'énergie à promouvoir et à développer les solutions alternatives, pourtant connues. Par ailleurs, il est décourageant de constater le peu d'intérêt affiché depuis toujours par Hydro-Québec pour l'éolien, une énergie propre et renouvelable, extrêmement développée dans certains pays européens, comme l'Allemagne. L'efficacité de ce mode de production est pourtant démontrée, et ce, à un coût équivalent à celui du gaz naturel, sans ses retombées négatives pour l'environnement.

Pour toute justification, Sam Hamad clame que le Québec s'avère la province canadienne qui émet le moins de gaz à effet de serre, sous-entendant ainsi que les Québécois peuvent donc se permettre de polluer davantage, oubliant que son parti a appuyé l'entente de Kyoto et entériné l'engagement du Québec de réduire ses GES de 7 %. Il faudrait aussi lui rappeler que le protocole de Kyoto est déjà nettement insuffisant pour faire échec au réchauffement climatique et que, par conséquent, tous les gouvernements devront tôt ou tard prendre des mesures encore plus draconiennes, conclut cette citoyenne.

Très juste ! D’ailleurs, la population n’est certes pas dupe de la manœuvre comme tend à l’illustrer le sondage actuellement en cours sur Cyberpresse. À la question « Êtes-vous d'accord avec la construction de la centrale Le Suroît qui va augmenter nos émissions de gaz à effet de serre ? », les trois quarts des répondants disent NON…

MÉPRISANT ET PONTIFIANT MINISTRE, LE 18 JANVIER 2004 – Baptiste Ricard-Châtelain, dans Le Soleil, écrit qu’en annonçant que des enquêteurs visiteront quelques centres d’hébergement publics au cours des prochaines semaines, Philippe Couillard, ci-devant ministre de la Santé (lire : Réparation) a certifié que cette opération sera plus « valide » que le serait une commission d’enquête : « La validité (sera) beaucoup plus grande que la validité d’une commission d’enquête où des gens viennent pontifier devant un aréopage soi-disant expert, puis on attend les rapports six mois plus tard », aurait déclaré le ministre (lire : le matamore).

Quel mépris pour les citoyens et citoyennes qui acceptent d’investir talents, connaissances et expériences dans de telles commissions, beaucoup plus crédibles que les tournées à la sauvette de quelques enquêteurs à la solde du ministre lui-même, sans la distance nécessaire pour assurer leur crédibilité. Ça me fait penser au rapport Breton sur les finances publique qu'avait « commandé » Jean Charest dès sa sinistre arrivée au pouvoir...

D'ailleurs, certains ne sont guère impressionnés de ce qui se passe dans ce dossier. Selon la PC en effet, l'organisme Handicap-Dignité-Vie, qui s'occupe du bien-être des patients dans les centres d'hébergement, s'indigne de la voie privilégiée par Philippe Couillard. L'organisme trouve l'exercice futile, rappelant qu'il a déjà été fait à plusieurs reprises ces dernières années, avec des conclusions très claires et estime que le ministre achète du temps, plutôt que de poser des gestes concrets.


VOUS N'AVEZ RIEN VU ! LE 17 JANVIER 2004 – Selon Denis Lessard (La Presse), Jean Charest compte frapper un grand coup dès son retour d'Europe pour renverser la tendance qui, depuis l'automne, fait constamment chuter son parti dans les sondages d'opinion. Il envisage de demander du temps d'antenne aux réseaux de télévision pour passer directement son message aux Québécois. Ces annonces à l'ensemble de la population sont rares au Québec.

Le cas échéant, il reconnaîtra l'existence d'un gros problème entre son gouvernement et la population du Québec. Il pourra toujours prétexter que c’est le message qui ne passe pas, que le gouvernement a de la difficulté à faire comprendre son action par l’intermédiaire des médias, et tout le tralala ! Mais la réalité est implacable : après seulement 9 mois au pouvoir, ce gouvenement néo-libéral au chef néo-canado-conservateur est déjà vraiment décroché de la réalité. Il a en plus, en si peu de temps, maintes fois démontré son incompétence à gouverner.

Question : Jean Charest, dans son message à la population, aura-t-il le courage de répéter à celle-ci le langage qu'il a tenu devant des dirigeants de la grande entreprise pendant les Fêtes ? Ce message, d’après mes sources, était à l’effet qu’ils n'avaient encore rien vu et qu'au printemps, on saurait jusqu’où il est prêt à aller par sa réingéniérie.


RETOURS SUR LA SAGA, LE 17 JANVIER 2004 – Simon Boivin (Le Soleil) rapporte ce matin qu’en dépit de l'opinion publique, le ministre de la Justice, Marc Bellemare, n'hésitera pas à abandonner certaines accusations qui pèsent sur l'animateur Robert Gillet, s'il a des doutes sur la qualité de la preuve dans le dossier de prostitution juvénile à Québec. En entrevue au Soleil, M. Bellemare a rappelé qu'un témoin peut parfois présenter des doutes importants sur l'identification d'un suspect et sur les circonstances entourant un événement.

Pour sa part, Élisabeth Fleury, toujours dans Le Soleil, fait état de l’opinion d’experts en droit selon lesquels dans cette affaire, la Couronne gagnerait à faire analyser sa preuve au bureau du procureur général. « Si j'étais à la place du procureur général, je ferais une autopsie de la preuve, dit le criminaliste Robert Lahaye. Je réinterrogerais le témoin pour voir s'il n'y aurait pas un lapin qui sortirait du chapeau... Le témoin a-t-il, par exemple, subi de la pression ou des menaces ? Il y aurait lieu de creuser davantage. Le cas échéant, on saurait s'il y a lieu ou non de continuer. »

Incidemment, l’article de madame Fleury mentionne le nom d’une personne membre du comité exécutif de l’ADQ dans le comté de Charlesbourg, la présentant également comme responsable de la deuxième pétition pro-Scorpion déposée à l’Assemblée nationale.

Tiens, tiens ! La saga en question aurait-elle également une couleur partisane, celle de l'ADQ dont le chef Mario Dumont s'est empressé de relayer le message à l'Assemblée nationale pendant la dernière session ? À suivre…

GAIN D'IMPOPULARITÉ, LE 16 JANVIER 2004 – La PC rapporte qu’à peine neuf mois après son arrivée au pouvoir, le gouvernement libéral de Jean Charest connaît une baisse de popularité, selon un sondage réalisé par la maison SOM pour le compte de Radio-Canada, dont les résultats ont été dévoilés hier.

Interrogés sur leur degré de satisfaction à l'endroit du gouvernement Charest, seulement 5,5 % des répondants au sondage se disent très satisfaits et 20,3 % assez satisfaits, pour un total de 25,8 %. Par contre, sept Québécois sur dix qui ont répondu au sondage se disent peu (30,1 %) ou pas du tout (39 %) satisfaits. Interrogés sur leurs intentions de vote, 35,6 % des répondants ont indiqué qu'ils voteraient pour le Parti québécois (PQ), 28,5 % pour l'Action démocratique du Québec (ADQ) et 27,1 % pour le Parti libéral du Québec (PLQ). Le pourcentage d'indécis est de 7,3 %.

On peut tromper la population une fois, deux fois, ... mais pas tout le temps.

CHAGNON DÉNONCÉ, LE 16 JANVIER 2004 - Brian Myles et Tommy Chouinard (Le Devoir) rapportent que l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador a condamné hier l’attitude du ministre de la Sécurité publique, Jacques Chagnon, dans sa gestion de la crise à Kanesatake tout en se disant solidaire du grand chef en exil, James Gabriel. Les journalises écrivent que les relations entre le gouvernement Charest et les Premières Nations se sont détériorées avec cette crise.

Ils rappellent qu’alors qu’une soixantaine de Peacekeepers étaient séquestrés au poste de police de Kanesatake, lundi et mardi, et que le chef Gabriel avait quitté la réserve parce qu’il craignait pour sa vie, le ministre Chagnon a conclu un accord avec les membres non élus de la commission de police et trois chefs minoritaires au conseil afin d’éviter, disait-il, «un bain de sang». Satisfait d’avoir résolu la crise de façon pacifique, M. Chagnon a blâmé James Gabriel pour avoir outrepassé son mandat en démettant de ses fonctions le chef de police Tracey Cross en raison de son inertie face aux éléments criminels de Kanesatake.

À Québec, le ministre Chagnon a essuyé d’autres attaques. Le critique de l’opposition officielle en matière d’affaires autochtones, Stéphane Bédard, a exprimé sa surprise face à «la désinvolture» du gouvernement Charest, qui aurait dû confirmer dès les premières heures de la crise le leadership de James Gabriel. Selon le député du Parti québécois, la stratégie privilégiée par le ministre Chagnon a entraîné «la mise en péril de l’autorité constituée et des liens qu’on a développés avec les nations autochtones depuis des années».

« Nous sommes prêts ! », disaient-ils… Jacques Chagnon ? Un autre qui ne l'était pas.

BLÂME SÉVÈRE, LE 16 JANVIER 2004 - Brian Myles (Le Devoir) rapporte que le juge Fraser Martin a blâmé la police de Québec et la Couronne hier pour leur conduite de l'enquête portant sur un réseau de prostitution juvénile impliquant Robert Gillet mais a du même souffle refusé d'ordonner l'arrêt des procédures contre l'animateur de radio et cinq autres accusés.

Le juge Martin estime que les substituts du procureur général et les enquêteurs s'entêtent à maintenir les chefs d'accusation contre Robert Gillet à la suite des révélations d'une mineure de 16 ans, «NSG», par «répugnance» à l'endroit de l'accusé et parce qu'ils ne veulent pas affronter la tempête de critiques qui résulterait de l'abandon de la poursuite.

«Je suis arrivé à la conclusion que l'enquête policière, en tout et pour tout, manquait de l'objectivité voulue», écrit-il dans une décision lapidaire. L'enquêteur principal au dossier, Roger Ferland, en prend pour son rhume. À la lumière de son témoignage, fait lors de l'audition de la requête en arrêt des procédures, le juge Martin en conclut «qu'il avait totalement perdu son objectivité en rapport avec l'enquête qu'il menait». À Québec, le ministre de la Justice et procureur général Marc Bellemare a assuré que «le procès va avoir lieu» en fonction des accusations telles que libellées.

Le journaliste rappelle que le procès devait se tenir à Québec, mais le traitement discutable de l'affaire par les médias, la vindicte populaire et la notoriété des accusés ont provoqué le transfert de la cause à Montréal, le 7 novembre, parce qu'il aurait été quasi impossible d’y constituer un jury impartial. Le juge Martin a d'ailleurs dénoncé «l'atmosphère malsaine» qui prévaut depuis le début de cette affaire.

… une affaire qui est loin d’être à l’honneur de notre région et de la Capitale du Québec, lorsqu'on estime ne plus être en mesure d'y assurer un procès juste et équitable. Incroyable ! On n'est pourtant plus au Moyen Âge alors que la vindicte populaire ou l'arbitraire semblaient souvent tenir lieu de système de justice.

BOUCLIER CONTRE LA BÊTISE, LE 16 JANVIER 2004 – Opinion de Louis Laflamme, dans Le Devoir, pour qui parle du sentiment de tristesse et de révolte qui l'a envahi en apprenant que le Canada s'apprête à décider de sa participation au fameux bouclier que le protecteur de la démocratie sur notre planète veut lui imposer.

« J'imagine, avec optimisme, qu'une bonne partie de la population de notre pays est consciente que si nous et les autres passagers de la Terre ne faisons pas un urgent virage, notre beau navire, la planète bleue, entrera, d'ici relativement peu de temps, dans une atmosphère irrespirable pour au moins un de ses occupants : l'être humain. Tout ça m'amène à croire que c'est sur la conception d'un bouclier contre la bêtise que nous devrions sérieusement nous pencher collectivement. » , insiste-t-il.

À voir aller les libéraux du tandem Martin-Charest, tant à Ottawa qu'à Québec, je suis tout à fait du même avis.

LE POUVOIR AUX DISSIDENTS, LE 15 JANVIER 2004 - Judith Lachapelle et Nicolas Bérubé (La Presse) rapportent que James Gabriel et ses partisans n'avaient pas encore digéré la façon dont le conflit à Kanesatake avait été résolu par Québec mardi soir. « Québec et Ottawa me reconnaissent comme étant toujours le grand chef à Kanesatake, a évoqué James Gabriel. Mais le problème, c'est qu'on a accordé une victoire majeure à la commission de police et aux dissidents. C'est une reconnaissance qui arrive un peu tard. » Selon James Gabriel, le gouvernement Charest «a paniqué » devant la situation « et a voulu trouver une façon de s'en sortir le plus vite possible ».

La façon utilisée par le ministre de la Sécurité publique, Jacques Chagnon, pour régler l'impasse à Kanesatake constitue est une honte. Les dissidents ont utilisé la violence et l'intimidation pour faire valoir leur point de vue et ils ont eu en prime un ministre qui a négocié avec eux. La façon d’agir du ministre "libéral" dans cet épisode constitue une négation de l'État de droit, ayant passé par dessus le conseil de bande et décidé d'intervenir en lieu et place de ce conseil.

« Nous sommes prêts ! », tonnaient en cœur les libéraux il n’y a pas si longtemps. Ah oui ???


LE CRIME PAIE ! LE 15 JANVIER 2004 - Jean-Robert Sansfaçon (Le Devoir) estime que si la dernière d'une longue série de crises affectant la communauté de Kanesatake s'est terminée sans effusion de sang, et c'est tant mieux, le premier vrai gagnant de ce dénouement, c'est le crime organisé. « Maison incendiée d'un grand chef de bande, routes bloquées, policiers menacés et séquestrés par une bande de voyous munis de bâtons et sans doute d'autres armes bien moins inoffensives : cela n'est-il donc pas suffisant pour qu'un ministre de la Sécurité publique se porte au secours des élus locaux ? », écrit l’éditorialiste.

Qu’a fait le ministre de la Sécurité publique du Québec pour appuyer cette majorité silencieuse et son chef menacé ? Il les a laissé tomber en négociant avec le conseil de police contrôlé par les dissidents. Cela ne s'appelle pas de la négociation mais de la démission. Victoire de la dissidence et échec de la démocratie ! La paix est temporairement revenue à Kanesatake, c'est vrai. M. le ministre a évité le pire; le meilleur reste à venir, de conclure M. Sansfaçon.

Tout commentaire serait superflu.

QUÉBEC NÉGOCIE TOUJOURS POUR ALCOA/BAIE-COMEAU – LE 15 JANVIER 2004 – Michel Corbeil (Le Soleil) écrit que les ponts ne sont pas rompus entre Québec et Alcoa au sujet du projet d'agrandissement de l'aluminerie Alcoa, à Baie-Comeau. Aucun détail précis n'est cependant fourni par le ministre Michel Audet sur la renégociation d'une entente jugée trop généreuse par le gouvernement Charest. Le ministre a insisté sur l'intérêt qu'il porte à un projet qui représenterait des investissements d'un milliard de dollars. M. Audet a réitéré « que nous sommes en négociations pour en arriver à une entente plus satisfaisante pour les deux parties ».

Tiens ! Tiens ! Et pour Deschambault ???

DES LEADERS DEBOUT ! LE 14 JANVIER 2004 – De Baie-Comeau, une collaboration spéciale de Steeve Paradis, dans Le Soleil, faisant état que face au recul du gouvernement Charest sur le projet de modernisation d’Alcoa à Baie-Comeau, les leaders de la Manicouagan s’en mêlent. « On veut bien faire comprendre au gouvernement les dangers de renégocier, selon le préfet de la MRC, Georges-Henri Gagné. L’élastique a une certaine longueur, il faut s’assurer qu’il ne cassera pas. » Le journaliste rapporte que les premières actions du milieu ont consisté en des contacts avec les ministres Béchard, Audet, Normandeau et Hamad, directement touchés par le dossier. Une rencontre dans les plus brefs délais avec le premier ministre a aussi été demandée.

Pas question de regarder passer le train sans réagir. D’autres actions seraient déjà prévues : « Si on sent que ça piétine, on passera au plan B. Le reste de la Côte-Nord y sera », de préciser le porte-parole des chefs de file politiques et socio-économiques de la Manicouagan, le maire de Baie-Comeau, Ivo Di Piazza. Pour sa part, le président du CRD Côte-Nord et maire de Sept-Iles, Ghislain Lévesque, a donné son plein appui au groupe. Enfin, les leaders régionaux n’osent croire que la Côte-Nord est en pénitence pour n’avoir pas voté « rouge ».

La nouvelle ronde de négociations entre Québec et Alcoa devait s’amorcer hier. La région a demandé au gouvernement une rencontre hebdomadaire afin d’être tenue au courant du déroulement des négociations.

Voici un bel exemple d’une région qui, par la voix de ses leaders politiques et socio-économiques, se teint debout !

Pendant ce temps, dans la région de Portneuf et de la Capitale nationale, c’est encore et toujours le silence de nos leaders devant le recul du gouvernement Charest dans le projet d’agrandissement de l’aluminerie Alcoa Deschambault. Qu’on y ait voté « rouge » n'y fait rien ! Quelle déconvenue ! Pendant ce temps, tout ce dont on entend parler quand il est question de la région de Portneuf c’est de carambolages sur la 40, de débordements de rivières ou de radio poubelle… Vive le leadership !


DÉMARRAGE D’ENTREPRISE, LE 13 JANVIER 2004 – Michel Corbeil (Le Soleil) rapporte que la course folle à travers les ministères pour lancer une entreprise se fera bientôt par ordinateur. Québec se donne d'ici la fin de l'été pour lancer un guichet unique virtuel qui pourrait se nommer « entrepreneur.com ». Le ministre du Développement économique et régional, Michel Audet, en aurait fait l'annonce, hier matin, à l'occasion d'une rencontre privée avec les membres de la firme Samson, Bélair, Deloitte et Touche. « Le fameux guichet unique pour les entreprises que personne n'a pu réaliser physiquement, nous sommes à le mettre en place en mode virtuel, a-t-il fait savoir. D'ici six mois, les entrepreneurs pourront obtenir par Internet toute l'information dont ils ont besoin et effectuer de nombreuses transactions avec le gouvernement. »

Voilà enfin un projet intéressant issu de ce gouvernement jusqu’à présent plutôt destructeur. Incidemment, pourquoi annoncer ce projet d’intérêt public «… à l'occasion d'une rencontre privée avec les membres de la firme Samson, Bélair, Deloitte et Touche » ??? Ça me semble pourtant être d'intérêt public.

Par ailleurs, ne soyons pas trop « fleur bleue » non plus, les entrepreneurs auront toujours besoin d’un solide appui de leur député afin de bien faire comprendre « à la machine gouvernementale » l’importance de tel ou tel projet de développement d’une entreprise de la région. J’ai pu remarquer souvent que des initiatives très méritoires étaient souvent mal comprises dans un premier temps par les représentants gouvernementaux, parfois mal présentés également. C’est là que l’entrepreneur a besoin d’accompagnement, d’un bon coup de pouce de la part du député et de ses conseillers et conseillères pour s’assurer que le tout chemine bien. En plus, les ressources étant toujours moins abondantes que le nombre de projets soumis, le député se retrouve en compétition avec d’autres dans la priorisation des projets des différentes régions. Aussi, il doit faire le poids au sein même de la députation… Est-on bien équipé de ce côté ? Pour ma part, je n’ai pas vu grand chose se passer depuis maintenant près d’un an dans la région…


SE PROTÉGER DE QUI ? LE 13 JANVIER 2004 - Bernard Descôteaux (Le Devoir) pose la question : le Canada a-t-il besoin de participer au bouclier antimissile américain pour protéger son territoire? Pour l’éditorialiste, la réponse à cette question est à ce point évidente qu'elle aurait dû conduire le gouvernement canadien à rejeter fermement l'invitation du gouvernement Bush à s'associer à ce projet (une attaque par missile sur le territoire canadien apparaissant plus qu'improbable depuis la fin de la guerre froide). Le Canada, s'il n'a pas encore donné d'accord formel au projet de bouclier américain, s'est engagé dans un processus de discussion dont il lui sera difficile de s'extraire, estime l'éditorialiste.

La position du Canada dans ce dossier est pour le moins surprenante en effet. Elle donne l’impression qu’on est prêt à tout pour effacer le déplaisir causé chez nos voisins du Sud par notre opposition à une intervention militaire en Irak, sans l’accord de l’ONU. Tout pour un sourire états-uniens dans les circonstances. Pourtant, nos voisins du Sud sont loin de nous faciliter la tâche depuis quelques années : litige sur le bois d'oeuvre, crise de la vache folle, etc. Et c'est pas quand on s'écrase qu'on se fait respecter.

HARO SUR CHAREST, LE 13 JANVIER 2004 - Michel Houle, dans la section Opinions du journal Le Devoir, s’élève avec indignation contre l’attitude de Jos Matamore de Jean Charest. Il se dit indigné de le voir imposer un bâillon à la va-vite pour passer des lois contre les travailleuses et les travailleurs du Québec. « Laissez-moi vous dire que les Québécois n'ont pas voté pour le démantèlement de l'État (… alors que) vous utilisez le Parti libéral comme véhicule de démolition de la révolution tranquille (…), parti qui a tissé notre filet social avec les idées et l'énergie des René Lévesque, Jean Lesage, Paul Gérin-Lajoie et Robert Bourassa », écrit M. Houle.

Bravo ! Un autre citoyen qui se réveille…

LE DÉFICIT MARTIN, LE 12 JANVIER 2004 - Chantal Hébert, dans Le Devoir, remarque comme bien d’autres qu'il s'est installé au Canada un important déficit démocratique : « La participation déclinante aux élections; la difficulté grandissante des partis à recruter des candidats de valeur; la représentativité très relative des élus par rapport à l'ensemble de la société; la piètre estime dans laquelle la population tient les institutions politiques sont autant de symptômes d'un malaise galopant. »

Madame Hébert rappelle la publication d'un sondage récent qui a encore confirmé que, pour ce qui est de son gouvernement, le Canada était devenu un pays à parti unique. À 51 %, le PLC dispose actuellement de presque deux fois plus d'appuis que son plus proche rival. L’auteur de l’article souligne que malgré le malaise actuel sur cette question, « le discours de M. Martin est largement attentiste sur l'aspect de la vie démocratique canadienne qui touche directement le plus grand nombre d'électeurs. (…) Si la tendance se maintient et si M. Martin s'en tient à ses intentions actuelles, loin de se résorber, le déficit démocratique au Canada augmentera sous sa gouvernance », conclut-elle.

Avis à tous les démocrates ! Dans quelques jours, peut-être pourrons-nous lire un article de Vastel sur le déficit Charest ?

ON COUPE ENCORE À LA CCN, LE 12 JANVIER 2004 – Simon Boivin (Le Soleil) fait état ce matin des inquiétudes du président de la Commission de la capitale nationale, Pierre Boulanger, sur le sort de projets prévus pour les Fêtes du 400e au moment où son organisme doit composer avec une nouvelle coupe de 814 000 $. « Ça nous retarde dans la conception et l'initiation de nouveaux projets, affirme M. Boulanger. (...) À la Commission, on fait dans l'aménagement durable, ce n'est pas quelque chose qui se fait rapidement. Si on veut arriver en 2008 avec une série de réalisations marquantes, il faut commencer rapidement à s'atteler à cette tâche-là. »

Et l'état des finances publiques du Québec ne rassure pas M. Boulanger sur ce qui l'attend au cours des prochains mois. « Ce qui me préoccupe encore plus, c'est ce qui s'en vient l'année prochaine. Pour le budget 2004-2005, on ne sait pas sur quel pied danser. On entend des rumeurs à l'effet que nos budgets risquent d'être encore réduits. »

Quelle priorité notre Capitale nationale a-t-elle aux yeux du gouvernement Charest ? J’ai bien peur de la réponse. Ce qui se passe dans cet autre épisode est révélateur du caractère de « poids plume » qu’ont les députés libéraux de la région auprès de leur propre gouvernement.

OUI, ILS ONT BIEN ENDORMI MA RÉGION ! LE 11 JANVIER 2004 - Dans la rétrospective de l'année 2003 que fait l'hebdomadaire régional Le Courrier de Portneuf, on rapporte qu'au début de juin dernier le nouveau député de Portneuf, Jean-Pierre Soucy, enfin installé confortablement dans ses bureaux de Pont-Rouge (un retour d'ascenseur électoral à l'adresse maire de l'endroit), se retrouve avec le chaud dossier de la remise en question par le gouvernement Charest du projet d'agrandissement de l'aluminerie Alcoa à Deschambault. Le député en question déclare qu'il ne s'agit là que de pures spéculation « pour le moment ». À peine quelques jours plus tard, rappelle le Courrier de Portneuf dans sa rétrospective, le budget du brouillon ministre des Finances, Yves Séguin, indique que le projet en question ne répond pas aux objectifs du gouvernement qui ne lui donnera pas suite dans sa forme actuelle.

Et voilà comment on évacue un projet d'aussi grande envergure tout en endormant une région complète !

DORS, MA RÉGION DORS ? LE 10 JANVIER 2004 – On aura certes remarqué l’article écrit hier par Annie Saint-Pierre du Journal de Québec, laquelle écrit que plus rien n'est assuré pour l'agrandis-sement de l'aluminerie de Deschambault, dans Portneuf. La journaliste rapporte que le président d'Alcoa Canada, M. Jean-Pierre Gilardeau, a avoué que le second projet d'expansion de la multinationale, soit celui de 1,1 milliard pour doubler la production de l'usine de Deschambault, est maintenant loin derrière ses préoccupa-tions. Ce projet devait mener à un investissement de 1,1 milliard pour doubler la capacité de production des installations de Portneuf avec l'octroi d'un bloc énergétique de 500 mégawatts au tarif industriel.

L’article rappelle pertinemment qu’à l'arrivée au pouvoir des libéraux, le ministre responsable du Développement régional, M. Michel Audet, a annoncé son intention de revoir ce projet. Au dernier budget, le ministre Yves Séguin a clairement stipulé que l'expansion de l'aluminerie de Deschambault n'est pas envisageable dans sa forme actuelle. Mercredi, le patron de la multinationale a mentionné que les discussions avaient effectivement eu lieu entre Alcoa et le gouvernement québécois concernant l'agrandissement de l'usine de Deschambault. Mais il est clair, selon lui, qu'avec l'impasse dans les discussions avec le gouvernement Charest qui a mené à la suspension des travaux de l'agrandissement de l'usine de Baie-Comeau, le projet de Deschambault ne figure plus parmi les priorités d'Alcoa.

Et dans Le Soleil d'aujourd'hui, de Baie-Comeau, une collaboration spéciale de Steeve Paradis faisant état que Jean Charest brise sa promesse dans le dossier de modernisation de l'aluminerie Alcoa de Baie-Comeau. En tant que candidat du PLQ aux dernières élections, François Désy, directeur général de la Chambre de commerce de Manicouagan avait reçu cette assurance de la bouche même de l'actuel chef du gouvernement. « J'ai été extrêmement surpris d'apprendre ça, aurait-il avoué. On m'avait promis que l'entente serait respectée comme elle avait été conclue. (...) Quoi qu'il en soit, on va être proactifs. On ne regardera pas passer le bateau », a-t-il déclaré. L'article nous apprend que les acteurs de la région se concertent actuellement en vue de préparer un plan d'action qui sera dévoilé la semaine prochaine. La Chambre de commerce, le député, le préfet, se mobilisent.

... comme c'est d'ailleurs leur devoir de le faire ! Pour leur part, le député, le préfet, le maire, la MRC, les milieu des affaires de la région de Portneuf réagiront-ils enfin ??? Nous diront-ils encore une fois par leur absence : dors ma région, dors ! ?

AGITATION STÉRILE, LE 9 JANVIER 2004 - Un entrefilet dans Le Soleil, page A9, fait bien ressortir le genre de ridicule dans lequel nous plonge le brassage de structures qu'opère le gouvernement Charest. Sous le titre « RÉGIE RÉGIONALE : 2000$ à 3000$ pour changer de nom », l'article révèle que la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec devra changer tout son papier à lettre, ses pancartes, ses chèques et son logo dans quelques jours. Elle se mutera alors en Agence de développement des réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Capitale nationale (ADRLSSSS-CN). Le tout pour un coût pouvant même passer à 7000$ ou 8000$ en mettant le site Internet de l'organisme au goût du gouvernement.

Dingue ! Vous voyez vers quel genre d'aberration nous mène le brassage de structures initié par la supposée vedette du gouvernement Charest, le ministre de la Santé [ lire Réparation ] Philippe Couillard. On voulait du changement, on va en voir en effet ! Quelle contribution à l'amélioration des services !

En passant, tant qu'à y être, puis-je faire remarquer que la compétence de l'Agence de développement (!) en question ne se limite pas à la Capitale nationale mais embrasse aussi l'ensemble de la région. Aussi, le nom de l'organisme devrait-il être plutôt : Agence de développement des réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la RÉGION de la région de la Capitale nationale (ADRLSSSS-RCN). Ridicule, me direz-vous ? Pas plus que l'agitation stérile du ministre dans ce domaine...


ALCOA SUSPEND SES TRAVAUX, LE 8 JANVIER 2004 – Le Soleil et Le Devoir font état qu’Alcoa a suspendu les travaux de modernisation à son aluminerie de Baie-Comeau en invoquant le fait que l'entente de principe convenue avec l'ancien gouvernement péquiste a été remise en question par le nouveau gouvernement libéral. Le projet de modernisation évalué à un milliard et comportant un prêt gouvernemental de 170 millions sans intérêt pendant 10 ans, implique la création de plus de 5850 emplois. Les négociations se poursuivent entre Alcoa et le gouvernement. Leur échec des négociations prévues d'ici le 29 février serait catastrophique pour la région de Baie-Comeau. L'aluminerie d'Alcoa crée présentement de 1600 à 1800 emplois; la non-réalisation du projet de modernisation pourrait entraîner l'élimination de 900 de ces emplois.

Par ailleurs, pour ce qui est du projet de un milliard qu'Alcoa a mis sur la glace à Deschambault, c'est un sujet dont on ne veut même pas parler pour l'instant du côté gouvernemental. Pour sa part, Alcoa ne désespèrerait pas de pouvoir trouver un terrain d'entente également pour le projet de la région de Portneuf dont l’effet serait de doubler la capacité de production de l'aluminerie et d'y créer des centaines d'emplois.

Nous sommes prêts, disaient-ils en campagne électorale... à reculer faut-il comprendre ? Avancer à l'arrière ! (devise du gouvernement Charest ?)

LES RÉGIONS SOUFFRENT, LE 8 JANVIER 2004 - Plusieurs régions manquent encore cruellement de médecins, selon une compilation des derniers rapports annuels des régies régionales, écrit la PC. Ces rapports ont été déposés à l'Assemblée nationale au cours des derniers mois.

Dans la région Mauricie-Centre-du-Québec, il en manque 122 omnipraticiens et 58 spécialistes. Dans Chaudière-Appalaches, c'est 400 omnipraticiens à temps plein qu'il faudrait pour combler les besoins. La régie de l'Abitibi-Témiscamingue soutient qu'il lui manque 47 omnipraticiens et 37 spécialistes pour combler ses besoins. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, il faudrait 25 omnipraticiens de plus. En Gaspésie, la régie locale reconnaît que «les usagers sont encore nombreux à dénoncer l'absence d'omnipraticiens dans la région». Même dans une région urbaine comme Laval, les besoins en effectifs médicaux sont croissants dans toutes les spécialités.

Comment, c’est pas réglé ce problème là ? Les libéraux prétendaient pourtant avoir toutes les solutions, non ?

ÉTAT ET PROGRÈS, LE 7 JANVIER 2004 - Alec Castonguay (Le Devoir) rapporte que le Fonds monétaire international (FMI) vient de publier un document de travail qui démontre que les mesures fiscales actives représentent la méthode la plus efficace pour lutter contre le chômage et ainsi faire progresser l'économie. L'interventionnisme de l'État, comme les subventions à l'emploi ou encore le fait de payer une partie du salaire des nouveaux emplois créés dans un secteur, ne serait pas si mauvais après tout. Il s’agirait d’une observation surprenante venant d'un membre du FMI, largement en faveur du libre marché et habituellement contre tout interventionnisme. Mais le document serait clair : « Parmi toutes les mesures fiscales et économiques, la subvention directe à la création d'emplois est la plus efficace », tranche un spécialiste du FMI, qui a étudié les choix de développement économique adoptés par 15 pays industrialisés, dont le Canada, entre 1985 et 2000.

Comme « mesure fiscale active », l'auteur mentionne tout ce qui implique une injection directe d'argent pour créer des emplois : subvention aux jeunes défavorisés qui travaillent, paiement d'une partie du salaire de tous les nouveaux emplois créés dans un domaine précis, subvention aux familles à faible revenu lorsque les parents occupent un emploi, etc.

« Les programmes actifs de création d'emplois peuvent générer des résultats inespérés [windfall effects], peut-on lire dans le document. [...] L'association des différentes mesures de création active d'emplois sur la diminution du coût de production peut être assez importante pour stimuler l'offre d'emploi, augmenter les salaires et trouver un équilibre entre l'offre et la demande. »

Bien sûr, tout n'est pas parfait dans ce genre d'intervention, comme le souligne le journaliste dans son article. Mais ce n'est pas par le laissez-faire du gouvernement Charest qu'on peut générer un véritable développement économique et social, un développement équilibré au sein d'une société qui sait créer la richesse mais également en faire bénéficier l'ensemble des citoyens.

PAIX SOCIALE « CANADIAN », LE 6 JANVIER 2004 - En Libre opinion dans Le Devoir, Patrice Boileau (Carignan) souligne combien il en faut des contorsions pour protéger la langue et la culture d'un peuple lorsqu'il est dominé par un autre au sein d'une fédération forcée. L'exercice s'avère encore plus périlleux s'il est piloté par des gens complexés par leur origine nationale, insiste-t-il.

Pour M. Boileau, il est difficile notamment d'inciter les immigrants à s'assimiler sereinement à la culture québécoise de langue française si des francophones hésitent eux-même à affirmer leur majorité sur ce territoire. C'est malheureusement la perception que donnent les libéraux du Québec, selon lui. Si en outre le Québec renonce à sa différence, la culture québécoise, rendue inoffensive pour le Canada anglais, sera reléguée au rang de folklore.

« Ainsi lors de la visite de dignitaires étrangers, Ottawa demandera alors aux quelques francophones restants de se joindre aux autochtones et de sortir du grenier leurs reliques culturelles pour les faire parader l'espace d'un moment. Les nôtres, affublés de la ceinture fléchée, côtoieront les gens des Premières Nations ornés du couvre-chef à plumes. Avec un peu de chance, ces gens baragouineront quelques mots dans leur langue d'origine en guise d'exploit suprême aux invités éblouis... Ainsi s'épanouira la paix sociale canadienne », de conclure l’auteur.

C'est effectivement ce qui nous attend si on ne se réveille pas... et vite !!!

SUCCÈS QUÉBÉCOIS À BROMONT, LE 6 JANVIER 2004 – La PC rapporte que derrière chacune des récentes photos de la planète Mars, il y a une bonne part du génie bromontois. Les «yeux» du véhicule spatial, Spirit, qui s'est posé dimanche sur la redoutable planète rouge, ont été fabriqués chez Dalsa, à Bromont, dans les Cantons-de-l'Est.

L'atterrissage sans heurt de Spirit et l'envoi des premiers clichés du robot américain ont soulevé une vague d'enthousiasme au sein des employés de l'usine du parc industriel de haute technologie.

Un beau succès, bravo ! Espérant que Jean Charest reconnaisse qu’il se fait quelque chose de pas mal fantastique au Québec dans les hautes technologies. Il n’a pas eu beaucoup tendance à vanter nos mérites depuis qu’il agit comme premier ministre.

ÉTIQUETTES EFFICACES, LE 5 JANVIER 2003 – La PC rapporte les conclusions d’une nouvelle étude selon laquelle les photographies d'organes malades et de dents cariées affichées sur les paquets de cigarettes sont efficaces. Non seulement elles retiennent l'attention des fumeurs, mais elles font aussi en sorte qu'ils sont davantage susceptibles d'arrêter de fumer. « Les gens qui regardent et discutent de ces étiquettes de mise en garde sont davantage susceptibles d'essayer de cesser de fumer, de moins fumer ou de cesser de fumer », a déclaré un des auteurs de l’étude.

Excellente nouvelle pour tout le monde, incluant les non fumeurs. Vive la prévention ! À propos, si les étiquettes de mise en garde des paquets de cigarettes sont efficaces pour contrer le tabagisme, est-ce que des étiquettes de mise en garde contre les politiques de Jean Charest le seraient pour contrer le néo-libéralisme ? Parlant de Jean Charest...

UN NOUVEAU « CHEUF » NOUS EST DONNÉ, LE 5 JANVIER 2004 - Dans Le Devoir, Jean-Marc Piotte, professeur au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal rappelle que Jean Charest s'est présenté aux élections en déclarant qu'il règlerait les problèmes des urgences débordées et des listes d'attente pour les opérations en investissant massivement dans la santé, que l'éducation serait une de ses priorités et qu'il réduirait les impôts sans accroître le déficit. Comment réaliserait-il ces trois grandes promesses? En gelant les autres programmes gouvernementaux et en rendant l'appareil d'État plus efficace, moyens jugés insuffisants par la plupart des observateurs avertis.

Il rappelle de plus que Jean Charest se présentait comme l'homme du centre, le modéré, face à deux positions extrémistes tenues par l'ADQ qui voulait démanteler l'État et le PQ accusé d'avoir engendré un État pléthorique. Or, le gouvernement libéral n'a réalisé, jusqu'à maintenant, aucune de ses promesses. Il s'est au contraire attaqué aux syndicats, seul rempart de l'État providence, avec une hargne qu'on croyait l'attribut de la seule ADQ.

Pour M. Piotte, le conservateur Charest fait sienne la stratégie de Mike Harris : frapper dur et fort, dès le début, Ensuite, par l'adoption de certaines mesures populaires, dont la baisse des impôts, gagner les prochaines élections comme l'avait fait Harris après un premier mandat. Mais pour l’universitaire, sa victoire n'est pas assurée, car le Québec n'est pas l'Ontario. Les Québécois, férus de consensus, n'apprécieront pas l'autoritarisme de Monsieur Charest qui joue le Jos Matamore.

Oui, nous sommes bien devant un gouvernement libéral, conservateur, antisyndical, autoritaire... Mais il y a plus. Je me demande s'il ne s'inspire pas davantage de l'ère Duplessis. Un nouveau « CHEUF » nous serait-il donné ? Oui, mais anti-Québec cette fois-ci, avec pour véritable devise : avancez à l'arrière !

FERMETURE À QUÉBEC, LE 6 JANVIER 2003 – Jean-François Néron (Le Soleil) écrit que si les prévisions à long terme se réalisent, le Bureau des services météorologiques et environnementaux (BSCE) à Québec déménagera ses pénates à Montréal au cours de l'été. Dans une ultime tentative d'empêcher la « montréalisation » des services météo, les employés de la capitale évoquent notamment une question de sécurité et demandent à la ministre du Patrimoine, Hélène Scherrer, d'intercéder en leur faveur.

Selon le journaliste, la tempête qu'a provoquée cette décision fait rage encore aujourd'hui au bureau de Québec. Dans une lettre envoyée le 23 novembre à la députée fédérale de Louis-Hébert, Hélène Scherrer, qui devait devenir peu de temps après ministre du Patrimoine, Jean Paquet, représentant des 19 employés du BSME de Québec, affiliés à l'Alliance de la fonction publique du Canada, fait état de ses inquiétudes.

On savait déjà ne pas pouvoir compter sur le silencieux caucus régional des libéraux à l’Assemblée nationale pour nous défendre. Maintenant que l’on sait imminente la fermeture du bureau météo de Québec, laissera-t-on également leurs cousins libéraux fédéraux nous réduire ainsi sans rien dire ?

LE RENDEZ-VOUS MANQUÉ - LE 4 JANVIER 2004 - Autant dans le retour que fait Le Soleil sur la Une de certaines de ses éditions en 2003, que dans la revue de l'année du Courrier de Portneuf, l'on rapporte l'annonce faite par le premier ministre du Québec, Bernard Landry, et le président d'Alcoa, Alain Belda, d'une entente pour un investissement de plus de 1 milliard de $ permettant l'agrandissement de l'aluminerie de Deschambault.

Oui, et il s'agit d'une entente équivalant celle d'Alcan à Sept-Iles. Pourtant, les ténors libéraux n'auront de cesse de décrier le projet de Deschambault : bref, deux poids, deux mesures. Pendant ce temps, aucun leader de la région ne se lève pour prendre la défense du projet remis en question par les Charest, Séguin et consorts. Surtout pas le maire de Deschambault et préfet de la MRC, Jacques Bouillé, qui est bien mal placé pour critiquer le gouvernement Charest... Devinez pourquoi ? Pas plus d'ailleurs que le député libéral nouvellement élu face à la position de son chef : il s'écrase ! Pas plus enfin que le milieu économique ou celui des gens d'affaires qui, à l'image du Conseil du patronat, n'oseraient se lever contre le nouveau gouvernement libéral. Il y a de quoi se demander si, dans les circonstances et devant le peu de courage que ses représentants manifestent dans ce dossier, la région méritait bien le projet.

LES FACTURES GRIMPENT, LE 3 JANVIER 2004 - Alec Castonguay (Le Devoir) rappelle que les familles québécoises devront sortir entre 1200 $ et 1500 $ de plus de leurs poches cette année. Une facture occasionnée par toutes les hausses de frais que le gouvernement, les municipalités et Hydro-Québec ont décidé de refiler à la population. Même si le Parti libéral réussit à tenir sa promesse de baisser les impôts pour la classe moyenne avec enfants, le montant supplémentaire à débourser atteindra plus de 700 $ par famille. Sans compter les mauvaises surprises qui pourraient s'ajouter en cours d'année.

« De l'électricité à la garderie, en passant par le tabac et les taxes foncières, jusqu'au changement d'indexation de la table d'impôt, le portefeuille des familles québécoises sera fortement sollicité en 2004 », écrit le journaliste. Et inutile d'espérer les baisses d'impôt gouvernementales pour couvrir ces hausses, puisque le programme libéral, même s'il est appliqué comme prévu, ne pourra pas combler le manque à gagner. Selon le plan libéral dévoilé avant la campagne électorale et qui sert toujours de guide, les baisses d'impôt prévues pour les familles avec deux enfants se chiffrent à 3395 $ après cinq années de pouvoir. Pour 2004, la baisse attendue atteint 679 $ par famille, soit la moitié de toutes les hausses de frais.

On voulait du changement, on en a ! Des hausses de tarifs, un peu partout, déjà en vigueur, des baisses d’impôt devenues vite virtuelles, un gouvernement qui abandonne ses responsabilités dans à peu près tous les secteurs, davantage occupé à brasser des structures qu’à servir le Québec. Un gouvernement illusionniste... champion du « sur place » et des reculs. On est prêts, disaient-ils pourtant, il y a quelques mois. Le Québec, vivait alors les années les plus fructueuses de son développement.

À propos, le supposé 4,3 milliards de $ de déficit, une autre invention du gouvernement Charest, il s'est également évanoui, avez-vous remarqué ? Tout comme le mirage néo-libéral...


« DÉSINGÉNIERIE » RÉGIONALE, LE 2 JANVIER 2004 - Dans la dernière édition du journal Le Devoir, Gilles Roy, impliqué depuis 40 ans dans le développement régional, écrit que la « nouvelle gouvernance » l’inquiète beaucoup. Pour lui, le gouvernement actuel ne peut d'aucune manière prétendre avoir l'appui du peuple québécois dans son ensemble, alors que seulement 32,35 % des électeurs inscrits ont opté pour son projet «d'un nouveau Québec» ou sa « nouvelle philosophie », sans en connaître le véritable contenu et ses conséquences. Alors ? Prudence !

Dans le domaine plus spécifique du développement régional, M. Roy dénonce le « mépris incroyable des acteurs dynamiques du milieu régional » que la réforme du gouvernement Charest implique en donnant aux élus un pouvoir de vie ou de mort sur les organismes du milieu. Même remarque pour ce qui concerne le choix des membres additionnels « issus des milieux de l'éducation, de la culture, de l'économie et de la science », avec en plus le pouvoir donné à ces élus de fixer la durée de leur mandat et leur droit de vote.

Tout comme l’auteur de ce texte, j’estime que si le rôle des élus peut être important dans le développement régional, ceux-ci ont néanmoins du rattrapage à faire. L'expérience démontre d'ailleurs qu'ils se sont retrouvés bien souvent en travers des projets de développement du milieu. Ce n'est pas nécessairement par incompétence ou indifférence. C'est qu'ils ne sont tout simplement pas élus pour ça ! Ils se doivent aussi d'être des animateurs de leur collectivité avec la préoccupation de la dimension régionale. Ce qu’ils ont peu été jusqu’à ce jour, sauf exception. D’autre part, « tasser » les gens du milieu de cette façon témoigne d’un mépris incroyable du gouvernement Charest à l’égard de tous ceux et toutes celles qui ont investi leur talent et leur énergie au développement économique et social de leur communauté depuis des années.

L’AÉROPET ? LE 1ER JANVIER 2004 – La Presse Canadienne nous rappelle ce matin une bien triste initiative. Depuis minuit, l'aéroport situé à Dorval, sur l'île de Montréal, porte le nom d'Aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Hier, plusieurs ouvriers se seraient affairés à changer les affiches d'identification. La PC rappelle qu’un sondage Léger Marketing mené en début de novembre dernier nous apprenait que les Québécois étaient grandement divisés quant à ce changement de désignation. Ainsi, 38 pour cent des personnes interrogées s'opposaient au nom Pierre-Elliott-Trudeau, alors que 34 pour cent l'appuyaient. Chez les francophones, le taux de désaccord était plus élevé: 42 pour cent. Le sondage montrait aussi que plus du quart des répondants, 27 pour cent, n'avaient pas voulu se prononcer sur la question.

On aura attendu quelques mois pour afficher ce qui constitue une insulte à la mémoire du Québec. Malgré notre devise, Je me souviens, notre propension à une certaine amnésie collective en ces matières est depuis toujours un grand danger, ce sur quoi tablent inévitablement tout autant qu'historiquement les fédéraux.

Ce qui affaiblit ce Québec, c’est justement ses divisions internes lorsque vient le temps de dénoncer les principaux architectes de son enchaînement, de sa domination : les Pierre-Elliott Trudeau, Jean Chrétien et Stéphane Dion (plus récemment). Les uns, inconscients, trouveront normal, voire désirable, qu’on leur érige des monuments ou qu’on affuble nos infrastructures de leurs noms tristement célèbres. Les autres s’opposeront plutôt mollement à ces initiatives ou préféreront se taire... À quand un Québec debout ? 2004 ? 2005 ? Oui, à quand ?


QUÉBEC, DEBOUT ! LE 31 DÉCEMBRE 2003 – (PC) Pour le président du Conseil de la souveraineté du Québec Gérald Larose, les plus récentes politiques du premier ministre Jean Charest ont été adoptées pour que l'État québécois s'ajuste au fonctionnement d'un fédéralisme de plus en plus centralisateur.

« Ce gouvernement vient d’ailleurs », a dit hier M. Larose pour qui les huit lois adoptées en catastrophe plus tôt ce mois-ci auront des répercussions majeures sur les assises que la société québécoise s'est données depuis 40 ans. « Le Québec est trop grand pour M. Charest et il essaie de couper tout ce qu'il peut pour le faire rentrer dans la boîte canadienne », observe le président du CSQ. Il n'aurait pas été tendre non plus envers le nouveau premier ministre du Canada, Paul Martin, qu'il soupçonne de vouloir envahir les champs de compétence des provinces, notamment à travers ses relations avec les villes.

Que ceux et celles qui considèrent comme enterré le projet de faire du Québec un pays se le tiennent pour dit. Le seul avenir possible pour notre nation est de réaliser la souveraineté au plus tôt, avant que les fédéraux à la Jean Charest n’aient ramené le Québec à leur conception réductionniste d’une « province » comme les autres (et bien davantage assimilable à l’Ile-du-Prince-Édouard qu’à l’Ontario). Le Québec doit se réveiller.

Je vous souhaite à tous et toutes pour 2004, un Québec qui à nouveau, saura se tenir debout !


C'EST LA FAUTE DE L'AUTRE, LE 30 DÉCEMBRE 2003 - En éditorial, Josée Boileau (Le Devoir) décrit ces états-uniens qui ont le chic pour pointer leur doigt au Nord : au lendemain du 11 septembre par exemple, ou lors de la mégapanne d'électricité de l'été dernier. Et cette fois-ci pour identifier «leur» vache folle. Si les torts étaient bel et bien américains dans les deux premiers cas, il est par contre tout à fait plausible que la vache infectée par l'encéphalite spongiforme bovine (ESB), découverte la semaine dernière dans l'État de Washington, provienne d'un troupeau albertain. Le problème, c'est que l'hypothèse a été jetée en pâture pour des motifs politiques et économiques plutôt que scientifiques : les États-Unis avaient des foules à rassurer et des marchés à préserver.

Cela en devient ridicule. Au Sud de la frontière, ces gens-là n’ont jamais tort. C’est toujours la faute des autres. Même leur Dieu, à leurs yeux, est sûrement le bon, le seul acceptable...

CONSEIL "LIBÉRAL" DU PATRONAT, LE 30 DÉCEMBRE 2003 – Lettre de Pierre-Yves Bernard, dans Le Devoir, qui trouve tout simplement scandaleuse la demande du Conseil du patronat du Québec (CPQ) de baisser les impôts des « mieux nantis [...] pour éviter qu'ils ne partent vers un autre pays où les avantages fiscaux sont plus alléchants ».

« Cette vision réduit à la seule fiscalité les avantages que peut offrir une société à ses citoyens. Or, s'il est vrai qu'on paie plus d'impôt au Canada, et surtout au Québec, on dispose tout de même d'avantages collatéraux qu'on ne peut ignorer : soins de santé gratuits, faible coût du logement, programme de garderie financé par l'État, etc. En faisant comme si ces avantages n'existaient pas, le CPQ tente de faire de ses membres de pauvres martyrs d'une société qui ne se définit que par ses tables d'impôt », écrit M. Bernard.

Pour réflexion et pour mémoire à l’adresse de celles et ceux qui oublient un peu trop facilement les avantages de vivre au Québec. Rendez ma « province » semblable aux autres, semble-t-on dire chez certains. Ça veut dire quoi ? Moins d’impôt ? Peut-être ! Mais quel est l’avantage réel si les maisons et les logements sont deux fois plus chers, si l’électricité coûte le triple d’ici, les places en garderies, quatre fois plus, les frais de scolarité, cinq fois plus… Je ne comprends pas, expliquez-moi comment on peut accepter de se faire emplir de la sorte...

LES SOLUTIONS, LE 29 DÉCEMBRE 2003 - (Source : La Lettre du PQ) Comment réduire ce poids important que représente la dette? La dette constitue un cadeau empoisonné pour les générations futures. Le dernier gouvernement du Parti Québécois a déjà réglé près de 80 % de la question. Le gouvernement de Bernard Landry a même effectué le premier remboursement de la dette de l’histoire du Québec en y investissant un montant de 500 M$ pris à même les surplus du budget de 2001-2002. Or, si tous les éléments sont en place pour que le taux d’endettement continue de décroître par rapport à notre richesse nationale, il existe des ombres au tableau.

Le véritable défi à l’égard de notre sécurité financière est lié à la problématique du déséquilibre fiscal. Ce mauvais partage de l’assiette fiscale entre Québec et Ottawa fera en sorte que tôt ou tard, le Québec renouera avec les déficits et devra donc contracter de nouvelles dettes fort importantes. Cette situation intolérable doit être corrigée afin non seulement de préserver le niveau des services publics mais aussi pour éviter d’augmenter le fardeau de la dette qui sera légué à nos enfants. Et celui qui a présidé la Commission sur le déséquilibre fiscal, Yves Séguin lui-même, le sait très bien. Au lieu de s’attaquer au gouvernement précédent et aux institutions québécoises, Yves Séguin devrait plutôt livrer une vraie bataille en règle contre Ottawa.

En effet, la véritable solution visant à réduire notre endettement collectif par rapport à notre capacité de payer passe par la résorption immédiate du déséquilibre fiscal et, le plus tôt possible, par la souveraineté du Québec.

GROUPE DE MÉDECINE FAMILIALE, LE 29 DÉCEMBRE 2003 - Marc Larouche, en collaboration spécial pour Le Soleil, décrit tout l'intérêt qu'on porte au nouveau groupe de médecine familiale à Rivière-du-Loup. Visiblement, la formule plaît. En un mois, 2500 personnes s'y sont inscrites. Le GMF est composé de 8 médecins, le CLSC participe aussi activement par entente, en pleine relation de complémentarité. On rapporte de nombreux avantages : meilleure prise en charge, meilleur suivi, meilleur arrimage avec les services spécialisés, services de garde 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et le reste...

Oui, quel avantage que cette formule que nous défendions sous le gouvernement précédent, une initiative très bien adaptée à une région comme Portneuf. Depuis l'arrivée des libéraux, plus rien ne s'y passe et le Centre de santé, beaucoup plus actif au cours de la dernière campagne électorale pour nous tirer dans le dos que pour implanter de tels groupes, semble ne plus s'occuper que du projet de centre d'hébergement à Pont-Rouge (essentiellement un transfert de lits à partir d'autres centres de la région, quel progrès !). Va-t-on enfin se réveiller ???

AIDE FINANCIÈRE AUX SINISTRÉS, LE 28 DÉCEMBRE 2003 - La Presse Canadienne rapporte que les sinistrés touchés par le débordement de la rivière Sainte-Anne à Saint-Raymond de Portneuf pourront, à compter de lundi, réclamer et recevoir de l'aide financière du gouvernement. Le ministère de la Sécurité publique ouvrira des bureaux temporaires lundi afin de rencontrer les sinistrés et documenter leur dossier de réclamation. Les dossiers seraient traités rapidement puisque des chèques seraient même remis lundi et mardi. Il s'agit de montants sommaires de dépannage, qui seront ensuite suivis d'une avance de 50 pour cent et d'un montant final. Hier, presque tous les résidants évacués avaient pu regagner leur domicile. Seules deux personnes logeant dans la même maison n'avaient pas été en mesure de réintégrer leur résidence. La rivière demeurera sous haute surveillance pour les prochains jours, puisque son niveau reste très élevé.

Par ailleurs, Élizabeth Fleury (Le Soleil) souligne que l'opération nettoyage est enclenchée dans Portneuf. La rivière Sainte-Anne étant sagement retournée dans son lit, l'heure est maintenant au nettoyage pour les nombreux résidants touchés par les cruelles inondations du 25 décembre.

Toute notre solidarité accompagne les sinistrés, j'en suis certain.

LA DETTE AUGMENTE ENCORE ? LE 28 DÉCEMBRE 2003 - (Source : La Lettre du PQ) L’atteinte du déficit zéro et l’adoption de la loi anti-déficit ont éliminé près de 80 % de la cause de l’évolution de la dette. En revanche, 20 % de la dette est toujours en progression. Celle-ci représente essentiellement l’amortissement de dépenses en infrastructures, le passif lié au régime de retraite des employées et des employés de l’État et les investissements dans nos sociétés d’État, telle Hydro-Québec. Il s’agit donc d’un endettement qui entraîne un enrichissement collectif. Lorsque le gouvernement bâtit une autoroute ou un pavillon universitaire ou qu’il investit pour construire des barrages hydro-électriques au Québec, c’est toute la collectivité qui y gagne. Qui plus est, nous nous retrouvons avec un actif financier lié à notre endettement. D’ailleurs, il n’y a pas un État dans le monde qui bâtit une autoroute en la payant d’un coup. Tous font appel au principe d’amortissement, c’est une évidence. Il serait difficile de geler cette partie de la dette, à moins que le gouvernement décide d’annuler tout projet d’infrastructures ou qu’il réduise le passif lié au régime de retraite des employés de l’État.

Voilà pourquoi les libéraux affirment régulièrement qu’au cours des cinq dernières années, même si le gouvernement présentait un déficit zéro, la dette a augmenté de 11 MM$. Cette augmentation résulte principalement de l’accroissement des investissements en immobilisations (5 MM$) réalisés sur le réseau routier et de la hausse de nos placements dans Hydro-Québec (4,5 MM$). Il faut savoir qu'Hydro-Québec fait des profits et selon la loi, elle ne verse que 50 % de ses profits au gouvernement sous forme de dividendes. Le reste est réinvesti dans des projets d’infrastructures. Le montant du réinvestissement augmente l’actif du gouvernement qui, en contrepartie, doit augmenter son passif d’autant donc, autrement dit, sa dette.

Malgré le beau discours du ministre des Finances sur la nécessité de freiner l’évolution de la dette, il demande à Hydro-Québec de générer cette année des profits de 2,1 MM$. Il augmente donc la dette du Québec de 1 MM$! Et puisque son gouvernement a annoncé des investissements de 930 M$ dans les infrastructures routières, il vient, d’un seul coup, d’augmenter la dette d’un autre milliard. À ce rythme, dans cinq ans, la dette aura augmenté de 10 MM$! À moins, bien sûr, que le gouvernement Charest décide de ne plus demander à Hydro-Québec de faire des profits et qu’il arrête de construire des routes...

Pendant ce temps, le fédéral, avec l'argent qu'il nous doit (déséquilibre fiscal) ainsi que les excédents des cotisations à l'assurance-chômage , remboursait une partie de sa dette depuis quelques années... Demain, la conclusion.

LES INTÉRÊTS SUR LA DETTE, LE 27 DÉCEMBRE 2003 - (Source : La Lettre du PQ) Le poids des intérêts de la dette gruge une part importante du budget du Québec. À titre d’exemple, en 2002-2003, le service de la dette a atteint 7,1 MM$ sur un budget total de 52,7 MM$; une proportion de 13,5 %. Sous le gouvernement libéral, cette proportion a crû de 13,4 % à 16 %, alors que lors des deux derniers mandats du Parti Québécois, ce ratio a plutôt pris une pente négative puisqu’il est passé de 16 % à 13,5 %, constituant ainsi une première dans l’histoire économique du Québec. Ainsi, le gouvernement du Parti Québécois a ramené le poids du service de la dette en proportion du budget total au même niveau que celui de la première année des mandats libéraux. L’erreur des libéraux a été corrigée.

Maintenant, pourquoi la dette augmente encore malgré l’atteinte du déficit zéro?

C'est ce nous verrons demain...

LE POIDS DE LA DETTE, LE 26 DÉCEMBRE 2003 - (Source : La Lettre du PQ) Pour mieux apprécier l’ampleur de la dette et de son poids sur les finances publiques du Québec, il faut la considérer en fonction de la capacité du gouvernement de la payer, c’est-à-dire en proportion du Produit intérieur brut (PIB) du Québec. On peut illustrer cette notion par l’exemple suivant : si deux individus ont chacun une dette de 15 000 $, on en conclut qu’ils ont le même niveau d’endettement. Or, si ces mêmes individus ont des salaires respectifs de 30 000 $ et 90 000 $, on constate que leur situation financière est fort différente puisque le premier a un taux d’endettement de 50 % et le second de 17 %.

Au cours des deux derniers mandats du Parti Québécois, le rapport de la dette sur le PIB est passé de 43,7 % à 44,7 %. Une légère hausse de 2 %. Pendant les deux derniers mandats des libéraux, le poids de la dette est passé de 27,9 % à 43,7 %. L’endettement relatif du Québec a crû de 57 %, soit 29 fois plus rapidement que sous le gouvernement du Parti Québécois. Mais cela, le ministre des Finances n’en parle pas.

Ce que le ministre des Finances ne mentionne pas non plus, c’est ce que disent les analystes objectifs, notamment les agences de crédit, dont le jugement est sans équivoque : toutes ont souligné la gestion rigoureuse du Parti Québécois au cours des huit dernières années et rehaussé la cote du Québec, alors qu’elle avait été abaissée six fois sous le règne libéral. La réputée firme Moody’s, après avoir revu à la hausse la cote de crédit du Québec, déclarait : « Cette révision reflète l’amélioration significative de la performance financière du Québec et la tendance à la baisse du fardeau de la dette. »

Autrement dit, on n'est pas parfait mais quand on se compare, on se console. Mais encore une fois, notre travail n'est pas fini. Demain, l'intérêt sur la dette...

La crèche vivante de la famille Lambert de Donnacone. Photo Michel Godin, collaboration spéciale, Le Soleil. UNE CRÈCHE VIVANTE, LE 25 DÉCEMBRE 2003 - Michel Godin (Le Soleil, collaboration spéciale) fait état d'une crèche vivante chez les Lambert de Donnacona, une famille d'artistes reconnus. Ils ont défié les rigueurs de l'hiver depuis quelques jours pour présenter en plein air leur conception de la naissance de Jésus. Selon M. Godin, plus de 1500 personnes ont assisté à cette crèche vivante chantée et jouée sur une scène extérieure d'une trentaine de mètres. Comme tout se fait en famille chez les Lambert, 50 d'entre eux y ont participé autant comme acteur, chanteur que technicien pour les décors et les costumes. Ils ont tout fait eux-mêmes. « Il faut avoir du sang de Lambert qui coule dans les veines pour prendre part au spectacle. C'est une obligation », indique Sylvie Lambert, initiatrice du projet. Parmi les figurants, seuls les brebis et l'âne — eh oui des vrais — ne provenaient pas du cercle familial. « Ce spectacle, j'y pense depuis des années. Je vois tellement de potentiel dans la famille que je voulais produire un événement qui marquerait notre façon de contribuer dans la communauté », a-t-elle expliqué. Gratuites, les représentations servent à amasser des contributions volontaires qui sont versées à la Fondation Lambert. Cette dernière vient en aide aux enfants atteints de troubles physiques et psychologiques.

Mes plus sincères félicitations à la famille Lambert pour son initiative ainsi qu'au journaliste Michel Godin qui, en cette journée, nous permet d'avoir d'autres images de la fête de Noël que celles de ces drames que les médias électroniques, en mal de matériel, nous servent sans fin en de telles périodes.

CE QU'IL FAUT SAVOIR SUR LA DETTE, LE 25 DÉCEMBRE 2003 - (Source : La Lettre du PQ) S’il y a un dossier qui interpelle l’ensemble des Québécoises et des Québécois, c’est bien celui de la dette nationale. Un sujet qui mérite une explication claire et pour lequel il faut éviter de tomber dans le genre de partisanerie où se vautrent actuellement les libéraux. Encore faut-il comprendre sa composition, son évolution et son poids relatif pour juger de la performance des gouvernements.

Lors des deux derniers mandats des libéraux, soit de 1985 à 1994, la dette du Québec a augmenté de 47 MM$ pour atteindre 75 MM$. Une croissance de 166 % ! Au cours des deux derniers mandats où le Parti Québécois a été au pouvoir, le montant de la dette est passé de 75 à 108 MM$; une hausse de 44 %, un rythme de croissance quatre fois moins rapide que sous les gouvernements libéraux. Ce ralentissement a été rendu possible grâce à la gestion rigoureuse des finances publiques du gouvernement du Parti Québécois, qui a présenté cinq budgets équilibrés consécutifs. Les plus grandes firmes de courtage ont salué sa rigueur et sa compétence. En mettant ainsi fin à près de 40 ans d’endettement par déficits cumulés, le gouvernement du Parti Québécois a éliminé la principale cause de la croissance de la dette du Québec. Ces déficits faisaient en sorte que le gouvernement s’endettait afin de financer ses dépenses courantes, que ce soient les salaires versés ou les services aux citoyens. Il devait emprunter pour payer l’épicerie. L’atteinte du déficit zéro et l’adoption de la loi anti-déficit ont ainsi éliminé près de 80 % de la cause de l’évolution de la dette. Ce n’est pas rien.

Comment expliquer que la dette publique soit passée de 75 à 108 MM$? Tout simplement parce que le Québec s’est placé à l’avant-garde des normes comptables en finances publiques. En 1998, le gouvernement du Québec a en effet accepté d’inclure dans ses pratiques les principales recommandations du vérificateur général, Guy Breton, afin d’inclure dans la dette près de 20 MM$ supplémentaires, dont 13 MM$ étaient liés au régime de retraite des employées et des employés de l’État. En excluant donc l’impact de cette réforme comptable, la dette totale sous la gestion du Parti Québécois a crû seulement de 19 %, comparativement à 166 % sous le gouvernement libéral!!!

Jean Charest est donc bien mal placé pour faire la leçon au gouvernement précédent.

Demain, il sera question de certains enjeux relativement à la dette, car notre travail n'est pas fini...

LES SILENCES DE SÉGUIN, LE 24 DÉCEMBRE 2003 - (Source : La Lettre du PQ) Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Charest noircit constamment la situation des finances publiques et blâme le gouvernement du Parti Québécois afin de se défiler de ses engagements électoraux. En campagne électorale, le Parti libéral du Québec s’est engagé pour 3,6 MM$ en promesses de toutes sortes pour l’exercice financier 2004-2005. Des engagements irréalistes, basés sur une cadre financier qui ne tient pas la route. D’ailleurs, les experts qui ont validé le cadre financier des libéraux jugent maintenant que les promesses libérales sont irréalisables.

Yves Séguin en était d’ailleurs tout à fait conscient avant même d’être candidat pour le Parti libéral. Dans une entrevue à CKAC, le 13 septembre 2002, il déclarait : « L’objectif des baisses d’impôts est louable. Mais je doute de ses projections financières. Jamais une croissance de 4 % ne s’est prolongée plus de deux ans. Et rendons à César ce qui lui appartient : le gouvernement actuel a éliminé le déficit et les services se maintiennent ». Toujours en septembre 2002, il déclarait, devant des militants libéraux réunis en conseil général : « Si le déséquilibre fiscal demeure aussi important, il sera difficile à un gouvernement libéral de respecter ses engagements ».

Voilà les véritables causes de l’impasse budgétaire du gouvernement libéral : un cadre financier boiteux et une diminution des transferts fédéraux. Face à cette impasse, le gouvernement Charest coupe dans les services à la population et augmente les tarifs : frais de garde, électricité, primes d’assurance médicaments et transport en commun. Comble de l’ironie, par une astuce comptable, il augmente les impôts des contribuables de 140 M$. Pour justifier ses façons de faire, le gouvernement a mis en scène la mascarade du rapport Breton et le ministre des Finances reprend inlassablement son grand discours sur la dette et ne cesse de répéter que sous le gouvernement du Parti Québécois, la dette a crû de façon démesurée. Voilà une affirmation plutôt simpliste. La vérité, c’est que la gestion de la dette a pris un virage historique depuis les cinq dernières années.

La suite demain, alors que nous en expliquerons les raisons...

ANNÉE 2004 INTENSE AU PQ, LE 24 DÉCEMBRE 2003 – En table éditoriale, François Gougeon (La Tribune) souligne que la prochaine année s'annonce particulièrement intense en terme de réflexion, de discussion et de brassage d'idées au sein du Parti québécois: la saison des idées est bien partie. Pour la première vice-présidente du PQ, Marie Malavoy, l'aventure qui connaîtra son aboutissement au congrès d'orientation prévu pour mai 2005 s'annonce passionnante à plus d'un titre.

" C'est sûr que ce n'est pas sans risque, dans la sens où le niveau d'émotion dans un débat aussi large et intense pourrait mener à des déchirements. Mais si on garde le courant d'idées comme c'est parti, alors ça va être une opération extrêmement enrichissante en terme de meilleure pertinence dans notre action politique... En tout cas, j'aime beaucoup mieux un projet du genre que de voir comme dans d'autres partis politiques le programme écrit par d'autres et simplement ratifié par les militants ", a livré à la table éditoriale de La Tribune Mme Malavoy. L’éditorialiste retient qu’il n'y a pas que les militants péquistes qui seront impliqués et le programme du parti remis à jour. L'opération aux " trois P " concerne aussi le parti en lui-même et "le pays" que le PQ veut faire du Québec.

... oui, et par ailleurs d'autres personnes, citoyens et citoyennes, sympathisants et sympathisantes principalement, sont également invités à joindre la Saison des idées afin de bonifier la réflexion des militants et militantes. Dans la région de la Capitale nationale, une journée intense est en préparation à cet égard. Nous y reviendrons dès que les confirmations seront possibles. J'agis personnellement comme co-président du Chantier national I - Le Parti.

DES COMPTES À RENDRE, LE 22 DÉCEMBRE 2003 - Michel Venne (Le Devoir) estime que maintenant qu'il a fait adopter ses politiques impopulaires, le premier ministre Jean Charest a des comptes à rendre. Plusieurs observateurs ont déjà critiqué la manière autoritaire avec laquelle il procède, en rupture avec la tradition de concertation qui a aidé le Québec à se moderniser au cours des quarante dernières années. Mais quels en seront les résultats concrets pour les hommes et les femmes que ce gouvernement prétend servir?

Et le chroniqueur de poser toute une série de questions qui interpellent le gouvernement quant à l’effet attendu de ses politiques. Pour M. Venne, Jean Charest ayant refusé tout compromis, du haut de ses certitudes, c'est au tour de la population du Québec d'être impitoyable avec lui et de le juger sévèrement lorsqu'elle aura constaté que les promesses qu'il fait ne sont pas remplies.

Bonnes questions, à lire ! Pour le texte intégral, veuillez cliquer : Des comptes à rendre...

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